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36 L‘héraldique Le langage des blasons “Nol ne connaissait lidentité de ce chevalier qui joutait de si belle facon depuis le début du tournoi... Les hérauts, déconcertés, cherchaient & se remémorer qui powvait bien porter de gueules 6 fours dor arme de sable, et durent final >ment avouer leur incompétence au roi Arthur. Cela née pouvait étre sire Lancelot, qui pour une fois portait ses armes, dargent @ trois bandes de guevies. Gauvain, excédé par les provesses de Tinconnu, décida alors de le défier pour lobliger 4 révéler son nom. Lo foule de Camelot acclama le champion du roi quand i! avanca dons la lice, armé de son écu de pourpre & Vaigle bicéphale d'or becquée ef membrée dazur. art et le langage héraldiques 9 semblent toujours ésotériques, mais sont en fait tr simples quand les principes essentiels ont, été appris. Les quelques cexplicatons et suggestions suk ‘antes vous aideront, e Fespere, 8 com- poser de magnifiques blasons que vos personnages porteront figrement au cours de leurs aventures. Un chevalier de la Table Ronde, un paladin dheroic fan tasy mais aussi un marquis de la cour du 101 Louis XIll se doivent de connaftre les armes de leur famille. Elles sont presque aussi importantes que le titre de no- blesse ! Les personnages non-joueurs seront dautant plus “haut en couleurs si vous les dotez dun blason. Le fameux chevalier noir de nombreuses légendes portant de sable plain ne me contedira as. Comment composer son blason Lhéraldique, ou science des blasons, est née sur les champs de bataille’ du Moyen-Age. Dans un combat, i est vital de pouvoir distinguer ses amis de ses ennemis... et les uniformes rvexislaient pas encore. Le chevalier dont le visage est caché parle heaume pouvat ainsi etre identifié gréce & la décoration de son écu, Cet embiéme distinctif devait restr sim: ple et frappant afin d'étre immédiatement reconnu de loin. Quelques couleurs et figures nettes furent alors choisies, ainsi que la manidre de les associer Ces contraintes, définies pour conserver une bonne lisibilté des armes, respectent ‘aussi les regles de lesthétique, et permet tent de créer les blasons les plus beaux. Un détal de langage : les mots armes, armoiries et blason sont synonymes, mais le premier terme reste le plus comect. Les teintes ou émaux utlisés en herald que sont peu nombreux, et ne sont jamais ‘ombrés, nuancés ou mélangés, Lor (doré ‘ou jaune) et Fargent (argenté ou blanc) constituent les metaux. Lazu (bleu), le ueules (rouge), le sable (noi), le sinople fver), le pour (vole) ef tes rare ment la carnation (couleur chair), Torangé et le tenné (brun} constituent les couleurs. La régle fondameniale impose quil ne faut pas mettre “métal sur métal* ni ‘couleur sur couleur“. Ains,il est im: possible de placer céte & céte Fazur et le gueules, ou for et Targent. Une exception est autorisée pour de toutes petites pie ces, comme la langue ou les grifles d'un animal, ou si le blason est consitué de trois teintes. Si cette régle est transgres sée, on parle de fausses armesou darmes 4 enquerre. S'ajoutent deux fourures, Thermine et le vair, et leurs variantes, Elles sont dites amphibies et peuvent Sassocier avec les couleurs ou les mé taux, et méme entre elles, oo. Les ares les plus simples sont toujours considérées comme les plus belles car ce sont les plus anciennes, mals aussi les plus nettes & Poel et se reconnalssant de fain Les armes sont représentées sur un écu, Portant un certain nombre domements extérieurs, Les lambrequinsetle bourrelet (le couvre-nuque de tissu et sa fixation), sont peints du métal fondamental et de Ia couleur principale du blason, Le bourelet est remplacé par une couronne d'or dans les anmoiries d'un roi. Le heaume sur ‘montant 'écu est appelé timbre, et peut prendre diverses formes. Un lise portant la devise du chevalier est finalement place sous Fécu. Le cimier et la devise sont choiss sans aucune contrainte sce n’es celle du bon godt et de la beauté. Toute votre Fantaisie peut slexprimer librement Les dames doivent porter leurs armes sur un simple écu en losange ou de forme ovale, sans timbre, ni cimier ni lambre uins, Méme Jeanne de, qui gagna sa banniére, ne porta pas 'écu de bataile Iles impossible de donner dans le cadre de cet article toutes les facons de compo- ser un blason, de citer in extenso les animaux, paritons et symboles ullises en héraldique. I faudralt un lime enter Pour épuiser ce sujet passionnant. Les joueurs de Legends de la Table Ronde trouveront danse livet de cilisation des planches déctvant les différentes part tions et principaux pices et meubles du blason, SI vous souhaiter approfondir ce domaine, I existe de tres beaux ouvrages sur Phéraique, mas le vet Le Biason de la collection Que saise ? (Presses Universitaires de France) vous livera pour un prix modeste la. majeure partie des secrets de cet at. Comment choisir son blason ‘Quand vous saisssez votre crayon pour dessiner les armes de votre personnage se pose souvent un probléme crucial : que choisir comme embleme ? Le blason d'un personage peut avoir plusieurs origines. Chacune porte un hom particulier qui Vexplique, et vous servira de source d inspiration. De plus les brisures (variantes) permettent de recon: naitre les différents membres d'une fa- mille, qui n'ont pas le droit de porter des armes identiques. Ce systeme de varia tion vous sera trés utile si vous jouez des personages d'une méme famille, et sur tout pour les personnages non-joueurs les plus importants de votre monde imag: naire, Noubliez pas quil n'est pas nécessaire davoir du “sang bleu* pour posséder un blason. Les bourgeois, les corporations Léodegan © De sable au leopard for, armé st lampesss do queues. 1 Une tote de leopard, Tampesse do guoules Masses OST Drie Gringalas le Fort © De sable iaticore ¢argont © Une tote de come d'argent. DV TovT savvaiGe Zs ‘gueuies Yvain, le Chevalier au Lion lion d'or, armé.et ‘de quet ‘or lampassee de CEST POVR MORGVEN te Aliblel (© Parti au promier d'azur a six ‘macles d'argent, au second Hf “sthermina plain @ Une téte d autruche d'argent, becquée de gueules, le SERVIRO! de métier du Moyen-Age, et méme cer faines villes ont eux aussi leurs arms. —Les armes parlantes (terme fran cais) ou chantantes (terme anglais) sont choisies pour exprimer le nom de colui qui les porte. Ainsi, le Chevalier ‘Synados des Sept Fontaines porte d’azur semé de gouttes dargent, et son. cimier est une fontaine. Quelquefois, il s'agit méme d'un rébus...es Monifaucon ont pour bleson un faucon sur un mont. Il arrive méme que Feffet contaire se pro duise et que le nom dérive du blason ! —Les armes allusives font référence & tun exploit ou & un fait darmes extraordi- naire du possesseur du blason. Ainsi ‘vain porte dazur au lion dor armé et lampassé de gueules, en souvenir du ion quill sauva dun serpent monstrueux et Qui devint son ami. De méme, les armes de Lancelot, dargent trois bandes de ‘queules, rappelent l'écu merveilleux qui {Et'donna a force de toishommes quand ‘I conquit la Douloureuse Garde. Si vous inventez les armes de votre personnage ‘au moment de sa création, il vous faudra Jimaginer les exploits de son pare. Par conite, sil recoit des armoiries aprés avoir vvécu quelques ventures, vous pourrez les inventer pour rappeler un exploit qui aura accompli, Ains, il vaut mieux quel: ‘quefols attendre un peu pour composer un blason qui définia parfaitement un personnage. —Les armes de dévotion rappelent un saint, un pélerinage ou un aspect divin, et sont’ choisies pour exprimer la fideité envers Dieu. Galaad est un exemple parfait, et porte dlargent & la croix de guewles. —Les armes de compagnonnage proviennent de lassociation de combat {ants sur le champ de batille, Le cheva: lier banneret rassemble ses troupes sous sa banniore et les hommes & sa charge portent en principe ses. armes sur leur Cotte t leur écu. Quand les armes devin rent héréditares, les combattants trans. rmirent & leurs descendants le blason qu'ls avaient Mhabitude de porter & la bataile, avec une brisure. Les vassaux incorporent ainsi les armes de leur suzerain sur leur blason, et lon peut alors parler de vérita- bles armes de clan. = Les armes allégoriques portent des éléments symboliques. Une colombe peut éyoquer un ami fidele, la come dabondance la richesse, la couronne la royauté. Le roi Arthur porte donc dazur ‘aux trois couronnes dr. Gueniévre @ De gueules la bande Fargent chargee de ois (roiseante o'azur. =Les armes de prétention sont les armes d'une famille ou dun fief que fon prend pour indiquer soit que 'on prétend descendre de la famille, soit que lon a des prétentions & Thértage du terrtoire Cela peut donner naissance & des confits importants. Souvenez-vous de la guerre de cent ans quand les Anglais arboraient sur leur blason ls flurs de ys des Capé: tiens au cBté de leurs trois Keopards. —Les armes de concession sont si ane de la reconnaissance ou de la protec: fion dun souverain. Celui-ci accorde le droit de porter un symbole de son propre blason, en augmentation sur les armoities de celui quil veut honorer. Quelquefois, les armes recoivent cert nes modifications qui ne sont pas du godt de leur propriétare. Cette altgration des honorante s‘appelie diffamation. Le chevalier qui arbore un lion couard, @ la queue passant entre les jambes, n'a pas di faire preuve de beaucoup de courage dans une bataile Les brisures permettent de distinguer par des variations les membres d'une meme famille, en conservant Yessentiel du blason familial. Seu le chef de fami, chef de nom et darmes, a le droit, de porter armes pleines, sans modification, Les cadets, et mme le fils ang jusqu’’ ce uil ait het, doivent briser leurs armes un signe distinctif. Par conte, les fem: mes et es cleres (personne ayant recu les frdres mineurs et portant la tonsure :ilne S.aait pas de la classe de personnage de AD&D], ne combatant pas etr’ayant pas besoin de ce fait de se dstinguer sous Pammure, sont dispensés de briser et por- tent les mémes armes que leur pre ou leur mari. Une des facons les plus simples de briser est le changement de couleur. On peut aussi conserver les émaux et hanger le mot, ou moe la dsp tion des lignes pour un blason géométr que. Le nombre de meubles (objets fu rant sur Técu) peut étre augmenté ou diminué, leur disposition changée. Un <étal est quelquefois supprimé ou ajoui. Mais on ulilisait le plus souvent les brisu: res au sens strict: le lambel & trois pen dants porté en chef, reser & hérite, la cotice brochant sur le blason doriine, la bordure, quelquefois engrelée ou dente: lee. La brisure de bétardise est souvent une barre. En Angletene, le systéme de brsures est tres codifié et précis, selon Vordre de naissance un lambel pour le fils ainé, un croissant pour le second (évoquant la croisade), une molette pout le toisiéme (la chevalerie), un martinet (’Europe ou @Afrique ?) pour le quairiéme (le voyage 37 Faites votre blason! Gain Ban de Benoic —_‘ Synados des Sept » ,dauvain (© D'ergent trois bandes de Fontaines biceohale der ‘queue © Une sige biedphale de uoule ALAVENTVRE © D'azur some de gouttos LAINE FONTAINE ‘San Re ‘membrée o'azur © Unosigie doriesonte, Decqude d'azur. ORCANIE ORCANIE Le Chevalier des Sept Voies © De quoules au pont d'or ‘maconné de sable, enjambant Une rire d'argent. © Unpontd'ermaconné de sable, enjambant une vigre ‘ondée d'argent et dazu ‘PAR TOVTES VOIS Faigle outre-mer), un annelet pour le cinguiéme (Falliance avec une héritére), une fleurde Iys pour le sixiéme (I'tablissement en France), une rose pour le septiéme, une croix ancrée pour le huitiéme, un octe feuille pour le newvigme. Brisures anglaises 2 Croissant 3. Molete Ss © & 4 Mertinet —& Annelet 6 Flour do ive @ cs we 7 Mose 8 Crow ancrée 8 Octeteullo. Les chevaliers de la Table Ronde util saient rarement les brisures traditionnel: les. Prenons par exemple la famille de Lancelot du Lac, largement illustrée. Voici son arbre généalogique et les bla sons qui laccompagnent. Observer. les dlifférences ot les similitudes quand le fils ainé prend les armes de son pere. —La devise peut étre un jeu de mot sur Je nom du propriétaire, un rappel de sa patie Gorigine, un rébus paraphrasant les armes, une’ affirmation, une invoca tion pieuse, une citation de l'écrture, une phrase énigmatique. Elle peut étre rédi gée dans la langue du pays ou en latin, Le cimier reproduit souvent une fi: gure de l'écu dans un méme métal, ou est fotalement fantaisiste. Son origine peut tre aussi diverse que celle du blason, Comment décrire son blason Le langage héraaique est rs particle, ef créer tout e ste une cern aio sphere dans vos descriptions Ties prec, iP permet avec une simple phrase de deere sans emer un blaon, en liso fe moins de mots posible, Leen se regarde comme une fgure hu main, son cbté dene ext note gauche ets sees bt On sips qe ues tena pal chevalier qu vous fait face. Le haut sappelle le eh, le centre coeur ou dbime et la parte basse pptnt. lise “it de chel en point, et ce fears senate ; et peut ere dvisé en pares de cou leurs diferentes, ce sont es pation I pet tre charge de meubles ou de pies Seometriques. Les pitces geometiques fes pls simples sont appelees pisces Ronorbles, ca ele sont portes pares masons les plus ancennes et es lis ilstes On commence tovjours par énoncer le chomp de Tc, la couleur de fond (dtu) Puls on indque les charges prinipales (aura chevron dor et Fes pices gui les surchargent (charge Tableau généalegique de Lancelot de“). Ensuite, les piéces qui 'accompa- gnent, en précis leur nombre, leur place sur le champ de |’écu et le sens dans lequel elles sont posées. Les piéces et les meubles peuvent comporter des détai ui seront eux aussi notés (“croix alésée*, “lion couronné, armé ou lampassé*). Les. armes sont portées pat leur propriétare. Ainsi, Gauvain porte de pourpre 4 I'aigle bicéphale d'or becquée et membrée daar La planche en couleurs vous présente les armes de quelques chevaliers de la Table Ronde. La description qui accompagne chacun d’entre eux vous donne des ‘exemples de lecture, ainsi que de compo- sition de blason, Remarquez les armolres de Gueniévre qui, étrangement, ne porte pas le blason de son pere Léodegan, ni celui de son époux le roi Arthur Pendra- gon. Comment utiliser Phéraldique dans le jeu ou oak PA 2 ctralppanenh pines existence des blasons a donné lieu & de niombreuses situations tragiques ou co- casses dans les légendes des chevaliers de la Table Ronde. Elles peuvent vous inspirer de nombreux scénarios, oi le goat du panache et esprit chevaleresque seront 8 Thonneur. @ Ainsi, au cours de la quéte du Graal, tous les chevaliers avaient juré de ne recevoir aucun secours tant que durerait leur voyage. Mais apres quelques mois, Jes combats et les intempéries aldant, les bouclies peints aux armes de leur pro: priétaire étaient dans un piteux état et devenus illsibles. Toutes les méprises Gtaient alors possibles... Gauvain, le ne- vveu du roi Arthur, rencontra dans une clairigre un “fer-vétu" laspect belli- queux, et le défia sans plus attendre Hélas, au cours du combat qui sensuivt, iltua monseigneur Yeain le Grand, cheva- lier de la ‘Table Ronde et son plus cher Armond © Dor au griffon de sinople, ‘armé, Beequeé et membre BOE © Drargent aa croix de Galaad Ariohan © D'argent au dragon de sable, EP Arthur Pendragon © Dazura toi couronnes cr, "8 Unoterede dragon de ‘ergo {armé et lampassé de guoules. _sinople, lampassée de queues, 1 Un gto tsa de sinonle, ou “SUndragoniasentdeseble, “Icon dune courome dor bbecque d'or. naturel chevelge d'or Tampasse de quovies, A TOVIES BESTES CLOs O LAIbE DIEV ‘ManTeize PEN RAGON © Quoi de plus désagréable pour un | sonnelles ! De méme, un chevalier recou chevalier que de réaliser que ses belles | vre quelquefois dune housse lécu porté armoiries sont dja portées par un autre... | parsa monture sil désite passer inapercu. | Bibliographie Ce genre de situation ne s'arange jamais & Tamiable, et seul un duel permet de résoudre le confit: Le vaingueur sappro pre alors en toute légitimité les armes du waincu, Ce demier n'a plus qu’a en assu tmer d'autres, ou & les reconguérir par un nouveau défi. Si vous voulez “voler" le superbe blason de votre meilleur ennemi, \ous savez ce quil vous reste faite... et le risque que vous prenez ! @ I arrive souvent que certains cheva liers portent des armes anonymes pour ne as étre reconnus, dans un toumol par exemple. Lancelot était coutumier du fit, ‘ar ses prouesses Tavaient rendu si céle bre que personne ne voulitjouter contre lui sil se présentait sous ses armes per- Quoique ce genre de conduite ne soit pas vraiment signe dune conscience tan auille © Lors des touts, les heaumes des Daria runs de ew ier son netlementexposés quelques heures ante debut dos combats! Low de Imonire des heaumes, es dares peuvent dsigne le coumre cel dun chevalier eu lesa outage pat ses paroles, et obiger son propiare & samender sous peine expulsion du tourmol, Cee, coutume pamet auss de slectionner des tour Foyeurs, et de chasser fous les indésia: ties et autres fons. Son heaume est lors jet dehors sans autre cérémonie Le Blason. Genevieve dHoucourt Georges Durivault. Collection Que sais Editeur : Presses universitoires do France. Guide du blason. Fernand Bartho- oni. Editeur + Stock, ~ Armorial des chevaliers de la Ta- ble Ronde. Miche! Postoureau. Editeur a ae oacell “Nouveau guide de "héraldique. Pierre Joubert. Editeur : Ouest France. le grand livre de 'héraldique. Otthied Neubecker. Editeur : Bordas. Un livre un peu cher mais superbe, et extré- ‘moment complet Texte et dessins Anne Vétillard 185 héraldiques, qui vous Permettra de décrire les blosons plus facllement. N'oubliex pas que Eetto liste est bien loin d'étre com= plate. bime + contre de cu Ecos: so ct do figures postos Tune @ Gite de Fauve ot se Iouchert Sls guclfe fmol des ces dun onimol Slourd = batiment dont los fendies st Stvertres sont dun oute tail ov fie Sent voir le chomp, Slums : goalie émeil dun oe Sneorné ‘ quale Femeil dune come gent: orgent ov bane Sm: volte mall des giles (ion, file, do ors ou des pints (Teche, correct fie les végétoux dont los fecines sont visible, ov les tees ef mem bres qui ne sont pot coupes net femurs blew Becqué * qvolfe Témoil du bec dun Bourete toa ns fo feeu, reaume pour dis truer fo Fxotton du cimer et ds lombre- suns. qui recouvre une autre figure. thamp "lo surface de 'éu, lo couleur de fon 3 chargé : so dit dune pico sur laquelle ‘chef : hovt de eu. ‘cheveld : quail Fémoil dos chovoux. ‘dmler : omement extriaur find sur le heoume, et de ferme diverse olleté : quae femeil dun collier (sur devise dy chevalier. mombré.: terme. qualifont é ee ferres ou des mombres imal Tom de tout objet figure su {in oniml ou un heoume) contourné : fours vers senesre. oten Bane erie overrode: roloment (eu ‘ourenné + guoliie 'émoil dune cov- Tonne, ou précisant que la igure porte une ‘dvfendu : quote lemoil des defenses un sangier ov dun éephont. Sealllé" quote email des ecolles dn poisson emmanché = quaiie lémoil des man: thes dune figure “Sploy6 : los cles slenducs. ‘essorant : se dit doiveaux prenant leur fore culte enc dn fer 8 chev Jarnl« qulife Témcil de lo garde et de ogres dune tote INS + quoltie Fémail des voles dun Issant 50 dit de figures danimoux quine présentent que la partie superieure do Corps, et poraisont sortr directement de le piece ov du champ de lécu. Fambrequins : ornement exiérour. Un porcea dtl enlombeotx attaché oF Jompasss volifie Memo de la longue Usted : barderole sur loqualle figure lo Feu patorel (au): eprésnté dan se om ‘ondé legerement onde ‘onglé : quai Témoll des onges, des Sobers. ‘or doré ov joune. tion : porte de Técu dune couleur eee ued ramets: terminé par de petites bou- core pour fe pormecy dune 6 ‘on sms dont le sens do. Co Fralque Torientation dune figure. pourpre :vilacs. Fampant :onimol dessé sur une patte de Gemiere et levont les trois outs: Les yifos sont générolementreprésentées et i queue relevée a forire ef enroule. ravisgant le ferme ‘rrmpon™ pour in ome chor de pais ius, sane ombre determin. Ee sont coupter sur ethers dea, fen donc imposible sels compter ‘inople vert fenné «bron, timbre: collfure ou insigne plocé ov- dessus de eu (heoume, couronne, mitre, ‘hapeou) Vets Terme quolifiont Femail dun véte- Iment ov preciont qulune Figure est hab ice enemarecememsonman JY/VS5O79 39 oR te Léodegan © Do sabie au leopardstor, arma: et lompases da gos. 1 Ute tétedo leooord dar tampacea de poables ‘ASSES TOST site te Ban de Benoic 1 Deer tei ands do © Une sige biosohule ce ‘gonules A VAVENTVRE pire Armond © D'or aa gitton de sinopin, beau etrarnirs (© Us grtton tant te sinopte, Ibecaué or. A TOVIES #ESTES CLOS au Lion Gringalas le Fort © De nation becorne argent ‘encarnée dazu © Uw ihn do omne argent, ‘gurus CEST POR MORGVEN ERE Synados des Sept PLO Fontaines bicéphale ctor, bocauat ot ‘e anwrerdaa pens enirbe sea Sergent 19 Une soled orissonte, os isn 0 ‘bectte dan uate ronTaine LORCANIE ORCANIE Ariohan {© D'srgent mu dragon de ‘Senet lnmposet ae gueston "o's dragon ssantaa sabe Taengass de ules MARTENE © Uns tate de jeune tte au ‘ature chowalbe dor OUAIDE DiEV Alibl (2 Pari su tine onzur is mack ¢ arp. on seid Tete Sautruens argent, becquée de gueuiles veSEnVIROF Le Chevalier des Sept Voies © De queues supomcfor smavonnd so ssbionjonbe Ouaeeets Si, njaiven ore ea vale Gergen at tae Pat TOUTES Vows Arthur Pendragon ‘Siseat wane couronne dor PENDRAGON FETE OE ‘DRAGON Petit lexique de chasse re extemement spécialsé,générale- ment peu connu des rites, davan- tage familarisés avec le langage de Vat de la guerre. Vous trouverez ci-dessous une cinquantaine de termes extaits du «jargon» des chasseurs, qui vous aideront 2 insufler plus de vie et de «couleur» dans vos parties de chasse médievales L art de la chasse utilise un vocabulai- Apis: crs dela meute au moment ot elle entoure la béte; par extension, situation de la bete ans entourée. Affatage action, acafater jon dit aus siccafaitements alfaiter: dresser un faucon pour lachas- Aff endroit ot le chasseu embusque pour attendre le gibier; par extension, Hatten elle-méme. Andouller:ramification des bois du cert Bauge site fangeux de cenains animaus, partculigrement du sanglier. Bigls: chions basset & jambs droits. Brocard :cerf ou chevreuil mile, 336 en Vion d'un an or: andouilles Courre :ancienne forme du verbe cour, ilsénoramment dans Vexpesson echas- CCréance :fdéléetfabilité dun chien de rmeute. CCurée: portion de la béte que l'on don: 1e a la meute; par extension, le fait de donner la cuée, le moment oi elle est donnée. Dague: défense de sani, désigne aus Si les premiers bois porés par un cert, vers sa seconde année, Daguet = eune cerf ou jeune daim dans sa seconde année, Débucher faite soar un gibier d'un bois ou d'un tails, débusquer; en parlant une béte, sorid'un bois ou un als; le xdébuché ou «débuchers est le mo: ‘ment oi la béte debuche Deéchaussures: traces de pas et de grfes d'un ania Dooguesalans :race de chiens de gue Emerilon: pet faucon de chasse. Empaumure = parte supérieure de la tere du cer doi parent les bos. Forlonger: en parlant de la béte que Von ‘raque ditancer de beaucoup la meute, ‘ecarter de ses parages habituel. «Aller de forlonge»:dlstancer la meute « Chas- ser deforlonge» en parlant du chasseur Suir de loin la voie de animal Gerfaut: oiseaurapace diurne de grande ‘alle au bec tr erochu, qui niche dans les falases ou sur les arbres, res estimé en auconnerie. Originaie des pays nor diques. PENDRAGON Grifions: chiens de chasse & pols longs Rameuter: grouper les chiens en meu: et broussailleux, surtout utliséspour'at- te, en rassemblant ceux quis étaient dis- laque du sanglir eres Halla: ride chasse, qui annonce que Ramure bois du cert la bate poursuvie est aux abois; ce cri Refuir en parlant de la bet, revenir sur luiméme ou la sonnerie de cor qui le ses pas afin de donner le change aux remplace par extension, le dernier temps chasseurs;tourner les talons, faire volte- de la chasse, lorsque la béte est mise a face. mort Refuite: action de reul. Hampe : Poitrine du ced Rembucher :en parlant dela te, renter Harde : troupe de betes sauvages vivant dans les bois en pariant du chasseur, fa ensemble, «une harde de cers». Designee rentrer a béte dans les bois: « Le cert uss les liens servant attacher les chiens se rembuche » ou «les chasseursrembu- Dar quatre ou par six et les groupes de chent le ced» chiens ainsi formes. Remise: lie, tals oi le giber s'arréte; Harpaille:roupe de biches et de jeunes par extension, retraite du gibier ence lieu cerfs;on trouve aussi le masculin «har- Sacre: varité de faucon utilisé ala chas- pal se on parle ausi de «sacret» ou de «tier Here: jeune cert de six mois, avant la celets pousse des dagues. Souille: bourbier ot le sanglier aime & ure: ete coupée de sanglir se vauter Lancer: fare sortir une béte de son gite; Talbots: chiens de chasse de grande taille fn dit aussie forlancer utilisé comme 2 larabe noire. ‘nom, désigne Faction de lancer la bate, Trcelet: mile de certains oiseaux de le lieu ou le moment de la chasse od le pro, plus petit un tes quesa femelle, abies est débusque ainsi quelasonnerie Traque: action de traquer, de cor comrespondante. Traquer:poursuive la bite. reserrant Lever: synonyme de «lancer, pour le toujours le cercle que Von fait autour peat gbier delle; on dit aussi «forcer» la béte, Léveers: chiens jambs hautes, au corps Venere art de la chasse 8 courre; ad allongé, a abdomen ert, aumuseau ef ministration des officers de chasse file, r_putés pour leur agilité et leur api Veneur:officee de la vénere d'un noble ait. Aqui occupe des chasses 3 courre. Grand Longes: rensretenant lefaucon au gan- Veneur: chef d'une vénerc telet du chasseur. Viander: en pariant du cert, paturet rand et gros chiens de chasse Voies: lieux par lesquels est passée la ‘urd garde; les matins de Taftate,énoe- bite; pst, traces. mes chiens couleur fu, étaient employes our la chasse a Vauroch. ‘A-ceux que la chasse au Moyen Age in Merrain: tie centrale de la ramure du téesse, je conselle la lecture de I si- cer perbe nouvelle de Gustave Flaubert La Parages :endoitshabitullement réquen- legend de sain Julien Hospitalier conte- 16s par une bate. rue dans le recueil Tois Contes et de la- Palen :faucon commun, {quelle sont extrats de nombreux termes Perche : bois du cet de ce lexique aa ET AUTRES CURIOSITéS RARISSIMES Dis-moi comment tu thabilles... Comme nous l’avons plusieurs fois répété, au Moyen Age l'habit FAIT le moine! A une époque oti n’existent ni papiers d'identité, ni cartes de visi- te, on juge toujours un individu aux vétements qu'il porte, C’est 4 son costume que l'on peut recon- naitre son rang. Attention alors aux fautes de gotit! Un petit artisan qui revét de trop beaux atours s'expose a étre chatié pour son insolence et sa prétention. De méme, un seigneur qui choisit mal la couleur de ses habits a toutes les chances de se faire rejeter par ses pairs. Le vétement n'est pas seulement un accessoire fonctionnel, il a aussi une grande valeur symbolique. La sociéte médiévale est composée d'une multitu- de de castes jalouses de leurs priviléges. L'apparte- nance a |'une de ces castes implique que l'on res- pecte scrupuleusement ses us et coutumes dans le domaine vestimentaire. Le moindre écart, la moin- dre extravagance peut entrainer la déchéance ; qu'un noble s’habille comme un roturier, et il sera traité comme un roturier. Le «paraitre» et «létre» sont intimement liés. Survivances de I’Antiquité dusqu’au Xile siécle, bien qu'il jaue déja une importante fonction sociale, le vétement n'est pas encore tributaire des impératifs d'une mode versa- tile. Hérité directement de l’Antiquité, il se carac- térise par une relative simplicite. Les hommes por- tent des braies, sortes de calecons/pantalons fabriqués en toile ou en cuir maintenues par une ceinture : le braiel (les hommes porteront des braies pendant toute la durée du Moyen Age), Le costume est complété par des tuniques, des chaus- sures “gauloises» (en cuir avec semelle en bois) et des capes de fourrure ou de laine maintenues en place par des broches ou fibules. Bien sir, les invasions barbares qui déferlent sur |'Europe pen- dant des siécles ont grandement influencé les cul- tures occidentales, mais elles n'ont eu que des effets limités sur les coutumes vestimentaires. Et si le costume germanique s impose tant bien que mal a partir du Ve siécle, le bon goiit reste pendant longtemps une affaire strictement personnelle. Quand |'Eglise invente la mode En soutenant les contes arthuriens, |'Eglise boule- verse profondément les usages, Désormais soumi- se aux régles de la «courtoisie», la politique se moralise progressivement et les idéaux tradition- nels s'en trouvent modifiés de fond en comble. Les romans courtois décrivent en détail les cos- tumes que portent leurs héros. Si ces descriptions un peu fastidieuses sont souvent a la limite du vrai- semblable, elles frappent l'imaqination des lec- teurs. Avant, la chevalerie n‘était qu'une caste comme une autre. A partir du Xlle siécle, elle va devenir un code de conduite et un mode de vie. Pour briller en société, le chevalier va devoir se conformer aux principes édictés par la littérature en vogue : la made est née. Vers 1140, le costume germanique, trop vulgaire, est rejeté par les puissants. Les nobles se décou- vrent alors des coquetteries qui ne sont pas tou- jours du goat des prélats. Le « paraitre » devient un art raffiné aussi important que la pratique des ar- mes. La beauté extérieure étant censée symboliser la beauté de l’ame, les seigneurs n’hésitent pas a dépenser des sommes folles pour leur habillement. M A A hid (a er un grand réle dans la fabrication des étoffes. Les paysannes tondent Jes moutons et traitent la laine (en la rincant dans de J'urine). Ce sont elles aussi qui récoltent le lin et le chanvre. Mais les chatelaines ne sont pas en reste. A |'instar des moniales, elles consacrent également leurs moments perdus a tisser et a filer. A tous les éche- lons de la société, les femmes se consacrent 4 la fabrication d'étoffes diverses : toiles écrues, fins voiles de lin, tissus brochés ou brodés. Elles pas- costume Comment s‘habillait-on au Moyen Age? Quand nous imaginons - les vétements de cette période, nous avons trop souvent tendance a nous référer aux clichés des films hollywoodiens, des bandes dessinées « héroiques » ef des contes de fées. Pourtant, I’époque médiévale attachait une grande importance au «look ». Le vétement ne témoignait pas seulement du bon goit de celui qui le portait, il était également I’embléme de son statut social. Matiéres et matériaux Pour tailler des vétements, il faut du tissu. Or, au Moyen Age, il n’existe pas encore de grandes manufactures textiles. L’artisanat est roi. Pen- dant des siécles, les femmes — quelle que soit la classe 4 laquelle elles appartiennent — vont jou- sent souvent des journées entiéres 4 travailler avec une quenouille ou un fuseau. Le rouet, une inven- tion arabe, n’apparail en France qu’au Xile siécle. | Le cainsil est une fine toile de lin qui sert essen- tiellement a fabriquer des chemises et des draps. Le coutil est une grosse étoffe de chanvre utilisée pour les doublures et les tenues de travail. La futaine est un tissu a base de coton importé d'lta- lie ou d’Egypte. Le stanfort est un lainage repute fabriqué a Stamford, en Angleterre. Les peaux de boeuf, de brebis et de loup sont transformées en cuir par des artisans spécialisés, Ces derniers traitent également toutes sortes de fourrures ; martre, taupe, loutre, castor,... Le luxe de la soie La soie est importée 4 grands frais d’Egypte ou des magnaneries" byzantines et arabes de Sicile et d'Espagne. Les voyageurs qui se rendent en Orient ne manquent jamais d’en ramener. On distingue de nombreuses variétés de soie ; le damas diapré ton sur ton, I'osterlin teint en vio- let, le siglaton fabriqué aux Cyclades, le bofu de Byzance et le baudequin de Bagdad. Rare et trés chére, la soie est un produit de luxe accessible seulement aux plus riches. De l’importance des couleurs La qualité d'un vétement ne se juge pas seulement 4 son étoffe et a sa coupe, la couleur est égale- ment un critére important (voir 4 ce propos l'ar- ticle consacré aux teintureries médiévales dans CB 31). Les teintures qui existent au Moyen Age (qué- de, garance, vermillon, etc.) sont assez rudimen- taires. Les couleurs vives sont les plus appréciées, or personne ne sait teindre un tissu en bleu écla- tant. Les jaunes et les rouges deviennent vite l'apanage des classes aisées, tandis que les bruns et les bleus — plus ternes — sont essentiellement laissés aux pauvres et aux serfs. Mais méme les plus fortunés ont parfois du mal a se procurer cer- taines étoffes ; ainsi, les soieries teintes en pourpre tant normalement réservées aux maitres de By- la cote, une robe de laine un peu plus courte et 4 manches étroites. — Le surcot. Ce vétement de sortie peut avoir des formes diverses, mais il s'agit le plus souvent d'une longue tunique sans manches taillée dans une belle étoffe. Touiefois, ce nom désigne parfois de simples jaquettes qui peuvent a l'occasion étre doublées de fourrure. Il existe également des sur- cots faciles 4 laver que l'on porte uniquement a table, ils tiennent lieu de serviettes. zance, il fallait parfois faire appel a des contreban- diers pour s'en procurer. Les vétements et accessoires de base Si les habits masculins sont un peu plus courts que ceux portés par les femmes, les vétements des deux sexes se ressemblent beaucoup. — La chemise. Poriée 4 méme la peau, cette chemise @ manches longues descend jusqu'a mi- mollet pour les hommes et jusqu’a la cheville pour les femmes. Aprés avoir longtemps été fabriquee en laine, elle est taillée dans de la toile classique (cainsil) dés que les méthodes de tissage s'amélio- rent, ou dans de la soie... quand les moyens le permettent. Et si les gens soigneux se contentent de changer de chemise tous les quinze jours, tout Je monde en posséde plusieurs exemplaires. Ainsi, au XlVe siecle, un paysan a laissé a sa mort un héritage constitué de treize chemises de toile. Sous leur chemise, certaines femmes utilisent en guise de soutien-gorge des volles de mousseline qu’elles serrent autour de leur poitrine afin de la rehausser. Quand elles se trouvent trop plates, ces dames peuvent s’affubler de pelotes «en forme de pommes d’orange» afin d’attirer le regard des hommes, — Le doublet. C'est une sorte de gilet piqué et ouaté que l'on passe par-dessus la chemise el quia pour principale fonction de protéger du froid. — Le bliaud. Vétement noble par excellence, il consiste en une robe de laine ou de sole a large encolure dotée de manches mi-longues et trés larges. — La cote (ou cotte). Aprés le régne de Philippe Auguste (1180-1223), le bliaud est remplacé par — Les manches. La mode médiévale se caracté- rise essentiellement par la longueur et la forme des manches. Celles-ci sont souvent couvertes de boutons (en ornementation et non comme systé- me de fermeture), certaines doivent parfois étre cousues a chaque enfilage. — Le garde-coups ou corset. Un gilet matelas- sé qui enserre le buste et le ventre, — La ceinture. Plus ou moins décoreée, on y attache des bourses (qui servent de poches), des clés, des couteaux, des outils, etc. —lLa cale. Une coiffe en laine ou en toile en for- me de bonnet de bain que l'on porte a l'intérieur. — Le chapel. Sur la téte, un large bandeau de tissu précieux couvert de perles, de fleurs ou de plumes de paon réservé aux jours de féte. Les manteaux Quand les nobles quittent leur demeure, ils revé- tent un manteau sans manches en drap fourré, quiils ferment sur la poitrine a l'aide d'une agrafe ou fermail. Bien qu’ils soient le plus souvent mi- longs et presque circulaires, la forme des man- teaux varie en fonction des modes et des régions. Certains sont fendus sur le cété et s’attachent sur l'épaule droite au moyen d'un lacet, d'autres ont des capuches. lls sont frequemment brodés et ornés de franges ou de «queues» en fourrure. On juge leur qualité a leur «panne» (fourrure dont ils sont doublés) et a leurs attaches. La bienséance veut que l'on retire son manteau quand on parait devant un seigneur. — La pélerine. Ce manteau pour I’hiver est, comme son nom I'indique, traditionnellement porté par les pélerins et les voyageurs (deux mots presque synonymes au Moyen Age). —La chape a aigue. Une ample pélerine fer- mée et munie d'un capuchon que |’on enfile com- me une chasuble lorsqu’il pleut. En effet, comme la chape est fabriquée 4 partir de laine non dé- araissée, elle est — relativement — imperméable. —La cloche. Un ample manteau rond, fendu devant et derriére, particuligrement adapté @ 1'é- quitation. — Le manteau féminin. Une pélerine semi-cir- culaire fermée sur Je devant par diverses agrales et aiguillettes délicaterment ouvragées. Les chausses et chaussures Les chausses sont un peu |'équivalent de nos chaussettes actuelles, Taillées sur mesure pour recouvrir le pied et la jambe, elles sont maintenues par des jarretiéres tricotées et brodées. Certaines sont dotées de semelles... ce qui évite de porter des chaussures quand on ne sort pas de chez soi. | llexiste des chaussures de toutes sortes et de tous styles. Dans ce domaine, la mode a joué un rdle considérable. Si les talons ne sont guére appré- ciés, les chaussures sont toujours ornementees : cuirs de couleur, broderies, cordons, pattes, etc. — Les souliers. Des chaussons en étoffe ou en peau que l'on porte a l'intérieur des bottes ou chez soi. — Les brodequins. Ces chaussures épaisses en cuir d'Espagne clouté enserrent la cheville et se ferment avec des lacets. — Les heusses. De hautes bottes impermeables en cuir souple rouge ou noir, qu affectionnent par- ticuliérement les chevaliers. — Les pigaches. Des souliers munis de lonques pointes recourbées qui restent a la mode jusqu’a la fin du régne de Louis VII (1137-1180). Les paysans portent, bien sir, des sabots.. La coiffure Les femmes doivent porter les cheveux aussi longs que possible. Ils sont coiffés en deux lourdes tres- ses séparées par une raie médiane. Ces tresses peuvent étre epaissies a l'aide de postiches préle- vees sur des cadavres et sont relevées en cornes ou enroulées en cadenettes sur les oreilles, A par- tir de 1200, les cheveux féminins ont tendance a raccourcir et flottent sur les épaules, maintenus en arriére par un cercle de téte. Les veuves et les reli- gieuses portent une guimpe, une ample coiffe qui enserre leur visage et retombe sur la poitrine. Jusqu’a la fin du premier millenaire, les seigneurs portent souvent les cheveux longs et la barbe, mais le gotit dans ce domaine change progressi- vement. Au Xllle siécle, les hommes se font raser la nuque et, sils sont élégants, frisent leurs che- veux au petit fer. 1 80 Hommes et femmes se couvrent souvent la téte d'un chaperon d’étoffe de laine doublée de tissu ou de soie, U’armure Comment ne pas penser aussitdt a |'armure des chevaliers quand on parle de Moyen Age? Celle-ci a connu de nombreuses évolutions et il faudrait consacrer un article entier a ce sujet. Pour l'heure, voici quelques généralités, — Le haubert ou haubergeon. C'est la cotte de mailles traditionnelle. Le haubert constitue la piéce maitresse du costume du chevalier. Fait d’anneaux de fer et d'acier, il se porte au-dessus des vétements « civils» (braies, chemise, bliaud) du che- valier et pése entre 10 et 12 kilos. — La cotte d’armes. Apparve a la fin du Xlle siecle, cette ample tunique de lin ou de soie est portée au-dessus du haubert. A partir du Xille siecle, elle est genéralement ornée des armoiries du chevalier. — La calotte. Un petit bonnet rond destiné 4 protéger les , cheveux, qui est parfois rem- JS A placé par une cerveliére en ~~ fer qui renforce la protection +’ de la téte. — Le camail. Quand le haubert n’en est pas équipé, on utilise Armoiries pour tous Conirairement @ une idée trop répandue, les armeiries n’ont jamais été Mea des nobles. A |'époque médiévale, tout le monde ulilise ce genre d’embléme pour afficher sa personnalité ou traduire son appartenance 4 un groupe social ; les femmes (avant 1156), les villes (dés 1190), les cleres {vers 1200), les bourgeois (vers 1225) et... les paysans (dés 1234). II s‘agit avant tout de signes de reconnaissance que l'on brode sur les vétements ou que l'on utilise pour les sceaux. Déri- vées des emblémes peints sur les écus des cheva~ liers, les armoiries peuvent évoquer un lien de parenté, un fait historique, une origine géogra- phique ou une profession. Ainsi, un magon peut choisir comme embléme une truelle. Un sieur | aura un renard sur son blason, etc. N’hésitez donc jamais 4 créer des ormoiries pour vos personnages de jeu de rdle. A ce propos, nous vous conseillons de relire l'article portant sur Vhéraldique, publié dans CB 37. ce capuchon de mailles qui est destiné a étre porte sous le heaume. — Le bracelet ou brasalot. Une sorte de man- chette en cuir bouilli qui sert a protéger le poignet. — Le heaume. Au début du Xile siéele il s'agit souvent d'un simple casque en acier, hémisphé- rique ou conique, auquel est fixe un nasal (barre protégeant le nez}. Au Xllle siécle, il devient un casque fermé. percé de trous pour les yeux et la ventilation, Comme il est trés lourd, les chevaliers préférent souvent ne porter pendant les combats qu'un petit bassinet de fer ne couvrant que le som- met du crane. La sd Cyril Rayer eee) et al Brigitte Brunella es) illustration : Olivier Frot et extraits de L’encyclopédie médiévale de Viollet-le-Duc 1) Etablissements destinés 4 lélevage des vers a soie. Attention aux gants ! Au Moyen Age, les gants ne sont pas des acces- soires vestimentaires comme les autres. En plus de leur aspect fonctionnel, ils joven! souvent un rdle symbolique : on les jette quand on lance un défi et on les offre aux seigneurs en guise d’hommage. Ceux des chevaliers sont qd Neicrinent en tricot, en peau ou en fourrure. Trés ajustés au niveau de la main, ils s‘évasent au poignet et recouvrent une partie de l'avant-bras, Les paysans portent des maoufles de peau pour arracher les ronces. Les chas- seurs préférent les mitaines. Les comptes des chate- lains nous apprennent que les macons travaillaient ‘avec des gants de cuir qu’ils utilisaient par dou- zaines... 34 AU FIN FOND DES CAMPAGNES... Vaincre Ia forét Tentaculaire et omniprésente la fordt est ala fois Fennemie et allige du paysan, Lennemie, parce quil faut souvent re- ccourir au defrichement pour aménager les champs qui permettront au village de subsister. Et puis, n'abritetelle pas les brigands de grands chemins et des betes {eroces comme les ours et les loups ? La ‘erreur respectueuse qu'elle impose a ins- piré bien des legendes etle simple fait de Souvent exploités é la limite de V'esclavage, les paysans du Moyen Age quittaient rarement leur village natal. Pourtant, ils composaient la majorité de la population de I’époque. C'est pourquoi, nous vous proposons aujourd'hui un village “modulaire” que vous pourrez utiliser et réutiliser indéfiniment, en le modifiant & chaque fois, au cours de vos aventures... slaventurer sous ses frondaisons sinistres est deja la marque d'un grand courage. Mais, la forét est aussi le *rempart” du village. Elle protage la communauté des uertes et des aggressions extérieures, ‘ar elle est redoutée par tous. Sans ‘compter qu'elle foumit des matériaux de construction et du bois de chauffage Avec elle, la vie est dificil, Sans ell, elle serait impossible. Les terres et les hommes Laterreappartient rarement aux hommes ul Vexploitent. De fat, elle est toujours soumise Tautorité d'un seigneur. Le domaine de ce demier se compose de Batisses et Artifices Le village médiéval deux types de teres la “réserve" et les tenures" Laréserve est constituée du chéteau et de ses dépendances. Elle es essentellement cultivée par des serfs. Alors que les tenu- tes sont des petites pieces de terre concé- dées par le seigneur & des paysans qui ui doivent en échange une parte de leur Broducton et ds ‘cores’ (abou, ven langes, service militaire. Les se sont atachés 3 ia tee, quis ‘exploitent et ils ne peuvent pas l'aban- donner, sous peine de mot. Les cores et les impdts quils doivent & leur matte sont généralement tre lourds. Les vi- Tains, par contre, jouissent d'une plus grande liberté et peuvent parfois méme changer de seigneure La vie paysanne Les villageois vivent au rythme des sa: sons : moisson en été, semailles en automne et au printemps, etc... Les terres sont pauvres, Tengrais est inconnu et les récoltes sont donc souvent mauvaises. Au gré des années, famines et épidémies déciment les villages Chaque jour suit un rtuel immuable et monotone. Das Taube, il faut trae le bétall avant de 'emmener au péturage Femmes et enfants s‘occupent des trou eaux, alors que les hommes vont travall- ler aux champs. Le sor, les veilées sont courtes et le sommell ext loud. La pare paysane nest pas une fe sgende. Non seulement les villageois doi Vent subir les avatars météorologiques, mais ils doivent aussi supporter lesimpbts selgneuriaux, Parmi ceux, citons les *banaltés', des taxes dont il faut sacquit ter pour pouvoir utiliser la forge, le moulin, le pressor, et. ALMARANDE, UN VILLAGE FRONTALIER itué a Vest du Lac dAltalith, le village d'Almarande a été ed sur la frontire séparant le Grand Duché e’Agrmor de la Marche @Azilian, deux petits pays qui entretiennent d'excellentes rela tions commerciales et politiques depuis plusieurs sidcles. Ses habitants (152 mes) sont soumis & Tautonté du baron Hilfar, un seigneur réputé pour sa bonté et vassal d Ulerc Ml, Grand Duc d' Agra ror. Son chateau étant situé & une jour née de marche plus au sud, il a déléqué tun régisseur pour yeller sur ses interés Almarande est plus qu'un simple village perdu au sein d'une campagne ver- doyante et vallonnée, c'est aussi un lew de passage fréquenté par les voyageurs ui transtent entre Azilian et Agramor. Cest pour cette raison que l'on peut frowver une grande auberge-elais dans une aaglomération daussi petites dimen- sions. DEMEURES CAMPAGNARDES Le moulin © Présentation : cest ici qu'est moulu tout le grain (b16, orge, seigle, mais, avoine) des récoltes du village. Ce moi appartient & Hulfr et le meunier préleve 20 % sur tout ce quil moud. Une moitié de ce prélevement consttue son salaire, Vautre étant reversée au setgneur. @ Habitant : Erdos, le meunier, est un vieillard de 70 printemps qui vit ici avec sa Jeune femme de 20 ans, Ulia, et ses deux fils de 2 et 4 ans. Son tempérament imeascible fait quil est souvent soupgonné par les paysans de prélever plus que son dda. sur les sacs qui_passent entre ses ‘mains. Avare & extréme, il dissimule un coffre contenant toute sa fortune (20000 pidces d'or) sous une dalle amovible située au pied de la meule. La forge © Présentation : on vient y ferrer les chevaux et les boots, mais elle est aussi utlise pour la fabrication des outils (socs de charmues, haches, faux, etc.) et de ‘quelques anes qui Sont revendues aux voyageurs de passage. Hulfar percoit Soalemet ng ac sr tut ce au et uit par la forge. @ Habitant : Gordam, le forgeron, un rand gallard musclé et barbu, est un ancien armurier de son excellence le Grand Duc d’Agramor. Il vit ici avec sa femme et ses 5 enfants. Ce que tout le monde ignore, cest qu'il est aussi un agent dela police secrdte du Grand Due. Son atelier sert de point de ralliement & tous es espions qu se rendent en Aan Gordam a cache demiére la réserve de nurture tous les documents pouvant le compromettre. Excellent combattant, i mhésitera devant rien pour defendre son secret La chapelle © Présentation : ce petit temple, dont le grenier sert souvent de silo, est essen- tiellement consacré & Uibanis-Le- Grand-Cer, le dieu de la ferilité adoré Almarende. Les ofices ont lieu deux fois ppar semaine et tous les habitants sont conviés & y assister sous peine détre accusés davoir le “mauvals ceil. En cas dattaque de pillards, les villageois vien- nent sabrter dans la chapelle dont les murs percés de meurtrigres se_prétent pparfaitement & une défense achamée. Dans ce as, es pigeons voyageus au sont élevés ici, sont envoyés pour préve- ni Hula. iil © Habitant : Odias, le prétre, est un petit homme repiet et débonnaire adoré par tous. Il essaye, tant bien que mal, Eduquer les enfants du village. Tl vit dans une pete maison bate & cbté de la chapelle et s'edonne en cachette & la “dive boutelle™ Auberge du Taureau d'Argent e Présentation cette aubergereas accuelle le8 voyageurs et pélerins qui empruent la roue dAmatande, Ces ici que sont effectuées les opérations de douane (foulle, palement dune taxe de passage) pour le franchissement de la frontigre. Lauberge est propre et bien tenue, mais ses tarifs sont élevés. Seuls de riches négociants peuvent s‘offrir une 35 ear co: mentee Oh clare ste ee eee evcios Fok cenece Les RESERVE OF weURETURE ae pr LE Movsiny WASoN OE _corncR Almarande village médiéval Comment utiliser le village Almarandle 0 &t6 concu comme un village typique. Tel que, i ‘ov Toclement ire intégré dans imparts ausle compegre. ‘Mais ia aussi un autre ntréh En proposant des mcisons “type présentées sous la forme de fiches modulores, 1! offre aus Mattre de Jeu la possbite de ieee consinire nimporte que village avec un minimum deffort. {Tu suft 'en dessiner grosslorement la carte, les plans des imoibons sort dafs pate IT faut signaler detleurs, que pendant des siécles lorganiza- tion des societes paysannes © trés peu évoluse. Avs), les pions fours ici peuvent également aire utsés pour de pete: eaglomarctions compoanardes de Tépoqve ds Tras fourquetoirer et, pourquo! pas, cu debut du vingiéme siécle. Sivout vouler personnalier un peu vos villages, nttez pas @ leur inventor de petites particulorités archtectrales repre Sentatives dela région dans laquelle ls sont instal pues ABATTIOIR- GALOR Reve oe. ernaste Geemek MAIiow RHE MAISON 9 HOMME LIBRE chambre pour la nuit, les autres voye- guts se contentant de dormir dans Tune des nombreuses étables du village. © Habitant : Gunther, 'euberaiste, est tun homme sec et factue d'une quaran- taine dannées. Il vit au premier étage de son auberge avec Olaf, son frére, qui est douanier, Inutle de préciser que les for malités douanieres sont souvent longues tfastdieuses, histoire de permettre aux clients de Vauberge de prendre quelques repas... Gunther a caché ses économies sous tn des tonneaux de son celle. Le manoir du © Présentation : le régisseur est un fonctionnaire dHulfar chargé de veiller& ce que les taxes de son mafir soient bien pergues. Il supervise aussi toutes les act- vités du village eta la charge de la police. Le manoir ne lui appartient pas, mis i est autoisé 8 y habiter, En cas de visite du seigneur, il se retire dans Pétable avec ses proches. © Habitant : Gerald de Flamberge, un homme d'age moyen & impressionnante stature, prend a coeur sa charge de regis seur. Dévoue jusqu’au fanatisme a Hulfar, il passe ses joumées inspecter les terres ui sont sous sa juridition. Il vit avec sa femme et ses trois filles et ne dispose que de deux soldats (qui vivent au poste de arde, voir carte) pour faire régner Vor Ge. I a Thabtuce denvoyer ls impets au chateau une fois par mois. En atten- dant, marchandises et argent sont conservés dans la cave de la maison. © Présentation : ce type de demeure est habité par des hommes libres (*vi- Jains") tels que le boulanger ou certains aysans possédant leurs propres teres et leurs propres bétes. @ Présentation : ces chaumigres sont réservées aux paysans auxquels Hulfar a concédé une tenure et qui ne sont pas soumis au servage. En guise de dépen: dances, elles possddent souvent une por- cherie ou une étable. so © Présentation : ces caluttes rudimen- faites servent de logis aux “cottiers*, des serfs dont la tenure est si petite qu'il leur faut & Toccasion se louer aux autres villa ‘geois pour assurer leur subsistance. Elles sont toujours ts sales et d'une grande pauvreté Abattoir © Présentation : il est interdit aux villageois d'abattre une béte sans Paccord ‘expres du seigneur ou du régisseur. Cha {que animal tué ici fit 'objet du versement une taxe © Habitant : Muldarle-Tueur est un homme & la panse proéminente qui a longtemps ét@ mereenaire dans les ar mées du Grand Duc. Désagréable et violent de nature, il adore son métier et peut se montrer dangereux une fois qu'l a bu. Il vit dans une petite maison co- uette a cété de Fabattoir. Les contrebandiers d’Almarande Lors de leur passage au chateau, les aventuriers sont chargés par Hulfar d’en quéter 8 Aimarande sur une affaire de contrebande d'alcool et de pierres pré Pour le Meneur : les contrebandiers habitent dans la forét & fouest du village et sont ditigés par Gunther, le tenancier de Tauberge, Grice a un chantage, ce: luici tient le régisseur sous sa coupe.. Les espions du Grand Duc Les aventuriers sont engagés par le chef de la police secréte d'Azilian afin de découvrir comment les espions Agra ‘mor passent la frontiore. —Note pour le Meneur: en restant quel ques jours au village, les joueurs pourront observer que d'stranges réunions se tien: nent la nuit la forge. Attention : Gordam est trés habile pour repérer les individus suspects. Texte onl se nrigite Branetta stration et Flans ‘Stephane Tratert. 32 La Maison des Mille Fleurs «Hors le plaisir, tout n'est que fotilités.. > Sag Ss (Horiaz @'Esharzy) Avant de passer en revue les constructions citadines en général dans un prochain « Batisses », voici, pour vous allécher, l'un des hauts lieux de la vie nocturne laelithienne. En plus de fournir une excellente « base » aux aventuriers en visite & la Cité du Roi-Dieu, la Maison des Mille Fleurs est un établissement cosmopolite pouvant servir de cadre & toutes sortes de scénarios. Présentation Instalée sur le Quai des Contrebandiers (voir la Chaussée du Lac], la Matson des Mile Fleurs est une des plus anciennes Institutions de Laelith. A la fois auberge de luxe, grand restaurant, salle de specta- cle, trot huppé et... «maison de joie » {res partculigre, cette grande construc. tion & la facade couverte de bas-eliefs célébrant tous les plaisirs de Texistence draine une clientdle hétéroclite, qui va du noble citadin en goguette au coupe-jaret a Tafitt dune proie éventuele. Objet Ge guerlesthéologques varies ente les liverses autortés religieuses et adminis tratives, cet établissement a stirement contribué par le passé au succes des pélérinages qui aménent chaque année des miliers de dévots dans la Ville Sainte Aujourd’hui, la Maison des Mille Fleurs est tellement prospére, qu’elle constitue un élément non négligeable de la vie économique et commerciale de la ville Histoire Les débuts furent modestes. Ils emontent 8 prés de trois icles, époque & laquelle un petit cusinier, Heriaz d'Esharzy, ori naire d'une lointaine contrée du sud, vint sinstaller& Laelith pour y faire commerce de ses talents, Il commenga en vendant 8 la sauvette des petits gdteaux parfumés dans les rues de la Chaussée du Lac. Doué de talents culinaires exceptionnels, il connut rapidement un succds immense auprés des citadins qui se press@rent en nombre pour acheter ses patisseries. Atel Point quil dut bien vite engager quelques aides et ouvir une boutique Place de la Cloche. Le triomphe d'Heriaz atteint alors un point culminantlorsqu'l fut invité & préparer un repas de féte pour Cemal: Ui; le Rot Dieu de Pépoque, Enhou siasmé par ses mets, ce demier iui alloua lune rente et lui conféra sur le champ le tite de Baron du Quai des Contreban- diets, La fortune du petit cuisinier était faite! Il décida alors @ouvrir un grand restaurant et ft construire ce qui devait devenir la Maison des Mille Fleurs. Apris la mort d'Heriaz, plusieurs génére- tions d'Esharay se succédérent aux four- eaux de 'étabissement,jusqu’au jour 00 Paldtis, Yaniére petits du grand cuisi- rier, eut une idée de génie : pourquoi se contenter de satisfaire seulement les ap- pétis gustatifs de la clientéle ? I com- menga donc par faire agrandir la Maison Pour aménager un certain nombre de chambres & Tétage. Pui il installa que! ques tables de jeu et une scéne, avant organiser des spectacles originaux qui emporterent tous les suffrages des crit- ques leelithiens. Ce rest quensuite, peut tre inspiré par sa concubine du moment, une courtisane nommée Noesis,quil ea Jes « Sublimes Compagnes » (voir ence: dré) ; non sans rencontrer de séveres réticences aupres des guides de proxéné- tes de la ville, qui y voyalent, 8 tort, une concurrence délovale De nos jours, la Maison des Mille Fleurs est drigée par la trés séduisante Yohria @Esharzy, demiere descendante de la lignée d Heriaz. Cette situation pose dal Jeurs un probleme : qui héritera de la Belle Matson & la mort de sa propritaire actuelle. Cela pourrait étre le mari 'Yphira... et cst pourquoi une nuée de prétendants, plus ow moins intéressés, papllonne en permanence auiour delle leureusement, ele sat se défendre, On raconte également que le mafire de la Haute Guilde luiméme arrange parfois pour décourager les prétendanis les plus malhonnétes... On suppose que les gran des courtisanes (voir CB n'29) sinquie tent et vellent elles aussi, & leur maniere, a la sécurité d'Yphria, Aprés tout, si elle ne se mariait pas et rfavait pas d'enfant, la guilde des courtsanes, dont elle fat partie, saurit lui trouver une «fille spit- tulle» Visite des lieux REZ-DE-CHAUSSEE 1) Salle commune. Crest ici que se déroulent la plupart des activités propo: sées par la Maison des Mille Fleurs. Quelques tables de jeu, essentellement dévolues aux jeux de cartes et & la rou: lette, permettent aux flambeurs de sadonner leur vice. Une scéne suréle We accueil les artistes les plus divers acrobates, danseurs, musiciens virtuoses, conteurs réputés, comédiens émérites, etc. Enfin, il est possible, pour une Tout l'amour d'une vie en une seule nuit « Contrairement& ce que pentent to de personnes mal informées, es Subh Mite Fours ne son} pos des prost tudes | Choses des lou pls jaune ge arm ls plus chormantes of ls outer des filetes prises en chorge parla Golde des covthzanes, lcs sont ‘olgneuroment dlovdes of eduqoses dhs les ors le ples divers, do mmigue Trot en posson por fo peinture, la sculpture, la viole alto, Ste Eles rgotvent hotamment une ‘ormation porticuibrement pocssse on piychologe eppliqves, Poor oles fos Sentiments non pes de sere eels ‘Sora halon & ae are fo patton omoureuse qe la hohe. Cost qullos proposont& lars cents fan plur ana Banc nut demour, ler laurent une veritable comms ion des mes, cor, leur fogar, elles Incoment une forme dideal tari Elonnommont Beles ef infninent sé dhisontes, eles saver! sox a po Sion intone ef lars chefs (mover nant 1600 piéces d'or) tombent quasi- Instotonament amourevr doles los leur dpensen! core ono tenchesse réconforonte qu peut conde dure Gnionphyague mats ce nest mullet blgetore. En effe! eles satiachent rant fou! par des paroles Toute om prunes de Geen of dos ote Gpaitantes, 0 offi l ros de Tesprit Sinestro de nn Au petit matin, oles monpouyrent hoble- ‘nant pour que ces demons so dete. hen! nsenstblement ales, usqe® co ‘ull sovhllent les gui ove ‘ne. let Ge rotors publique que les Cents ‘des Sublines.Compognes re= Sionnentrorement une devxiéne fos, Monifstomen!, Toxptronce quil ont connue lor ironsforme raclcolomor Tear dormant ne conflonce en” eux inespérse. Moly eat i cuss quis resiontot 2 tout fmois ls affes dun armour impossible: Cas Tospec jlo déroctant do talent des Compa er: en crivnla a fo 3 prove ver une pession dbvoronte® cour gol Foot opp! 6 leur services, faut on porvenant é bs comancre wi nye Fen @ attendee done ston svar (anu zany unre Laat» somme relativement raisonnable, de consommer tous les alcools existanis et les plats les plus savoureux du monde conn 2) Cuisine. Placée sous a conduite dun grand mare queux, elle est dune pro: preté légendaire. Les cuisinies qui y tre ‘allent sont tris sure volet et exécutent dans le plus grand secret les innombra- bles recettes exclusives, eréées pour la plupart par Heriaz ¢’Esharay lutméme, qui ont fait la renommée de la Belle Maison. Citons, pour mémoire, les + Solxante Saveurs du Bonheur », la spé cialté de Pétabissement (20 pigces dor) Elle consiste en soixante petits plats servis dans des bols de cristal. Certans ont un got repugnant, permettant d'epprécier mieux encore ia: délcatesse extraordi naire des autres. Les « Soixante Saveurs » sont sans conteste le sommet de Trt . Ce noir sigantesque vétu de cuir et armé d'une masse de querre fat pus de deux metres de haut et pése 150 kilos de muscles Ancien gladiateur des cités du sud, ila été engagé par Yphria pour superviser la sécurité et la protection de la Belle Mai- son. llexcelle au maniement de toutes les armes, mais préfére par dessus tout briser un par un les membres de ses adversires. Ila sous ses ordres une vingtaine de mercenaires aguerris, qui sont préts 8 donner leur vie pour que soit préservée la tranquillité de établissement. Meria habite une chambre simple du second. dott peu et accomplit un travail au dessus de tout reproche. = Endoliam. De taille moyenne, cet homme au visage joviel et 'embonpoint sympathique est le Grand Mattre Queux de Tetablssement. Il connait sur e bout des doigts les recettes d'Heriaz et est considéré comme le plus grand chef-cui: sinier de tous les temps. Il n’habite pas dans la maison, = Songar. Ce vieil eunuque chawve couve les Sublimes Compagnes comme sles taint ses prope enfants, Son at été, dans le passé, le précepteur EYpha et il est aujoutd a seule Personne que la propriétaie redoute. I en effet célebre pour ses coléres tapageu- ses, mais son immense gentillesse est également réputée. Il est armé d'un sabre courbe et porte une cuirasse sous sa robe de lin. Il dort dans le salon d'accueil des Dormaines de 'nfini Bonheur et dirige les dix eunuques charges de la protection des Compagnes. = Eriaroth. Crest une vieille naine décatie et hargneuse qui supervise les activités du sous sol. Sa barbe grse est un peu clairsemée, mais son regard irradie tune volontéfarouche et une haine féroce du monde. Seule une certaine forme afamitié qui la ie & Yphria semble avoir convaincue @accepter sa fonction. Elle est toujours vétue dune armure de pla ques et armée d'un grand coutelas bar- bale. = Les employés. Aucun des cuisi niers, serveurs et auires employes char- gs de lentretien n’habitent sur son lieu de travail. Ils ont tous été choisis selon des critéres de sélection tras séveres, Texte Brigitte Brunella Plans et illustration Stéphane Truffert 35

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