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Barrages en Béton
Pr. Zakaria TAHRI
Sommaire
I. Généralités
Introduction
Les différents types de barrages en béton
Impact sur l’environnement
I. Introduction
Les barrages sont parmi les constructions humaines les plus importantes et les plus complexes, à
la fois à leurs dimensions parfois exceptionnelles et à leur utilité sociale. Ils sont notamment
indispensables à l’alimentation en eau et à l’irrigation, ils concourent, de façon importante, à la
production d’énergie et ils protègent les populations et les paysages contres les effets destructeurs
de l’eau.
Les premiers barrages important sont nés avec les premières civilisations de l’Antiquité, en
particulier dans la vallée du Nil, en Mésopotamie, en Chine et en Asie du Sud.
Au cours du temps, la technique des barrages s’est bien développée et des progrès sensibles ont
été réalisés en ce qui concerne, entre autre, le mode d’exécution et la sécurité. Le nombre et la
hauteur des ouvrages de retenue n’ont pas cessé de croître, et la maintenance et la surveillance de
ces ouvrages constituent des enjeux majeurs pour la sécurité des populations.
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Les barrages jouent deux rôles principaux :
1. Stocker les apports d’eau afin de répondre aux besoins vitaux et économique des
populations : eau potable, irrigation, fourniture d’énergie, navigation.
2. Protection contre des effets destructeurs de l’eau (maîtrise des crues, rétention de
sédiments, protection contre les avalanches).
Ce cours présente d’une manière claire les différents types de barrages en béton, leur conception
générale, leur dimensionnement et les pathologies les plus fréquemment rencontrées. Il expose en
détail un concept de sécurité basé sur trois piliers :
4
II. Différents types de barrages en béton
Selon la nature du matériau de construction utilisé, les barrages sont classés en deux grandes
catégories :
Les barrages en béton sont généralement envisagés chaque fois que les ouvrages hydrauliques
ont une importance significative dans le projet (souvent le cas pour les barrages de prise d’eau sur
les aménagements hydroélectriques). Parmi les raisons pour lesquelles on choisit un barrage en
béton sont généralement les suivantes :
§ Présence de fonctions hydrauliques complexes dans l’ouvrage : ouvrage vanné pour assurer,
par exemple, l’évacuation des sédiment, le vidange de fond de fort débit, etc ;
§ Incertitude sur l’hydrologie : les ouvrages rigides sont généralement moins sensibles au
déversement que les ouvrages en remblai.
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Les barrages en béton sont le plus souvent fondés sur une fondation rocheuse, de module de
déformation élevé. On distingue trois grandes familles de barrages en béton, chacune comporte
un certain nombre de sous-familles.
Barrages en béton
Les trois types de barrages en béton se distinguent par leur forme, la nature de leur système
statique et leur manière de s’opposer à la poussée d’eau. 6
Les barrages en béton, quelque soit leur type, sont construit en plots (ou blocs) individuels de 12
à 19 m de largeur séparés par des joints de contraction. L’épaisseur du barrage fixe la dimension
du plot dans la direction longitudinale (entre 3 et 30 m). Chaque plot est bétonné en levées de 1,5
à 3,5 m, conduisant à des étapes de bétonnage pouvant atteindre les 1500 m3.
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Ce mode de construction permet de :
§ faciliter le bétonnage en adoptant le volume des étapes à la production journalière ;
§ Contrôler et faciliter le dégagement de la chaleur d’hydratation ;
§ éviter la fissuration de retrait en permettant l’ouverture des joints.
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1. Barrage-poids
Le barrage poids est l’un des types les plus anciens. Construits en maçonnerie jusqu’au XIXe
siècle, puis en béton au début du XXe siècle, ils ont connu une certaine désaffection en raison de
leur volume et de leur coût relatif, jusqu’au développement récent de la technique du béton
compacté au rouleau (BCR) qui leur a donné une nouvelle jeunesse depuis 1980.
Comme son nom indique, il résiste à la poussée de l’eau par son propre poids. La plupart des
barrages-poids sont massifs et pleins avec un profil triangulaire. Le parement amont est vertical et
légèrement incliné (moins de 5%). Le parement aval est incliné avec un fruit de 75 à 80 %. Cette
géométrie lui permet de résister par son poids au renversement et au glissement sous l’action des
forces extérieures. Il est fondé sur rocher.
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Le barrage-poids n’est pas limité dans sa longueur et s’adapte bien aux vallées larges. Il peut être
rectiligne, polygonal ou légèrement incurvé pour s’adapter aux besoins de la géologie et de la
topographie.
Les barrages-poids sont constitués d’une succession de plots séparés par des joints (1 à 3 m) qui
sont libres de s’ouvrir ou de se fermer selon les conditions. Ces joint de dilatation sont en fait les
joints de retrait qui s’ouvrent lors de refroidissement du béton. Ces joint sont muni d’un système
d’étanchéité à l’amont.
Dans le but de réaliser une économie de béton, il est possible de concevoir des barrages-poids
évidés, solution qui permet de réduire les sous-pressions. Pour compenser le poids de béton
supprimé, le parement amont est incliné jusqu’à 10% pour bénéficier d’une composante verticale
de la poussée de l’eau.
10
11
Depuis la fin des années 1970, une nouvelle technologie s’est développée pour optimiser la
construction de barages-poids : le Béton compacté au rouleau BCR
La mise en place de béton BCR permet d’utiliser des béton très secs, très faiblement dosés en
ciment. Les résistances obtenues, particulièrement faibles, sont compatibles avec les exigences
des barrages-poids qui s’opposent à la poussée de l’eau par leur poids propre.
12
Avantages :
Particularités :
13
2. Barrages à contreforts
Le barrage à contrefort résiste également à la poussée de l’eau par son poids propre, mais un
certain nombre de dispositions permettent de diminuer le volume de béton par rapport au
barrage–poids. Ce type de barrage est formés d’éléments juxtaposés, nommés contreforts, dont la
géométrie est complexe. Ce barrage, toujours réalisé en béton, a une forme triangulaire et ses
faces sont inclinées.
Barrage Al Massira
Comme dans le cas des barrage-poids, les contreforts sont construits côte à côte et sont séparé par
des joints verticaux. Le volume de béton est plus faible, par contre, la surface de coffrage est plus
importante et la mise en place du coffrage plus ardue.
On distingue plusieurs types de barrages à contreforts selon la forme même du confort. Sur la
section horizontale, on distingues clairement les deux zones de contrefort : Tête et Âme. 14
q Tête
a) tête ronde ;
b) Tête en forme de marteau ;
c) Tête en forme de T ;
d) Tête à dalle plane ;
e) Tête élargie ou tête en forme de diamant (la solution la plus répondue) .
Ces têtes sont munies d’un gousset dans leurs partie aval pour transmettre à l’âme les efforts de la
poussée de l’eau. Le changement de section est progressif pour favoriser la transmission des
efforts. Une bande d’étanchéité est située dans le joint entre deux têtes juxtaposées.
(e)
15
q Âme
L’épaisseur de l’âme est le plus souvent constante et de l’ordre du tiers de la largeur de la tête.
Dans certain cas, l’âme est élargie à l’aval pour diminuer les contraintes. Les changement de la
section doit être progressif pour limiter les concentrations de contraintes.
L’épaisseur de l’âme à l’aval peut dans certain cas atteindre la largeur de la tête, de sorte que le
barrage forme à l’aval un parement continu. Ce masque aval peut être souhaité pour rendre les
contreforts plus résistants aux sollicitations dynamiques ou pour protéger l’âme des effets du gel.
La mise en place d’étrésillons horizontaux entre les âmes des contreforts est également une
mesure pour reprendre les efforts latéraux en cas de tremblement de terre.
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Les contreforts conduisent les efforts jusqu’aux fondations, qui doivent être de qualité.
Les contraintes dans le corps du barrage et au contact avec la fondation sont plus élevées que
pour un barrage-poids de même hauteur. Le barrage à voûtes multiples entre aussi dans la
catégorie des barrages à contrefort.
17
Avantages :
Particularités :
18
3. Barrages-voûtes
Les barrages voûtes sont des structure tridimensionnelle agissant comme une voile ou un coque.
Il est construit en plots juxtaposés et présente une forte courbure en plan et transmet une partie
importante des efforts sur les flancs de la vallée.
Le barrage voûte présente des avantage important par rapport aux autres types de barrages :
La poussée de l’eau engendre des efforts tranchants intenses, auxquels il est essentiel de porter
une attention particulière lors de l’analyse de la résistance de la base des consoles.
Plus la voûte est mince plus le rapport des rigidités tend à diriger les efforts vers les flancs de la
vallée. 20
En allant du plus simple au plus sophistiqué, on trouvera des voûtes de formes très différentes :
21
Dans la conception moderne des barrages-voûtes, les arcs circulaires sont remplacés par des arcs
paraboliques, elliptiques ou spirales logarithmiques afin d’obtenir une meilleure orientation des
poussées des arcs contre le rocher de fondation. Les parements à double courbure ont été
généralisés.
Dans les barrage-poids, les joints séparant les plots sont ouverts, alors que les joints d’un barrage-
voûte sont injectés avec du colis du ciment pour rendre la voûte monolithique et assurer la
transmission des efforts horizontaux jusqu’aux rives. Cette injection s’effectue avant le premier
remplissage de la retenue et dans des conditions thermiques donnée (en général en hiver).
De part son système statique, le barrage-voûte sollicite de manière importante la fondation sur les
flancs de la vallée. Ceux-ci doivent être résistants et peu déformable.
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Alors que le barrage-poids peut s’adapter à n’importe quelle forme et n’importe quelle largeur de
vallée, le barrage-voûte nécessite des caractéristiques topographiques bien particulières et les
vallées relativement étroites sont les plus favorables. L’élancement d’un barrage est défini par :
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Épaisseur de la console à la clé
H : hauteur du barrage ;
Lc : longueur développée du couronnement ;
Lca : longueur de la corde d’un arc ;
dc : épaisseur du couronnement ;
db : épaisseur de la base ;
Des relations proposées conduisent à une forte épaisseur de la base pour une épaisseur de
couronnement relativement faible.
Particularités :
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26
III. Impacts sur l’environnement
La structure d’un barrage influence de manière significative la zone du cours d’eau où il est érigé.
Le barrage constitue une barrière à l’écoulement naturel d’un courant d’eau, avec pour incidence
d’affecter la migration des poissons et autres organismes, ainsi que le transport des sédiments.
En créant un lac artificiel, le barrage peut avoir une influence sur la nappe phréatique et
également sur la qualité des eaux. En outre, le barrage modifie le régime hydraulique à l’aval.
L’analyse des impacts sur l’environnement englobe des aspects physiques, biologiques, humains
et socioéconomiques :
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Aspects humains et socioéconomique
• Agriculture
• Forêt
• Industrie agricole
• Industrie
• Développement urbain
• Economie
• Démographie
• Santé publique
• Héritage culturel
Aspects biologiques • institution
• Végétation
• Faune
Aspects physiques
• Atmosphère : climat, air
• Hydrosphère : eau de surface et souterraines
• Lithosphère : géologie, sol
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Bases pour l’élaboration et la réalisation d’un projet
Sous réserve des conditions géologiques, il est nécessaire de chercher la topographie la plus
favorable pour réaliser un projet fiable mais également économique.
Des plans topographiques on tirera deux sortes de graphes, les courbes hauteurs-surfacee et
hauteur-volume, dont on se servira notamment pour positionner le barrage et caler sa hauteur et
celle du déversoir.
La morphologie de la vallée a une influence significative sur le choix du type possible de barrage.
(a) Gorge ou canyon ; (b) vallée en V ; (c) vallée en U ; (d) vallée large 30
Une vallée étroite peut avoir la forme d’une gorge ou canyon, d’un V ou d’un U. cette vallée
étroite convient particulièrement bien à l’implantation de barrages-voûtes et de barrage-poids.
Une vallée large s’approche d’une section en U; elle est propice à des barrages à contreforts, des
barrages-poids élargie ou des barrages de béton compacté au rouleau.
Dans une gorge, si la largeur est presque constante sur toute la hauteur, un barrage-voûte
cylindrique peut être envisagé.
En générale, l’emplacement idéal et le plus économique est celui d’un site étroit, précédé à
l’amont par un élargissement de la vallée, à condition que les appuis du barrage soient sains.
Si l’élancement λ est inferieur à 2, le barrage résiste comme arc ; s’il est compris entre 2 à 4, une
partie de la poussée de l’eau est prise par effet de l’arc, l’autre par effet de flexion ; enfin s’il est
supérieur à 5, la partie de la poussée d’eau prise par effet de flexion devient importante.
31
La symétrie de la vallée est nécessaire au bon fonctionnement statique du barrage-voûte. Un
défaut de symétrie peut être corrigé en constituant une culée massive (passage d’un profil mince
à un profil de barrage-poids sans discontinuité).
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Courbes hauteurs-surface et hauteur-volume
A partir du plan topographique de la cuvette, on construira ces courbes qui permettent d’évaluer
facilement les surfaces noyées et les volumes correspondants pour différentes cotes. On se sert de
ces graphes pour caler la cote des différents ouvrages, mais aussi pour évaluer l’effet de laminage
ou établir des calendriers de gestion des barrages.
De manière graphique, ces deux courbes sont tracées point par point. Pour ce faire, on mesure à
l’aide d’un planimètre les surface S1 , S2 ,…, Sn , comprises entre les courbes de niveau
successive et l’axe du barrage et distances l’une de l’autre d’une hauteur h (h=1m ou 0,5m). En
partant du fond, on pourra calculer les volumes d’eau correspondant à chaque tranche.
Surface Volume
Cotes Surface Hauteur Volume
moyenne cumulé
Cotes fond 0 0 0 0 0
Cotes fond + h1 S1 h1 ---- S1h1/2=V1 V1
Cotes fond + h1+ h S2 h (S1+S2)/2 (S1+S2)h/2=V2 V2+V1
Cotes fond + h1+ 2h S3 h (S2+S3)/2 (S1+S3)h/2=V3 V3+V2+V1
… … … … … …
Cotes fond + h1+ (n-1) h1 Sn h (Sn-1+Sn)/2 (Sn-1+Sn)/h/2=Vn ΣVn
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On pourra définir le rapport Vcumulé max/hmax et noter que plus ce rapport sera grand, meilleur sera
le chois du site du point de vue de remplissage.
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2. Reconnaissances géologiques et géotechniques
Site :
• Étanchéité, perméabilité et stabilité de fondation ;
• Étanchéité et perméabilité du réservoir ,
• écoulements souterrains ;
Matériaux :
• inventaire des matériaux rocheux et meubles exploitables ;
• nature des carrières ;
• volumes approximatifs des matériaux rocheux disponibles pour la construction ;
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3. Classification des matériaux
Quel que soit son type, la construction d’un barrage nécessite la mise en place de grandes
quantités de matériaux. Le coût de construction sont fortement influencé de la prélèvement, le
transport et la mise en place des matériaux. Les zones d’emprunts devront donc se trouver à
proximité immédiate du site, et les frais de traitement des matériaux doivent être optimisés.
4. Sismicité
Les tremblements de terres ont une incidence sur toutes les parties d’un ouvrage d’accumulation,
à savoir le barrage, les ouvrages annexe, la fondation et les équipement hydro-électrique.
Les types de barrages les plus résistants aux sollicitations dynamiques sont les barrages-voûtes et
les barrages-poids voûtes ;
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5. Conditions climatiques
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6. Etude hydrologique
Les barrages en béton peuvent supporter sans dommages excessifs un éventuel dépassement des
débits de dimensionnement et donc un déversement au-dessus du couronnement.
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Les débits de crue à maîtriser dépendent :
§ du type de barrage.
Une crue est définie par son hydrogramme caractérisé principalement par sa pointe ou ses
pointes, son volume, ainsi que par sa durée, sa vitesse de montée, son temps de montée et de
décrue.
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Dans l’analyse de sécurité vis-à-vis des crues, il faut rechercher l’hydrogramme qui engendre la
situation la plus critique pour l’ouvrage d’accumulation, compte tenue des possibilités
d’évacuation et de rétention.
Partant de l’hydrogramme de crue entrant dans la retenue et des conditions initiales, les calculs
permettent de connaître :
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Revanche : distance verticale entre un niveau du plan d’eau et le couronnement ou la crête du barrage
q Crues considérées
Pour se prémunir contre une rupture de barrage et ses conséquences, il est nécessaire de pouvoir
maitriser des crues qui correspondent à des évènements exceptionnels ou extrêmes.
Les crues considérées pour l'analyse de la sécurité des ouvrages d'accumulation en cas de crues
sont :
§ Crue de projet ;
§ Crue de sécurité (crue de déluge).
41
§ Crue de projet :
Correspond à un évènement exceptionnel (crue millénale Q1000) et doit être évacuée dans des
conditions normales d’écoulement, sans provoquer aucun dommage (ni à l'ouvrage de retenue
lui-même, ni aux organes de décharge) et avec une marge de sécurité fixée par une revanche
ultime.
§ Crue de sécurité :
Correspond à un évènement extrême (1,5×Q1000) que l’ouvrage de retenue doit être capable de
supporter et d’évacuer. Son passage dans la retenue conduit au niveau maximal admis pour le
plan d’eau.
On s’assurera par ailleurs que la revanche de sécurité comprise entre le niveau du couronnement
et le niveau maximum du plan d’eau atteint par le passage de la crue de projet permette d’assurer
le passage de la crue de sécurité. Il consiste à fixer la valeur de la revanche de sécurité.
La surface de la retenue étant relativement importante, une crue fait monter le plan d'eau depuis
le N.R jusqu'au P.H.E. On dit alors que la retenue lamine la crue. Le laminage sera d'autant plus
important que la retenue sera étendue.
Pendant la crue de débit Qc, si l’évacuateur permet l’écoulement d'un débit Qe<Qc , la différence
Qc-Qe sert à élever le niveau du plan d'eau, la baisse de ce plan s'effectuant après le passage de la
crue.
Un déversoir de capacité plus faible que le débit de pointe de la crue peut suffire à protéger le
barrage de la surverse.
Niveau Normale de la Retenue : niveau maximal que peut atteindre la retenue en période normale d’exploitation, c.-à-d.
hors des périodes de crues (cote du seuil du déversoir) ;
Niveau des Plus Hautes des Eaux : niveau maximal d’eau atteint pour une crue exceptionnelle (crue de projet). 43
Chronologiquement, le phénomène de laminage se déroule de la façon suivante :
44
A chaque pas de temps, le mécanisme du laminage peut être traduit rigoureusement par l’équation
différentielle suivante
Elément de volume entrant = élément de volume sortant + variation de volume dans la retenue
45
La résoudre de cette équation permet donc de déterminer Qe max en fonction de Qc max , mais elle
ne peut s'intégrer analytiquement et un certain nombre de méthodes sont utilisées :
§ l’épure de Blackmore, simple mais laborieuse, à laquelle on peut néanmoins avoir recours,
surtout si l'on est dépourvu de matériel informatique ;
§ la méthode graphique par abaques proposée par la Technique des barrages en aménagement
rural.
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L’étude hydrologique est considérée comme base de départ pour le dimensionnement des retenus
des barrages, elle a pour but d’estimer :
§ L’apport liquide.
§ L’apport solide.
§ Les caractéristiques des crues.
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Transport solide : (ou débit solide) correspond à la quantité de matériaux transportés par un
cours d’eau à travers une section par unité de temps. On l’exprime généralement en kg/s. Suivant
le poids et la taille des particules, la forme solide comprend trois phases :
1. Charriage ou charge de fond : c’est le transport des particules grossières qui restent en
permanence au contact du lit. Leur mouvement se fait par roulage,
3. Saltation : cette phase est constituée des particules qui, au cours du transport, passent
alternativement entre la suspension et le charriage. Leur déplacement se fait par des bonds
successifs.
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II. Actions et solicitations
1. Types de charges
Au cours de sa construction et pendant son exploitation, le barrage va être soumis à des charges
(actions) qui vont entraîner des déformation et des contraintes. Ces charges peuvent être réparties
selon leur mode d’application en trois catégories :
Charges variables : varient en fonction des conditions d’exploitation, d’autres sont fonction de
conditions naturelles.
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Charges prises en compte pour la vérification des barrages
50
L
Ta
G
Plot en béton
Te Tb
Hc Dyn Eav-v
ham Eam FT hT
⅓ham P
hav
Fséd Eav-h
1 1
FT = ⋅ γ T ⋅ hT2 ⋅ K 0 ⇒ FT = ⋅ γ T ⋅ hT2 ⋅(1− sin φ )
2 2
γT : poids volumique ;
K0 : coefficient de poussée ;
ϕ : angle de frottement interne des sédiments. 52
c. Forces d’ancrages
Les ancrages permettent d’adapter le complément de force nécessaire pour renforcer la stabilité
d’un ouvrage existant si les critères usuels ne sont pas satisfait. Des ancrages sont également mis
en place lors de la surélévation de barrages en béton, stabilité insuffisante, hypothèses de calculs
non conformes aux règles en vigueur, etc.
53
3. Description des charges variables
a. Poussée de l’eau
§ le poids spécifique de l’eau de sédiments en suspension peut atteindre 10,5 à 11 kN/m3, voire
plus.
1
Poussée horizontale amont ( sans déversement ) : Eam−h = ⋅ ρ E ⋅ g ⋅ ham
2
2
1
Poussée horizontale amont ( avec déversement h i ) : Eam−h = ⋅ ρ E ⋅ g ⋅( ham + ⋅hi )⋅ ham
2
1
Poussée veticale amont : Eam−v = ⋅ ρ E ⋅ g ⋅ m1 ⋅ ham
2
2
1
Poussée horizontale aval : Eav−h = ⋅ ρ E ⋅ hav2
2
1
Poussée vertical aval : Eav−v = ⋅ ρ E ⋅ g ⋅ m2 ⋅ hav2
2
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Poussée de l’eau sans déversement
N. N. R
Eam-v
ham mi = tgϕi
ϕ2
H
Eam-h Eav-v
ϕ1
Eav-h h
av
m1.H m2.H
b
Niveau de crue
hi
Niveau normal de retenue
Eam-h Eav-v
Eav-h h
av
55
b. Poussée des sédiments
Des sédiments peuvent s’accumuler au pied amont d’un barrage et atteindre une épaisseur
importante (parfois équivalente à la hauteur de l’ouvrage). Ces sédiments provoquent une
poussée horizontale sur le parement amont qui s’additionne à la poussée hydrostatique. Cette
poussée a une répartition triangulaire, s’exprime par :
1
Fséd = ⋅ γ i ⋅ hséd
2
⋅K
2
γi : Poids volumique des sédiments immergés ≈ 10 kN/m3 et peut atteindre des valeurs
de 16 à 19 kN/m3 ;
hséd : hauteur de la couche sédiments ;
K : Coefficient de poussée des terres ;
ϕ : angle de frottement interne des sédiments (généralement compris entre 15° et 30°).
Fluide : K =1
Poussée au repos : K = 1- sin Φ
Poussée active : K = (1 – sin Φ ) / (1+ sin Φ )
Poussée passive : K = (1+ sin Φ ) / (1- sin Φ )
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c. Sous-poussée
La sous-pression exerce une force hydrostatique importante. Elle s’agit tant à l’intérieur d’un
barrage en béton qu’en fondation. Elle est parfois difficile à évaluer , raison pour laquelle il existe
de nombreuses hypothèses quant à répartition.
En raison de la différence de pression qui exerce entre les parements amont et aval, l’eau pénètre
progressivement dans le béton et le rocher. Il s’établit donc un réseau d’écoulement à l’intérieur
du barrage et du massif rocheux . La pression sera voisine de la pression hydrostatique à l’amont
(100%) et proche à zéro à l’aval.
Quelque soit la qualité du roche de fondation, cette pression joue un rôle important pour la
stabilisation de l’ouvrage à la surface du contact béton-rocher et peut intéresser aussi la stabilité
des fondations ou d’un appui rocheux.
Le diagramme des sous-pressions agissant dans le corps du barrage, dans l’interface barrage-
fondation et dans les fondations, dépend des niveaux d’eau amont et aval, des conditions de
perméabilité dans le massif concerné et des dispositifs éventuels destinés à réduire les sous-
pressions.
57
Les sous-pressions sont reparties sous la forme d'un diagramme trapézoïdal. cette sous-pression
est maximale au pied amont (γw.H1) et qu'elle décroit linéairement jusqu'à une valeur égale au
niveau d'eau au pied aval (γw.H2). Cette configuration se modifie dans le cas de présence d’un
drainage en fondation et/ou d’un rideau d’étanchéité.
En pratique, on combine l’ effet d’un écran d’étanchéité (rideau d’injection) placé à l’amont du
barrage et de forage drainants placés immédiatement à l’aval.
Plusieurs règles ou recommandations ont été établies et sont en application dans les différents
pays. 58
59
Règle de Lèvy
En supposant que sous l’effet de l’eau Eam et malgré l’effet stabilisant du poids
propre P, le barrage vienne à se soulever un peu à l’amont. Dans ce cas :
Règle de Lévy : En aucun point du parement amont, les contraintes résultant de poids propre et
de la poussé de l’eau ne doivent être inférieures à la pression hydrostatique
amont :
61
d. Température du béton
Le béton subit une augmentation de la température pendant sa prise, suivit d’un lent
refroidissement naturel effectuer principalement par les parement amont et aval, et, tant qu’elles
sont en contact avec l’air, par les faces latérales et supérieures des plots. Dans certains cas, il est
nécessaire d’accélérer ce refroidissement par des méthodes appropriées.
Pour un barrage épais, un procédé artificiel consiste à noyer des tuyaux métalliques ou
plastiques (serpentins) dans lesquels circule de l’eau froide.
Quand le barrage a atteint son équilibre thermique, les variation de température sont dues aux
échanges avec son environnement direct : insolation, température de l’eau et de l’air.
Les températures ont une incidence sur les contraintes et les déformations de la structures,
particulièrement pour les barrages-voûtes. 62
f. Poussée des glaces
La poussée des glaces est due à un effet d’expansion thermique. Elle peut avoir une incendie non
négligeable pour les ouvrages en béton de faible ou moyenne hauteur de retenue.
L’intensité de la poussée des glaces est une valeur encore mal définie. Elle varie entre 20 et
300kN/ml. Ex : Elle égale une valeur de 150 kN/ml pour une épaisseur de glace de 60 cm.
g. Charges roulantes
Dans le cas où des charges roulantes doivent être prises en compte, leurs valeurs doivent être
recherchées dans les normes en vigueur.
63
4. Description des charges exceptionnelles
a. Crue
Pour fixer la sécurité en cas de crue, le niveau du plan d’eau pris en compte est celui qui résulte
des crues de projet et de sécurité conduisant à la surélévation maximale du plan d’eau.
b. Avalanche
Ce cas concerne les ouvrages de petite hauteur contre lesquels viennent buter une avalanche. La
pression qf exercée par l’avalanche est donnée par l’expression suivante (kN/m3) :
cd : coefficient de résistance = 2 à 3 ;
qs = 0 ,5 × cd × r f × v 2f ρf : 0,3 kN/m3 ;
vf : vitesse de l’avalanche ;
c. Lave torrentielle
Ce cas est considéré si la force totale sur l’ouvrage est supérieure à la poussée hydrostatique et il
concerne les ouvrage de retenue de faible hauteur.
Au cours d'un séisme, l’énergie transmise par la fondation se traduit par la mise en mouvement de
l'ouvrage. La structure qui malgré son caractère massif est susceptible de se mettre en vibration.
Les sollicitations mécaniques auxquelles un barrage est alors soumis sont de deux types :
Fe = P ⋅ α h
αh : coefficient sismique est pris en général égal à l'accélération maximale au sol
Ee ( z ) = 0,875⋅ α ⋅ γ e ⋅( H ⋅ Z )1/ 2
65
§ Analyse pseudo-statique
Dans le cadre d'un calcul simplifié, l'approche pseudo-statique est utilisée. Cette approche se
limite à évaluer l’effet d’une accélération horizontale. Le chargement dynamique se traduit par
l'application de forces statiques équivalentes aux efforts dynamiques maximaux supportés par
l'ouvrage. Cette analyse simplifiée pseudo-statique fourni des résultats satisfaisants dans le cas
d’un prédimensionnement si l’accélération du séisme est faible (a < 0,15 g).
66
Zanghar a étudié l'influence de l'inclinaison du parement amont du barrage et développé une
formulation dynamique de l’eau sur le parement amont du barrage simplifiée sous la forme :
P( y ) = C ⋅ α ⋅ h ⋅ γ e
Cm ⎡ y y y y ⎤
C= ⋅ ⎢ ⋅( 2 − ) + ⋅( 2 − ) ⎥
2 ⎢⎣ h h h h ⎥⎦
67
§ Analyse dynamique
L’analyse dynamique considère un système de forces variables dans le temps. Cette analyse se
base sur une modélisation du système selon la méthode des éléments finis. Cette méthode prend
en compte :
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III. Combinaison des charges
La sécurité du barrage doit être assurée dans tous les cas de charges et d’exploitation prévisible. Il
est nécessaire de fixer les charges considérées ainsi les combinaisons possibles de charge en
fonction du type du barrage.
Pour la combinaison des charges de l’ouvrage en exploitation, en distingue en règle générale les
trois groupes suivant :
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a. Cas normal : type 1
Concerne les charges qui sollicitent régulièrement l’ouvrage de retenue lors de l’exploitation
normale de l’ouvrage. Il combine les effets suivant :
Barrage poids : dans le cas de charges normaux, aucune de traction dans le béton n’est admise et
les contraintes de compression restent relativement modérées (2 à 8 MN/m)
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b. Cas exceptionnel (type 2)
Cas de charges exceptionnelles correspond au cas de charges normales auxquelles s’ajoute soit
l’effet de la crue de projet, soit l’effet d’avalanche avec des légers dégâts sont tolérés.
Concerne les charges les plus défavorables que pourrait subir l’ouvrage de retenue. Il correspond
au cas de charge normales auxquelles s’joute soit l’effet de la crue de sécurité, soit l’effet d’un
séisme. On admettra, dans ce cas, l’apparition de légère tractions dans le béton.
Ce cas extrême ne combine pas le phénomène de crue avec celui du tremblement de terre.
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