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Complément de cours : fonction de Green et diffusion

Rappel sur la fonction de Green

Définition :
Soit 𝐷(𝜙) un opérateur différentiel linéaire de fonctions 𝜙(𝑋), 𝑜ù 𝑋 = (𝑥! , 𝑥" , … , 𝑥# ) est un vecteur
de 𝑅# . On cherche la fonction 𝜙$ solution de 𝐷(𝜙$ ) = 𝑆, où S(X) est une fonction source donnée,
source du champ 𝜙$ que l’on recherche.

On note 𝛿 la distribution de Dirac, qui par définition, appliquée aux fonctions, leur affecte leurs
valeurs en X=0. Soit 〈𝛿, 𝜙〉 = 𝜙(𝑋 = 0)

On appelle fonction de Green associée à D la fonction 𝑮𝑫 solution de 𝑫(𝑮𝑫 ) = 𝜹

Intérêt majeur :
La connaissance de la fonction de green d’un opérateur permet de calculer le champ 𝜙$ en tout
point, solution de 𝐷(𝜙$ ) = 𝑆, car 𝝓𝑺 = 𝑮𝑫 ∗ 𝑺, où ∗ désigne l’opérateur de convolution.

En effet, en permuttant dérivation et intégration et en utilisant la définition de 𝐺' , il vient :

𝐷(𝜙$ )(𝑋) = : 𝐷[𝐺' (𝑋 − 𝑌)] . 𝑆(𝑌)𝑑𝑌 = : 𝛿(𝑋 − 𝑌) . 𝑆(𝑌)𝑑𝑌 = 𝑆(𝑋)

Cette équation peut s'interpréter comme la superposition de solutions élémentaires, chaque terme
sous l'intégrale représentant la contribution de S(Y) entre Y et Y + dY.
Si 𝐺A' (𝐾) désigne la transformée de Fourier de 𝐺' (𝑋), le calcul du champ solution 𝜙$ est beaucoup
plus simple dans l’espace de Fourier puisque cette équation de convolution sur X s’écrit comme un
simple produit dans l’espace des K :
Soit : 𝜙A$ (𝐾) = 𝐺A' (𝐾). 𝑆C(𝐾)
Exemples d’utilisation :
Supposons que D corresponde à une équation différentielle linéaire du deuxième ordre (système
masse-ressort, circuit RLC, propagation acoustique ou électromagnétique, etc.). Soit par exemple à
résoudre :
𝑀𝑋̈ + 𝐶𝑋̇ + 𝐾𝑋 = 𝑆(𝑡)
Avec S(t) absolument quelconque, voire très compliqué.
La fonction de Green vérifie : 𝑀𝐺̈ + 𝐶𝐺̇ + 𝐾𝐺 = 𝛿(𝑡 = 0)
C’est ce que l’on appelle la réponse impulsionnelle du système, noté souvent h(t), réponse à une
impulsion de type Dirac. Si on la mesure, en donnant un très grand « coup de pied » à t=0, qu’on la
numérise, qu’on en fait sa transformée de fourrier 𝐻(𝜔) (que l’on appelle fonction de transfert)
alors on serra en capacité de calculer la réponse X(t) à n’importe quelle sollicitation (terme source)
S(t), en faisant 𝑋A(𝜔) = 𝐻(𝜔). 𝑆C(𝜔), puis une transformée de Fourier inverse de 𝑋A(𝜔) pour revenir à
X(t).
Fonction de green de l’équation de diffusion :

L’équation de la diffusion W(X,t) d’une particule dans un milieu isotrope et homogène


s’écrit :

𝜕𝑊 𝜕! 𝜕! 𝜕!
− 𝐷ΔW = 0, où Δ = ! + ! + ! 𝑒𝑠𝑡 𝑙 " 𝑜𝑝é𝑟𝑎𝑡𝑒𝑢𝑟𝐿𝑎𝑝𝑙𝑎𝑐𝑖𝑒𝑛
𝜕𝑡 𝜕𝑥 𝜕𝑦 𝜕𝑧

La Transformée de Fourier spatiale de cette équation donne :

𝜕𝑊?
? = 0, 𝑠𝑜𝑖𝑡 𝑊
+ 𝐷𝐾 ! 𝑊 ? (𝐾, 0)𝑒 #$%! &
? (𝐾, 𝑡) = 𝑊
𝜕𝑡

Donc en faisant une TF inverse, on obtient un produit de convolution enn x, y et z:


!
𝑊(𝑥, 𝑡) = 𝑊(𝑥, 0) ∗∗∗ 𝑇𝐹 #' (𝑒 #$% & )

"! #$! #%!


! '
On calcule aisément que : 𝑇𝐹 #' F𝑒 #$% & G = ( )) 𝑒 # &'(
√!$&

Donc :

1 1 (,*, ! )" .(/*/ ! )" .(0*0 ! )"


( ) ) ) *
𝑊(𝑥, 𝑡) = ( ) : 𝑊(𝑥 , 𝑦 , 𝑧 , 0) 𝑒 1'2 𝑑𝑥 ) 𝑑𝑦 ) 𝑑𝑧 )
√2𝜋 √2𝐷𝑡

On reconnaît ici la fonction de Green associée G(x,y,z,t) vérifiant par définition :

𝑊(𝑋, 𝑡) = 𝑆(𝑋, 𝑡) ∗ 𝐺(𝑋, 𝑡)

où S = 𝑊(𝑋, 0) désigne les termes sources à t=0 et, la fonction de Green :

1 3 0 ! 12 ! 13 !
𝐺 (𝑋, 𝑡 ) = ( ) exp(− !4! &
)
!2𝜋𝜒2 𝑡

Ceci en posant 𝜒 " = 2𝐷, appelé facteur de diffusion

Remarques :

'
• Le terme ( )) est ici élevé au cube car on est en dimension 3. On a en effet réalisé
5!64! &
le produit de trois transformés de Fourrier. Pour une diffusion dans un plan il sera
élevé au carré, et à la puissance 1 en dimension 1.

• On retrouve bien une loi Gaussienne de diffusion car les conditions d’application du
théorème central limité sont respectées et ce phénomène correspond bien à une marche
aléatoire continue des particules.

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