sommaire
communiqué p.3
press release p.5
pressemitteilung p.7
chronobiographie de Léon et Claude Monet p.9
arbre généalogique p.11
répertoire des œuvres identifiées de la collection de Léon Monet p.12
quelques notices d’œuvres p.15
plan de l’exposition p.21
scénographie d’Hubert Le Gall p.22
textes des salles p.23
quelques citations p.28
extraits de la correspondance de Claude Monet p.29
extraits du catalogue de l’exposition p.30
extraits du journal de l’exposition p.41
liste des œuvres exposées p.45
catalogue de l’exposition p.65
auteurs p.66
autres publications p.68
programmation culturelle p.69
visites guidées et ateliers p.71
développements numériques p.72
informations pratiques p.73
visuels disponibles pour la presse p.74
partenaires p.82
musée du Luxembourg p.83
Shigeru Ban p.84
couverture : Claude Monet, Le Jardin de Giverny (détail), vers 1922-1926, huile sur toile, 93 × 74 cm
Paris, Musée Marmottan Monet © Musée Marmottan Monet, Paris
communiqué
Léon Monet
frère de l’artiste et
collectionneur
15 mars - 16 juillet 2023
Musée du Luxembourg
19 rue Vaugirard
75006 Paris
La renommée de Claude Monet et son rôle en tant que chef de file de l’impressionnisme sont
aujourd’hui parfaitement établis, mais la personnalité de son frère Léon, chimiste en couleurs,
industriel rouennais et collectionneur, reste encore à découvrir. En 1872, Claude Monet, de retour
au Havre, peint Impression, soleil levant (Musée Marmottan Monet), alors que Léon fonde la Société
industrielle de Rouen et décide d’apporter un soutien actif à son frère et à ses amis impressionnistes.
Ce sont les prémices de la constitution d’une remarquable collection de peintures impressionnistes.
Reconnu pour son « intelligence vive et prompte » et son caractère « cordial et franc », Léon
Monet devient une personnalité respectée, très impliquée au sein des nombreuses associations
culturelles que compte la ville de Rouen. Il incite Monet et ses amis impressionnistes à participer à
la 23e exposition municipale, où il expose lui-même quatre œuvres de sa collection. Grâce à l’intérêt
constant qu’il porte aux artistes de sa génération, les impressionnistes et les peintres de l’école
de Rouen, il réunit - avec la collection de son ami François Depeaux - une des plus remarquables
collections d’art moderne de la région rouennaise.
L’exposition présente aussi des recettes de couleur, des échantillons de tissus et des livres de
comptes, évoquant le Rouen industriel dans lequel Léon Monet évolua. En faisant dialoguer
peintures, dessins, photographies et albums de couleurs, l’exposition apporte un éclairage inédit
sur l’intimité de la famille Monet et le goût partagé des deux frères pour la couleur. Alors que la
chimie des colorants synthétiques révolutionne l’impression textile, l’exposition évoque largement
le monde professionnel dans lequel Léon Monet a évolué et met en lumière la ville industrielle de
Rouen et ses manufactures d’« indiennes ».
Claude Monet, Méditation, Madame Monet au canapé (détail), 1870-1871, huile sur toile, Paris, musée d’Orsay
© Rmn - Grand Palais, Gérard Blot
Léon Monet, frère de l’artiste et collectionneur 3
Le visiteur est ainsi convié à découvrir des œuvres constituant la collection de Léon Monet, mais
également à comprendre le rôle de premier mécène des impressionnistes qu’il a pu jouer. Le premier
carnet de dessins de Claude Monet, daté de 1856 et le portrait de son frère Léon, exécuté par
l’artiste en 1874, année de la première exposition impressionniste à Paris y sont présentés pour la
première fois.
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commissaire : Géraldine Lefebvre, Docteure en histoire de l’Art, spécialiste du XIXe siècle
scénographie : Hubert Le Gall assisté de Laurie Cousseau
graphisme : République Studio : Amélie Vancoppenolle, Tom Uferas
conception Lumière : Abraxas, Philippe Collet
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horaires d’ouverture: publications aux éditions de la contacts presse :
tous les jours de 10h30 à 19h Réunion des musées nationaux - Rmn - Grand Palais
nocturne les lundis jusqu’à 22h Grand Palais, 2023 : 254-256 rue de Bercy
fermeture exceptionnelle le 1er mai 75 577 Paris cedex 12
catalogue de l’exposition
tarifs: 18 x 26,1 cm, 256 pages, Florence Le Moing
14 € ; TR 10 €, 180 illustrations, 39 € florence.le-moing@rmngp.fr
spécial jeune 16-25 ans : 10 € pour 2
personnes du lundi au vendredi après 16h journal de l’exposition Eva Bordini
gratuit pour les moins de 16 ans, 28 x 43 cm, 24 pages, 30 illustrations, 6 € eva.bordini@rmngp.fr
bénéficiaires des minima sociaux,
illimité avec le pass Sésame Escales carnet d’exposition (coédition @Presse_RmnGP
réservation conseillée Découvertes Gallimard / Rmn - Grand
Palais, auteure : Géraldine Lefebvre) :
informations et réservations : 12 x 17 cm, 64 pages, 35 illustrations,
museeduluxembourg.fr 9,90 €
#LeonMonet
Léon Monet
brother of the artist
and collector
15 March – 16 July 2023
Musée du Luxembourg
19 rue Vaugirard
75006 Paris
Today, the reputation of Claude Monet and his role as leader of the Impressionist movement are fully
established, yet there remains a great deal to learn about brother Léon, a colour chemist, Rouen-
based industrialist and collector. In 1872, having returned from Le Havre, Claude Monet painted
Impression, soleil levant, (Musée Marmottan Monet), while Léon founded the Société Industrielle de
Rouen and decided to actively support his brother and his Impressionist friends. This sparked the
beginning of a remarkable collection of Impressionist paintings.
Renowned for his “keen and swift intellect” and his “friendly and open” character, Léon Monet became
a respected figure and a very active participant in the city of Rouen’s many cultural associations. He
encouraged Monet and his Impressionist friends to take part in the 23rd municipal exhibition, where
he also exhibited four works from his own collection. Through his constant interest in the artists of
his generation, the Impressionists and painters from the Rouen school, and along with the collection
of his friend François Depeaux, he assembled one of the most remarkable collections of modern art
in the Rouen region.
Bringing together a series of major works, the exhibition illustrates Léon Monet’s preference for works
that evoke the landscapes of his childhood in Le Havre, as well as his flourishing professional and
family life between Rouen and Les Petites-Dalles on the Normandy coast. It highlights the personality
of this collector and his close bond with his brother Claude and a few of his artist contemporaries,
such as Alfred Sisley, Camille Pissarro and Auguste Renoir.
The exhibition also features colour recipes, fabric swatches and books of accounts, painting a
picture of industrial Rouen as Léon Monet would have known it. Through its interaction of paintings,
drawings, photographs and colour albums, the exhibition shines a new light on the Monet family’s
private life and the brothers’ shared interest in colour. At a time when the chemical industry’s synthetic
dyes were revolutionising textile printing, the exhibition offers a detailed exploration of Léon Monet’s
professional environment and showcases the industrial city of Rouen and its “indienne” fabric
factories.
Claude Monet, Méditation, Madame Monet au canapé (detail), 1870-1871, oil on canvas, Paris, Musée d’Orsay
© Rmn - Grand Palais, Gérard Blot
Léon Monet, frère de l’artiste et collectionneur 5
Not only are visitors invited to discover the works that formed Léon Monet’s collection, but also to
get a sense of his role as the first patron of the Impressionists. Claude Monet’s first sketchbook,
dating from 1856, and the portrait of his brother Léon, painted by the artist in 1874, the year of the
first Impressionist exhibition in Paris, will be presented for the first time.
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curator: Géraldine Lefebvre, Doctor of Art History, 19th century specialist
set design: Hubert Le Gall assisted by Laurie Cousseau
graphics: République Studio: Amélie Vancoppenolle, Tom Uferas
lighting design: Abraxas, Philippe Collet
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opening hours: published by Réunion des Musées press contacts:
every day from 10.30 am to 7 pm, open Nationaux - Grand Palais, 2023: Rmn - Grand Palais
Monday evenings until 10 pm closed 1 254-256 rue de Bercy
May exhibition catalogue 75 577 Paris cedex 12
18 x 26.1 cm, 256 pages,
price: 180 illustrations, €39 Florence Le Moing
€14, €10 concessions florence.le-moing@rmngp.fr
special young person’s rate 16-25: journal of the exhibition
€10 for 2 people Monday to Friday 28 x 43 cm, 24 pages, 30 illustrations, €6 Eva Bordini
after 4pm free for those under 16 and eva.bordini@rmngp.fr
minimum wage earners, unlimited entry exhibition book (co-published by
with Découvertes Gallimard / Rmn - Grand @Presse_RmnGP
the Sésame Stops pass booking Palais, author: Géraldine Lefebvre):
recommended 12 x 17 cm, 64 pages, 35 illustrations,
€9.90
information and reservations:
museeduluxembourg.fr
#LeonMonet
Léon Monet
bruder des
Künstlers und
Sammlerr
15. März bis 16. Juli 2023
Musée du Luxembourg
19 rue Vaugirard
75006 Paris
Das Renommée von Claude Monet und seine Rolle als Leitfigur des Impressionismus sind heute
allgemein bekannt, aber sein Bruder Léon, Farbchemiker, Industrieller aus Rouen und Sammler,
und dessen Persönlichkeit werden erst gerade entdeckt. 1872 malte Claude Monet zurück in Le
Havre sein Werk Impression, Sonnenaufgang (Musée Marmottan Monet), als Léon die Société
industrielle de Rouen gründete und beschloss, seinen Bruder und seine Impressionistenfreunde
aktiv zu unterstützen. So begann die bemerkenswerte Sammlung impressionistischer Gemälde.
Léon Monet, der für seine „scharfe und schnelle Intelligenz“ und seinen „herzlichen und ehrlichen“
Charakter bekannt war, wurde zu einer geachteten Persönlichkeit und engagierte sich in den zahlreichen
kulturellen Vereinen der Stadt Rouen. Er ermutigte Monet und seine Impressionistenfreunde zur
Teilnahme an der 23. Exposition Municipale (Stadtausstellung), wo er selbst vier Werke aus seiner
Sammlung darbot. Dank seines konstanten Interesses an den Künstlern seiner Generation – den
Impressionisten und den Malern der Schule von Rouen – trug er zusammen mit seinem Freund
François Depeaux eine der bemerkenswertesten Sammlungen moderner Kunst in der Region
Rouen zusammen.
Die Ausstellung umfasst mehrere Hauptwerke und zeigt Léon Monets Vorliebe für Werke,
die die Landschaften seiner Kindheit in Le Havre und seine berufliche und familiäre Entfaltung
zwischen Rouen und dem Weiler Petites-Dalles an der Küste der Normandie darstellen. So wird
die Persönlichkeit dieses Sammlers, seine besondere Beziehung zu seinem Bruder Claude und
zu einigen Künstlern seiner Generation wie Alfred Sisley, Camille Pissarro und Auguste Renoir
beleuchtet.
Die Ausstellung zeigt auch Farbmischrezepturen, Stoffmuster und Buchhaltungshefte, die an das
industrielle Rouen erinnern, in dem Léon Monet lebte. Die Gemälde, Zeichnungen, Fotografien und
Farbalben stehen in dieser Ausstellung im Dialog und geben einen neuen Einblick in den engen
Kreis der Familie Monet und die gemeinsame Leidenschaft beider Brüder für Farben. Während die
Chemie der synthetischen Farbstoffe den Textildruck revolutionierte, geht die Ausstellung auch auf
die Berufswelt ein, in der sich Léon Monet bewegte, und beleuchtet die Industriestadt Rouen mit
ihren Indienne-Färbereien.
Claude Monet, Méditation, Madame Monet au canapé (Detail), 1870-1871, Öl auf Canvas, Paris, Musée d’Orsay
© Rmn - Grand Palais, Gérard Blot
Léon Monet, frère de l’artiste et collectionneur 7
Die Besucher sind eingeladen, die Werke aus der Sammlung von Léon Monet zu betrachten und
seine Rolle als erster Mäzen der Impressionisten zu verstehen. Das erste Skizzenbuch von Claude
Monet aus dem Jahr 1856 und das Porträt seines Bruders Léon, das der Künstler 1874 – dem
Jahr der ersten Impressionistenausstellung in Paris – anfertigte, werden hier zum ersten Mal der
Öffentlichkeit zugänglich gemacht.
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Kommissarin: Géraldine Lefebvre, Doktorin in Kunstgeschichte, Expertin für das 19. Jahrhundert.
Szenografie: Hubert Le Gall, unterstützt von Laurie Cousseau
Grafische Gestaltung: République Studio: Amélie Vancoppenolle, Tom Uferas
Licht: Abraxas, Philippe Collet
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Öffnungszeiten: Publikation der Éditions de la Réunion Kontakte zur Presse:
täglich von 10.30 bis 19.00 Uhr, montags des Musées Nationaux - Grand Palais, Rmn - Grand Palais
geöffnet bis 22.00 Uhr, außerordentliche 2023: 254-256 rue de Bercy
Schließung am 1. Mai 75 577 Paris cedex 12
Ausstellungskatalog
Preise: 18 x 26,1 cm, 256 Seiten, Florence Le Moing
14 €; reduzierter Tarif 10 €, 180 Abbildungen, 39 € florence.le-moing@rmngp.fr
Jugendliche 16-25 Jahre: 10 € für 2
Personen montags bis freitags nach 16.00 Ausstellungsmagazin Eva Bordini
Uhr 28 x 43 cm, 24 Seiten, 30 Abbildungen, eva.bordini@rmngp.fr
kostenlos für Kinder unter 16 Jahren, 6€
Sozialhilfeempfänger, unbegrenzt mit @Presse_RmnGP
dem Sésame Escales Pass, Reservierung Ausstellungsheft (gemeinsame
empfohlen Auflage Découvertes Gallimard /
Rmn - Grand Palais, Autor: Géraldine
Auskünfte und Reservationen: Lefebvre) :
museeduluxembourg.fr 12 x 17 cm, 64 Seiten, 35 Abbildungen
9,90 €
Zugang: Metro Saint Sulpice oder Mabillon;
RER B Luxembourg
Bus: 58; 84; 89; Haltestelle Musée du
Luxembourg / Sénat
#LeonMonet
1856 : premiers succès avec ses caricatures Claude Monet s’installe avec Alice Hoschedé
des notables havrais. Premiers carnets de à Giverny.
dessins.
Octobre. Premier séjour de Camille Pissarro
1865 : 21 février. Mariage de Léon Monet et à Rouen.
d’Étiennette Joséphine Robert à Paris.
1884 : Claude Monet se rend à Bordighera. Il
1870 : 28 juin. Mariage de Claude Monet et peint Villas à Bordighera, acquise par
de Camille Doncieux à Paris. Ils ont un fils Léon.
Jean, né en août 1867. Troisième séjour aux Petites-Dalles (après
1880 et 1881).
1872 : 31 mars-15 mai. 23e Exposition
municipale, musée des Beaux-Arts de 1888 : 13 janvier-début mai. Claude Monet
Rouen. Monet, Pissarro et Sisley exposent séjourne sur la côte méditerranéenne.
des oeuvres appartenant à Léon. Son fils Jean livre des toiles à son oncle
Léon.
6 octobre. Léon Monet fonde la Société
industrielle de Rouen. Il est représentant de 1892 : Geigy & C° ouvre un centre de
commerce pour l’entreprise Geigy & C° de production à Maromme. Jean Monet travaille
Bâle, spécialisée en couleurs synthétiques. comme chimiste aux côtés de son oncle
Léon.
Claude Monet séjourne au Havre, où il peint
Impression, soleil levant. février-mars. Claude Monet entreprend la
série des « Cathédrales », à Rouen. Il dîne
1874 : Claude Monet exécute le portrait de avec son frère et ses amis chimistes.
Léon en présence de Renoir et Sisley.
16 juillet. Mariage de Claude Monet et Alice
15 avril-15 mai. Première exposition du Hoschedé à Giverny. Léon Monet est témoin.
groupe impressionniste, à Paris.
1893 : mi-février. Claude Monet peint face
1875 : 24 mars. 1e vente impressionniste, à à la cathédrale. Il visite l’usine de son frère
l’hôtel Drouot, à Paris. Léon Monet acquiert et l’entreprise de Charles Besselièvre, à
cinq oeuvres de son frère et de Renoir. Maromme.
Claude Monet entreprend la réalisation de
Léon Monet fait construire une maison aux son « jardin d’eau », le bassin aux Nymphéas.
Petites-Dalles.
1895 : décès d’Etiennette Joséphine Monet,
1878 : Exposition Universelle de Paris. la femme de Léon.
Médaille d’or pour les Établissements Claude Monet dédicace à son frère son
chimiques Geigy & C°. premier carnet de dessins.
dont : dont :
Claude Pascal Monet (1780-?) Adolphe Monet (1800-1871)
marié 1806
à Antoinette Reine
Julie Fresson (1781-1849) 1er mariage 1835 à 2e mariage 1870
Louise Justine Aubrée à Armande Célestine Vatine
(1805-1857) (1836-1905)
dont :
Jules Monet (1810-1870)
arbre généalogique
dont 2e fils :
Philippe Lefebvre
(1929-2008)
11
répertoire des œuvres identifiées de la
collection Léon Monet
(29 toiles, 2 carnets de dessins de Claude Monet, 15 estampes japonaises)
*œuvres présentées dans l’exposition Léon Monet, frère de l’artiste et collectionneur
Claude Monet * Georges Bradberry *
Vue de Sainte-Adresse La Plaine en septembre
1864 vers 1905
huile sur toile pastel sur papier marouflé sur toile
28,7 x 40,5 cm 54,5 x 73,5 cm
collection particulière collection particulière
Claude Monet
Vue de Sainte-Adresse
1864
huile sur toile
28,7 x 40,5 cm
collection particulière
Cette petite toile est exécutée depuis la chambre qu’occupait Claude Monet au deuxième étage de
la villa Le Coteau, appartenant à son oncle et sa tante Jacques et Marie-Jeanne Lecadre, à Sainte-
Adresse. Monet séjourne régulièrement chez eux; à la tête d’un commerce prospère, les Lecadre sont
suffisamment fortunés pour s’offrir une belle propriété dans le vallon de cette localité qui, grâce à la
vogue des bains de mer, est alors en plein développement. Jeune artiste à l’avenir encore incertain,
Monet peint de nombreux paysages dans ces lieux, dont le portrait de son père Adolphe Monet lisant
dans un jardin ou Rue à Sainte-Adresse. Il exécute également plusieurs pastels, dont Vue de Sainte-
Adresse, très proche de la peinture.
De sa chambre, Monet peut jouir d’un panorama sur la ville du Havre et la baie de Seine : au premier
plan de la toile, une rangée d’arbres se profile sur un ciel vaporeux éclairé par le lever du soleil.
Les différents plans se succèdent depuis les hauteurs boisées de Sainte-Adresse jusqu’aux eaux
miroitantes de la Seine dans le lointain. Les clochers des églises Saint-Denis de Sainte-Adresse et
Saint-Vincent du Havre sont deux repères architecturaux qui viennent renforcer la profondeur et la
perspective aérienne de l’ensemble.
Cette œuvre est acquise très tôt par Léon Monet. Le célèbre critique du Journal de Rouen, Georges
Dubosc, visite sa collection en 1910. Il se souvient de cette vue prise depuis les hauteurs « par
une des fenêtres de la villa de Mme Lecadre, avec un premier plan sombre de maisons, où pointe
un clocher s’enlevant sur un ciel de couchant gris et rose, rayé de trouées jaunes (petite toile) ».
Quelques années plus tard, il évoque à nouveau les « deux plans de maisons grises et sombres
que dominent deux flèches ». Monet a choisi un site panoramique et, comme de nombreux artistes
avant lui, notamment Joseph Mallord William Turner, il s’est certainement inspiré des lithographies
publiées dans certains guides touristiques. Avant d’exécuter ce tableau, Monet aura sans doute vu des
gravures du Havre telle que celle de l’illustrateur allemand Ludwig Rohbock, Le Havre. Vue depuis les
hauteurs d’Ingouville de 1860.
Géraldine Lefebvre
Claude Monet
La Plage de Sainte-Adresse
1864
huile sur toile
30 x 69 cm
Tochigi, Japon, Tochigi Prefectural Museum
of Fine Arts
© Tochigi Prefectural Museum of Fine Arts
Pour peindre La Plage de Sainte-Adresse, Monet s’est placé sur la grève, en contrebas des falaises
du cap de la Hève. Il tourne le dos à la ville du Havre et prend pour motif la pointe rocheuse qui ferme
la partie la plus septentrionale de la baie de Seine. Cette extrémité sud de la côte d’Albâtre, ce « bout
du monde », est un lieu que l’artiste affectionne tout particulièrement et qu’il choisit comme sujet de
plusieurs pastels et dessins et de son premier tableau de Salon en 1865. La falaise et la plage de galets
Léon Monet, frère de l’artiste et collectionneur 15
qui occupent la partie droite de la composition sont à contrejour. Mais la roche calcaire blanche est
teintée par les derniers rayons du soleil couchant, encore extrêmement lumineux. Au bord de l’eau,
deux pêcheurs remontent leur barque sur la plage. À gauche, le paysage est aquatique et aérien.
Au loin s’éloigne sur le plan d’eau un voilier enveloppé par la lumière du soir.
Léon Monet se porte acquéreur de plusieurs peintures de son frère exécutées en 1864, à un moment
où les amateurs sont encore rares, et Claude peine à vendre ses toiles. Léon est un soutien de la
première heure puisqu’il fait entrer dans sa collection deux natures mortes et quatre paysages
normands de 1864.
Géraldine Lefebvre
Claude Monet
Navires en réparation
1873
huile sur toile
71,2 x 54 cm
Edimbourg, National Galleries of Scotland,
legs de Lord Amulree, 1984
© Creative Commons CC
Ayant grandi au Havre, Monet est familier du spectacle des grands navires de haute mer qui entrent
dans le port ou en sortent. Sur cette toile, il représente trois voiliers trois-mâts dont l’un est en
réparation. Sur la petite plate-forme flottante édifiée autour de la poupe, on aperçoit des ouvriers
en bleu de travail, qui repeignent la coque et remédient aux dégâts qu’elle a subis. Monet, qui
peint rapidement en plein air, se contente de les esquisser, comme il le fait pour le reste de la
composition, mais malgré le côté spontané de sa technique, il accorde une attention particulière
aux détails nautiques, tels le gréement et les voiles du navire de gauche, le tableau arrière arrondi
du navire du milieu et le mât de beaupré qui sort de la proue du navire de droite. On retrouve ce
même intérêt pour les différents types de construction et de gréement dans les croquis détaillés
de bateaux et de canots qu’il a réalisés pendant son adolescence, dans le même port ou dans ses
environs.
Monet s’installe avec sa famille au Havre en 1845. Dans la seconde moitié du XIXe siècle, Le
Havre – deuxième port maritime de France après Marseille – domine les voies commerciales de
l’Atlantique. Le père de Monet, Adolphe, a obtenu un poste au service de son beau-frère,
Jacques Lecadre, l’un des marchands en gros les plus prospères de la ville. Ayant alors largement
profi té de l’expansion du port, Lecadre possède de grands entrepôts dans la ville basse, où il vend
des fournitures et des produits d’épicerie pour le commerce maritime au long cours.
Retourné à Paris vers 1862, Monet n’en continue pas moins de se rendre fréquemment au Havre
et, non loin de là, à Sainte-Adresse. Peut-être a-t-il eu envie de revenir au thème des bateaux après
avoir vu, dans les années 1860, les scènes portuaires de ses deux maîtres reconnus, Eugène
Boudin et Johann Barthold Jongkind. En 1872, par exemple, il travaille au Havre et à Rouen, autre
port industriel. Navires en réparation, probablement exécuté l’année suivante, est proche, par son
sujet et sa technique, d’Étude de bateaux (vers 1873, Boston, Museum of Fine Arts). Bien que
Monet adopte un point de vue plus éloigné dans la toile de Boston, son idée est, dans les deux cas,
de rendre l’effet d’un jour couvert et les reflets sur l’eau de ces impressionnants navires, avec leurs
gréements complexes. Dans sa palette, il use de tons roses, bleus et jaunes sourds, dispersés dans
toute la composition, même si le tableau d’Édimbourg est d’une tonalité plus atténuée encore.
Frances Fowle
Ce portrait inédit est la seule représentation de Léon Monet par son frère. Il est daté de 1874, année
décisive dans la carrière des deux hommes. Claude présente, à l’occasion de la première exposition
des impressionnistes, le tableau Impression, soleil levant (1872, Paris, musée Marmottan Monet),
qui fait scandale à Paris. Le plus virulent des critiques, Louis Leroy, brocarde cette marine aux allures
d’esquisse, qui bafoue toutes les règles de la peinture académique. Au même moment, Léon Monet
commercialise les nouvelles couleurs à l’aniline de la société Geigy & C° et, en homme de réseau,
fonde la Société industrielle de Rouen. Il parvient rapidement à de nouvelles responsabilités et, en
qualité de membre du comité artistique, suggère aussitôt la création d’un musée des Arts industriels.
C’est un homme au tempérament fort et trempé que Claude Monet saisit dans ce portrait. Si aucun
attribut ne fait référence aux activités de son frère, son statut de notable de province est toutefois
signalé par son costume : Léon porte une redingote avec un gilet coupé droit à la taille, orné d’une
chaîne de montre et une épingle bien visibles sur l’étoffe noire ; le grand col blanc de sa chemise
est relevé, et il porte sa cravate nouée dans un noeud d’arc, ce qui est alors considéré comme une
habitude relativement conservatrice. Un chapeau melon en feutre noir, à la mode dans les années
1870, vient compléter l’ensemble. Monet fixe sans concession les traits du visage de son frère. Une
extraordinaire impression de vie se dégage de ce portrait aux pommettes hautes, au nez aquilin, à
la bouche pincée ceinte d’une barbe noire fournie. L’intensité du regard est soulignée par le sourcil
relevé qui traduit une assurance, voire une certaine autorité chez le personnage. Les nombreuses
petites touches parallèles qui hachurent le visage et le cou montrent l’impatience du geste de l’artiste.
Léon Monet sous le pinceau de Claude s’anime.
Le fond gris vert est rapidement esquissé et n’apporte pas plus d’informations sur le cadre de vie du
modèle, mais vient conforter la légende familiale qui affirme que ce portrait fut campé en plein air,
avant d’être retouché à l’atelier. En effet, une forte lumière émane de l’arrière-plan. Georges Dubosc,
journaliste rouennais qui visite la collection de Léon Monet en 1910, se souvient particulièrement
bien de cette « superbe esquisse que le peintre allait achever, quand Renoir survenu s’y opposa ».
Est-ce l’aspect inachevé de l’oeuvre qui déplut à Léon au point que celui-ci décida de la cacher ? Le
peintre Joseph Delattre semble l’expliquer ainsi. Il rapporte à son ami Charles Angrand une anecdote
au sujet de l’élaboration de ce portrait et de sa réception : « Il y a plusieurs années, M. Claude
Monet ébaucha le portrait de son frère, les touches étaient brutales et cependant à distance ces
touches semblaient être faites l’une pour l’autre, elles s’harmonisaient et le portrait était ressemblant ;
Monet allait procéder à l’achèvement de son portrait quand Renoir et Sisley arrivent dans l’atelier
et en jetant un coup d’oeil sur le portrait, de dire : “N’y touche pas, tu l’éreinterais.” Et le portrait est
resté ainsi tout imprégné de ce tempérament brutal d’artiste. Sais-tu ce qu’a fait Monet, pas Claude,
mais son frère, le chimiste de Déville ? Eh bien, mon cher, il l’a caché. » Delattre, qui ne manque
pas une occasion, dans sa correspondance, de critiquer les choix de Léon, explique ce geste par
son incapacité à juger de la bonne peinture. Il faut davantage y voir une réaction spontanée de rejet
devant l’aspect inachevé de l’œuvre qui a vraisemblablement déplu à l’amateur.
Géraldine Lefebvre
Le 24 mars 1875, à l’instigation d’Auguste Renoir, se tient à l’hôtel Drouot une vente de « Tableaux
et aquarelles par Claude Monet, Berthe Morisot, A. Renoir et A. Sisley ». À l’instar de la première
exposition du groupe des « intransigeants », bientôt nommés « impressionnistes » sous la plume
du critique Louis Leroy dans Le Charivari, cette vente entraîne les critiques les plus acerbes de la
presse de l’époque. Lors de cette vacation, Léon Monet acquiert deux toiles de Renoir, dont Paris,
l’Institut au quai Malaquais. Seules les dimensions (38 x 46 cm) sont erronées, ce qui est souvent le
cas dans les premiers catalogues de vente aux enchères. Malgré le titre inscrit au catalogue – Vue
de Paris (Institut), également reporté sur le revers de la toile –, Léon Monet, fidèle à ses habitudes
de collectionneur, appose une étiquette sur le châssis, mentionnant : « Renoir – Le Pont des Sts
Pères. L’Institut. Collection Léon Monet. »
D’évidence, Renoir a en tête les vues de Paris réalisées par ses aînés, les peintres Camille Corot ou
Johan Barthold Jongkind. Avec Paris, l’Institut au quai Malaquais, il s’inscrit donc dans la tradition,
conserve des tonalités encore sourdes mais fait le choix d’une peinture à la lumière puissante et
à la touche libérée qui s’avère résolument moderne. Renoir organise l’espace en différents plans
et la profondeur est donnée par le subtil échelonnement des personnages qui, d’imposants au
premier plan, deviennent de minuscules silhouettes, sur le pont des Saints-Pères. L’Institut à droite
segmente l’espace en deux zones, au premier plan, le quai Malaquais, puis le quai de Conti dans
son prolongement, caché par l’Institut. Sur l’autre rive, le beffroi de Saint-Germain-l’Auxerrois,
récemment construit (1861), se détache à contre-jour sur l’éclatante blancheur des nuages. Renoir
traduit parfaitement l’activité fourmillante de Paris : là une élégante au petit chien, ici un porteur
d’échelle, vitrier ou ramoneur, des domestiques, deux amis marchant et conversant côte à côte, ou
bien encore ces promeneurs devant les bouquinistes. Cette lumière et cette petite touche esquissée
se retrouvent dans une vue similaire, Le Quai Malaquais (1872), acquise par le collectionneur
François Depeaux sans doute après avoir découvert cette toile chez Léon Monet.
Géraldine Lefebvre
À la 23e Exposition municipale des beaux-arts de Rouen, Léon Monet fournit plusieurs tableaux issus
de sa collection, dont deux peintures de son frère, Un canal en Hollande et Intérieur ou Méditation,
représentant un « coin de […] canapé, […] sur lequel tombe la lumière tamisée par un rideau de
mousseline », selon le critique Georges Dubosc du Journal de Rouen. Après Fleurs de printemps
exposé en 1864, une autre stratégie se dessine : choisir de présenter deux sujets consensuels, un
paysage et une figure. Sous ce titre se cache un portrait de Camille Doncieux, modèle préféré de
l’artiste depuis 1865 et son épouse depuis 1870. Le tableau a été réalisé dans l’appartement de
Londres où le jeune couple s’est mis à l’abri de la guerre franco-prussienne.
Ce portrait a porté divers titres. En mai 1871, il apparaît dans la section française de l’Exposition
internationale de South Kensington sous le titre Repose, en anglais, et Méditation, en français. Lors
de son exposition à Rouen en mars 1872, le tableau est rebaptisé Intérieur, peut-être par Léon
Monet qui se charge de toutes les formalités pour son frère. Une année plus tard, le tableau est
vendu à Paul Durand-Ruel au profit de Claude Monet, avec le titre La Lecture. On le retrouve dix
ans plus tard dans le catalogue de la vente Chocquet, à nouveau sous le titre Méditation.
Au-delà du portrait de sa belle-sœur, ce qui a très certainement touché Léon Monet est le travail sur
le tissu de la méridienne. Les fleurs rouges de l’étoffe s’accordent avec le nœud que la jeune femme
porte autour du cou et la reliure de son livre. L’éventail japonais, aux couleurs vives, posé sur la
cheminée, n’est pas sans évoquer la propre collection de Léon Monet, comprenant non seulement
des estampes sur papier crêpé mais également des éventails.
Géraldine Lefebvre
Pendant les vingt dernières années de sa carrière, Camille Pissarro effectue quatre séjours de
travail à Rouen : l’un en 1883, deux en 1896 et un dernier en 1898. En 1883, l’artiste réside à l’hôtel
du Dauphin et d’Espagne, place de la République, qui appartient à son ami le collectionneur Eugène
Murer. Il est à Rouen début octobre et y reste jusqu’au 28 novembre 1883, passant les trois derniers
jours aux Petites-Dalles. À peine arrivé, il est convié à dîner chez Léon Monet à Déville-lès-Rouen.
L’amateur lui dévoile sa collection, « des Monet et des petits Renoir superbes ! », l’occasion pour
Pissarro de revoir la Vue de Louveciennes, acquise par l’amateur en 1872.
Quelques jours plus tard, Claude Monet annonce au collectionneur et marchand Paul Durand-Ruel
son prochain voyage à Rouen : « Il se peut que j’aille aussi à Rouen dimanche. Mon frère, auquel
je promets depuis si longtemps d’aller le voir, a vu Pissarro et m’attend ces jours-ci. Peut-être
alors nous rencontrerons-nous chez Pissarro. » Pissarro évoque longuement cette visite dans sa
correspondance : « J’ai reçu hier la visite de Monet, de son frère et de son fils, de Durand et son fils ;
nous avons passé la journée ensemble à Deville [sic]. Nous avons été par une journée superbe,
à Canteleu, un village aux environs de Deville, sur une haute colline. Nous avons vu le paysage
le plus splendide qu’un peintre puisse rêver : la vue de Rouen, dans le lointain, avec la Seine se
déroulant calme comme une glace, des coteaux ensoleillés, des premiers plans splendides. C’était
féerique. »
C’est vraisemblablement depuis ce lieu « féerique », où Pissarro se promet de revenir l’année
suivante, qu’il peint cette toile. Installé sur les hauteurs de Canteleu, Pissarro esquisse le panorama
qui se déploie devant lui – une colline verdoyante qui descend doucement vers la petite cité
industrielle de Déville-lès-Rouen. Le clocher polygonal de l’église Saint-Pierre est reconnaissable
avec sa longue flèche pyramidale recouverte d’ardoise. Non loin, une cheminée d’usine en briques
se dresse fièrement à proximité d’un bâtiment industriel. Au premier plan, quelques silhouettes
esquissées pourraient être Léon et Claude Monet, son fils Jean et la famille Durand-Ruel en
promenade en cette belle journée d’octobre 1883. On comprend, dès lors, que Léon Monet ait
acquis ce tableau souvenir, dans un paysage qui lui est si cher et familier, Déville-lès-Rouen et la
basse vallée du Cailly.
Géraldine Lefebvre
Section 1
Une Jeunesse Havraise
Section 3b Section 5c
Léon Monet,
plan de l’exposition
Section 3a
Le tableau révélé
Section 5d
Claude Monet à Giverny,
Section 5b peindre la couleur
La cuisine aux couleurs de
Léon Monet
Section 5a
Rouen, la vallée aux cent cheminées
Section 4
Villégiatures normandes
Sortie
21
alarme incendie
boitier de commandes d'éclairage grille au sol
grille au plafond 1m 5m 2 10m
scénographie d’Hubert Le Gall
Le début de l’exposition présente l’environnement géographique et familial des deux frères Léon
et Claude Monet. Deux grands portraits des frères Monet nous accueillent, entourant une peinture
représentant la maison de leur tante dans laquelle ils aimaient se retrouver.
Après quelques photos représentant le Havre et son bord de mer, un écran présente les dessins de
paysages réalisés par Claude Monet dans sa jeunesse. Les portraits de familles réalisés par l’artiste
sont présentés dans un accrochage serré sur un papier peint créé pour l’occasion. Le motif floral
évoque les intérieurs de la fin du XIXe siècle. Cette mise en scène légère permet de souligner le
caractère non officiel mais familial de ces portraits souvent très spontanés. Cette section s’achève
avec un arbre généalogique qui permettra au visiteur de comprendre la descendance des deux
frères.
La section suivante présente Léon Monet collectionneur. Les œuvres des artistes qu’il a collectionnées
sont accrochées de façon classique pour souligner le sérieux de cette collection. Les peintures
sont pour une grande part des paysages qui donnent l’occasion au visiteur de découvrir les côtes
normandes et ses ports. Cette section de paysages se poursuit avec des vues de Rouen réalisées
par les amis artistes et le frère de Leon Monet. Enfin, quelques œuvres de peintres de l’Ecole de
Rouen, ayant appartenues à Léon Monet, viennent compléter l’ensemble.
L’usine de pigments dirigée par Léon Monet est évoquée par de grandes photographies d’usines et
des vitrines montrant les échantillons de couleurs élaborés pour l’industrie textile. Une partie de la
collection d’estampes japonaises de Léon Monet est présentée en regard de ces échantillons. Léon
Monet admirait leurs couleurs éclatantes obtenues grâce à l’utilisation des couleurs synthétiques
d’aniline qu’il commercialisait.
Enfin, l’exposition s’achève en couleur avec la palette de Claude Monet et de grandes toiles du
maître peintes à Giverny.
section 1
section 2
La famille Monet
En 1836, un an après leur union à Paris, Louise Justine et Adolphe Monet accueillent un premier fils,
Léon Pascal et en 1840, un second garçon, nommé Oscar Claude. Alors que Claude se destine très
jeune à une carrière artistique, Léon choisit d’étudier la chimie des couleurs. En 1865, ce dernier
épouse à Paris Etiennette-Joséphine Robert dont Joseph Delattre fait un portrait au pastel quelques
années plus tard. Le couple s’installe en 1869 à Déville-lès-Rouen, où Léon est représentant de
commerce pour la société Geigy & C°. Lorsque son employeur ouvre en 1892 une usine à Maromme,
dans les environs de Rouen, Léon en est nommé directeur et recrute à ses côtés son neveu Jean,
le fils de Claude qui le secondera comme chimiste.
Léon Monet, frère de l’artiste et collectionneur 23
En 1897, deux ans après la mort de sa première femme, Léon se remarie avec Aurélie Blis. Déjà
mère d’Adrienne, âgée de 11 ans, Aurélie donne naissance à Louise Monet en 1901. La famille
est établie sur le site de l’usine de Maromme, dans une belle maison de maître en pierre et brique
entourée d’un grand jardin, située le long de la rivière du Cailly. Parmi les familiers des lieux, on
compte Blanche Hoschedé-Monet, que Léon côtoie très régulièrement depuis qu’elle a épousé
son neveu Jean en 1897, mais également Claude qui, lors de ses nombreux séjours à Rouen,
ne manque pas une occasion de partager la table de son frère. Ernest et Mary Billecocq et leurs
enfants sont également des amis fidèles de Léon et Aurélie Monet.
section 3
Le Chef-d’œuvre révélé
Ce portrait inédit est la seule représentation de Léon Monet par son frère Claude. Il est daté de
1874, année décisive dans la carrière des deux hommes. Claude présente Impression, soleil levant,
qui fait scandale à Paris. La même année, Léon commercialise les nouvelles couleurs à l’aniline
de la Société Geigy & C° et, en homme de réseaux, fonde la Société industrielle de Rouen. C’est
ce frère au tempérament fort et trempé que Claude saisit. Léon porte une redingote, ornée d’une
chaîne de montre et d’une épingle bien visibles sur l’étoffe sombre ainsi qu’un chapeau melon en
feutre noir. L’intensité du regard est soulignée par le sourcil relevé qui traduit une certaine autorité
chez le personnage. Après l’avoir commencé en plein air dans le jardin de Maromme, Claude
décide d’achever le portrait en atelier. Le peintre rouennais Joseph Delattre rapporte que Renoir
et Sisley s’opposèrent à ce que Monet le retouche. Le portrait est ainsi resté tout imprégnée d’une
extraordinaire vitalité. Est-ce l’aspect inachevé de l’œuvre qui déplut à Léon au point que celui-ci
décida de le cacher ? Il faut davantage y voir une réaction spontanée de rejet devant l’aspect brutal
presque caricatural de la vision que son frère donna de lui.
section 4
Villégiatures normandes
Le village des Petites-Dalles, situé dans une échancrure géologique formée de très hautes falaises,
jouit d’une situation exceptionnelle. A la fin du XIXe siècle, alors que l’aristocratie et la bourgeoisie
découvrent les plaisirs balnéaires, Léon Monet tombe sous le charme des lieux qui ont conservé
leur caractère authentique. En 1875, il acquiert un terrain et fait construire au bord de l’eau une
petite maison en briques, baptisée la « Maison rose ». Claude Monet rend visite à son frère en 1880
et, séduit par le site, revient l’année suivante et de nouveau en 1884. Chaque année, il peint les
hautes falaises crayeuses et restitue habilement la grandeur sauvage des lieux. Léon acquiert deux
des peintures de la série, l’une représentant la Falaise d’Aval, l’autre la Falaise d’Amont (collection
particulière). Camille Pissarro, invité par Léon en septembre 1883, pose lui aussi son chevalet face
à la mer. Malgré une pluie battante, il peint les majestueuses parois de calcaire et la grève sombre
en contrebas, tout comme Blanche Hoschedé-Monet le fera de manière plus synthétique quelques
années plus tard. En 1897, Léon Monet revend la maison des Petites-Dalles. Dès lors, Léon et
Aurélie Monet, accompagnés de leurs deux filles Adrienne et Louise, souvent rejoints par Jean et
Blanche Monet, décident de passer la période estivale à Etretat, à Pourville et Varengeville (1903,
1904 et 1905) ou à Villers-sur-mer (1907).
section 5
« Mais non, monsieur Monet, vous n’êtes pas naturaliste... Bastien-Lepage est beaucoup plus près
de la nature que vous ! Les arbres dans la nature ne sont pas bleus, les gens ne sont pas violets...
et votre grand mérite est justement de les avoir peints ainsi, comme vous les sentez, par amour de
la belle couleur, et non tels qu’ils sont...»
Journal inédit de Paul Signac. Saint-Tropez, 23 août 1894
« Les critiques de l’époque s’acharnaient sur lui, en affirmant que sa peinture prouvait qu’il ne savait
pas dessiner.» « Ah ! s’ils avaient vu les dessins qu’il faisait dans sa jeunesse ! »
Léon Monet s’adressant à Thérèse Billecocq en 1912
« Quand vous sortez pour peindre, essayez d’oublier quels objets vous avez devant vous, un arbre,
une maison, un champ ou quoi que ce soit. Pensez seulement ceci : voici un petit carré de bleu, de
rose, un ovale vert, une raie jaune, et peignez exactement comme ils vous apparaissent, couleurs
et formes exactes, jusqu’à ce qu’ils vous donnent votre impression naïve de la scène qui se trouve
devant vous. »
Claude Monet (propos rapportés par Lilla Cabot Perry, « Souvenirs 1889-1909 », The American
Magazine of Art, no 3, mars 1927, traduit de l’anglais par Patrice Cotensin, Paris, L’Échoppe, 2009)
L’écrivain Jérôme Doucet (1865-1957) fait le déplacement à Maromme afin de visiter l’usine de
production Besselièvre (voisine de celle de Léon Monet). Ebloui par ce qu’il découvre dans la vallée
du Cailly, il publie un article aussi poétique qu’édifiant sur le fonctionnement de la manufacture. Ses
mots métamorphosent les bâtiments de l’usine en une cathédrale des temps modernes :
« Au fond de la vallée où se dressent aussi cent clochers, clochers modernes, cylindriques et lisses,
dédaigneux des ajourages de sculpture, clochers de Notre-Dame de l’industrie, clochers que l’on
nomme des cheminées ; on en voit un plus haut et plus fier que les autres, cercle de fer comme
d’une cuirasse, portant au front la couronne, couronne crénelée comme les murailles d’un vieux
donjon commandant à la plaine alentour. C’est la cheminée centrale de l’usine Besselièvre. »
André Gide, neveu de l’indienneur rouennais Henri Rondeaux nous éclaire sur les méthodes de
travail jusqu’alors utilisées dans l’industrie normande dans les années 1870. Dans ses souvenirs
d’enfant relatés dans Si le grain ne meurt (1924), un pavillon toujours clos sert à la fabrication
secrète des couleurs.
« La fabrique du Houlme était alors une des plus importantes usines de Rouen, dont le commerce
était encore prospère. On n’y fabriquait point les tissus ; on les imprimait seulement.
[...]
Contre la rivière, un petit pavillon toujours clos, où se fabriquaient en secret les couleurs, exhalait
une odeur bizarre et que l’on finissait par aimer. Dans la salle des machines je serais volontiers
resté des heures à contempler le passage des toiles sous les rouleaux de cuivre brillant qui les
chargeaient de couleur et de vie ; mais il ne nous était pas permis, à nous enfants, d’y aller seuls.
En revanche, nous entrions sans demander la permission dans le grand magasin, chaque fois que
nous en trouvions la porte ouverte. C’était un vaste bâtiment où s’empilaient en ordre les pièces
d’étoffe imprimée, enroulées et prêtes à être livrées au commerce. »
31 janvier-21 février 1883. Monet est à Etretat. Son frère vient passer le premier dimanche de son séjour.
Dans ses déplacements périlleux, il est obligé de lui « donner la main comme à une dame. »
18 octobre 1883. Monet écrit à Paul Durand-Ruel : « II se peut que j’aille aussi à Rouen dimanche. Mon
frère, auquel je promets depuis si longtemps d’aller le voir, a vu Pissarro et m’attend ces jours-ci. Peut-être
alors nous rencontrerons-nous chez Pissarro. »
19 octobre 1883. Lettre de Pissarro à son fils Lucien : « J’ai dîné avec le frère de Monet à Déville-lès-Rouen ;
il m’a montré des Monet et des petits Renoir superbes ! »
4 septembre 1884. Lettre de Monet à Pissarro : « Je viens de revenir des Petites-Dalles. » Pissarro connaît
bien le lieu où il a travaillé à l’automne 1883.
29 février 1888. Lettre de Monet, Cap d’Antibes à Alice, Giverny : « J’écris à mon frère sans grand espoir,
le priant d’adresser à Jean ce qu’il pourra, acompte sur les tableaux, si peu que ce soit, cela vous viendra
toujours en aide. »
18 mars 1892. Monet écrit à Alice : « J’ai été pincé par mon frère (jour de bourse) et j’ai dû aller dîner avec
ses amis les chimistes, sans même pouvoir regarder ce que j’ai fait dans la journée ». Il se plie à la volonté
de Léon et participe à ce dîner.
16 août 1892. Pissarro, dans une lettre adressée à son fils Lucien se rendant à Rouen, évoque les souvenirs
que lui a laissé cette ville : « […] N’oublie pas de faire voir à Esther la splendide vue de Rouen des hauteurs
de Canteleu. C’est si superbe que j’en ai gardé un souvenir de regret de n’avoir pu y faire une étude.
Naturellement vous irez sur les hauteurs de Bonsecours. Vous irez, je l’espère, pendant que vous êtes
là, voir le frère de Monet à Déville. [Ils sont peut-être encore aux Petites-Dalles à la mer. Tu auras des
renseignements facilement.] »
31 mars 1893. Lettre de Monet à sa femme Alice, de Rouen : « Il est 9 heures et demie et malgré une énorme
journée de travail j’ai dû diner ce soir vendredi avec le frère et ses amis les chimistes. »
5 avril 1893. « Je n’ai eu que le temps de sauter dans une voiture pour arriver à Déville en temps pour diner.
Je n’en peux plus. Je suis furieux après moi de ma lenteur. Tout change, quoique pierre. Enfin, je suis las et
dégouté et pense plier bagage dimanche matin. … Je n’avais pas vu Jean hier, il était mal à l’aise et s’était
couché sans diner. Je lui ai trouvé très mauvaise mine, il était du reste fatigué de sa journée passée à la
fabrique avec les chimistes de Bâle ; mais il a pour sûr, quelque chose aux intestins : il est absolument fermé
à clef comme tu dis. »
10 avril 1893. « J’ai profité d’un moment de liberté ce matin pour annoncer mon départ à Depeaux, qui
naturellement m’a demandé de venir diner chez lui ce soir et j’en sors. Demain matin, je travaillerai de 6
heures et demie à 8 heures et demie après quoi j’irai à Maromme voir la fameuse fabrique. Je viens de voir
Jean, toujours avec son chimiste ; il paraît mieux et tous deux sont ravis de la belle promenade qu’ils ont
faite hier. »
11 avril 1893. « Ce matin, après avoir été travaillé de 6 à 8 heures, je suis allé à Maromme voir la fabrique qui
est, en effet, dans un assez joli endroit, puis, à la grande joie du frère, nous sommes allés visiter la fabrique
Bessellière ; c’est du reste épatant et très intéressant. »
Le portrait que Claude Monet fait de son frère Léon en 1874 saisit l’image d’un homme au regard
incisif, aux pommettes hautes et vivement colorées, affirmant un caractère aussi volontaire que
truculent.
Mais qui est Léon Monet, ce frère oublié, qui fut chimiste, marchand de couleurs, collectionneur
et mécène des impressionnistes ? Décrit par certains, comme un homme « cordial et franc », à
« l’intelligence vive et prompte », il a pour d’autres « mauvais caractère », ce que semble confirmer
Claude quand il le dit « maniaque et dur ». Dans son entourage professionnel, Léon apparaît comme
un travailleur, discret et zélé. Bref, un homme de tempérament qui, pendant près de soixante ans,
a fidèlement appuyé et encouragé la carrière artistique de son frère. Malgré quelques brouilles
de courte durée, une amitié fraternelle, doublée d’une passion commune pour la couleur, lie les
deux hommes. Soutien indéfectible, Léon suit pas à pas les débuts artistiques de son frère et
l’accompagne sur le chemin de la reconnaissance officielle.
[...]
[...] Les actions de parrainages menées par Léon, la qualité de ses contacts et de ses liens d’affaires
font vraisemblablement évoluer les mentalités vers une plus grande ouverture à l’art moderne. La
SIR réunit la fine fleur de l’industrie rouennaise - les Gros-Renaud, Keittinger, Chiffray, Delamarre-
Debouteville, Wallon -, auxquels Léon Monet fournit ses colorants synthétiques. [...]
Sous l’impulsion de Léon, et afin de contourner une nouvelle hausse des tarifs douaniers français,
« ces messieurs de Bâle » décident de fabriquer à Rouen. Le choix se porte sur Maromme, petite
cité industrielle, qui s’est spécialisée très tôt dans la production de couleurs de teinture. Trois
hommes jouent un rôle déterminant dans la création de la filiale française : Léon, représentant de
Geigy à Rouen depuis plusieurs années, le chimiste Joseph Zubelen et Carl Kœchlin, qui se charge
de l’aspect fonctionnel de l’entreprise. Le 3 décembre 1892, Zubelen et Kœchlin décident de louer
la propriété Marion, 29 rue de l’église. Le terrain, est situé le long de la rivière du Cailly, sur lequel
se trouvent des bâtiments d’usine abandonnés et un ancien moulin à papier. Léon est chargé de
la réhabilitation de l’usine vacante ; il organise les bureaux et les magasins et un laboratoire de
chimie, nommé familièrement « cuisine aux couleurs ». André Gide, neveu de l’indienneur rouennais
Henri Rondeaux, nous éclaire sur ce lieu mystérieux. Dans ses souvenirs d’enfant relatés dans
Si le grain ne meurt en 1924, il se souvient du lieu de la fabrication des couleurs, à la fabrique
du Houlme : « Contre la rivière, un petit pavillon toujours clos, où se fabriquaient en secret les
couleurs, exhalait une odeur bizarre et que l’on finissait par aimer. Dans la salle des machines je
serais volontiers resté des heures à contempler le passage des toiles sous les rouleaux de cuivre
brillant qui les chargeaient de couleur et de vie… » À la fin de décembre 1892, Léon s’installe avec
sa famille à proximité de la fabrique, dans une grande maison d’habitation, située au milieu d’un
jardin arboré de deux hectares, comprenant une serre, un potager, un poulailler et des écuries.
[...]
Le 24 décembre 1894, Geigy & C° devient propriétaire du terrain de deux hectares comprenant la
cité ouvrière avec cinq maisons [...]. L’ensemble est loué à l’« Usine de Maromme » [...]. la maison
principale où vivent les Monet est entièrement restaurée.
La palette du peintre
En 1901, dans son ouvrage consacré aux Maîtres d’aujourd’hui, Paul Lorquet examine en un
long développement la peinture de Claude Monet avant de conclure par cette phrase « Voilà les
merveilles que produit un grand peintre avec ces procédés singuliers : il fait de l’art avec de la
chimie. Mais qu’il lui faut d’habilité et de science ! » Claude s’avère peu enclin à aborder le sujet des
couleurs qu’il utilise allant même jusqu’à dire à Durand-Ruel en 1905 : « Quant aux couleurs que
j’emploie, est-ce si intéressant que cela ? […] Bref, je me sers de blanc d’argent, jaune cadmium,
vermillon, garance foncée, bleu de cobalt, vert émeraude, et c’est tout. » [...] À partir de 1900, les
rencontres se font plus rares et les tensions plus fréquentes entre les deux frères. [...] En ces années
précédant la Première Guerre mondiale, les maisons d’impression rouennaises se heurtent à des
difficultés techniques, notamment le coût croissant des produits chimiques, et rentrent désormais
en concurrence avec l’industrie du fils coloré. Le nombre des maisons d’impressions normandes ne
sera plus que de neuf en 1917.
Les dernières années de vie de Léon, décédé en 1917, voient l’éloignement définitif des deux
frères. Mais cette regrettable séparation ne saurait effacer le lien profond et la complicité créative
entre un collectionneur, chimiste en couleurs, et l’un des plus grands artistes de la seconde moitié
du XIXe et de la première moitié du XXe siècle.
Géraldine Lefebvre
Le soutien accordé par Léon Monet aux jeunes impressionnistes est fondamental : très tôt, dès
1870, Léon s’engage auprès de son frère Claude et de ses amis en faveur de la nouvelle peinture
dont ils sont les représentants les plus emblématiques. Spontanément, il collectionne des œuvres
de Claude Monet, mais également d’Alfred Sisley, de Camille Pissarro ou encore d’Auguste Renoir.
En plus de ses achats directs aux artistes, Léon prête les tableaux de sa collection à différentes
expositions, participant ainsi à leur diffusion et à leur valorisation.
C’est à Rouen, où Léon Monet est installé depuis le tout début des années 1870, que ce soutien
s’avère le plus manifeste. Représentant de commerce pour la fabrique bâloise de couleurs d’aniline
Geigy & C° à Déville-lès-Rouen, il est à l’initiative, avec son ami Charles Besselièvre en 1872, de la
Société industrielle de Rouen (SIR). Il y proposera l’organisation d’expositions dans le but de faire
connaître la nouvelle peinture de son frère dans cette ville, contribuant ainsi à faire éclore le goût
pour la peinture impressionniste chez les industriels rouennais, au premier rang desquels figurent
Félix et François Depeaux.
En outre, Léon a exercé une influence directe sur l’art de son frère. En effet, les séjours de ce
dernier à Rouen ont tous été motivés par le fait que Léon y vivait.
Le premier passage de Claude à Rouen, en compagnie de son ami Frédéric Bazille, est daté 1864. Il
ne s’agit pas d’un séjour à proprement parler, mais d’une halte sur la route du Havre qu’ils gagneront
par la Seine. [...]
Après un deuxième passage à Rouen en 1870 , Claude est à Rouen en 1872. À l’instigation de son
frère, il présente Intérieur et Un canal en Hollande à la XXIIIe exposition municipale de Rouen (31
mars – 15 mai). Ces deux toiles appartiennent à Léon, tout comme les œuvres de Pissarro (Vue
de Louveciennes) et d’Alfred Sisley (Canal Saint-Martin), figurant à cette même exposition. Cette
fois, Claude, qui vit alors à Argenteuil et revient d’un séjour aux Pays-Bas, réalise de nombreuses
vues de la ville depuis la Seine. L’étude des reflets changeants sur l’eau constitue l’une de ses
principales préoccupations artistiques. Sur les onze toiles réalisées, huit sont en effet des vues de
la Seine [...] Pendant cette campagne de peinture, Claude ne se concentre par sur l’activité du port,
pourtant intense ; l’agitation des quais ne retient guère son attention. Il porte plutôt son regard sur
les silhouettes majestueuses des trois-mâts qui mouillent au port.
[...] La présence de Léon aux portes de Rouen permet à Claude de découvrir des paysages inédits
et de les inscrire dans le répertoire de la modernité picturale qu’il concourt à créer au début des
années 1870.
Jusqu’alors, que ce soit à Paris, à Argenteuil, à Bougival, sur la côte normande ou aux Pays-Bas,
les paysages industriels n’avaient encore jamais retenu l’attention du peintre. Cette expression des
bouleversements de la société, dont il se fait par ailleurs le témoin en montrant le développement
des gares et du chemin de fer, ou encore l’évolution de l’urbanisation de la banlieue parisienne, ne
constituera jamais un thème central dans sa production. Contrairement à Pissarro par exemple qui,
lors de ses séjours à Rouen en 1883 et surtout en 1893, sera captivé par les cheminées fumantes des
usines de la rive gauche, Claude ne poussera pas ultérieurement l’exploration de l’industrialisation
des paysages. L’intervention de Léon, qui lui fait découvrir des panoramas méconnus, lui permettra
d’expérimenter la composition de scènes contrastées.
Il faudra attendre presque vingt années pour que Claude revienne peindre à Rouen : il y est appelé
en février 1892 pour régler, avec son frère, la succession de sa demi-sœur. Il s’installe à l’hôtel
d’Angleterre jusqu’à la mi-avril, avant de repartir. La défense des intérêts financiers de sa famille
n’empêcher pas Claude de mettre à profit ce séjour pour entreprendre une série de toiles qui vont
révolutionner l’histoire de l’art.
Claude commence cette campagne rouennaise en s’attelant à un point de vue maintes fois représenté :
celui de la côte Sainte-Catherine. [...] Après avoir réalisé des vues générales de la ville, Claude se
consacre à l’édifice central et emblématique de Rouen : la cathédrale. Avant d’en aborder la façade
occidentale d’une façon frontale, Claude semble tourner autour de son sujet. Il réalise, par exemple,
un tableau de la rue de l’Épicerie.
Jeanne-Marie David
[...]
Situé à mi-chemin entre Saint-Valery-en-Caux et Fécamp, le village des Petites-Dalles jouit d’une
situation exceptionnelle. Dans une échancrure géologique formée de très hautes falaises dressées
à pic, les maisons s’étagent à flanc de coteau dans un étroit vallon. À marée basse, alors que
se découvrent les dalles des soubassements rocheux, le panorama s’étend de Dieppe au nord à
Étretat au sud. Le site, exposé au grand vent de la mer, garde son aspect sauvage. Son charme
authentique et désuet agit tour à tour sur des artistes comme Eugène Delacroix, Berthe Morisot,
Claude Monet, Camille Pissarro, Blanche Hoschedé-Monet, mais aussi Paul Valantin, Élie Nonclercq
et Henri Bellery-Desfontaines. Les écrivains Gustave Flaubert, Guy de Maupassant, Jules Verne,
Ernest Daudet (le frère d’Alphonse) y résident un temps et contribuent par leurs écrits à la renommée
de la station.
Léon Monet découvre le village au début des années 1870. Il y fait construire une petite maison,
à flanc de coteau, où il invite son frère. Séduit par le lieu dès sa première visite en 1880, Claude
Monet revient l’année suivante et de nouveau en 1884. Tout le talent du paysagiste va s’exercer
en ces lieux sauvages, se confronter à ces hautes falaises crayeuses et restituer habilement la
grandeur des lieux ; cette nature brute, grandiose, que son regard contemple « sur le motif » et fixe
dans sa peinture. Camille Pissarro, le fidèle ami de Claude, invité par Léon en 1883, posera lui aussi
son chevalet face à la mer.
Léon Monet, qui réside à Maromme, près de Rouen, fait partie des premiers baigneurs à profiter
des lieux. En 1874, il est mentionné parmi les 266 baigneurs des Petites-Dalles réclamant à
l’administration la construction d’un mur de soutènement le long du rivage, devenu nécessaire après
les fortes tempêtes de 1863 et de 1868.
[...]
En août 1874, Auguste Chiffray et son épouse Joséphine Lecauchois, font l’acquisition d’un terrain
en nature de labour et pâturage. Avant même d’avoir payé la totalité du terrain, d’une surface
d’environ 12 000 m2, Auguste Chiffray se sépare d’un premier lot. Le 9 août 1875, Léon Monet,
« représentant de commerce à Maromme », se porte acquéreur du terrain. [...] Pour bénéficier d’une
vue sur la mer, la maison Monet a été implantée dans la partie haute du terrain [...] situé derrière les
treize villas Saint-Jean, construites en 1883, et clairement identifiables sur de nombreuses cartes
postales des Petites-Dalles. [...] une photographie ancienne, titrée et datée « Maison rose, 1er janvier
1891 », permet de faire le lien visuel avec la petite demeure située derrière l’hôtel des Pavillons et
que l’on aperçoit sur de nombreuses cartes postales.
Géraldine Lefebvre
Le 24 mars 1875, Claude Monet, Berthe Morisot, Auguste Renoir et Alfred Sisley participent à une
vente aux enchères de leurs dernières œuvres à l’hôtel Drouot, à Paris. La vente est organisée par
Renoir, et le commissaire-priseur est le célèbre et dynamique Charles Pillet, qui a dirigé toutes les
grandes ventes parisiennes entre 1855 et 1881. Pour sa part, le marchand d’art Paul Durand-Ruel
– grand soutien des impressionnistes – joue le rôle d’expert.
[...]
Alors que Durand-Ruel constitue un stock, peut-être dans l’optique de profiter du soutien récent de
Faure à l’œuvre de Sisley, et que Rouart enrichit sa collection personnelle, Léon Monet, le frère de
Claude, suit une toute autre stratégie. Il est le plus gros acheteur après Durand-Ruel, avec au moins
cinq œuvres, peut-être plus, car il subsiste des ambiguïtés pour certaines d’entre elles. L’initiale
« L. » figure clairement dans le procès-verbal à côté de plusieurs achats, mais Bodelsen émet
l’hypothèse que l’inscription « L. Monet » est une erreur de Pillet et que seul Claude était présent à
la vente. Ajoutant par erreur des Renoir dans ses calculs, elle conclut que Monet ne « rachète pas
moins de sept de ses propres tableaux ».
Une lecture attentive du procès-verbal confirme pourtant la présence de Léon Monet, qui a même
l’audace d’acheter la première œuvre figurant dans le catalogue, Coucher de soleil sur la Seine,
de 1875, qu’il acquiert pour 255 francs. Encadré par des arbustes et des herbes hautes, ce chef-
d’œuvre de Monet offre une vue pittoresque, voire romantique, sur la Seine, le soleil se couchant
derrière la flèche d’une église lointaine sur la rive opposée. La rapidité d’exécution de cette toile, sa
touche brisée et sa palette vive de couleurs complémentaires ont dû perturber le public de l’époque,
mais il est intéressant de noter que Léon a payé cette toile plus cher que toutes les autres de cette
vente.
[...]
Ce qui est clair, c’est que cette vente a été un succès relatif, tant pour Monet que pour Renoir, et
qu’elle a attiré une nouvelle clientèle potentielle.
[...]
La vente de 1875 se tient à une époque où peu de marchands s’intéressent aux impressionnistes
et où peu de critiques sont prêts à les soutenir. Elle n’a peut-être pas généré beaucoup de revenus
mais, contribuant à faire connaître le travail de ces artistes à un cercle de collectionneurs plus large
que celui touchant le seul Durand-Ruel, elle se révèle être un bon exercice de promotion. Le choix
de l’hôtel Drouot, lieu réputé et bien situé, permet d’attirer un public plus important qu’une exposition
indépendante sur le boulevard des Capucines. En outre, avec l’aide de Léon, tous les Monet et les
Renoir sont vendus. Le rôle de Léon Monet semble donc avoir été double : d’une part, veiller à ce
qu’aucune œuvre de son jeune frère Claude ou de son ami Auguste ne demeure invendue ; d’autre
part, faire monter le prix du marché de certains tableaux. Quelle que soit sa motivation, sa présence
à la vente relève d’une décision délibérée, et il reste important de ne pas sous-estimer le soutien
qu’il a apporté à Monet et à Renoir.
Frances Fowle
[...]
Léon est un des premiers à réunir, à Rouen, une collection d’art moderne ; il fait partie de la première
génération de collectionneurs impressionnistes. S’il connaît le marchand parisien Paul Durand-
Ruel, l’un des plus efficaces promoteurs de la nouvelle peinture, il n’acquiert aucune œuvre par
son intermédiaire. [...] La valeur historique de cette collection réside avant tout dans la place qu’elle
accorde au premier impressionnisme. Léon réunit un bel ensemble, comprenant un nombre réduit
de peintures, de dessins et d’estampes japonaises de quelques artistes choisis. En dehors d’une
véritable fidélité à son frère, dont il possède plus d’une vingtaine de toiles et les deux plus anciens
carnets de dessins datés de 1856, l’amateur apprécie le travail de Camille Pissarro, d’Alfred Sisley et
d’Auguste Renoir, ainsi que plusieurs artistes de l’école de Rouen tels que Joseph Delattre, Georges
Bradberry, Narcisse Guilbert, Charles Frechon et Marcel Delaunay. Non seulement il affirme un
goût sûr pour les avant-gardes de son temps, mais il cherche à les promouvoir localement, malgré
l’indifférence des institutions.
[...] Les éléments rassemblés laissent envisager une concentration des achats au moment de
l’installation à Rouen, ce qui correspond à la période de l’engagement professionnel de Léon aussi
bien au sein de l’entreprise Geigy qu’au sein de la SIR. [...]
La visite de collection
Léon ne ferme pas les portes de sa collection aux visiteurs. Bien au contraire, il accueille un cercle
restreint composé d’amis peintres, de critiques d’art et d’amateurs d’art modernes. En octobre
1883, Léon invite Pissarro à diner et lui montre « des Monet et des petits Renoir superbes ! ».
[...] A l’instar de Claude et comme la plupart des amateurs d’art de la fin du XIXe siècle, Léon est marqué
par la mode du japonisme. [...] Léon, qui a très certainement admiré à Giverny l’impressionnante
collection d’estampes japonaises constituée par son frère , est davantage séduit par les crépons,
dont il acquiert quinze pièces. L’estampe, sur ce papier crêpé, proche de l’étoffe, se caractérise
par ses couleurs puissantes. Contrairement aux pigments naturels, aux tons plus atténués, des
estampes des grands maîtres du XVIIIe siècle, les couleurs synthétiques à l’aniline des crépons sont
extrêmement vives. On comprend dès lors pourquoi Léon s’est tout particulièrement intéressé à ces
papiers aux couleurs synthétiques intenses .
[...] L’importance de l’engagement de Léon aux côtés de son frère aura été décisif pour lancer sa
carrière. [...] le soutien indéfectible de Léon envers son jeune frère donne toute son unité et sa
singularité à cette collection incomparable.
Géraldine Lefebvre
[...] Claude n’assiste pas à l’enterrement de Léon, même s’il confie dans une lettre – inédite – à sa
belle-sœur son regret de « n’avoir pu voir une dernière fois [son] frère et de lui dire d’oublier tout ce
qui avait pu [les] désunir ». Maromme et Giverny ne se rapprochent pas pour autant. [...] Il faudra
attendre l’extinction de la descendance directe du peintre pour que la loi et l’histoire, aidée par le
hasard, rétablissent leurs liens par-delà la mort.
[...]
Géraldine Lefebvre : Au milieu du XIXe siècle, il se produit dans l’industrie chimique ce qu’on a
appelé le « boom de l’aniline ». De quoi s’agit-il ?
Georges Roque : Cette expression est due à Philip Ball, un chimiste et journaliste scientifique, en
référence aux inventions fondamentales de pigments synthétiques. La première d’entre elles a été
celle de la mauvéine, due à William Henry Perkin en 1856 et obtenue à partir d’essais de distillation
du goudron de houille. Cela a entraîné une effervescence extraordinaire parmi les chimistes, avant
tout en Grande-Bretagne, en Allemagne et en France, qui a abouti à la production de nombreux
autres pigments synthétiques. Cela a eu des répercussions considérables dans l’univers de la
teinture.
G. L. : En 1866, Claude Monet se fait remarquer en présentant une œuvre monumentale, Camille
ou La Femme à la robe verte, au Salon, à Paris, puis à l’Exposition maritime internationale au
Havre, deux ans plus tard. Dans la presse, les critiques taclent l’omniprésence du « vert Monet »
et regrettent que sa peinture semble être à base de zinc. Pourriez-vous définir ce « vert Monet » ?
Qu’est-ce que de la peinture faite avec du zinc ?
G. R. : Ce tableau, me semble-t-il, a plutôt été bien reçu, puisqu’il a été admis au Salon et même primé
à l’exposition du Havre. À la fin des années 1860, Monet se servait de plusieurs verts synthétiques –
vert Véronèse, vert émeraude et vert de chrome. Ces pigments étaient très utiles pour donner plus
d’éclat aux teintes et, précisément, Monet voulait que la robe de soie de Camille soit éblouissante.
Mais je ne crois pas qu’il y ait un « vert Monet ». Les critiques étaient toujours prêts à railler les
couleurs trop vives, qu’ils associaient précisément aux pigments synthétiques. Trois ans plus tard,
en 1869, c’est le vert du Balcon d’Édouard Manet qui est vilipendé, et relié aux peintres en bâtiment.
Ces verts synthétiques proviennent surtout du cuivre et du chrome. Quant au zinc, il a été utilisé
avant tout pour le blanc – à base d’oxyde de zinc – pour remplacer avantageusement le blanc de
plomb. Cela dit, le blanc de la palette impressionniste reste presque exclusivement du blanc de
plomb. Cependant, on trouve de nombreuses traces de zinc dans la plupart des couleurs utilisées,
ce qui laisse penser que les fabricants ajoutaient du blanc de zinc à certains pigments afin d’obtenir
des tonalités plus claires. Les critiques devaient savoir que le « blanc de zinc » figurait sous ce
nom au catalogue de plusieurs marchands de couleurs. Mais reprocher à Monet d’y recourir est
absurde, car le blanc de plomb est très toxique. En ce sens, l’emploi du zinc en peinture est plutôt
une excellente chose.
G. L. : Dans vos écrits, vous soutenez l’importance d’une approche pigmentaire de la palette des
impressionnistes. Pourriez-vous définir ce qu’est un pigment et quelle est la différence entre une
teinte et un pigment ?
G. R. : Tout d’abord, le pigment s’oppose au colorant. Ce dernier est une matière tinctoriale liquide
et soluble dans l’eau. Le pigment, en revanche, se présente sous une forme solide ; il n’est pas
soluble et a été obtenu par précipitation.
Ensuite, j’oppose la teinte au pigment. La teinte est une abstraction, très pratique mais totalement
immatérielle. Quand on dit « vert », on se réfère à une teinte d’une manière très générale, et qui se
définit d’une façon négative par rapport aux autres teintes : est vert tout ce qui n’est ni bleu, ni jaune,
Léon Monet, frère de l’artiste et collectionneur 41
ni rouge, etc. Le procédé selon lequel il a été obtenu reste indifférent.
En revanche, le pigment se réfère à la couleur dans sa matérialité – ainsi Monet utilisait-il plusieurs
pigments verts, nous l’avons vu. Les pigments nous font basculer dans un autre monde : celui de
la « cuisine » du peintre. Si Monet employait plusieurs verts, c’est parce qu’il désirait leur faire jouer
un rôle au-delà de l’opposition entre le clair et le foncé : certains pigments sont opaques et d’autres
transparents, ce qui produit des effets différents.
D’une manière plus générale, il est impossible de comprendre ce qui a agité le monde de l’art à
l’époque impressionniste si l’on en reste aux teintes. C’est la raison pour laquelle l’existence, par
exemple, d’un « vert Monet » ne me semble pas l’essentiel, car il s’agit encore d’une teinte. Par
contre, l’utilisation de pigments synthétiques a été très débattue parce qu’ils attiraient directement
l’attention par leurs propriétés, notamment leur éclat. C’est tout l’intérêt de cette exposition de mettre
en évidence la nature pigmentaire de ces discussions, car ce qui est en jeu ici n’est pas tant le «
rouge », par exemple, mais l’opposition entre des pigments naturels – le vermillon, la cochenille,
la garance – et des pigments synthétiques – en particulier l’alizarine, ce rouge de garance obtenu
chimiquement.
G. L. : À partir de 1869, Léon Monet travaille pour l’entreprise suisse Geigy & C°, spécialisée dans
les couleurs synthétiques à l’aniline. Peut-on faire un rapprochement entre le violet utilisé par les
impressionnistes et celui commercialisé par Geigy & C° ? Une de leurs spécialités, en particulier
pour la teinture de la laine, est le violet, ainsi que la fuchsine à l’acide, le bleu gallamine au chrome,
le rouge chromazone…
G. R. : Même s’il est tentant de penser que Claude Monet a utilisé les pigments fabriqués par
son frère aîné – et il est assez vraisemblable que ce dernier lui en ait fourni des échantillons –,
il reste hélas très difficile de le déterminer. Pour cela, il faudrait réaliser une étude scientifique
comparative des pigments de Geigy & C° et d’autres compagnies afin de repérer d’éventuelles
différences significatives et décelables, qu’on pourrait ensuite tenter de retrouver dans les toiles,
qu’il faudrait également analyser. Une autre piste consisterait à mener des recherches dans les
archives de Geigy & C° pour mettre au jour des livres de comptes et déterminer si, parmi ses clients,
figuraient des entreprises comme Lefranc, spécialisées dans la commercialisation de pigments pour
les peintres.
Si l’on prend l’exemple du violet, ce type d’analyse très complexe est sans doute inutile. Certes,
un violet de cobalt était disponible sur le marché en France, mais, d’après les études existantes, il
n’était pas présent dans la palette impressionniste jusqu’à la fin du XIXe siècle, excepté – mais cela
n’est pas sûr – dans les Bains à la Grenouillère de Monet (1869, Londres, National Gallery). Dans
toutes les autres œuvres conservées dans ce musée, les impressionnistes ont continué d’obtenir
du violet d’une manière traditionnelle, en mélangeant des pigments – en général de la laque rouge
avec du blanc et du bleu de cobalt ou de l’outremer. Une analyse plus récente (2014) de la trentaine
d’œuvres de Monet appartenant à l’Art Institute de Chicago confirme ce résultat et en apporte
un autre : le violet de cobalt n’apparaît de façon régulière dans ses œuvres qu’à partir de 1897.
Pourquoi Monet aurait-il attendu si longtemps pour l’utiliser, alors que son frère en fabriquait depuis
plusieurs années ?
G. L. : Quel est l’état actuel de la recherche scientifique sur l’analyse pigmentaire de la palette
impressionniste ?
G. R. : Ce type d’analyse, réalisée dans certains musées, est assez particulier et requiert la
combinaison de plusieurs conditions, rarement réunies : posséder des tableaux impressionnistes,
bien sûr, mais aussi un laboratoire très bien équipé et, surtout, des spécialistes de l’analyse des
pigments. La recherche la plus approfondie a été réalisée à la National Gallery de Londres. Ce
que je viens de dire à propos des violets, je le tiens précisément de leurs travaux, ainsi que de
ceux menés à l’Art Institute de Chicago. Ce dernier a utilisé des nouvelles techniques innovantes
non destructives et non invasives, qui ont fourni beaucoup d’informations nouvelles sur la palette
impressionniste, en particulier celle de Monet.
1775 : invention d’un pigment vert à base de sel de cuivre et d’arsenic par le chimiste Carl Wilhelm
Scheele : il est appelé le « vert de Scheele ».
1797 : découverte du chrome par le chimiste Nicolas-Louis Vauquelin, qui permet la fabrication de
nombreux pigments.
XIXe siècle : apparition des premières couleurs industrielles prêtes à l’emploi, présentées dans
des récipients en vessies de porc séchées et pliées en forme de sac. Elles doivent cependant être
utilisées rapidement.
1817 : découverte du cadmium par le chimiste Friedrich Stromeyer, qui permet la fabrication de
plusieurs pigments.
1822 : le peintre James Hams crée un nouvel emballage pour transporter la peinture : des seringues
en verre ou en métal. Leur coût élevé freine leur diffusion.
1826 : invention de l’alizarine, un colorant rouge, par les chimistes Jean-Jacques Colin et Pierre
Jean Robiquet. Invention de l’aniline par le chimiste Otto Unverdorben en distillant du bleu indigo.
Invention du bleu outremer artificiel par le chimiste Jean-Baptiste Guimet.
1839 : parution de l’ouvrage De la loi du contraste simultané des couleurs et de l’assortiment des
objets colorés par Chevreul : quand deux teintes complémentaires sont juxtaposées, explique-t-il,
elles se rehaussent réciproquement.
1841 : à Londres, le peintre John Goffe Rand dépose le brevet d’invention du tube souple
compactable, en étain et fermé hermétiquement à l’aide d’une pince. Ce nouvel emballage,
rapidement commercialisé par Winsor & Newton, permet aux artistes de transporter ces tubes de
peinture déjà préparés, pouvant ainsi plus facilement sortir de leurs ateliers pour travailler en plein
air.
1855 : commercialisation du tube de peinture souple en France par la maison Lefranc. Le principe
de la fermeture hermétique est amélioré par l’introduction d’un bouchon à pas de vis.
1856 : invention de la mauvéine par le chimiste William Henry Perkin, premier pigment organique
artificiel obtenu à partir de l’aniline.
dernier tiers du XIXe siècle : dans la presse, de nombreuses caricatures présentent les peintres
impressionnistes comme des fainéants, ne préparant plus leurs couleurs eux-mêmes et se servant de
couleurs toutes faites. Les critiques rejettent les couleurs « chimiques », car jugées trop éclatantes,
brillantes, criardes.
1869 : détermination de la structure de l’alizarine par Carl Graebe et Carl Liebermann, synthèse
artificielle d’un pigment naturel, d’origine végétale, la garance.
1872 : l’alizarine atteint 50 % du chiffre d’affaires total de la fabrication des colorants allemands.
1905 : Adolf von Baeyer reçoit le prix Nobel de chimie pour la synthèse du bleu indigo.
années 1920 : les tubes de peinture de grande contenance sont fabriqués en aluminium et les tubes
de taille moyenne ou petite sont revêtus d’étain.
années 1950 : les tubes de peinture en plastique font leur apparition sur le marché.
Gustave Le Gray
Flotte au loin, Normandie
1856-1857
tirage sur papier albuminé d’après un négatif sur verre au collodion
31,2 × 40 cm
Marseille, Mucem – musée des Civilisations de l’Europe et de la Méditerranée, dépôt au musée des
Beaux-Arts, Troyes
Gustave Le Gray
Le Brick au clair de lune
1856-1857
tirage sur papier albuminé à partir d’un négatif sur verre au collodion
34 × 42 cm
Paris, musée d’Orsay
Gustave Le Gray
Le Soleil couronné, Normandie
1856-1857
tirage sur papier albuminé d’après un négatif sur verre au collodion
31 × 41,3 cm
Marseille, Mucem – musée des Civilisations de l’Europe et de la Méditerranée, dépôt au musée des
Beaux-Arts, Troyes
Gustave Le Gray
Les Bains Dumont à Sainte-Adresse ou Plage de Sainte-Adresse
1856-1857
tirage argentique sur papier albuminé d’après un négatif sur verre au collodion
31,3 × 41,3 cm
Ville de Sainte-Adresse, en dépôt au MuMa – musée d’Art moderne André Malraux, Le Havre
Gustave Le Gray
Les Galets, plage de Sainte-Adresse
1856-1857
tirage sur papier albuminé d’après un négatif sur verre au collodion
30,7 × 40,7 cm
Marseille, Mucem – musée des Civilisations de l’Europe et de la Méditerranée, dépôt au musée des
Beaux-Arts, Troyes
Gustave Le Gray
Plage de Sainte-Adresse, vue de la falaise
1856-1857
tirage sur papier albuminé d’après un négatif sur verre au collodion
31,6 × 42,2 cm
Marseille, Mucem – musée des Civilisations de l’Europe et de la Méditerranée, dépôt au musée des
Beaux-Arts, Troyes
Claude Monet
Anglais à favoris
vers 1857
crayon et rehauts de gouache sur papier gris
24 × 16 cm
collection particulière
Claude Monet
Anglais à moustache
vers 1857
crayon et rehauts de gouache sur papier gris
24 × 16 cm
collection particulière
Claude Monet
Étude d’arbres ou Des troncs d’arbres à la mare au clerc
1857
mine de plomb sur papier
30 × 23 cm
Honfleur, musée Eugène Boudin, don Michel Monet, 1956
Claude Monet
Femme à la broche
vers 1857
crayon et rehauts de gouache sur papier
25 × 16 cm
collection particulière
Claude Monet
Homme en costume marin
vers 1857
crayon sur papier beige
25 × 16 cm
collection particulière
Claude Monet
Jeune Normande
vers 1857
crayon et rehauts de gouache sur papier beige
24,5 × 16 cm
collection particulière
Claude Monet
Progéniture anglaise
vers 1857
crayon et rehauts de gouache sur papier gris
24,5 × 16 cm
collection particulière Léon Monet, frère de l’artiste et collectionneur 46
Claude Monet
Jardin en fleurs, à Sainte-Adresse
vers 1866
huile sur toile
65 × 54,5 cm
Paris, musée d’Orsay, retrouvé en Allemagne après la Seconde Guerre mondiale et confié à la
garde des musées nationaux, 1949, dépôt au musée Fabre, Montpellier
II a. La famille Monet
Joseph Delattre
Portrait de Mme Léon Monet
vers 1885
pastel sur papier
31 × 21 cm
collection particulière
Claude Monet
Portrait d’Adolphe Monet
1865
huile sur toile
54 × 44,8 cm
New Brunswick, Zimmerli Art Museum – Rutgers University, don du Dr Ralph André Kling
Claude Monet
Portrait de Blanche Hoschedé enfant
1880
huile sur toile
46 × 38 cm
Paris, musée d’Orsay, dépôt au musée des Beaux-Arts, Rouen – Réunion des musées métropolitains
(RMM)
Claude Monet
Portrait de Jean Monet
1880
huile sur toile
47 × 38 cm
Paris, musée Marmottan Monet, legs Michel Monet, 1966
Claude Monet
Portrait de Michel Monet en bonnet à pompon,
1880
huile sur toile
47 × 37 cm
Paris, musée Marmottan Monet, legs Michel Monet, 1966
Claude Monet
Portrait de Michel Monet et de Jean-Pierre Hoschedé
1880
Pastel sur toile
54 × 73 cm
Paris, musée Marmottan Monet, legs Michel Monet, 1966
Auguste Renoir
Portrait de Mme Claude Monet
vers 1873
huile sur toile
58 × 48,5 cm
Paris, musée Marmottan Monet, legs Michel Monet, 1966
Auguste Renoir
Claude Monet
1875
huile sur toile
84 × 60,5 cm
Paris, musée d’Orsay
Françoise Cauvin
Autoportrait, coiffure courte
s. d.
gouache, feutre noir et crayon blanc sur papier gris
29,5 × 20,8 cm
collection particulière
Françoise Cauvin
Femmes et oiseaux bleus
1987
encre de Chine et aquarelle sur papier
30 × 18 cm
collection particulière
Françoise Cauvin
La Patineuse
18 juillet 1987
encre et aquarelle sur papier
30 × 20,5 cm
collection particulière
Henri Fatras
Portrait de Léon Monet
vers 1870
photographie collée sur carton
9,5 × 5,9 cm
Paris, musée Bourdelle
Henri Fatras
Portrait de Mme Léon Monet
vers 1870
photographie collée sur carton
9,5 × 5,9 cm
Paris, musée Bourdelle
Pierre Ferret
Portrait d’Alice Hoschedé
vers 1870
photographie collée sur carton
10 × 6 cm
collection particulière
Albert Greiner
Portrait de Camille Monet
1871
photographie collée sur carton
10 × 6 cm
collection particulière
Albert Greiner
Portrait de Claude Monet
1871
photographie collée sur carton
10 × 6 cm
collection particulière
Léon Monet, frère de l’artiste et collectionneur 49
Henry Lavaud
Portrait présumé de Louise Justine Aubrée
vers 1835
photographie collée sur carton
10 × 6 cm
collection particulière
Adolf Rinck
Portrait d’Adolphe Monet
1839
huile sur toile
81 × 65 cm
Giverny, Fondation Claude Monet, legs Michel Monet, 1966
Adolf Rinck
Portrait de Louise Justine Aubrée, épouse d’Adolphe Monet
1839
huile sur toile
81 × 65 cm
Giverny, Fondation Claude Monet, legs Michel Monet, 1966
Album de photographies
1939-1969
album relié, cuir et carton
25 × 32,5 cm
collection particulière
Claude Monet
Portrait de Léon Monet
1874
huile sur toile
63 × 52 cm
collection particulière
Georges Bradberry
La Plaine en septembre
vers 1908
pastel sur papier marouflé sur toile
54,5 × 73,5 cm
collection particulière
Léon Monet, frère de l’artiste et collectionneur 50
Marcel Delaunay
Vue de Rouen au bouquet de dahlias
1907
huile sur toile
81 × 60 cm
collection particulière
Blanche Hoschedé-Monet
Carnet de comptes
vers 1890-1947
encres violette et bleue sur papier
15 × 9,7 cm
Paris, musée Marmottan Monet, legs Michel Monet, 1966
anonyme
Album de la collection Léon Monet
vers 1905
Chevaux à la pointe de la Hève par Monet
photographie
21 × 27 cm
collection particulière
H. et E. Leconte
Album de la collection Léon Monet
vers 1905
Boulevard des Italiens par Renoir
photographie
21 × 27 cm
collection particulière
H. et E. Leconte
Album de la collection Léon Monet
vers 1905
Effet de neige aux Batignolles par Sisley
photographie
27 × 21 cm
collection particulière
H. et E. Leconte
Album de la collection Léon Monet
vers 1905
Jardin à Sainte-Adresse par Monet
photographie
21 × 27 cm
collection particulière
H. et E. Leconte
Album de la collection Léon Monet
vers 1905
La Maison au toit rouge par Pissarro
photographie et carton
21 × 27 cm
collection particulière
H. et E. Leconte
Album de la collection Léon Monet
vers 1905
Les Petites-Dalles par Monet
photographie
21 × 27 cm
collection particulière
H. et E. Leconte
Album de la collection Léon Monet
vers 1905
Nature morte par Monet
photographie
21 × 27 cm
collection particulière
H. et E. Leconte
Album de la collection Léon Monet
vers 1905
Vue de Sainte-Adresse par Monet
photographie
21 × 27 cm
collection particulière
Claude Monet
La Plage de Sainte-Adresse
1864
huile sur toile
30 × 69 cm
Tochigi, Tochigi Prefectural Museum of Fine Arts,
Claude Monet
Vue de Sainte-Adresse
1864
huile sur toile
28,7 × 40,5 cm
collection particulière
Claude Monet
Navires en réparation
1873
huile sur toile
71,2 × 54 cm
Édimbourg, National Galleries of Scotland
Alfred Sisley
Route de Louveciennes, effet de neige
1874
huile sur toile
65 × 92 cm
Potsdam, Museum Barberini – Collection Hasso Plattner
Catalogue des tableaux et aquarelles de Claude Monet, A. Renoir, Berthe Morisot, A. Sisley
Paris, hôtel Drouot, 24 mars 1875
Paris, musée Marmottan Monet, legs Michel Monet, 1966
anonyme
Les Petites-Dalles, le vallon
1890
photographie collée sur carton
16,5 × 10,8 cm
collection particulière
anonyme
La Maison rose aux Petites-Dalles
1er janvier 1891
photographie collée sur carton
16,5 × 10,6 cm
collection particulière
anonyme
Les Petites-Dalles, la falaise d’Amont
1898
photographie collée sur carton
17, 8 × 12,8 cm
collection particulière
anonyme
Les Petites-Dalles. Vue générale des chalets et hôtel des Pavillons
vers 1900
carte postale
11 × 15 cm
collection particulière
Cartes postales :
Léon Monet (Quiberville) à M. Jean Monet (Giverny par Vernon)
10 septembre 1903
Aurélie Monet (Le Petit Berneval) à Mme Jean Monet (239, rue du Renard, à Rouen)
17 juillet 1904
Aurélie Monet (Dieppe) à Mme Jean Monet (239, rue du Renard, à Rouen)
15 septembre 1904
Aurélie Monet (Villers-sur-Mer) à Mme Jean Monet (239, rue du Renard, à Rouen)
26 septembre 1907
papier cartonné (procédé photomécanique, noir et blanc) et encre noire
9 x 14 cm
Paris, Musée Marmottan Monet, legs Michel Monet, 1966
Narcisse Guilbert
Étretat. Porte d’Amont
vers 1907
huile sur toile
56 × 72 cm
collection particulière
Blanche Hoschedé-Monet
Les Petites-Dalles
1885-1890
huile sur toile
60 × 81 cm
collection particulière
Claude Monet
Étretat
vers 1864
huile sur toile
27 × 41 cm
Collection Peindre en Normandie, en dépôt au musée Les Franciscaines, Deauville
Claude Monet
Étretat
1884
huile sur toile
60 × 84 cm
Honfleur, musée Eugène Boudin, don Michel Monet, 1964
Léon Monet
Lettre illustée à Camille Pissarro
Claude Monet peignant sur le motif aux Petites-Dalles
21 octobre 1884
encre noire sur papier
27,2 × 21 cm
collection particulière
Berthe Morisot
Sur la plage, Les Petites-Dalles, Fécamp
1873
huile sur toile
24,13 × 50,17 cm
Richmond, Virginia Museum of Fine Arts
Joseph Delattre
Vue de Rouen
huile sur toile
54 × 73 cm
Rouen, galerie Bertran
Charles Frechon
Fenaison, Rouen depuis la rive gauche
1891-1895
huile sur toile
46,5 × 65 cm
collection particulière
Blanche Hoschedé-Monet
Vue du port de Rouen (Le pont transbordeur)
vers 1900
huile sur carton
24 × 35 cm
collection particulière
Blanche Hoschedé-Monet
Vue générale de Rouen
vers 1902
huile sur toile
60 × 73 cm
collection particulière
Claude Monet
Rouen, vue générale depuis la côte Sainte-Catherine
carnet de dessins
vers 1873-1898
crayon sur papier
12 × 18,5 cm
Paris, musée Marmottan Monet, legs Michel Monet, 1966
Claude Monet
Usines près de Rouen
carnet de dessins
vers 1884-1885
crayon sur papier
12,5 × 20 cm
Paris, musée Marmottan Monet, legs Michel Monet, 1966
Camille Pissarro
Environs de Rouen
1883
huile sur toile
27 × 34,8 cm
collection particulière
Camille Pissarro
Rouen, la côte Sainte-Catherine
1883
aquarelle sur papier
22,5 × 29 cm
Rouen, musée des Beaux-Arts – Réunion des musées métropolitains (RMM)
Camille Pissarro
Le Cours-la-Reine ou Bords de la Seine à Rouen
1884
eau-forte et aquatinte
12,3 × 14 cm
Rouen, musée des Beaux-Arts – Réunion des musées métropolitains (RMM)
Camille Pissarro
Paysage à Rouen (côte Sainte-Catherine)
1885
eau-forte et brunissoir
13 × 17,7 cm
Rouen, musée des Beaux-Arts – Réunion des musées métropolitains (RMM)
Claude Monet
La Seine à Rouen
1872
huile sur toile
49,2 × 76,2 cm
Shizuoka, Shizuoka Prefectural Museum
Claude Monet
Vue générale de Rouen
1892
huile sur toile
65 × 100 cm
Rouen, musée des Beaux-Arts – Réunion des musées métropolitains (RMM)
Claude Monet
La Cathédrale de Rouen. Le portail et la tour Saint-Romain, plein soleil
1894
huile sur toile
107 × 73,5 cm
Paris, musée d’Orsay
Claude Monet
Intérieur ou Méditation ou Méditation. Mme Monet au canapé
vers 1871
huile sur toile
48 × 75 cm
Paris, musée d’Orsay
Geigy & C°
Affiche, Fabrique de couleurs d’aniline et d’extraits
vers 1901
69 × 46 cm
Bâle, Novartis International
Cartes postales
Monsieur H. Wallon, Rouen, à M. Léon Monet
9 avril 1878
Adrienne Monet (Maromme) à Mme Jean Monet (239, rue du Renard, à Rouen)
3 avril 1904
Joseph Zubelen (Bâle) à M. et Mme Jean Monet (239, rue du Renard, à Rouen)
3 décembre 1905
Album d’échantillons de couleurs Bleu solide, A. Geigy, remis par Léon Monet
juillet 1883
34 × 23 cm
Elbeuf, Fabrique des savoirs
Album d’échantillons de couleurs Bleu de Kuhlmann vendu par Léon Monet de Déville-lès-Rouen
mai 1885
34 × 23 cm
Elbeuf, Fabrique des savoirs – Réunion des musées métropolitains (RMM)
Geigy & C°
Boîte d’échantillons, couleur directe sur coton non tissé
n. d.
carton et coton
22 × 10,3 cm
Bâle, Novartis International AG
Geigy & C°
Boîte d’échantillons de couleurs d’aniline & extrait de bois coloré
1879
carton et fils de coton
10,8 × 23,3 cm
Bâle, Novartis International
Geigy & C°
Boîte d’échantillons de couleurs d’aniline, bois de couleur & extrait de tanin
1896
carton, tissu et fils colorés
9,8 × 21 × 2,5 cm
Bâle, Novartis International AG
Geigy & C°
Cartes d’échantillons, couleurs directes pour coton, laine, papier
seconde moitié du XIXe siècle
carton et étoffe
dimensions diverses
Bâle, Novartis International AG
Geigy & C°
Carte d’échantillons de couleurs d’aniline, bois de couleur – Extrait de sumac. Substitut d’indigo
pour impression & teinture
1878
carton et étoffe
16 × 9 cm
Bâle, Novartis International AG
Geigy & C°
Carte d’échantillons de couleurs d’aniline, bois de couleur & extraits
1882
carton et laine
15 × 11,5 cm
Bâle, Novartis International AG
Léon Monet, frère de l’artiste et collectionneur 59
Huet & Benner, fabrique d’indiennes à Darnétal
Album d’échantillons
1874 et 1875
Rouen, musée industriel de la Corderie Vallois – Réunion des musées métropolitains (RMM)
à décor de cigognes
1893
30 × 79 cm
Crépons
anonyme
Cinq geisha : Shirotae, Kanehisa, Yokitae et Namihanato (?)
gravure sur bois, tirage sur papier crêpe
26,2 × 19,2 cm
collection particulière
Utagawa Fusatane
En visite pour voir des pivoines
1862
Feuilles centrale et droite d’un triptyque
gravure sur bois, tirage sur papier crêpe
26 × 37 cm
collection particulière
Utagawa Kunisada II
Genji moderne, visite du jardin
gravure sur bois, tirage sur papier crêpe
28 × 20 cm
collection particulière
Utagawa Kunisada II
Une soirée au clair de lune dans le quartier des théâtres
vers 1864
Feuille droite d’un triptyque ∙ Gravure sur bois, tirage sur
papier crêpe
28 × 20 cm
collection particulière
Ochiai Yoshiiku
L’Élevage des vers à soie : essai des graines (œufs) de soie
1868
gravure sur bois, tirage sur papier crêpe
28 × 20 cm
collection particulière
Utagawa Yoshitora
La Grande Bataille de Koromogawa dans la province de Mutsu
1856
gravure sur bois, tirage sur papier crêpe,
26,3 × 19 cm
collection particulière
Utagawa Yoshitora
Soie d’Ashikaga teintée la main en violet
vers 1864
gravure sur bois, tirage sur papier crêpe
27 × 38 cm
collection particulière
Utagawa Yoshitora
Au 5e étage de la maison Goseirô, nouveau quartier de Yoshiwara
1872
feuille centrale d’un triptyque
gravure sur bois, tirage sur papier crêpe
26,7 × 20 cm
collection particulière
Utagawa Yoshitora
Au 5e étage de la maison Goseirô, nouveau quartier de Yoshiwara
1872
feuille droite d’un triptyque
gravure sur bois, tirage sur papier crêpe
29 × 21 cm
collection particulière Léon Monet, frère de l’artiste et collectionneur 61
Documents
Note à déposer sous pli, cacheté à la Société industrielle de Rouen, mentionnant les travaux de Léon
Monet sur le rouge diphényle et le bleu diphényle
Bâle, 7 avril 1908
encre sur papier et cachet de cire
27 × 21,5 cm
Bâle, Novartis International A. G.
Périodiques
Hadol
« Le Salon comique », L’Éclipse
30 mai 1875
impression sur papier
50,2 × 34,2 cm
Paris, musée Carnavalet – Histoire de Paris
Photographies
Album de photographie
1901-1902
photographies, carton et reliure en cuir rouge
29 × 20,2 cm
collection particulière
anonyme
Léon Monet dans la cour de son usine de Maromme avec son neveu Jean (à droite) et le chimiste
Joseph Zubelen (au centre)
vers 1900
photographie collée sur carton
12 × 16,3 cm
collection particulière
anonyme
Léon Monet devant l’usine de Maromme
vers 1900
photographie collée sur carton
12 × 9 cm
collection particulière
anonyme
Léon Monet entouré de sa fille aînée Adrienne (à gauche) et de Blanche et Jean Monet (à droite)
vers 1900
photographie collée sur carton
12 × 16,3 cm
collection particulière
Claude Monet
Le Bassin aux nymphéas
vers 1918-1919
huile sur toile
73 × 105 cm
Paris, Musée Marmottan Monet, legs Michel Monet, 1966
Claude Monet
La Maison de l’artiste vue du jardin aux roses
vers 1922-1924
huile sur toile
81 × 92 cm
Paris, Musée Marmottan Monet, legs Michel Monet, 1966
Claude Monet
Le Jardin de Giverny
vers 1922-1926
huile sur toile
93 × 74 cm
Paris, Musée Marmottan Monet, legs Michel Monet, 1966
Sacha Guitry
Ceux de chez nous. Monet à Giverny
1915
film documentaire muet
noir & blanc, durée : 22 minutes
sommaire :
Peindre à Rouen. Claude Monet chez son frère Léon / Jeanne-Marie David
Aux Petites-Dalles, chez Léon Monet. L’invention d’un motif / Géraldine Lefebvre
Collection Léon Monet. Répertoire / Frances Fowle, Géraldine Lefebvre, François Lespinasse
Les derniers Monet. Léon Monet et sa descendance / Géraldine Lefebvre et Marianne Mathieu
Repères chronologiques
Arbre généalogique
Dictionnaire des personnalités / Alain Alexandre, Jeanne-Marie David, Géraldine Lefebvre et Gaël Sutter
annexes
liste des œuvres exposées
table des illustrations
bibliographie
index des noms propres
crédits photographiques
Léon Monet, frère de l’artiste et collectionneur 65
auteurs
Geneviève Aitken
Historienne de l’art, spécialiste de l’art japonais, elle est l’auteure de plusieurs ouvrages sur les
estampes japonaises, en particulier Surimono. Trésors de l’estampe japonaise (2019), Hokusaï,
Hiroshige, Utamaro. Les grands maîtres du Japon (2019) et La Collection d’estampes japonaises
de Claude Monet (2022, cosigné avec Marianne Delafond).
Alain Alexandre
Professeur d’histoire-géographie de 1971 à 2007, il consacre ses recherches à la vallée du Cailly,
territoire situé au nord de Rouen. Il est l’auteur et le coauteur de nombreuses publications s’y
rapportant. Cofondateur de l’Association du musée de l’Homme et de l’Industrie en Haute-
Normandie en 1980, il en est le président depuis 1993. Membre de plusieurs associations culturelles
régionales, il est un acteur engagé dans la sauvegarde et la valorisation du patrimoine industriel de
l’agglomération rouennaise.
Jeanne-Marie David
Historienne de l’art, elle est chargée de projet au musée des Beaux-Arts de Rouen. Elle a notamment
effectué de nombreuses recherches sur la vie artistique à Rouen et est l’auteure de plusieurs articles
sur les artistes impressionnistes et leur influence dans cette ville entre 1870 et 1920.
Frances Fowle
Titulaire de la chaire d’art du XIXe siècle à l’université d’Édimbourg, elle est conservatrice principale
aux National Galleries of Scotland, spécialiste de l’impressionnisme et du marché de l’art. Parmi ses
publications figurent Monet and French Landscape: Vétheuil and Normandy (2006), Impressionism
and Scotland (2008), Van Gogh’s Twin: The Scottish Art Dealer Alexander Reid (2010) et Globalizing
Impressionism: Reception, Translation and Transnationalism (2020, codirigé avec Alexis Clark).
Géraldine Lefebvre
Diplômée de l’École du Louvre et docteure en histoire de l’art, elle a dirigé la publication de Monet au
Havre. Les années décisives (2016) et contribué à de nombreux catalogues d’expositions, dont Monet.
Impression Sunrise (2019), François Depeaux. Collectionneur des impressionnistes (2020), Monet.
Dal musée Marmottan Monet, Parigi (2021) et Monet/Rothko (2022). Elle a assuré le commissariat
de plusieurs expositions, dont Monet-Auburtin (2019, Giverny, musée des Impressionnismes). Elle
prépare aujourd’hui le catalogue raisonné des pastels de Claude Monet.
François Lespinasse
Spécialiste de l’école de Rouen, il est l’auteur de plusieurs ouvrages sur le sujet. Galeriste à Rouen
de 1979 à 2006, il a été consultant au Wildenstein Plattner Institute pour le catalogue raisonné
d’Albert Lebourg et expert près la Cour d’appel de Rouen. Il a assuré le commissariat de nombreuses
expositions pour les musées de Louviers, Honfleur, Pont-Audemer, Bernay, Rueil-Malmaison, Pontoise,
Vernon et Rouen. Il a récemment contribué aux catalogues François Depeaux. Collectionneur des
impressionnistes (2020) et Van Gogh and the Avant-Garde: The Modern Landscape (2023).
Georges Roque
Philosophe et historien de l’art, il est directeur de recherche honoraire au CNRS, rattaché au
Centre de recherches sur les arts et le langage (CRAL), EHESS, Paris. Il travaille sur la théorie
des couleurs et sur l’analyse des images fixes. Un grand nombre de ses articles est disponible sur
le site academia.edu. Son dernier ouvrage, La Cochenille, de la teinture à la peinture. Une histoire
matérielle de la couleur, est paru en 2021 (Prix Arnold et Vitale Blokh, 2022).
Gaël Sutter
Historienne de l’art, elle est diplômée de l’École du Louvre et de l’Institut d’histoire de l’art de
l’université d’Heidelberg. Elle s’est intéressée au patrimoine industriel et technique grâce aux
enseignements de Claudine Cartier et de Jean-François Belhoste. Elle a effectué des vacations à
l’Institut national d’histoire de l’art (INHA) au sein du programme de recherche « Colorants et textiles
de 1850 à nos jours », mené par Marie-Anne Sarda.
1 • Claude Monet, Portrait de Léon Monet, 1874 • Huile sur toile, 63 × 52 cm • Collection particulière • Ancienne collection Léon Monet
auteurs :
Géraldine Lefebvre, Docteure en histoire de l’Art, spécialiste du XIXe siècle
carnet de l’exposition
À
Léon Monet
CARNET
rouennais et collectionneur, Léon Monet D’EXPO
(1836-1917), frère de Claude (1840-1926),
Léo
Témoignage vibrant de l’affection profonde qui unit
Mo et
Rm
G07582 9,90 €
ISBN 978-2-07-302043-7
f è e e ’ t te et co ect o eu
Découve te
GÉRALDINE LEFEBVRE
OCTAVIUS marque,
modèle et brevet déposés
© Gallimard-Zanardi CARNET
D’EXPO
www.decouvertes-gallimard.fr GK197985 Découve te m Rm
auteure :
Géraldine Lefebvre, Docteure en histoire de l’Art, spécialiste du XIXe siècle
conférence de présentation
le jeudi 23 mars à 18h30
Avec Géraldine Lefebvre, docteure en histoire de l’art et commissaire de l’exposition.
Qui était Léon Monet, industriel pionnier de la chimie des couleurs et soutien actif de l’impressionnisme
dès la naissance du mouvement ? La commissaire de l’exposition revient sur l’histoire de cet homme,
sur ses liens avec son frère et les impressionnistes, ainsi que sur sa collection, qui constitue le cœur
de l’exposition.
Sur la piste de Claude Monet : la « chasse » aux motifs impressionnistes des années 1920
aux années 1950
le jeudi 25 mai à 18h30
avec Hadrien Viraben, docteur en histoire de l’art.
Consacrée à la réception de Monet au XXe siècle, la conférence se focalise sur l’une de ses
manifestations les plus singulières : la « chasse » aux motifs impressionnistes. La recherche du
site représenté par un tableau se mue, dès l’entre-deux-guerres, en une entreprise collective de
mémoire, pour aboutir à la valorisation, tant savante que touristique, du territoire normand.
visite en famille
le dimanche et pendant les vacances scolaires
à partir de 6 ans, durée : 1h
Les Impressionnistes, c’est aussi une histoire de famille ! Des plages normandes aux quais parisiens
en passant par Rouen, un conférencier du Musée invite les visiteurs à partager cette aventure pleine de
couleurs, de travail et de moments de bonheurs familiaux et amicaux.
visite scolaire
de la maternelle au supérieur, durée : 45 mn à 1h15 en fonction des niveaux
Témoin privilégié du développement de l’Impressionnisme, Léon Monet a soutenu son frère Claude
ainsi que les amis de celui-ci dès leurs débuts. À travers cette histoire de famille, les élèves découvrent
l’univers des Impressionnistes et se familiarisent avec un mouvement fondateur de la modernité
artistique.
livret-jeux enfants
à partir de 7 ans
Avec Lily et Jimmy, les enfants explorent le carnet de souvenirs de Léon Monet et partent à la découverte
des œuvres de l’exposition.
audioguides
pour profiter du commentaire d’œuvres majeures de l’exposition.
français, anglais, allemand, espagnol, italien et version enfants en français
tarif : 5 €, tarif Sésame Escales : 4 €
en téléchargement à partir de l’application : 3,99 € (français, anglais, allemand, espagnol, italien, enfants
en français)
Léon Monet, frère de l’artiste et collectionneur 71
développements numériques
un super zoom interactif
Une installation numérique est proposée au cœur du parcours d’exposition. Interactif, ce programme
est accessible grâce à une tablette tactile et interconnectée à un écran vidéo en haute définition.
Le programme Léon Monet, chimiste en couleurs et collectionneur apporte un regard complémentaire
à l’exposition. Le visiteur découvre ainsi d’autres œuvres de la collection de Léon Monet : celles de
son frère, Claude Monet, et celles d’autres artistes. Il découvre également les couleurs synthétiques
de Léon Monet et les couleurs utilisées par Claude Monet.
les audioguides peuvent y être téléchargés directement, en achats intégrés, au prix de 3,49 €
adulte (français, anglais, allemand, espagnol, italien)
enfant (français, anglais)
téléchargez l’application
adresse
Musée du Luxembourg
19 rue Vaugirard
75006 Paris
téléphone
01 40 13 62 00
ouverture
tous les jours de 10h30 à 19h
nocturne tous les lundis jusqu’à 22h
fermeture exceptionnelle le 1er mai
tarifs
14 € ; TR 10 €,
spécial Jeune 16-25 ans : 10 € pour 2 personnes du lundi au vendredi après 16h
gratuit pour les moins de 16 ans,
bénéficiaires des minima sociaux,
illimité avec le pass Sésame Escales
réservation conseillée
accès
métro St Sulpice ou Mabillon
rer B Luxembourg
bus : 58 ; 84 ; 89 ; arrêt Musée du Luxembourg / Sénat
informations et réservations
museeduluxembourg.fr
audioguides
adulte (français et anglais) et enfant (français) : 3,99 € sur application mobile et 5 € sur place
L’œuvre doit être reproduite dans son intégralité, ne doit être ni taillée, ni coupée, et aucun élément ne
doit y être superposé.
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Suite à la reproduction illégale d’images et à la mise en vente de contrefaçon, toutes les images numériques
fournies devront être détruites après utilisation spécifiée dans les conditions ci-dessus.
(29 visuels)
Claude Monet
Premier album de dessins
acquis pas Léon en 1893
dédicace « Souvenir de jeunesse, à mon
cher frère, ce 20 septembre 95 »
1856
crayon sur papier
21 x 27,5 cm
collection particulière
© photo François Doury
Claude Monet
La Plage de Sainte-Adresse
1864
huile sur toile
30 x 69 cm
Tochigi, Japon, Tochigi Prefectural Museum
of Fine Arts
© Tochigi Prefectural Museum of Fine Arts
Claude Monet
Jardin en fleurs, à Sainte-Adresse
vers 1866
huile sur toile
65 x 54,5
Paris, musée d’Orsay, retrouvé en
Allemagne après la Seconde guerre
mondiale et confié à la garde des musées
nationaux, 1949, dépôt au musée Fabre,
Montpellier
© Rmn - Grand Palais (musée d’Orsay) /
Hervé Lewandowski
Gustave Le Gray
Le Soleil couronné, Normandie
1856-1857
tirage sur papier albuminé d’après un
négatif sur verre au collodion
31 x 41,3 cm
Marseille, MUCEM – Musée des
Civilisations de l’Europe et de la
Méditerranée,en dépôt au musée des
Beaux-Arts, Troyes
© musée des Beaux-Arts, Troyes. photo
Carole Bell, Ville de Troyes
Claude Monet
Anglais à moustache
vers 1857
crayon et rehauts de gouache sur papier
gris
24 x 16 cm
collection particulière
Claude Monet
Portrait de Léon Monet
1874
huile sur toile
63 x 52 cm
collection particulière
Claude Monet
Navires en réparation
1873
huile sur toile
71,2 x 54 cm
Edimbourg, National Galleries of Scotland,
legs de Lord Amulree, 1984
© Creative Commons CC
Pierre-Auguste Renoir
Paris, l’Institut au Quai Malaquais
1872
huile sur toile
46 x 56 cm
collection particulière
© Courtesy of the painting owner
Berthe Morisot
Sur la plage, Les Petites-Dalles, Fécamp
1873
huile sur toile
24,13 x 50,17 cm
Richmond, Etats-Unis, Virginia Museum of
Fine Arts
© Virginia Museum of Fine Arts Photo
Kaherine Wetzel
Camille Pissarro
Environs de Rouen
1883
huile sur toile
27 x 34,5 cm
collection particulière
© Photograph Courtesy of Sotheby’s, Inc.
Charles Frechon
Fenaison, Rouen depuis la rive gauche
1891-1895
huile sur toile
46,5 x 65 cm
collection particulière
© photo François Doury
Geigy & C°
Boîte d’échantillons, couleur directe sur
coton non tissé
carton et coton
22 × 10,3 cm
Bâle, Novartis International AG
© Adriano A. Biondo
Camille Pissarro
Le pont de pierre et les barges à Rouen
1883
huile sur toile
54,2 x 65 cm
Columbus, Etats-Unis, The Columbus
Museum of Art
© Columbus Museum of Art
Claude Monet
Méditation, Madame Monet au canapé
vers 1871
huile sur toile
48 x 75 cm
Paris, musée d’Orsay, legs de monsieur et
madame Raymond Koechlin, 1931
© Rmn - Grand Palais / Gérard Blot
Claude Monet
La Seine à Rouen
1872
huile sur toile
49,2 x 76,2 cm
Shizuoka, Shizuoka Prefectoral Museum of
Art, Japon
© Shizuoka, Shizuoka Prefectoral Museum
of Art
Claude Monet
Vue générale de Rouen
1892
huile sur toile
65 x 100 cm
Rouen, Musée des beaux-arts de Rouen
© Rmn - Grand Palais / Michèle Bellot
MUSÉE DU
LUXEMBOURG
15 MARS
16 JUILLET 2023
● Journal de l’exposition ●
Léon Monet
Musée du Luxembourg 6 € ⚫ Éditions de la Réunion des
15 mars ⚫ 16 juillet 2023 musées nationaux – Grand Palais
80
1 • Claude Monet, Portrait de Léon Monet, 1874 • Huile sur toile, 63 × 52 cm • Collection particulière • Ancienne collection Léon Monet
Léon Monet
CARNET
rouennais et collectionneur, Léon Monet D’EXPO
(1836-1917), frère de Claude (1840-1926),
collectionneur
et Renoir issus de cette collection, mais aussi des
livres de couleurs, des échantillons de tissus, des
estampes japonaises, des documents d’archives et
1874
première fois.
Mo et
Rm
© collection particulière
m
f è e e ’ t te et co ect o eu
Découve te
GÉRALDINE LEFEBVRE
OCTAVIUS marque,
modèle et brevet déposés
© Gallimard-Zanardi CARNET
D’EXPO
www.decouvertes-gallimard.fr GK197985 Découve te m Rm
leparisien.fr
radiofrance.fr
madame.lefigaro.fr
6play.fr
publicsenat.fr
ratp.fr
fnac.com
En 2019 à la suite d’une procédure de mise en concurrence, le Bureau du Sénat a décidé, de confier à
nouveau la délégation de service public pour la gestion du musée du Luxembourg à la Réunion des musées
nationaux - Grand Palais du 1er janvier 2020 au 31 juillet 2026.
Depuis février 2011, la Rmn - Grand Palais a produit dans l’écrin du musée du Luxembourg 20 expositions
dont la qualité scientifique a été saluée par la critique. Elles ont permis au public de découvrir ou redécouvrir
de grandes figures et thématiques de l’histoire de l’art. La programmation a été marquée par d’immenses
succès populaires, notamment l’exposition Chagall. Entre guerre et paix en 2013, Alphonse Mucha en 2018,
Peintres femmes. 1780-1830. Naissance d’un combat en 2021 ou plus récemment Vivian Maier mais aussi
Pionnières, artistes dans le Paris des Années folles. Le Musée a exposé dernièrement Miroir du Monde,
chefs-d’œuvre du Cabinet d’art de Dresde.
D’abord installé dans le Palais du Luxembourg, que Marie de Médicis fait construire entre 1615 et 1630, le
musée du Luxembourg est le premier musée français ouvert au public en 1750. Les visiteurs peuvent alors
y admirer les vingt-quatre toiles de Rubens à la gloire de Marie de Médicis et une centaine de tableaux
provenant du Cabinet du Roi, peints par Léonard de Vinci, Raphaël, Véronèse, Titien, Poussin, Van Dyck ou
encore Rembrandt. Après le transfert de ces œuvres au Louvre, le musée du Luxembourg devient, en 1818,
le « musée des artistes vivants », c’est-à-dire l’équivalent du musée national d’art contemporain. David,
Ingres, Delacroix, entre autres, y sont exposés.
Affectataire du Palais et du Jardin du Luxembourg en 1879, le Sénat fait édifier le bâtiment actuel entre 1884
et 1886. Les impressionnistes y sont pour la première fois exposés dans un musée national, grâce au legs
Caillebotte qui comporte des œuvres de Pissarro, Manet, Cézanne, Sisley, Monet, Renoir... Cette collection
se trouve aujourd’hui au musée d’Orsay. Fermé après la construction d’un musée national d’art moderne
au Palais de Tokyo en 1937, le musée du Luxembourg rouvre ses portes au public en 1979. Le Ministère
de la Culture y organise des expositions sur le patrimoine des régions et les collections des musées de
province, le Sénat conservant un droit de regard sur la programmation et l’usage du bâtiment. En 2000, le
Sénat décide d’assumer à nouveau l’entière responsabilité du musée du Luxembourg, afin de conduire une
politique culturelle coordonnée dans le Palais, le Jardin et le musée.
S’il a pour missions premières, en sa qualité d’assemblée parlementaire, le vote de la loi, le contrôle du
Gouvernement, l’évaluation des politiques publiques et la prospective, le Sénat se doit également de mettre
en valeur le patrimoine dont il est affectataire. Pour garantir un rayonnement et un niveau d’excellence dans la
production et l’organisation des expositions présentées au musée du Luxembourg, le Sénat a choisi de faire
appel à des professionnels de ce secteur. Le musée du Luxembourg s’est ainsi imposé au fil des ans comme
l’un des principaux lieux d’expositions parisiens, en permettant à ses très nombreux visiteurs d’apprécier les
chefs-d’œuvre de Botticelli, Raphaël, Titien, Arcimboldo, Véronèse, Gauguin, Matisse, Vlaminck, Modigliani,
Chagall, Fragonard…
La Rmn – Grand Palais est l’un des premiers organisateurs d’expositions dans le monde. Exposer, éditer,
diffuser, acquérir, accueillir, informer : elle contribue, pour tous les publics, à l’enrichissement et à la meilleure
connaissance du patrimoine artistique aux niveaux national et international.
Toute l’actualité du Musée du Luxembourg sur museeduluxembourg.fr
Léon Monet, frère de l’artiste et collectionneur 83
Shigeru Ban
Le Musée du Luxembourg a fait appel à Shigeru Ban et Jean de Gastines, architectes renommés pour
la qualité esthétique et le souci environnemental de leurs réalisations, pour concevoir l’ensemble des
aménagements intérieurs des espaces publics du Musée. Ils ont notamment créé spécialement une série de
mobiliers en tubes de carton recyclé (bancs, tables, comptoirs), installés dès 2011.
© Nicolas K
Deux structures temporaires extérieures ont également été érigées pour abriter, à l’avant du Musée, le
restaurant-salon de thé et à l’arrière, les ateliers pédagogiques ou des manifestations privées. Ces deux
structures ont fait en 2020 l’objet d’importants travaux de rénovation, de leurs façades notamment, afin de
leur restituer la transparence souhaitée par leur concepteur et permettre ainsi une parfaite synergie entre
l’intérieur des bâtiments et leur environnement immédiat.
L’identité forte de ses réalisations a incité des institutions telles que le MoMa de New York ou la Fondation
Guggenheim à lui commander des projets pour des installations temporaires. En 2014, il a reçu le Pritzker
Prize qui récompense chaque année le travail d’un architecte vivant qui a montré, à travers ses projets et ses
réalisations, les différentes facettes de son talent et qui a eu un apport significatif à l’architecture.
Il a, avec Jean de Gastines, livré le Centre Pompidou de Metz en mai 2010 et la Seine Musicale à Boulogne-
Billancourt en 2017.
Léon Monet, frère de l’artiste et collectionneur 84
notes
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