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Etude de la langue :
-Vocabulaire de la guerre, de la révolte, de l’indignation.
-Expression d’une opinion ; vocabulaire de l’éloge et du blâme.
-Mise en relief : les tournures emphatiques.
-Figures de style : tableau.
Compréhension écrite :
-Comprendre la nature de l’engagement de l’artiste.
-Comment le poète peut-il influencer le peuple ?
Expression écrite :
-Ecriture d’imitation : écrire un poème engagé.
-Exprimer son opinion dans un texte argumentatif.
Compréhension orale :
-Ecouter et comprendre des chansons engagées.
Expression orale :
-Lire de façon expressive un poème.
-Réciter un poème.
Corpus :
-Robert Desnos, « Ce cœur qui haïssait la guerre », L’Honneur des poètes, 1943 ;
Prolongements :
-Ecouter des chansons engagées : « Le Chant des partisans », d’Anna Marly ; « Le
déserteur » de Boris Vian ; « Aux rêves citoyens » de Yannick Noah.
CHRONOLOGIE : LES GRANDS EVENEMENTS DU XXEME SIECLE
-
NATURALISME – LE CLASSICISME – LE BAROQUE – LE REALISME –-
LE MOYEN-ÂGE – LA RENAISSANCE –
-
-
LA REVOLUTION
Associer les mouvements aux définitions.
Le Class!cne
1- ………………………………………………………………. (1660-85) cherche à atteindre le « Beau » en art et en
fabrique les règles strictes. Rationalité, équilibre, simplicité définissent le « Beau ». Le but est de plaire et
instruire. Il fait l’éloge de la clarté et de l’harmonie.
le
symbol!sme
2- ………………………………………………………………. (XIXe) revient à une approche plus sensible de la réalité. Il
cherche à percer les secrets du monde. Mouvement qui joue essentiellement sur les images et les
sensations.
3- carenc!ssence
………………………………………………………………. (XVIe) prend son essor dans la référence à l’Antiquité,
l’élargissement du monde qui entraîne une conception relativiste des cultures et la diffusion des idées
grâce à l’imprimerie. Période de grandes découvertes diverse telles que l’Amérique, le système solaire
etc…
4- últuman!sme
………………………………………………………………. (XVIe) place l’Homme au cœur de sa vision du monde. Il croit
en sa perfectibilité, grâce à l’éducation, pour construire une société nouvelle.
Le
Moger Age
6- ………………………………………………………………. (Ve - XVe) période où la société est organisée en 3 ordres :
ceux qui prient (les oratores, les hommes d’Eglise), ceux qui combattent (bellatores, les nobles / les
seigneurs / les chevaliers / les princes) et ceux qui travaillent (laboratores, les paysans / les tenanciers /
les vilains / les serfs). Le suzerain domine son vassal.
7- Despotisme éclairé de Louis XV qui répand les idées favorables à un gouvernement plus libéral. Mais les
plus privilégiés résistent alors que le déficit de l’Etat s’alourdit et que la contestation populaire gronde. La
ca revolut!on est alors prête à éclater.
…………………………………………………….
Le romont!sme
8- ………………………………………………………………. (XIXe) se caractérise par la révolte de l’artiste contre un
monde décevant. Il exalte la puissance de l’imagination et de la sensibilité, particulièrement au contact de
la nature. L’expression des sentiments, la subjectivité (le « moi ») et le mélange des genres le
caractérisent.
neturd!sme
9- ………………………………………………………………. (XIXe) est la poursuite du Réalisme, de façon radicalisée. Il
s’agit de décortiquer le réel de manière quasi scientifique. Il restitue dans ses romans la nature de
l’individu, ainsi que l’influence de l’hérédité et du milieu sur l’évolution du personnage.
Le real!sme
10- ………………………………………………………………. (XIXe) revendique de traiter tous les sujets de la vie réelle
sans les idéaliser, quitte à choquer. Il se soumet à l’exactitude des informations.
LeBaroque
12- ………………………………………………………………. (XIXe) Courant architectural puis artistique et littéraire
caractérisé par un style outrancier et irrégulier. L’extravagance et l’ornementation sont omniprésentes. La
frontière entre réalité et illusion devient poreuse : on ne sait plus où s’arrête l’une ni où commence
l’autre. Repose sur des illusions d’optique, des exubérances, des jeux de miroirs. Quelques exemples :
• La narration enchâssée : dans l’histoire, un personnage se met à raconter une autre histoire. Le
niveau de fiction traditionnel de l’histoire du narrateur se nomme « récit cadre » et le niveau de
fiction supplémentaire de l’histoire racontée par le personnage « récit enchâssé ».
• Le théâtre dans le théâtre : dans une pièce de théâtre, certains personnages sont des acteurs
et jouent éventuellement une pièce de théâtre (dans la pièce de théâtre que nous lisons /
regardons).
Texte 1 :
Publié clandestinement dans la revue L’Honneur des poètes le 14 juillet 1943, ce poème est
ensuite publié à titre posthume dans Destinée arbitraire (1975). D’abord influencé par le
surréalisme, Desnos s’oriente ensuite vers une poésie plus accessible. Pendant la Deuxième
Guerre mondiale, il s’engage dans la Résistance ; arrêté par la Gestapo, il meurt en juin 1945
dans le camp de concentration de Térézin.
Ce cœur qui haïssait la guerre voilà qu’il bat pour le combat et la bataille !
Ce cœur qui ne battait qu’au rythme des marées, à celui des saisons, à celui
des heures du jour et de la nuit,
Voilà qu’il se gonfle et qu’il envoie dans les veines un sang brûlant de salpêtre
et de haine
Et qu’il mène un tel bruit dans la cervelle que les oreilles en sifflent,
Et qu’il n’est pas possible que ce bruit ne se répande pas dans la ville et la
campagne,
Comme le son d’une cloche appelant à l’émeute et au combat.
Écoutez, je l’entends qui me revient renvoyé par les échos.
Mais non, c’est le bruit d’autres cœurs, de millions d’autres cœurs battant
comme le mien à travers la France.
Ils battent au même rythme pour la même besogne tous ces cœurs,
Leur bruit est celui de la mer à l’assaut des falaises
Et tout ce sang porte dans des millions de cervelles un même mot d’ordre :
Révolte contre Hitler et mort à ses partisans !
Pourtant ce cœur haïssait la guerre et battait au rythme des saisons,
Mais un seul mot : Liberté a suffi à réveiller les vieilles colères
Et des millions de Français se préparent dans l’ombre à la besogne que l’aube
proche leur imposera.
Car ces cœurs qui haïssaient la guerre battaient pour la liberté au rythme
même des saisons et des marées, du jour et de la nuit.
Texte 2 :
En 1943, alors que la France est militairement défaite par les Allemands et qu’une victoire
française semble à tout jamais impossible, Louis Aragon (1897-1982) trouve encore la force
de crier sa colère, d’appeler à la vengeance et au sursaut patriotique libérateur. C’est d’ailleurs
sous le pseudonyme fort révélateur de François-la-Colère qu’il publie clandestinement, aux
Éditions de Minuit, un long poème intitulé Le Musée Grévin, dont le texte suivant est un extrait.
Questions :
Ecriture : à la manière de :
BARBARA
« L’écrivain est en situation dans son époque : chaque parole a des retentissements. Chaque
silence aussi. Je tiens Flaubert et Goncourt pour responsables de la répression qui suivit la
Commune parce qu’ils n’ont pas écrit une ligne pour l’empêcher. Ce n’était pas leur affaire, dira-t-
on. Mais le procès de Calas, était-ce l’affaire de Voltaire ? La condamnation de Dreyfus, était-ce
l’affaire de Zola ? L’administration du Congo, était-ce l’affaire de Gide ? Chacun de ces auteurs,
en une circonstance particulière de sa vie, a mesuré sa responsabilité d’écrivain. »
« Longtemps j'ai pris ma plume pour une épée, à présent je connais notre impuissance. N'importe
: je fais, je ferais des livres ; il en faut ; cela sert tout de même. La culture ne sauve rien ni personne,
elle ne justifie pas. Mais c'est un produit de l'homme : il s'y projette, s'y reconnaît ; seul, ce miroir
critique lui offre son image. »
Jean-Paul Sartre, Les Mots, autobiographie, 1964
Texte 5 :
Le poème “Oradour” de Jean Tardieu est d’abord publié en 1944 dans des journaux
clandestins puis en 1947 dans le recueil Jours pétrifiés. Il évoque le massacre de tous les
habitants du village d’Oradour-sur-Glane par une division de soldats SS le 10 juin 1944. Ce
massacre fait 642 victimes.
Oradour n'a plus de femmes Oradour n'a plus un homme Oradour n'a plus de feuilles
Oradour n'a plus de pierres Oradour n'a plus d'église Oradour n'a plus d'enfants
Plus de fumée plus de rires Plus de toits plus de greniers Plus de meules plus
d'amour Plus de vin plus de chansons.
Oradour, j'ai peur d'entendre Oradour, je n'ose pas Approcher de tes blessures De
ton sang de tes ruines, je ne peux je ne peux pas Voir ni entendre ton nom.
Oradour je crie et hurle Chaque fois qu'un cœur éclate Sous les coups des assassins
Une tête épouvantée
Deux yeux larges deux yeux rouges Deux yeux graves deux yeux grands Comme la nuit la
folie
Deux yeux de petits enfants : Ils ne me quitteront pas.
Oradour n'a plus de forme Oradour, femmes ni hommes Oradour n'a plus
d'enfants Oradour n'a plus de feuilles Oradour n'a plus d'église Plus de
fumées plus de filles Plus de soirs ni de matins
Plus de pleurs ni de chansons.
Oradour n'est plus qu'un cri Et c'est bien la pire offense Au village qui vivait
Et c'est bien la pire honte Que de n'être plus qu'un cri, Nom de la haine des
hommes Nom de la honte des hommes Le nom de notre vengeance Qu'à
travers toutes nos terres On écoute en frissonnant, Une bouche sans
personne, Qui hurle pour tous les temps.
Jean Tardieu, Jours pétrifiés, 1947.
Procédés de mise en relief (=insistance)
1. Repérez les termes mis en relief et les procédés de mise en relief utilisés :
en tête de phrase
a. Peu d’élèves ont vu le proviseur.
b. Je préfère la mer à la campagne.
c. Montre-moi ces cahiers déchirés.
d. Nous avons trouvé ce voyage en voiture épuisant.
e. On m’a raconté cette histoire plusieurs fois.
f. Il faut annuler ce concours.
en fin de phrase
a. Ce caniche me plaît beaucoup.
b. Ta broche n’est pas perdue !
c. Montre-moi cette blessure tout de suite.
d. Muriel va être contente de te voir.
e. J’ai égaré les clés à la campagne.
f. Ces films sont sans intérêt.
3. Utilisez l’expression c’est...qui ou c’est...que pour mettre en valeur les termes en gras et en
italique :
Pour exprimer un jugement, c'est-à-dire donner son opinion sur un sujet, il faut
employer certains termes de vocabulaire, que ce soit à l'écrit ou à l'oral.
Constructions :
Je pense qu’il se trompe.
J’estime que la guerre est inhumaine.
Je trouve les soldats courageux. / Je les trouve courageux.
• Dans tous les cas, la personne qui exprime son avis peut le faire de façon plus ou moins
catégorique.
Ex. : Je suis persuadée qu'elle ment. (jugement catégorique)
Le moment me semble mal choisi pour l'appeler. (jugement modéré)
Classez les phrases et expressions suivantes en deux catégories : Opinion positive / Opinion
négative :
J’adore, je déteste, c’est mauvais, ce n’est pas mal, j’aime bien, j’ai horreur, c’est
super, ça me plait, c’est nul, je ne supporte pas, c’est parfait, c’est plutôt bon, c’est
horrible, ça m’ennuie, c’est pas trop mal, c’est excellent, c’est sans intérêt, c’est
chouette, c’est vachement bon
Métaphore
Figure qui établit un parallèle entre deux éléments sans l’aide d’un terme de comparaison.
Ex. : Les ailes du temps
Comparaison
Figure qui établit un parallèle entre deux éléments à l’aide d’un terme de comparaison
(comme, pareil à...). Ex. : Elle est fragile comme un oiseau. / Il est plus fort que moi.
Antithèse
Figure qui rapproche deux contraires (deux termes ou idées qui s’opposent par le sens) dans
un même énoncé. Ex. : Je l’aime et le déteste.
Gradation
Figure qui marque la progression à l’aide d'une série de termes disposés selon un ordre de
valeur (ou un niveau d’intensité) croissant ou décroissant.
Ex. : C’en est fait; je n’en puis plus; je me meurs; je suis mort; je suis enterré.
(Molière, L'Avare)
Hyperbole
Figure qui présente une nette exagération de la réalité. Ex. : Avoir des tonnes de devoirs à faire.
Euphémisme
Figure qui consiste à remplacer un mot (ou une expression) jugé déplacé ou offensant par un terme
atténué. Ex. : Il s’est endormi. (plutôt que Il est mort.)
Personnification
Figure qui consiste à attribuer une ou des caractéristiques humaines à une réalité non humaine
(objet, animal ou idée). Ex. : Le malheur est venu cogner à ma porte.
Parallélisme (phrase 1 = A-B / phrase 2 = A-B)
Figure qui présente deux phrases construites de façon semblable et portant sur un même objet ou
sur des thèmes parallèles.
Ex. : L’automne s’est annoncé. Les espoirs se sont envolés. / Il aimait la mort. Elle aimait la vie.
Anaphore
Figure qui consiste en la répétition d’un même mot ou d’un même groupe de mots au début d’un
vers ou d'une phrase. Ex. : Marcher à jeun, marcher vaincu, marcher malade […] (Victor Hugo, Le
petit roi de Galice)
Litote
Figure qui consiste à atténuer une réalité positive. Ex. : Va, je ne te hais point. (plutôt que Va, je
t’aime.) [Pierre Corneille, Le Cid]
Chiasme (A-B/B-A)
Figure qui consiste à inverser l’ordre des mots de deux groupes de mots ou de deux phrases.
Ex. : La beauté sur les fronts, dans les cœurs la pensée […] (Victor Hugo, Melancholia)
Oxymore
Figure qui consiste à unir deux mots apparemment contradictoires dans un même énoncé, souvent
côte à côte; l’oxymore est proche de l’antithèse (voir module A).
Ex. : Cette obscure clarté qui tombe des étoiles […] (Pierre Corneille, Le Cid)
Allégorie
Figure qui permet de représenter de manière concrète et animée une idée abstraite, grâce à une
histoire ou à une image. Ex. : La faucheuse (pour représenter la mort)
Synesthésie
Figure qui implique plus d’un sens à la fois (ex. : l’odorat et la vue) dans une même expression.
Ex. : Une odeur verte
Ellipse
Figure qui consiste à ne pas tout dire, à omettre volontairement un ou des mots.
Ex. : Chandelles, musique et sushis. Soirée réussie.
Métonymie/Synecdoque
Figures qui consistent à remplacer un terme par un autre terme qui lui est lié par un rapport soit
logique (dans le cas de la métonymie), soit d’inclusion (dans le cas de la synecdoque).
Ex. de métonymie : Boire une bonne bouteille. (rapport logique : prendre le contenant pour le
contenu)
Ex. de synecdoque : Une voile s’avance. (rapport d’inclusion : prendre la partie pour le tout)
LES FIGURES DE STYLE
2) « C’était la première fois qu’elle se voyait au milieu d’une compagnie si nombreuse ; et,
intérieurement effarouchée par les drapeaux, par les tambours, par les messieurs en
habit noir et par la croix d’honneur du Conseiller » Flaubert, Mme Bovary Quelle est la
figure de style utilisée ? Pourquoi l’auteur l’utilise ici ?
3) « ce qu’il lui fallait, ce qu’elle demandait, c’était le noir bonheur du sommeil, d’un sommeil
sans mémoire et sans rêve, d’un sommeil de plomb tombant sur elle comme un coup
d’assommoir sur la tête d’un bœuf : et elle le trouvait dans ces liqueurs mêlées qui la
foudroyaient et lui couchaient la face sur la toile cirée de la table de cuisine. » Les frères
Goncourt, Germinie Lacerteux Quelle sont les figures de style utilisées (3)? Pourquoi les
auteurs les utilisent ici ?
GAY