Vous êtes sur la page 1sur 39

ROYAUME DU MAROC

Université Sidi Mohamed Ben Abdellah


Faculté des Sciences Juridiques Economiques et Sociales Fès

Master : Droit privé et sciences criminelles

Matière : Histoire du Droit pénal

Réforme du code pénal 1962-2018

Réalise par :

Anass Saber
Brouk Ahmed
Mohamed Zouhiri
Said Ouardi
Foad Motawakil

Année universitaire: 2017-2018


Introduction

Comme avaient dit Bouderbala et Pascon « le droit positif marocain


actuel est un système complexe dans lequel on reconnait un petit nombre de
strates juridiques déposées par l’histoire ». Effectivement, durant son histoire le
Maroc a connu le passage de plusieurs étapes.

Avant l’islamisation du pays, la coutume exerçait son pouvoir, sans concurrence


aucune, dans le cadre de la jouissance par les tribus d’une réelle liberté dans la
définition des réponses à la délinquance et dans leur application. À cette époque,
seules les normes pénales produites in situ déterminaient les comportements
humains prohibés ainsi que la nature et la forme de la réaction que les entités
tribales mettaient en œuvre.

Avec l’arrivée de l’Islam, sa normativité pénale a cherché à supplanter le droit


de souche. Le prestige incontestable dont il jouissait aux yeux des Marocains a
eu pourtant du mal à dégrader la légitimité sociologique que la coutume avait
patiemment acquise. Elle était si fortement enracinée dans les consciences et les
pratiques qu’elle ne risquait point d’être déstabilisée par les assauts d’un
système de droit et de justice venu d’ailleurs et auquel manquait l’indispensable
structure de mise en œuvre sur le terrain. Avec le temps et à la lumière des
leçons que la casuistique permettait de dégager, l’impossibilité de condamner la
coutume à la caducité devenait de plus en plus évidente.

L’évolution du système pénal marocain a été profondément et largement


marquées du sceau de la dépendance. Est juridiquement dépendant un système
de droit qui emprunte des règles applicables sur sa juridiction à un autre ordre
juridique.

Depuis ses premiers jours, le Protectorat a cherché à introduire son droit pénal et
à en imposer l’application aux Marocains. Il a rapidement compris qu’il ne
pouvait le faire d’un seul trait et qu’il lui fallait, pour préparer le terrain,
fragiliser les liens de solidarité noués et renforcés à travers les âges entre
normativité pénale islamique et coutume. Donc l’autorité du protectorat fait
introduit plusieurs lois. Les dahirs qui, dès 1912, ont introduit progressivement
au Maroc le Code pénal, le Code d’instruction criminelle et les lois pénales
particulières ne concernaient que les ressortissants français.

Après le retour à l’indépendance, le maintien du statu quo juridique sert à


préparer le terrain à la pérennisation de la validité du modèle transposé par
la France au Maroc.

Le statu quo fut maintenu au moyen de la décision de proroger la durée de vie


des codifications de 1953 au-delà du jour de la déclaration du retour à
l’indépendance. La décision était tout simplement inattendue. De toutes les
solutions envisageables à l’époque, l’abrogation des quatre dahirs portant
réforme de la justice makhzen paraissait inévitable.

L’État donna l’impression de s’y atteler en promulguant, entre mars et décembre


1956, une série de dahirs qui interdirent, dans leur principe mais pas dans la
réalité, l’exercice par les pachas et caïds de pouvoirs exorbitants et réellement
autonomes de répression et qui apportèrent quelques retouches à la structure et
aux règles de fonctionnement des juridictions pénales en place . Il se garda
d’aller plus loin, car son objectif n’était autre que de reconduire officiellement le
même système.

Pour la première fois dans toute l’histoire du pays, le droit pénal allait devenir
national et avoir vocation à s’appliquer, par l’effet de la loi, sur toute l’étendue
du territoire. Finie la division du Maroc en zones Sud, Nord et internationale.
Fini aussi le pluralisme juridique et judiciaire né de ce que chaque zone avait ses
propres règles pénales et ses propres juridictions répressives. Et pour la première
fois aussi dans l’histoire du pays, le droit pénal allait devenir étatique.
La décision n’était pas non plus provisoire, car elle s’incrustait chaque jour
davantage dans l’ordre juridique national : rythme soutenu de la réorganisation
de l’ordre judiciaire, création de la Cour suprême, promulgation des trois dahirs
sur les libertés publiques. Ces actes, additionnés les uns aux autres, prouvent
qu’au lieu d’essayer de revivifier, en les modernisant et en les ordonnant au
besoin, les solutions dont la tradition juridique nationale regorge, les pouvoirs
publics ont préféré se lancer dans l’édification d’un ordre pénal nouveau
entièrement dépendant de celui alors en vigueur en France. Avec la
promulgation en 1959 du Code de procédure pénale et en 1962 du Code pénal
(entre en application en 1963), le Royaume du Maroc a choisi sa voie.

Donc la question qui se pose quelles sont les principales réformes qui introduit
dans le code pénal marocain.
Chapitre 1 : Les ré formes du code pé nal marocain du
1962 jusqu’à 2002 :

 La loi 16 .92 modifiant et complètent l’article 219 du code pénal


promulguée parle dahir n° 1-92-131
L’article 219 modifié par le seul article de loi n° 16.92. Et postérieurement qui
est abrogée et figurent plusieurs lois électorales parmi les principales la loi
organique n° 27-11 relative à la chambre des représentants, et la loi n° 28-11
relative à la chambre des conseillers qui est modifié et complété par la loi n° 32-
15 .
Cet article vise à réprimé les infractions relatives à l’exercice des droits
civiques, à l’occasion des élections ou de référendums que ce soit avant ou après
le scrutin, et sachant que l’article 30 de la constitution qui prévoit à rendre les
élections libres, équitable et transparentes et à la base de la légitimité de la
représentation démocratique.
 la loi 3-80 modifiant certaines dispositions du code pénal notamment les
amendes réparent les contraventions de 1ère classe trouvent les articles
608, 609, 611, sert que d’ailleurs de cette loi de 1982 qui a modifié le
minimum du montant de l’amende en matière délictuelle et son maximum
pour les contraventions et qui rejaillit sur l’ensemble des infractions
appartenant à ces catégories, toutes les autres réformes intervenues depuis
1963 sont ponctuelles. Ainsi que l’article 17al 3 et 18 Alinéa 3 sont
modifiées par l’article premier de la loi n° 3-80 modifiant certaines
dispositions du code pénal, ensuite par l’article unique de la loi n° 25-93
modifiant le code pénal précitées.
 La loi 25-93 modifiant le code pénal, promulguée par le dahir n° 1- 94-
284 du 15 safar 1415 (25 juillet 1994); Bulletin Officiel n° 4266 du 24
safar 1415 (3 août 1994), est accentuée sur la modification des amendes
des peines délictuelles aussi que contraventionnelles.
 la loi n° 23-98 relative à l’organisation et au fonctionnement des
établissements pénitentiaires promulguée par le dahir n° 1-99-200 du 13
joumada I 1420 (25 août 1999),
 Qui organise les établissements pénitentiaires où le condamné
s’exécute la peine (Article 24 du code pénal)
 la loi 38-00 vise à modifié et complété l’article 303 et réprimé
toutes incriminations puisent leur origine dans la réalité du
phénomène criminel, C’est le cas de celles qui rendent punissable le
port injustifié d’une arme blanche, des objets perçants contondants
ou tranchants ou suffoquant, aussi que les engins, même sans avoir
porté des préjudices à autrui et qu’il est considéré une menace à
l’ordre publique.
 la loi 22-01 formant le code de la procédure pénale aborde les
conditions de la prescription de l’infraction qui sont prévus aux
articles 688 à 693 .Ainsi que les articles du19 à23 sont abrogés par
les dispositions de l’article 756 cpp.
 les articles 289 à 291 qui furent abrogées par les dispositions des
articles 68 et 69 de loi 6-99 sur la liberté des prix et de concurrence
de même qui est abrogée par la nouvelle loi du 104-12 concernent
les sanctions et les enquêtes des anti-pratiques prohibées.
Chapitre 2 : Les ré formes du code pé nal marocain de
2003 jusqu’à 2010 :

Section 1 : La loi n° 24-03 modifiant et complé tant le code pé nal,


promulgué e par le dahir n° 1-03-207 du 16 ramadan 1424 (11 novembre
2003) :

Paragraphe 1 : les articles modifie par la loi 24-03 :

Les articles 13, 138, 139, 140, 408, 418, 459 (1er alinéa), 461 (1er alinéa), 475
(1er alinéa), 491, 497, 502 et 503 du code pénal sont modifiés comme suit :

Article 13 -Les peines et mesures de sûreté édictées au présent code sont


applicables aux majeurs de dix huit ans grégoriens révolus.

Sont applicables aux mineurs délinquants les règles spéciales prévues au livre III
de la loi relative à la procédure pénale.

Article 138 -Le mineur de moins de douze ans est considéré comme
irresponsable pénalement par défaut de discernement.

Il ne peut faire l'objet que des dispositions du livre III de la loi relative à la
procédure pénale.

Article 139 -Le mineur de douze ans qui n'a pas atteint dix-huit ans est,
pénalement, considéré comme partiellement irresponsable en raison d'une
insuffisance de discernement.

Le mineur bénéficie dans le cas prévu au premier alinéa du présent article de


l'excuse de minorité, et ne peut faire l'objet que des dispositions du livre III de la
loi relative à la procédure pénale.

Article 140 -Les délinquants ayant atteint la majorité pénale de dix-huit ans
révolus, sont réputés pleinement responsables.
Article 408 -Quiconque volontairement fait des blessures ou porte des coups à
un enfant âgé de moins de quinze ans ou l'a volontairement privé d'aliments ou
de soins au point de compromettre sa santé, ou commet volontairement sur cet
enfant toutes autres violences ou voies de fait à l'exclusion des violences légères,
est puni de l'emprisonnement d'un an à trois ans.

Article 418 -Le meurtre, les blessures et les coups sont excusables s'ils sont
commis par l'un des époux sur la personne de l'autre, ainsi que sur le complice, à
l'instant où il les surprend en flagrant délit d'adultère.

Article 459 (1er alinéa) -Quiconque expose ou délaisse en un lieu solitaire, un


enfant de moins de quinze ans ou un incapable, hors d'état de se protéger lui
même à raison de son état physique ou mental.

Article 461 (1er alinéa) -Quiconque expose ou délaisse en un lieu non solitaire,
un enfant de moins de quinze ans ou un incapable hors d'état de se protéger lui
même à raison de son état physique ou mental.

Article 475 (1er alinéa) -Quiconque, sans violences, menaces ou fraudes, enlève
ou détourne, ou tente d'enlever ou de détourner, un mineur de moins de dix-huit
ans.............

Article 491 -Est puni du conjoint offensé.

Toutefois, lorsque l'un des époux est éloigné du territoire du Royaume, l'autre
époux qui, de notoriété publique, entretient des relations adultères, peut être
poursuivi d'office à la diligence du ministère public.

Article 497 -Quiconque excite, favorise ou facilite la débauche ou la prostitution


des mineurs de moins de dix-huit ans, est puni de l'emprisonnement de deux à
dix ans et d'une amende de vingt mille à deux cent mille dirhams.

Article 502 -Est puni de l'emprisonnement d'un mois à un an et d'une amende de


vingt mille à deux cent mille dirhams.
Article 503 -Est puni de l'emprisonnement d'un mois à deux ans et d'une amende
de vingt mille à deux cent mille dirhams.

Paragraphe 2 : les articles complétés par la loi 24-03 :

Les articles 36, 158, 282, 299, 330, 404, 436,446, 470,484, 485 et 486 du code
pénal précité sont complétés comme suit :

Article 36 -Les peines accessoires sont :

La perte ou la suspension du droit aux pensions servies par l'Etat et les


établissements publics.

Toutefois, cette perte ne peut s'appliquer aux personnes chargées de la pension


alimentaire d'un enfant ou plus, sous réserve des dispositions prévues à cet égard
par les régimes des retraites.

Article 158 -Sont considérés comme constituant le même délit pour la


détermination de la récidive, les infractions réunies dans l'un des paragraphes ci-
après :

5. Tous les délits commis par un époux à l'encontre de l'autre époux ;

6. Tous les délits commis à l'encontre des enfants de moins de dix-huit ans
grégoriens.

Article 282 -Sont punis de l'emprisonnement de trois mois à un an et d'une


amende de mille deux cent à cent mille dirhams ceux qui, sans autorisation de
l'autorité publique :

2 …………………moyennant un enjeu.

(2e alinéa ajouté) -Les peines sont portées au double lorsque des enfants de
moins de dix-huit ans sont attirés dans les lieux visés au présent article.

Article 299 -Hors le cas n'a pas aussitôt averti les autorités.
Les peines sont portées au double lorsque la victime du crime ou la victime de la
tentative du crime est un enfant de moins de dix-huit ans.

Sont exceptés des dispositions des alinéas précédents les parents et alliés du
criminel jusqu'au quatrième degré inclusivement, sauf en ce qui concerne les
crimes commis ou tentés sur des mineurs de moins de dix-huit ans.

Article 330 -Le père, la mère, le tuteur testamentaire, le tuteur datif, le kafil ou
l'employeur et généralement toute personne ayant autorité sur un enfant ou qui
en assure la protection qui livre, même gratuitement l'enfant, le pupille, l'enfant
abandonné soumis à la kafala ou l'apprenti âgé de moins de dix huit ans à un
vagabond ou à un ou plusieurs individus faisant métier de la mendicité, ou à
plusieurs vagabonds est puni de l'emprisonnement de six mois à deux ans.

La même peine est applicable à quiconque livre ou fait livrer l'enfant, le pupille,
l'enfant soumis à la kafala ou l'apprenti, âgés de moins de dix-huit ans, à un ou
plusieurs mendiants ou à un ou plusieurs vagabonds, ou a déterminé ce mineur à
quitter le domicile de ses parents, tuteur testamentaire, tuteur datif, kafil, patron
ou celui de la personne qui assure sa protection, pour suivre un ou plusieurs
mendiants ou un ou plusieurs vagabonds.

Article 404 -Quiconque volontairement porte des coups ou fait des blessures à
l'un de ses ascendants, à son kafil ou à son époux, est puni :

Article 436 (4e alinéa ajouté) -La peine prévue au 3e alinéa ci-dessus est
applicable lorsque la personne ayant commis l'acte est l'une des personnes
exerçant une autorité publique ou l'une des personnes prévues à l'article 225 du
présent code si l'acte est commis pour atteindre un objectif ou satisfaire des
envies personnels.

Article 446 -Les médecins et d'une amende de mille deux cent à vingt mille
dirhams.
Toutefois, les personnes énumérées ci-dessus n'encourent pas les peines prévues
à l'alinéa précédent :

1. Lorsque, sans y être leurs fonctions.

2. Lorsqu'elles dénoncent aux autorités judiciaires contre des enfants de moins


de dix-huit ans ou par l'un des époux contre l'autre ou contre une femme citées
en justice ou non leur témoignage.

Article 470 -Ceux qui sciemment déplacent un enfant, à cinq ans :

- S'il n'est pas établi à deux ans.

- S'il est établi d'une amende de mille deux cents à cent mille dirhams ou de
l'une de ces deux peines seulement.

(4e alinéa ajouté). -La peine prévue au premier alinéa du présent article est
portée au double, lorsque l'auteur est un ascendant de l'enfant, une personne
chargée de sa protection, ou ayant une autorité sur lui.

Article 484 -Est puni de l'emprisonnement de deux à cinq ans, tout attentat à la
pudeur consommé ou tenté sans violence, sur la personne d'un mineur de moins
de dix-huit ans, d'un incapable, d'un handicapé ou d'une personne connue pour
ses capacités mentales faibles, de l'un ou de l'autre sexe.

…………………de l'un ou de l'autre

Article 485 -Est puni de sexe ……………………. de l’un ou de l’autre sexe.

(2e alinéa) -Toutefois si le crime a été commis sur la personne d'un enfant de
moins de dix-huit ans, d'un incapable, d'un handicapé, ou sur une personne
connue pour ses capacités mentales faibles, le coupable est puni de la réclusion
de dix à vingt ans.

Article 486 -Le viol à dix ans.


(2e alinéa) -Toutefois si le viol a été commis sur la personne d'une mineure de
moins de dix-huit ans, d'une incapable, d'une handicapée, d'une personne connue
par ses facultés mentales faibles, ou d'une femme enceinte, la peine est la
réclusion de dix à vingt ans.

Les modifications concernent notamment la responsabilité pénale des mineurs,


l'abandon et l'enlèvement de mineurs ainsi que l'incitation des mineurs à la
prostitution et à la mendicité.

Sont ajoutées des dispositions incriminant et définissant la vente d'enfants (art.


467-1) et le travail forcé des enfants (art. 467-2), des dispositions incriminant le
harcèlement sexuel et l'exploitation des enfants dans la pornographie (art. 503)
ainsi que des dispositions sur la discrimination (définition et peines applicables)
(art. 431).

Concerne la section du code relative aux abus d'autorité commis par les
fonctionnaires contre les particuliers et à la torture. Modifie l'article 231 et
insère les articles 231-1 à 231-8.

Section 2 : La loi n° 07-03 complé tant le code pé nal en ce qui concerne
les infractions relatives aux systè mes de traitement automatisé des
donné es (11 novembre 2003) :

Jusqu’à  octobre 2003, le phénomène de la « cybercriminalité » au Maroc n’a


fait l’objet d’aucune disposition législative visant à le réprimer. Il s’agissait
encore d’un phénomène mal connu.
Face à cette situation, le législateur marocain se trouvait contraint d’enrichir le
code pénal par des dispositions susceptibles de s’appliquer aux infractions
commises par voie informatique ou électronique.
C’est ainsi que la loi n°07-03 de 11 novembre 2003, complétant le code pénal
en ce qui concerne les infractions relatives aux systèmes de traitement
automatisé des données (STAD) a vu le jour en 2003.
Les intrusions ainsi que les atteintes aux systèmes de traitement automatisé des
données demeurent les plus importantes incriminations contenues dans cette loi.

 Paragraphe 1 : Les intrusions:


 La loi n°07-03 permet de sanctionner toutes les intrusions non autorisées
dans un système de traitement automatisé de données. Elle fait la distinction
entre l’accès et le maintien frauduleux dans un STAD. En effet, deux types
d’accès illicites peuvent être envisagés :

 L’accès dans l’espace, qui consiste à pénétrer par effraction dans un


système informatique (accès frauduleux).
 L’accès dans le temps, qui s’agit du fait d’outrepasser une autorisation
d’accès donnée pour un temps déterminé (maintien frauduleux).

Les sanctions prévues varient selon que l’intrusion a eu ou non une incidence
sur le système en cause.

1-  L’accès frauduleux dans un STAD

 Parmi les actes réprimés dans la loi n°07-03, on trouve en premier lieu l’accès
frauduleux. Cette infraction résulte de l’article 607-3 du code pénal qui dispose
dans sa rédaction de 2003 : « le fait d’accéder, frauduleusement, dans tout ou
partie d’un système de traitement automatisé des données est puni d’un mois à
trois mois d’emprisonnement et de 2.000 à 10.000 dirhams ou de l’une de ces
deux peines seulement ». Dès lors que le maintien ou l’accès frauduleux entraîne
une altération du système, la loi marocaine prévoit un doublement de la peine.
En effet, l’article 607-3, al. 3 du Code pénal dispose « La peine est portée au
double lorsqu’il en est résulté soit la suppression ou la modification de données
contenues dans le STAD, soit une altération du fonctionnement de ce système ».
L’accès au STAD peut se faire :
 Depuis l’extérieur du système: ainsi, un pirate qui pénètre dans un ordinateur
connecté à l’internet tombe sous le coup de la loi.
 Depuis l’intérieur du système : un salarié qui, depuis son poste, pénètre dans une
zone du réseau de l’entreprise à laquelle il n’a pas le droit d’accéder pourra être
poursuivi.

L’accès est sanctionné uniquement s’il est frauduleux. Il convient ainsi, de


préciser que l’accès frauduleux à un STAD, tel qu’il a été précisé par la
jurisprudence française, est constitué « dès lors qu’une personne, non habilitée,
pénètre dans ce système tout en sachant être dépourvue d’autorisation, peu
importe le mobile ». Ce qui recouvre un grand nombre d’hypothèses. Dans cette
perspective, la Cour d’appel de Paris a considéré dans un arrêt du 5 avril 1994
que « l’accès frauduleux, au sens de la loi, vise tous les modes de pénétration
irréguliers d’un système de traitement automatisé de données, que l’accédant
travaille déjà sur la même machine mais à un autre système, qu’il procède à
distance ou qu’il se branche sur une ligne de communication».

Toutefois, dans un arrêt du 4 décembre 1992, la Cour d’appel de Paris a écarté


les délits d’accès et de maintien dans un système de traitement automatisé de
données informatiques en constatant que l’appropriation d’un code d’accès avait
pu être le résultat d’une erreur de manipulation sur les fichiers, cette
circonstance excluant le caractère intentionnel
exigé par la loi. Ainsi, une intrusion accidentelle ne peut être incriminée, encore
faut-il ne pas se maintenir dans le STAD accidentellement atteint.

2-  Le maintien frauduleux dans un STAD

La loi marocaine incrimine également le maintien frauduleux dans un système


de traitement automatisé de données. L’article 607-3 du code pénal marocain
dispose : « Est passible de la même peine toute personne qui se maintient dans
tout ou partie d’un système de traitement automatisé de données auquel elle a
accédé par erreur et alors qu’elle n’en a pas le droit ».

 Paragraphe 2 : Les atteintes:

Les atteintes au STAD ont tendance à devenir de plus en plus fréquent de nos
jours. Le législateur marocain a prévu des incriminations de ces délits dans le
cadre de la loi n°07-03. Il a en outre, envisagé la possibilité où ces actes
malveillants touchent le système lui-même (atteintes au fonctionnement) mais
également le cas où ce sont les données contenues par le système qui sont
victimes de ces actes (atteintes aux données).

1- Les atteintes au fonctionnement d’un STAD

L’atteinte au fonctionnement d’un STAD peut être constitué de manières très


diverses, par tout comportement ou toute action qui va entraîner temporairement
ou de manière permanente une gêne dans le fonctionnement du système, une
dégradation du système voire le rendre totalement inutilisable. L’article 607-5
du Code pénal, inséré en vertu de la loi n°07-03, dispose que « Le fait
d’entraver ou de fausser intentionnellement le fonctionnement d’un système de
traitement automatisé des données est puni d’un an à trois ans
d’emprisonnement et de 10.000 à 200.000 dirhams d’amende ou de l’une de
ces deux peines seulement ».

 A la lecture de l’article 607-5, il ressort que l’élément matériel d’une atteinte


portée à un STAD lui-même et non pas à ses données peut provenir de l’entrave
ou du faussement de ce dernier. L’exemple le plus connu de ce délit est l’attaque
par « déni de service » qui consiste à employer de nombreux ordinateurs, pour la
plupart compromis, afin de « bombarder » un ordinateur cible de messages ou de
demandes de connexion afin que celui-ci devienne totalement indisponible pour
les personnes souhaitant l’utiliser.
2-  Les atteintes aux données

 L’article 607-6 du code pénal dispose que « Le fait d’introduire


frauduleusement des données dans un système de traitement automatisé ou de
détériorer ou de supprimer ou de modifier frauduleusement les données qu’il
contient est puni d’un an à trois ans d’emprisonnement et de 10.000 à 200.000
dirhams d’amende ou de l’une de ces deux peines seulement ».

En réalité, toute manipulation de données, qu’il s’agisse de les introduire, de les


supprimer, de les modifier ou de les maquiller, provoque, en toutes
circonstances, une altération du système. Le fait de modifier les tables d’une
base de données, de déréférencer l’adresse d’un serveur Web dans les moteurs
de recherche, ou encore, de défacer un site web pour y insérer une image
indécente constituent autant d’atteintes visées par le texte.

Enfin, il convient de signaler que pour tous ces délits, que ce soit pour les
intrusions (accès et atteinte frauduleux au STAD) et pour les atteintes (atteintes
au fonctionnement et atteintes aux données d’un STAD), la tentative est punie
des mêmes peines. En effet, l’article 607-8 du code pénal dispose «  La tentative
des délits prévus par les articles 607-3 à 607-7 ci-dessus et par l’article 607-10
ci-après est punie des mêmes peines que le délit lui-même ».

Section 3 : La loi 03-03 relative à la lutte contre le terrorisme (20 Mai
2005) :

Le 16 mai 2003, cinq attentats terroristes sont commis à Casablanca et ont


visé un hôtel, deux restaurants, le siège de l’alliance israélite et un cimetière juif,
faisant 43 morts, dont 11 terroristes, ainsi que plus d’une centaine de blessés.

Sur le plan interne, depuis le 5 février 2003 deux projets de lois sont présentés
au parlement, l’un relatif à la lutte contre le terrorisme, et l’autre concernant
l’entrée et le séjour des étrangers au Maroc. Les deux projets de lois sont
adoptés par le gouvernement à la même date et soumis simultanément aux deux
chambres.

La loi  anti-terroriste est adoptée au lendemain du 16 mai 2003 et elle est publiée
au Bulletin Officiel le 29 mai, soit quinze jours après les attentats, ce qui est un
exploit en lui-même. Cette loi inspirée, du reste, par des dispositions de la
législation anti-terroriste française, introduit plusieurs nouvelles dispositions
dans le Code pénal et le Code de procédure pénale, ce dernier qui vient pourtant
d’être adopté quelques mois auparavant. Le Maroc a opté pour une telle loi, eu
égard à ses engagements internationaux, sur la base des conventions et traités
auxquels il a souscrit et qu’il a ratifié, de même que pour pallier les
insuffisances et vide juridique du code pénal et du Code de procédure pénale.

Il faut préciser que le droit marocain ne donnait pas de définition au terrorisme


et que les actes terroristes étaient sanctionnés comme des infractions de droit
commun. Le droit soulignait que « les actes terroristes et qualifiés comme tels
par les législations étrangères et les instruments juridiques internationaux sont
considérés comme des actes criminels et sont passibles des peines les plus
sévères allant de 5 ans de prison ferme à la peine de mort » ce qui laisse
transparaître que le Maroc disposait déjà de moyens suffisants pour inculper,
poursuivre et réprimer les auteurs du terrorisme.

Ainsi, l'article 218-1, du chapitre premier bis, additif au livre III du titre premier
du code pénal (et qui intègre la loi 03-03) présente 12 infractions qui
« constituent des actes de terrorisme, lorsqu'elles sont intentionnellement en
relation avec une entreprise individuelle ou collective ayant pour but de
troubler l'ordre public par l'intimidation, la force, la violence, la frayeur ou la
terreur ». A la tête de ces infractions, on trouve « l'atteinte à la sûreté intérieure
et extérieure de l'Etat », suivie de « l'atteinte volontaire à la vie des personnes
ou à leur intégrité, ou à leur liberté, l'enlèvement ou la séquestration des
personnes », « la contrefaçon ou la falsification des monnaies ou effets de crédit
public, des sceaux de l'Etat et des poinçons, timbres et marques, ou le faux ou la
falsification ». Dans la liste, on retrouve aussi les destructions, les dégradations
ou les détériorations, a fabrication, la détention, le transport, la mise en
circulation ou l'utilisation illégale d'armes, d'explosifs ou de munitions ; Entrent,
bien entendu, dans la liste des infractions qualifiées de terroristes.
Les conséquences ou les participations matérielles ou par la propagande, la
publicité ou l'apologie d'un acte constituant une infraction de terrorisme sont
aussi qualifiées d'« infractions terroristes ». L'introduction dans l'atmosphère, sur
le sol, dans le sous-sol ou dans les eaux, y compris celles de la mer territoriale
d'une substance de nature à mettre en péril la santé de l'homme ou des animaux
ou le milieu naturel, constitue aussi un acte terroriste. Les faits qualifiés dans les
articles 218-1 et suivants sont punis de dix à vingt ans de réclusion. Cette peine
atteint la perpétuité quand les faits ont entraîné une infirmité permanente, et la
peine capitale quand ils ont entraîné la mort d'une ou de plusieurs personnes.

S’y ajoutent toutes les formes d'aide directe ou indirecte fournies à ceux qui,
intentionnellement, commettent un acte terroriste sont elles-mêmes qualifiées
d'actes terroristes, avec des sanctions spécifiées pour les personnes morales de 5
à 20 ans de réclusion et une amende de 500.000 à 2.000.000 dirhams, pour les
personnes physiques d'une amende de 1 à 5 millions de dirhams, sans préjudice
des peines que risquent leurs dirigeants ou agents impliqués dans les infractions.
Quand les infractions ont donné lieu à l'utilisation de facilités que procure
l'exercice d'une activité professionnelle, en bande organisée ou en cas de
récidive, les peines de prison vont de 10 à 30 ans et l'amende est doublée.

Par ailleurs, la personne coupable de financement du terrorisme risque en plus la


confiscation de tout ou une partie de ses biens ; de même, les formes d'assistance
pécuniaire, moyens de subsistance, de correspondance ou de transport, un lieu
de réunion, de logement ou de retraite, ou de dépôt du produit du méfait, sont
aussi punies de 10 à 20 ans de prison.

De manière générale, les dispositions de loi 03-03 aggrave les peines prévues
dans le code pénal et durcit aussi les sanctions contre la non-révélation
d'infractions constituant des actes de terrorisme, tout en accordant le bénéfice
d'une « excuse absolutoire » pour les auteurs, co-auteurs ou complices qui
dénoncent l'infraction, avant que les actes ne soient commis et des réductions de
peine lorsque la dénonciation intervient après. Ce durcissement prévu par la loi
entraîne par conséquence, l'introduction d'exception dans la procédure pénale à
l'encontre des personnes concernées.
En outre, l’abandon de l’obligation du secret professionnel, principe protégé par
le code pénal, contredit manifestement le principe de présomption d’innocence
consacré par le code de procédure pénale.

Les sanctions prévues sont très lourdes, ainsi l’article 218-7 est rajouté au Code
pénal : la mort lorsque la peine prévue est la réclusion perpétuelle ; la réclusion
perpétuelle lorsque le maximum de la peine prévue est de 30 ans de réclusion ;
le maximum des peines privatives de liberté est relevé au double, sans dépasser
30 ans ; lorsque la peine prévue est une amende, le maximum de la peine est
multiplié par cent, sans être inférieure à 100.000 dirhams.

Section 4 : Loi n° 79-03 modifiant et complé tant le code pé nal et


supprimant la Cour spé ciale de justice :

Cette la loi 79-03 contient des dispositions relatives aux peines applicables en
cas de corruption et de trafic d'influence ainsi qu'aux peines applicables à tout
magistrat et à tout fonctionnaire en cas de détournement.

Prévoit que les affaires en instance d'instruction devant la Cour spéciale de


justice sont transférées au tribunal de première instance ou à la Cour d'appel du
lieu où l'infraction a été commise.
Promulguée par le dahir 1-04-129 du 15 septembre 2004. Prévoit que les affaires
en instance d'instruction devant la Cour spéciale de justice sont transférées au
tribunal de première instance ou à la Cour d'appel du lieu où l'infraction a été
commise.

Section 5 : La loi n° 17-05 ré primant l'outrage à l'emblè me et aux


symboles du Royaume :

La loi 17-05 de 2005 modifiant le Code pénal concerne l’outrage à l’emblème et


aux symboles du Royaume, comme le drapeau marocain, la devise, et les
armoiries. Cette loi protège en effet les emblèmes nationaux.

Article 267-1

Est puni d'un emprisonnement de six mois à trois ans et d'une amende de 10.000
à 100.000 dirhams quiconque porte outrage, par un des moyens visés à l'article
263 ci-dessus ou par quelque autre moyen que ce soit, à l'emblème et aux
symboles du Royaume, tels que prévus à l'article 267-4 ci-dessous.

Lorsque l'outrage est commis en réunion ou en rassemblement, la peine


encourue est l'emprisonnement d'un an à cinq ans et une amende de 10.000 à
100.000 dirhams.

La tentative est passible des mêmes peines.

Les coupables peuvent, en outre, être frappés pour un an au moins et dix ans au
plus, de l'interdiction d'exercer un ou plusieurs des droits visés à l'article 40 du
présent Code. Ils peuvent également être frappés d'interdiction de séjour pour
une durée de deux à dix ans.

Article 267-2

Est passible d'un emprisonnement de « trois mois à un an et d'une amende de


20.000 à 200.000 dirhams « quiconque fait l'apologie de l'outrage à l'emblème et
aux symboles du Royaume, ou incite à commettre de tels actes par des discours,
cris ou menaces proférés dans les lieux ou les réunions publics, ou par des écrits,
des imprimés vendus, distribués ou mis en vente ou exposés dans les lieux ou
réunions publics, ou par des affiches exposées au regard du public par les
différents moyens d'information audiovisuels et électroniques.

Article 267-3

Sont punis d'une amende de 50.000 à 500.000 dirhams tout emploi, sans
autorisation de l'administration, de l'emblème du Royaume dans une marque
déposée ou non, ainsi que la détention dans un but commercial ou industriel, la
mise en vente ou la vente des produits de quelque nature que ce soit, portant
comme marque de fabrique, de commerce ou de service une reproduction de
l'emblème du Royaume, dont l'emploi n'a pas été autorisé.

En cas de récidive, le montant de l'amende est porté au double.

Est en état de récidive toute personne qui commet une infraction de qualification
identique dans un délai de 5 ans suivant la date à laquelle une première
condamnation est devenue irrévocable.

Article 267-4

Pour l'application de la présente section, sont considérés comme emblème et


symboles du Royaume :

- la Devise du Royaume, telle que prévue à l'article 7 de la Constitution84 ;

- le Drapeau du Royaume et l'Hymne national tels que fixés par dahir 85;

- les Armoiries du Royaume, telles que définies par le dahir n° 1-00-284 du 19


rejeb 1421 (17 octobre 2000).

Section 6 : la loi n° 43-05 relative à la lutte contre le blanchiment de


capitaux, dahir n° 1-07-79 du 28 rabii I 1428 (17 avril 2007) :
Afin de lutter contre le blanchiment des capitaux et le financement du
terrorisme, et d’apaiser les craintes des milieux financiers, que le Maroc a
honoré ses engagements internationaux en adoptant la loi 43-05, promulguée par
le dahir n° 1-07-79 du 17 avril 2007, contre le blanchiment des capitaux et le
financement du terrorisme. Cette loi explicite le blanchiment comme étant « (…)
le fait d’acquérir, de détenir, d’utiliser, de convertir ou de transférer des biens
dans le but de dissimuler ou de déguiser l’origine de ces biens, dans l’intérêt de
l’auteur ou d’autrui quand ces derniers sont le produit des infractions prévues
par ce projet de loi (trafic de stupéfiants, d’êtres humains, d’immigrés, d’armes
et de munitions, mais aussi corruption et détournement de biens publics ou
privés) ». En fait, ce texte est en parfaite complémentarité avec la loi 03-03,
promulguée par le dahir n° 1-03-0140 du 28 mai 2003, relative à la lutte contre
le terrorisme. 

Par la loi 43-05, le législateur marocain s’engage résolument à garantir toutes les
dispositions liées à la préservation du secret professionnel et à la protection des
personnes assujetties à des poursuites judiciaires émanant de l’exécution de leurs
obligations. Y sont soumis, notamment, les établissements de crédit et les
sociétés holdings offshore ainsi que les personnes exerçant une profession
juridique indépendante au moment où elles concluent, au nom et au compte de
leurs clients, des transactions financières ou immobilières. 

La loi 43-05 a prévu la création d’une Unité de traitement du renseignement


financier (UTRF) qui se veut être l’outil déterminant du dispositif de lutte contre
le blanchiment des capitaux. Parmi les caractéristiques de cette nouvelle loi, on
retrouve également la désignation du tribunal de Rabat comme seul habilité à
statuer sur les affaires de blanchiment d’argent.

Section 7 : La loi n° 48-07 complé tant le chapitre III du titre I du livre III
du code pé nal, promulgué e par le dahir n° 1-08-68 du 20 chaoual 1429
(20 octobre 2008) :
Cette loi complété la section VII comme suit :

" Section VII. - Du manquement à l'obligation de déclaration du patrimoine :


Article 262 bis. - Sans préjudice de dispositions pénales plus graves, toute
personne soumise en raison de ses fonctions ou d'un mandat électif à l'obligation
de déclaration du patrimoine qui n'a pas procédé dans les délais légaux à cette
déclaration après cessation de ses fonctions ou expiration de son mandat ou dont
la déclaration n'est pas conforme ou incomplète est punie d'une amende de 3.000
à 15.000 dirhams. En outre, l'intéressé peut être condamné à l'interdiction
d'exercer des fonctions publiques ou de se porter candidat aux élections pendant
une période qui ne peut excéder six ans.
Chapitre 3 : Les ré formes du code pé nal marocain de
2015 jusqu’à nos jours

A partir de 2015 jusqu’à nos jours quatre loi sont adoptées modifiant et
complétant le code pénal , la loi 103.13 qui n’est pas entrée en vigueur (prévu le
12 septembre 2018 ) .

1) - Loi n° 86-14 modifiant et complétant certaines dispositions du Code


pénal et de la procédure pénale relatives à la lutte contre le terrorisme
promulgué par le dahir n° 1-15-53 du 1er chaabane 1436 (20 mai 2015);
Bulletin Officiel n° 6366 du 16 chaabane 1436 (4 juin 2015), p. 3027

L’etat vient de renforcer son arsenal juridique pour la lutte contre le terrorisme
avec l’adoption de la loi 86.14 modifiant et completant le code penal et le code
de la procedure penale .

En vertu des nouvelles dispositions de cet texte sont desormais incriminés le


ralliement des groupes terroristes , l’apologie et l’incitation au terrorisme ainsi
que le suivi d’entraînements à l’interieur ou à l’exterieur du Maroc .

Les auteurs de ces actes seront punis de la réclusion de cinq à quinze ans et
d’une amende de 50.000 à 500.000 dirhams , si l’auteur est une personne morale
, il est puni d’une amende de 250.000 à 2500.000 dirhams en prononçant à son
encontre la dissolution .

Article premier ;

Les dispositions du chapitre premier bis du titre premier du livre III du code
pénal approuvé par le dahir n° 1-59-413 du 28 joumada II 1382 (26 novembre
1962) sont complétées comme suit :
Article 218-1-1:

Constituent des infractions de terrorisme les actes suivantes :

* le fait de se rallier ou de tenter de se rallier individuellement ou


collectivement, dans un cadre organisé ou non, à des entités, organisations,
bandes ou groupes, terroristes, quel que soit leur forme, leur objet, ou le lieu où
ils se trouvent situés, même si les actes terroristes ne visent pas à porter
préjudice au Royaume du Maroc ou à ses intérêts .

* le fait de recevoir ou de tenter de recevoir un entraînement ou une formation


quelle qu'en soit la forme, la nature ou la durée à l'intérieur ou à l'extérieur du
territoire du Royaume du Maroc, en vue de commettre un acte de terrorisme à
l'intérieur ou à l'extérieur du Royaume, indépendamment de la survenance d'un
tel acte ;

* le fait d'enrôler, d'entraîner ou de former ou de tenter d'enrôler, d'entraîner ou


de former une ou plusieurs personnes, en vue de leur ralliement à des entités,
organisations, bandes ou groupes, terroristes à l'intérieur ou à l'extérieur du
territoire du Royaume du Maroc.

Les actes précités sont punis de la réclusion de cinq à quinze ans et d'une
amende de 50.000 à 500.000 dirhams.

Toutefois, lorsque l'auteur de l'infraction est une personne morale, il est puni
d'une amende de 250.000 à 2.500.000 dirhams en prononçant à son encontre la
dissolution ainsi que les deux mesures de sûreté prévues à l'article 62 du présent
code, sous réserve des droits des tiers et sans préjudice des sanctions qui
pourraient être prononcées à l'encontre de ses dirigeants ou agents ayant
commis ou tenté de commettre l'infraction. »

Article 2 :
Les dispositions de l'article 218-2 du code pénal précité sont complétées par le
deuxième alinéa suivant :

Article 218-2 (deuxième alinéa) :

Est puni de la même peine, quiconque fait, par l'un des moyens prévus au
premier alinéa du présent article, la propagande, l'apologie ou la promotion des
entités, organisations, bandes ou groupes, terroristes.

Article 3 :

Les dispositions de l'article 218-5 du code pénal précité sont modifiées comme
suit :

Article 218-5 :

Quiconque, par quelque moyen que ce soit, persuade, incite ou provoque autrui
à commettre l'une des infractions prévues par le présent chapitre, est puni de la
réclusion de cinq à quinze ans et d'une amende de 50.000 à 500.000 dirhams.

Article 4 :

Les dispositions du titre II du livre Vil de la loi n° 22.01 relative à la procédure


pénale promulguée par le dahir n° 1.02.255 du 25 rejeb 1423 (3 octobre 2002)
sont complétées ainsi qu'il suit :

Article 711-1 :

Nonobstant toute disposition légale contraire, est poursuivi et jugé devant les
juridictions marocaines compétentes tout Marocain ou étranger qui, hors du
territoire du Royaume, a commis comme auteur, co-auteur ou complice, une
infraction de terrorisme qu'elle vise ou non à porter préjudice au Royaume du
Maroc ou à ses intérêts.
Toutefois, lorsque les actes de terrorisme ne visent pas à porter préjudice au
Royaume du Maroc ou à ses intérêts et lorsqu'ils sont commis hors du territoire
du Royaume par un étranger comme auteur, coauteur ou complice, il ne pourra
être poursuivi et jugé selon les dispositions de la loi marocaine que s'il se trouve
sur le territoire national.

La poursuite ou le jugement de l'accusé ne peut avoir lieu s'il justifie avoir été
jugé à l'étranger pour le même fait par une décision ayant acquis la force de la
chose jugée et, en cas de condamnation, avoir subi sa peine ou s'il justifie la
prescription de celle-ci.

2) - Loi n° 73-15 modifiant et complétant certaines dispositions du code


pénal promulgué par le dahir n° 1-16-104 du 13 chaoual 1437 (18 juillet
2016) ; Bulletin Officiel n° 6522 du 1er rabii I 1438 (1er décembre 2016), p.
1860

Cette loi se rapporte notamment aux outrages envers la religion et la monarchie ,


ainsi qu’aux incitations contre l’integrité territoriale du royaume .

Elle dispose qu’il est puni d’emprisonnement de six mois à deux ans et d’une
amende de 20.000 à 200.000 dirhams quiconque porte outrage à la religion
musulmane , à la monarchie , ou incite contre l’integrité territoriale du royaume .

La peine privative de liberté est relevée à une durée comprise entre deux à cinq
ans , et l’amende de 50.000 à 200.000 dirhams si le crime est commis par
discours tenus dans les lieux publiques , ou lors de réunions publiques , ou en
placardant affiches , tracts ou par d’autres moyens , dont des écrits dans la
presse .

Si le code de la presse sera expurgé des peines privatives de liberté , le code


pénal pourrait cependant intégrer des crimes potentiellement assimilés à
l’exercice de la presse , via cette loi , qui intégre les dispositions renvoyant vers
la case prison que le code de la presse n’inclut pas .

Article premier

Le titre premier du livre III du code pénal approuvé par le dahir n° 1-59-413 du
28 joumada II 1382 (26 novembre 1962) est modifié et complété comme suit par
l'intitulé de la section 1 bis du chapitre IV et par la section I bis du chapitre V et
les articles 267-5. 299-1 et 431-5 :

Section I bis : De l'outrage à l'emblème et aux smboles du

Royaume et de l'atteinte à ses constantes

Article 267-5.

Est puni d'un emprisonnement de six mois à deux ans et d'une amende de
20.000 à 200.000 dirhams ou de l'une de ces deux peines seulement quiconque
porte atteinte à la religion islamique, au régime monarchique ou incite à porter
atteinte à l'intégrité territoriale du Royaume.

La peine encourue est portée à deux ans à cinq ans d'emprisonnement et une
amende de 50.000 à 500.000 dirhams ou à l'une de ses peines seulement lorsque
les actes visés au premier alinéa ci-dessus sont commis soit par discours, cris
ou menaces proférés dans les lieux ou réunions publics, ou par affiches
exposées aux regards du public soit par la vente. la distribution ou tout moyen
remplissant la condition de publicité y compris par voie electronique sur papier
et par voie audiovisuelle .

Section I bis : De la provocation aux crimes et délits

Article 299-1 :

Hors les cas de la participation


• prévus par l'article 129 de la présente loi et à moins que • des peines plus
sévères ne soient prévues par la loi, est puni d'un emprisonnement de trois mois
à un an et d'une amende de 5.000 à 50.000 dirhams ou de l'une de ces deux
peines seulement quiconque a directement provoqué une ou plusieurs personnes
à commettre un crime ou délit, soit par discours, cris ou menaces proférés dans
les lieux ou réunions publics, soit par des affiches exposées aux regards

• du public ou par tout moyen remplissant la condition de publicité y compris


par voie électronique, sur papier et par voie audiovisuelle, si la provocation n'a
pas été suivie d'effet.

• Toutefois, si la provocation à commettre les crimes ou délits a été suivie


d'effet ou a abouti à une tentative de les commettre, la peine encourue sera
l'emprisonnement d'un an à cinq ans et d'une amende de 5.000 à 100.000
dirhams ou l'une de ces deux peines seulement.

Article 431-5 :

Est puni d'un emprisonnement d'un mois à un an et d'une amende de 5.000 à


50.000 dirhams ou de l'une de ces deux peines seulement quiconque a incité à
la discrimination ou à la haine entre les personnes.

La peine encourue sera l'emprisonnement d'un an à deux ans et d'une amende de


5.000 à 50.000 dirhams ou l'une de ces deux peines seulement si l'incitation à la
discrimination ou à la haine entre les personnes est commise par discours, cris
ou menaces proférés dans les lieux ou réunions publics. par des affiches
exposées aux regards du public ou par tout moyen qui remplit la condition de
publicité y compris par voie électronique, sur papier ou par voie audiovisuelle.

Article 2 :

Les dispositions de l'article 179 du code pénal susvisé

sont abrogées et remplacées comme suit :


Article 179 :

Est puni d'un emprisonnement de six mois à deux ans et d'une amende de
20.000 à 200.000 dirhams ou de l'une de ces deux peines seulement quiconque
commet une diffamation, injure ou offense envers la personne du Roi ou la
personne de l'Héritier du Trône ou une violation du respect dû au Roi.

Est puni d'un emprisonnement de trois mois à un an et d'une amende de 10.000


à 100.000 dirhams ou de l'une de ces deux peines seulement quiconque commet
une diffamation, injure ou offense envers la vie privée des membres de la
famille royale désignés à l'article 168 de la présente loi.

La peine visée aux deux alinéas ci-dessus est portée au double lorsque la
diffamation, l'injure ou l'offense envers

• la vie privée de la personne du Roi ou envers la personne de l'Héritier du Trône


ou des membres de la famille royale ou la violation du respect dû au Roi a été
commise soit par discours, cris ou menaces proférés dans les lieux ou réunions
publics ou par des affiches exposées aux regards du public.

soit par la vente, la distribution ou par tout moyen qui remplit la condition de
publicité y compris par voie électronique, sur papier et par voie audiovisuelle.

3 ) - Loi n° 27-14 relative à la lutte contre la traite des êtres humains


promulgué par le dahir n° 1-16-127 du 21 kaada 1437 (25 août 2016) ;
Bulletin Officiel n° 6526 du 15 rabii I 1438 (15 décembre 2016), p. 1952

L’objectif de cette loi est l’adaptation de la législation nationale à celles


internationales en relation notamment avec les protocoles relatifs à la lutte
contre la traite des etres humains

Ce texte s’inscrit dans le cadre des recommandations du rapporteur spécial des


nations unies sur la traite des etres humains , il comprend des définitions larges
de la traite des etres humains et les concepts de l’exploitation de la victime ,
conformément aux orientations adoptées à l’echelle internationale , notamment
le protocole de palerme .

Il comprend egalement des condamnations et une procedure , en plus de mesures


préventives qui adoptent le principe de protéger les victimes au lieu de les
poursuivre , tout en condamnant les coupables et en aggravant les sanctions
contre les auteurs de crime sur les enfants , les femmes enceintes et les
personnes en situation difficile . ainsi il prévoit la protection des victimes , des
témoins , des experts et des dénonciateurs .

Cette loi comporte aussi des dispositions relatives aux mesures institutionnelles
pour la lutte contre ce phénomene et la création d’une commission consultative
auprès du chef du gouvernement relatives aux questions de la lutte contre la
traite des etres humains , tout en veillant à présenter les mesures nécessaires
pour appuyer les projets des associations d’aide aux victimes .

Article premier

Les dispositions du chapitre VII du titre premier du livre III du code pénal
approuvé par le dahir n°1-59-413 du 28 joumada II 1382 (26 novembre 1962)
sont complétées par la section VI ci-après:

Section VI de la traite des êtres humains

Article 448.1

On entend par traite des êtres humains, le fait de recruter une personne, de
l’entraîner, de la transporter, de la transférer, de l’héberger, de l’accueillir ou le
fait de servir d’intermédiaire à cet effet, par la menace de recours à la force, le
recours à la force ou à d’autres formes de contrainte, d’enlèvement, de fraude,
de tromperie ou d’abus d’autorité, de fonction ou de pouvoir ou l’exploitation
d’une situation de vulnérabilité, de besoin ou de précarité, ou par le fait de
donner ou de percevoir des sommes d’argent ou d’avantages pour obtenir le
consentement d’une personne ayant autorité sur une autre personne aux fins
d’exploitation.

Il n’est pas nécessaire qu’il soit fait appel à l’un des moyens prévus au premier
alinéa ci-dessus pour que l’on considère que le crime de la traite des êtres
humains est commis à l’égard des enfants âgés de moins de 18 ans, dès lors qu’il
s’avère que le but poursuivi est l’exploitation desdits enfants.

L’exploitation comprend toutes les formes d’exploitation sexuelle, et notamment


l’exploitation de la prostitution d’autrui ainsi que l’exploitation par le biais de la
pornographie, y compris par les moyens de communication informatique.
L’exploitation comprend également l’exploitation par le travail forcé, la
servitude, la mendicité, l’esclavage ou les pratiques analogues à l’esclavage, le
prélèvement ou le trafic d’organes ou de tissus humains, l’exploitation au moyen
d’expérimentations ou de recherches médicales effectuées sur des êtres vivants,
ou l’exploitation d’une personne à des fins criminelles ou dans des conflits
armés.

L’exploitation ne peut être invoquée que lorsqu’elle a pour effet d’aliéner la


volonté de la personne et de la priver de la liberté de changer sa situation et de
porter atteinte à sa dignité par quelque procédé que se soit même si elle a perçu
une contrepartie ou une rémunération à cet effet.

On entend par travail forcé au sens de la présente loi tout travail ou service exigé
d’une personne sous la menace et pour l’exécution duquel elle ne s’est pas
portée volontaire. Ne relèvent pas de la notion de travail forcé les travaux exigés
pour l’exécution d’un service militaire obligatoire, des travaux exigés en
conséquence d’une condamnation judiciaire ou tout travail ou service exigé en
cas de déclaration de l’état d’urgence.

Article 448.2
Sans préjudice de dispositions pénales plus sévères, est puni de
l’emprisonnement de cinq ans à dix ans et d’une amende de 10.000 à 500.000
dirhams quiconque commet l’infraction de traite des êtres humains.

Article 448.3

Sans préjudice de dispositions pénales plus sévères, la peine prononcée pour la


traite des êtres humains est portée à l’emprisonnement de 10 ans à 20 ans et à
une amende de 100.000 à 1.000.000 de dirhams dans les cas suivants :

1-lorsque l’infraction est commise sous la menace de mort, de voies de fait, de


torture, de séquestration ou de diffamation ;

2-lorsque l’auteur de l’infraction était porteur d’une arme apparente ou cachée ;

3-lorsque l’auteur de l’infraction est un fractionnaire public qui abuse de


l’autorité qui lui confère sa fonction pour commettre l’infraction ou en faciliter
la commission ;

4-lorsque la victime a été atteinte d’une infirmité permanente, d’une maladie


organique, psychique ou mentale incurable, du fait de l’exploitation dont elle a
fait l’objet au titre de l’infraction de la traite des êtres humains ;

5-lorsque l’infraction est commise par deux ou plusieurs personnes comme


auteurs, coauteurs ou complices ;

6- lorsque l’auteur de l’infraction a pris l’habitude de la commettre ;

7- lorsque l’infraction est commise à l’encontre de plusieurs personnes en


réunion.

Article 448.4
L’infraction de la traite des êtres humains est punie de l’emprisonnement de 20
ans à 30 ans et d’une amende de 200.000 à 2.000.000 de dirhams dans les cas
suivants :

1- Lorsque l’infraction a été commise à l’encontre d’un mineur de moins de dix


huit ans ;

2- Lorsque l’infraction est commise à l’égard d’une personne dans une situation
difficile du fait de son âge, d’une maladie, d’un handicap ou d’une faiblesse
physique ou psychique ou à l’égard d’une femme enceinte que sa grossesse soit,
apparente ou connue de son coupable ;

3- Lorsque l’auteur de l’infraction est le conjoint de la victime, l’un de ses


ascendants ou descendants, son tuteur, son kafil, chargé de veiller sur elle ou
ayant autorité sur elle.

Article 448.5

Sans préjudice des dispositions pénales plus sévères, l’infraction de traite des
êtres humains est punie de l’emprisonnement de 20 à 30 ans et d’une amende de
1.000.000 à 6.000.000 de dirhams, lorsqu’elle est commise en bande organisée
ou à l’échelle transnationales, ou si le crime a entraîné la mort de la victime.

La peine prévue au premier alinéa ci-dessus est portée à la réclusion à perpétuité


si l’infraction est commise par la torture ou des actes de barbarie.

Article 448.6

Est puni d’une amende de 1.000.000 à 10.000.000 de dirhams toute personne


morale qui commet le crime de traite des êtres humains sans préjudice des
sanctions applicables à la personne physique qui la représente, l’administre ou
travaille pour son compte.
En outre, le tribunal doit ordonner la dissolution de la personne morale et
l’application des mesures de sûreté énoncées à l’article 62 de la présente loi.

Article 448.7

Est puni de l’emprisonnement d’un an à cinq ans et d’une amende de 5.000 à


50.000 dirhams, quiconque a pris connaissance qu’une personne a commis ou a
commencé à commettre une infraction de traite des êtres humains sans la
dénoncer auprès des autorités compétentes.

Toutefois, bénéfice d’une excuse absolutoire de peine la personne qui s’abstient


de dénoncer l’auteur de l’infraction lorsque cette personne est le conjoint de
l’auteur de l’infraction, ou l’un de ses ascendants ou descendants.

Article 448.8

Est puni de l’emprisonnement d’un an à cinq ans et d’une amende de 5.000 à


50.000 dirhams quiconque recourt à la force, menace d’y recourir ou promet
d’accorder un avantage afin d’empêcher une personne d’apporter son
témoignage ou de produire des preuves, de l’inciter à faire un faux témoignage,
à s’abstenir de présenter des preuves, ou à présenter de fausses déclarations ou
preuves se rapportant à l’infraction de la traite des êtres humains devant toute
autorité compétente et au cours des différentes étapes du procès y afférent.

Article 448.9

Est puni de l’emprisonnement d’un an à cinq ans et d’une amende de 5.000 à


50.000 dirhams quiconque met intentionnellement en danger la vie d’une
victime de la traite des êtres humains ou un témoin en révélant délibérément son
identité ou son lieu de résidence ou en entravant les mesures de protection prises
en sa faveur.

On entend par victime de la traire des êtres humains toute personne physique,
qu’elle soit marocaine ou étrangère, qui subit un préjudice matériel ou moral
avéré résultant directement de la traite des êtres humains, conformément à la
définition donné à la traite des êtres humains qui est prévue par la présente loi.

Article 448.10

Est puni de l’emprisonnement d’un an à cinq ans et d’une amende de 5.000 à


50.000 dirhams quiconque, tout en sachant sciemment qu’il s’agit de l’infraction
de traite des êtres humains, bénéficie d’un service, d’un avantage ou d’un travail
de la part d’une victime de la traite des êtres humains.

La peine est portée au double si la victime de la traite des êtres humains est une
personne mineure âgée de moins de 18 ans.

Article 448.11

La tentative de commettre les infractions prévues par la présente section est


passible de la même peine prévue pour le crime consommé.

Article 448.12

Bénéficie d’une excuse absolutoire des peines prévues à la présente section celui
des coupables qui a pris l’initiative de porter à la connaissance des autorités
compétentes les éléments d’information dont il dispose en ce qui concerne
l’infraction de la traite des êtres humains, et ce avant toute exécution ou
commencement d’exécution de cette infraction ou en permettant d’en empêcher
la consommation.

En cas de dénonciation de l’infraction, le coupable dénonciateur peut bénéficier


d’une excuse absolutoire de la peine ou de son atténuation, selon les
circonstances de dénonciation, s’il permet aux autorités compétentes, au cours
de l’instruction, de procéder à l’arrestation des autres coupables. Ces
dispositions ne s’appliquent pas aux infractions entraînant la mort, une infirmité
permanente ou une maladie organique, psychique ou mentale incurable de la
victime.
Article 448.13

Sous réserve des droits des tiers de bonne foi, sont confisqués au profit du
Trésor les fonds et les objets qui ont servi ou devaient servir à la commission de
l’infraction de la traite des êtres humains, ou qui sont le produit de la
commission de cette infraction.

En outre, il y a lieu d’ordonner la publication de la décision judiciaire portant


condamnation, de l’afficher ou de la diffuser par les moyens audio-visuels.

Article 448.14

La victime de la traite des êtres humains n’est pas tenue responsable pénalement
ou civilement de tout acte commis sous la menace, lorsque cet acte est lié
directement au fait qu’elle est personnellement victime de la traite des êtres
humains, à moins qu’elle n’ait commis une infraction de sa propre volonté sans
qu’elle soit sous la menace.

4 ) - La loi 103.13 relative à la lutte contre la violence à l’egard des femmes


promulguée par par le dahir n° 1-18-19 du 05 joumada II 1439 (22 février
2018) ; Bulletin Officiel n° 6655 du 23 joumada II 1439 (12 mars 2018),
p.1449

Adoptée mercredi 14 février, par la Chambre des représentants, la loi contre la


violence faite aux femmes a été accueillie comme une bonne nouvelle par les
Marocains, notamment les femmes qui sont les plus concernées.

cette nouvelle loi définie la violence à l’égard des femmes sous différentes
formes, qu’elles soient physiques, sexuelles, psychologiques ou encore
économiques. En d’autres termes, la violence contre les femmes se traduit donc
par des pratiques de harcèlement sexuel ou moral, d’agression ou d’abstinence
basée sur le genre, que cela soit dans la rue, au travail ou à la maison.
Cette loi a pour objectif de combattre tous les types d’harceleurs, notamment
dans les lieux publics et ceux utilisant les nouvelles technologies à des fins de
violence. En effet, un accusé risque un à six mois de prison et des amendes
allant de 2.000 à 10.000 dhs. A noter que les peines peuvent atteindre 5 années
de prison ferme lorsqu’il s’agit d’une victime mineure.

Autre point important: un durcissement des peines peut être recouru lorsque la
victime est mariée, divorcée ou enceinte. D’autre part, cette nouvelle loi permet
d’empêcher les harceleurs de contacter ou de s’approcher de la victime tout en
les soumettant à un traitement psychologique. Seul bémol, le viol conjugal n’est
pas inclus dans cette nouvelle loi. Chose qui a été dénoncée par de nombreuses
associations.

Ce texte entend punir le mariage forcé et la violence physique , mais aussi le


gaspillage ou le transfert des ressources financieres de la famille par mauvaise
foi . l’instigateur d’un mariage forcé encourt une peine de prison allant de six
mois à un an et une amende allant de 10.000 à 30.000 dirhams . certaines
constances seront considérées comme aggravantes comme la violence à l’egard
d’une femme enceinte , mariée ou divorcée en présence de ses enfants ou de ses
parents .

Des peines pourront etre prises à la suite de propos à caractere sexuel , qu’ils
soient vehiculés par des SMS , des messages vocaux ou des photos . les
sanctions seront meme durcies , dans le cas ou le harcelement serait commis par
un collègue ou une personne chargée du maintien de l’ordre .

Le texte parle aussi de la répudiation , une clause prévoit la prise en charge , par
la juridiction du retour e la femme expulsée au foyer conjugal , avec son enfant
dont elle a la garde . l’époux accusé est éligible à une peine de prison de un à
trois mois , et une amende de 2.000 à 5.000 dirhams .
la loi 103.13 consacre un chapitre à la prise en charge des victimes souvent
isolées et impuissantes face aux agressions , à travers la création d’entités et de
mécanismes dédiés qui dépendront du ministère et des pouvoirs publics . une
coordination entre les parties impliquées dans la protection des femmes sera
mise sur pied et inclura les pouvoirs judiciaires , la sécurité nationale et la
gendarmerie royale , ainsi que les départements gouvernementaux concernés ( la
justice et la famille ) .

Vous aimerez peut-être aussi