Année Universitaire

2020-2021

LU1MEPY2 - Mécanique-Physique 2
TD 2 - Cinématique 1

Exercice 1 - Trajectoire parabolique : lancer-franc au basketball

Un joueur de basketball tire un lancer-franc (voir Figure 1 gauche). A l’aide d’une caméra, on peut
mesurer toutes les 50 ms la position du ballon (considéré comme ponctuel) au cours du temps comme
le montre la Figure 1 droite. L’instant initial étant pris lorsque le ballon quitte la main du joueur, on
trouve que les coordonnées x et y du ballon suivent les lois suivantes : x(t) = at et y(t) = − 21 gt2 +bt+h,
avec a = b = 5 USI, g = 10 USI et h = 2, 2 USI. On donne également la distance L = 4, 3 m.

O L

Figure 1 – Gauche : Schéma de la situation. Droite : Positions successives du centre du ballon, allant
de la gauche vers la droite, enregistrées toutes les 50 ms. Le premier point, repéré par le chiffre 0,
correspond au lancer à t = 0 s.

1) Quelles sont les dimensions et unités dans lesquelles s’expriment les grandeurs x, y, a, b, g et h ?
2) Donner la position initiale du ballon ainsi que l’instant où le ballon arrive au niveau du panneau
sur lequel est fixé le panier.
3) Déterminer l’équation cartésienne y(x) de la trajectoire.
4) Calculer la hauteur maximale à laquelle s’élève le ballon et l’abscisse correspondante, puis la hauteur
du ballon lorsqu’il arrive au niveau du panier.
5) Calculer la valeur de l’angle (par rapport à l’horizontale) (i) avec lequel le ballon est tiré et (ii)
avec lequel il entre dans le panier.

1
6) A l’aide de la Figure 1, représenter avec une échelle que l’on précisera le vecteur vitesse moyenne
→
−v 4 entre les points 3 et 5 puis →−v 6 entre les points 5 et 7. Évaluer la norme de ces vecteurs. En
faisant la différence vectorielle des deux vecteurs obtenus, en déduire la direction de l’accélération.
Comparer avec l’expression des vecteurs vitesses que l’on peut obtenir à partir des relations fournies
dans l’énoncé.

CORRECTION:

1. x et y sont des longueurs : [x] = [y] = L et t est un temps : [t] = T

On en déduit :
L
• [at] = L → [a] == LT −1
T
L
• [gt2 ] = L → [g] = 2 = LT −2
T
L
• [bt] = L → [b] = = LT −1
T
• [h] = L

2. Position initiale : x(t = 0) = 0 et y(t = 0) = h

L
Lorsque le ballon arrive au niveau du panneau, on a x(t) = L et donc t = = 0,86 s
a
x
3. Pour un instant t quelconque on a x = at , que l’on peut écrire t = a
1 x 2 x
   
En injectant cette expression dans l’équation horaire y(t) on obtient : y = − g +b +h
2 a a
Soit :
g b
y = − 2 x2 + x + h
2a a
dy
4. On note xM l’abscisse où y est maximal. On a alors (xM ) = 0.
dx
dy g b dy ab
= − 2x + donc (xM ) = 0 ⇔ xM = = 2,5 m
dx a a dx g
b2
On en déduit que la hauteur maximale est ymax = y(xM ) = h + = 3,45 m
2g
Lorsque le ballon arrive au niveau du panier, x = L et donc :
g 2 b
y = y(x = L) = − 2
L + L + h ≈ 2,8 m
2a a
dy
5. La valeur de la dérivée dx pour une position x correspond à la pente de la tangente à la trajectoire
en ce point. Si on note α l’angle avec lequel le ballon est tiré on a donc :
dy
tan α = (x = 0)
dx
On en déduit :
b
 
α = arctan = arctan(1) = 45◦
a
De même, si on note β l’angle avec lequel le ballon pénètre dans le panier on aura :
dy
tan β = (x = L)
dx
Et donc
gL b
 
β = arctan − 2 + = arctan(−0,72) ≈ −36◦
a a

2
6. Le vecteur vitesse moyenne entre les instants t3 et t5 est défini par
!
~r(t5 ) − ~r(t3 ) 1 x5 − x3
~v4 = =
t5 − t3 t5 − t3 y5 − y3

On note ∆t = t5 − t3 = t7 − t5 = 100 ms = 0,1 s

Avec x3 = 0, 75 m, x5 = 1, 25 m, x7 = 1, 75 m, y3 = 2, 85 m, y5 = 3, 15 m et y7 = 3, 35 m on
obtient !
5
~v4 = (m/s)
3
1 q
v4 = (x5 − x3 )2 + (y5 − y3 )2 ≈ 5, 8 m/s
∆t
De même !
5
~v6 = (m/s)
2
1 q
v6 = (x7 − x5 )2 + (y7 − y5 )2 ≈ 5, 4 m/s
∆t
A partir des relations fournies dans l’énoncé on peut calculer l’expression du vecteur vitesse à
l’instant t :
dx dy
vx (t) = (t) = a et vy (t) = (t) = −gt + b
dt dt
!
5
Pour t4 = 0,2 s on obtient ~v (t4 ) = (m/s)
3
!
5
Pour t6 = 0,3 s on obtient ~v (t6 ) = (m/s)
2
Ces 2 résultats sont donc identiques à ceux calculés précédemment : la vitesse instantanée à t4
est égale à la vitesse moyenne entre t3 et t5 et la vitesse instantanée à t6 est égale à la vitesse
moyenne entre t5 et t7 .

Remarque : ATTENTION, ce résultat n’a rien de général

Dans le cas général, la vitesse instantanée à un instant t est proche de la vitesse moyenne calculée
entre les instants t − δ et t + δ lorsque δ n’est pas trop grand. La vitesse instantanée et la vitesse
moyenne ne tendent vers la même valeur que lorsque δ → 0. Dans cet exercice, on trouve que la
vitesse moyenne et la vitesse instantanée sont identique en raison de la trajectoire particulière
(parfaitement parabolique) qui a été choisie. Ici, la composante suivant x de la vitesse instantanée
s’écrit :
dx
vx (t) = (t) = a
dt
La composante suivant x de la vitesse moyenne entre les 2 instants t − δ et t + δ s’écrit :

x(t + δ) − x(t − δ)
v̄x (t) = =a
2δ
Ces 2 grandeurs sont donc égales. Un résultat identique est obtenu pour les composantes suivant
y. En revanche, si on considère un point matériel animé d’un mouvement tel que x(t) = A e−αt .
Dans ce cas la vitesse instantanée suivant x s’écrit :
dx
vx (t) = (t) = −αAe−αt
dt
La vitesse moyenne s’écrit :

x(t + δ) − x(t − δ) Ae−α(t+δ) − Ae−α(t−δ) e−αδ − eαδ

v̄x (t) = = = Ae−αt 6= vx (t)
2δ 2δ 2δ

3
Mais si on se place dans le cas où δ → 0, alors en utilisant les développements limités :

e−αδ ≈ 1 − αδ et eαδ ≈ 1 + αδ
−2αδ
on obtient : v̄x (t) ≈ Ae−αt 2δ = −αAe−αt = vx (t)

De façon similaire, l’accélération moyenne entre les instants t4 et t6 est définie par

~v6 − ~v4 ~v6 − ~v4

~a5 = =
t6 − t4 ∆t
D’où ! !
1 0 0
~a5 = = m.s−2
0, 1 −1 −10
On constate donc que l’accélération du ballon est verticale (composante suivant ~ux nulle), orientée
vers le bas (composante suivant ~uy négative) et vaut environ 10 m/s2 .

4
Exercice 2 - Ion dans un champ magnétique
La position d’un ion qui se déplace dans l’espace en présence d’un champ magnétique est re-
pérée par ses coordonnées cylindriques (ρ, ϕ, z), associée à une base locale de vecteurs orthonormés
(~uρ , ~uϕ , ~uz ). Différentes trajectoires sont observées (R et ω sont des constantes positives) :

1. ρ(t) = R, ϕ(t) = ωt et z(t) = 0

2. ρ(t) = R, ϕ(t) = ωt et z = z0
3. ρ(t) = R, ϕ(t) = ωt et z = v0 t

Pour chacun des cas ci-dessus :

a) Tracer la trajectoire et préciser de quel type de mouvement il s’agit.
b) Donner l’expression du vecteur position instantanée ~r(t) dans la base cylindrique et dans une
base cartésienne, et dessiner ce vecteur ainsi que les vecteurs (~uρ , ~uϕ , ~uz ) à quelques points sur la
trajectoire.

CORRECTION:

Les trajectoires sont représentées sur la figure 2.

Trajectoire 1

• Pour cette trajectoire, la coordonnée z est constante et égale à zéro, ce qui signifie que le mou-
vement s’effectue dans le plan (Oxy). De plus la distance la distance ρ reste constante. Comme
z(t) = 0, cela signifie ici que la distance OM reste constante au cours du mouvement. Enfin,
comme l’angle ϕ varie de façon monotone au cours du temps on en déduit que la trajectoire
est un cercle de centre O et de rayon R. Il s’agit d’un mouvement circulaire (et uniforme car
la norme de la vitesse v vaut ici Rω, elle est donc constante).
• ~r(t) = R ~uρ + 0 ~uz = R ~uρ (t)
~uρ = cos(ϕ) ~ux + sin(ϕ) ~uy → ~r(t) = R cos(ωt) ~ux + R sin(ωt) ~uy

Trajectoire 2

• Cette trajectoire est similaire à la précédente, mais avec z = z0 au lieu de z = 0. Cette

trajectoire sera donc un cercle de centre A (0,0,z0 ) et de rayon R. Il s’agit d’un mouvement
circulaire uniforme.
• ~r(t) = R ~uρ + z0 ~uz = R cos(ωt) ~ux + R sin(ωt) ~uy + z0 ~uz

Trajectoire 3

• Pour cette trajectoire, on a toujours ρ =cte et ϕ = ω t. Le mouvement de la projection de M

(position de l’ion) sur le plan (Oxy) est donc circulaire. Par contre, la coordonnée z augmente
au cours du temps. La trajectoire résultante est donc une hélice de rayon R. Il s’agit d’une
combinaison d’un mouvement circulaire et uniforme dans le plan horizontal, et d’un mouvement
rectiligne uniforme dans la direction verticale. On appelle pas de l’hélice la distance parcourue
suivant (Oz) après chaque tour. Si on note T la durée nécessaire pour effectuer une rotation
complète autour de l’axe (Oz) on a
2π
ϕ(t + T ) = ϕ(t) + 2π → T =
ω
2πv0
pas de l’hélice = v0 T =
ω
• ~r(t) = R ~uρ + v0 t ~uz = R cos ωt ~ux + R sin ωt ~uy + v0 t ~uz

5
 Trajectoire 1 Trajectoire 2 Trajectoire 3

1.0 1.0 1.0

0.8 0.8 0.8

0.6 0.6 0.6

Z Z Z

0.4 0.4 0.4

0.2 0.2 0.2

0.0 0.0 0.0

1.0 1.0 1.0

0.5 0.5 0.5
1.0 0.0 1.0 0.0 1.0 0.0
0.5 Y 0.5 Y 0.5 Y
0.0 0.5 0.0 0.5 0.0 0.5
X 0.5 1.0 X 0.5 1.0 X 0.5 1.0
1.0 1.0 1.0

Figure 2 – trajectoire d’un ion dans un champ magnétique

Exercice 3 - Vitesse excessive (exercice complémentaire)

Sur une portion rectiligne d’autoroute où la vitesse est limitée à vl = 130 km.h−1 , la distance d qui
sépare deux radars est de 10 km. Un automobiliste, sitôt franchi le premier radar à la vitesse autorisée,
accélère uniformément pendant une durée τ1 de 7 s jusqu’à la vitesse excessive de ve = 170 km.h−1
qu’il conserve jusqu’à 500 m avant le second radar ; il ralentit alors uniformément de façon à retrouver
la vitesse autorisée au niveau du second radar.
1) Définir les trois phases du mouvement du véhicule.
2) Déterminer les expressions de sa vitesse et de sa position pendant les trois phases du mouvement :
vI (t), vII (t) et vIII (t) ; puis xI (t), xII (t) et xIII (t). Préciser quelles sont les origines des temps et
des positions choisies.
3) Représenter son accélération, sa vitesse instantanée et sa position depuis le premier radar, en
fonction du temps.
4) Combien de temps τ dure le parcours entre les deux radars ?
5) Quelle est sa vitesse moyenne vmoy entre les deux radars ?
6) Quel temps l’automobiliste a-t-il ainsi « gagné » par rapport à une conduite à la vitesse autorisée ?

CORRECTION:

1. Les 3 phases du mouvement

— phase 1 : mouvement uniformément accéléré entre l’instant où l’automobiliste passe devant
le premier radar (instant t = 0) et l’instant τ1 où il atteint la vitesse ve
— phase 2 : mouvement uniforme (c’est à dire norme de vitesse constante) entre l’instant τ1
et l’instant où il commence à ralentir, 500 m avant le second radar (on note τ2 cet instant)
— phase 3 : mouvement uniformément accéléré (on peut aussi dire décéléré puisqu’ici l’auto-
mobiliste ralentit) entre l’instant τ2 et l’instant où il passe devant le second radar
2. La route étant supposée rectiligne, on peut repérer la position de la voiture le long d’un axe (Ox).
On choisit l’origine x = 0 au niveau du premier radar. La vitesse du véhicule est v(t) = dx dt (t) et
dv
son accélération est a(t) = dt (t).

Phase 1 :
On note a1 l’accélération, constante, au cours de cette phase, v1 (t) la vitesse et x1 (t) la position.
dv
= a1 = cte → v1 (t) = a1 t + cte
dt

6
 Or v1 (0) = v` → v` = 0 + cte → v1 (t) = v` + a1 t
v(τ1 ) − v` ve − v`
⇒ a1 = = ≈ 1, 59 m.s−2
τ1 τ1
dx1 a1 2
= v1 (t) = v` + a1 t → x1 (t) = v` t + t + cte
dt 2
a1
Or x1 (0) = 0 → 0 = v` × 0 + × 02 + cte → cte = 0
2
a1 2
⇒ x1 (t) = v` t + t
2
On peut maintenant calculer la position de la voiture à la fin de la phase 1 :
a1 2
x1 (τ1 ) = v` τ1 + τ ≈ 292 m
2 1

Phase 2 :
La vitesse est constante et le mouvement est rectiligne donc l’accélération est nulle durant toute
la phase 2 : a2 (t) = 0

v2 (t) = ve constante
dx2
(t) = v2 (t) = ve → x2 (t) = ve t + cte
dt
Or x2 (τ1 ) = x1 (τ1 ) → ve τ1 + cte = x1 (τ1 ) → cte = x1 (τ1 ) − ve τ1
⇒ x2 (t) = x1 (τ1 ) + ve (t − τ1 )
On peut maintenant calculer la valeur de l’instant τ2 correspondant à la fin de la phase 2. En
effet à cet instant on a :
x2 (τ2 ) = d − ` avec ` = 500 m
Donc : d − ` = x1 (τ1 ) + ve (τ2 − τ1 )
d − ` − x1 (τ1 )
D’où : τ2 = τ1 + = 202 s
ve
d d
On peut remarquer qu’en fait, τ2 ≈ car x1 (τ1 ) et ` sont  d, et τ1 
ve ve

Phase 3 :
Pour cette phase on note τ3 l’instant où l’automobiliste passe devant le deuxième radar, et
` = 500 m la distance de cette phase de décélération.
v` − ve
accélération constante : a3 = = cte
τ3 − τ2
v3 (t) = a3 t + cte
v3 (τ2 ) = ve → v3 (t) = ve + a3 (t − τ2 )
a3
x3 (t) = ve t + (t − τ2 )2 + cte
2
a3
x3 (τ2 ) = d − ` → x3 (t) = (t − τ2 )2 + ve (t − τ2 ) + d − `
2

1 v` − ve
3. x3 (τ3 ) = d → d= (τ3 − τ2 )2 + ve (τ3 − τ2 ) + d − `
2 τ3 − τ2
2`
⇒ τ3 = τ2 + ≈ 214 s
v` + ve

7
 Le temps τ3 correspond à la durée du trajet entre les deux radars.

Les courbes représentant l’évolution au cours du temps de l’accélération, la vitesse et la position

sont tracée sur le graphe en dernière page.

d
4. vitesse moyenne : vmoy = ≈ 46, 7 m/s (soit environ 168 km/h)
τ3
5. Si l’automobiliste effectuait l’ensemble du parcours à la vitesse v` , la durée du parcours serait
d
τ` = ≈ 277 s
v`
L’automobiliste a donc ”gagné” 63 secondes.

8
9