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TD n° 3 ETUDE D’UN AMEMOMETRE A FIL CHAUD

Un anémomètre à fil ou à film chaud est un appareil de mesure utilisé en mécanique des fluides
pour obtenir des mesures précises de la vitesse d’un fluide. Il est constitué d’un fil métallique
très fin (les fils les plus fins ont un diamètre de 0,63µm) tendu entre deux broches métalliques.
Les broches sont reliées à un dispositif électrique qui permet de faire circuler un courant
électrique dans le fil. On maintient ainsi le fil à une température de 200 à 300°C au-delà de celle
du fluide qui l’entoure. Placé dans un écoulement, le fil échange de la chaleur avec le fluide qui
l’environne et la mesure de cette quantité de chaleur permet d’estimer la valeur de la vitesse.

Q 1 Soit ρ (Ω.m) la résistivité du fil chaud et i la valeur du courant électrique qui le parcourt.
En régime stationnaire, quelle est la quantité d’énergie PJ dissipée dans le fil de l’anémomètre
par effet Joule.
Q 2 Soit D=5µm et L=3mm, le diamètre et la longueur du fil. Pour le régime stationnaire,
donner l’équation de la chaleur sous forme locale permettant de décrire l’évolution de la
température dans le cylindre. On supposera négligeables les échanges par rayonnement entre le
fil et le fluide qui l’entoure et on considèrera comme constante, la conductivité thermique du fil
kf. Préciser les conditions aux limites du problème. Où intervient d’après vous la vitesse du
fluide qui entoure le fil ?
Q 3 On pose r+=r/D, z+=z/L et T+=T/θ où θ est une différence de température. Rendre sans
dimension l’équation précédente et montrer que la conduction dans le sens longitudinal (z’Oz)
est négligeable devant la conduction radiale (Or).
Q 4 A l’aide de ces hypothèses montrer que le bilan global de chaleur en régime stationnaire
peut s’écrire :
PJ + h.S.(Tfluide - Tfil) = 0
où h est le coefficient d’échange conducto-convectif entre le fil et le fluide qui l’entoure et Tfil la
température moyenne du fil.
Q 5 La résistivité électrique du fil ρ dépend de sa température. On pose :
ρ(Tfil)=ρ0 [1+α(Tfil-T0)]
où α est un coefficient constant et ρ0 la résistivité du matériau du fil à la température T0. Par
ailleurs, la loi d’échange entre un cylindre infiniment long et un fluide a été étudié par de
nombreux chercheurs et l’on retient le plus souvent la loi de L.V. King qui s’exprime
simplement : Nu=A+B. Un

où A, B et n sont des constantes et U la vitesse efficace de refroidissement du fluide (i.e. la


composante de la vitesse normale au fil). Montrer que l’on peut ainsi obtenir une relation entre la
vitesse du fluide, la température du fil, du fluide et l’intensité du courant qui le parcourt.

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Q 6 La relation précédente ne permet pas en général de déterminer la vitesse car si la mesure


du courant et celle de la température du fluide ne posent aucun problème, celle de la température
du fil est plus délicate. Un moyen simple de s’affranchir de ce problème consiste à maintenir
cette température constante en régulant le courant qui circule dans le fil pour maintenir sa
résistance électrique constante. C’est le principe des anémomètres à température constante. On
pose maintenant E=Rfil i où E est la tension électrique aux bornes du fil et Rfil sa résistance.
Montrer que l’on peut obtenir une loi du type :
E² = A’+B’Un
où A’ et B’ sont deux nouvelles constantes.

Q 7 Le domaine de validité de la Loi de King est 0,01< Re <104. Calculer la vitesse minimale
du fluide, Umin, à laquelle le fluide doit être exposé. Que se passe-t-il lorsque la vitesse du fluide
est inférieure à Umin et en quoi cela entache-t-il la précision des mesures ?
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Corrigé du TD n° 9 ETUDE D’UN AMEMOMETRE A FIL CHAUD

Question 1 Un anémomètre à fil ou à film chaud est un appareil de mesure utilisé en mécanique des fluides pour
obtenir des mesures précises de la vitesse d’un fluide. Il est constitué d’un fil métallique très fin (les fils les plus fins
ont un diamètre de 0,63µm) tendu entre deux broches métalliques. Les broches sont reliées à un dispositif électrique
qui permet de faire circuler un courant électrique dans le fil. On maintient ainsi le fil à une température de 200 à
300°C au-delà de celle du fluide qui l’entoure. Placé dans un écoulement, le fil échange de la chaleur avec le fluide
qui l’environne et la mesure de cette quantité de chaleur permet d’estimer la valeur de la vitesse.

Q1 Soit ρ (Ω.m) la résistivité du fil chaud et i la valeur du courant électrique qui le parcourt. En régime
stationnaire, quelle est la quantité d’énergie PJ dissipée dans le fil de l’anémomètre par effet Joule.

R 1 La résistance est donnée par la loi bien connue : Rfil=ρL/S où S est la section du fil

La puissance dissipée par effet Joule est donc :

Q 2 Soit D=5µm et L=3mm, le diamètre et la longueur du fil. Pour le régime stationnaire, donner l’équation de la
chaleur sous forme locale permettant de décrire l’évolution de la température dans le cylindre. On supposera
négligeables les échanges par rayonnement entre le fil et le fluide qui l’entoure et on considèrera comme constante,
la conductivité thermique du fil kf. Préciser les conditions aux limites du problème. Où intervient d’après vous la
vitesse du fluide qui entoure le fil ?

R 2 L’équation locale de la chaleur dans un milieu non déformable s’écrit :

∇∙ ∇
Avec r et s respectivement le rayonnement et une source ou un puits de chaleur extérieur.
Ici on suppose r = 0 et s représente l’apport de chaleur par effet Joule. L’équation de la
chaleur sous forme locale est homogène à une puissance volumique (W/m3) donc en
supposant l’apport de chaleur homogène on pose :
4
!

D’où finalement en coordonnées cylindriques et en supposant l’échange stationnaire, le


rayonnement négligeable :
1 1 4
# $ 0
% & !

Il n’y a pas a priori de symétrie de révolution pour le champ de température.


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Les conditions aux limites sont :

• Aux extrémités du fil z=0 et z=L, on peut accepter soit :


o Une condition de Dirichlet c-à-d T = Tbroche. En effet l’inertie thermique de ces
broches est considérablement plus importante que celle du fil et leur température
varie en pratique très peu.
o Un flux imposé ce qui a priori est plus rigoureux :
( -./0123
& )*+,

• A la surface du fil r = D/2 :

( 6 73 ( ℎ 6 73 −
/*4/ /*4/
Tfluide est la température du fluide loin du fil et Tfil est la température du fil à sa surface.
La vitesse du fluide intervient dans le coefficient d’échange h.

Q 3 On pose r+=r/D, z+=z/L et T+=T/θ où θ est une différence de température. Rendre sans dimension l’équation
précédente et montrer que la conduction dans le sens longitudinal (z’Oz) est négligeable devant la conduction
radiale (Or).

R 3 En adimensionnant l’équation, l’idée consiste à justifier que le fort rapport d’aspect


(Dfil/L << 1) rend la conduction dans le sens de l’axe du fil quasi-inopérante devant les autres
directions.

Tout calcul fait on obtient :

1 :
1 : ! : 4
; :
< # $ 0
: : : : % &:

Il n’est pas question de résoudre cette équation mais de montrer que finalement le transfert
longitudinal étant négligeable devant le transfert radial on va négliger (dans une approximation
au premier ordre de l’échange) les pertes par conduction dans les broches.

1. Lorsque l’on passe en bilan global pour l’ensemble du fil on rappelle :


a. Que l’échange est stationnaire
b. Que les échanges radiatifs sont négligés
c. Que les pertes conductives dans les broches aux extrémités du fil sont négligées
d. Que l’on va considérer la température du fil uniforme et égale à Tfil
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Q 4 A l’aide de ces hypothèses montrer que le bilan global de chaleur en régime stationnaire peut s’écrire :
PJ + h.S.(Tfluide - Tfil) = 0

où h est le coefficient d’échange conducto-convectif entre le fil et le fluide qui l’entoure et Tfil la température
moyenne du fil.

R 4 Dans ces conditions le bilan s’écrit simplement :

PJ - hS (Tfil – Tfluide) = 0
ou encore :
Rfil.i2 = h.S.(Tfil - Tfluide)

Q 5 La résistivité électrique du fil ρ dépend de sa température. On pose :


ρ(Tfil)=ρ0 [1+α(Tfil-T0)]

où α est un coefficient constant et ρ0 la résistivité du matériau du fil à la température T0. Par ailleurs, la loi d’échange
entre un cylindre infiniment long et un fluide a été étudié par de nombreux chercheurs et l’on retient le plus souvent
la loi de L.V. King qui s’exprime simplement : Nu=A+B. Un

où A, B et n sont des constantes et U la vitesse efficace de refroidissement du fluide (i.e. la composante de la vitesse
normale au fil). Montrer que l’on peut ainsi obtenir une relation entre la vitesse du fluide, la température du fil, du
fluide et l’intensité du courant qui le parcourt.

R 5 La résistivité dépendant de la température on peut écrire :

= >? @ − 6 73
!
en remplaçant littéralement Nu par son expression dans l’équation obtenue à la question
précédente.

2. En substituant Rfili2 par E2/Rfil on obtient facilement :

A
= >? @ − 6 73
!

On a bien une relation entre E, la tension aux bornes du fil qui est assez facile à obtenir, U, la
vitesse du fluide, la température du fluide que l’on supposera constante et finalement Tfil la
température du fil. Finalement, on a une relation, mais deux inconnues : U et Tfil.

En effet quand U change, l’échange de chaleur modifie la température du fil donc sa résistance et
donc finalement E … En utilisant un anémomètre à température constante qui régule
constamment le courant qui circule dans le fil pour maintenir sa résistance (et donc sa
température) constante, on s’affranchit de la température du fil et l’on peut écrire :

A =′ >′? @
K
D E FGH L
ou encore : ? C J avec A’ et B’ deux nouvelles constantes déterminées par étalonnage.
IH
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Q 6 La relation précédente ne permet pas en général de déterminer la vitesse, car si la mesure du courant et celle
de la température du fluide ne posent aucun problème, celle de la température du fil est plus délicate. Un moyen
simple de s’affranchir de ce problème consiste à maintenir cette température constante en régulant le courant qui
circule dans le fil pour maintenir sa résistance électrique constante. C’est le principe des anémomètres à température
constante. On pose maintenant E=Rfil i où E est la tension électrique aux bornes du fil et Rfil sa résistance. Montrer
que l’on peut obtenir une loi du type :
E² = A’+B’Un
où A’ et B’ sont deux nouvelles constantes.

Q 7 Le domaine de validité de la Loi de King est 0,01< Re <104. Calculer la vitesse minimale du fluide, Umin, à
laquelle le fluide doit être exposé. Que se passe-t-il lorsque la vitesse du fluide est inférieure à Umin et en quoi cela
entache-t-il la précision des mesures ?

R 7 Par application numérique on trouve avec :


N / ?!
M
ON /

Umin=0,23 m/s et Umax=0,23.105 m/s !!!!


(ρair=1,22.kg/m3, µ air=1,75.10-5 kg/m/s et Dfil = 0,63 µm).

Lorsque la vitesse est inférieure à 0,23m/s, on passe en convection naturelle et le fil


chauffe l’air qui l’entoure et crée son propre écoulement. Il faut changer la loi de
refroidissement.

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