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I. INTRODUCTION
Dans le cadre de ce cours, nous aurons à analyser la façon dont l'action publique
peut être mise en mouvement dès lors qu'une infraction a été commise.
La commission d'une infraction cause un préjudice à la victime et trouble l'ordre
public et c'est la raison pour laquelle le législateur soucieux de rétablir la paix sociale et de
sanctionner le présumé coupable a mis sur pied un ensemble des règles et formalités
susceptibles de permettre aux autorités judiciaires compétentes (OPJ, OMP) de mener les
investigations nécessaires pour recueillir les éléments de preuve avant de soumettre le cas
échéant la cause à la juridiction compétente.
La juridiction compétente aura à son tour pour mission de juger le prévenu et de le
condamner le cas échéant à la peine prévue par la loi lorsque sa culpabilité est établie
II est reconnue à la personne poursuivie en justice le droit de se défendre et le
droit de contester éventuellement la décision prise par la juridiction à travers l'exercice des
voies de recours (appel, opposition, cassation, révision).
C'est seulement lorsqu'une décision judiciaire est devenue irrévocable qu'elle peut
être exécutée.
L'ossature de ce cours se présente comme suit :
Première partie : La phase pré-juridictionnelle
Chapitre 1 : Généralités sur la notion de procédure pénale
Chapitre 2 : L'instruction pré- juridictionnelle
Deuxième partie : La phase juridictionnelle
Chapitre 3 : Le procès
Chapitre 4 : Le jugement et les frais de justice '"
Chapitre 5 : Les voies de recours
Chapitre 6 : L'exécution des jugements
Ce cours s’attèle à transmettre aux apprenants des connaissances particulières sur les
spécificités de la mise en mouvement de l’action publique, les attributions des OPJ et celles
des OMP, l’organisation d’un procès dont l’issue et soit la condamnation ou l’acquittement du
prévenu, les voies de recours sont prévues pour permettre à toutes parties au procès de
contester la décisions rendues et ce n’est qu’en définitive que les décisions rendues pourront
être exécutées, ce qui permettra tant soit peu à rétablir l’ordre public qui a été perturbé par la
commission de l’infraction.
2GD PISAPIA, Le nouveau code de procédure pénale. Archives de politique criminelle, Bruxelles, 1991, p. 1!5
Le procès pénal qui nous intéresse dans le cadre de ce cours est régi par les règles suivantes :
1) - la charge de la preuve incombe au M.P (demandeur). Ce principe est exprimé par
l'adage « actori incumbit probatio »
Ce principe s'applique en matière pénale en étant assorti de 3 tempéraments suivants :
1) Le principe de la présomption d'innocence du prévenu.
Ce principe vise à sauvegarder les droits de la défense de toute personne accusée
qui ne doit pas être traité comme un coupable avant qu'une décision juridictionnelle ne le
proclama comme tel.
C'est à juste titre que le MP faisant application de ce principe aura à jouer son rôle
d'accusateur avec tact « en instruisant à charge et à décharge ». Il doit rechercher à réprimer
avec les soucis de rechercher avant tout la vérité. A ce titre, le MP devra rechercher dans
l'intérêt de la justice les preuves susceptibles d'établir la culpabilité ou le cas échéant et
l'innocence du prévenu.
2) Le principe de l'intime conviction du juge en matière pénale.
Le juge est tenu de trancher le litige selon son sens personnel de justice guidé par
une opinion personnelle du reste éclairée par la rationalité et l'impartialité dans
l’administration de la preuve.
Lorsqu'il lui arrive de douter sur la culpabilité d'un prévenu, le juge est tenu de
l'acquitter conformément à l'adage « IN DUBIO PRO REO ». Cet adage signifie que le doute
profite à l’accusé.
3) Le principe corollaire de la charge de la preuve
Lorsqu'un prévenu exerce son droit de défense en alléguant un fait pour se
disculper ou en soulevant une quelconque argumentation dans le même but susvisé, il est tenu
d'en apporter la preuve. C'est ce qui est exprimé par l'adage « REUS IN EXCIPIENDO FIT
ACTOR» Cela signifie que le défendeur ou le prévenu a la charge de la preuve
lorsqu'il soulève UNE exception.
peine de S.P.P ainsi que des condamnations aux DI d'office. Le greffier est chargé de
l'exécution des condamnations à l'amende et aux frais de justice.
La partie civile a quant à elle, la charge de faire exécuter la condamnation aux DI.
En matière civile, l'exécution des jugements relève du bon vouloir de la partie gagnante.
d. La procédure pénale et le droit disciplinaire
Le droit disciplinaire est l'ensemble des devoirs, charges et obligations qui
incombe aux personnes qui exerce une profession bien déterminée et dont l'inobservation est
assortie d'une sanction (réprimande, blâme, mise à pied, retenue de salaire ; suspension,
révocation, radiation...)
La constatation de la faute disciplinaire, la poursuite et la condamnation du
contrevenant sont prévues par les dispositions statutaires particulières et il existe des organes
spécialisés pour la mise en application de ces dispositions (conseil de l'ordre des médecins ou
des avocats, conseil supérieur de la magistrature..,)
Le droit disciplinaire fait application de certains principes fondamentaux de
procédure pénale tels que le respect du droit de la défense, la présomption d'innocence.
§.5. Champ d'application de la procédure pénale
Nous examinons les champs d'application des lois de procédure pénale dans le
temps dans l'espace ainsi qu'à l'égard des personnes.
1°-Application dans le temps.
En principe, les lois de la procédure pénale sont d'application immédiate parce que
l'intérêt social comme celui du justiciable exigent que soient appliquées sans délai
'des règles procédurales nouvelles parce qu'elles sont censées être meilleures aux
précédentes. Toute fois, il y a des exceptions à ce principe :
a) Il n'y a pas d'application immédiate d'une loi de procédure nouvelle si la cause a déjà subi
sur le fond un jugement en premier ressort.
b) Lorsque la loi nouvelle de procédure supprime une voie de recours, le condamné conserve
néanmoins ce droit d'en user malgré la nouvelle loi de procédure.
c) L'application de la rétroaction in mitius dans la mesure où seule une loi pénale plus douce
sera appliquée à des faits commis avant sa promulgation mais ne: : définitivement jugé. .....
2. Application dans l'espace ;
Les lois de procédure pénale ne peuvent s'appliquer en dehors du territoire
national sauf s'il est fait application des conventions internationales sur l'entraide judiciaire en
matière pénale. ' .
1°- Du principe découlant de l'adage actori incumbit probatio c'est -à -dire le fardeau de
la preuve incombe au MP ou l’accusateur.
2°- L'intime conviction du juge
1. Le fardeau de la preuve incombe au MP en matière répressive
juridiction de jugement, c'est la partie poursuivante (qui est en général !e MP) qui doit
apporter la preuve des faits qu'elle impute au prévenu et des circonstances qui en déterminent
la gravité. Le prévenu n'est jamais obligé de prouver son innocence.
Toutefois, le prévenu a la possibilité de contredire son accusateur et il a tout
intérêt de faire usage de son droit de défense.
2. L'intime conviction du juge
La règle fondamentale de la preuve en droit pénal congolais est basée sur l'intime
conviction du juge. L'intime conviction du juge, c'est l’opinion personnelle du juge basée sur
la rationalité, l'objectivité et l'enquête.
Certains moyens de preuve doivent être écartés s'ils offensent la légalité, les
garanties accordées à la défense, la dignité humaine ou s'ils ont été obtenus illégalement. (
aveux obtenus par la torture, les pièces et documents saisis à l'issue d'une perquisition
irrégulière.
Les moyens de preuve émanant d'une source illégale doivent être écartés du débat
par le juge. La loi accorde une force probante spéciale à certains actes ( PV établis par l’ OPJ
et l’ OMP, ou l’huissier )
§.8. Les sources de la procédure pénale
l’obligation de motiver les jugements, le caractère public des audiences des cours et
tribunaux, le droit d’exercer les voies de recours... (art. 17 à 19).
2. La loi
Les lois de la procédure pénale en RDC sont regroupés dans le code de procédure pénale
lequel découle du décret du 06 août 1959 tel que modifié jusqu’à ce jour.
Nous pouvons aussi citer les lois organiques suivantes comme source de la procédure pénale :
6° La coutume .
Elle est expressément appliquée devant les juridictions en vertu des art. 17 et 77
du CPP qui permettent au magistrat instructeur et au juge respectivement d'imposer aux
témoins; la forme de serment dont l'emploi d'après les coutumes locales paraît le plus propre à
garantir la sincérité des dépositions.
Devant les juridictions coutumières, c'est en principe la coutume qui régit la
procédure mais son application est conditionnée à sa conformité à la loi et à l’ordre public
7° La jurisprudence
Il est évident que toute décision rendue par une cour ou un tribunal ne lie pas
automatiquement les autres juridictions. Toutefois une solution jurisprudentielle unanime
s'impose presque avec la même force que la loi surtout lorsqu'elle émane de la plus haute
juridiction du pays (cour constitutionnelle, cour de cassation).
8° La doctrine
Les juristes, auteurs des publications à caractère juridique ont pour mission de
rechercher l'expression correcte du droit en faisant une analyse critique de la loi et de la
jurisprudence. Ils peuvent le cas échéant faire des propositions de « lege ferenda. » càd en vue
d’une réforme de la loi en vue de remédier à certaines insuffisances constatées.
Les opinions ne seront cependant incorporées dans le droit positif qu'au moment
où un usage constant les aura fait admettre universellement où que la jurisprudence les aura
consacrée ou encore lorsque le législateur les aura adoptées pour édicter une loi.
La police judiciaire est constituée par les officiers de police judiciaire OPJ en sigle
dont les attributions sont fixées par l'ordonnance n°78 -289 du 03 juillet 1978 telle que
modifiée par l'OL n° 83 - 191 du 01 novembre 1983.
• D'interroger les auteurs présumés ainsi que les dépositions des personnes qui auraient été
présentes ou auraient des renseignements à fournir.
II. Catégorie
En Droit congolais, les OPJ sont repartis en plusieurs catégories. Il s'agit de :
a) les officiers de police judiciaire des parquets (OPJ)
Ces agents sont appelés communément IPJ (inspecteur de police judiciaire) Ils
sont nommés et mis à la disposition des procureurs généraux près les cours d'appel par le
Ministre de la justice. Ils ont une compétence matérielle et territoriale générale c'est- à - dire
que leur compétence s'étend à toutes les infractions et sur tout le territoire de la RDC ( art 5
LOJOJ).
b) Les OPJ des forces armées congolaises et de la police nationale congolaise.
c) Les OPJ de l'agence nationale de renseignement et de la Direction générale des migrations.
d) Les cadres de commandement de la territoriale tels que les maires et leurs adjoints, les
commissaires de district et leurs assistants, les bourgmestres et administrateurs de territoire et
leurs adjoints, les chefs de collectivité et leurs adjoints.
d) Les OPJ nommés à cette fonction par le Ministre de la justice soit par une commission
générale visant une catégorie d'agents des services publics, des établissements publics ou des
entreprises publiques ou privées, soit par une nomination personnelle.
L'acte de nomination dans ce cas détermine la compétence matérielle et
territoriale. C'est pour cela que certaines sociétés privées ont des OPJ ayant une compétence
générale au point de vue matérielle mais limitée au territoire (domaine) de la société.
Il importe de-préciser que la police judiciaire comprend ;
- Les officiers de police judiciaire (OPJ);
- Les agents de police judiciaire (APJ).
Les agents de police judiciaire sont revêtus de cette qualité par la loi ou les
règlements. Les agents de police judiciaire ont pour mission :
- de seconder dans l'exercice de leurs fonctions les officiers de police judiciaire
- de transmettre les convocations et d'exécuter les mandats émanant des OPJ
- d'exécuter une mission surveillance ou une opération de recherche, d'arrestation. 01de
saisie hormis celle qui implique une perquisition.
Toutefois les APJ n'ont pas qualité pour décider seuls des mesures de saisie ou
d'arrestation. Une particularité est prévue seulement en cas d'infraction flagrante ou réputée
telle dans la mesure où les APJ peuvent se saisir de la personne du suspect à charge de le;
conduire immédiatement devant l’OMP ou l'OPJ le plus proche.
Dans les mêmes circonstances et sous les mêmes conditions, les APJ peuvent
procéder à la saisie des objets sur lesquels pourraient porter la confiscation prévue par la loi et
de tous autres qui pourraient servir à conviction ou à décharge.
Les APJ dont les attributions sont reprises ci- dessus sont placés sous la direction
des OPJ sous les ordres desquels ils exercent leurs fonctions et la surveillance du ministère
public.
III. Habilitation à exercer, serment et devoir de l'OPJ
communication du dossier. Il peut aussi être entendu par tout magistrat ou OPJ délégué à cette
fin par le procureur de la république.
L'OPJ dont l'habilitation a été suspendue ou retirée est tenu de remettre sa carte
d'OPJ dès la notification de la décision du procureur de la république entre les mains de ce
dernier ou de son délégué.
En cas de suspension de l'habilitation, la carte lui est restituée de plein droit et il
reprend le plein exercice de ses attributions à l'expiration du délai de suspension.
IV. Devoir
Les OPJ sont tenus de servir la société avec loyauté, intégrité et dévouement. Ils
ne peuvent en aucun cas recevoir des parties ou de leurs mandataires des rémunérations
quelconques, même accepter le moyen de transport ou autres avantages qui leur seront offerts
pour l'exercice de leurs fonctions.
Dans l'exercice de ses fonctions, l'OPJ est indépendant ce sens qu'il ne peut
recevoir ni des tiers, ni des autres OPJ et encore moins de ses supérieurs des
recommandations ou directives dans la manière dont il doit conduire son action.
Toutefois, aucun OPJ n’a pas le pouvoir d'appréciation de l'opportunité de
poursuivre ou de ne pas poursuivre. Ils ne peuvent ni refuser, ni déférer la constatation d'une
infraction pour laquelle ils ont été requis par un particulier ou par l'OMP.
Les OPJ sont tenus de servir la société avec loyauté, intégrité et dévouement. ils
ne peuvent en aucun cas recevoir des parties ou de leurs mandataires des rémunération^
quelconques, même accepter le moyen de transport ou autres avantages qui leur seront offert
pour l'exercice de leurs fonctions.
Dans l'exercice de ses fonctions, l'OPJ est indépendant ce sens qu'il ne peut
recevoir ni des tiers, ni des autres OPJ et encore moins de ses supérieurs des
recommandations ou directives dans la manière dont il doit conduire son action.
Toutefois, aucun OPJ n" a pas le pouvoir d'appréciation de l'opportunité de
poursuivre ou de ne pas poursuivre. Ils ne peuvent ni refuser, ni déférer la constatation d'une
infraction pour laquelle ils ont été requis par un particulier ou par l'OMP.
§2. Le Ministère Public.
1. Notion
Le concept « Ministère Public» désigne l'ensemble des magistrats de carrière qui
sont chargés devant certaines juridictions de requérir l'application de la loi et de veiller au\
intérêts généraux de la société.
Ce terme désigne également le magistrat qui, à l'audience, représente le ministère
public ou le parquet. Il est aussi appelé magistrat débout parce qu'au moment de faire se-
réquisitions ou de faire une quelconque intervention, il se met débout. C'est pour la même
raison que ce magistrat est connu sous le nom d'officier du Ministère Public OMP en sigle.
Quant au terme « Parquet » historiquement l'espace de la salle de justice compris
entre les sièges des juges la barre où sont les avocats et où se tenaient les procureurs du ROI.
Actuellement, ce terme désigne l'ensemble des magistrats qui exercent le
Ministère Public auprès d'une juridiction. Le bâtiment ou le local confié à ces magistrats
4G CORNU, Vocabulaire juridique, PUF, Quadrige, Paris, 2002, p. 629
s'appelle Parquet. Indépendants des juges, les magistrats du parquet sont hiérarchisés et ne
bénéficient pas de l'inamovibilité.
La révision constitutionnelle sus évoquée est venue consacrer davantage la
subordination des magistrats du parquet au pouvoir exécutif à travers le Ministre de la
justice.
dans le fait d'exercer les poursuites judiciaires contre un inculpé en posant tous les actes
d'instructions possible avant de le déférer le cas échéant devant la juridiction compétente
habilitée à prononcer des sanctions adéquates à l’encontre de ce prévenu à l’issue d’un procès
équitable.
3. Le droit de regard
C'est le droit de surveillance que le Ministre de la justice exerce sur l'action de
tous les magistrats du parquet. Il convient de noter qu'il n'est pas reconnu au Ministre de la
justice le droit de veto consistant à empêcher les poursuites judiciaires car il pourra dans ce
cas s'octroyer indûment le pouvoir reconnu aux cours et tribunaux.
Le Ministre de la justice exerce le pouvoir d'injonction qui lui est reconnu par la
loi (art. 70 de la loi organique relative aux juridictions de l’ordre judiciaire sans interférer
dans la conduite de l'action publique en saisissant le procureur général près la cour de
cassation ou le procureur général près la cour d'appel.
Toutefois, pour certains dossiers sensibles notamment ceux ouverts à charge des
personnes jouissant de privilège de juridiction, le parquet fait un avis d'ouverture d'instruction
en vue de recueillir l'avis de sa hiérarchie judiciaire.
5
ESIKA MAKOMBO, Le Code pénal zaïrois annoté, Lubumbashi, 1977, p. 47
1ère catégorie :
- Les membres des cours et tribunaux ;
- Les officiers supérieurs des FARDC ou de la PNC ;
- Le gouverneur de province.
Les outrages ou coups portés contre ces personnes sont punis de 3 à 9 mois de S.P.P.
2 eme catégorie :
- Les membres de l'Assemblée nationale ;
- Les membres du gouvernement (ministre, vice- ministre) ;
- Les membres de la cour constitutionnelle.
Les outrages ou coups portés à ces personnes sont punis de 6 à 30 mois.
3 me catégorie : Tous les autres dépositaires de l'autorités ou de la force publique les outrages
ou coups portés à ces personnes sont punis de 7 à 15 jours de S.P.P
D. Des poursuites subordonnées à l'autorisation du Président de la République
Certaines personnalités ne pouvaient être poursuivies qu'après l’autorisation
du président de la République ou si elles étaient mises en accusation par ce dernier.
Il s'agit:
1) Les membres du gouvernement ;
2) Les magistrats de la CSJ, et du Parquet général de la République ;
3) Les gouverneurs de province. Il convient de noter que toutes ces dispositions ont été
abrogées conformément à la Constitution du 18 février 2006.
E. Des poursuites subordonnées à l'autorisation de l'Assemblée nationale ou du Sénat
Aucun parlementaire (député ou sénateur) ne peut être poursuivi, arrêté, détenu ou
jugé ne raison des opinions ou des votes émis par lui. L'art. 107 de la constitution du 18
février 2006 précise cependant que le parlementaire est responsable pénalement mais la
poursuite judiciaire et l’arrestation sont réglementées comme suit:
- En cours de sessions, le parlementaire ne peut être poursuivi ou arrêté, sauf en
cas de flagrant délit, qu'avec l'autorisation de l'Assemblée nationale ou du
Sénat, selon le cas.
- En dehors de sessions, aucun parlementaire ne peut être arrêté qu'avec
l'autorisation du Bureau de l'Assemblée nationale ou du Sénat, sauf en cas de
flagrant délit, de poursuite autorisée ou de condamnation définitive.
La détention ou la poursuite d'un parlementaire est suspendue si la chambre
dont il est membre le requiert. La suspension ne peut excéder la durée de la
session en cours.
Signalons avant de clore que l'OL du 15 septembre 1987 modifie les dispositions
susmentionnées relatives au monopole de poursuite réservé à la Banque nationale contre les
infractions sur le change. En effet, cette OL dispose que les poursuites sont exercées par le
MP soit d'office soit sur plainte de la Banque Centrale du Congo.
En dehors des audiences publiques, les OMP sont considérés comme des agents
du pouvoir exécutif délégués auprès des cours et tribunaux.
6
LUZOLO Bambi et BAYONA Ba Meya, Manuel de procédure pénale, PUC, Kinshasa, 2011, p 201
Cette unité réside dans la concentration entre les mains du procureur général près
la cour d'appel de la direction de l'activité des magistrats des différents parquets de son
ressort. Le supérieur hiérarchique a l’obligation de surveiller l'exercice de l'action publique
des magistrats qui sont sous son autorité.
Toutefois, le procureur de la république en sa qualité de chef du parquet près le
tribunal de grande instance, dispose à l'instar d'autres OMP d'un pouvoir propre en vertu de la
loi de telle sorte qu'il peut exercer valablement l'action publique sans l'ordre de même contre
l'ordre de ses supérieurs. Mais s'il vient à commettre une faute, sa responsabilité pénale et/ou
disciplinaire sera engagée.
Dans le cadre de la subordination hiérarchique, il est admis néanmoins que chaque
membre du parquet puisse, en âme et conscience, exprimer à l'audience oralement son opinion
en conscience même si elle est différente des documents écrits accomplis en conformité des
ordres reçus.
Cette règle est exprimée par l'adage suivant : « La plume est serve mais la parole
est libre ».10
b. L’indivisibilité
Ce principe vise à exclure toute distraction ou division entre les magistrats du MP
qualifiées par la loi pour accomplir un acte près d'une juridiction déterminée. Le magistrat du
parquet n'agit pas en son nom personnel. Il agit au nom de son parquet. Sa personne se
confond avec la personne morale formée de l'ensemble des magistrats du même parquet. En
raison de l'indivisibilité de l'institution, ces magistrats peuvent, contrairement, aux juges, se
suppléer et se succéder dans la même cause avant la clôture des débats.
Le principe de l'indivisibilité n'entend toutefois pas faire fi de la répartition des
compétences (matérielle, personnelle et territoriale.
C. L'indépendance
L'indépendance du MP se manifeste tant à l'égard des cours et tribunaux que des
justiciables mais .dans une mesure sensiblement moindre, à l'égard du gouvernement. Les
juridictions répressives n'ont pas le pouvoir d'adresser des injonctions au ministère public, ni
de censurer son action.
10
HAYOIT & de TERMICOURT .« Propos sur le Ministère public » in. Revue de droit et de criminologie, 1936, p.972
D . L'irresponsabilité et l’irécusabilité du MP
Le magistrat du parquet ne peut être condamné aux frais de justice ni au paiement
des dommages-intérêts qu'il a initié même si l'inculpé est acquitté ou si le dossier est classé
sans suite.
Toutefois, une procédure particulière dénommée la prise à partie permet quand
même de traduire en justice l'OMP qui a commis un déni de justice ou un dol dans
l'instruction judiciaire.
L'irresponsabilité du MP est concevable uniquement pour les actes judiciaires
posés par lui en conformité de la loi.
Le magistrat du MP qui est partie principale au procès pénal ne peut pas faire
l’objet d'une récusation car on ne récuse pas un adversaire.
§.3. Les Particuliers
C'est l’art. 6 du CPP qui confère aux particuliers c'est- à -dire à toute personne
sans distinction le pouvoir de rechercher les infractions en disposant qu'en cas d'infraction
flagrante ou réputée telle et passible d'une peine de servitude pénale de trois ans au moins,
toute personne peut en l'absence de l'autorité judiciaire chargée de poursuivre et de tout
officier de police judiciaire saisir l'auteur présumé de l'infraction et le conduire
immédiatement devant celle de ces autorités qui est plus proche.
Il convient de noter que le particulier n'a pas l'obligation de se conformer aux
prescrits de l'art. précité mais plutôt une faculté consacré par le terme « peut » qui lui donne la
latitude de se conformer ou non à cette disposition légale. Toutefois, il s'avère difficile
d'apprécier la nature flagrante ou réputée délie d'une infraction par un particulier qui, pour la
plupart est un profane qui ignore également les peines applicables à chaque infraction.
En cas d'erreur dans, l'appréciation, le particulier sera poursuivi pour arrestation et
détention arbitraire. II ne peut être condamné que s'il est établi qu'il a agi sciemment avec
mauvaise foi.
§.4. L'agent de l'ordre
Bien que concerné également par le prescrit de l'art. 6 du CPP qui s'applique à
toute personne, il appert toutefois que l'agent de l'ordre (policier) a lui une obligation
permanente de prévenir la commission des infractions et de rechercher ceux qui troublent
l'ordre public et de les acheminer auprès de ses supérieurs hiérarchiques. C'est le cas du
policier affecté à régulation de la circulation routière, à la surveillance et au maintien de
l'ordre dans certains lieux publics ( stades, foires, manifestation publique... )
judiciaire près les juridictions de droit commun s'applique à n'importe quel stade de
l'instruction et quelle que soit l'infraction commise. L'OPJ requis pour accomplir un devoir
d'enquête tel que prescrit par l’OMP est tenu de faire rapport de l'exécution de ce devoir au
magistrat qui l'aura requis dans les délais impartis par ce dernier. Cependant, à défaut de
délais préalablement fixé, les PV doivent parvenir au magistrat instructeur dans les 15 jours
qui suivent la réquisition.
Il est reconnu à l’OMP le pouvoir décerner un mandat de comparution contre !e
auteurs présumés des infractions ( art. 15 al 1 CPP). L'OMP peut en cas de non comparution
de l'inculpé ( auteur présumé ou complice) décerner contre lui un mandat d'amener. Le
mandat d'amener est valable pour 3 mois et ce délai est renouvelable.
Il convient de noter cependant qu'indépendamment de tout mandat de
comparution antérieur, l’OMP peut également décerner un mandat d'amener à condition que :
- d'une part, l'auteur présumé (l'inculpé) ne soit pas présent ;
- d'autre part, lorsqu'il existe contre lui des indices graves de culpabilité et que l'infraction
soit punissable de deux mois de servitude pénale au moins.
D'une manière très exceptionnelle, il est reconnu également à l’OPJ le pouvoir de
décerner un mandat d'amener en cas d'infraction flagrante passible de 6 mois au moins de S P
(.art 115 de l’ordonnance n° 78- 289 du 03 juillet 1978).
En vue de respecter les droits reconnus aux présumés coupables, il est fait
obligation à l'OMP d'interroger la personne faisant l'objet d'un mandat d'amener au plus tard
le lendemain de son arrivée au lieu où se trouve le magistrat qui a décerné ce mandat.
L'OMP ou l'OPJ qui reçoit une plainte ou une dénonciation ou qui constate une
infraction à charge d'un magistrat, d'un cadre de commandement de l'administration publique
ou judiciaire, d'un commissaire de district ( ou maire), d'un administrateur du territoire ( ou
bourgmestre) ,d’un chef de collectivité ou d'une personne qui les remplace ne peut, sauf cas
d'infraction flagrante, poursuivre qu'après en avoir préalablement informé l'autorité
hiérarchique dont dépend le prévenu ( art. 10).
La poursuite judiciaire contre les personnes précitées est conditionnée par la
décision au hoc du procureur général près la cour d'appel.
Les pouvoirs exorbitants reconnus à l'OMP sont soumis à un double contrôle :
- A .Le contrôle hiérarchique ;
- B. Le contrôle juridictionnel ;
Nous dirons brièvement que le contrôle hiérarchique consiste dans la censure et
les ordres que le magistrat instructeur reçoit de la part de ses chefs hiérarchiques dans le
déroulement de l'instruction des dossiers judiciaires. Toutes les décisions que l'OMP peut
prendre dans ce cadre doivent avant d'être exécutées recevoir l'aval de son supérieur
hiérarchique (procureur de la république, ou procureur général le cas échéant).
Quant au contrôle juridictionnel, il s'exerce particulièrement en manière de
détention préventive.
En effet, l'OMP est tenu de soumettre sa décision de mettre en détention
préventive un inculpé à la censure du président du tribunal de paix siégeant dans l'audience en
chambre du conseil.
II en est de même en cas d'une perquisition devant intervenir en dehors du délai
légal prévu à cet effet par la loi à savoir de 5 heures du matin à 21 heures.
- L’instruction pré juridictionnelle revêt en droit congolais 2 caractères : le
caractère secret et le caractère inquisitorial.
- Les caractères secret et inquisitorial visent à garantir l'efficacité et la célérité
dans l'instruction pré juridictionnelle.
I. Avantages
La célérité et la possibilité du contrôle hiérarchique des décisions constituent ses
avantages. La célérité apparaît dans le fait que le parquet à qui revient le pouvoir de saisir,
une juridiction de jugement n'a pas confié au préalable l'examen du dossier à une juridiction
d'instruction (juge d’instruction) car cette juridiction est inexistante en RDC.
II. Inconvénients
II y a également deux inconvénients à savoir :
1 - l'inégalité des parties au procès pénal (le prévenu et le MP) ;
2 -le manque de possibilité pour la victime de l'infraction de se constituer partie civile.
L'inégalité des parties au procès pénal résulte du fait que l'OMP qui a instruit le
dossier ou encore le pouvoir de siéger en qualité de ministère public. Cependant, cet
inconvénient est atténué de principe étant donné que l'OMP agit en sa qualité de défenseur des
intérêts de la société, n'a pas à agir pour ses propres intérêts dans le cadre de l’instruction pré-
juridictionnelle.
Il n’y a pas pour la victime de l'infraction la possibilité de se constituer partie
CIVILE durant la phase pré juridictionnelle car le parquet en RDC n'est ni une juridiction.
d'instruction ni encore moins une juridiction de jugement. Toutefois, la victime de l'infraction.
peut d'ores et déjà postuler un montant à titre des DI devant l'OMP et confirmer par après sa
demande devant la juridiction de jugement après s'être constituée partie civile.
Section 3 : Répartition de pouvoir entre l'OMP et L'OPJ.
L'OMP est considéré comme un OPJ majeur dans la mesure où il peut exerce lui-
même toutes les attributions des OPJ hormis les attributions qui lui sont propres ( art 11).
La loi a prévu des pouvoirs communs à l'OMP et à l'OPJ. Cependant il existe des
pouvoirs du MP susceptibles de délégation et des pouvoirs du MP non susceptibles de
délégation.
Ces PV peuvent comporter les notes de l’OMP ou de l'OPJ. La note de l’OMP est
constituée des observations particulières émanant du magistrat instructeur. Quant à la note de
l'OPJ, on la retrouve à la fin du PV et comporte le résumé succinct des faits et le point de vue
de l'OPJ verbalisant.
3. Dresser les PV de saisie (art 3. CPP)
Les OPJ ou les OMP ont le pouvoir de saisir où qu'ils se trouvent des objets sur
lesquels pourrait porter la confiscation prévue par la loi et de tous autres qui pourraient servir
à la conviction ou à décharge. .
Une procédure spéciale prévoit qu'avant de procéder à la saisie, l'objet sera
présenté au détenteur s'il est présent afin qu'il puisse le reconnaître et y apposer une paraphe.
Un PV de saisie d'objet décrit les objets saisis et doit être signé par détenteur,
Les objets saisis peuvent être mis sous scellé en vue de prévenir leur substitution
ou leur altération. Le scellé est un ruban ou bande de papier fixé par un cachet de cire revêtu
du sceau.
Les objets saisis doivent être répertoriés dans un registre spécial dénommé registre
des objets saisis ROS en sigle.
Lorsque la conservation des objets saisis est très coûteuse ou s'avère dangereux
pour la santé, l’OPJ ou l’OMP après s'être référé à un expert aura à décider sur leur vente ou
leur destruction. L'argent obtenu à l'issue de la vente sera consigné dans la caisse du parquet.
§2. Les pouvoirs du MP susceptibles de délégation
Ce sont les pouvoirs que l'OPJ peut exercer uniquement dans les 2 cas suivants :
1. Soit en cas de flagrance ;
2. Soit en cas de délégation expresse et écrite de l'OMP.
Il s'agit plus précisément des pouvoirs suivants :
A. Le pouvoir d'enquête
Ce pouvoir permet à l'OMP de mener les investigations utiles et d'interpeller les
personnes dont l'audition par lui s'avère nécessaire. C'est par le biais des mandats de
comparution et d'amener que l'OMP peut interpeller les personnes sur qui pèsent certaines
preuves de culpabilité.
Les 2 mandats précités sont prévus à l'art 15 du CPP.
C'est en cas de flagrance que l'OPJ peut à son niveau décerner ces 2 mandats, Ce
pouvoir d'enquête confère à l'OPJ et à l'OMP l'obligation de citer un témoin à comparaître
devant eux pour l’éclairer sur l'affaire en instruction ( art 16 CPP).
Toute personne interpellée à comparaître mais qui refuse de s'exécuter peut y être
contraint par un mandat d'amener. Il en est de même du témoin récalcitrant qui refuse soit de
comparaître, ou de prêter serment ou de déposer sans raison valable peut être condamné par
l'OMP à une peine d'un mois de SPP au maximum et une amende dont le maximum est de
1000 FC ou à une de ces peines seulement ( art 19 CPP).
Toutefois, comme il ne s'agit pas d'une sanction aux effets irréversibles, il est
prévu que le témoin condamné pour défaut de comparution qui sur une seconde citation ou
SUR mandat d'amener produira des excuses légitimes pourra être déchargé de la peine ( art.20
CPP)
La délégation expresse et écrite du pouvoir d'enquête judiciaire se fait par le biais
d'une réquisition d'information que l'OMP adresse à l'OPJ afin d'accomplir un ou plusieurs
acte d'instruction bien précis.
B. Les visites domiciliaires et les perquisitions '
II est reconnu à l'OPJ le pouvoir de s'introduire dans les maisons des particuliers
de gré ou de force pour y faire des constatations ou pour y rechercher certains objets précis
dans le cadre d'une enquête judiciaire (art. 22 CPP).
L'OPJ reçoit le .pouvoir de perquisitionner par le biais d'un mandat de perquisition
émanant de l'OMP. La perquisition doit s'effectuer de 5 heures du matin à 21 heures et pourra
s'étendre au delà qu'avec l'autorisation du président du TGI.
Toutefois, une visite commencée dans l'intervalle légale peut se prolonger au delà
du temps réglementaire lorsque les nécessités d'enquête l'exigent.
La visite domiciliaire devra s'effectuer en présence de l'occupant de la maison et
de la personne inculpée pour éviter toute suspicion susceptible d'entraver la bonne instruction
de l'affaire. Un PV ad hoc devra être dressé à l'issue de là perquisition
C. L'exploration corporelle ou la fouille
Ce pouvoir permet de chercher sur le corps de l'inculpé soit des traces (cicatrices)
soit des objets ou document constitutifs de l'infraction. Cette pratique est d'usage fréquent en
matière douanière et en droit minier.
Une ordonnance motivée du président de TGI est requise pour que l'OMP puisse
procéder à l'accomplissement de cette tâche sauf en cas de flagrance. L'exploration corporelle
se fait par un médecin, car elle suppose le déshabillement de la personne concernée.
Le consentement écrit de la personne concernée est requis. Pour un mineur, le
consentement des parents ou du tuteur et requis. L'exploration corporelle devra s'effectuer en
présence d'un médecin choisi par la personne devant faire l'objet de l'exploration ou d'un
parent, alliée ou toute personne majeure du même sexe choisie par le concerné.
D. La saisie des correspondances ( art 24 CPP)
La loi prévoit la saisie de télégrammes, lettres et objet de toute nature confiés au
service des postes et au service des télégraphes pour autant qu'ils apparaissent indispensable à
la manifestation de la vérité.
Une réquisition ad hoc devra être adressée au responsable des services précités par
l'OMP. Actuellement avec l'avènement de l'Internet et plus particulièrement du courrier
électronique l'OMP peut dans la mesure du possible mener des investigations utiles lorsqu'il
est en possession des données indispensables.
Qui en est-il des écoutes téléphoniques ?
En Droit congolais, la loi est muette à ce sujet. Selon RUBBENS cette pratique est
prohibée car non prévue par la loi et par voie de conséquence les preuves émanant de cette
voie peuvent être considérées comme déloyales. Le même auteur .affirme que le problème
d'emploi des techniques scientifiques de la révélation de la vérité reste discuté. L'on peut
affirmer que le rejet à priori de ces moyens techniques ne peut se justifier, car le dosage
d'alcool dans le sang. La détermination du groupe sanguin, l'enregistrement d'un discours
public, sont des procédés valables des preuves objectives à condition d'en faire, un usage
loyal.(A. Rubbens, op. cit. p.173).
En droit français, une loi du 10 juillet 1991 a réglementé les écoutes
téléphoniques, désormais prévues aux articles 100 à 100-7 du code de procédure pénale. Les
conditions dans lesquelles une écoute téléphonique peut être ordonnée sont :
- Toute écoute téléphonique doit être prise au cours d'une instruction et par le
seul juge d'instruction ;
- L'écoute n'est possible qu'en matière criminelle ou correctionnelle et si la
peine encourue est égale ou supérieur à deux ans d'emprisonnement ;
- Les nécessités de l’information doivent exiger l'écoute téléphonique.
Un PV de l'interception doit ensuite être dressé par le juge d'instruction ou bien par l'OPJ
commis par lui.
E. La réquisition à expert( art 48 CPP)
L'OMP peut requérir un ou plusieurs experts lorsque certaines questions découlant
l'instruction préparatoire relèvent de certains domaines scientifiques ou technique que l’OMP
ne maîtrise pas.
Lorsque le magistrat instructeur a pris l'une des décisions sus indiquées, il doit
s'en référer à son chef hiérarchique ( PR, PG, PGR) en lui adressant soit son projet de
réquisitoire, une note de classement sans suite ou une note de classement par AT. Le chef
hiérarchique du magistrat instructeur peut entériner ou refuser la décision qu'on lui soumet.
Dans ce dernier cas, il aura à donner des instructions précises consistant dans les devoirs
supplémentaires à accomplir ou des lacunes qu'il faut corriger dans le cadre de l'instruction
judiciaire.
Pour clore, il importe de préciser que la décision de l'OMP consistant dans la
saisine de la juridiction de jugement et surtout dans le classement sans suite n’a pas une
portée juridictionnelle mais plutôt administrative dans la mesure où elle peut faire l’objet
d’une modification lorsque les circonstances l’exigent et aussi longtemps qu’il n’y a pas
prescription de l’action publique.
§6. Les mesures restrictives de liberté pendant l'instruction préparatoire
L'OPJ ainsi que l'OMP doivent chacun en ce qui le concerne, veiller à ce que la
détention préventive ne soit pas la règle mais l'exception. Il n'y a donc pas au sens strict du
terme une obligation faite au magistrat instructeur de mettre une détention un inculpé en 28
c'est dans ce sens qu'il revient au magistrat instructeur, lorsque les faits reprochés au prévenu
sont sans gravité, de proposer le dossier au classement sans suite ou le plus souvent il invitera
le prévenu à payer une amende transactionnelle assortie s'il échait du paiement des Dl à la
victime.
Les OPJ et les OMP peuvent procéder à l'arrestation de toute personne
soupçonnée d'avoir commis une infraction punissable de 6 mois au moins de servitude pénale,
à la condition qu'il existe contre elle des indices sérieux de culpabilité.
Le pouvoir d'arrestation et de garder à vue est reconnue à l'OPJ et à l'OMP en cas
de toute infraction punissable de moins de 6 mois et de plus de 7 jours de SP lorsqu’il existe
des indices sérieux de culpabilité à charge de la personne concernée et une crainte quant à sa
fuite due à son identité inconnue ou douteuse.
L'audition du présumé coupable ou l'inculpé doit au préalable être effectuée avant
de procéder à son arrestation. L'information préalable du chef hiérarchique de l'inculpé im-
prévue par l'art. 10 du CPP ( cfr supra).
La garde à vue opérée par l’OPJ ne peut pas dépasser 48 heures. Tandis que
l'arrestation décidée par l'OMP par le biais d'un mandat d'arrêt provisoire ( MAP) ne peut pas
dépasser 5 jours. Le délai de validité du MAP peut être augmenté du temps nécessaire soit
pour effectuer un voyage, soit pour achever le devoir de l'instruction.
La main levée du MAP peut être ordonnée lorsque les raisons qui l’ont justifié
l'existence du MAP se sont estompées.
Section 4 : La procédure en matière d'infraction flagrante ou réputée flagrante
§1. Notion générale
Les 2 concepts d'infraction flagrante et d'infraction réputée flagrante sont définis
par l'art 2 de l'OL n° 78 - 001 du février 1978 relative à la répression des infractions
flagrantes. L'infraction flagrante est celle qui se commet actuellement ou vient de se
commettre (art 2 al 1). Quant à l'infraction réputé flagrante, c'est celle qu'on prend en compte
lorsqu'une personne est poursuivie par la clameur publique ou lorsqu'elle est trouvée porteuse
d'effets, d'armes, d'instruments ou papiers faisant présumer qu'elle est auteur ou complice
pourvu que ce soit dans un temps voisin de l'infraction ( art 2 al 2)
Notons qu'il existe une controverse jurisprudentielle sur les expressions « qui
vient de se commettre » et « temps voisin» utilisées par la loi.
Nous estimons que la notion du temps ou du moment de la commission d'une
infraction est une notion dont l'appréciation relève du juge de fond qui doit se référer au
critère de concomitance et de concordance au sujet de la survenance du faits infractionnels.
En cas de flagrance, la loi accroît les pouvoirs du OMP et des OPJ. Par
conséquent le MP peut sans avoir l'autorisation du président du TGI requérir un médecin en
vue de l'exploration corporelle et ordonner la perquisition domiciliaire en tout lieu et à toute
heure de jour ou de nuit.
L'OPJ peut ordonner la garde à vue de tout présumé coupable et exercer
valablement tous les pouvoirs de TOMP susceptibles de délégation sans l'accord préalable du
précité.
§.2. Procédure
La procédure accélérée en matière de flagrance vise à ^allier à la lenteur de la
justice qui déçoit toujours l'opinion générale dans la mesure où un temps plus ou moins long
s'écoule entre le moment de la commission de l'infraction et celui où intervient la sanction à
telle enseigne que le jugement qui prononce la condamnation pénale se passe dans
l'indifférence quasi totale de la population.
Il importe donc de sanctionner dans le meilleur délai les infractions flagrantes de
manière à établir chez les justiciables la confiance dans la justice ainsi que le sentiment de la
crainte du châtiment. Selon l'art 83 de l'ord n° 78 - 289 du 03 juillet 1978 précitée, on peut
assimiler à une infraction flagrante ou réputée et telle, toute infraction commise, même après
un certain temps dans une habitation dont le chef requiert l'OPJ de venir la constater.
II est prescrit qu'il n'est pas requis d'autorisation préalable de poursuite en cas
d'infraction intentionnelle flagrante ou réputée telle.
2. De l'audience
juridiction saisie de l'appel examine ces infractions toutes affaires cessantes. Le pourvoi en
cassation doit être introduit conformément à la procédure prévue par la loi organique relative
à la Cour de cassation.
§3 Les modifications au code de procédure pénale relatives aux violences sexuelles
2° Elle ne peut être prolongée plus de trois fois consécutives si la peine prévue est égale ou
supérieure à 6 mois SPP.
Quid au cas où ce délai est dépassé ?
Dépassé ce délai, la prolongation de la détention est autorisée par le juge
compétent statuant en audience publique.
§.2. Déroulement de l'audience de la chambre du conseil
Cette audience commence par l'identification de l'inculpé dont on acte la
comparution ensuite la parole est accordée au MP à qui incombe la charge de prouver le bien
fondé de sa requête consistant à obtenir l'autorisation de la mise en détention préventive de
l'inculpé ou la prolongation de celle- ci ( fuite à craindre, indice sérieux de culpabilité, raison
d'instruction...)
La parole est enfin de compte accordée à l'inculpé assisté ou non par un conseil
(avocat ou défenseur judiciaire) en vue de se défendre contre les allégations du MP au sujet de
sa mise en détention préventive. Après le tribunal prend la cause en délibéré et il est tenu de
se prononcer par voie d'ordonnance au plus tard le lendemain du jour de la comparution, (art
30 CPP). Le juge la fait porter au plus tôt à la connaissance de l'inculpé par écrit, avec accusé
de réception ou par la communication verbale actée par celui qui la fait.
§.3. De la mise en liberté provisoire
Elle consiste à faire bénéficier à un inculpé placé en état de détention la faveur de recouvrer
provisoirement la liberté.
Quels sont les organes habilités à accorder la liberté provisoire ?
Le détenu peut solliciter sa mise en liberté provisoire aux organes suivants :
En général, elle se fonde sur les considérations d'ordre humanitaire et social voire
même professionnel; On ne devra pas d'une manière intransigeante conditionner la mise en
liberté provisoire par les considérations d'ordre financier en dépit du fait que le paiement
d'une caution en est une exigence légale. II importe de spécifier les conditions de mise en
liberté provisoire.
1) La liberté provisoire ne peut être accordée que sur requête de l’inculpé et non pas
d'office c'est à dire à l'initiative personnelle du juge.
La requête est actée par le greffier ou déposée au greffe. Elle est accordée en dépit de
l'autorisation de la mise en détention préventive ou de sa prorogation par une
ordonnance fixant les conditions suivantes :
- Ne pas entraver l'instruction préparatoire ;
- Ne pas occasionner un scandale ;
- Verser une somme d'argent à titre de cautionnement.
Le juge peut en outre imposer à l'inculpé d'autres conditions facultatives telles que :
- Habiter la localité où l’OMP a son siège ;
- Ne pas s'écarter au delà d'un certain rayon de la localité sans l'autorisation du
magistrat instructeur ou son délégué ;
- Ne pas se rendre dans tels endroits déterminés ( port, aéroport, poste frontalière...) ;
- De se présenter périodiquement devant le magistrat instructeur ou devant un
fonctionnaire déterminé par lui ;
- De comparaître devant le magistrat instructeur ou devant le juge dès qu'il en sera
requis.
Sur requête du MP, le juge peut à tout moment modifier ces charges et les adapter à
des circonstances nouvelles. Il peut aussi retirer le bénéfice de la liberté provisoire si
des circonstances nouvelles et graves rendent cette mesure nécessaire.
Le juge peut aussi révoquer la mise en liberté provisoire en cas de violation de
l'une des conditions imposées par lui.
L'inculpé est maintenu en l'état où l'ordonnance du juge l'a placé pendant le délai
d'appel et en cas d'appel jusqu'à la décision et ce aussi longtemps que le délai de validité de
cette ordonnance n'est pas expiré.
8) Privation de liberté pendant la procédure d'appel( art 40 al 2 CPP)
La loi reconnaît au MP le pouvoir de priver la liberté à un inculpé pendant la
procédure d'appel dans le cas suivant :
1° Cas d'une ordonnance refusant d'autoriser la détention préventive
Lorsque l'infraction est celle que la loi punit d'un an de SP moins, l'OMP peut
ordonner que l'inculpé soit replacé sous les liens du mandat d'arrêt provisoire.
2° Cas d'une ordonnance refusant de proroger la détention
L'OMP peut ordonner que l'inculpé soit replacé sous les liens de l'ordonnance qui
l'autorisait. Toutefois il importe de souligner que dans l'un ou l'autre cas, l'inculpé ne sera
replacé sous les liens du mandat d'arrêt ou de l'ordonnance antérieure que pendant le délai
d'appel et jusqu'à la décision.
L'ordre du MP doit être motivé et une copie de sa décision doit être adressée
simultanément par lui à son chef hiérarchique, au juge d'appel et au gardien de la maison de
détention et le gardien est tenu de donner connaissance de la copie à l'inculpé. L'ordre du MP
ne vaut que pour 24 heures si le gardien ne reçoit pas entre-temps notification de l'appel.
9) Situation de l'inculpé en détention pendant la pré saisine
Précisons avant tout que la pré saisine c'est la période transitoire entre le moment
où le parquet est dessaisi du dossier et le moment où le tribunal va commencer à statuer.
Pendant cette période la chambre du conseil ne peut plus être saisie et il n'appartient plus en
tout cas au MP de se préoccuper de la régularité de la détention de l'inculpé, L'inculpé a
néanmoins la faculté de s'adresser par requête au président de la juridiction auprès de laquelle
le dossier émanant du parquet a été déposé et solliciter la main levée de sa détention ou
éventuellement sa mise en liberté provisoire. La juridiction saisie de cette requête devra
statuer en audience publique.
Section 7 Quelques cas de conflits de compétence ayant une incidence sur la procédure
pénale
Un conflit relatif à la compétence entre les juridictions a un impact sur la
procédure.
§1. La litispendance
II y a litispendance lorsque plusieurs juridictions d'un même ordre sont tous saisis
dans le cadre de leur compétence d'une même demande entre les mêmes parties.
En d'autres termes, il s'agit de deux ou plusieurs juridictions compétentes qui se
trouvent saisies à la fois des mêmes faits concernant les mêmes prévenus.
Solution
1 - La juridiction saisie au degré d'appel est préférée à la juridiction saisie au premier ressort
2 - la juridiction ayant rendue sur l'affaire une disposition autre qu'une disposition d'ordre
intérieur est préférée aux autres juridictions.
L'expression « disposition d'ordre intérieur» signifie des simples mesures de
procédure au sujet d'une remise d'audience ou un examen sur une récusation d'un juge.
Tandis que l'expression« une disposition autre» vise une phase assez avancée de la
procédure portant sur le jugement préparatoire ou avant dire droit.
3- La juridiction saisie la première est préférée aux autres juridictions.
§.2. La connexité
La connexité est envisagée en cas des liens étroits entre plusieurs infractions, soit
qu'il y ait entre l'une et l'autre une unité de temps, de lieu ou d'intention. Dans ce cas le
tribunal territorialement compétent pour connaître l'une des infractions est également
compétent pour connaître l'autre.
Solution
Elle se trouve à l'art. 102 de la loi organique relative aux juridictions de l'ordre
judiciaire) qui dispose que lorsque 2 tribunaux compétents se trouvent saisis des mêmes faits,
le tribunal du rang le moins élevé déclinera sa compétence.
En outre, lorsque qu'une personne est poursuivie simultanément du chef de
plusieurs infractions qui sont de la compétence de juridictions de nature ou de rang différents,
la juridiction ordinaire du rang le plus élevé, compétente en raison de l’une des infractions
l'est aussi pour connaître des autres (art.99 de la loi organique précitée).
Pour clore, l'art 104 al 2 de la loi organique relative aux juridictions de l'ordre
judiciaire dispose que lorsque plusieurs personnes sont poursuivies conjointement comme
coauteurs ou complices d'infractions connexes, le tribunal au point de vue territorial pour
juger l'une d'elles est compétent pour juger toutes les autres.
délivrer une quittance en bonne et du forme comme preuve de paiement de l'AT à la personne
qui s'en est acquittée.
C'est le greffier comptable du TGI qui est normalement habilité à percevoir les
AT et à délivrer les quittances de paiement. La victime de l'infraction ne peut pas saisir le
tribunal par voie de citation directe lorsque l’AT telle que proposée par l'OPJ a été approuvée
par l'OMP ou par le supérieur hiérarchique de ce dernier.
Aucun délai fixe n'est imposé par la loi pour s'acquitter de l'AT et des DI. Mais il
importe que l'auteur présumé ou l'inculpé fasse diligence car dans le cas contraire les
poursuites vont être exercées sans aucune sans désemparer par l'OMP pour éviter toute lenteur
dans l’instruction du dossier judiciaire.
Il n'est pas non plus exigé que l'inculpé ou l'auteur présumé passe aux aveux avant
de payer l'AT.
3) Les organes compétents à infliger l'AT
L'OPJ et l'OMP sont les seuls habilités à infliger le paiement de l'AT. Toutefois, il
y a certaines limitations :
- l'OPJ à compétence générale ne peut pas proposer des AT pour les infractions
commises par les privilégiés d'instruction dont l'enquête judiciaire est réservée au
procureur général près la Cour de cassation ou près la Cour d'appel ;
- L'OPJ à compétence restreinte ne peut intervenir que pour les infractions relèvent de
sa compétence matérielle et personnelle ;
- Le magistrat instructeur qui agirait dans ce cadre devra après avoir infligé le paiement
d'une amende transactionnelle saisir son chef hiérarchique pour solliciter son
approbation.
4) Effets juridiques résultant du paiement d'une AT
Le fait pour l'inculpé de payer l’AT n'implique pas de sa part un aveu de
culpabilité. Il pourrait même après avoir accepté de payer rétracter son accord et dans ce cas
les poursuites peuvent avoir lieu.
Toutefois, en cas de paiement effectif de l'AT, il se dégage les conséquences
suivantes :
- Le magistrat instructeur ou ses collègues de même grade ne peuvent pas disposer de
l’action publique sauf avis contraire de leur chef hiérarchique ;
- La citation directe ne sera recevable si les décisions ont été approuvées par le
supérieur hiérarchique car l'extinction de l'action publique aura été effective.
- L'inculpé ne peut plus récupérer la somme versée par lui à titre d'amende ou des DI,
ni les objets abandonnées à titre de confiscation sauf lorsque le MP a décidé de
poursuivre, il faut la restitution des sommes ainsi versées seulement.
- L'action publique s'éteint si le MP décide, de poursuivre et dans cette hypothèse, il y
aura révocation de l'amende transactionnelle et restitution de la somme payée à titre
d'amende.
5) Avantages et inconvénients du paiement de l'AT
A. Avantages
- Il y a trois grands avantages :
a. Le désencombrement des tribunaux
L'application de l'AT permet d'épargner au juge des charges encombrantes
résultant des dossiers peu important et de lui donner l'occasion de se concentrer sur les
dossiers sensibles et d'une certaine importance.
b. Eviter à l'inculpé les tracasseries des procès et le paiement des divers frais.
Les justiciables en bénéficient en étant épargné des déplacements, des pertes de
temps et du paiement des honoraires d’avocats et de divers frais de justice.
c. Diminuer les charges publiques
L'application de l'AT évite le surpeuplement des établissements pénitentiaires
dont les frais de fonctionnement et d'entretien pèsent lourdement sur le trésor public. Sur le
plan criminologique et de la prévention du crime, il évite le contact pernicieux et néfaste entre
les délinquants primaires et les grands récidivistes impénitents.
d .Inconvénients
II y en également 3 :
a.L'insécurité juridique pour l’inculpé
Le législateur n'a pas prévu expressément de quelle manière l'OMP doit entériner le paiement
de l'AT et l'empêcher ipso facto de reprendre les poursuites. A ce stade, l'inculpé reste
toujours dans l'ignorance de ce qui peut advenir même après qu'il se soit effectivement
acquitté de l'amende transactionnelle.
L'inculpé est à la merci de l'OPJ et de l'OMP qui peuvent lui exiger parfois plus
qu'il n'est prévu par la loi.
b. Situation compromettante pour l'OPJ verbalisant
L'OPJ peu scrupuleux peut profiter de cette situation pour se faire corrompre, ou
pour exiger plus que ce qui est dû à son profit personnel.
Il peut aussi se faire que l’OPJ dont les connaissances juridiques sont assez
lacunaires soit tenté d'infliger d'une manière inappropriée les AT. D'où la nécessité d'un
recyclage permanent des OPJ.
c. Situation paradoxale et indélicate du magistrat instructeur
Le magistrat instructeur peut paraître ridicule aux yeux de l'inculpé car après lui avoir proposé
le paiement de l'AT et après paiement effectif de ladite amende, ordre peut lui être fait par son
chef hiérarchique de poursuivre et de révoquer ipso facto l'AT.
Le magistrat instructeur donne l'impression de faire un marchandage de l'action publique alors
que celle-ci incarne les intérêts supérieurs de la société.
6) Proposition de lege ferenda (en vue d’une réforme eventuelle de la loi)
les pouvoirs de l'OPJ et de l'OMP devront être limités et bien spécifiés en matière
d'AT ;
Il faudra que l'inculpé soit bien informé de l'issue de la procédure en matière d'AT
pour éviter tout malentendu et préjugé résultant de l'ignorance ;
A l'instar du Droit belge et du Droit français, il faudra qu'il ne puise pas exister une
ambiguïté après paiement de l'A.T. en ce qui concerne le déclenchement éventuel des
poursuites par l'OMP.
A la fin de l'instruction du dossier, après avoir rassemblé les éléments de preuve à
charge, le MP saisit la juridiction de jugement compétente en transmettant le dossier
au premier président ou au président de la cour ou du tribunal compétent sur base de la
requête aux fins de fixation d'audience (RFFA). Une fois le dossier réceptionné, le
président de la juridiction va déterminer le jour et l'heure à laquelle le dossier sera
instruit en audience publique. Le greffier est tenu de citer le prévenu et de notifier la
date d'audience à la partie civile.
La requête aux fins de fixation (RFFA) contient les mentions suivantes :
Nom et grade du chef du parquet (Procureur de la République ou Procureur Général) :
Le numéro du dossier RMP avec initiale du magistrat instructeur ;
Identité complète du prévenu ;
Libellé de la prévention avec référence aux articles du code pénal qui ont été violés.
La Conséquence du dépôt du dossier
Le MP est dessaisi du dossier judiciaire et ne peut plus poser aucun autre acte
supplémentaire d'instruction. Les parties ont le droit accéder au dossier judiciaire en
instruction au parquet avec injonction au greffier de veiller à ce que les pièces du dossier ne
soient déplacées ou soustrait au risque de compromettre l'issue du procès.
Les parties ont le droit d'examiner toutes les pièces que le MP entend verser au
débat. Cette opération se déroule au greffe du tribunal avec interdiction faite aux parties de ne
pas déplacer les pièces du dossier.
2. Au maître ou au serviteur ;
3. En l'absence des personnes précitées au domicile, la signification de
la citation sera faite soit à un voisin du prévenu, au chef de la
circonscription ou de collectivité, au chef de quartier, de localité ou
au chef de rue. L'huissier signale tous les incidents survenus lors de la
signification.
- L'exploit est daté (cette date est le point de départ du délai)
- La personne à qui il a signifié est invitée de signer l'exploit, à défaut l'huissier
mentionne son refus ou son impossibilité de signer.
- La copie de l'exploit est remise à la personne concernée et l'original retourne chez le
greffier pour être versé au dossier.
3. Signification par missive ( art 60 CPP)
- Elle consiste à envoyer une copie de l'exploit sous plis fermé mais à découvert (il ne
sera pas fait usage d'une enveloppe) à l'adresse du cité.
4. Signification par édit et missive
Elle est utilisée lorsque la personne à citer se trouve à l'étranger où elle a une résidence
connue mais n'a ni domicile, ni résidence connue au Congo.
Elle consiste à afficher une copie de l'exploit à la porte principale du tribunal qui doit
être saisi et expédier immédiatement une copie par lettre recommandée à l'adresse du
prévenu à l'étranger sous plis fermé mais découvert.
Le délai de citation court à partir du jour de l'affichage.
5. Signification par édit et publication ( art 61 al 2 CPP)
Elle est d'usage dans le cas où la personne à citer n' a pas d'adresse connue ni au
Congo, ni à l'étranger. Dans ce cas, une copie de l'exploit est affichée à la porte
principale du tribunal qui doit connaître de l'affaire et un extrait est envoyé pour
publication au journal officiel ainsi que sur décision du juge à tel autre journal qu'il
déterminera.
Les modalités de signification prévues au point 2° à 5° créent une présomption. Selon
laquelle la personne citée a été averti de la procédure entamée à son endroit.
III. Les délais de citation( art 62 à 65 CPP)
La notion de délai joue un rôle très important en procédure tant pénale que civile
er c'est à juste titre qu'un certain nombre de principes ont été mis sur pied.
Ex : une citation à prévenu faite le 29 janvier verra le délai commencer à courir à partir 30
janvier.
2. Le jour de l'échéance ( dies ad quem) est compté dans le délai si celui - ci n'est pas
qualifié comme un délai franc. Par contre pour1 les délais franc le jour de départ et
celui d'arrivée ne seront comptés ( dies a quo non computatur in termine)
3. Lorsque le dernier jour prévu pour accomplir un acte est un jour férié légal, le délai est
prorogé jusqu'au plus prochain jour ouvrable.
4. Lorsque le délai légal expire un jour où le greffe est fermé, l'acte y est valablement
reçu le plus prochain jour de l'ouverture de ce greffe.
5. Le délai qui est fixé par mois ou par année se compte au jour le jour
6. Le délai qui est fixé par mois ou par année se compte de quantième à veille de
quantième selon le calendrier grégorien ( selon le Pape Grégoire VIII en 1582).
7. II existe des délais fixes et des délais susceptibles d'augmentation à raison de la
distance.
L'art 62 du CPP dispose que pour citer le prévenu ou la partie civilement
responsable, il faut respecter un délai franc de 8 jours entre la citation et la comparution outre
un jour par cent kilomètres de distance.
Pour la partie lésée et les témoins, il n’y a aucun délai particulier qui a été prévu à
leur endroit et ils peuvent dans tous les cas être citées à comparaître le jour même sans
préjudice du délai de distance.
B. Les différentes catégories de délais
1. Le délai franc
Pour ce délai, le jour initial et le jour final sont compris dans le délai mais ne sont pas
comptés. (dies a quo et dies ad quem non computatur in termine)
Ex : Un délai de 10 jours francs à partir du 10 décembre prend fin le 21 décembre
10 déc 11 20 21 déc
Pour le délai franc, la formalité peut être accomplie le lendemain du « dies ad quem » (le pont
d’arrivée)
2. Le délai non franc
Pour ce délai, le point de départ et le point d'arrivée sont compris et sont comptés dans
le délai- (dies a quo et dies ad quem computatur in termino )
Par conséquent, pour le délai non franc, la formalité doit être accomplie le jour même
de l'expiration du délai « dies ad quem».
10 déc 20 déc
Départ arrivée
3. Le délai fixe
C’est le délai qui n'est pas susceptible de modification à raison de la distance ou pour
autre cause.
4. Le délai non fixe
C'est celui que le législateur a prévu comme susceptible d'être augmenté ou diminué
dans les circonstances qu'il fixe.
5. Le délai préfix
Ce délai est celui accordé pour accomplir un acte à l'expiration duquel ou est
frappé d'une forclusion. Le délai préfix ne peut en principe être ni interrompu, ni suspendu
C . POINT DE DEPART DU DELAI fart 65 CPP)
Trois cas sont prévus :
- C'est la date indiquée par l'huissier dans l'exploit au moment où il opère la_
.signification
- Pour une signification effectuée par messager, le délai commence à courir le jour de la
réception (récépissé) ,
- En cas d'assignation à l'étranger ou à domicile inconnu, le délai court à partir du jour
de l'affichage de l'exploit à la porte principale du tribunal.
D .L'ABREVIATION DU DELAI( art 63 CPP)
II est reconnu au président de la juridiction saisie le pouvoir d'abréger le délai de
citation. C'est par une ordonnance motivée par la célérité du cas avec notification au prévenu
et le cas échéant à la partie civilement responsable.
Outre la célérité que doit présenter le cas, il est requis la peine prévue par la loi ne
doit pas dépasser 5 ans de SP ou ne doit consister qu'en une amende. L'abréviation du délai est
une décision qui n'est susceptible d'aucun recours car il s'agit d'un acte de juridiction
gracieuse (acte de simple administration).
Il est reconnu toutefois au prévenu ou à la partie civilement responsable le droit de
solliciter une remise en vue de préparer sa défense.
E . CAS D'IRREGULARITE DE LA CITATION
En cas d'irrégularité dans la citation ( non respect du délai ou de formalité
substantielle), le tribunal se déclarera non saisi et ordonnera une remise d'audience à une date
précise pour permettre la citation régulière du prévenu.
§2. La citation directe émanant de la partie lésée( art 54 )
La partie lésée victime de l'infraction peut saisir directement le tribunal répressif
en vue d'obtenir la condamnation du prévenu à la sanction prévue par la loi et à la réparation
du préjudice tant moral que matériel subi par elle. La citation directe doit comporter les
mentions suivantes :
Modalité
1. Les faits ne doivent pas être punissables d'une peine de servitude pénale dépassant
cinq ans ;
2 il faut une renonciation expresse du prévenu après que le juge l'ait avisé qu'il peut
réclamer la formalité de citation si la peine prévu par la loi est supérieure à cinq ans SPP ;
3 C'est la même chose quelle que soit la peine prévue par la loi si l'intéressé est détenu
ou si à l'audience, il est mis à sa charge une infraction non comprise dans la poursuite
originaire,
§.4. La sommation verbale(art 66 CPP)
La citation peut être remplacée par une simple sommation verbale faite à personne
d'avoir à comparaître devant le tribunal à tel lieu et à tel moment.
a)les personnes habilitées de faire la sommation verbale.
II s'agit de :
- L'OMP;
- Le greffier de la juridiction.
b)Les personnes susceptibles d'être sommée.
Il s'agit de la partie lésée ;
- les témoins ;
- le prévenu ;
- la partie civilement responsable.
c. Validité de la sommation
- Les faits soumis à la juridiction doivent être punissables d'une peine ne dépassant pas
5 ans de SPP ou d'une simple amende,
d. Formalité à remplir
- La personne qui effectue la sommation doit dresser le PV de sommation. En cas de
sommation à prévenu, on doit en plus lui faire connaître la nature, la date et le lieu des
faits dont il est appelé à répondre.
11
RENAULT BRAHINSKY ,Procédure Pénale , Gualino éditeur Bonchamp, Paris, 1999, p.59
§.4. De la portée des adages « Electa una via non datur recursus,ad alteram », « l'autorité sur
le civil de la chose jugée au criminel », « le criminel tient le civil en état ».
Le premier adage signifie : une voie ayant été choisie, on ne peut en adopter une
autre. C'est un adage qui vise à parer à des chantages éventuels en interdisant à la victime
d'une infraction ayant exercé son action en réparation devant la juridiction civile compétente
de se raviser par la suite afin de la porter devant la juridiction répressive.
La partie civile qui a été déboutée de son action devant une juridiction ne peut
l'introduire devant une autre.
L'adage ne s'applique pas si la partie civile qui s'est constituée devant le tribunal
répressif se désiste par la suite. L'action peut être réintroduite dans ce cas devant la juridiction
civile.
Quelles sont les atténuations de l'adage « Electa una via..». . ,:
Cet adage connaît les restrictions suivantes :
1. La victime qui avait choisi d'exercer son action civile devant le tribunal civil peut
revenir sur ce choix lorsque la juridiction est étrangère ou incompétente.
2. La victime peut porter son action devant le tribunal répressif alors qu'elle avait choisi
au départ la voie civile lorsque l'action diffère par sa cause ou son objet.
3. La victime peut opter finalement pour la voie pénale alors qu'elle avait choisi la voie
civile lorsqu'elle ne savait pas que le fait dommageable constituait une infraction.
4. La victime peut exercer son action devant le tribunal répressif alors même qu'elle
avait choisi la voie civile lorsque la juridiction pénale a été saisie par le ministère
public avant qu'un jugement sur le fond n'ait été rendu par la juridiction civile.
2.« Le criminel tient le civil en état »
Cet adage dispose que lorsque le juge civil est saisi de l'action en réparation du
dommage résultant d'une infraction, il doit surseoir à statuer jusqu'à ce que le juge pénal se
soit lui-même définitivement prononcé sur l'action publique. La surséance s’impose pour une
bonne administration de la justice dès lors que l’action publique est mise en mouvement par le
ministère public et qu’elle a une incidence sur l’action civile qui est exercée devant le juge
civil.
En droit français, cet adage, est repris à l'art. 4 al. 2 du code de procédure pénale
prévoit qu'il est sursis au jugement de l'action civile exercée devant la juridiction civile tant
qu'il n'a été statué définitivement sur l'action publique lorsque celle- ci a été mise en
mouvement : « Le criminel tient le civil en état ».
Pour que le tribunal soit ainsi contraint de surseoir à statuer eu attendant que
tribunal répressif ait rendu le sien, il faut d'une part que l'action publique ait été mise en
mouvement et d'autre part qu'il y ait une identité de fait entre les deux actions12
Le tribunal civil peut rendre sa décision dès lorsque le tribunal répressif a statué
sur l'action publique. Ont également été considérées comme des décisions définitives
l’ordonnance de non lieu, le jugement par défaut ou l'arrêt de contumace.
3. L'autorité sur le civil de la chose jugée au criminel
Cet adage signifie que le tribunal civil se trouve en partie lié par la décision de la
juridiction répressive. En effet, il n'est pas permis au juge civil de méconnaître ce qui a été
nécessairement et certainement décidée par le juge criminel sur l'existence du fait incriminé
qui forme la base commune de l'action pénale et de l'action civile, sur sa qualification et sur la
culpabilité de celui à qui il est imputé.
S.5. Les particularités de l'exercice de l'action civile
Il est de principe que la victime d'une infraction peut prendre d'initiative des
poursuites en faisant une citation directe. Elle peut aussi intervenir dans le procès pendant en
se constituant partie civile.
1 La citation directe
Nous parlerons des conditions de recevabilité de la citation directe
1. Il ne doit pas s'agir d'une infraction commise à l'étranger et dont l'auteur présumé se
trouve au Congo ( art 3 CPL1) ;
2. Il ne doit pas s'agir d'une personne jouissant du privilège de juridiction ;
3. La partie citante doit consigner les frais sous peine d'irrecevabilité de sa citation.
4. La juridiction répressive doit être saisie de l'action publique qui détermine sa
compétence principale.
Dans ce dernier cas, il conviendrait de signaler que la saisine de la juridiction
répressive est définie par les faits repris à la citation et non sur la qualification pénale ou la
peine requise par l'OMP, ni encore moins par la demande de réparation du préjudice subi.
Quels sont les avantages et les inconvénients de la citation directe
a. Avantages :Faire échec dans la mesure du possible aux manœuvres dilatoires éventuelles
du MP voire même à certains manquement préjudiciables imputable à l’OMP au cours de
l'instruction.
12
RENAULT BRAHINSKY , opcit.p.71
Toutefois, en cas d'appel du MP, la partie lésée n'ayant pas bénéficié des effets de
l'art 108 peut en cas d'appel du MP recouvrer ce bénéfice au cas où la juridiction d'appel fait
application de l'article précité.
détention inopportune mais uniquement lorsque l'arrestation ou la détention n’a pas été faite
en vertu de la loi et dans la forme qu'elle prescrit.
Toute audience commence par l'appel des causes (affaires) selon l'extrait de rôle
en spécifiant les affaires qui sont en introduction et celle qui sont en continuation après remise
de la date d'audience.
Selon la pratique, la lecture de l'extrait de rôle est faite par le greffier et le juge qui
préside l'audience s'adresse aux avocats et défenseurs judiciaires pour leur demander de faire
appeler les .causes dans lesquelles ils sont intéressés selon l’ordre de préséance. Le magistrat
qui préside l'audience devra également vérifier si la juridiction est régulièrement saisie
en cas de comparution des parties au procès.
§.2. La comparution du prévenu ( art. 72 CPP)
Le prévenu peut comparaître en personne et dans ce cas le juge procède à la
vérification de son identité après avoir examiné au préalable la régularité de sa saisine. La non
comparution non justifiée du prévenu alors qu'il a été régulièrement cité ne peut pas entraver.
la tenue de l'audience et de surcroît, il sera jugé par défaut.
§.3 L'assistance et la représentation du prévenu
L'art 15 al 2 de l'acte constitutionnel de la transition dispose à ce sujet que toute
personne a le droit de se défendre seul ou de se faire assister par un défendeur de son choix.
Le législateur a prévu également la possibilité de la représentation du prévenu sous certaines
restrictions. En effet, l'art. 71 al 2 du CPP dispose que le prévenu peut être représenté à
l'audience par un avocat porteur d'une procuration spéciale ou par un fondé de pouvoir spécial
agréé par le juge à condition qu'il s'agisse des infractions à l'égard desquelles la loi prévoit
une peine de SP inférieur ou égale à 2 ans.
Toutefois, il est prévu à l'art. 71 al 2 CPP la comparution par mandataire. En
outre, le tribunal peut toujours ordonner la comparution personnelle du prévenu à l'endroit et
au moment qu’il détermine.
poursuite (sauf pour flagrant délit) exercée contre un membre du parlement. C'est aussi le
cas de la poursuite en RDC d'une infraction qui a été commise à l'étranger ( art. 3 CPL1).
c. Lorsque la prévention ou l'inculpation ne sont pas libellé de façon compréhensible (
Exception obscuri libelli : on suppose que la partie citée n' a pas compris de quels faits elle a
à répondre. Cependant, une simple erreur dans le libellé ne justifie pas le déclinatoire).
d. Lorsqu'il y a lieu à renvoi pour connexité ou litispendance.
N.B : la partie civile qui n'a pas versé les frais de constitution de partie civile verra la
juridiction se déclarer non saisi à son endroit.
§2. Les exceptions dilatoires
Elles portent sur tout fait, situation ou acte juridique susceptible d'empêcher
momentanément le tribunal de suivre la procédure. Dès que le fait aura cessé d'exister ou que
la situation juridique aura trouvé solution, l'instance peut être reprise devant la même
juridiction.
C'est le cas de la démence (folie) d'un prévenu survenu depuis la commission des
faits. Dans ce cas, l'instance est suspendue jusqu'à ce que le prévenu retrouve sa lucidité et ce
avant la prescription des faits infractionnels.
C'est aussi le cas de l'immunité parlementaire qui fait suspendre l'instance à la
requête du parlement.
C'est enfin le cas :
- Des questions préjudicielles susceptibles d'interrompre l'instance pénale qui reprend
dès que la juridiction (civile ou administrative) saisie a rendu un jugement ;
Ex :Une contestation sur l'état civil d'une personne poursuivi pour adultère (juridiction
civile) ;
- Une contestation au sujet de la validité d'un acte administratif (juridiction
administrative) ;
- L’exception d’inconstitutionnalité soulevée devant une juridiction oblige celle-ci de
surseoir à statuer et de déférer l’affaire à la Cour constitutionnelle pour examen ;
- l'absence de mise en demeure préalable aux poursuites pour abandon de famille est
suspensive de l'instance ;
- La demande de récusation des juges suspend l'instance tandis que l'appel de la
décision rejetant la récusation n'oblige pas le tribunal à surseoir aux poursuites.
- L'appel formé contre, un jugement interlocutoire suspend la procédure car la
juridiction supérieure saisie a le pouvoir d'évocation ;
13
A. RUBBENS,op.cit., p.78
Quand bien même, en droit pénal, la liberté soit en principe totale, ce qui peut
emporter la conviction relève de trois catégories de procédés : les constatations, les
écrits et les déclarations. Le code de procédure pénale a réglementé un certain nombre
de ces actes. Le système de l’intime conviction subit pourtant plusieurs exceptions. La
plus importante résulte de la force probante qui est attachée par la loi aux procès-
verbaux dressés par les OPJ. En principe, les procès-verbaux constatant les délits ne
valent qu’à titre de simple renseignements (art. 430 CPP). Quelquefois, en vertu d’une
disposition spéciale de la loi, les procès-verbaux font loi jusqu’à preuve contraire.
Celle-ci ne peut être rapportée que par écrit ou par témoins. Plus exceptionnellement,
la loi leur confère une force probante jusqu’à l’inscription de faux. Toutefois les
magistrats conservent la possibilité, dans le premier cas tout au moins, d’ordonner une
expertise ; d’autre part, les procès-verbaux ne constituent pas toujours, l’unique moyen
d’établir la preuve des infractions notamment des contraventions au code de la route.
En outre, la valeur probante n’est attachée qu’aux constatations de l’agent, et non aux
appréciations que celui-ci a pu faire en conséquence des constatations opérées.14
En France, la loi du 21 janvier 1995 d’orientation sur la sécurité a, d’ailleurs, légalisé
l’enregistrement visuel de vidéo surveillance sur la voie publique, soit à des fins de
police administrative, soit à des fins de constatations de certaines infractions, sous
certaines conditions.15 Le recours à des tables d’écoute ou à des interceptions
téléphoniques, admis quand il était décidé par le juge d’instruction pour de infractions
déterminées dont le juge est saisi, avait été contesté par certains auteurs.
La Cour de cassation avait réaffirmé la légalité de cette pratique, mais à la suite de la
condamnation de la France par la Cour européenne, le 24 avril 1990, le législateur a
réglementé cette méthode d’investigation par la loi du 10 juillet 1991. Pour l’écoute de
la ligne d’un député, d’un sénateur ou d’un avocat, le juge doit préalablement informer
le président de l’assemblée à laquelle appartient l’intéressé, ou le bâtonnier (art. 100-7
CPP). Il en est de même pour l’écoute d’un magistrat, le premier président ou le
procureur général devant être informés (art. 100-7 al. 3 CPP, loi du 9 mars 2004,
art.5).16
14
Bernard BOULOC, Procédure pénale, Dalloz, Paris, 2012, p.133
14
Idem, op. cit., p. 127
15
idem,op.cit, p.109
16
Idem, op. cit., p. 128
17
A RUBBENS, .Le Droit judiciaire congolais.Tome II,.Ed Larcier, Bruxelles, 1965, p. 101
2. Passer à l'offensive et relever ( à la lumière de l'instruction les faits prouvés qui sont
incompatibles avec l'exception des faits que l'accusation veut faire retenir à titre
présomption ou pour établir l'existence des circonstances ( objective ou subjective)
susceptible d’établir la culpabilité du prévenu.
3. tirer de l'instruction la preuve des faits excluant l'infraction ou atténuant la faute. C'est
dans ce cadre qu'il peut éventuellement reconnaître sa culpabilité et solliciter la
clémence du tribunal par le bénéfice des larges circonstances atténuantes ( bon père de
famille nombreuse, absence d'antécédent judiciaire, mentalité fruste,..)
En plus dans ses moyens de défense contre la partie civile, le prévenu pourra
contester respectivement: l'existence d'une infraction, l'existence ou l'importance du préjudice
allégué» le lien de cause à effet entre les faits de la prévention et le préjudice allégué ou
invoquer la faute (infractionnelle ou non de la victime ou d'un tiers en vue de découler au
partage de responsabilité.
§.4. La défense de la partie civilement responsable
Dans ses moyens de défense, la partie civilement responsable peut :
- Contester l'existence et ou la hauteur du préjudice ;
- Contester le lien de causalité entre le préjudice invoqué et les faits dont le tribunal
répressif est saisi ;
- Invoquer la faute de la victime ou d'un tiers et le partage de la responsabilité ;
- Contester l'existence d'un lien juridique entre elle- même et le prévenu justifiant sa
mise hors cause comme responsable civilement des conséquences de l'infraction
commise par le prévenu.
§.5. La clôture des débats
Le juge peut toujours donner la parole aux fins de réplique à toutes les parties qui
auraient un légitime intérêt à parler.
Toutefois, le juge doit, avant de clôturer le débat, donner la parole en dernier lieu
au prévenu personnellement. Cette formalité s'accomplit par l'interpellation « Avez- vous
encore quelque chose à ajouter aux plaidoiries de votre défenseurs et des autres parties ?)
C'est alors que la clôture des débats peut-être prononcée et à partir de ce moment
aucune communication nouvelle ne peut être faite au juge.
Selon les usages, il est admis que des réquisitions et des conclusions écrites ou
note de plaidoiries puisse être déposées immédiatement après la clôture des débats ou à défaut
endéans 48 heures à partir de la clôture des débats.
Lorsque les débats sont clos, l'affaire est prise en délibéré ou vue du prononcé du jugement ou
de l’arrêt qui devra intervenir dans les dix jours.
Toutefois, une exception est prévue par ce délai de prononcé dans la mesure où le chef de la
juridiction peut, à la demande de la chambre saisie, et si les éléments de la cause le justifient
ou en cas de force majeure dûment prouvée proroger ce délai de cinq jours en matière
répressive par une ordonnance motivée, laquelle est aussitôt signifiée aux parties (art. 43
LOJOJ).
§.6. La réouverture des débats
En principe, l'art 80 CPP ne fait pas obstacle à ce que le juge ordonne la
réouverture des débats après en avoir annoncé la clôture. L'intérêt d'une bonne justice doit
l'emporter sur l'application littérale d'un texte légal dont les travaux préparatoires ont
d'ailleurs indiqué la portée limitée.
En effet, il advient qu'au cours du délibéré les juges se rendent compte qu'ils ne
sont pas éclairés à suffisance sur un élément constitutif de l'infraction ou sur les circonstances
de sa commission voire même sur les prétentions de la partie civile. Ils peuvent dans ce cas
ordonner une réouverture des débats et reprendre d'office l'instruction.
Il arrive aussi que les parties (MP, partie civile ou prévenu) obtiennent des
renseignements pendant le délibéré, elles peuvent dans ce cas demander par voie de requête
adressée au président de la juridiction une réouverture des débats.
La réouverture des débats peut être ordonnée d'office par le tribunal et ce dans
l'intérêt d'une bonne administration de la justice lorsqu'il constate que la teneur des notes de
plaidoiries et autres conclusions déposées par les parties contiennent des éléments nouveaux
non soumis au débat contradictoire. Toutefois, il importe de noter les éléments nouveaux non
soumis au débats contradictoires doivent être rejetés par le juge.
Section 1 : La délibération
51. Notion et objet
Délibérer, c'est réfléchir à plusieurs, c'est confronter des opinions pour aboutir à
une décision commune. La délibération est donc essentiellement une activité collégiale. Par
extension, on parle du délibéré d'un juge unique ( juge du Tribunal de paix ou du Tribunal
pour enfant statuant au premier degré en matière de Droit privé) et dans ce cas, il s'agit d’une
appréciation critique des prétentions et moyens des parties au procès avant d’aboutir à la
décision qui statue sur :
1. L'opinion fixant la vérité légale quant aux faits ;
2. La décision, conséquence de droit.
Le délibéré doit porter sur chacune des prétentions de droit soumises à la
juridiction, ainsi que sur chaque décision (condamnation, acquittement, allocation des DI....)
que la juridiction est appelée à prendre pour restaurer le droit. Répondre à ces prétentions,
prendre ces décisions requiert parfois la solution préalable d'autres questions.
La loi n'a imposé aucun ordre dans l'examen des problèmes soumis à la
délibération des juges mais la pratique guidée par les exigences de la logique, s'accommode
généralement du schéma suivant :
- la solution des exceptions et incidents liminaires ;
- la vérification de la saisine ;
- la compétence et la recevabilité ;
- les questions préliminaires ;
- les questions préalables ou préjudicielles ;
- l'examen de la vérité légale concernant les faits de la qualification de faits ;
- la culpabilité du prévenu, la fixation, des justes peines légales ;
- le cumul des peines, la restauration de l’ordre légal par des moyens autres que les
peines ;
- la réparation des atteintes aux droits privés ;
- la destination des objets saisis ;
- la destination du cautionnement ;
- L’imputation des frais ;
- la mesure de contrainte par corps.
doit en faire la critique suivant les règles d'une saine logique et ne retenir que les faits dont il
est certain.
S'il subsiste un doute sérieux, il doit considérer les faits pour non établis, même
s'ils lui paraissent «probables». La certitude du juge n'est pas une certitude métaphysique, ni
mathématique, ni même scientifique, c'est la certitude de l'homme honnête et prudent, à
laquelle aucune variante possible ou plausible ne peut être raisonnablement opposée.18
Nous estimons à l'instar de RUBBENS que quelle que soit la prudence des juges,
la subjectivité n'est jamais totalement éliminée, c'est pourquoi la collégialité des juges et la
possibilité des recours constituent des garanties irremplaçable d'une bonne justice19
§.5. La qualification des faits
Le tribunal est saisi des faits repris à la citation. Il ne statuera sur ces faits que
dans la mesure où ils lui paraissent établis. Ce n'est donc qu'après avoir formé son intime
conviction sur les faits de la citation qui sont prouvés qu'il pourra adopter ou modifier la
qualification proposée par la partie poursuivante. En aucun cas, il ne pourra connaître des faits
étrangers à là prévention reprise dans la citation ou dans la sommation sauf si le prévenu a
accepté d'en répondre sur comparution volontaire même s'ils sont établis de la façon la plus
indubitable. Le tribunal agira en toute indépendance mais dans la légalité en matière de
qualification des faits infractionnels car, il n'est pas obligé de retenir la qualification faite
précédemment par l’OMP.20
§.6. Procédure de récusation .
Dans ce paragraphe nous allons faire remarquer qu'avant la clôture des débats, une
partie au procès qui estime qu'un juge n'offre plus de garantie d'impartialité, il peut faire
l'objet d'une récusation à moins que ce dernier ne prenne lui- même l'initiative de se retirer en
se déportant.
Quelles ont les causes susceptibles d'entraîner la récusation d'un juge ? Il y a 8
causes qui sont prévues à cet effet par l’art.49 de la LOJOJ.
Il s'agit de causes suivantes :
1. Si le juge ou son conjoint a un intérêt personnel quelconque dans l'affaire ;
2. Si le juge ou son conjoint est parent ou allié soit en ligne directe, soit en ligne
collatérale jusqu'au troisième degré inclusivement de l'une des parties, de son avocat
ou de son mandataire ;
18
BAYONA BAMEYA , Syllabus de procédure pénale, 2ème graduat Droit /UNIKIN, 1988,p. 78
19
BAYONA BAMEYA, Syllabus de procédure pénale, 2ème graduat Droit / UNIKIN, 1988, p. 78
20
A.RUBBENS , op.cit, p.81
3. S'il existe une amitié entre lui ( le juge ) et l'une des parties ;
4. S'il existe des liens de dépendance étroite à titre de domestique, de serviteur ou
d'employé entre lui et l'une des parties ;
5. S'il existe une inimitié grave entre lui et l'une des parties ;
6. S'il a déjà donné son avis dans l'affaire ;
7. S'il est déjà intervenu dans l'affaire en qualité de juge, de témoin, d'interprète, d'expert
ou d'agent d'administration ou d'avocat ou de défenseur judiciaire.
8. S'il est déjà intervenu dans l'affaire en qualité d'OPJ ou d'OMP (cette 8 ème cause ne
s'applique pas aux juges des tribunaux de paix ce qui n'est plus le cas actuellement
suite à l'abrogation de l'ordonnance-loi n°82-020 du 31 mars 1982 portant code de
l'organisation et de la compétence judiciaires.
Quelle est la procédure à suivre en matière de récusation ?
Là procédure à suivre est prévue à l'art 75 COCJ ( abrogé par les art. 50 à 54 de la
loi organique relative aux juridictions de l’ordre judiciaire) qui dispose que celui qui voudra
récuser devra le faire sous peine d'irrecevabilité dès qu'il a connaissance de la cause de
récusation et au plus tard avant la clôture des débats par une déclaration motivée et actée au
greffe de la juridiction dont le juge mis en cause fait partie.
Le greffier notifie la déclaration de récusation au président de la juridiction ainsi
qu’au juge mis en cause. Ce denier est tenu de faire une déclaration écrite ou verbale, actée
par le greffier dans les 2 jours de la notification de l'acte de récusation. Quelle est la
juridiction compétente pour statuer sur la récusation ?
C'est la juridiction à laquelle appartient le juge mis en cause qui statue sur la
récusation toutes affaires cessantes. Le juge mis en cause ne peut faire partie du siège appelé à
statuer sur la récusation Quelle est la portée de la décision à prendre ?
Il y a 3 alternatives qui doivent être envisagées :
1. Si le tribunal statuant en premier ressort rejette la récusation, il peut ordonner pour
cause d'urgence que le siège comprenant le juge ayant fait l'objet de la récusation
rejetée, poursuive l'instruction de la cause nonobstant appel ;
2. Si le jugement rejetant la récusation est maintenue par la juridiction d'appel, celle-ci
peut après avoir appelé le récusant, le condamner à une amende de cinq cent mille
francs congolais sans préjudice des dommages - intérêts envers le juge mis en cause.
En cas de récusation dirigée contre un magistrat siégeant à la Cour de cassation,
cette juridiction peut en cas de rejet de la récusation prononcer les condamnations sus
indiquées.
Selon l’art.21 de la constitution du 18 février 2006, tout jugement doit être écrit et
motivé et il est prononcé en audience publique.
Le caractère écrit du jugement et l'oralité du prononcé sont aussi consacrées par la
disposition de l'art. 87 in fine du CPP en ces termes: « les jugements sont signés par le
président ou par le juge, ainsi que par le greffier s'il était présent lorsque le jugement a été
prononcé»
Il est d'usage que l'on désigne le manuscrit du jugement sous le nom de la minute
du jugement. Lorsque le jugement est dactylographié en plusieurs exemplaires première copie
est généralement revêtue de la signature des juges et du greffier, porte l'indication « original»
et ne peut jamais être retiré du dossier. Les autres « copies» serviront d'expédition pour l'appel
ou pour l'exécution du jugement et sont désignées sous l’appellation de « la grosse».
Tant que l'écrit n'a pas été lu en audience publique, il ne constitue pas un jugement
au vrai sens du mot, mais seulement un projet de jugement ; quand bien même il aurait déjà
signé. Le tribunal peut donc modifier son projet ou ordonner la réouverture des débats tant
que le jugement n'a pas été prononcé.
Les jugements répressifs doivent être prononcés en présence de tous les juges qui
ont siégé dans la cause en présence d'un greffier et d'un magistrat du ministère public.
Dans quel délai doit- on prononcer le jugement ?
Selon l'art 80 CPP, les jugements doivent être prononcés au plus tard dans les 8
jours qui suivent la clôture des débats. Ce délai incite les juges à traiter avec diligence les
dossiers pris en délibéré et plus particulièrement les dossiers dont les prévenus sont en
détention préventive.
Nous constatons qu'avec l'augmentation du volume de travail et compte tenu de la
précarité des conditions de vie et de travail des magistrats, le délai précité est difficilement
respecté.
- Toutefois, les juges doivent éviter de faire trop traîner les dossiers au risque d'être
poursuivi pour déni de justice.
§.2. Les mentions et les formes du jugement
L'art 87 du CPP énumère les mentions que doivent contenir les jugements, il n'y a
pas un ordre ni une forme imposée dans la rédaction. Mais selon l'usage, il importe de tout
faire pour faciliter la lecture et la compréhension des jugements.
Mais, il est imposé à peine de nullité de mentionner :
- Les noms du ou des juges, de l'OMP et du greffier ;
- L'identité du prévenu, de la partie civile et de la partie civilement responsable ;
Lorsque le jugement porte une peine plus ou moins sévère située dans les limites
du minimum, il convient de motiver la clémence ou la rigueur dont cette décision est assortie,
b. Motivation en droit
Le tribunal est tenu d'indiquer dans son jugement la règle de droit, la doctrine ou
la jurisprudence qui le pousse à accueillir favorablement ou à écarter les prétentions de droit
qui lui sont soumises par réquisition, conclusion ou exception. RUBBENS21 précise en outre
qu'il est pas nécessaire de répondre à tous les arguments des parties publiques ou privées mais
bien à chacune de leurs demandes et c'est chacune de ces réponse qu'il convient de motiver.
Pour clore, il convient de noter que seuls les jugements défensifs c'est - à-dire
disant le droit et imposant une décision - conséquence sur un chef de poursuite, sur une
demande civile bu sur un incident de procédure doivent être motivés.
Les jugements organisant les mesures probatoires ou de pure administration ne doivent pas
être motivés s'ils ne préjugent pas du fond.
II. Le dispositif
Le dispositif doit répondre à toutes les prétentions de droit soumise au tribunal dans le cadre
de sa saisine qui peut se rapporter aux points suivants :
a. Aux questions préliminaires et préalables
Le tribunal devra suivant les modalités exposées pour l'examen des exceptions
décider soit dans le corps du jugement au fond, soit avant dire droit dans un jugement sur
incident s'il peut exercer sa mission juridictionnelle.
b. L'action publique
Le jugement devra se prononcer clairement sur les points suivants :
- le caractère établis non établis des faits ;
- l'existence de circonstances aggravantes légales ;
- le texte légal qui réprime ces faits ;
- S'il y a des circonstances atténuantes à prendre en considération justifiant ipso facto
l'application d'une peine inférieure au minimum prévu par la loi ;
- La décision- conséquence qui est la fixation des peines principales et accessoires (ou
de l'acquittement).
c. L'action civile
Le tribunal doit imputer le montant total de l'état des frais aux parties ou le mettre
à charge de justice et dépens judiciaire effectués à la requête de la partie civile au moyen des
provisions faites au greffe.
L'exécution des condamnations aux restitutions, aux DI et aux frais peut être
poursuivie par la voie de la contrainte par corps qui ne peut excéder 6 mois (art 16 et 17
CPLI).
Section 3 : Effets des jugements répressifs
Les effets d'un jugement répressif dépendent de la nature de ce jugement. On
distingue par conséquent les jugements avant faire droit et les jugements définitifs.
§.1. Les jugements avant faire droit
Ces jugements peuvent intervenir pour différentes raisons :
1. Régler négativement un incident (exception, fin de non recevoir) ;
2. Trancher une question préalable dans le sens affirmatif d'un élément de l'infraction ou
n'infirmant qu'une circonstance de l'infraction :
3. ordonner ou refuser une mesure probatoire ;
4. adopter ou rejeter une mesure dilatoire.
Le prévenu qui est en détention préventive doit être remis en liberté dès le
prononcé du jugement d'acquittement sauf s'il était détenu pour d'autres causes ( art 83 CPP).
L'action civile sera par conséquent déclarée recevable mais non fondée puisque le
préjudice, dont la réparation est demandée a pour cause la commission d'une infraction.
22
A. RUBBENS op. cit,.p.212
23 Ibidem
24
A.RUBBENS, op. cit,p.259
1 an : cas des infractions punissables d'une peine de SPP qui ne dépasse maximum ou
punissables d'une peine d'amende quelque soit le taux ;
3 ans : cas des infractions punissables d'une peine de SPP dont le maximum;
dépasse pas 5 ans ;
10 ans : cas des infractions punissables de plus de 5 ans SPP ou punissables de la
peine de mort.
Mais les honoraires d'avocat ne peuvent pas être remboursés comme dépens d'une
instance judiciaire.
C .Frais mis à charge de la partie civile
1. La partie civile citante
a. Si la partie civile a fait usage de la citation directe, elle prend toute la responsabilité de
l'action. En cas d'échec de cette action elle supporte la totalité des frais (art 82 al 2 CPP). Si la
partie civile citante se désiste dans les 24 heures de la citation, elle ne sera pas tenue de payer
des frais postérieurs au désistement (art 82 CPP) sans préjudice des DI au prévenu le cas
échéant.
b. En appel, la partie civile citante supporte la totalité des frais d'appel quel que soit le sort de
l'action publique sauf si elle a formé appel principal ou incident auquel la juridiction d'appel
fait droit en majorant les DI alloués au premier degré. Si le premier juge a totalement fait droit
aux demandes de la partie civile, celle- ci doit assister passivement au recours d'appel avec le
risque de supporter les frais.
L'état des frais établi par le greffier et visé par le juge constitue un titre exécutoire
( art 125 CPP). Le greffier peut retenir les frais mis à charge du condamné sur les
consignations de la partie civile à charge néanmoins de lui délivrer le titre exécutoire lui
permettant le recouvrement de ces frais à charge du condamné ( art 124 CPP).
Les frais mis à charge du condamné ne pourront toutefois être imputés sur
consignation à la partie civile que dans la mesure où ils ont été engagé à sa requête ( art 124 al
2 CPP).
§2. Les droits proportionnels (art 129 et 130 CPP)
I. Notions et nature des droits proportionnels
II est dû un droit proportionnel de 10% sur toute somme ou valeur mobilière
allouée à titre de DI par un jugement coulé en force de chose jugée.
Le droit proportionnel constitue un impôt dû sur la circulation juridique de biens
mobiliers au titre de dommages intérêts. La créance fiscale naît par le seul fait du prononcé de
la décision (jugement ou arrêt ).
Si les valeurs adjugées ne sont pas exprimées en une somme d'argent, le greffier
les évalue. La partie tenue d'acquitter ou de supporter le droit proportionnel peut assigner le
greffier en justice aux fins d'entendre réviser l'évaluation faite par lui. , L'action n'est
recevable qu'après la liquidation du droit, elle est introduite, instruite et jugée comme en
matière civile.
II Le redevable du droit proportionnel( art 132 CPP)
Le droit proportionnel est dû par la personne condamnée au DI, il est payé entre
les mains du greffier dans le mois qui suit la date où la condamnation civile est passée en
force de chose jugée par la personne condamnée ou par la personne déclarée civilement
responsable.
A leur défaut, le droit est payé par la personne au profit de qui la condamnation a
été prononcée sauf le droit pour elle d'en poursuivre le recouvrement contre la personne qui
doit le supporter.
Sauf en cas d'indigence, le greffier ne peut délivrer si ce n'est au ministère public,
grosse, expédition, extrait ou copie d'une décision portant condamnation à des DI avant que le
droit proportionnel n'ait été payé même si au moment où le document est demandé, la
condamnation n' a pas encore acquis force de chose jugée.
En Droit congolais, on distingue d'une part les voies de recours ordinaires et les
voies de recours extraordinaires.
1. Les voies de recours ordinaires sont l'appel, l'opposition et la révision (devant les
juridictions coutumières qui permettent de faire juger à nouveau le fond du litige).
2. Les voies de recours extraordinaires que sont le pourvoi en cassation et le pourvoi en
révision qui ne sont ouvertes que dans les cas déterminés par la loi et tendent à faire
juger la décision attaquée en vue de son annulation, le cas échéant. On y recourt
qu'après avoir usé les voies de recours ordinaires.
On distingue en outre la voie de rétractation (opposition) qui permettent à la même
juridiction qui a eu à rendre la décision d'y revenir.
Quant aux voies de réformation (appel, cassation) elles permettent de déférer le litige
devant l'une juridiction de rang supérieur à charge de trancher de nouveau le litige.
Le respect des formalités substantielles prévues par la loi s’impose pour l’exercice de
voies de recours. L’art. 43 de LOJOJ précise cette recommandation en ces termes : « La
chambre qui prend une cause en délibéré en indique la date du prononcé, lequel, en matière
répressive, intervient au plus tard dans les dix jours. Toutefois, lorsque le jugement ou l’arrêt
est prononcé en l’absence des parties et au-delà du délai sans notification préalable de la date
du prononcé, le délai de recours court à partir de la signification de la décision ».
- L'état de contumace c'est -à-dire la situation d'un accusé qui ne s'est pas présenté à
l’audience de la Cour d'assises ou qui s'est évadé avant le verdict.
- L'ordonnance de contumace c'est- à -dire le jugement de l'accusée en son absence
- La purge de la contumace c'est l'anéantissement rétroactif de la décision par défaut1
opérée par le seul fait matériel de la représentation volontaire ou de l'arrestation du
contumax dans les délais de prescription de la peine.
Le contumax est un individu qui, après arrêt de mise en accusation de mise en
accusation n'a pu être saisi ou ne se représente pas dans 10 jours de la signification faite à son
domicile ou s'est évadé avant le verdict.
Qui peut faire défaut ?
Les parties suivantes peuvent faire défaut :
Le prévenu, la partie civile et la partie civilement responsable peuvent faire défaut
à l'exception du ministère public. En effet, le MP ne fait jamais défaut car selon l’art. 66 in
fine LOJOJ, il ( MP) assiste à toutes les audiences des cours et tribunaux. Son absence rend
impossible la tenue d'une audience judiciaire.
§2. La procédure par défaut (art 88 CPP)
Le jugement par défaut est un jugement parfait en la forme et produit tous les
effets juridiques d'un acte juridictionnel. Il est revêtu de l'autorité de la chose jugée dès son
prononcé sont réserve de sa signification.
I. Délai et procédure
2. l'opposition de la partie civile ne met en cause que les prétentions aux dommages -
intérêts dus à la victime de l'infraction ou les dommages - intérêts dus par la partie
civile pour procédure téméraire et vexatoire.
3. l'opposition de la partie civilement responsable ne peut agir qu'en contestation de la
créance et son obligation de la garantir.
Il est à noter que l'opposition de la partie civile et du civilement responsable ne
suspend pas l'exécution du jugement contre le prévenu.
II. Le jugement sur opposition (art 93 CPP)
C'est un jugement réputé contradictoire à l'égard de l'opposant. C'est ce qui
s'exprime par le brocard « Opposition sur opposition ne vaut ». Lorsque l'opposant ne
comparait pas l'opposition est dite non avenue. L'opposant ne peut ni la renouveler ni faire
opposition au jugement sur opposition.
L'opposant est tenu de comparaître en personne dans le cas où il y était déjà tenu
avant le jugement par défaut ou lorsque le jugement par défaut en fait une condition de
recevabilité de l'opposition.
Selon RUBBENS, si l'opposant fait défaut après avoir comparu, le tribunal est
malgré tout saisi de l'opposition, il peut rendre un jugement de rétractation dans la mesure où
il se trouve mieux informé par la procédure contradictoire partielle25.
L'opposition reçue ou non avenue d'une partie n'empêche pas l'opposition
ultérieure ( dans les délais) d'une autre partie.
IV Le désistement d'opposition
Le prévenu qui a formé opposition a la possibilité de se désister. Il peut toutefois rétracter son
désistement aussi longtemps que celui - ci n'a pas été décrété. Toutefois, lorsque la partie
défaillante opte pour le recours en appel, il y a renonciation de sa part à l'opposition.
25
A. RUBBENS, op. cit., p.234
Enfin, il a été jugé que l'opposition n'est plus recevable lorsque la peine est
prescrite (Anvers cor, 10 février 1958, JT, 1958 p. 276).
Section 2 : L'appel
3.1. Notion
L'appel est un recours que la loi offre à toute partie à qui un jugement fait grief de
saisir une juridiction d'un degré supérieur à celui qui a rendu le jugement incriminé en lui
soumettant la prétention de voir reformer à son avantage la décision entreprise.
Nous aurons à examiner successivement les jugements susceptibles d'appel, les
parties qui peuvent interjeter appel, les délais et les forme de l'appel, les effets juridiques de la
déclaration d'appel aussi que les règles particulières régissant la procédure en appel.
3.2. Les jugements susceptibles d'appel
En principe, tout jugement rendu au premier degré par une juridiction de l'ordre
judiciaire se prononçant sur le fond peut être frappé d'appel. C'est le même cas pour les
jugements par lesquels une juridiction écarte l'action publique sans avoir examiné le fond à la
suite d'une exception soulevée ou une fin de non recevoir.
Toutefois, il est interdit d’interjeter appel ou de former tout recours contre les
jugements du tribunal de paix par lequel ce dernier se déclarer incompétent en raison du taux
de la peine à appliquer (art.86 LOJOJ).
Cette interdiction est motivée par le soucis de ne pas retarder la solution du litige
car l’infirmation d’un jugement déclinatoire de compétence aboutirait à des difficultés dans la
composition du siège.
- L'appel est susceptible également d'être exercé contre les jugements rendus par
défaut. Ainsi, il est sursis à la poursuite de la procédure en appel engagée par le MP. le
partie civilement responsable ou la partie civile tant que le prévenu se trouve encore
dans les délais utiles pour faire opposition (art 94 CPP).
- Les jugements rendus sur opposition sont toujours susceptibles d'être entrepris par la
voie d'appel. Il a été jugé que le juge saisi par l'appel du prévenu seul ne peut pas,
aggraver la situation de ce dernier. Par conséquent en cas d'appel du ministère public
contre le jugement sur opposition, la juridiction d'appel ne peut pas aggraver la
situation du prévenu par rapport à celle instaurée par le jugement par défaut qui n’a pas
été frappé d'opposition.( Kin, 11.5.1967 avec note in RJC n°3 et 4, 196, p.364).
poursuivre ses prétentions civiles au degré d’appel même si le prévenu a été acquitté au
premier degré. Dans cette hypothèse, la partie civile devra prouver que les faits étaient
contraires à la décision attaquée établie en fait et en droit sans qu’on puisse lui opposer
l’autorité de la chose jugée.
III. L’appel de la partie civilement responsable
La partie civilement responsable ne peut évidement faire appel que lorsqu’elle
a fait l’objet d’une condamnation. Elle peut contester l’existence ou la hauteur
du préjudice ainsi que le lien de droit existant entre elle et le condamné en vue
d’en déduire les conséquences qui s’imposent.
IV. L’appel du Ministère public
L’appel du MP se justifient dans la préoccupation majeure d’obtenir la
meilleure justice possible. L’appel du MP a toujours sur l’action publique un
effet absolu permettant à la juridiction d’appel de maintenir, d’adoucir ou
d’aggraver les peines prononcées ou de déclarer son incompétence.
Le MP n’est pas obligé de faire une option dans sa déclaration d’appel et son
appel est d’office réputé fait à toutes fins et à une décision pénale du jugement
attaqué.
Il arrive souvent que le MP ne prenne pas l’initiative de l’appel mais que
devant l’appel d’une partie, il estime opportun de soumettre le litige dans son
ensemble à la connaissance de la juridiction d’appel quitte à s’en remettre à la
prudence ou à demander confirmation à l’audience.
- L'identité de rappelant ;
- La désignation du jugement attaquée ;
- L'identité des différentes parties en cause de manière à permettre au greffier de leur
notifier l'appel ;
- La manifestation claire et nette de l'intention d'interjeter appel. Les motifs de l'appel
ne doivent pas être indiqués avec détail. Si l'appelant ne limite pas son appel à l'un ou
l'autre chef du dispositif, son appel est présumé formé contre toute disposition qui lui
fait grief.
Devant la juridiction d'appel, c'est l'acte d'appel qui détermine la saisine de la
juridiction et non pas le libellé de l'exploit de notification de l'appel ni encore moins la
citation qui l'a saisi seulement au premier degré. (CSJ, 26.2.1977, RP 211, BA 1978,p.16).
Il est requis que l'avocat ou le défenseur judiciaire doit être porteur d'une
procuration spéciale pour interjeter appel et cette procuration spéciale est déposée au greffe en
cas de déclaration verbale, soit annexé à la missive d'appel.
II. L'appel incident.
L'appel incident est l'appel interjeté par voie de conclusion par toute partie
intéressée en l’instance d'appel. L'art 98 du CPP limite l'appel incident aux intérêts civils en
cause.
Les conclusions de l'appel incident peuvent être prises à l'audience d'appel par un
écrit déposé sur le banc du tribunal ou verbalement à la partie appelante, ou par son
mandataire.
Pour que l'appel incident soit recevable 3 conditions sont requises :
a) L'existence d'un appel principal ;
b) L'introduction de cet appel est possible jusqu'avant la clôture des débats ;
c) Il doit être strictement limité aux intérêts civils en cause.