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Les collectivités territoriales entre les attributions et contrôle

Master action publique et gouvernance territorial

Fait par : SAHIR HASNA

1
Plan

La première partie : Les collectivités territoriales : Les attributions

Chapitre 1 : Le concept de collectivités territoriales.

Section 1 : La nature juridique de la collectivité territoriale

Paragraphe 1 : La personne morale de droit public

Paragraphe 2 : L’autonomie financière

Section 2 : Les éléments fondamentaux d’identification

Paragraphe 2 : Le nom

Paragraphe 2 : Le territoire

Paragraphe 3 : La population

Section 3 : Les catégories des collectivités territoriales

Paragraphe 1 : Les communes

Paragraphe 2 : Les préfectures et les provinces

Paragraphe 3 : La région

Chapitre 2 : Les nouveautés des lois organiques relatives aux attributions des collectivités territoriales

Section 1 : les principes de répartition des compétences

Paragraphe 1 : le principe de subsidiarité

Paragraphe 2 : Le principe de libre administration

Paragraphe 3 : Le principe de coopération

Paragraphe 5 : Le principe de différenciation

Paragraphe 6 : Le principe de progressivité

Section 2 : Les mécanismes de répartition des compétences

Paragraphe 1 : La prééminence de la collectivité régionale

Paragraphe 2 : L’interdiction de la tutelle d’une collectivité sur une autre

Chapitre 3 : Les domaines d’attribution des collectivités territoriales

Section 1 : Les compétences propres

2
Paragraphe 2 : Les compétences transférables

Paragraphe 3 : Les compétences partagées

Deuxième partie : Le contrôle des attributions

Chapitre 1 : Le contrôle administratif

Section 1 : La nature du contrôle administratif

Section 2 : Le champ d’application du contrôle administratif

Chapitre 2 : Le contrôle juridictionnel

Section 1 : Le contrôle exercé par les juridictions administratives

Section 2 :Le contrôle exercé par les juridictions financières

Paragraphe 1 :. La vérification et jugement des comptes et la gestion de fait

1-1 La vérification et jugement des comptes

1-2 La gestion de fait

Chapitre 3 : Le contrôle exercé par le citoyen

Section 1. Le vote

Section 2. L’accès à l’information

Section 3. La présentation des pétitions

Conclusion

Références bibliographies

1-Abdelatif el Cheddadi, «  la libre administration des collectivités territoriales : implication et limites », Revue
méditerranéenne des études juridiques et judiciaires » n 6, septembre.

2- Antoine Delblond, Droit administratif, Larcier 2009

3- Alain-Serge Mescheriaoff, Droit administratif et subsidiarité, Bruyant Bruxelles, 2000

4- Céline ABSOLON, la télétransmission des actes des collectivités territoriales soumis au contrôle de légalité,
mémoire d’obtention de DESS en Droit De L’Internet : Administration et Entreprises, Université Paris 1, 2004

5- Karim Cheggari, « Les compétences des collectivités territoriales à la lumière des lois organiques relatives aux
collectivités territoriales », Revue marocaine des régimes juridiques et politiques, N 13, décembre 2017

6- Gestion financière des collectivités locales, Communes et régions d’Europe n° 50, publication du Conseil de
l’Europe, 1993

7- Jawad Abibi, Les collectivités territoriales au Maroc à la lumière de la constitution 2011, L’Harmatton, 2015

3
8- Olivier Guichard : «  vivre ensemble », Rapport de la Commission de développement des responsabilités
locales, La documentation française, Paris, 1976

9- Michel ROUSSET et Mohammed Amine BENABDALLAH, Actualité du droit administratif 2003-2009, La Porte,
2010

10- Nadine Dantonel-Cor, Droit des collectivités territoriales, 3° édition, BREAL 2007

11- Pascal Mahon, La Décentralisation administrative: étude de droit public français, allemand et suisse, Librairie
Droz, Genève, 1985

12-Philippe Bouvier, Éléments de droit administratif, éditions De Boeck Université, 2002

4
Introductions

Les collectivités territoriales sont des structures administratives distinctes de l’administration de l’Etat. Elles ont
pour mission la prise en charge des intérêts de la population d’un territoire précis. Elles sont dotées des
compétences propres qui leurs sont confiées par le législateur.

Bien qu’un grand nombre de textes relatifs à la décentralisation utilise la notion de collectivité locale et pas de
collectivité territoriale, le Dahir du 23 juin 1960 relatif à l’organisation communale, a défini les communes
comme « des collectivités territoriales de droit public dotées de la personnalité civiles et de l’autonomie
financière ». Sur le plan constitutionnel, la notion de collectivité territoriale est utilisée pour la première fois par
la Constitution de 2011, et commence de plus en plus à remplacer celle des collectivités territoriales.

Dans le cadre de la décentralisation des attributions ont été données aux collectivités territoriales pour une
gestion plus autonome et plus rentable. Toutefois ces attributions ne sont pas absolues elles sont limité par un
control du centre.

Nous allons dans un premier temps nous allons présenter les attributions des collectivités territoriales (première
partie) pour voir dans un deuxième temps le control sur ces attributions ( deuxième partie)

Développement

Première partie : Les collectivités territoriales : ses attributions

Pour appréhender le statut réservé aux collectivités territoriales par la Constitution de 2011, nous allons tout
d’abord étudier le concept de « collectivité territoriale » (chapitre I). Nous allons essayer de définir juridiquement
cette notion à partir des dispositions constitutionnelles y afférentes. Nous étudierons également les différentes
catégories des collectivités territoriales marocaines et

Chapitre 1 : Le concept de collectivités territoriales.

Les collectivités territoriales ont une nature juridique très particulière (Section 1). Il s’agit des institutions
constitutionnelles dotées d’un certain nombre de compétences à caractère réglementaire. Elles constituent des
personnes morales de droit public distinctes de l’État, cette qualité leur est reconnue par le texte constitutionnel.
A ce titre elles bénéficient d’une autonomie juridique, financière et patrimoniale et possèdent un certain nombre
de droits et d’obligations.

Par ailleurs, les collectivités territoriales ont une identité juridique et symbolique forgée à partir d’un ensemble
d’éléments constitutifs dont les plus fondamentaux sont le nom, le territoire et la population ( Section 2).

Sur un autre plan, les collectivités territoriales au Maroc sont de trois catégories définies par la Constitution
(Section 3).

Section 1 : La nature juridique de la collectivité territoriale

La Constitution marocaine prévoit explicitement que les collectivités territoriales constituent des personnes
morales de droit public. Le législateur réaffirme cette caractéristique et consacre leur autonomie financière.

Paragraphe 1 : La personne morale de droit public

5
La collectivité territoriale est une personne morale de droit public. Autrement dit, elle dispose de la personnalité
juridique. A ce titre, elle « se détermine librement et ne peut se voir imposer une décision, indépendamment de
son consentement. De même, dans l’exercice de ses attributions, elle ne subit pas l’interférence d’une autre
1
institution» . Cependant, les collectivités territoriales, tout en étant des personnes morales de droit public,
subissent le contrôle étatique, étant donné que l’Etat a un statut juridique supérieur qui lui permet de contrôler
toutes les institutions.

Par ailleurs, trois conséquences découlent de cette qualité.

La première est que la collectivité territoriale est une institution de droit public. Elle se différencie ainsi des sujets
de droit privé, et ses activités sont soumises à l’application des règles de droit public et à la compétence des
juridictions administratives. Néanmoins, les collectivités territoriales peuvent exceptionnellement, pour certaines
de leurs activités, être soumises au droit privé et à la compétence des juridictions de droit commun.

La seconde conséquence est que la collectivité territoriale est une personne morale de droit public. A ce titre, elle
exerce ses compétences en son propre nom et pour son propre compte ; elle peut acquérir des droits et
contracter des obligations, ester en justice et elle est responsable de ses actes devant les tribunaux. En outre, la
collectivité territoriale dispose d’organes qui lui sont propres. La personne morale implique aussi son
indépendance financière. La collectivité territoriale a un patrimoine, une comptabilité et un budget propres,
2
distincts de ceux de l’Etat .
En dernier lieu, les collectivités territoriales se distinguent des personnes morales de droit privé par cela qu’elles
sont « créées par les pouvoirs publics et maitrisées par eux en vue de gérer des intérêts publics et qu’elles
disposent à cette fin de prérogatives de puissance publique et sont soumises aux sujétions correspondantes »3.

Paragraphe 2 : L’autonomie financière

L’autonomie financière d’une collectivité signifie qu’elle dispose du pouvoir de décider librement les recettes et
les dépenses qui figureront ou non à son budget. L’existence d’un tel pouvoir suppose que lors de l’établissement
de son budget, la collectivité n’est soumise ni à une obligation, ni à une interdiction de recette ou de dépense. Or,
force est de constater que ces collectivités ne disposent pas d’une entière liberté à l’occasion de détermination de
4
leurs recettes et dépenses . En revanche, l’autonomie financière des collectivités territoriales constitue un
élément essentiel de leur définition et demeure consacrée par plusieurs textes juridiques.

La Constitution marocaine du 29 juillet 2011 ne prévoit pas d’une manière explicite l’autonomie financière des
collectivités territoriales. Cependant, un ensemble de dispositions constitutionnelles consacrent implicitement
cette autonomie. C’est surtout le cas de l’article 141 qui énonce que : « les régions et les autres collectivités
territoriales disposent de ressources financières propres et de ressources financières affectées par l’Etat… ».

Section 2 : Les éléments fondamentaux d’identification

1
Antoine Delblond, Droit administratif, Larcier 2009, p. 402
2
Pascal Mahon, La Décentralisation administrative: étude de droit public français, allemand et suisse, Librairie
Droz, Genève, 1985, pp. 66-67
3
Philippe Bouvier, Éléments de droit administratif, éditions De Boeck Université, 2002, pp. 65-66.
4
Gestion financière des collectivités locales, Communes et régions d’Europe n° 50, publication du Conseil de
l’Europe, 1993, p. 26.

6
Les collectivités territoriales sont juridiquement identifiables à travers plusieurs éléments. Nous allons nous
contenter, dans cette section, de présenter les plus fondamentaux, à savoir : le nom, le territoire et la population.

Paragraphe 2 : Le nom

Le nom constitue un élément constitutif de la personne juridique, et le droit au nom fait partie des droits
reconnus à la personnalité. La collectivité territoriale, en tant que personne juridique et à l’instar de toute
personne physique ou morale, a droit à avoir un nom qui la désigne. Les noms des collectivités se nourrissent en
principe de l’histoire et de la géographie.

Le droit des collectivités territoriales au nom implique leur droit à le protéger contre toute usurpation ou
exploitation illégale. Si la jurisprudence marocaine, à notre connaissance, ignore encore des cas liés à cette
question, il n’en demeure pas moins que le juge français a condamné une exploitation commerciale injustifiée
d’un nom d’une collectivité territoriale. (Cour d’Appel de Paris 4ème Ch. Section A 12/12/2007 ville de Paris /
5
SIMON) .
Par ailleurs, les collectivités territoriales, en droit marocain, ne peuvent pas décider souverainement du
changement de leurs noms. Ainsi, à titre d’exemple, la modification du nom d’une commune « est décidé par
décret, sur proposition du ministre de l’intérieur après consultation du conseil communal intéressé, ou sur
6
proposition de ce dernier » .
Paragraphe 2 : Le territoire

Le territoire est l’élément essentiel de l’identification des collectivités territoriales. Chacune de ces collectivités
exerce une compétence générale sur un territoire bien défini en fonction d’un découpage adopté par voie
législative ou réglementaire. Additionnés, les territoires de toutes les collectivités territoriales couvrent
l’ensemble du territoire national.

Les dimensions du territoire différent d’une collectivité à une autre, même quand il s’agit des collectivités se
trouvant au même rang. En outre, « le territoire des collectivités territoriales comporte un centre de gravité
juridique, qui est le chef-lieu, où va se trouver le siège principal des autorités et services : c’est le centre
administratif de la collectivité »7.

Paragraphe 3 : La population

La collectivité territoriale n’est pas un territoire vide, elle a une population qui fait partie des éléments constitutifs
de son identité juridique. Les actions des collectivités territoriales visent la réalisation du développement et du
bien-être de leurs populations dans le cadre de l’intérêt général national.

En principe, toutes les collectivités territoriales ont une population. Cependant, dans certains pays, des territoires
sans population peuvent être érigés en collectivités territoriales pour des raisons historiques ou autres. Ainsi, à

5
… Considérant que le dépôt de la marque "PARIS L'ÉTÉ", dont l'exploitation n'est pas démontrée, porte
atteinte au nom de la ville de PARIS ; que le préjudice d'ordre moral en résultant sera entièrement réparé par
l'allocation de la somme de 1 euro à titre de dommages et intérêts ;….
… Dit que le dépôt par Stéphane SIMON de la marque "PARIS L'ÉTÉ" n° 033242771 porte atteinte aux droits
antérieurs que détient la ville de Paris sur son nom… Annule l'enregistrement de la marque "PARIS
L'ÉTÉ"n°033242771… ».
6
Article premier de la loi n° 87.00 portant la charte communale.
7
Nadine Dantonel-Cor, Droit des collectivités territoriales, 3° édition, BREAL 2007, p. 09.

7
titre d’illustration, en France « certaines communes du département de la Meuse : Beaumont-en-Verdunois,
Bezonvaux, Haumont-près-Samogneux et Louvement-Cote-du-Poivre…Bien qu’ayant perdu leur population,
8
elles ont conservé leur statut en raison des souvenirs, liés à la première guerre mondiale, qu’elles évoquent. »

La notion de population des collectivités territoriales a une existence juridique. En effet, le nombre de la
population est le plus souvent pris en compte pour l’application des textes relatifs à l’organisation territoriale ou
pour l’évaluation des bases des impôts locaux. Ainsi, par exemple, le mode d’élection du conseil de la collectivité
peut dépendre de nombre de la population, d’où l’importance des recensements de populations des collectivités
territoriales.

Section 3 : Les catégories des collectivités territoriales

La Constitution marocaine de 2011, comme fut le cas de sa devancière, retient trois niveaux de décentralisation
territoriale. En effet, l’article 135 prévoit trois catégories de collectivités territoriales, à savoir : les communes, les
préfectures et les provinces et enfin les régions.

Paragraphe 1 : Les communes LO 113-14

La commune fut la première collectivité territoriale qu’a connue le Maroc. En effet, jusqu'à 1963 les communes
étaient les seules collectivités locales existantes. Les communes sont instituées, pour la première fois, par le Dahir
du 1 septembre 1959 dont l’article premier stipulait que « Le territoire de notre Royaume est divisé en
communes urbaines comprenant les municipalités et les centres autonomes, et en communes rurales » 9.

Par ailleurs, le Dahir du 23 juin 1960 relatif à l'organisation communale fut le premier texte qui a érigé les
communes en collectivités territoriales dotées de « la personnalité civile et de l'autonomie financière ».
Cependant, l’année 1976 demeure une date qui marque un tournant historique en matière de décentralisation
communale avec l’adoption de la loi du 30 septembre 1976 relative à l'organisation communale faisant des
communes des véritables collectivités décentralisées et transférant aux élus locaux d’importantes attributions
antérieurement dévolues aux autorités locales. Ce texte a été modifié et complété plusieurs fois. La dernière
10
modification date du 18 février 2009

Jusqu’à l’adoption de la Constitution du 29 juillet 2011, la commune a constitué l’instance qui porte l’ensemble de
l’édifice territorial, et ce sur les plans politique, juridique et financier. En effet, c’est au niveau communal que le
processus électoral est entamé, par l’élection des conseils communaux au suffrage universel direct, pour servir
ensuite de plate-forme de base pour l’élection des organes des deux autres catégories de collectivités
territoriales. La commune a constitué, depuis sa création, la cellule de base du développement politique, social et
11
économique .
En revanche, le texte constitutionnel de 2011 reflète l’intention du pouvoir constituant d’accorder à la région une
prééminence par rapport aux commune et aux préfectures et provinces.

8
Nadine Dantonel-Cor, Droit des collectivités territoriales, 3° édition, BREAL 2007, p. 09.
9
Dahir n° 1-59-161 du 27 safar 1379 (1er septembre 1959) relatif à l'élection des conseils communaux, Bulletin
Officiel n° : 2445 du 04/09/1959 – p. 1477.
10
La loi n° 17.08 promulguée par le dahir n° 1.08.153 du 18 février 2009, BO n° 5714 du 5-3-2009.
11
Michel ROUSSET et Mohammed Amine BENABDALLAH, Actualité du droit administratif 2003-2009, La Porte,
2010, p. 63.

8
Paragraphe 2 : Les préfectures et les provinces L.O 112-14

La préfecture et la province sont des subdivisions territoriales intermédiaires se situant entre la commune et la
région. La première est à dominante urbaine tandis que la seconde est à dominante rurale.

Avant la mise en place de la première Constitution marocaine, les préfectures et les provinces étaient déjà les
principales circonscriptions administratives. Elles étaient dirigées par des gouverneurs et administrées d'une
manière très centralisée. Leur budget n'était qu'une simple section du budget général de l’Etat.

Par ailleurs, en tant que collectivités locales, les préfectures et les provinces sont instituées, pour la première fois,
par la Constitution du 7 décembre 1962. En effet, dans son article 93, elle disposait que : « les collectivités locales
du Royaume sont les préfectures, les provinces et les communes. Elles sont créées par la loi ».

Les préfectures et les provinces constituent un échelon important d’une administration de proximité. Il ne s’agit
pas de véritables collectivités territoriales au sens sociologique du terme 1237, mais plutôt des institutions
intermédiaires représentant des entités qui sont à la fois décentralisatrices et déconcentrées. Ces entités sont
placées sous le contrôle direct de l’Etat. Ainsi, il est difficile de parler d’une véritable décentralisation, même si
des conseils élus incarnent juridiquement cette vocation.

Paragraphe 3 : La région LO 111-14

La région en tant que collectivité territoriale a été consacrée, pour la première fois, par la Constitution de 1992.
Quatre ans plus tard, la Constitution de 1996 a confirmé le choix du renforcement de la décentralisation
régionale. Cependant, pour mettre en place cette nouvelle catégorie de collectivités territoriales, il a fallu
attendre l’adoption de la loi du 2 avril 1997 relative à l’organisation régionale. Ce Dahir a institué, conformément
à l’article 100 de la Constitution de 1996, « des régions-collectivités locales dotées de la personnalité morale et
de l’autonomie financière »

En revanche, la personnalité morale et l’autonomie financière de la région, sous la Constitution de 1996, avaient
un aspect beaucoup plus théorique que réel étant donné que l’exécutif revenait au représentant de l’Etat, c’est-à-
dire au gouverneur de la préfecture chef-lieu de la région. Ce constat constituait une grande entrave devant le
projet de la décentralisation régionale préconisé par les responsables politiques. Pour la surmonter, des réformes
radicales, aussi bien institutionnelles que constitutionnelles étaient nécessaires.

Dans ce même contexte, le projet de la régionalisation avancée initiée par le Chef de l’Etat, notamment dans son
discours du 3 janvier 2010 à l’occasion de l’installation de la Commission consultative de la régionalisation,
requiert des propositions constructives visant l’établissement, entre autres, d’une «régionalisation d’essence
démocratique ».

Ainsi, les propositions de ladite Commission, dont certaines sont retenues dans la Constitution de 2011, ont
comme objectif d’élargir le cadre représentatif de la région et son autonomie financière et décisionnelle. Dans ce
cadre, la Constitution de 2011 a consacré l’élection des Conseils régionaux au suffrage universel direct et elle a
doté leurs présidents de la fonction exécutive. En outre, le texte constitutionnelle a donné une existence juridique
au concept de « la régionalisation avancée », en stipulant dans son premier article que : « l’organisation
territoriale du royaume est décentralisée. Elle est fondée sur une régionalisation avancée ».

12
Michel ROUSSET et Mohammed Amine BENABDALLAH, Actualité du droit administratif 2003-2009, La Porte,
2010, p. 63.

9
Chapitre 3 : Les nouveautés des lois organiques relatives aux collectivités territoriales

La mobilisation des régions et des autres collectivités territoriales. Pour la croissance la promotion de l’égalité des
territoires et le développement des solidarités territoriales et de la démocratie locale. Constitue une approche
globale dans la plus grande concertation.

La détermination des compétences dévolues aux collectivités territoriales est effectuée par le législateur selon
l’article 146 de la constitution. C’est au législateur de fixer. Entre autres. Les conditions de gestion démocratique
de leurs affaires. Leurs compétences propres. Celles partagées avec l’Etat et celles qui leur sont transférées par ce
derniers.

De ce fait. Les lois organiques relatives aux collectivités territoriales ont déterminé les principes (Section 1) et les
mécanismes de répartition des compétences (Section 2).

Section 1 : les principes de répartition des compétences

Ceux-ci se répartissent comme suit : le principe de subsidiarité (1). Le principe de libre administration (2). Le
principe de coopération (3). De solidarité (4). De progressivité (5) et de différenciation (6).

Paragraphe 1 : le principe de subsidiarité

De l’origine latine subsidium qui signifie « réserve ». La notion de subsidiarité renvoie à l’idée de secours ou
d’assistance en cas de besoin et a vocation.

Le mot même de subsidiarité ne fait pas partie du vocabulaire politique et administratif français. Les historiens
des idées politiques exposent que le principe de subsidiarité fut pour la première fois énoncé de manière explicite
par un auteur allemand, de Ketteler, évêque, député à la diète national de Francfort en 1848, qui, dans une série
d’ouvrage publiés dans la deuxième moitié du 19 e siècle, forgera les linéaments de ce qui sera la pensé vaticane
contemporaine en matière d’organisation politique.

Ce n’est qu’à l’époque contemporaine que l’idée, sinon le terme de subsidiarité resurgit et ce, sous l’influence de
deux facteurs récents, à savoir le développement de l’Union européenne et la remise en cause de l’Etat
13
providence.

En tant que principe de répartition des compétences. Au sein d’un Etat unitaire la subsidiarité elle règle le cadre
et les limites des organisations infra-étatiques. Il s’agit donc d’une nouvelle façon de penser l’intervention
publique et d’une idée capable de transformer l’action publique. Selon A. Faure, la subsidiarité s’apparente à une
procédure de répartition des tâches et des missions. Cependant, il ne s’agit pas d’un principe neutre permettant
la répartition des compétences d’une manière évidente et objective. Le sens du principe de subsidiarité dépend
14
en fait des négociations et des interprétations des acteurs .

Contrairement à la Constitution française du 4 octobre 1958 qui ne contient pas l’expression « principe de
subsidiarité », l’article 140 de la Constitution marocaine du 29 juillet 2011 consacre explicitement le principe en
question. Cet article dispose que : « sur la base du principe de subsidiarité, les collectivités territoriales ont des

13
Alain-Serge Mescheriaoff, Droit administratif et subsidiarité, Bruyant Bruxelles, 2000, P 125.
14
Territoires et Subsidiarité: L'action publique locale à la lumière d'un principe controversé, ouvrage collectif
sous la direction d’Alain Faure, L’Harmattan 1997, p. 27

10
compétences propres, des compétences partagées avec l’Etat et celles qui leur sont transférables par ce
dernier… ».

Ainsi, sur la base de ce principe, les collectivités territoriales disposent d’un ensemble de compétences dont le
cadre général et les domaines sont définis par la Constitution et par les textes législatifs relatifs à la
décentralisation.

L’objectif de l’application du principe de subsidiarité est de rechercher le « nouveau adéquat d’exercice des
compétences. Un niveau supérieur n’étant appelé que dans les cas où les niveaux inférieurs ne pas exercer eux-
mêmes les compétences correspondantes. L’état doit ainsi déléguer aux collectivités tous les pouvoirs qu’elles
sont en mesure d’exercer ».15

Dans le sillage constitutionnel les trois lois organiques prévoient également le principe de subsidiarité en tant que
base de la répartition des compétences.

Les compétences des collectivités territoriales sont également fondées sur le principe de libre administration. 16

Paragraphe 2 : Le principe de libre administration

Principe à valeur constitutionnel, il présente la particularité d’être mentionné dans la constitution de 2011 à
l’article 136 : « l’organisation régional et territorial repose sur le principe de libre administration de
coopération et de solidarité.. »

Dans sa mise en œuvre, le libre administration signifie la reconnaissance d’une grande liberté d’action locale,
liberté interne, c’est-à-dire pour assurer l’organisation et le fonctionnement des services, et liberté externe, c’est-
à-dire pour prendre des décisions s’imposant aux administrés. 17

Quant aux lois organiques relatives aux collectivités territoriales. Elles ont prévu que la gestion des affaires des
collectivités territoriales est basée sur le principe de libre administration qui est devenu un soubassement de la
gestion locale.

L’organisation régionale et territoriale est également basée sur le principe de coopération.

Paragraphe 3 : Le principe de coopération

Apres la promulgation de la constitution de 2011. La coopération a été érigée au rang de principes


constitutionnels dans la mesure où la constitution de 2011 a prévu dans l’article 136 que : « l’organisation
régionale et territoriale repose sur le principe de coopération…. »

De même elle a prévu que : « lorsque le concours de plusieurs collectivités territoriales est nécessaire à la
réalisation d’un projet. Les collectivités concernées conviennent des modalités de leur coopération ».Article 143
de ladite constitution.

15
Olivier Guichard : «  vivre ensemble », Rapport de la Commission de développement des responsabilités
locales, La documentation française, Paris, 1976, P ; 97.
16
Karim Cheggari, « Les compétences des collectivités territoriales à la lumière des lois organiques relatives aux
collectivités territoriales », Revue marocaine des régimes juridiques et politiques, N 13, décembre 2017, P77-
78.
17
Abdelatif el Cheddadi, «  la libre administration des collectivités territoriales : implication et limites », Revue
méditerranéenne des études juridiques et judiciaires » n 6, septembre, P.5

11
Ce procédé apporte des résultats intéressants aux collectivités territoriales qui désirent s’associer afin de réaliser
un projet ou assurer un service. C’est une solution qui permet de mutualiser des ressources communs et de
partager le sportifs el les bénéfices à moindre cout.

De ce fait, les lois organiques relatives aux collectivités territoriales ont prévu les formules de coopérations
suivantes :

Les groupements de régions :

Les groupements de préfectures ou provinces :

Les groupements des collectivités territoriales :

Les établissements de coopération intercommunale.

Les lois organiques relatives aux collectivités territoriales sont également mis en place le principe de solidarité.

Paragraphe 4 : Le principe de solidarité

La solidarité est le dernier principe constitutionnel sur lequel repose l’organisation territoriale du pays. Elle est
placée au même rang que la libre administration et la coopération. Et est appelée a assurer un rôle important au
égard à la situation dans laquelle se trouvent bon nombre de collectivités territoriales.

Ce principe suppose également à revoir la répartition des richesses en se basant sur des mécanismes précis et
étudies pour faire face aux déséquilibres économiques et sociaux entre les régions. Surtout dans l’existence de
certaines régions riches et autres pauvres.

Pour assurer sa mise en œuvre La loi organique n°111-14 relative aux régions a prévu le fonds de mise à niveau
sociale et le fonds de solidarité interrégionale

Paragraphe 5 : Le principe de différenciation

Le principe de de différenciation serait de nature géographique, la différenciation s’explique évidemment par le


fait que les entités décentralisées sont diversifiées démographiquement, culturellement, économiquement et
socialement.

De ce fait le principe de différenciation s’applique au sein de chaque catégorie et non pas entre une catégorie et
une autre, dans ce sens le principe de différenciation repose sur les spécificités propres à chaque entité
décentralisée.

Paragraphe 6 : Le principe de progressivité

Le principe de progressivité est basé sur un critère temporel. La compétence n’est pas nécessairement transférée
dans sa totalité. L’Etat pourrait transférer progressivement les composantes d’une compétence déterminée et
particulièrement quand il s’agit de compétences complexes, le critère est essentiellement chronologique. La
progressivité présente des atouts incontestables.

Elle permet d’abord d’adapter caque fois la régionalisation au degré d’évolution de la société pour éviter un
éventuel décalage entre les institutions et leur support humain.

12
La progressivité permet également que l’entité décentralisée de s’habituer à l’exercice des attributions nouvelles
par un véritable apprentissage. En outre, elle atténue l’éventuel sentiment de frustration chez les fonctionnaires
de l’administration central dépouillés de leurs anciennes compétences.

Les lois organiques relatives aux collectivités territoriales ont adopté ce principe comme fondement de répartition
des compétences.18

Après avoir traités les principes de répartition de compétences on s’interroge maintenant sur les mécanismes de
répartition de celle-ci

Section 2 : Les mécanismes de répartition des compétences

Sous cet angle on va traiter la prééminence de la collectivité régionale et l’interdiction de l’exercice de tutelle
d’une collectivité sur une autre.

Pragraphe 1 : La prééminence de la collectivité régionale

En vertu du dernier alinéa de l’article premier de la Constitution2011 : «  L’organisation régionale du royaume est
décentralisée. Elle est fondée sur la régionalisation avancée. »

Cette notion de prééminence acquiert toute sa pertinence avec la nouvelle constitution qui a remplacé
l’expression «  collectivités locales » par celle de «  collectivités territoriale » qui met l’accent sur un élément
important de leur définition précisément le territoire.

Il ressort d’une simple lecture des trois lois organique relatives à la région et aux autres collectivités, que le
législateur a effectivement repensé la redistribution des compétences entre les trois échelons de l’organisation
décentralisée selon la propre vocation de chaque territoire. Ce nouveau schéma de gouvernance se présente
globalement comme suit :

 La région en tant que chef de file a des fonction d d’animation, de programmation, d’aménagement du
territoire, de valorisation des potentiels économiques régionaux, de production des infrastructures et
marketing territorial..
 Les préfectures et provinces collectivités intermédiaires, décentralisées et déconcentrés ont pour rôle
principal d’assurer le relais d’information et de coordination intercommunale, l’action sociale et l’appui
des projets en direction des collectivités rurales
 La commune enfin est l’acteur de proximité producteur des infrastructures de base des équipements
collectifs et prestations des services publics de proximité (eau, électricité, transport…)

Paragraphe 2 : L’interdiction de la tutelle d’une collectivité sur une autre

L’interdiction de la tutelle d’une collectivité sur une autre a pour objectif de protéger la libre administration des
collectivités territoriales. En effet, ces dernières se trouvent placées sur un pied d’égalité, qu’elles soient de
même niveau territorial, ou situées à des niveaux différents. Ainsi, seul l’État est habilité à exercer un contrôle sur
ces entités.

18
Karim Cheggari, « Les compétences des collectivités territoriales à la lumière des lois organiques relatives aux
collectivités territoriales », Revue marocaine des régimes juridiques et politiques, N 13, décembre 2017, P.82-
83.

13
Avant la Constitution de 2011, aucune interdiction de la tutelle d’une collectivité sur une autre n’a été
expressément consacrée, ni par la loi ni par la Constitution. Néanmoins, les deux lois relatives respectivement à
l’organisation préfectorale, provinciale et régionale contiennent des dispositions qui interdisent l’empiétement
d’une collectivité territoriale sur les compétences d’une autre.

Il est vrai que l’interdiction de l’empiétement n’est pas synonyme de l’interdiction de la tutelle, mais l’application
des dispositions en question est susceptible de prévenir toute forme de tutelle d’une collectivité sur une autre.
L’absence d’une disposition similaire dans la charte communale peut être expliquée par deux raisons : d’une part,
la commune constitue l’échelon le plus inférieur de la décentralisation, et par conséquent il n’y a aucune
collectivité territoriale pouvant constituer un objet potentiel de la tutelle communale ; et d’autre part, le
législateur a probablement l’intention de doter les commune d’une compétence plus générale que celle des
autres collectivités territoriales.

Par ailleurs, la Constitution du 29 juillet 2011 interdit formellement et d’une manière explicite toute tutelle
pouvant être exercée par une collectivité territoriale sur une autre. En effet, le premier alinéa de l’article 143
dispose : qu’ « aucune collectivité territoriale ne peut exercer de tutelle sur une autre ». En revanche, cette
interdiction ne devrait pas être considérée comme incompatible avec la prééminence dont jouit la région par
rapport aux autres collectivités en matière d’élaboration et de suivi des programmes de développement
régionaux et des schémas régionaux d’aménagement des territoires, tant que les compétences propres des autres
collectivités sont respectées (alinéa 2. Article 143).

Chapitre 3 : Les domaines d’attribution des collectivités territoriales

Les lois relatives à la décentralisation distinguent trois catégories de compétences des collectivités territoriales, à
savoir : les compétences propres, les compétences transférables et les compétences consultatives. Par ailleurs, la
Constitution du 29 juillet 2011 consacre une nouvelle catégorisation. Les compétences propres et transférables
sont maintenues, alors que les compétences consultatives ont laissé la place à une nouvelle catégorie appelée
compétences partagées entre l’Etat et les collectivités territoriales.

Section : 1 Les compétences propres

Enracinée dans les textes relatifs à l’organisation des différentes collectivités territoriales marocaines, et
consacrée par le constituant de 2011, la notion de compétences propres mérite qu’on s’y attarde pour essayer de
l’élucider.

Les compétences propres sont exercées par la collectivité territoriale pour la gestion de ses propres affaires et
pour son propre compte. Elles s’opposent ainsi aux compétences déléguées ou transférées que la collectivité
territoriale exerce pour la gestion des affaires de l’Etat et pour le compte de ce dernier.

En l’absence d’une définition constitutionnelle de ce concept, il appartient au législateur de définir son contenu et
ses contours. Les textes en vigueur, sans donner aucune définition générale, énumèrent un ensemble de matières
relevant des compétences propres de chaque collectivité territoriale. Il s’agit particulièrement des matières
relatives au développement économique et social de la collectivité, la gestion du patrimoine et les moyens
financiers, l’aménagement du territoire, les services publics locaux et la promotion de l’emploi et des

14
investissements. Chacune des trois catégories des collectivités territoriales dispose d’un domaine de compétences
propres légèrement différent de celui des autres. 19

Section : 2. Les compétences transférables

Les lois relatives à la décentralisation contiennent une disposition reconnaissant à l’Etat la faculté de transférer
aux collectivités territoriales des nouvelles compétences, dans des domaines définis, appelées les compétences
transférables.20 Le texte constitutionnel de 2011, en retenant cette catégorie de compétences, accorde une valeur
constitutionnelle à cette disposition.

Néanmoins, cette constitutionnalisation ne comporte aucun aspect prescriptif ou obligatoire. D’une autre
manière, la Constitution n’énumère pas des matières à transférer obligatoirement aux collectivités territoriales. Il
s’agit d’une simple autorisation de transfert de compétences accordée au législateur, et il revient à ce dernier de
définir le moment de ce transfert, son objet et son bénéficiaire. Dans un contexte similaire, M. BRAHIMI considère
que les dispositions législatives énonçant la faculté pour l’Etat de transférer de nouvelles compétences aux
communes, comme « porteuse de simples promesses et n’ont pas de force exécutoire ».

Ainsi, les compétences transférables demeurent de l’apanage de l’Etat qui est libre de les transférer aux
collectivités territoriales ou de ne pas le faire. La Constitution n’impose aucune exigence de temps pour effectuer
le transfert qui relève de l’appréciation de l’Etat.

Par ailleurs, le législateur marocain a consacré le principe de la compensation financière des transferts de
compétences. Ainsi, il retient que tout transfert de compétences de l'Etat aux collectivités territoriales doit
s'accompagner du transfert des ressources nécessaires à leur exercice. La notion de ressources comprend aussi
bien les moyens humains que les moyens financiers.

La Constitution de 2011, à l’instar de la Constitution française a hissé ce principe au rang constitutionnel. En effet,
le deuxième alinéa de son article 141 dispose que « tout transfert de compétences de l’Etat vers les collectivités
territoriales doit s’accompagner d’un transfert des ressources correspondantes ». Ainsi, il est interdit à l’Etat de
se servir de la transférabilité des compétences pour transférer les charges.

L’absence de mise en œuvre des dispositions législatives relatives au transfert de compétences de l’Etat aux
collectivités territoriales, laisse penser qu’il s’agit des dispositions superfétatoires. De même, la reconnaissance
constitutionnelle de cette transférabilité de compétences n’apparait pas suffisante pour y donner un aspect
effectif.

Section 3 :Les compétences partagées avec l’Etat

L’article 140 de la Constitution du 29 juillet 2011 consacre, pour la première fois, une nouvelle catégorie des
compétences des collectivités territoriales. Il s’agit des compétences partagées entre ces dernières et l’Etat.

Conformément aux dispositions de ce même article, la fixation des compétences partagées entre l’Etat et les
collectivités territoriales doit être effectuée sur la base du principe de subsidiarité. Il revient au législateur de
définir les domaines relevant de cette catégorie. 21

19
Jawad Abibi, Les collectivités territoriales au Maroc à la lumière de la constitiution 2011, L’Harmatton, 2015, P .
85
20
Article 8 de la loi n° 47-96 relative à l'organisation de la région. Article 37 de la loi n° 79-00 relative à
l'organisation des collectivités préfectorales et provinciales. Article 43 de la loi n° 78.00 portant charte communale.
21
Article 146 de la Constitution du 29 juillet 2011.

15
A l’égard de ce type de compétences, les collectivités territoriales ne possèdent aucun pouvoir exclusif d’exercice.
Néanmoins, cette catégorie de compétences est susceptible de contribuer à la redéfinition des rapports entre
l’Etat et les collectivités territoriales sur la base de partenariat et de collaboration.

Deuxième partie : Les limites et control des attributions

Au début du 20ème siècle, le doyen Maurice Hauriou a écrit : « Non seulement l’administration centrale
subsiste, mais elle conserve un contrôle étendu sur les administrations décentralisées, contrôle qui porte le
nom de tutelle administrative. Ainsi on peut dire que la centralisation reste la règle et que la décentralisation
est l’exception »22.

Aujourd’hui encore, le constat du doyen Hauriou semble être toujours valable. Il est vrai que le régime des
collectivités territoriales a subi depuis des modifications considérables et que leur autonomie est devenue plus
effective, néanmoins, l’Etat influence encore largement la gestion des affaires locales, notamment à travers les
multiples contrôles qu’il exerce sur ces collectivités.

En effet, la décentralisation, quelle que soit son ampleur, n’implique jamais une liberté pleine et entière des
collectivités territoriales, celles-ci restent malgré tout soumises au contrôle des autorités étatiques. 23

La réalité de la décentralisation au Maroc n’échappe pas à cette logique. La Constitution du 29 juillet 2011, même
si elle instaure une nouvelle organisation territoriale basée sur la régionalisation avancée et qu’elle consacre les
principes de la décentralisation, il n’en demeure pas moins vrai qu’elle met en évidence le caractère unitaire de
l’Etat. Ceci donne toute légitimité aux différents contrôles institués sur les collectivités territoriales, soit par la
Constitution elle-même, soit par des textes législatifs ou réglementaires.

Dans cette partie, nous allons distinguer entre le contrôle administratif assuré par des instances administratives
(chapitre I), le contrôle juridictionnel confié aux juridictions du Royaume (chapitre II) et enfin le contrôle politique
exercé par des institutions politiques et des instances de bonne gouvernance (chapitre III).

Deuxième partie : Le contrôle des attributions

Chapitre 1 : Le contrôle administratif

La notion de contrôle administratif est entrée dans le droit positif marocain depuis l’adoption de la Constitution
du 29 juillet 2011. Elle a été insérée par l’article 145 qui énonce que « Dans les collectivités territoriales, les walis
de régions et les gouverneurs de provinces et préfectures représentent le pouvoir central. Au nom du
Gouvernement, ils assurent l’application des lois, mettent en oeuvre les règlements et les décisions
gouvernementales et exercent le contrôle administratif».

Le texte constitutionnel ne donne aucune définition de cette notion. De même, l’article 146 qui prévoit les
matières que la loi organique relative aux collectivités territoriales doit réglementer, ne fait aucune référence au
contrôle administratif.

22
Pascal COMBEAU, « Les contrôles de l'État sur les collectivités territoriales aujourd'hui », L’Harmattan 2007,
p. 01.
23
Céline ABSOLON, la télétransmission des actes des collectivités territoriales soumis au contrôle de légalité,
mémoire d’obtention de DESS en Droit De L’Internet : Administration et Entreprises, Université Paris 1, 2004, p.
09.

16
Toutefois, rien n’empêche le législateur organique de définir les conditions de son exercice étant donné que les
matières qui figurent dans l’article 146 ne sont listées qu’à titre indicatif et non pas exhaustif tel que le montre
l’adverbe « notamment »150. Il appartient donc au législateur organique, sous le contrôle du juge constitutionnel,
de déterminer les conditions de l’exercice du contrôle administratif, ses modalités et ses procédures.

Ce contrôle doit permettre aux walis et gouverneurs en tant que représentants du pouvoir central d’assurer
l’application de la loi et la prééminence des intérêts nationaux sur les intérêts locaux, et faire prévaloir l’unité de
l’ordre juridique national.

Section 1 : La nature du contrôle administratif

Le contrôle administratif est un contrôle de légalité exercé a posteriori par le représentant de l’Etat sur les actes
des collectivités territoriales. Il est confié aux walis de régions et aux gouverneurs de préfectures et provinces.

La vérification de la légalité des actes des collectivités territoriales constitue la raison d'être essentielle de ce
contrôle. Son fondement se trouve dans les principes de l'Etat de droit.

En effet, les collectivités territoriales, à l’instar de toutes les autorités administratives, sont tenues de respecter le
principe de légalité aussi bien dans leurs rapports avec les autres collectivités publiques et l'Etat que dans leurs
rapports avec les administrés.

Le contrôle administratif, comme son nom l’indique n’est pas un contrôle juridictionnel. Le représentant de l’Etat
peut contrôler seul et conclure à la légalité de l’acte. Il peut également, en cas d’irrégularité, entrer dans des
négociations avec la collectivité territoriale en question en vue d’obtenir une rectification de l’acte contesté.
Cependant, il n’est pas compétent pour annuler l’acte objet du contrôle. S’il estime qu’il est entaché d’illégalité il
peut, dans le cadre du déféré préfectoral, saisir le juge administratif qui est le seul compétent pour déclarer son
illégalité et pour l’annuler.

Section 2 : Le champ d’application du contrôle administratif

En France, le contrôle administratif porte sur l’ensemble des actes des collectivités territoriales qu’ils soient
unilatéraux ou contractuels. Toutefois, les actes du maire exerçant ses fonctions en tant que représentant de
l’Etat et les actes relevant du droit privé sont exclus de ce contrôle.

Par ailleurs, deux catégories d’actes soumis au contrôle administratif sont à distinguer. D’abord, les actes soumis à
l’obligation de transmission, dont la liste est déterminée exhaustivement par la loi, qui ne sont exécutoires
qu’après leur publication ou leur notification et leur transmission au représentant de l’Etat. Ensuite, les actes non
soumis à l’obligation de transmission et qui sont exécutoires dès leur publication ou leur notification.

Au Maroc, étant donné que le président du conseil communal n’a pas la qualité du représentant de l’Etat, les
textes qui réglementeraient le contrôle administratif l’étendraient éventuellement à tous les actes des
collectivités territoriales relevant du droit public.

Chapitre 2 : Le contrôle juridictionnel

Les collectivités territoriales sont soumises à une pluralité de contrôles juridictionnels. Le contrôle de légalité est
assuré par le juge administratif qui peut être saisi par les administrés, à travers le recours pour excès de pouvoirs,
ou par le représentant de l’Etat, à travers le mécanisme du déféré dans le cadre du contrôle administratif traité
dans le chapitre précédent.

17
Section 1 : Le contrôle exercé par les juridictions administratives

La reconnaissance du principe d’autonomie locale et de la libre administration des collectivités territoriales exige
un nouveau cadre du contrôle qui jouerait le rôle d’arbitre de la nouvelle politique décentralisatrice. Ce contrôle
est confié aux juges administratifs.

Dans l’accomplissement de cette tâche, les juges exercent un strict contrôle de légalité. Ils ne sont pas
compétents pour se prononcer sur l’opportunité des actes et ne peuvent pas, par conséquent, modifier une
décision librement adoptée par une collectivité dans un domaine d’activité où celle-ci bénéficie d’une marge
d’appréciation discrétionnaire166.

Le contrôle de légalité exercé par le juge administratif sur les collectivités territoriales est considéré comme le
plus respectueux des libertés locales que la tutelle administrative. Il permet de concilier entre le caractère
unitaire de l’ordre juridique de l’Etat et le principe de la libre administration des collectivités territoriales167.

Ce contrôle est exercé a posteriori puisqu’il intervient après que l’acte ait effet. Il s’agit donc du contrôle le plus
respectueux envers l’autonomie locale168 et le plus compatible avec le principe de libre administration des
collectivités territoriales.

Les actes administratifs des collectivités territoriales sont donc soumis, à l’instar des actes administratifs de l’Etat,
au contrôle de légalité exercé par le juge administratif. Un contrôle qui est fondé sur le principe de la hiérarchie
des normes et qui exige que ces actes soient conformes aux normes réglementaires et et législatives qui leur sont
supérieures.

Par ailleurs, en droit marocain, le contrôle de légalité coexiste avec la tutelle administrative. L’article 118 de la
Constitution du 29 juillet 2011 dispose que « …Tout acte juridique, de nature réglementaire ou individuelle, pris en
matière administrative, peut faire l’objet de recours devant la juridiction administrative compétente ». Ainsi,
aucune disposition législative ou réglementaire ne peut soustraire aucun acte administratif au contrôle du juge
administratif.

De ce fait, les actes des collectivités territoriales qui ont un caractère administratif sont susceptibles de recours en
annulation devant le juge administratif. Ce dernier est compétent pour l'appréciation de leur légalité.

Section 2 :Le contrôle exercé par les juridictions financières

Paragraphe 1 :. La vérification et jugement des comptes et la gestion de fait

1-1 La vérification et jugement des comptes

En vertu de l’article 149 de la Constitution, « les cours régionales des comptes sont chargées d’assurer le contrôle
des comptes et de la gestion des régions et des autres collectivités territoriales et de leurs groupements ».

A ce titre, et conformément aux dispositions de la loi n° 62-99 formant code des juridictions financières, les cours
régionales des comptes assurent la vérification et le jugement des comptes des collectivités territoriales, de leurs
groupements et des établissements publics et des entreprises dont le capital est souscrit exclusivement par des
collectivités territoriales, des groupements et des établissements publics relevant de la tutelle de ces collectivités
et groupements, qui sont dotés d’un comptable public.

1-2 La gestion de fait

18
L’article 131 de la loi n° 62-99 formant code des juridictions financière dispose que « Dans les limites de son
ressort, la cour régionale déclare les gestions de fait, dans les conditions prévues à l'article 41 de la présente loi
».

Ainsi, la cour déclare comptable de fait, « toute personne qui effectue sans y être habilitée par l'autorité
compétente, des opérations de recettes, de dépenses, de détention et de maniement de fonds ou de valeurs
appartenant à l'un des organismes publics soumis au contrôle de la cour, ou qui, sans avoir la qualité de
comptable public, procède à des opérations portant sur des fonds ou valeurs n'appartenant pas auxdits
organismes, mais que les comptables publics sont exclusivement chargés d'exécuter en vertu des lois et
règlements en vigueur ».24

Conformément aux dispositions de l’article 41 de la loi précitée, « tout fonctionnaire ou agent ainsi que tout
titulaire d'une commande publique, qui en consentant ou en incitant soit à exagérer les mémoires et factures, soit
à en dénaturer les énonciations, s'est prêté sciemment à l'établissement d'ordonnances de paiement, de
mandats, de justifications ou d'avoirs fictifs », peut être considéré comme coauteur responsable d’une gestion de
fait.

Le Procureur du Roi défère les opérations de nature à constituer des gestions de fait, soit de sa propre initiative,
soit à la demande du ministre de l’intérieur, du wali ou du gouverneur à la limite de leurs compétences, du
ministre des finances, du trésorier général, préfectoral ou provincial, du représentant légal de la collectivité
territoriale ou du groupement ou des comptables publics. La cour régionale peut également s’en saisir d’office sur
la base des constatations faites à l’occasion de la vérification des comptes. 25

Toute personne déclarée comptable de fait doit produire son compte et le présenter à la cour dans un délai qui
ne doit pas dépasser deux mois. Au cas où il ne fait pas objet de poursuites pénales, le comptable de fait peut «
être condamné par la cour à une amende calculée selon l'importance et la durée de la détention ou du
maniement des fonds et valeurs, sans que le montant de cette amende puisse excéder le total des sommes
indûment détenues ou maniées ».26

Chapitre 3 : Le contrôle exercé par le citoyen

Les collectivités territoriales sont soumises à un contrôle d’ordre politique exercé par le citoyen. Ce contrôle
constitue une composante essentielle de la décentralisation et de la démocratie locale. En France, sa consécration
remonte à la Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen de 1789. En effet, son article 14 précise que « tous
les citoyens ont le droit de constater, par eux-mêmes ou par leurs Représentants, la nécessité de la contribution
publique, de la consentir librement, d’en suivre l’emploi et d’en déterminer la quotité, l’assiette, le recouvrement et
la durée ». Son article 15 ajoute que « La Société a le droit de demander compte à tout agent public de son
administration ». Aujourd’hui, ce contrôle se matérialise par une pluralité de mécanismes juridiques et politiques
consacrés soit par les textes (exemple de vote), soit par la pratique (exemple des manifestations).

Ainsi, le citoyen dispose, au moins, de cinq moyens de contrôle de l’action des collectivités territoriales et qui sont
tous institués et protégés par le texte constitutionnel, à savoir : le vote, la saisine de juge administratif, l’accès à
l’information, la présentation des pétitions et l’organisation des manifestations.

Section 1. Le vote

24
Les articles 37 et 40 de la loi n° 62-99 formant code des juridictions financière
25
L’article 132 de la loi n° 62-99 formant code des juridictions financières.
26
L’article 44 de la loi n° 62-99 formant code des juridictions financières.

19
Il est vrai que le mandat de l’élu local est représentatif et non pas impératif. Il est général, libre et non révocable.
Par conséquent, l’élu peut agir en tous domaines de sa compétence à sa guise sans être tenu de respecter les
engagements qu'il aurait éventuellement pris devant ses électeurs.

En revanche, les citoyens sont invités périodiquement à valider ou à sanctionner, a posteriori, la gestion des
collectivités territoriales par leurs élus. Le vote des citoyens constitue la source de légitimité des organes de ces
collectivités. Il s’agit du contrôle politique le plus effectif et le plus direct qui permet à l’électeur de renouveler ou
pas le mandat d’un élu.

la saisine du juge administratif

Le droit de saisir la justice est un droit constitutionnel consacré par l’article 118 de la Constitution. Cet article
dispose que : « L’accès à la justice est garanti à toute personne pour la défense de ses droits et de ses intérêts
protégés par la loi ». Il ajoute que « Tout acte juridique, de nature réglementaire ou individuelle, pris en matière
administrative, peut faire l’objet de recours devant la juridiction administrative compétente ».

Ainsi, peut-on avancer que le citoyen peut se servir de la justice administrative pour contrôler l’action des
collectivités territoriales. Il en est ainsi lorsqu’il est, ou il prétend être, lésé par un acte d’une collectivité
territoriale. Ou encore pour demander à celle-ci d’exercer une action qui l qui lui appartient et qu’elle refuse
d’exercer.

Section : 2. l’accès à l’information

L’accès à l’information détenue par l’administration publique, les institutions élues et les organismes investis
d’une mission de service public est un droit garanti par la Constitution. En vertu des dispositions de son article 27,
seule la loi peut limiter ce droit « dans le but d’assurer la protection de tout ce qui concerne la défense nationale,
la sûreté intérieure et extérieure de l’Etat, ainsi que la vie privée des personnes, de prévenir l’atteinte aux droits et
libertés énoncés dans la présente Constitution et de protéger des sources et des domaines expressément
déterminés par la loi ». Par conséquent, le législateur ne dispose pas d’une compétence illimitée pour le
réglementer. Il ne peut pas le limiter dans un but autre que ce qui est prévu par la Constitution. De même, les
collectivités territoriales ne sont pas compétentes pour limiter l’accès à l’information qu’elles détiennent.

Par ailleurs, plusieurs dispositions contenues dans les lois relatives à la décentralisation consacrent des
mécanismes permettant aux citoyens d’accéder à l’information relative à la gestion des affaires locales par les
collectivités territoriales. Ainsi, à titre d’exemple, les délibérations des conseils et les arrêtés pris par les organes
exécutifs, sont publiés ou portés à la connaissance du public par tous moyens appropriés. En outre, tout électeur
a le droit de demander communication et de prendre à ses frais copie totale ou partielle des délibérations. Il peut
également les publier sous sa responsabilité.

Section 3 : La présentation des pétitions

Le droit des citoyens à présenter des pétitions aux pouvoirs publics est protégé par la Constitution. En effet, son
article 15 dispose que « les citoyennes et les citoyens disposent du droit de présenter des pétitions aux pouvoirs
publics. Une loi organique détermine les conditions et les modalités d’exercice de ce droit ».

20
Dans le même contexte, l’article 139 de la Constitution dispose que «…Les citoyennes et les citoyens et les
associations peuvent exercer le droit de pétition en vue de demander l’inscription à l’ordre du jour du Conseil,
d’une question relevant de sa compétence ».

Il s’agit donc d’un nouveau mécanisme constitutionnel de contrôle qui permettrait aux citoyens et citoyennes
d’influencer les décisions des pouvoirs publics en général, et des collectivités territoriales en particulier et de
contrôler la gestion des affaires publiques locales.

Conclusion

Pour conclure, il est à constater que la Constitution du 29 juillet 2011 marque une innovation singulière par
rapport à ses devancières qui se limitaient à une simple reconnaissance des collectivités locales. En effet, elle a
posé un véritable statut des collectivités territoriales faisant d’elles des personnes morales de droit public dotées
de l’autonomie financière et administrative. Un statut qui ne se limite pas à énoncer les fondements et les
principes généraux de la décentralisation territoriale, mais qui en définit aussi les règles et les dispositifs
d’organisation, de fonctionnement et de répartition des compétences.

Les principes de libre administration et de subsidiarité consacrés par le texte fondamental du Royaume,
constituent le noyau dur de ce statut, et sont susceptibles d’aménager le chemin pour une décentralisation
territoriale plus poussée. Tous les textes qui compléteront ce statut doivent, sous peine d’inconstitutionnalité, en
respecter la lettre et l’esprit. Ils sont conçus dans l’objectif de déterminer la nature des relations que les
collectivités territoriales peuvent nouer avec l’Etat ou avec d’autres personnes morales de droit public.

Références bibliographies

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méditerranéenne des études juridiques et judiciaires » n 6, septembre.

2- Antoine Delblond, Droit administratif, Larcier 2009

3- Alain-Serge Mescheriaoff, Droit administratif et subsidiarité, Bruyant Bruxelles, 2000

4- Céline ABSOLON, la télétransmission des actes des collectivités territoriales soumis au contrôle de légalité,
mémoire d’obtention de DESS en Droit De L’Internet : Administration et Entreprises, Université Paris 1, 2004

5- Karim Cheggari, « Les compétences des collectivités territoriales à la lumière des lois organiques relatives
aux collectivités territoriales », Revue marocaine des régimes juridiques et politiques, N 13, décembre 2017

6- Gestion financière des collectivités locales, Communes et régions d’Europe n° 50, publication du Conseil de
l’Europe, 1993

7- Jawad Abibi, Les collectivités territoriales au Maroc à la lumière de la constitution 2011, L’Harmatton, 2015

8- Olivier Guichard : «  vivre ensemble », Rapport de la Commission de développement des responsabilités


locales, La documentation française, Paris, 1976

9- Michel ROUSSET et Mohammed Amine BENABDALLAH, Actualité du droit administratif 2003-2009, La Porte,
2010

21
10- Nadine Dantonel-Cor, Droit des collectivités territoriales, 3° édition, BREAL 2007

11- Pascal Mahon, La Décentralisation administrative: étude de droit public français, allemand et suisse,
Librairie Droz, Genève, 1985

12-Philippe Bouvier, Éléments de droit administratif, éditions De Boeck Université, 2002

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