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Conçue par Paul Andreu, directeur de l'architecture d'ADP, l'extension du terminal-2

de l'aéroport de Nice (37 000 m2 Shon) est un tronc de cône inversé, de 120 m de
diamètre au sommet, doté d'une immense façade vitrée sur trois niveaux. Ce vaste
chantier vient d'ailleurs de connaître une phase spectaculaire : la construction en
partie centrale du bâtiment de huit piles monumentales destinées, entre autres, à
former la grande « barre » médiane qui servira d'appui à la charpente de la toiture.
Ces noyaux creux en béton, de 4 m de large, 10 m de long, 25 m de haut et de 30
cm d'épaisseur de paroi, percés d'une multitude d'ouvertures, rythmés de cannelures
décoratives, sont réalisés en continu grâce à des coffrages glissants, mus par des
vérins hydrauliques de 3 t de poussée.

Des levées jour et nuit

L'élévation se fait 24/24 h, avec une mise en oeuvre simultanée du ferraillage et du


béton jusqu'à l'achèvement de l'ouvrage. « Les vérins hydrauliques, placés sur des
étriers au-dessus des coffrages, font lever l'ensemble par courses de 2 cm dans un
mouvement quasi continu. La vitesse de glissement dépend de la durée de prise du
béton, mais, dans le cas présent, on atteint une progression de 5,20 m/jour »,
précise Bernard Cantenot, directeur de chantier chez Nicoletti.

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Cinq jours sont nécessaires pour réaliser une levée, qui met en oeuvre 600 m3 de
béton et 80 t d'armatures en acier. La prise en compte des normes parasismiques
impose des armatures préfabriquées renforcées d'épingles, avec une densité de 140
kg d'acier par mètre cube de béton, augmentée dans les angles de l'ouvrage. « Des
équipes de 20 personnes se succèdent jour et nuit pour mener à bien l'opération »,
ajoute Georges Dao, membre du directoire de Nicoletti.

Découverte inattendue

La difficulté principale et le tour de force technique résident dans la combinaison de


cet appareillage, avec la mise en oeuvre d'un béton glissé standard (B35) rendu
architectonique - une exigence de la maîtrise d'oeuvre.

Quatre échantillons de piles de 4 m de haut ont été réalisés dans un premier temps
par l'entreprise, avec l'assistance d'un conseil en béton architectonique, l'atelier Aury.
C'est grâce à un procédé mécanique, découvert de façon fortuite et exécuté en partie
manuellement, que la difficulté a été résolue. « Nous nous sommes aperçus qu'en
brossant le béton et en lissant le fond des cannelures, nous étions proches du
résultat recherché », explique Bernard Cantenot.

Un sablage de finition complète l'intervention et a permis, au final, « d'enlever »


l'accord du maître d'ouvrage et du maître d'oeuvre sur le résultat obtenu. Ne restait
plus qu'à adapter l'outil de coffrage avec des plates-formes basses de ragréage
installées sur le système d'élévation, permettant d'exécuter les 6 000 m2 à traiter au
fur et à mesure du glissement de l'appareil. Des nacelles d'élévation sont utilisées
ensuite pour l'opération de sablage.

MAITRE D'OUVRAGE : CCI Nice/Côte d'Azur.

MAITRE D'OEUVRE : ADP (Aéroports de Paris).

BET : OTH Méditerranée.

ENTREPRISES (LOT 3 DE L'EXTENSION DU T2) : Nicoletti-Carillion BTP, dans le


cadre d'un groupement Nicoletti (mandataire), Dumez, GTM, Triverio, Miraglia,
Spada et Travaux du midi.

COUT DES PILES CENTRALES : 1,22 million d'euros (8 millions de francs).

PHOTOS :

NICE. Les piles, de 25 m de haut, rythmées de cannelures décoratives, sont


réalisées en continu grâce à des coffrages glissants.

Les parements sont brossés manuellement à l'avancement, depuis une plate-forme


spécifique mise en place en partie basse du coffrage glissant. Un sablage de finition
complète l'intervention.

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