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Chapitre II

Essai de compression

I- Introduction :

II- Essai de compression pour le béton :


Pour les bétons les éprouvettes utilisées sont : le cube, le prisme ou le cylindre.
Par ailleurs, l’expérience a démontré que la résistance du cube surestime la
résistance réelle du béton. D’autre part, la rupture de l’éprouvette cubique se
produit selon un plan oblique avec formation de deux pyramides. Les forces de
frottements bloquent le développement des déformations transversales.

Il a été montré que la diminution des forces de frottement avec l’augmentation


de la dimension longitudinale de l’éprouvette. L’une des solutions suivies était
l’adoption de l’éprouvette prismatique.

II-1- Eprouvette prismatique :


Il semble qu’on arrangeant les éprouvettes parallèlement à l’effort de
compression on obtient dans sa partie centrale une zone de sollicitations
homogènes soustraite aux effets des conditions d’appuis. A la place des cubes on
emploie des prismes à base carrée et l’expérience montre que lorsque la hauteur
augmente à partir de « a » les résistances décroissent d’abord rapidement puis
lentement à partir de H = 2 a (figure II.1).

Figure II-1 : Variation de la résistance à la compression du béton en


fonction de l’élancement de l’éprouvette prismatique

Le but recherché semble atteint par l’adoption du prisme à rapport h/a au moins
égal à 2.

Remarque : une autre éprouvette analogue au prisme et qui conduit à des


résultats voisins est le cylindre.
L’éprouvette cylindrique de hauteur h = 2d est l’éprouvette la plus utilisée aux
USA.

Les éprouvettes les plus utilisées :


C.C.B.A. Cylindre 16x32 cm

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C..E.B. Cylindre 15x30 cm
Normalisation canadienne Cylindre 15x30 cm

Remarque : une grande partie du travail expérimental sur lequel repose nos
connaissances s’appuie sur le cube c'est-à-dire que la résistance à la compression
a été mesurée à partir d’éprouvettes cubiques. Aujourd’hui les résultats se
réfèrent aux cylindres pour la plus part bien que le cube ne soit pas entièrement
abandonnée. Une commission européenne du béton RILEM a effectué, une étude
bibliographique comprenant 52 références, une enquête internationale
regroupant 29 laboratoires répartis sur 21 pays, et a proposé la formule :

Rcylindre/15x30/Rcube/20 = 0.7 – 0.9 avec une moyenne de 0.8

Le CEB (Comité Européen de Béton) estime ce rapport à 0.75 – 0.9 ; moyenne


0.85.

La résistance la plus probable du béton mesurée sur cylindre est liée à celle du
cube de 20 cm.

Rcylindre = R(0.76 + 0.20 Log R/200) avec R : la résistance à 28 jours.

II-2- Eprouvettes de différentes dimensions et formes :


Sauf dans le cas particulier où des essais directs permettant d’établir les
facteurs de conversion on utilise ceux d’ISO (International Standard Organism)
qui adopte des coefficients pour relier les résistances trouvées sur des
éprouvettes de dimensions et de formes différentes.

II-2-1- Eprouvettes de différentes dimensions :

Rcube/15 = Rcube/x/φcube

Avec : φcube : coefficient correcteur


Le cube de coté 15 est utilisé comme base de mesure

Arête du cube
10 15 20 25 30
(cm)
φcube 1.1 1.0 0.95 0.92 0.9

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II-2-2- Eprouvettes de différentes dimensions :
Une relation analogue à celle du cube :

Rcylindre/16x32 = Rcylindre/x/φcylindre

Avec : φcylindre : coefficient correcteur


Le cylindre de dimensions 16x32 est utilisé comme base de mesure

Cylindre de
dimensions 10x20 16x32 20x40 25x50 30x60 40x80
d/h (cm)
φcylindre 1.02 1.0 0.97 0.95 0.91 0.85

II-2-3- Relation entre R cube/15 et R cylindre/16x32 :

R cylindre =R cube / k

Avec k = 1.25 pour R cube < 25 MPa


k = 1.20 pour R cube > 25 MPa

III- Mesure des modules d’élasticité en compression :


Grace au progrès enregistré en extensomètre à l’aide de l’électronique, les
mesures sont devenues plus faciles sur éprouvettes. Le module d’élasticité E est
déterminé graphiquement après tracé de la courbe (σ – ε).
En l’absence de détermination expérimentale il existe des formules reliant le
module statique instantané à la résistance. Le tableau (II-4) donne les
différentes expressions du module élastiques en fonction de la résistance :

Tableau II-4 : Différentes expressions de E en fonction de R


Origine de Quelques exemples de E
Formule Unité
la formule R = 20 MPa R = 30 MPa R = 40 MPa
E = 6700√R* MPa 29 700 36 500 42 000
CCBA 68
E = 21000√R Bar 297 000 365 000 420 000
3
CEB E = 10800 √R MPa 29 200 33 500 36 840
3
TP/CES E = 50000 √R Bar 292 000 335 000 368 400
3
E = 9500 √R+8 MPa 28 900 32 000 34 800
CEB 3
E = 44000 √R+80 Bar 289 000 320 000 348 000

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(*) R : Résistance à la compression du béton à 28 jours.

En analysant les valeurs obtenues dans ce tableau, il apparait clairement une


surestimation du module obtenu par la formule CCBA68. A partir de nombreux
résultats CEB TP/CES a pu obtenir des relations qui semblent mieux adaptées.
Ces relations sont données pour des dimensions courantes des granulats utilisés
dans la fabrication des bétons avec Dmax = 25 mm (D : influence ces relations).
CEB TP/CES a mis en formule l’expression de E pour des valeurs différentes de
D et il propose :

E = 50 000[3√R – 1.5 + 1.2 Log10D]

Avec : R : Résistance du béton à 28 jours

D : Dimension maximale des granulats utilisés

IV- Relation entre la résistance à la traction et la résistance à la


compression du béton :
Quand les éprouvettes destinées à l’essai de traction font défaut on utilise des
formules empiriques simples reliant la résistance à la traction et la résistance à
celle de la compression du béton :

1. F. GORISSE :
σtr = 6 + 6/100 σcomp

2. GUERRIN :
σtr = 7 + 0.06 σcomp
Avec σtr et σcomp en Bars

3. CEB :
σtr = 0.59 (σcomp)2/3
Avec σtr et σcomp en Kgf/cm2
Valable quand σcomp est comprise enter 150 et 500 Kgf/cm2

4. CEB :
σtr = 7.8 + 0.06 σcomp
Avec σtr et σcomp en Bars
Donne une bonne approximation

5. G. DREUX :

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σcomp / σtr = 9 + 1.3 σcomp/100

6. Nouveau Règlement du Béton Précontraint (août 1973) – Résistance


conventionnelle:
σtr = 6 + 0.06 σcomp
Avec σtr et σcomp en Bars

V- Etude statistique sur les grandeurs mesurées – coefficient de


variation :
L’étude statistique est très importante dans l’étude des matériaux. Elle
permet de mieux estimer les quantités mesurées. En effet, en calculant la
moyenne arithmétique d’un ensemble de mesures on a une idée de la
mesure moyenne probable du matériau. Mais cela, n’est pas suffisant il est
en effet de toute évidence qu’il sera préférable d’avoir une moyenne de
350 Kgf/cm2 par exemple sur des résultats d’éprouvettes en béton
s’étalant de 320 à 380 Kgf/cm2 que d’avoir 370 Kgf/cm2 avec un
étalement de 260 à 460 Kgf/cm2. D’où la nécessité de la connaissance d’un
coefficient de variation calculé d’après l’écart type (écart quadratique) en
fonction de la dispersion :
Soit :
n : nombre de mesures m1, m2, m3,…………….mn
la valeur moyenne arithmétique :

/n

la valeur de l’écart quadratique (écart type) :

la valeur de la variance :

le coefficient de variation Cv :

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D’après G. DREUX les résultats expérimentaux peuvent êtres classés en
fonction du coefficient de variation de l’essai comme l’indique le tableau
II.5 ci-dessous :

Tableau II-5 : Classification des essais en fonction de Cv


selon G. DREUX
Valeurs du coefficient de variation Cv en %
Béton fabriqué
Excellentes Bonnes Mauvaises
En laboratoire ≤8% ≤ 12 % > 15 %
En centrale ≤ 10 % ≤ 15 % > 20 %
Sur chantier ≤ 15 % ≤ 20 % > 25 %

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