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Nos (O//ncétres “= Pye ACL} pre Oa (aL ae Dabiaue, Luremtoun 650. + Suse: = Fiangailles dans les campagnes autrefois La forge « catalane » : Sébastien Erard, une histoire de métal inventeur du piano ~ martin média L17664-s5-F:6,00€- Ro UR am TN to Cee OL a a SP GOCCS some, GCC Mua ale Coys GEC les Ieee SCH Vire ees kar METIERS DE POUVOIR LES OUVRIERS “NPI Métiers de robe “NP Métiers du fer “ NAI5 Charges et offices de 'Ancien Régime “NP L’épopée des Gueules Noires *'N°2g Notaires et tabellions * N°ai Métiers du batiment METIERS LIES AUX NOMADES “N17 Métiers du colportage + N°24 Rouliers, cochers, maitres de postes ‘+ N°36 Taverniers, aubergistes ART ET SAVOIR-FAIRE * NP, Métiers du tissage *NP20 La mode de nos ancétres + N°gy Métiers de la Vigne et du Vin CC ae LA SANTE DE NOS ANCETRES METIERS DANS LES MILIEUX NATURELS + N°9 Apothicaires et pharmaciens + N°%6 Métiers des cétes de la mer +N Médecins et chirurgiens “N° Petits métiers dela forét “NP39 Aprés la Vie, les métiers de la Mort “N26 Métiers de fleuves et rivieres >e BON DE COMMANDE issiineoessir QUI, je commande au tarit de: 14,90 <° eRe Arenvoyer 4: Nos Ancétres - Ser Commandes ex du pack 3 owvrages Metiors de pouvoir Ae. NAPRCKDY 10; averwue Viotor: Hoge: 56900 HEVIGHY, ‘ex du pack 3 ouvrages Les Ouvriers fst, NAPACKCS TES 0825 826563) - Te Fax 08 2970 5874 ex du pack 3 owvrages Art & Savoit-aire ha, nPackos as promote [ARAVOOO] ex du pack 3 ouvrages Mliors liés aux nomades fa NAPACKDS Nom x pack 3ouvrages La Santé de nos ances Pt, NAPACKOT Adhosm ex du pack 3 owvrages Mitiors dans ls miliux natures at NAPACKOR EGLEMENT _ ‘par chbque joint, onde de NOS ANCETRES Code postal rt ‘par carte bancaire n* Ville i ccrissonisrieronanaiamvcmiai Signature E-mail Date expiration: LL LL (ws ar) Code CVE 11 ci vita dee * Tarif France métropoltaine. Autres destinations, appelez le CRMIZISY CRS EEp6y) = serve dares uve gure aon co ve cone) Seon ete du « Dictionnaire des outils » ores VAcadémie Frangaise # 8 000 descriptions de métiers Loin des descriptions techniques rébarbatives, auteur nous offre une évocation haute en couleur et riche en anecdotes, # 1990 dessins et illustrations pour comprendre des métiers aujourd'hui disparus. & 3 600 citations d'ceuvres littéraires, chansons et proverbes pour découvrir le quotidien de nos aieux. L’outil indispensable pour (re)découvrir la vie de vos Ancétres ! 10, avenue . ZGESD) « Fax 03 20 70 56 74 Code promt [ANAVEGDS) D DUI, jo désie recover: exemplars) du « DICTIONNAIRE DES METIERS iioméiéoon. ic ODNET au prix nitaite de 65 €* tas cera oers m REGLEMENT lease: ‘par chéqu joint de -€,Aondre de Nos Ancetres {D par carte bancaire at 1 —L1 Somnus ode postal \_L Date empation LL | LL} Gade ve neon Wile. "ait Fancomitepetcine Ema... urs dstnations, omer SET Sj Le AC ene Coen ‘weit Co en econ | Pe ekg Profiter de cette mine d'informations varides star Aber eer Aigalle ee 7 rae, renal Fleer Farina 16) Fricderer 2 A Foca Feutler=14 Fe Fate 0 Famemape 110,16, i HO ay Se Betas hun ae i ee a “0 ieee er 8 ary Sheer Gato ie aad eral Emule 12) t= arsptice 9 Ast gone fev ena 18 Sekai anno arc ea rs mea cnerarinns MGs wold ro Bho 18 restore? Nard det -r2 PLus DE 800 METIERS ET ACTIVITES PRESENTES PAR LE MAGAZINE A REMONTER LE TEMPS * Compléter votre collection © Découtrer des métiers méconnns * Une documentation de référence = Retrouvez le savoir-faire d’antrefeis : Pik te EawBeew Ace et" eoeae =a ee Keurcncsiscp’ — hharaspsincn V3 esis (esemog aie ieee Seam mentee coer Steen eeisailtay tangents zs Pega ele cpt EE pester fara eae Sree Pinar aris rat aera ran tah Metin cm Sdeegnier re Sse a 50) 10) Seer ena Seaeae rs de meron 12.07 weer 4730 Gti =aee tech Bra yan tee Bein Medan “reer ti ae ence See ea Sina em negra ie renounce = 9°30 (A) ee Weer Sora ieee Hered ie 0 ada Tee ami -ecaacey Be Tia ira ahh ‘i LA aremvoyerd: Nos Ancétres - Vie & Métiers Service commandes- 10a Vitor lugo - 86000 REWGHY ~ GLMIZIPID 0 2s wa 63-63) —Fax09 20705674 © Oh ctatercoror apna ee ras om GRATUITS) oxi TS tee 1s: tine toe mae 17 -ta gn arabs Sa ah thea fe 3 Wart ett er ee ere ll ea eas, mide acietmecahe” | oon: Paes area aka tiieeas ieee See Sey ee ae entrada “3 (Mitiers des odtes et dela mer ex. du n® 23: a2 eaten Sor en cape wg iia Bo fitter 3 Keanna 3 fier Sten Wi et 3 ee ta =3 3 irra 3 3 oe aaa o ‘Les métiers de I'élevage 8 3 sumer iereeete 3 fot sopra hb 8d es flee Bins |e pour comerander pa taphane avs ma cate bance rvs ASB ‘edi 54 :Dentlloe et roderee fea ot ve usages MDiponble en Wichanenert ark se TI Sede Hai cdlbtiedidsa, hehiss Cieiidiiegs teak Se Nos (OA/ncétres Le MISTOIRE SANS HISTOIRES DECOUVREZ UN UNIVERS PASSIONNANT POUR SEULEMENT 2,70 € Par mols 6 numéros par an pour mieux comprendre le vécu quotidien des femmes et des hommes d’antan... Vie & METIERS A 4 Bs} ets ue | wes METIERS ACTIVITES TECHNIQUES & PRODUCTIONS — SALAIRES & PRIX CORPORATIONS & COMPAGNONNAGES VIE QUOTIDIENNE COSTUMES — RELIGION Core) Naso Se gcc MMO NO) AR): ch CCl eT BULLETIN D’ABONNEMENT ‘yezever=-c0 recor @CMNMIZTED_0 825 62 6563.) Fax 09 20 7057 44 O ewimen “See ai CAOUL je ces mvabonner a Was A/nebies Tero Saams cine nae ae aa (1 pour2ans (120) 61,50 75,50€ OUI, je désire m’abonner a Nos An sree ATS) Pe Genéalogsic pour an 140%, au prix de 63,20 €" au eu de 796 Mode de raglement [par cheque cijoin, & fordre de Nos Ancétres: ‘DA par carte bancaire Date d'expiration ve Ltt ‘Signature Ema ences (cede vient (wigenee ns en = Seuetane ae Tuts Farcemiopaate. ts stn, cose EESTI sees Code postal |_|_1 | | _Jville “Grawured¥onoré Daumie (1868-1879) caricature des lection les dlecteusse prosternent en aderoteurs devant une éecorale Vous avez un « détour» & partager ? Contactez-nous : Nos ANcETRES 10, avenue Victor-Hugo 55800 Revigny-sur-Ornain Tél. :03 29 70 57 99 E-mail ; nosancetres@martinmec Mipi A sa porte ! Lecter de Nos Anodes nous fst paren quelues extats un ete savoure, surtout la umire des cents lectins. Les Ignes qui suivet tent de Gabel Pros, ran hana profque mas meonn. Une pe tie précis elle date de 1887 «A défaut de gowemement, la France marche a grands pas, et sdrement, vers un cx taciyame, que tout le monde pressant. Qu’ neue ct done un sul ddment def va nationals qui ne soit pas en état de crise. Les conditions d'existence dans iesqualles se trowent suourhu ls nations européennes,demandent, bien pls encore que ads Ja certtudeet a garantie du endemain, qui nous font tame dau {Le Souveraineté du peuple] consiste pour la collectivité régnante, & en faire un usage ua peu partout I< incineux> dans le Berry le « magnat » en Bour- ‘gogne, le « gouyat » ou le « donzelon » danse Midi-Pyrénées. Il devait conqué- rirsa « beyle» (file nubile) en Franche- Comté ou sa « nobis > ou « novis» en Provence. Soulignons aussi que « mat- tresse» (« mestrsso » en langue d’Oc) avait pas a connotation aduérine que Ton y plagait dans la bourgeoisie. « Bra- ‘man » était le gendre en Normandie. Et bien ses le « flirt» était lapanage de la nouvelle bourgeoisie le « fewretage » tat plus rural mais nlempéchait pas le furetage dans es jupons et caracos.. Ty avait méme des petits eux permis qui evaient donner ua certain émojanxjou- venceauxccomme le « Foal jakat» dans Ia tis catholique Bretagne, au début de 19*siécley les jeunes filles cachaient au fond de leus atours des petites pomames oudes noisettes que les gargons devaient aller cherchor ! Restons calmes : cela se passat uniquement iToccasion des péle- rinages. Le jeu diaholique état fustigé parle recteur en charge des imes ot des Le sens méme de < faire l'amour » divergeait de celui que nous lui prétons aujourd'hui ilserapprochaitplatdt de + fire la cour » ou « gaantiser». Tau done zelatviser note lectuze des chan- sons anciennes oi a fille demande & ses parents 'autorisation de se marior : << Non, tu es trop jeune: fais Famour en attendant» APPROCHER LPTRE AIME, La-« courtisation » se faisit doucement : regards et sourires appuyés, compli- ments, petits cadoaux. C’était la Lucette {qui laissait tomber son fusean dans l'in- tention de se le faire ramasser contre un baiser, oule Jean qui glssait une noix ou tunmotdouxdansle sabotde belle qu'il convoitat. Les occasions de rencontre rhe manquaient pas aux champs ou au cours des vallées. Sion ne dérangeaitpas ‘ostensiblement les prétendants déclarés se contant fleurette, durant ces veillées, en revanche pour les autres garcons ct fille, les farces et plaisanteriesallaient bontrain, Les foires étaient d'autres occasions de rencontres. Les parents accordaient alors une certaine tolérance& Tour file. 1 était alors possible de se promener main dans la main sans que cela préte trop 3 conséquence, etbien des jeunes filles se seataient méme honteuses devant leurs amies si un gargon ne leur « tirait les digés». On nallat pas souvent la foire ‘en ville et ce qui intéressait Monsieur (lesbétes les machinesetles outils) n'in- téressait guére Madame et encore moins ‘Mademoiselle. Ausi chacun folitrait de son cotéetsile contréle social était plas che le proverbe veil : « Celui qui va aiguser sor couteau sur toute les pirres, celui gui conduit sa ferme toutes les ores et fait abrewver sm chaval tous les ris seaus 1's au bout de I'am qu'eme seit, une bougresce et une rose. » (Languedoc). Les temps du carnaval et de la Saint-Jean étaient euxaussi propices auxrencontres Ainsi le saut d'un couple au-dessus des feux ou des brises était une sorte de rite a a de passage, une forme de transformation delaflamme rélle en une lamme amou- reuse, On ne sautait pas ainsi avec n'im- porte qui. eu d'endroits en France permettaient offciellement un apprentissage sexuel du couple avant le mariage. Les coutumes du << maraichinage» dans larégionde Marais du Moat en Vendée, etla « trosse », en Savoie font exception. En Vendée, le gar- «on sollicitait la fille en lui trant sur le jupon. Si ele était consentante, les deux tourtereaux sisolaient dans un endroit public et échangeaient longuement des ‘aisers, pdiquement cachés par un para- pluie, le dicton disant : « Mé ta langue dans ma goule et dis mé que tu maimes. » La séance powvait se continuer dans a chambre de Vauberge voising si afinité Sie galant ne faisait pas V'ffare, essai df unautre était permis. Attention: mari- hiner n’étaitréservé qu‘aux eflibataires et, ds que le choix du partenaire était fait, 'échange n'tait plas autorisé | Ces formes de relations prénuptiales accep- tées nentrainaient pas de débordements sociaun. Notons toutefois des naissances plus hatives qu’ailleurs dans les couples nourellement maciés Dans les vallées de la Tarentaise et du Beaufortain, a « troste» était serve aux jours de fétes. Les jeunes hommes invités demandaient I’hospi- talité pour la nuit, qu'il Gait naturel daccorder, Bien vite la demoiselle acceptait un galant dans son lit... Les autorités ecclésiastiques s'indi- ‘muaient vertement : « Au contri dhacune, gardant cependant son vétement de dessous, s'abandonne ane fagon irilechie das le méme lit la discrtion de Yun des jeunes gens. Li, sous le coup de la passion amoureuse, malgré le vain obstacle des vétements, il ‘arrive tris fréquemment (que soent ramps dla fois les promesses bien fréles et les hymns de la virgi- rit». En Alsace, dans la vallée de Mins- ter, les jeunes filles recevaient our galant ‘monté surune échelle adossée lafenétre de leur chambre, la nut. Sans amoureux, certainesesseulées allaicntjusqu’a casser leurs carreaux pour donnerle change. On sait que dansla société rurale peu de gens restaient célibatares, les vieilles filles et views gargons représentaient environ 10 % seulement dela population. DEcLARATION DE FLAMME La déelaration ne se fasat pas comme en Suéde ense frottant enez. Cait parfois plus viril ou moins légant : un peu par- tout en France, bourrades et bousculades cachaient mieux motion. On se don- nait méme des coups dans le Morvan, on tordait le bras dansla région de Quimper, on écrasait les doigts ea Lorraine, on se crachait mutuellement dans la bouche, cen Bretagne, Flandres, Sud-Onuest, quand con ne jetat pas des petites pieres i celle qu‘on avait choisie en Provence. Une déclaration aussi directe, mais moins bbrutale, consistait pour la fille offtir un _giteauphalliqueen Haute-Saine,et pour Ie garcon a offrr de porter le panier oule paraplaie en Normandie. Dans la région de Dinan, le gars demandat simplement << Vewstu dire mre de mes nals? ‘Une des maniéres es pls simples deren- contre consistait pour le jeune homme & faire une invitation d’accompagnement de la file dune féte, reunion, yogue ow autre réjouissance. En cas de refus des parents, il atinutile d'insister. Une fois que la fille avait manifesté sa référence, les autres garcons se reti- sient dela compétition etne revenaient, avec circonspection, que si le mariage ne se fast pas. Les arrangements entre parents pouvaient bien ére compromis parla volonté de la fille, qui se donnait son galant peéfré dans V'espoir détre enceinte pour se faire épouser par lui La cohabitation avant le mariage n’tait tolérée qu'exceptionnellement ila cam- ppagne, contrairement ia ville, Le mois de mai était peu propice aux mariages, & tel point qu'une sorte din- terdit ou de superstition, martelée par de nombeeux proverbes, décourageait les aventureux: « Noces de mai, noces mor- telles» (Dauphind), « Mariages en maine eursset jamais,» (Provence), Pac contre ce mois de Marie (ou de chastet6) était propice aux déclaeations par le truche- mont de végétaux. La pose de mai » ait ‘une branche, un bouquet, ou méme un arbre que imoureux allt poser devant la fenttre de la belle, qui guttat desire sa fenétre.S'ily avait plusieurs prétendants, les bouquets virevoltaicat, d'ob parfois ‘arbre planté qui sat plus séreux ! Sila fillerecevit/hommage avec gratitude elle lelaisaitan vu detous,sinon elles empres- sat dee hive disparate. Un code propre chaque région faisait parleclesvégétamx de maniére trésexplcite: « Amour de fsain, _épingle de pardon, mouchoir de couleus, amour de putain- Amour dormicu (orme) __giteaux ou suereries étaient des signes fu es un piew-Delaunell pour Ia pucelle- intr. C’tait le gargon qui offtait, la Delépinespourla malne-Du sapin pour la fille refusait... ou aeceptait,faisant un _propresirien-Du pruser pour cllequiveat _cadeaw en retour Lecadeau pouvaitalors semarier- Du tremble pour celle quia pear tre plus personnalisé. Le gargon tillait -Du bouleaus pour ele qu'on saboule- Du aucouteau unecuilleren bus (Bretagne), charme elle qui charm.» sculptait un noyau d'abricot en affiquet Léchange de petits cadcaus sans valeur pour maintenir ls aiguilstricoter, ou marchande faisait également partie du fais faire parl’homme de art une pelle rituel amoureux : bague de pacotille, 4 couvot en ferronnerie (Lorraine), une No aeons} Tout le monde le sait bien : « Lamour et fa toux ne peuvent rester ccachés », mais fon restat suspicioux dans les provinces cur le mariage d'amour : « Qui se marie par amour bonnes nuits et mauvais jours » En Normandie, on faisait attention lors des veillées : « Metre les filles prés des garcons, c'est de létoupe prés des tisons ». En Languedoc, ‘on encourageait les garcons (+ Jamais amoureux timide n’eut belle amie ») et en Gascogne, les filles (+ Jeunes files qui ne dansent pes, 1ne se marient pas). Partout,il était conseill de choisir son parti plutét prés de chez sci, au lieu d'aller chercher l'amour ailleurs :« Prends le fumier quiest ta porte plut6t que le terreau qui est au loin !» disaient les Savoyards, tandis qu'en Gascogne on disait plus simplement : « Epouse ton voisin, tu connaitras ton chien ! » et on radicalise en Provence : « Qui se marie loin trompe ou est trompé. ». Mais tous les proverbes sont d'accord, avec amour ou par intérét, prds de chez 01 ou de plus loin : Jeunes mariez-vous : « Filles sans galant, pore ssans glands » (Provence), « I! nly pas plus de samedi sans soleil que de filles sans amoureux » (Gascogne, Provence), « Boire et manger, coucher ensemble, c'est le mariage ce me semble ! > “Planter le Mi devant le maion de sabelle gravure 19 scl. Cerains moyen imisen uve parles jeunes hormmes pour seule es files ne passclentpas ngperus. paire de sabots aux pointes tres relevées (allée de Bethmale), ow fast dei ‘une poterie. Le cceurtenait bien sir une place centrale dans la décoration de ces ‘humbles objets, aujourd'hui recherchés parles amateurs d'art populaire. ALORS INTERVIENT LENTREMETTEUR Pen importait le moyen que les jeunes gensutilisaient ponrse rencontrer la pla- partdatemps leurinclinationréciproque primait,sanf dans certains milieux assez restreints. Courtiser était une chose, sSengager en état une autre ! Si accord entre les tourtereaux pourait re « lear Bleue »,celudls familles avant Yaccepta tion finale tenat plutst du marchandage. flat d'abord officialiser Ia demande ‘enimariage. Pas de régle générale, chaque micro-région avait ses coutumes, Danslescasles plussimples le futurallit seul faire sa demande ou se fast accom- pagner d'un proche, ou bien était son pre seul qui se dévouait. Mais dans la plupart des cas, on confiait la besogne & un spécialiste de tloquence quiconnais- sait bien toutes les fimilles, et possédait un formidable jeu relationnel lui per mettant d’étre au courant de tous les ‘eancans. Chaque provinee affublait ces intermédiaires de noms tis folkloriques. Clalit du marieur accordeus,ambas sadeur, démarcheur, meneur, menteur = see (tout 3 fait indiqués) a balandrau, téte de-loup, roquavoine, trouille-bondon, coupe-jarret, menadour, peut’ homme, badochet, bérouett, frotte-botte... Ce commissionnaire connaissait toutes les subtiltés qui, en cas de refus,n’entat raient pas danimosité entre les parties. Son jew d'ambassadeur durait jusqu’s Vaccord final, les affaires tratnant parfois plusieurs mois pour des broutilles de dot ‘ou debouts de champs !Son service était récompensé en nature par'un des parts coules deux. Alors seulement les fiangailles se scel- Tent par une frappe de la paume de le sain entre les péres, et deux chopines. Pour matérialiser ces accordailles, la bague de fiangailles ait de coutume, partout en France depuis le 16¢ siécle, Mais attention :« Fille promise ns point prise ! » dissit le dicton (Normandie). Jsqulau 14° side Egle engageait les Familles dans une efrémonie religicuse ‘ot Tanneau était consacré. Une vérémo- nie, redondante avec celle du mariage, ‘quiest depuis tombée en désuétude. La bague était remise lors d'une cérémonie sassemblant seulement les deur familles Les repas se succédaient d'une maison A autre, C’était une maniére plus ou moins officielle d&valuer le bien par une Visite des Kieu. Derriére la cérémonie de mariage se cachait un engagement économique : siun enfant était dots, était souvent au détriment du pairimoine familial La dotation d'une fille ne devait pas Mser ses frtres et sceursrestés la ferme. Les apports mutuels devaient s’équilibrer sans déstabiliser les équilibres fami- liaux. Mais il nempéche que l pratique du droit d’atnesse demeura au deld du 19'siécle Quand tout était bien au point entre les famille, alors seulement intervenat le notaire qui fxait le contrat de mariage. Des cadeauxplusimportantsofferts parle futur (que certains appelaient« arrhes») ppouvaieat alors intervenr : bjoux en or, pices dargenterie, pices de vétements de noces... cela pour les families les plus prospéres. Les plus modestes se conten- taient de pices de vaisselle parfois mar ‘quées par le potier local da nom des fatursépoux, La fiancée apportait danse ménage son « trousseau>, linges et draps au’elle avait patiemmentrassemblés pen- dant des années et qu'elle pourait broder de leurs intiles patrimoniales entrecroi- sées, dans les semaines ou les mois qui précédaient la cérémonie du mariage. allait encore publier les bans, rendre officiel toute la communauté le projet union pour savoir si rien nes'y oppo- sai ULTIMEs PREPARATIFS La préparation des noces passat parle choix des gargons ot demoiselles d’hon- neur, amis ou parents que Ion essayait de croiser pour rapprocher les familles et favoriser d’éventuels autres mariage. Les parains et marraines du futur couple Giaiont los premiers invités. Linvitation aux noces était un moment important pour la communauté: elle permettait de souder des liens entre les parentés diverses, les amis et les voisins. C’tait aussi une occasion de faire vraiment la fie Chaque provinee possédait un vocable pour désigner Iinviteur et ses manitres de faire. En Alsace, le futur marié lui- méme ou les garcons d’honneut fai- sajent la tournée des invitations & cheval Ailleurs, était plus souvent les flancés ceux-mémes ou un ami de le famille qui jonaient «les pricurs de noces », Inutile dedire que ceux étaient tellement bien regus qu'il rentraient rs joyeux ! Le nombre moyen d’invités aux noces en France se situsit autour de cinguante personnes, Mais selon "importance numérique des familles de leur richesse et aussi des particulartés régionales, il pourait étre décuplé. Les « noces dla mode de Bretagne » comptaient plusieurs centainesd'invités qui payaient on partie leur &cot. Is apportaient un cadeau util- {aire pour monter une partie du ménage du jeune couple, tout un folklore valo- risait cet change de bien : exposition, chansons, danse des cadeaux... La plus spectaculair était le transport du trous- seat, qui s'effectuait presque toujours quelques jours avant la noce, la velle ou le matin méme du mariage, du domicile dela jeune fille & celui du couple ou chez ses beaux-parents. Ce déménagement pouvait s'avérer volumineux :linges et vétements, instruments aratoires et outils divers; mais aussi piéces de mobilier. En ‘Normandie, farmoire faisit partie de la dot elle tat faite & la ferme de la fiancée oa chez Ie menuisier du village. Ailleurs ce pouvaient étre des saes de farine mar- qués en broderie ou au pochoir du nom de la fianede ot de Ia date du mariage. Dans tous les cas, des denrées permet- tant an jeune couple de bien commen- cerleur vie marital. Le lit était bien sir symbolique, et aussi le berceau, Pourle transport de tout cet attiral, une char- retteétaitattelge & des boeuf des aches ou des chevaua, Tout en haut trénait le faseau, symbole du travail fEminin dis- crt et efficace. Les déménageurs Staiont desamniset des proches et cela nllit pas sans collation, coups & boire, musique of joyeus tintamarre: une fagon comme une autre de se préparer pour le grand jour celui des noces ! (Daniel Boucard } a ‘LA Gazette || UNE HISTOIRE epuis sa découverte plus de perdurant jusqu'au 13*sigcle. AT'instar autre fonction battrele métal. Les forges D deuxmille ans avant notre ére, des forges antiques elles étaient mobiles, _& bras furent ainsi pew & peu remplacées leferaimprégné chaque civil- aussi on les qualife parfois de « forges par des « moulinesd fer » & deux roves sation, se mélantintimement ileurhis- volantes ». Le « fourncau > ou « ereu- _hydrauliques,'une activant des soufllets, tore. Ila été exploité de multiples fagons. set », creusé dans le sol ou biti de fagon autre unmarteau. On connait bien histoire de afonte du sommaire, était abandonné lorsque le I faut cependant attendre le 17* sigele fer, pratiquée dans les hauts-fourneaux, combustible (bois) ou le minerai venait- pour trouver des renseignements précis moins celle des « forges d bras» :r&duc- _Amanquer. Forgeetforgerons migraient _surla « trompe », une nowvelle technique tiondirecte dumineraisouventpratiquée alors versde nouveauxsites. d'@aboration du fer également connue sure lie de son extraction. Cos instal- Au fildes sieles, de nombreux moulins sous le nom de « procédé catalan ». Elle lations étaient nombreuses antrefois, installs prés des cours d'eau prirentune permit de mécaniser le soufflage, d'ac- croitre ainsi grandement la température du four pour produire du fer de grande qualité Isu de techniques iges & l'em- pilot de la free hydraulique, ce procédé at mis en ceuvre dans toute 'Europe ot aur Etats-Unis, Il est apparu dans les Pyrénées dés le 17*siécle (dot 'appel lation « catalane »), mais on en trouve aussi trace dans les Alpes, dans le Massif Central. Hne sera condamné que dans la premitre moitit du 19*siel, par 'avé- nnement deT'industrie lourde. La FORGE : UNE INSTALLATION A PART La forge « catalane » état installée& un endroit stratégique, sar ua cours deat aqui devait présenter un débit et une haw- teur de chute sufisante (7 8 10 métres) Le lieu devait également étre facile dac- cs, tant pour y acheminer le mineral et Ie charbon de bois employé comme combustible, que pour en prélever les produits finis, tous ces transports étant en général fits dos de mulets et parfois mime idosd’hommes. Tout ce qui rendait possible la transfor. ‘ation du minerai de fer en métal éait étudié : le personnel, la provenance du ‘inerai les foréts qui devaient fournir le charbon de bois, l'sutorisation pour Sapprovisionner en eau, jusqu’an recru- tement des muletiers. Construit en grosses pierres, le bitiment était partagé en plusieurs sections : la réserve de charbon, le magasin de fer, tune petite pidce oft es ouvrers du lew se reposaient tour de re, et le Iaboratoire réservé au travail, C’est dans ce dernier espace que se trouvait le « foyer » ot Sopérat la réduction du minerai grice au « creuset » simple eavitéformée de quatre faces. Ce dernier éclarait toute 1a forge par 'incandescence du minerai. La spéeilicité de a « trompe », c'est qu’ était ventilé par une soufflerie hydrau- lique, qui permettait d'injecter delairpar intermédiaire d'une tuyére en cuivre, Crest une chute d’eau artficielle, dont le débit était commandé depuis la forge, qui cst par dépression un courant air dérivé, puis dixigé vers le creuset Un gros marteau, le « mail »,battat la aasse de fer brut, Il était actionné parla rotation’ une roued paeties qui donnait son mouvement par 'intermédiaire d’un arbre i cames. Sa téte en fonte pouvait peserjusqu’s 900 kilos et i possédait un anche en bois de 48 S metres de long, Actionnés de la méme fagon, des mar- tinets plus lgers (300 kg en moyenne) étaient utilisés pour le fagonnage du tal (ou « parage »). UN saVOIR-FAIRE SPECIFIQUE < Maitres de forges», les propristares des infrastructures étaient des notables, aris- tocrates ou bourgeois. Certains jouaieat un rile important dans la vie politique locale. La plupart louaient leurs sites de production 3 desartisansduferet du feu. Les forgerons constituaient de fait une aristocrat ouvriére, Ts se dstinguaient nettement des foresties, des ouvriers de la mine et des difirentes autres profes- sions exercées autour des forges. Cétait ‘une communautt trés fermée, avec sa propre hisrarchie. Le fonctionnement d'une forge reque- rat une équipe de huithommes, que lon ‘nommat « brigades travaillaintjour et noit six jours sur sept, une équipe de quatre se reposant tandis que les autres ceuvraient la forge. L'équipe était réunie seulement los de la sortie incandescent du « mass» terme occitan qui désignait Ia loupe defer obtenue dans le foyer dela forge catalan. Le « foyé>, ou « premier matire » était responsable du feu, de la construction et de Tentretien du creuset. I procédait au chargement du creuset. Ce dernier tail repli de minerai de fer et de char- bon de bois. Suivant sa qualits ce char- bon permetiait d’obtenir un fer plus ou moins riche. Il réglat la position et la direction de la « irayre » et gouvernait la « trompe ». Ul avait également la res- ponssbilité des diférentes personnes qui ceuvraicat an covar de la forge. Les « escolas » étaient deux par forge. Leurtravailconsistatasurveillerlatrans- formation du minerai de fer en métal (réduction). Ils examinaient la flamme, avangaient le minera,tassaient le char- bon, C'est pendant cette opération, qui pouvait durersix heures, que a soufflerie Etat utilisée. La « trompe » entretenait alors Ie feu dans le creuset, Le résultat de ce travail état un « massé > de 1508 200 kg entouréd impuretés. étaitalors extrait du ereuset et amené au marteau mécanique pour I tape suivante : le cin- lage, dliigé parle « mailhé». Le-« mailhé», 00 < maitreforgew>, avait dans ses atteibutions tout ce quiregardait le travail mécanique du fer. Il montait la batterie du mail, survillait et dirigeait Fallure du marteau.Ilentretenait la roue hhydraulique, les outils, et assurait le tra- ‘rail da < cinglage » delaloupe quiconsis- epi tait & marteler le minerai pour le débar- rasser des scories (résidu des métaux en fasion). Le cinglage, ou martelage, ait la plas ancienne réponse au probleme de la présence d'imparetés dans le mineral D/autres ouvries assstaient la brigade. Des aides appelés « miailhous » secon- daient les « escolas ». Les « pique- ‘mines » étaient également deux par forge. Is avaiont Ia charge de la réduection du minerai, L'un avait le le de « valet du foyé » et Vautre celui du « valet de ‘mailhé Is devaientseconderles opéra- tions quiavaientlien au nivean du ceuset etdumarteau. ATaide d'outils tels que les « ringards » (crochets), les miailhous renversaicnt & terre le massé et le fassient tourner sur le sol, pour le conduire pros du marteau citi ait bata, martelé sous le contrdle des pique-mines. Dans une chaleur acca- blante, ces hommes plagaient le massé sur lenclume. Le marteau commencait ‘eeane din rand vagy, Mipmnnletinnese Oe Bicone 4 Laplatir, pour finalement Ie siparer en deux < massoques », qui taient ensuite recoupées en deux autres moitiés, les -« massougueties ». Les pique-mines les coupaient en barres, avant de les entre pposer dans une pitce joustant la forge. Cette opération de réduction du mine- rai se répétait quatre fois en 24 heures, six jours sur sept. Une forge la catalane pourait produire jusqu’a 150 tonnes de ferparan. Le garde-forge» éaitenfinI’hommede confiance du propritare dela mine : i surveil approvisionnement en mine- rai et en charbon. Il était seconde parle -« commis » qui avait responsabilité de lavente du fee z Ces ouvriers étaient mal logés, mais UANTITE Acrivité trés bien nourris.La rudessedutravall ican ware SOUS CONDITIONS sexigeant une nourriture riche, excep- Honnelle ; wiande, vin) pala Plane) Purane dizaine de personnes ravailant ‘Les professions eerees au sen dea inconnue chet les autres ouvres 00 Pe oatane ie surat de forge étaient le fruit d'un long appren- lui donnée nom de « pain defor 4. oe ei ait vivre les installa: tissage,quinecommencaitpasavantdix. geuts » dansles mines. Une casquette {vers Beto Rist vive et indiall hbuitans.La transmission sefiisaitde pire de feutre mou 3 longue visitre, une enflscait «foe lefls dun «oyés, chemise de gross tolle,un pantalon ‘Hehe pourfowrnirune quanti’ de bois importante Is logeaient dans des mai- «« mailhé » le fils d'un « mailhé », ouvert extérieurement le long des F ‘tela kde escla>Tes Gran’ jambes:latenve des forges état one eborius do ula Palos gers rant peu 7 frgerioletindd iat Ils n’en changeaient que rare- eact os hack fine § Genchank eck Suton de vl, neparvenant iment. tate qvenTsbnece de devcendance Lenses des forges entra (PES = cupric bse masculine chez les maitresen place. Lament élevés: trois & quatre fois ceux rayaillaient généralement en famille transmission des savoits se filsaitdans le des mineurs ou des charbonniers. jes garcons suivaient souvent les taces secret, incitation du fils parle pére,du En 1840, les quatre maitres de forges de leur pére pour apprendre le métier, neveu par 'oncle, comme une sorte de —_« catalane » (foyé, mailhé et escolas) ——spprenant notamment les dangers évi- passage dujeuneaumonde des adultes. __gagnaient 0,45 francs par quintal defer far onsde la chute de arbre, Lea slate ouvrier des forges devait re robuste, _marchand, Les piquesmines» pot énendat des stirs, ou «cords dbo» il teavaillait quotidiennement 12 4 vaient expérer 0,225 francs par quintal selon Jes egions, qu'il produisaient. 14 heures par jour, entrecoupSes par (pluslanourritureetlepain)-Lesvalets [es chachonniers produisaient le char- 74 9hetes d'un repos prs surla pale talent payis 6 francs par semaine plus bon de bois, Parfois appelés également du « crambot » (dortoir situé dans lala nourriture. Le garde-forge gagnait —_< hoiseriers» ou « bosses» il tient dépendance de la forge), sans quitter quant Tui $00 franes paran. imaltres dans lat de dominer fe feu. Eax ses habits toute la semaine du dimanche Les ouvriers des forges étaient liés Ja ayss ravaillaent souvent en farnille. La soir au samedi soir suivant. Les condi- _vie de la terre, souvent propriétaires construction de « meules » de bois (ts tions de travail étaient trésdiffcles, la et influents dans leurs villages, qu'lls composé de btiches de plas d'un métre), chaleur écrasante, au milieu des vapeurs _regagnaient quand la forge était 8V'ar-—_guiallaient servir’ Ia production de char- :méphitiques (manvaises odeurs) dues i rét. Cela pouvait arriver par manque bon de bois, demandait un savoir-faire la décomposition de 'air devenant dif- de minerai, de charbon de bois, lors de guise transmetait de génération en gné- ficilement respirable. De ces conditions _rparations du creuset ou du marteau, ration. Les charbonniers recouvraiont Ia de travail découlaient une maladie : la Les conditions mét€orologiques pou- _« mele» de terre, d'herbe et de mousse, < an « piquemine >, début de Vautomne, gel en hives. dubois. Une surveillance jouret aut avait lieu, les hommes s rlayaient. La couleur de la fumée indiquait le moment ole jeux charbon de bois était prét tre sé dans les forges. Diffcile et tech- ‘nique ce travail était peu rémunérateur. Lemuletieravait un role important : yn comprait par exemple une vingtaine ne reste de ce passé industriel qu'une (poussiére) et plus de charbon de bois iat P P st Ps a & ps de forges dans les Pyrénées entre 1832 mémoire,des ieilles photos, des vestiges Une forte teneur dn a 1860, ce fut I'effondrement dans les _discrets ou grandioses, disséminés. Un. - G leery . eat en cae vingt années qui suivirent. Les raisons _éritage culturel attestant l'ingéniosité inése (quelques pour-cent) constituait sot spultiples: manque de routes aug- _déployée et la sueurversée des hommes tun atout supplémentaire de qualité du eee t P ; enta ‘mentant le prix du transport, forgeurs du fer catalan, snétal Le mineral était pousst de figen ysyane pas modifié leur savoir fice plus xéguliée vers la tuyre moins incl- lie Pai ge: Onsoutinat plus Rdquemment lez 4#Pti6 des idles, bois devenu de plas (Coralie Pailhes ) scories. Lapport dai était réduit enfin @opération. Enfin, on prolongeait la réaction pour former le massé de métal cd carburé. Le savoir-fire local, tenu la pho- mE ayavbent das Wiest deste ‘De multiples lies rcontent histoire du fr catalan un facteur de discrimination souvent La forge A la catalane dans les Pyrénées ariégeoises, une industrie décisif pourle métal obtenu. [a montagne, XVIP-XIX° siécle, de Jean Cantelaube, £d, Méridiennes, 2005. 1a production de fer « eu de nom « : Vaction de touche sexergait sur le marteau en un point quelcongue de sa course si bien que le ‘marteau pouvait, dans chacune de ses Positions étre relancé contre la corde. La répétition d'une méme note pouvait dés Tors se faire dans toutes les tonalités. Au bout de quarante cing;ans de recherches, CGS Parallélement a ses recherches et a ses améliorations qui aboutirent & la création du piano, Erard travailla sur les hampes, Le plus célébre des harpistes du 18° siécle, Krumpholtz, attiré par la reputation d’Erard, lui expiqua en 1786 que cet instrument avait de nombreuses déficiences quill lui demanda d’étudier fen we de laméliorer. Connue depuis |'antiquité, la harpe avait deja fait objet de multiples amdlirations. Le musicien expliqua par exemple a Vartisan qulau Moyen Age les harpes ne comportaient que treize cordes, alors que celles du 18°s’étendaient sur quatre ‘octaves et demi. Un perfectionnement important avait également été apporté par des facteurs tyroliens au 17? sidcle : ils avaient imaginé fixer des crochets a la console de linstrument qui, en tirant sur la corde & Taide d'une pédale, pouvaient lui faire donner le demi- ton supérieur, Mais ce systéme restait impartait, car la corde tirée n’était plus dans le méme plan, ce qui genait lutiisatour. De plus, le déréglage était rapide et les sons obtenus manquaient de purete. Erard imagina alors de remplacer le crochet par un disque en cuivre armé de deux boutons entre lesquels passait la corde. De cette fagon quand on voulait élever la corde d'un demi-ton, la pédale faisait tourner le disque ce qui faisait raccourcir la ccorde : le son restait tres pur et le réglage constant. —————— > Brard était parvenu a débarrasserle piano du rte pourne garderquele piano seul! Parla suite, ses diverses modifications et améliorations ne concernérent que des point plus secondaires : systéme de pédales chevilles de néglage,agencement des tables d’harmonie, Sébastien frard déposa plus de vingt brevets pour fbri- cation du piano, Ses principes de fabrica- tion sont restésidentiques de nos jour. Son occupation préfeée restate travail ATatelier, au milieu des ouveiers qu'il amait formés. Seule la maladie semblait pouvoir arrter. Ea fit ce fut le chagrin, avait 6 chargé de construire un orgue pour lachapelle du palais des Tuileries ot xsidait le nouveau roi Charles X. Stbas- tien Brard avait longtemps travallé au probléme de lorgue. I fut le premier i donner cet instrument de « Fexpres: sivité », Pour cela i avait congu une touche qui permettait, selon qu’on Ta pressat plus ou moins, de moduler la ‘note. Chose impossible avec les modeles précédents, En 1830, lors de la prise des ‘Tuileries, pendant la révolution qui chassa Charles X du tréne, Vorgue fut Aétruit Plus quel chute du monargue a dlisparition de cet instrument bouleversa ard I déclina ts vit, inconsolable.A samort le $aodt 1831, ses ouvriers déc- dérentd’ane souscription pour élever un baste ila mémoire de leur patron, surson tombeau. Plus que le musicien, ils hono- saient'ami ce tousles jours letravailleur manuel quileurdonnaitlexempleet,avec les mémes outils qu’eux était parvenu bbouleverser le monde de la musique. ((Marie-Héléne Parinaud ) Lorsque Erard montra ses transformations Krumpholtz, celui-cfut aussi ravi qu’ennuyé, En effet, il s'était entre temps associé & un autre fabricant de harpes qui, lui, fabriquait bien évidemment des harpes traditionnelles. La nouvelle harpe ¢'Erard allait envoyer ces anciens instruments aux oubliettes et le musicien resterait avec son stock dinvendus sur les bras | C’était une catastrophe financiére programmée. Il supplia donc Erard de ne pas mettre son invention sur le marché, ce qu'accepta le manufacturier d’autant plus facilement que la tourmente révolutionnaire qui s'annoncait n'était pas propice a la vente d'instruments de musique aussi sophistiqués. Mais sil ne mit pas en vente sa harpe perfectionnée il continua a rechercher des améliorations, Chaque corde powvait donner trois sons (bemol, ton naturel, diése), en accrochant la pédale a différents crans, Cette harpe + a fourchette » était bien meilleure que la harpe & crochets. Toutefois, elle ne permettait pas cortaines modulations. En 1810, Erard reprit le perfectionnement de cet instrument et mit au point tune harpe « 4 double mouvement » qui powvait ‘exécuter des morceaux de sept disses a sept bémols, Ces harpes étaient capables d'exécuter partaitement toutes les ceuvres. + UNE HISTOIRE DE SECONDE VIE PAGE 28 * Du Moven Ace A La FIN bu 18° siécLE pace 30 + Les « CHIFFONNIERS », CURIEUX CITOYENS DU 19° SIECLE Page 39 + Les TRESORS DU RECYCLAGE Paar 55 Les métiers de la récupération — et du recyclage Chiffonniers, fripiers, ferrailleurs, brocanteurs. .. = “Foals dans un tas Fords, ‘enbeordure dela vile Graywe publi vers 1900. StL) —Wripanationeshageda combustibled bare de bouses ‘devache,su Tle de Bréhot (Coes attrmeny ers 1910. Les métiers de la récupération et du recyclage Une histoire de seconde vie €G Renr7e 0 or, rian no 00 poe tout ‘se transforme > discit Lavoisler. On 4 connu, durant les derniéres décennies du 20° sidcte les décharges publiques & Ia sortie das vlles et des villages, oil s'amon- ccalaient las objots an plastiquas, les vieux matelas, les pneus ou les machines @ la ver, ol bralalent péniblement toutes cos ordures, Jour et nuit. Ce temps est heu- reuserent révolu. Les ordures permettent ‘aujourd hut de faire fonctionner des chaut- feries urbainos. On se persuade souvent que le gaspillage caractérise notre société de consomma- tion, mais que nous sommes sur ta bonne voie, en train de redécouvrir les pratiques de nos ancétres :ne rien jeter, réutiliser Los ‘choses d'une autre fagon. Aprés le succés dos « chiffonniors Emmaus », voici venu celui des déchetterias et du compost. Les cing milliards de bouteilles que les Fran- ‘ais vident chaque année sont (presque) toutes recyclées Le mot « recyclage » nest pas vieux, guére antérieur au milieu du 20° siacte. Disons quill est plus ou moins contempo- rain de la Seconde Guerre mondiale. Le terme « recyclable » est encore plus ré- ccont puisqu'l apparait pas avant 1974, Inspiré du meme mot anglais attests, lu, en 1971. Auparavant, on utilsait tes mots « réulilisation » ou « récupération » dans lesquels on no trouvait pas cette idée du cycle clest-a-dire de letemnel retour, réel ou illusoire. Les générations qui nous ont précédés ont laissé peu de traces des pratiques de récupération. Mais ine faut pas un gros effort dimagination pour comprendre les choses. La bouse de vache séchée au so- lell constitue un combustible. Les os per- mettent de contectionner des pavements de maisons (comme ceux qui ont été ré- ‘comment mis au jour 6 Saint-Clauda, dans le Jura), Dane les bibliotheques, nombreux sont les livres anciens ayant une couver- {ura ou une roliure fagonnée @ partir dun ‘ancien parchemin réutilisé, Avant le mitiou du 19 slacle, toutes les papeteries de France fonctionnaient grace a la récupé- ration des chiffons. En 1868, on dénom- brait encore entre 70 000 et 80 000 chif- fonniers en France. Bien entendu, certains matériaux étaient facilement recyclables. Crest te cas du métal, que le forgeron pouvait transfor- mer. La pierre ot le bois aussi, Entrons dans une maison ancienne, comme ity an a tant dans nos villes et nos. campagnes. Il n'est pas rare que certaines poutres ne solent pas 4 leur place d'origing, quelles alent done été réutiisées cillours. Les spé- cialistes du bati ont vite fait de repérar dos élamants architecturaux qui ont été déplacés : par exemple un ancien tinteau de fendtre ou de ports, La ménagare pou- valt aussi conserver les noyaux de fruits et les faire sécher pour les réutliser dans ta confection de chapelets. Le recyclage le plus ordinaire, te plus quo- tidien, était vraisemblablement celui des déchets ménagers, composé des éplu- chures, susceptibles dengraisser te co- chon et de fumer le potager familial. Dans toutes los villes, il y avait une « voirie », lieu ois 'on accumulait les boues urbaines compasées de paille at de crottins de chevoux. Les maraichers venaient {a s‘op- provisionner en boues pour leurs jardins. Ces fumures entichissaient également les champs. Dans les grandes villes textiles, des ton- eaux servaient d'urinair public car urine ftait systématiquement collectée pour servir dans tes opérations de peignages do la lain. La découverte de la présence du phosphore dans urine, en 1677, ouvrit aussi de nouvellas perspectives. Dans les villes do tanneries, on ne négligeait pas do ramasser toutes les crottes de chien, indis- pensables pour certaines opérations dans les atollers de confection des cuirs. Nos ancétres ne craignaient pas non plus de recycler leurs cheveux. On sait quil existait ici ot [a des marchés permettant ‘ux fermmes de vendre leur chevelure, par exemple @ Manzat, dans le Puy-de- Déme. Cotte pratique est encore courante fan inde ou au Brésil. La confaction des Perruques repose sur cette récupération des chevelures, Cela dit, les salons de coiffure de France produisent des milliors de tonnes de cheveux qui ne sont pas cyclés et partent & Ia poubelle. Celui ou calla qui trouvara une solution pour les collecter et surtout les réutiliser fora for- tune! De nos jours encore, le recyclage nous met face & de multiples défis. Ce Dossior nous convie & redécouvrir ceux d'hier pour mieux comprendre nos facons d'étre au- Jourd'hui. Paul Delsalle Peds chifennier sur ela Zone» (ancien emplacement des fortfctions 4 Pvs vers 190. Les métiers de la récupération et du recyclage Du Moyen Age a la fin du 18° siécle LPT Me (eT cy yee CMY L(y Pendant des slécles, l'encombrement des viles par des ordures de toutes sortes fut tres mal accepté par les ha- bitants. jen loin des peintures miniatures comme calles du Missol de Juvo- nal des Ursins qui nous montrent au 15° siacle des vlles bien proprettes, dans lavie quotidianne une atmosphare lourde et nauséabonde régnait sur les bourgs et los villas médivales. La plupart des cites du royaume de France étaient souillées ar des « inffections », « immundices » at das « eaux nojras »... Les Chroniques de Saint-Denis évoquent la réalité de Pa- ris sous Philippe Auguste (1165-1223) « Une heure aloit (le ro!) par son palais pensant a ses besognes, comme cil qui ‘moult estoit curieux de son royaume maintenir et amender. Ml s'apuia @ une des fenestres de la salle pour Seine re- garder et pour avoir recreation de tat. Si advint en ce point que charrettes que on charioit parmi tes rues, esmurent (soule~ vérent) et toulliérent la boue et Vordure dont elles estoient pleines... Quant it sent! cele puor si corrompu, il s’entorna de cele fenestre en grant abomination de coeur... Lors fit mander le prevost et les bourjols de Paris et leur commanda que toutes les rues et les voles de la cité fussent pavées bien et soigneusement de grez gros et fort...» Un calcul montre qu'une ville de 5000 ha- bitants devait évacuer par an 300 tonnes de déjections solides et 2700 tonnes de déjections liquides... On « lachait les ecux » sans se soucier des passants nil des voisins. A Perigueux, un édit de 1342 précisait : « pour le bon ordre de {a ville ia toujours été observé qu'on ne Jetait pas par (a fenétre des eaux fétides ‘et putréfiées qui empoisonnent Uair..» Productrices de déchets, les villes du Moyen Age payaient pour se débarras- ser de cos matiéres encombrantes, nau- séabondes et dangereuses pour la santé publique, Uhabitude de jeter ses eaux grasses ot autres déchets « au droit dé vant sa maison » étant bien ancrée dans los manure de Cepoque. @ Des toponymes révélateurs | ml Coes, cs, ea, abies ‘cloaques 4 ciel ouvert, disaient bien leur noms : « Merdenson » dans tHérault, le«Mardaric » an Ardécho, le « Merderal » fen Savoie, la « Marderet » dans ia Manche, le « Merdangon » dans Oise, las ruelles «Sale », « Foireuse » et « du Bourbier » osaient tours mawvaises odeurs & Rouen alors qu'une porte « Merdiére » stouvrait dans les fortifications de Saintes. Los rues des villas étaient décrites par les chron quours de Yepoque comme parsemées do « gravois, ferreaux et immondices » ot de «fons, torres ot autres ordures ». “onchéesdedchets denies de tout _stime dassaiiccement, lrrver det ‘Stes médevolesetd/nclen Regine ‘Bojent toutes rverséesparun raise boueus, 4 amoncelient ‘quantké dordures Des posure ‘afsientpayer la oversee apieds secs! mena ama ray TC eae eC cial (Halt de nombre oles ‘pour que semeteen place Ln service denetoyage det ues. eme avec der moyens rudimentores conve le ‘mone cette photographie cde 1860. Pew a peumis en exuvre partir du Second prs lex scour gout ont grandement contribué la propretédes rues Resaied exploiters déchets ainsi collects. ‘Aux déctions humaines ou animates pou ‘ou mal maftrisées, stojoutaient les fortes, nuisances dues aux activités artisanates : teintureries, tanneries, boucherie, tripe fies, pofssonneries qui exergoient tours activités le plus souvent dans les villes basses, produlsant des rejets et des pol- Iutions nombreuses, dénoncées & de mul- tiples reprises par leurs voisinages. A partir du 18" siécle, Cautorté royale ou seigneuriale commenga a imposer le pa vage des rues. Cette amelioration tres progressive permit une meileure circula- tion des vehicules et des pistons qui tenient prudemment le « haut du >pové » en rasant las murs, Les métiers de la récupération et du recyclage pour éviter la ruisseau fangeux du miiou de Ia vole... mais en risquant de recevoir quelque chose de « fachoux » sur la téte. Ce pavage Happorta pour autant au un progrés diract dans 'évacuation des fanges, detritus et immondices ! Calle-ci ne fut possible que dans les siécles qui suivirent avec ta mise en place, elle aussi tres progressive, du systime de « tout & egout » quine sera effect a Paris et dans les grandes villes de province qu'au début de la Ill République, et dans ta France ru rale seulement dans les années 1960... Vidangeurs Clarice Le soucl d'une plus grande propreté fit naitre des spédalistes du nettoyage. algré'élaboration _prograssive de nombrauses _réglemantations contraignantes, les conditions dhygiéne restaiant déplorables dans les villes mé- diévales, enserrées dans des fortifications ol elles étoutfaient et dénuées de « loux aisance » distincts. Quelques exceptions surnageaient dans ce « marigot » : dans plusiaurs demeures seigneuriales et dans quelques couvants construits entre le 13° ot lo 14° siecle, le maltre 'couvre avait fait creusar des fossas daisances (qu'en géné- ral las guides ont rebaptisé « oubliottes » {qu grand effroi des visiteurs), Par exemple, les chateaux de Coucy, Chauvigny, Mar- coussis et de Pierrefonds possédaient des latrines assez bian étudiéas, de puits> au 7 sil peit méterafors Thearen brimerdla. A Paris, comme dans la plupart des villes fron- gaisas, ta population ne Connaissait encore autre sys- téme que le « tout @ ta rue »... Une ordonnance de 1531 rendue & la suite dune épidémie, imposa ta construction dans chaque maison do « fosses a rotraictz ». Si les propristaires refusaient de les Installer, ta police était auto- risée @ les financer sur (r= gent des loyers. Cette Broseription fut nelas pou | suivie deffets, puisquelle | fut renouvelée quelques an- 1nées plus tard... sans beau- coup plus de succds. Larude tdche de vider les fossas d'aisance incom- bait a des « ouwiers dos basses couvres », pouvres héres que ordonnance de Janvier 1951 appeta « vuidan- gours » ou « maitres fifi» La communauté parisienne avait pour patron saint Clair (cola ne sinvente pas dont maftres et compa- gnons célébraiant la {fete chaque 18 juillet 4 Féglise Saint-Nico- las-des-Champs. ls courraient les rucs dda Paris an criant : ‘Un eon au T9°secle Ree des «vidangeurs» etamatres ‘fla cespaunres hres eatent charges du nettoyage des réseau «A curer le puys, Ce com- moree « toujours ete trés act. Ata fin du 16° sole, sous Henri, Pars recovat de provines et méme de létranger dénormes ballots de vieux souliers qui étaient re- mis @ nout et vendus par ls savatiers. Au 418% siacle, (our vonte etait active dans les rues do la Calandra, do la Portoro, sur lo Pont-neuf, aux Halles... « ll sy débite des veux souliers refaits ou de hasard, tant pour hommes que pour femmes et pour enfans. C'est une grande commedité pour c9ux qui sont Bornaz (= limites dans fours mayens) et n'ont pas beaucoup dargent & motiro a une pair de soutors..» @ Crieurs de vieux fer ™ neatras de nos madernes ferraillaurs, les « crieurs de vieux fer » achetalent les vieux carrosses, chaises & porteurs, ca- laches, cabriolets.. lls les dépegaient et revendaient les parties métalliques au dé- tail, Eux sauls avaient le droit de orier par las rues : « Vieilles ferrailles & vandro ? » Lours statuts ne remontaient qu‘ la fin du 18° siécle et limitalent leur nombre é doze mattres & Paris, avec obligation d'étire un fils ou un gendre pour succéder & ceux qui disparaissaient. Ils avalent pour obligation de tenir registra des noms et adresses de coux auxquels ils achotaiant, et rvavaient pas le droit de s9 porter acquéreur au- pres des enfants ot des domestiques. Détail curieux, ils étaient déj4 en concur- rence avec des travailleurs « clandestins » eos oy ‘comme « un grand nombre de soldats aux gardes frangoises {qui faisaient] ce cam- ‘merce, quo les magistrats tolérant et quo los jurés n’osent arréter par das saistos a ‘cause de la profession de ces crisurs sans mattrise » Seconde vie des reliefs de repas D'un coté des festins, de autre la misére... Deux mondes qui se rejo- ghalent dans le commerce des rebuts allmentalres. 8 « regrattiers » staient de petits marchands autorisés a vendre, uni quement au détail, certaines denrées de seconde main dusage courant comma to sel, tes grains, los fruits, les legumes, les viandes cultes... Approvisionnés par les agriculteurs ou les couvents de baniieve, iis ne vendaient qua toute petite mesure tt ne devaient posséder chez eux aucun approvisionnement. Le nom de ces épi- clers au détal s'écrivait cuss! « regra- teors » (14° sicle), « regrateurs » (mniliou du 16° siécle) ou * regrateux », son éty- mologia pouvant se liar au sens do « co- lui qui faisait de petits bénétices, grattant quelques sous » On note leur existence das le 12° sibcle, et ‘A partir du 12° sidcle, coux de Paris étalent ‘Beaucoup se spécaisaient dans ta remiseen état cammela rrovaudeuse» ui ofitse erie: pour occommoder es bar etles habit ses Les métiers de la récupération et du recyclage ‘eécallere rouvait es huees pour ‘uicongue slicitaitsesservces.Comme ‘dermultiples autres marchands des rues constituds an communauté daprés le Livre des Métiors Etienne Boileau (1268) Lataille de 1292 cite 120 regrattiers & Po- fis, Ce chifre explose en 1696 avec plus de 3 000 représentants ! A cette époque, iL suffisait pour s'etablir regrattier dobte- hir une « lettre do regrat » qui autorisait & vendre toutes sortes de comestibles, mais uss! du bols, du charbon, du blanc ¢'Es- agne, des chandolles... En 1782, Louls- ‘Sébastien Mercier déplore dans son Tableau de Paris que « les pauvres gens payassent beaucoup trop cher les objets de premiére nécessité au- pres des regrattiers. » Il ajoute : « tout ‘augmente d'un tiers au moins pour cette olasse infortunée qui est dans Vobligation avoir recours 4 ces petits marchands. » Arlequin, quand tu nous tiens ! Par évocation directe de (habit multicolore et disparate du personage de théaitre, on appelait « arlequin » les restes de viande, de poisson, de patisserie prove- nant de la table des maisons bourgeoises et qui ~ I étaient vendus a petits prix sur nombre de marchés parisiens. I @ Les serdeaux a Versailles m 05 « sordeaux étaient des officiers de {a maison du roi qui recavaient de ta main des « gentiishommes servants » les plats de Ia table royale & mesure quon les desservait. Ils les portaient alors & la table desdits gentilshammas servants. Les Testes quils laissaient étaient vendus par les valets de ces serdeaux aux bourgeois de Versailles, dans un lieu dédié dit « mar- cché des serdeaux » qui se tenait en haut do la rue da la Chanealleria, & c6t6 da la caserne des gardes-frangcises, D'apras Louis Dussieux dans son Chateau de Ver- sailles, ouvrage paru a la fin du 19° sidcte, Un serdeau out « 'honneur » d'etre bas- tonné par le roi Louis XIV. It est vrai que le baton était un roseau at quil se casa sur le dos du valet. Son « crime » : en desser- vant las desserts de la table royale, avait mis un biscuit dans sa poche. On trouve autres formas pour le nom do ces sorviteurs : « cordeaux », « sorde- eaux », qui renvoient & usage qui voulait que (on verse de eau sur les mains du maitre d'hétel, des gentiishommes ser- vonts at du contrBlaur de lotfice, avant quils ne servent eux-mames lo repas du roLm = aaa ca B cmatoniiste cess ae watthens Les meétiers de la eae et du reveeee Les « chiffonniers », curieux citoyens du 19° siécle ieee ee rte Bin Seirus cits TTC CMe oh ey Une vaste communauté de récupéra- teurs permit a toute une Industrle de se développer. la fin du 18" sidcte, les guerres de ta Réyolution ot de Empire modifigrent profondament (économie frangaisa. Pri- vee de certaines sources qapprovisionne- ment, elle dévaloppa de nouvelles fiiéres. ‘comme par exemple le sucre de betterave our remplacer le sucre de canne. Dans le domaine de la récupération, les choses aussi furent profondémant modifies at ‘on singénia avec succés @ tirer partie du moindre déchet ménager ou autre. La pé- nuria rendait astucieux, tes chiffonniers fu: rent de coux-la! Modestes et besogneusos ‘ fourmis » gu service d'un monde indus- triel en plein démarrage dont ils ne com- prenaient absolument pas te sens. Mais en ‘change de leur récolte, il leur assurait au moins de quoi survivre au jour te jour. Les chorale gravare FEustache Bera (1845) Les métiers de la récupération et du recyclage ati lecochet la onterne tas aint es ‘outils chiffon qu partkipat dsafagon au creecloge »de nombreux produits Pendant tout le 19" sidcle, ces « gens do eu » expioitérent le filon des déchats mé- agers & Paris et dans les plus grandes villas frangaises. Lour activité est percue ‘comme étant « aussi viele que le monde ». Ce quinn’est pas tout a fat le cas. La taille de 1202 mentionnait deux « foquetiers » & Paris (récupérant los « Loquos ») Plus tard, le métiar opparaissait comme « pattiors », « drillors, « peiliers » at enfin « chiffon- fiers >, tous noms qui évoquaient dans différents dialectes de anclenne France les vieux chiffons quits ramassaient pour les revendre aux fabricants de papier. Dans Pantagruel, publié en 1532, Rabelais présentat le roi Priam transformé en chif- fonnier et vendant de + veux drapeaux » (morceaux de draps), ce qui montre com- bien ce métier était daja present dans \imaginaire poputaire au 16° siecle. ‘Au commerce des chiffons, ls chiffonniers joignirent celui des vieux souliers, des vertes cassés, des cheveux, des croites de pain, dos, de bottes de conserve... et meme des chiens, 6 tel point qu'au dé- but du 18" siécle, les habitants de la rue Neuve-Martin & Paris se plaignaient « que plusieurs particuliers chiffonniers, demeu- rant en ladite rue, se meslent de tratiquer des chiens, pour la nourriture desquels ils {ont provision de chair de chaval qui infec- tent fe quartior». « Travailions, disat le fabuliste, prenons de la peine, c'est le fonds qui manque le ‘moins ». Les chitfonniers ont toujours suivi ce conseil, ils ont travaillé, ils ont pris de la peine et d force de fouillar ce fonds iné- uisable qui s'appolie le tas dordures, is ont réusst non seulement a en vivre, mais, encore @ faire prosperer un nombre impor- tant diindustries auxquelles ils foumirent différentes matigres premigres pendant tout le 19° siecle. G Se ctitonnar, an stat pre « Tout passe, tout lasse, tout casse », mals tout aboutissait 4 la rue, et au mo- ment oit le détritus le plus informe ser- blait avoir terminé son axistance at n’atra plus bon a rien, le chiffonnier s'en empa- rait, te mettait dans sc hotte, ou ce détri- tus sortalt pour &tre transformé, régénéré, métamorphosé ot prét a entraprendre une nouvelle carriere Groce aux chiffonniers ot aux industrials Qui employaient les matibres premizres remises dans le circuit, toute une catégo- rie de personnes aux moyens modestes Pouvait se vétir et se chausser a bon marché. Gréce @ eux et aux progrés de Vindustrie de la récupération, du « recy- clage * dirions-nous aujourd'hui, le prix dun grand nombre dobjets de consom- mation courante avait nettement baissé @ partir des années 1880. Les chiffonniors talent devenus de veritables créateurs de richesses et leur hotte une corne d'abon- dance dau s‘échappaient des « trasors » da toutes naturas. Dans Lo Hotte du chit- fonnier (1890), Louis Paulian constatait : «Tous tant que nous sommes, grands et petits, riches ow pauvres, nous sommes Itributaires des chitfonniars... Alors quan échange de tant do sarvices randus, los ‘matheureux chiffonniars n'ont jamais ren- contré dans la société quiindiftérence et ‘mépris.» ‘Marchand éerlequins», gravure parue ddan la presse vers 1900 Revendant es restesderepasrécupérés d'autres tables, Il permetioient a unecentledésargentee ‘desenourird moindres ls. ieee ee rte Bin Seirus cits Histoire de la récupération, petite et grande Uhistotre des chiffonniers est celle d'un long et permanent combat pour leur survie. ‘uni tous les édits royaux, les ordon- ances prévotates, les circulaires de police, et les arrétés municipaux qui ont t@ édictés contra les chiffonniars for- merait un énorme volume dans lequel, chaque page, on trouwverait larbitraira le plus absolu, Toutes les autorités, depuis fort longtemps, semblent s'6tre liguées contre ces pauvres diables pourtant si eu importuns et si utiles. Moins ils de- mandaient, plus on les poursuivalt : au 1 sidle, alors que chaque corporation réclamait ‘at abtenait des privileges, las chiffonniers se voyaient contester le droit, bien modeste, de ramasser dans a boue du ruissaau le detritus, objet devenu inu- tile que te passant ou le riverain y jetait at que chacun semblait libre de pouvoir re- ccueilli. Pire : longtemps on ra pas voulu croire que les chiffonniers parvenaiont 4 vive dun métier si misérable at on sup- posait quils pratiquaient quelque activite malhonnate. On les considérait comma des hommes suspects, voire dangereux. Das 1698, une longue ordonnance interdit ‘aux chiffonniers « de vaguer et aller par les ues et faubourgs avant fa pointe du jour». En 1701, Marc-René de Voyer de Paulmy dArgenson, conseiller du rol et lieutenant général de police de Ia ville, prévats et vicomté de Paris, s'étonnait que « matgré les défonses qui lours furent réitérées, quelques chitfonniers se permettont de sortirde leur maison é minuit, et de vaguer dans les rues, sous prétexte damasser des chitfons. ce qui peut donner lieu 4 ta ‘plus grande partie des vols qui se font tant des auvents que des grilles ot ensoignes. » Il poursuivait : « A quoi étant nécessaire de pourvoir, nous avons fait défense d tous les chiffonniers, chiffonniares at autres de vaguer par les rues, ni d’amasser des chi- fons avant [a pointe du jour @ peine de trois cents lvres d'amendes et de pun tions corporeles. » Crest en vain que les chiffonniers réclamé- rent, c'est en vain qu'ts démontrérent de ta Les métiers de la récupération et du recyclage fagon Ia plus claire que \eur communauté Gtait celle qui fournissait le moins de re- pris de justice. On refusait de les écouter, fon sobstinait @ vouloir les pourchasser. Et alors commenga entre administration et les chiffonniers une confrontation qui ne sacheva que par ta cispartion de cas, demiers, dans les années 1920, au profit ‘entreprises industrielles. ‘Aux prescriptions et aux interdictions des autorités, les chiffonniars ont opposé Cinertie ta plus complete. is ont conti- rnué & chiffonner sans se préoccuper des ordonnances de police et lorsquon tas condamnait @ payer 300 livres damende, lls répondaient : « Fort bien, mais [4 0d Il nny arlen, le 10/ perd ses droits; prenez ma hotte et nous serons quittes » @ Une médaille pour les chiffonniers | m 1 1828, M. de Balleyme, prafet da po- lice de Paris, voulut lui aussi produire son ordonnance sur le sujet, Les chif- fonniers avec leurs crochets, leur hotte ot (ours falots lui falsaient pour. Pensoz done : un crochet pouvait devenir un ins- trumant de vol, voire da meurtre, la hotte powait sorvir & cacher les objets volés ot le falot servir & reconnattre les tieux du crime | « Les habitants de Paris, explique ‘M. de Belleyme, sont justement étonnés quiau mépris des anciens réglements, ces individus aient usurpé et consarvent le pri- vilége de veiller alors que tous les autres sommelllent. Cette tolérance extraordi- naire compromet la sécurité publique» Le préfet estima quit fallait mettre un terme 6 cet état de chosas et fit du chif- fonnage une profession a autorisation : « nul ne pourra plus ramasser des chitfons dans la rue sans y avoir 616 autorisé par Q Q

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