L’ A C T U A L I T É A U Q U O T I D I E N
A
ccueil au pied de l’avion par son homologue le 28 février au chevet de la famille du deuxième vice-président du Sénat,
Denis Sassou N’Guesso, accolades, hymnes
nationaux et honneurs militaires, la visite
Alphonse Mboudo-Nesa, décedé dans la nuit du 27 au 28 février à Brazzaville.
de travail du président de la République française, Le président du Sénat a lon-
Emmanuel Macron, à Brazzaville, le 3 mars, n’a duré guement échangé avec la fa-
certes que quelques heures mais a été chargée de mille sur les questions rela-
symboles. tives au décès du deuxième
vice-président de cette
D’abord Emmanuel Macron arrivait pour la première
institution. « C’est l’expres-
fois dans la capitale congolaise, qui fut par le passé la
sion de la détresse, compa-
capitale de l’Afrique équatoriale française et dans les
tir avec la famille et dire
moments cruciaux de l’histoire de l’Hexagone, capitale
à cette dernière que nous
de la France libre. Ensuite les entretiens entre les deux
sommes avec elle, parce que
chefs d’Etat ont eu lieu au Palais du peuple, lieu où
c’est de la responsabilité
vécurent les gouverneurs de l’empire français sous la
du Sénat de faire toute la
colonisation.
suite des obsèques. Et donc
Il est ici question de mémoire et le rappeler n’est le message est celui-là, com-
nullement renier les évolutions en cours depuis patir et promettre que nous
l’indépendance du Congo en 1960. Tenir entre ses allons agir pour que ces ob-
mains le micro qui porta la voix du général de Gaulle sèques soient à la hauteur
à partir de Brazzaville, pour mobiliser en faveur de la de l’illustre disparu. C’est
nation française en danger pendant la Seconde Guerre un vide que le Sénat vient
mondiale, se retrouver ensuite à la Case de Gaulle près d’enregistrer », a déclaré le
des berges du fleuve Congo, là-même où le chef des premier secrétaire du Sénat, Pierre Ngolo échangant avec les membres de la famille/Adiac
Français libres avait pris ses quartiers, ne sont pas des Julien Epola, qui accompagnait ou cinq ans comme directeur pétrole dans notre pays ».
moments anodins. le président Pierre Ngolo. de cabinet. On a relancé Hy- A la suite de cet événement tra-
De son côté, le sénateur Al- dro-Congo, la Société nationale gique, le Sénat a tenu le 1er mars
A Brazzaville, justement, le président Emmanuel phonse Gondzia s’est exprimé d’électricité. On a conduit nos une séance plénière spéciale en
Macron a tenu ce micro précieusement conservé en ces termes: « Je fais partie vies ensemble. Il faut savoir vue de mettre en place les or-
par le Congo, il a ensuite rencontré la communauté de la famille depuis ma jeu- que c’est lui qui représentait ganes chargés des obsèques du
française à la Case de Gaulle. Il y a, dans ce genre de nesse. Je suis resté avec lui l’Etat congolais auprès d’Agip. disparu. A cet effet, une coordi-
retrouvailles, quelque chose d’unique qui fait de la pendant pratiquement quatre Alphonse Mboudo-Nesa a fait le nation et des sous-commissions
capitale congolaise un lieu de mémoire imputrescible ont été mises en place. La coor-
entre la France, le Congo et l’Afrique quand on pense dination a pour président Julien
à l’itinéraire ayant conduit aux indépendances de « Je fais partie de la famille depuis ma Epola, vice-président Joseph
plusieurs pays du continent. jeunesse. Je suis resté avec lui pendant Yedikissa-Dhadié, trésorier Ro-
ger Okoula. La sous-commis-
C’est aussi à ce titre que la capitale congolaise demeure pratiquement quatre ou cinq ans comme sion oraison funèbre est prési-
cette ville hospitalière pour tous ceux et celles venant
de loin ou de si proche qui foulent son sol. Elle essaie
directeur de cabinet. On a relancé Hydro- dée par Daniel Abibi, tandis que
celle s’occupant du transport et
toujours de garder sa verdure, ses citoyens le sourire, Congo, la Société nationale d’électricité. On sécurité est sous la responsabi-
ses administrateurs et les plus hauts dirigeants du pays a conduit nos vies ensemble. Il faut savoir lité de Georges Moubedi et en-
dont elle est le siège politique, les bonnes manières. fin les finances et la logistique
Brazzaville est un revenez-y ! que c’est lui qui représentait l’Etat congolais
sont à la charge de Jacqueline
Les Dépêches de Brazzaville
auprès d’Agip. Alphonse Mboudo-Nesa a fait Moundzalo.
le pétrole dans notre pays ». Jean Jacques Koubemba
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N°4457 - Lundi 6 Mars 2023 L E S D É P Ê C H E S D E B R A Z Z AV I L L E POLITIQUE | 3
Le maire de Madingou signant l’accord avec son homologue d’une ville marocaine/Adiac
Après de fructueux échanges française de plus de 5 000 habi- au Congo. Ils demandent no-
entre les experts venus d’Afrique tants, située dans la métropole de tamment la prise en compte des
et d’Europe, le premier forum sur Lyon. vingt recommandations issues de
la revitalisation et la redynamisa- Le troisième a été entre la ville l’atelier préparatoire au forum ; le
tion de la décentralisation et du d’Oyo, dans le département de suivi de la mise en œuvre des ac-
développement local au Congo a la Cuvette, et Houdan, une autre cords de partenariat conclus lors
Boniface Bouka et Stéphane Demilly dans les locaux du Sénat/Adiac débouché par la signature de six ville française située dans le dé- du forum entre l’Association des
Devant quelques membres de la Commission affaires étrangères accords de partenariat. Ils s’ins- partement des Yvelines. D’autres maires du Congo et l’Association
et de la coopération du Sénat congolais, notamment Gabriel crivent dans le cadre de l’échange partenariats ont été conclus marocaine des présidents des
Oba-Apounou, Stéphane Demilly a apprécié le dynamisme de d’expérience en matière de ges- entre la localité d’Impfondo, dans conseils, des préfectures et des
ses collègues. Les deux personnalités ont également évoqué le tion des collectivités locales. la Likouala, et la ville marocaine provinces.
rôle de leur structure ainsi que leurs organisations. Le premier partenariat concerne d’Agora ; la ville d’Oyo et la ville Saluant la bonne tenue du forum,
la commune de Kintélé, dans le marocaine de Larache ainsi que la le ministre de l’Intérieur, de la
Après les échanges, Stéphane Demilly, en compagnie du deuxième
département du Pool, et la ville ville de Madingou, dans la Bouen- Décentralisation et du Dévelop-
vice-président de la Commission affaires étrangères, Boniface Bouka, a de Nevers, en France, de plus de za, et une collectivité locale du pement local, Raymond Zéphirin
visité les lieux stratégiques du Sénat. Présent à Brazzaville dans le cadre 33 000 habitants. Le deuxième Maroc. Mboulou, a promis de transmettre
de la visite de travail du président français, Emmanuel Macron, le pré- accord a été paraphé entre la lo- A l’issue des travaux, les partici- l’ensemble des recommandations
sident du groupe d’amitié France-Congo a souhaité la multiplication calité de Mouyondzi, dans le dé- pants ont adopté quelques réso- au Conseil de ministres pour sus-
de voyages de travail entre les deux pays. partement de la Bouenza, et la lutions visant la mise en œuvre citer son approbation.
Rude Ngoma ville de Charly, une agglomération effective de la décentralisation Firmin Oyé
LE FAIT DU JOUR
Femmes de Ngabé
L
eur colloque avec l’eau est an- premières loges vous fait pousser les
cien. Ce 24 février en matinée, ailes. Le temps est visiblement à la
à la demande des organisateurs, compétition. Finalement, les trente
trente jeunes femmes originaires de équipages sont à portée des regards,
Ngabé quittent leurs occupations quo- les cris de l’assistance accompagnent
tidiennes pour une course de piro- les arrivées. Il y a de l’excitation sur
gues sur le fleuve Congo. La localité les pirogues, l’équipe de tête vient
qu’elles habitent a vu sortir de terre un d’accoster arrachant des applaudisse-
site touristique attrayant pour lequel ments de la foule. Les sprinteuses ont
les habitants du district doivent être le souffle court.
fiers. C’est, en effet, le promoteur de
celui-ci, et le ministère de l’Industrie A tour de rôle et dans une certaine
culturelle, touristique, artistique et des confusion arrivent les autres chaloupes,
Loisirs qui leur offrent l’opportunité de certaines se trompent du point d’arri-
faire du sport. vée courant l’élimination ; d’autres cha-
virent à une petite longueur du rivage
Le soleil est au rendez-vous. Habil- servant un peu d’eau aux courageuses
lées en t-shirt et pagne, leurs collants compétitrices. Au final, toutes arrivent
ou pantalons enfilés en premier, elles Les participantes à la course de pirogues organisée à Ngabé, le 24 février 2023 à bon port. Suivant le classement, les
constituent dix équipes de trois cou- Le coup d’envoi est enfin donné. Elles le courant d’eau avec beaucoup d’en- premières comme les dernières sont
reuses chacune sur dix pirogues et at- remontent le cours du Congo sur une train, et leurs supporteurs restés sur recompensées d’un petit pli pour la cir-
tendent le coup d’envoi. Aucun homme centaine de mètres et devront ensuite les berges crier le nom de quelques- constance. Lydie Pongault, la ministre
n’a osé se mesurer à elles car, par le descendre vers le lieu où elles ont pris unes. Puis elles sont perdues de vue. de l’Industrie culturelle, et Evariste
passé, explique Evariste Ondongo, le le départ. A la vérité, même si elles Ondongo, le promoteur du site tou-
maître des lieux, toutes les compéti- sont familières du trafic sur le fleuve, Du temps après, à côté des jacinthes ristique de Ngabé, rendent hommage
tions organisées à propos ont été rem- la compétition qui les oppose est loin emportées par les eaux et du bruit à ces braves mamans qui reprennent
portées par les dames. La raison en d’être une promenade de santé, car en des moteurs de baleinières sifflant leurs pirogues et regagnent chez elles
serait que ces dernières étaient depuis temps ordinaire, personne ne surveille rauque, les premières embarcations à bon rythme, heureuses d’avoir couru
toujours les plus actives sur le fleuve la distance qu’elles parcourent d’un apparaissent au loin, puis les autres pour l’honneur. Séquence mémorable !
où elles exercent la pêche et bien point à l’autre, chacune ayant le loisir à la suite. C’est presque la tourmente
d’autres activités. quand l’envie d’être classé dans les Gankama N’Siah
d’aller à son rythme. On les voit braver
4 | ÉCONOMIE L E S D É P Ê C H E S D E B R A Z Z AV I L L E N°4457 - Lundi 6 Mars 2023
PÉNURIE DE CARBURANT
TRIBUNE LIBRE
L
Le carburant sera à nouveau disponible dans les dépôts et stations-service e premier sommet sur la protection des forêts tropi-
dans les tout prochains jours, après le déficit observé depuis un mois déjà à cales, tenu du 1er au 2 mars 2023 à Libreville, cher-
cause des travaux de maintenance en cours au niveau de la Congolaise de chait des solutions concrètes pour conjuguer la gestion
durable de ces forêts et le développement économique des
raffinage (Coraf), à Pointe-Noire. Le gouvernement a affirmé avoir commandé pays forestiers du Sud. Il a proposé une gestion responsable
d’importants stocks de carburant de l’extérieur et sont en cours de livraison. des écosystèmes forestiers, à travers la promotion des filières
plus durables des produits de l’agroforesterie et des finance-
Le ministre des Hydrocar- ments efficients pour réguler le réchauffement climatique de
bures, Bruno Jean Richard la Terre. Mais, le financement du besoin de 203 milliards de
Itoua, a fait l’annonce le 1er dollars par an d’ici à 2050 des forêts tropicales ne se concré-
mars, lors de la question tise pas. En cause, les crédits fantômes octroyés aux pays
d’actualité à l’Assemblée forestiers.
nationale. Il a justifié que la
De l’importance des forêts tropicales : La forêt couvre 4,06 mil-
crise de carburant observée liards hectares de la planète, dont 1,8 milliard hectares de forêts
actuellement est la consé- tropicales (5% de la planète) qui absorbe 443,6 Gt équivalent
quence des travaux de main- CO2. Plus de 350 millions de personnes dépendent directement
tenance sur le réseau de la de ces forêts qui abritent entre 50 et 80% d’animaux et de plantes
Coraf, engagés depuis le 2 du monde. La forêt tropicale d’Afrique centrale couvre plus de
janvier dernier. 220 millions d’hectares et compte 206 réserves qui séquestrent
Pour la juguler, a-t-il souli- 610 millions de tonnes de CO2 par an, soit 4 % des émissions
gné, le gouvernement, par le mondiales, plus que celles d’Asie (490 millions) et d’Amazonie
biais de la Société nationale (110 millions). La COP15 avait envisagé de protéger 30% des
des pétroles du Congo, a pas- aires marines et terrestres d’ici à 2030 pour sauver de l’extinction
sé une importante commande les espèces animales et végétales et permettre la restauration des
de 132 390 tonnes de carbu- écosystèmes pour qu’ils continuent de réguler le climat.
rant comprenant l’essence Aux crédits dérisoires et fantomatiques : La création du Partena-
et le gasoil de la République riat de conservation positive, plan de développement assorti d’un
démocratique du Congo, en at- Des véhicules alignés à une station d’essence pour attendre d’être servis/DR
fonds de 100 millions d’euros additionnels, destiné aux États pro-
tendant que la Coraf reprenne d’ici à la fin de cette semaine. Le ministre des Hydrocarbures tecteurs des forêts tropicales dont 50% apportés par la France,
sa production. Une bonne partie de ces stocks a fait savoir que les commandes 30% par Conservation international et 20% par la Fondation Wal-
« Les stocks bas en essence va alimenter Brazzaville, pour lancées représentent une autono- ton. Il fait écho au Fonds vert pour le climat de 100 milliards de
que le Congo connaît depuis mettre un terme au déficit ac- mie de consommation en carbu- dollars (COP16), destiné à aider les pays en développement à
un moment vont s’améliorer, tuel en cours », a précisé Bruno rant de deux mois, le temps que la réduire leurs émissions de GES qui demeurent au niveau des in-
avec la mise en œuvre dans Jean Richard Itoua. Coraf reprenne son élan. tentions des donateurs. Entre 2008 et 2017, le bassin du Congo
l’immédiat d’un programme Le programme de livraison Rappelons que la Coraf est la n’a reçu que 11 % des flux financiers internationaux destinés à la
de traversées de 6 890 tonnes établi prévoit, a-t-il renchéri, principale société qui produit protection et à la gestion durable des forêts tropicales, contre 55
d’essence en provenance de l’acheminement sur Pointe- du carburant au Congo, four- % pour l’Asie et 34 % pour l’Amazonie. Sur les 19,2 milliards de
Kinshasa. La première barge Noire, les 3 et 6 mars en cours, nissant à elle seule 70% des dollars de financements prévus par la COP 26, le bassin du Congo
a été réceptionnée le 28 fé- d’un paquebot pétrolier conte- besoins nationaux en produits pé- ne bénéficie que de 150 millions de dollars.
vrier dernier, avec à son bord nant 15 000 tonnes d’essence troliers finis. Ce qui fait que lors- C’est pourquoi, l’Institut international pour l’environnement et le
7000 m3. Le reste du stock est et 90 tonnes de gasoil pour qu’elle est en arrêt technique, le développement (2022) propose un financement fondé sur la pré-
en train d’être acheminé pro- garnir le dépôt central de cette carburant devient de l’or. servation de la biodiversité pour tenir compte des limites du mar-
gressivement pour être livré agglomération. Firmin Oyé ché des crédits carbones. Ce dernier permet à un État d’émettre
ses propres crédits de carbone pour les vendre aux pollueurs qui
cherchent à compenser une partie de leurs émissions de CO2.
URBANISME Plus de dix-sept marchés de carbone existent avec un prix fixé
entre 1,90 et 20 euros/tonne de CO2. Ils sont fragmentés avec de
Un diagnostic du secteur en préparation nombreux standards, à tel point que Guardian et Die Zeit (2023)
estiment que la quasi-totalité des crédits carbone liés à des pro-
Le ministre de la Construction, de l’Urbanisme et de l’Habitat, Josué Rodrigue Ngouonimba, a ouvert le 2 jets de reforestation certifiés n’a pas d’impact positif réel sur le
mars à Brazzaville l’atelier d’échange en vue de la préparation du rapport sur la revue de l’urbanisation en climat. D’où leur dérivation vers les « marchés volontaires » dont
République du Congo. le prix se déprécie constamment, malgré leur croissance annuelle
Conduit par une équipe de spé- moyenne de 30% entre 2016 et 2021. La demande de crédits car-
cialistes en urbanisme de la bone africains a augmenté de 36% en moyenne annuelle durant
Banque mondiale (BM), l’atelier la même période. Un prix de 30 à 50 dollars la tonne de CO2
réunit les techniciens des minis- aurait permis aux États forestiers du Sud de gagner au moins 30
tères engagés dans le secteur milliards de dollars par an.
urbain, les collectivités locales, Vers des progrès centrés sur les « certificats de biodiversité » qui
la société civile ainsi que les uni- attestent les politiques exemplaires des États qui protègent leurs
versitaires. Il permettra d’identi- stocks vitaux de carbone et de biodiversité dont il est difficile
fier les principaux défis à relever d’évaluer les quantités exactes de carbone. Ce mécanisme semble
et les leviers d’action à enclen- plus crédible que celui des crédits de compensations dont «plus
cher pour promouvoir et rendre de 90% des crédits de compensation pour la forêt tropicale sont
les villes du pays plus résilientes, susceptibles d’être des crédits fantômes qui ne représentent pas
inclusives et dynamiques. de véritables réductions de carbone» (Verra (2022)). L’Afrique
« Il nous faut créer les condi- dispose d’un stock de crédits de carbone de 2400 mégatonnes
tions de vivre la ville plutôt Photo de famille /Adiac équivalent CO2 par an d’ici à 2030 pour environ 6 milliards de
que de la subir. Cela devra au Congo, Korotoumou Ouat- prioritaires, afin d’encoura- dollars. Elle n’a monétisé que 22 mégatonnes d’équivalent CO2
passer par la mise en place tara, l’engagement de son ins- ger une urbanisation plus en 2021 pour 123 millions de dollars seulement (Sustainable En-
d’une politique urbaine dé- titution dans la préparation de inclusive, plus durable et da- ergy for All (SE4All, 2022)). C’est pourquoi, le Fonds pour l’envi-
clinée en projets valorisant et cette revue s’inscrit dans une vantage génératrice de crois- ronnement mondial souhaite promouvoir des crédits « premium
transformant les initiatives dynamique globale étant donné sance », a-t-elle déclaré. » qui prendraient en compte les questions de biodiversité et les
locales », a déclaré le ministre qu’elle réalise depuis quelques Les objectifs visés par la revue questions sociales des États vertueux.
de l’Urbanisme, avant de souli- années des revues d’urbanisa- consistent à établir un diagnos- Ainsi, le financement de la protection des forêts tropicales du
gner : « Si nous planifions et tion dans plusieurs pays en Asie, tic de l’état de l’urbanisation à Sud est un enjeu majeur pour la maîtrise du réchauffement cli-
concevons judicieusement en Amérique et en Afrique. l’échelle nationale ou régionale, matique de la planète. Il exige des mécanismes efficients, liant
l’urbanisation, la population « La revue devrait contribuer recenser les principaux goulots partenariat public et privé pour un développement inclusif et res-
jouira assurément des avan- à alimenter le dialogue sur les d’étranglement empêchant les ponsable des États.
tages qu’elle procure à une politiques publiques en identi- villes de jouer pleinement leur E. Okamba,
société. » fiant des réformes potentielles rôle de moteurs de croissance. maître de conférences HDR
Pour la représentante de la BM mais aussi les investissements Lopelle Mboussa Gassia en sciences de gestion
N°4457 - Lundi 6 Mars 2023 L E S D É P Ê C H E S D E B R A Z Z AV I L L E SOCIÉTÉ/AFRIQUE/MONDE I 5
PROTECTION CIVILE
PAIX
COOPÉRATION
FRANCE-CONGO
RDC
La note d’orientation du Programme des Nations unies pour « La politique linguistique de trois autres langues vu qu’il est
le développement (Pnud), récemment publiée et intitulée « la RDC et son impact sur les usité aussi dans certains de ses
Building Blocks Out of The Crisis », révèle une aggravation langues nationales dans le pays frontaliers à l’instar de l’Ou-
rapide des écarts entre pays développés et pays en voie de système éducatif : problèmes et ganda, le Burundi, le Rwanda et la
développement, malgré les différentes initiatives prises pistes de solution » procède à Zambie mais aussi au Kenya, en
pour la transformation du système financier international. la critique des politiques linguis- Afrique de l’Est. Le lingala, langue
La note identifie cinquante-deux économies en développe- tiques mises en place depuis 1960. qu’ont en partage les deux Congo,
ment à revenu faible ou moyen, en situation de surendette- Le Pr Raoul Ekwampok Ka’ndum se trouve aussi parlée, quoique
ment ou à haut risque de surendettement, représentant plus le tient pour un ouvrage « plai- dans une moindre mesure, en Ré-
de 40% des personnes les plus pauvres du monde. Pour pal- doyer pour la promotion des publique centrafricaine et au Sud
lier ce phénomène, le Pnud propose la restructuration de la langues dites nationales pour Soudan. Le kikongo, tout comme
dette des pays en voie de développement pour aboutir à la qu’elles deviennent des langues le lingala, est également une
création d’un système, d’une architecture de dette qui prend officielles ». Il dit être parvenu « langue internationale avec des lo-
en compte la situation actuelle. à la conclusion que la politique cuteurs sur la rive droite du fleuve
Face à la fracture observée entre les pays développés et ceux linguistique en vigueur est une Congo et « en Angola, au Gabon
en voie de développement, l’administrateur du Pnud, Achim politique “linguicide“ car elle ne et au Cameroun », soutient le pro-
Steiner, estime que le temps est venu de passer des paroles favorise que les langues étran- fesseur. « Mais pourquoi les consi-
aux actes. «Le moment est venu de s’attaquer au gouffre gères au détriment des quatre dère-t-on donc toujours comme
qui se creuse entre les pays riches et les pays pauvres, de langues nationales ». Convaincu, langues nationales ? », demande-
modifier le paysage multilatéral et de créer une architec- du reste, que, « le concept lan- t-il, affirmant ici que « ce statut-là
ture de la dette adaptée à notre monde complexe, inter- gues nationales est réducteur ». Le Pr Raoul Ekwampok mène un plaidoyer pour la est réducteur ».
En effet, comme il l’a soutenu au promotion des langues dites nationales /Adiac Pire encore, les quatre langues
connecté et post-covid », a déclaré Achim Steiner. La lutte
contre ce phénomène passe notamment par les mesures «Courrier de Kinshasa», les quatre que « nous vivons une situation nationales ne sont plus utilisées
que doivent prendre les dirigeants mondiaux «pour aider langues nationales reconnues, à sa- d’aliénation, d’acculturation en dans l’enseignement. Elles sont,
les pays en développement à amortir les effets des crises voir le lingala, le swahili, le kikongo ce qui concerne nos langues ». Le d’ailleurs, proscrites dans plusieurs
actuelles qui se chevauchent, tout en veillant à ce que les et le ciluba « sont en réalité des lan- problème se pose avec acuité après écoles où les élèves qui osent s’ex-
ressources financières soient alignées pour soutenir des gues internationales » et c’est bien que nous avons subi entre cinq à six primer dans l’une d’entre elles
transitions justes, inclusives et équitables pour tous les vérifiable. siècles de domination dont les sé- peuvent encourir une punition. Le
pays». L’audience des langues nationales quelles semblent avoir la peau bien scientifique nous renseigne que
Le Pnud relève, par ailleurs, le nombre record (vingt-cinq), n’est pas à réduire à la seule Ré- dure. des enquêtes réalisées ici à Kinsha-
depuis plus de vingt ans, des gouvernements d’économies publique démocratique du Congo sa « ont démontré que les écoles
en développement qui ont des paiements au titre du service (RDC) car leur statut réel de lan- Un statut réducteur primaires s’éloignent de plus
de la dette extérieure supérieurs à 20% de leurs recettes to- gues internationales est avéré. « D’aucuns pensent que le cilu- en plus du lingala, la langue du
tales auquel s’ajoute l’augmentation du fardeau de la dette. Pourtant, le français, brandi comme ba n’est parlé qu’au centre de milieu ». Et de renchérir : « Lors-
L’on constate, précise la note d’orientation, «que les dé- la seule langue officielle, est mis la RDC. La vérité c’est qu’il est qu’on ne tient pas compte de la
penses pour les services essentiels, y compris les mesures en avant ne laissant aux langues plutôt parlé majoritairement en langue maternelle dans l’ensei-
d’adaptation et de réponse à la crise climatique, sont locales qu’une place secondaire. RDC et en minorité au Nord-Est gnement, on bloque le dévelop-
réduites». Selon Achim Steiner, d’autres crises menacent Pour le Pr Ekwampok, il est inad- de l’Angola. Et ce, depuis l’époque pement cognitif de l’enfant ».
les pays les plus accablés par la dette et le manque d’accès missible qu’il en soit ainsi dès lors coloniale », indique le linguiste. Ceci explique « les échecs par mil-
aux financements, notamment l’impact économique de la co- que « la RDC a vocation de deve- Le swahili, c’est connu, est aussi liers enregistrés dans les écoles »,
vid-19, la pauvreté et l’accélération de l’urgence climatique, nir une grande puissance par- d’usage en dehors des frontières comme dit dans l’un des chapitres
a fait valoir. mi les nations modernes et dans de la RDC. Et qui plus est, son au- de son livre.
tous les domaines ». Il est d’avis dience est de loin plus large que les Nioni Masela
Jules Tambwe Itagali
N°4457 - Lundi 6 Mars 2023 L E S D É P Ê C H E S D E B R A Z Z AV I L L E CULTURE | 11
MUSIQUE
NÉCROLOGIE
MÉDIAS
conférences nationales sur la Organisé depuis 2014 par participants à capitaliser leur il regroupe les journalistes au programme de cette an-
condition et formation de la l’Association chinoise de di- séjour pour vivre une expé- d’Afrique, Asie, Amérique, née viennent notamment de
presse ; l’immersion et l’ex- plomatie publique, le pro- rience professionnelle inou- Europe. Ce qui favorise la République du Congo, la
périence culturelle chinoise ; gramme a été initié dans le bliable, qui en même temps évidemment un réel bras- République démocratique du
des visites à Pékin et en de- but de renforcer les échanges favorise le brassage culturel. sage culturel et un partage Congo, le Burkina Faso, le Ca-
hors de la ville ; ainsi que des et de promouvoir une coo- Au terme de cette première d’expérience. On aura l’oc- meroun, le Nigéria, le Séné-
stages dans les médias cen- pération pratique entre les rencontre de groupe, les par- casion de découvrir le pay- gal, l’Egypte, le Mozambique,
traux de la capitale chinoise. médias chinois et étrangers ticipants ont suivi la vidéo ré- sage chinois sous différents la Jamaïque, le Vénézuéla, le
Aussi, cette année, les parti- et d’emmener les partici- trospective de l’édition 2022 angles. A travers les visites Cambodge, la Guyane, l’In-
cipants en profiteront pour pants au programme à ac- avant de se familiariser. « Ça et rencontres, j’estime qu’on de, la Bulgarie, la Serbie, les
avoir une couverture média- quérir une compréhension me fait du bien d’être ici car découvrira d’autres tech- Bahamas, la Barbade, le Pa-
tique des « Deux Sessions » globale et approfondie de la c’est ma première fois de nologies et savoir-faire », a kistan, la Thaïlande, la Malai-
et de la réunion annuelle Chine. A ce propos l’un des séjourner en Chine. Aussi, confié Nadège, participante sie, etc.
2023 du BFA (Boao Forum responsables du programme, ce programme est une belle du Burkina Faso. De notre envoyé à Pékin,
For Asia) à Hainan. Zou Benshuo, a exhorté les initiative que je salue car Notons que les participants Merveille Jessica Atipo
CAN U-20
MUSIQUE
SANTÉ
HUMEUR
Lancement le 9 mars de la campagne
WhatsApp : le partage de vaccination contre la fièvre jaune
des fausses nouvelles Du 9 au 15 mars va se dérouler à Pointe-Noire la campagne de vaccination
devient pathologique contre la fièvre jaune, a dit Aubierge Victoire Kimpamboudi Matondo,
directrice départementale des Soins et Services de santé, lors d’un point
de presse animé le 1er mars.
Q
uand en 2009 Jan Koum et Brian Action
créaient le WhatsApp, qui voudrait tout
simplement s’interroger en français « Com-
ment ça va ? », ils souhaitaient avoir un service de
messagerie qui fonctionnerait de façon rapide et
fiable plus que le SMS. Tout ceci pour rendre des
grands services à l’humanité tout entière, surtout
que le monde est devenu aujourd’hui un village
planétaire. Mais les utilisateurs de cette applica-
tion ont petit à petit donné une direction déviante
et mensongère à celle-ci.
La ville confrontée
peut s’en passer de cette application. Malheureu-
sement, le quota des informations reçues par jour
et de qualité douteuse est plus important que ce-
lui des informations fiables. Le WhatsApp est trop
entré dans la vie privée des gens et nombreux en à une nouvelle pénurie
paient le lourd tribut. Avec des imaginations de
toute sorte, des autorités sont salies, diffamées et La capitale
dénigrées de la façon la plus impitoyable. En trois économique du
ou cinq minutes seulement, des informations Congo connaît
mensongères peuvent faire le tour du monde, à d’importantes
travers des partages et transferts inouïs. perturbations
d’approvisionnement
Avec cette allure, et même des informations en produits pétroliers
réelles risquent de tomber dans la banalité, dans les différentes
alors qu’il n’en est pas question. Encore que le stations-service.
plus souvent, l’expéditeur demande toujours à La situation a commencé
son destinataire de les partager au moins à plus avec le manque de ga-
d’une vingtaine de personnes. Et au plan social, soil à la seconde moitié
ces informations erronées tendent à infantiliser du mois de février qui a
des masses, car de nombreuses personnes les perturbé la circulation en
« avalent » comme des comprimés sans même un ville, profitant à quelques
esprit critique. C’est grave ! Alors où allons-nous Des files d’attente des taxis dans les stations-service/Adiac
rares bus qui avaient en-
avec toute cette cacophonie ? core pu conserver quelques sirer. Nombreux sont des Un manque de carburant
litres dans leur réservoir. A taximen qui passent la nuit qui met à mal les dépla-
En clair, soyons prudents quand nous recevons peine cela résolu, Pointe- à la belle étoile, espérant voir cements des usagers de
des messages, vidéos et autres qui font planer Noire revient à la case dé- les stations-service être ali- la route. Des files d’at-
dans notre esprit le doute. Tâchons de ne pas les part, cette fois-ci avec un mentées. Peine perdue, car tente interminables sont
partager ou les transférer aussi car nombreuses parmi manque criant d’essence. ce spectacle dure déjà plus de obersevées devant les sta-
elles sont pour des fins de diffamation et de diabolisa- Devant toutes les sta- quatre jours. Un mot revient tions-service, handicapant
tion. Ce n’est que de cette façon-là que nous pourrons tions-sevice, le spectacle en force sur toutes les lèvres les chauffeurs de taxi dont
sortir de ces « sottisiers ». Affaire à suivre ! est inouï, les alignements des taximen qui sont encore l’activité commerciale est
des voitures laissant à dé- en circulation, c’est le ju- lourdement impactée.
Faustin Akono Faustin Akono
melage des courses.
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COOPÉRATION
Au cours des entretiens en tête-à- Devant ses compatriotes vivant au académiques, scientifiques communes
tête entre les présidents français, Congo, Emmanuel Macron a souligné, « pour mieux faire connaître les
Emmanuel Macron, et congolais, parmi les sujets d’intérêt bilatéral, le destins partagés ». « C’est aussi
Denis Sassou N’Guesso, les deux volet « mémoriel, historique et cultu- une manière en France de mieux
chefs d’Etat ont procédé à un large rel ». « C’est à Brazzaville, capitale comprendre la part d’africanité de
échange de vues sur les questions de la France libre, que se sont écrites notre histoire, de la réalité de notre
bilatérales, régionales et internatio- les pages glorieuses; cette capitale de pays et de renouer avec ce destin
nales. Ils ont souligné l’excellence la France libre, celle qui fut le refuge glorieux. Mais il faut regarder de-
et la qualité des relations histo- de notre honneur et de notre indé- vant et rebâtir des partenariats
riques, d’amitié et de coopération pendance. Je suis très honoré de se nouveaux, donner une ambition
qui existent entre les gouverne- tenir devant la case De Gaulle sym- nouvelle à plusieurs grands axes »,
ments congolais et français. bole de cette histoire commune et si a assuré Emmanuel Macron.
Au plan multilatéral, les deux chefs riche », a déclaré le président français. Il a également rappelé l’importance de la
Il a insisté sur le nouveau visage que tenue du One Forest Summit qui vient de
d’Etat se sont préoccupés des
veut présenter son pays au Congo et se tenir au Gabon, un sommet sur la pro-
conséquences graves du conflit tection des forêts tropicales, notamment
russo-ukrainien et ont lancé un rappelé les liens historiques avec l’une
celle du bassin du Congo, aujourd’hui
appel pressant à la communauté de ses anciennes colonies.
considérée comme le premier poumon
internationale en vue de trouver Dans la perspective des différentes
Les présidents Emmanuel Macron et Denis Sassou N’Guesso vert de la planète.
une solution rapide à cette tragé- commémorations, Emmanuel Macron
nuel Macron a félicité son homo- pui à la République du Congo dans Le chef de l’Etat français a souhaité
die. Ils ont abordé la situation dans a souhaité que l’hommage soit rendu à
logue Denis Sassou N’Guesso pour l’opérationnalisation des projets qu’au Congo soit bâtie une ambition
la sous-région Afrique centrale et toutes les femmes et les hommes en-
son implication personnelle dans la intégrateurs du Fonds bleu pour le nouvelle car, « ce pays a une histoire
condamné les activités déstabili- gagés dans la lutte de libération « pour
recherche d’une solution définitive Bassin du Congo. en matière de la protection de l’envi-
satrices des groupes armés qui sé- que leur mémoire soit davantage
à cette crise, en sa qualité de pré- Pour sa part, le président français ronnement, et a lancé beaucoup d’ini-
vissent le long de la frontière Est connue en France et en Afrique ».
sident du Comité de haut niveau s’est félicité de l’annonce faite par tiatives», souhaitant « que les forêts
de la République démocratique du « Faire savoir que la France libre est
de l’Union africaine sur la Libye. le président Denis Sassou N’Guesso soient un véritable ciment de la
Congo (RDC). Ils ont appelé à une aussi une France africaine, que si la
Il a promis de l’accompagner dans lors de la 27e conférence des Etats relation bilatérale de nos ambitions
cessation immédiate des hostilités libération de la France fut aussi fran-
l’accomplissement de cette mission parties à la Convention cadre des régionales ».
et au retour de la paix. çaise, elle fut, par ces Françaises et
délicate. Nations unies sur les changements Par ailleurs, le président français a
Les présidents français et congo- ces Français d’Afrique qui n’avaient
Les deux chefs d’Etat ont, en ce climatiques (COP27) concernant également rappelé d’autres sujets qui
lais ont félicité tous les efforts de jamais foulé le sol de l’hexagone, et
qui concerne les questions envi- le lancement d’une Décennie mon- ont été évoqués peu avant, lors des
médiation entrepris aux niveaux sont venus mourir sur les rives de la
ronnementales, réitéré leurs en- diale de l’afforestation. Le pré- échanges avec son homologue congo-
continental et régional pour faire méditerranée, en province et en re-
gagements en faveur de la pleine sident Denis Sassou N’Guesso a lais, notamment, l’agriculture pour di-
taire les armes dans cette partie montant jusqu’en Alsace », a assuré le
mise en œuvre de l’Accord de Paris remercié son homologue et a sol- versifier l’économie, l’entrepreneuriat,
de la RDC et se sont résolus à les chef de l’Etat français.
sur le climat. Le président Denis licité l’appui de la France pour la la musique congolaise, la littérature, la
accompagner. En outre, Emmanuel En outre, Emmanuel Macron a an-
Sassou N’Guesso a rassuré son ho- concrétisation de cette initiative. culture, etc.
Macron et Denis Sassou N’Guesso noncé l’arrivée à Brazzaville, dans les
mologue français sur la détermina- Le président Emmanuel Macron a Enfin, Emmanuel Macron a réaffirmé
se sont préoccupés également de prochains jours, d’une experte tech-
tion du gouvernement congolais à exprimé au président Denis Sas- son ambition de « dépoussiérer » la
la crise libyenne. Ils ont noté avec nique internationale qui aura pour
poursuivre les efforts dans la mise sou N’Guesso, au gouvernement relation avec l’Afrique et souhaité que
satisfaction la volonté des Libyens mission « d’appuyer les Congolais de
en œuvre du Mémorandum d’en- et au peuple congolais ses remer- « l’amitié » avec le Congo s’appuie sur
qui œuvrent avec l’appui de la com- la culture ». Mais au-delà, il a fait sa-
tente sur l’environnement et de la ciements pour l’accueil qui lui a été les pages « glorieuses » de leur histoire
munauté internationale à la tenue voir qu’ avec son homologue congo-
Lettre d’intention de l’Initiative Cafi réservé ainsi qu’à la délégation qui commune « pour bâtir des pages nou-
de la conférence de réconciliation. lais, Denis Sassou N’Guesso, ils ont
signée le 3 septembre 2019 à Paris. l’accompagnait. velles, réinventées ».
Par ailleurs, le président Emma- décidé de lancer plusieurs initiatives Yvette Reine Nzaba
Il a remercié la France pour son ap- Roger Ngombé
RÉFLEXION