En vue de l’obtention du Master MEEF 1er Degré présenté par Pauline Wauters
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Remerciements
Mon directeur de mémoire, Pierre Zélanti, pour sa disponibilité, son accompagnement et ses
conseils.
Ma tutrice de stage, Amandine Benedetti, qui m’a permis d’évoluer en tant que future
enseignante par sa bienveillance et ses conseils.
Ainsi qu’à mon entourage amical et familial pour leurs encouragements et leur soutien sans
faille.
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« Comprendre et accepter "l'autre", c'est l'écouter sans a priori, c'est "entendre" sa différence
Josef Schovanec
« Il ne faut pas croire que les autistes ont des stéréotypies et que les non-autistes n’en ont pas.
Les stéréotypies des personnes non autistes passent simplement pour naturelles, sont mieux
acceptées socialement. »
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Résumé
Participant et méthodes –
Conclusion -
Mots clés : troubles du spectre autistique, élève, inclusion scolaire, communication, stratégie
d’adaptation, supports visuels
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Sommaire
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b) Déroulement de la séance en classe entière
c) Déroulement des 4 séances expérimentales.
V. Résultats
1. Séance en classe entière.
2. Séance 1.
3. Séance 2.
4. Séance 3.
5. Séance 4.
VI. Discussion.
1. Interprétation des résultats.
2. Validation des hypothèses et réponse à la question de recherche.
3. Critiques et limites de l’étude.
4. Réinvestissement professionnel et apports personnels.
VII. Conclusion
VIII. Bibliographie
IX. Annexes
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LISTE DES TABLEAUX
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I- Introduction
Nous avons tous une norme biologique fondamentale selon laquelle nous appartenons à
l'espèce humaine et sommes nés avec un potentiel de vie qui ne peut se développer que s'il est
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stimulé par l'environnement social dans lequel nous vivons. C'est notre apprentissage de la vie
et de ses technologies qui nous permet de développer notre potentiel d'inclusion et d'implication
dans la vie sociale. Pour certains d'entre nous, cependant, les déficiences physiques ou mentales
peuvent entraîner des limitations fonctionnelles et conduire à une situation où les techniques et
les connaissances ne sont généralement pas suffisantes. C’est le cas des élèves atteint de TSA
accompagner un élève atteint de troubles du spectre autistiques (TSA) en classe ordinaire c’est
sécurisant, favoriser son développement et créer des contions de bien-être. Il faut s’adapter à
l’élève en tant compte de ses caractéristiques individuelles car les objectifs à atteindre ne sont
pas les mêmes pour tous les enfants atteint de TSA mais le principal est d’apprendre. Il est
D’après Tordjman (2011), l’autisme, d’origine grec « autos » signifiant « soi-même » a été
utilisé en premier lieu par le psychiatre suisse Eugen Bleuler en 1911 pour décrire le repliement
social de certaines personnes sur elles-mêmes. Par la suite en 1943, Léo Kanner est le premier
psychiatre à avoir associé le terme « d’autisme infantile précoce » aux enfants présentant des
et non humains abstraite. Aucune affirmation d’évolution autistique n’est possible car il n’y a
eu aucune mesure biologique dans la réalisation de son étude Autistic disturbances of affective
contact (Hochmann 2017). En association Bruno Bettelheim décrit l’autisme comme une
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représentation de l’autiste comme une personne repliée n’arrivant pas à communiquer avec
nuance est que les personnes autistes ne comprennent pas pourquoi il est important de
communiquer. Ils ont appris plusieurs choses comme nommer des objets, des images avec un
vocabulaire riche mais ils ne savent pas comment les utiliser. Ils ne décident pas de se mettre
en retrait du monde, ils se retrouvent dans cette position en raison de leurs difficultés
fréquemment observées. Socialement, cette personne est associée à une image plutôt sombre :
un enfant, silencieux, prisonnier de son monde, souvent brutal envers lui-même. Bien sûr qu'il
existe. Dans l'esprit collectif, on parle d'autisme profond, d'autisme sévère. Ces dernières
définitions ont des connotations négatives et il est préférable d’utiliser le terme d'autisme de
Kanner. C'est certainement la forme d'autisme la plus connue, car c'est la plus visible. Mais c'est
article s’intitulant Autistic psychopathy in chillhood, article similaire à celui de Léo Kanner
alors qu’ils ne sont pas en contact. Dans son article, il met en évidence les qualités de l’autisme
pédopsychiatrie. Le XIXe siècle a été caractérisé par un modèle éducatif. En premier lieu il a
été question de la civilisation des enfants sauvages, puis l’éducation des idiots et des débiles
mentaux classées sur une échelle qui ne considérait que la déficience intellectuelle. L'approche
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psychopathologique s'est développée au début du XXe siècle sous la grande influence de la
contre l'exclusion des enfants en marge de la norme sociale (Hochmann, 2012). L’autisme a
évolué d’une maladie rare à un syndrome fréquent englobant une grande variété de troubles
irrégulier du système nerveux (Chamak, 2019). Plusieurs formes d’autismes existent à ce jour
et c'est pourquoi le terme "spectre autistique" est utilisé. Il fait référence aux nombreuses formes
d'autisme. Nous utilisons l'acronyme TSA (trouble du spectre autistique) pour en parler.
3- Diagnostic TSA.
Mondiale de la Santé (OMS), la CIM10 classe l’autisme dans la catégorie « F Troubles mentaux
10 sont :
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Depuis 2013, la version 5 du DSM publiée par la Haute Autorité de Santé a suscité un
important débat au sein de la communauté des scientifiques et des professionnels intéressés par
le sujet de l'autisme car elle a abandonné les anciennes sous-catégories au profit d'un spectre
d'Asperger disparait des classifications ce qui a suscité de vives critiques de la part des
scientifiques et des professionnels de santé. On parle dorénavant de dyade autistique et non plus
de triade autistique. Les TSA sont divers mais avec des caractéristiques communes comme un
l’âge de trois ans. Des études nationales réalisées par l’Inserm (l’Institut National de la Santé
et de la Recherche Médical) en 2019 estiment qu’environ 700 000 personnes sont concernées
en France par l’autisme, dont 100 000 ayant moins de 20 ans. Les premiers signes se manifestent
chez l’enfant entre 18 et 36 mois et sont dus à de nombreux facteurs génétiques. L’institut
regroupe plusieurs équipes comme l’INSERM, le CNRS, des Universités, des CHRU et
d’autres autour de la recherche sur l’autisme et les autres TSA pour mieux comprendre le
4- Plans autisme
Les politiques publiques du gouvernement ont créé des « plans autisme ». Les différents
« plans autisme » s’orientent vers des actions, des appels à projet et des dispositifs
d’accompagnements proposés aux personnes atteintes de TSA ainsi qu’à leur famille. Le
premier programme pour l'autisme a été lancé en 2005 après que la Cour européenne de justice
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ait condamné la France pour non-respect des droits des personnes autistes. Des « plans
le retard de la France dans l'accompagnement des personnes avec autisme. Il s'agit de mesures
élaborées et financées par le gouvernement. Concernant le milieu scolaire, ce plan aidera ces
élèves ayant un TSA en leur garantissant une scolarisation en milieu ordinaire et/ou spécialisé
5- De l’intégration à l’inclusion.
autistique doivent être considérés comme les autres élèves à part entière. Une prise en charge
adaptée à l’école peut limiter majoritairement les difficultés d’apprentissage résultantes. Avec
la loi du 11 décembre 1996 tendant à assurer une prise en charge adaptée de l’autisme, l’accès
aux dispositifs médico-sociaux ainsi qu’à la mise en place de ressources sociales, éducatives et
pédagogiques sont facilités. Dans certains cas, un élève handicapé qui fréquente une école ne
peut bénéficier pleinement d'une éducation complète en classes ordinaires car l'organisation et
les conditions de fonctionnement de ces classes sont objectivement incompatibles avec les
limitations créées par son handicap. Il peut aussi avoir besoin de manière itérative, voire
continue, pour réaliser les apprentissages prévus dans son parcours scolaire individualisé,
d'aménagements pédagogiques spécifiques liés à son handicap qui lui permettent de construire
progressivement les compétences scolaires visées est cela se nomme l’intégration scolaire.
C’est rendre accessible aux personnes présentant ici un TSA, des conditions de vie et un
environnement adapté à leurs besoins. Le niveau d’intégration scolaire est différent selon les
élèves pris en charge, Christian Petit (2001) le cite dans son article : « elle va de l’intégration
limitée à des matières dites « périphériques » (éducation physique et arts par exemple) à
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l’intégration dans les matières dites « fondamentales » (français et mathématiques), jusqu’à
l’intégration dans toutes les matières. » Le concept d’accompagnement est lié à la logique
d’intégration. Il s’agit de répondre aux besoins des enfants en mutualisant les compétences des
professionnels. Dans les établissements scolaires, l’accompagnements des élèves TSA se fait
par différents professionnels comme les enseignants spécialisés, des éducateurs du Service
Plaisance et Vérillon, 2006). D’autres professionnels de santé sont liés au milieu scolaire
comme les ergothérapeutes, les orthophonistes, les orthoptistes et bien d’autres. Pour l’égalité
des droits et des chances dans la loi du 11 février 2005, le développement des ressources est
loi du 11 février 2005, nommée l’intégration scolaire, elle garantit un parcours scolaire adapté
aux capacités et aux aptitudes de chaque élève. Ces adaptations priorisent leur scolarité en
classe ordinaire, étant considéré comme le milieu scolaire des enfants, proche de leur domicile.
Le principe d’intégration scolaire est renforcé le 8 juillet 2013 par la promulgation suivante :
D’après l’Éducation Nationale on ne parle plus d’intégration scolaire mais d’inclusion scolaire.
L’inclusion scolaire permet à des élèves de travailler des objectifs et compétences en classe
ordinaire avec des élèves de leur âge, sans distinction, en donnant un soutien approprié aux
élèves dans le besoin. Elle assure le bien-être et la qualité des apprentissages de chacun. En
termes de réussite scolaire et éducative, le gouvernement demande à lutter contre les inégalités
milieu ordinaire concerne tous les enfants en situation de handicap et à besoins éducatifs
particuliers. Cette loi porte une attention particulière à la mixité sociale des publics scolarisés
au sein des différents établissements. L’école ne peut pas établir la même règle éducative pour
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tous, certains élèves auront un parcours scolaire en classe durant toute leur scolarité alors que
dans l’unité d’enseignement d’une scolarité particulière. Des projets d’aménagements sont
aussi envisagés pendant la scolarisation d’élèves. Une scolarisation en classe ordinaire est
spécialisé sur les lieux de vie de l’élève. A partir du 1er septembre 2015, les élèves en situation
de handicap sont scolarisés dans des Unités Localisée pour l’Inclusion Scolaire (ULIS) pour
ceux qui ont besoin d’une approche adaptée et d’un temps de regroupement dans des salles de
classe spécialisée. Les élèves scolarisés en classe ULIS participent aux activités organisées par
l’établissement scolaire dans le cadre du projet d’école comme les autres classes.
Jeunesse lance le plan « 2022 : une école de la République pleinement inclusive » s’appuyant
sur trois axes majeurs : une scolarisation adaptée aux élèves en situation de handicap, des
(PIAL) (Boutonnier, Furno, John et Mérens, 2020). Le PIAL fait bénéficier à l’élève dans le
ordinaire, c’est-à-dire le milieu scolaire pour les enfants. Certaines déficiences retrouvées chez
les personnes atteintes de TSA présentent certains défis car peu d'études ont lié les
caractéristiques spécifiques du syndrome au niveau d'intégration atteint par les élèves autistes
à la fin de l'année scolaire. Par conséquent, il est important de savoir quel type de compétences
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les élèves avec TSA doivent acquérir avant un projet d'inclusion afin de mettre en œuvre des
interventions appropriées. Dans l’étude de M.Rivard et J.Forget (2006), douze facteurs ont été
d’un adulte. Comme dans l’étude de Yianni-Coudurier, Rattaz, et Baghdadli (2016) qui étudie
les comportements observés (irritabilité, agressivité, hyperactivité, retrait social, passivité). Elle
se concentre autour de 77 jeunes enfants avec autisme (âgés de 3 à 5 ans). Leur étude
s’intéressant aux liens entre la prise en charge scolaire des jeunes enfants TSA et leur évolution
est l’une des rares en France. L’évolution des comportements adaptatifs est liée aux
caractéristiques cliniques initiales des enfants, mais également à leurs durées de prise en charge.
Les résultats de l’étude de M.Rivard et J.Forget (2006) montrent d’une part que les enfants
autistes sont insensibles à l'attention sociale et d'autre part que les relations sociales sont
insuffisantes alors que les études sur le développement de l'enfant de Yianni-Coudurier, Rattaz,
et Baghdadli (2016) montrent un développement positif significatif dans les trois domaines
les participants choisis et l’intensité du trouble du spectre autistique de chacun, les résultats
d’études varient. Le progrès des compétences est observable sur le plan clinique grâce au temps
d’accompnement adaptée à chaque élève atteint de TSA. Deux types de prises en charge sont
la prise en charge des enfants avec TSA, les résultats de l’étude de Yianni-Coudurier, Rattaz,
et Baghdadli (2016) montrent que la durée hebdomadaire moyenne de scolarisation des enfants
(90% de l'échantillon) est de 11,7 heures alors que les enfants ordinaires sont scolarisés quatre
jours et demi par semaine soit 24 heures d’enseignement. Ces élèves sont également suivis
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médicalement sur les temps scolaires, ce qui explique la différence de temps de scolarisation.
Deuxièmement, ils constatent que la prise en charge spécialisée des enfants est principalement
assurée par les structures de pédopsychiatrie (84 % de l'échantillon). Cette étude a prouvé aussi
que les enfants ayant bénéficié de davantage d’heures de scolarisation en milieu ordinaire
personnelle, familiale et sociale qui présume la compréhension des règles sociales (système de
langage, comportement adapté, gestes, postures).Pour ceux qui ont bénéficié de plus d’heures
de prise en charge spécialisée (en hôpital de jour), ils connaissent une meilleure évolution dans
le domaine de la socialisation en lien avec les programmes comportementaux mis en place dans
l’étude. Cette différence est liée à la durée hebdomadaire de prise en charge scolaire, l’intensité
qu’ils ont.
stratégies pédagogiques mises en place par les enseignants ou les unités d’enseignement au sein
effectués et sont formalisés dans le Projet Personnalisé de Scolarisation (PPS) en lien avec la
Maison Départementale des Personnes Handicapés (MDPH). L’inclusion de ces élèves amène
à gérer de nombreuses difficultés dont celles en rapport avec leur déficit et leur particularité et
classe, du temps, des activités et surtout de la prise en considération des intérêts spécifiques des
communication ainsi que les comportements autistiques des élèves atteint de TSA (Garnier,
18
2016). Pour établir une stratégie d’adaptation pédagogique il faut prendre en compte la
1960 par Éric Schopler aux États-Unis pour les élèves en situation de handicap intellectuel et/ou
de langage. Cette méthode, toujours d’actualité, se nomme TEACCH (Treatment and Education
Structurée". L’objectif de cette méthode est de développer l’autonomie des élèves ayant un TSA
en passant par la structuration (de l’espace, du temps et des tâches) et la compréhension. Il faut
se baser sur leurs intérêts particuliers et évaluer régulièrement leurs compétences. La méthode
TEACCH s'adresse aux enfants présentant une déficience intellectuelle ou qui ne parle pas, dont
le profil nécessite un degré élevé d'adaptation pour fonctionner. Il est difficile de la mettre en
place en classe ordinaire car cette méthode s’utilise en fonction du projet personnalisé de l’élève
sur des temps précis qui lui seront consacrés. Chaque accompagnement est précédé d'un
programme individuel avec des objectifs et des activités à travailler (Gilmer 2016). Cette
méthode est utile pour de nombreux enfants avec TSA n'ayant pas acquis le langage oral et évite
la dispersion de l’attention. Par exemple, cette méthode pourrait opter pour la mise en place
d’un emploi du temps visuel consultable par les élèves qui leur permettent d’anticiper le
déroulement des activités et ainsi prévenir l’anxiété ou les troubles du comportements (Garnier,
2016). Les élèves ayant un TSA ont des difficultés à réaliser plusieurs tâches en même temps,
il est essentiel de diminuer les références verbales, de découper les contenus pédagogiques à
transmettre, de préserver un coin de travail pour ces élèves tout en explicitant de façon claire
les consignes de travail et en les dispensant si nécessaire des activités qui ne seraient pas à leur
niveau. De plus ils sont souvent plus fatigables que les autres élèves et peinent à rester attentif
sur le long terme. Leur hypersensibilité conduit souvent à une hyper-sélectivité des
informations (Pangrani et Picard 2022) et cela nécessite des adaptations dans les enseignements
19
comme pour l’interprétation des erreurs, du second degré, de l’implicite et des concepts
abstraits.
d'apprentissage qui semble donner des résultats positifs dans le développement des capacités
développement scolarisés en classe spécialisée. Cette méthode a fait polémique car elle s’axe
sur une procédure d’apprentissage de l’enfant qui repose sur trois principes liés au
s'agit de l'ABA (Applied Behavioral Analysis) développée par Ivar Lovaas en 1987. Elle se
base sur une approche comportementale (Gilmer 2016). Cette approche comportementale est
en effet déjà mise en œuvre dans le cadre de la méthode TEACCH (les comportements attendus
sont activement renforcés pour que l'enfant se développe au mieux) et la méthode ABA applique
cette approche plus systématiquement. Elle suggère d'abord de développer l'attention et les
capacités d'imitation des enfants. La deuxième étape est l'acquisition du langage réceptif et
apprentissages à l'école : associer des objets, compter des nombres, reconnaitre des lettres, des
formes et des couleurs. Pour ce qui est en lien avec l’acquisition du lexique par exemple, les
élèves autistes ont dû mal à comprendre le sens des mots. Par conséquent, un apprentissage
systématique doit être donné afin que les élèves puissent comprendre comment
possible de s’entrainer au préalable à trier des images, surtout pour les enfants non verbaux,
afin d'aider les élèves à mieux comprendre les principes des catégories. La catégorisation est
importante pour le traitement des chaînes anaphoriques (figure de style répétant un mot ou une
20
pronom), la compréhension du sens des mots et lors de l’écriture pour la reformulation
En général, les enfants apprennent à se regarder dans les yeux, à faire des sons distincts
et sont récompensés pour cela. L'ABA, par exemple, est basée sur ce concept mais pour
construire un apprentissage langagier avec ce principe pourrait prendre des mois. On va donc
se baser sur des outils comme le PEC’S (Picture Exchange Communication System) qui lui
langage oral. PEC’S mis au point par Bondy et Frost en 1994 met en avant l’utilisation
langage par le travail d'échange linguistique. Parce que parler nécessite d'expérimenter le sens
incertitude, tout en réduisant les troubles du comportement. Donner aux enfants la possibilité
d'exprimer leurs besoins est important et essentiel (Pangrani et Picard 2022). Pour
l’apprentissage de la lecture, il est intéressant de passer par l’identification des mots par voie
directe qui lui permettra de mémoriser la forme orthographique des mots en les observant. Les
mots sont accompagnés d’illustrations afin que l'activité devienne significative pour les enfants
qui n'ont pas accès au langage. La mémoire de travail n'est pas surchargée de mots codés et
reste disponible pour les activités de compréhension. Étant soucieux du détail, ils peuvent
trouver efficacement des informations précises dans des textes. Cependant, ils ont du mal à
logiques et chronologiques et tirer des conclusions. Tout d'abord, l'enfant est invité à faire des
phrases simples à l'aide d'images basées sur des scènes de la vie quotidienne. Dans un deuxième
temps, il est possible de reprendre des passages d’un livre de lecture et les "traduire" en images
afin que l’élève puisse en comprendre le sens. Au fur et à mesure que son capital images/mots
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prend de l'importance, l’élève est capable de le déchiffrer sans l'aide d'images et pour cela, il
appelle une stratégie d’adaptations, actions mises en place afin de solutionner des difficultés,
basée sur de l’entrainement aux habiletés sociales (Corneau, Dion, Jumeau, Bouchard et
Jennifer, 2014). Dans leur étude, Corneau, Dion, Jumeau, Bouchard et Jennifer utilisent des
textes et/ou dessins courts pour décrire des situations sociales permettant d’aider l’élève autiste
lors d’une situation similaire. Il garde le document vers lui et peut s’en référer dès qu’il en sent
le besoin ou lors d’une situation déroutante. Dans tout enseignement il faut décomposer et
expliquer les consignes, elles doivent être brèves et toujours formulées de la même manière.
Certains enseignants préfèrent utiliser des consignes visuelles plutôt que des consignes orales
pour permettre aux élèves de se repérer plus facilement (Garnier, 2016). Grâce aux différentes
stratégies, l’élève va évoluer au niveau des enseignements et il sera possible de lui fixer des
Elle s’appuie sur le développement du langage chez les enfants atteint de TSA et autres troubles
présents à la naissance. Cette méthode permet à l’enfant de dire ce qu’il veut, où il veut et quand
il le souhaite (Jullien et Marty, 2020). Elle est utilisée pour travailler la compréhension aussi
bien que l’expression orale. Elle est inscrite dans la convention relative aux droits des personnes
handicapés de l’ONU (Organisation des Nations Unis) depuis le 20 mars 2010. Nous
communiquons tous de différentes manières : parole, traits du visage, gestes, langage écrit etc.
De plus, pour les élèves avec TSA, toute forme de communication doit être considérée. Selon
le contexte/environnement certaines méthodes peuvent être plus rapides et plus efficaces. Les
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stratégies de CAA visuelles sont des objets de référence, des photographies, des tableaux de
communication, des pictogrammes mais aussi des gestes et la langue des signes. Ainsi certains
outils permettent d'exprimer des informations plus complexes, précises et compréhensibles. Par
ailleurs, il est important d'adopter l'approche multimodale de la CAA tout en s'assurant que
l'accès à des outils de communication linguistiquement riches soit assuré pour répondre aux
besoins langagiers actuels, mais aussi futurs (Prudhon, E. et Duboisdindien,G 2016). Il existe
de nombreux outils adaptés et il est choisi en fonction des besoins et des enjeux de l’élève
représentations des mots : pictogrammes, gestes, lettres... Parfois la CAA peut même combiner
plusieurs de ces techniques. Il existe plusieurs stratégies pour se faire comprendre. Pour
l’acquisition du vocabulaire, il existe ces trois méthodes comme le pointage (avec le doigt, le
l'outil de CAA le plus approprié est basée sur une évaluation des capacités et des besoins
sont importantes au début et tout au long de la CAA. Déterminer ce qui facilite et entrave la
communication de l’élève nous donnera des indices intéressants sur la mise en œuvre des outils
de CAA. Cet outil a été validé par la recherche et permet d’améliorer et stimuler la
En conclusion de cette partie théorique, les recherches permettent d’apporter des premiers
éléments de réponse. Ainsi, malgré les recherches réalisées qui ont permis l’élaboration de ce
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Comment l’utilisation d’un outil inspiré de la méthode PEC’S permet-il de développer les
compétences lexicales liées aux capacités communicationnelles des élèves ayant un TSA
en milieu scolaire ?
L’objectif de cette étude est d’observer comment un outil inspiré de la méthode PECS permet
de favoriser l’emploi d’un lexique varié et de diminuer les difficultés de communication des
Concernant la mise en œuvre de la méthodologie, j’ai opté pour une démarche qualitative. Dans
ce mémoire, il sera essentiel de comprendre l’utilité des supports visuels pour accompagner
l’oral chez un élève atteint de TSA. Une observation participante sera mise en place. C’est une
méthode d’enquête où l’on observe directement par la présence sur le terrain. L’observateur,
moi-même, est impliquée dans l’observation. Je vais interagir avec l’élève concerné durant les
séances. Dans l’utilisation de cette méthode, la construction d’une grille d’observation est
nécessaire pour collecter les données qui répondront à l’objectif lancé. Une enquête par
1- Participant
24
Les informations suivantes ont été données par une enseignante spécialisée dans les ressources
autistes de l’Allier ainsi que par l’enseignante de la classe de cette élève. Ayant suivie l’enfant
sélectionné, elles me font part de leurs observations pour ainsi prévoir du mieux possible
L. est un jeune garçon né le 27 mars 2013, il est âgé de 9 ans. Il vit avec ses deux parents et il
a une petite sœur âgée de 3 ans. Il est scolarisé en milieu ordinaire à l’école Notre Dame de
Montluçon (03) et il reçoit l’aide d’une AESH. L. a toujours été scolarisé dans la même école.
mois. Aucune perte auditive n'a été notée. Les premiers mots sont apparus au bout d'un an
environ. En 18 mois environ, L. a acquis quelques mots supplémentaires, mais son vocabulaire
est resté largement inchangé jusqu'à ce qu'il entre à la maternelle en 2016. Le bilan réalisé au
b) Prise en charge
et orthophoniques hebdomadaires. Une éducatrice intervient quelques fois par mois à domicile
comme à l’école auprès de L. Un carnet de liaisons est utilisé pour faciliter la communication
entre les différents intervenants. La famille et l’AESH doivent également consigner leurs
observations quotidiennes.
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Malgré une apparente bonne compréhension du langage, des consignes, il se peut que certaines
informations ne soient pas toujours très claires pour l’élève L : le second degré, l’implicite,
l’humour, les expressions sont bien souvent inaccessibles pour des personnes avec TSA. Le
langage est interprété de façon littérale et beaucoup d’informations orales peuvent être difficiles
à traiter (guidance verbale soutenue). Il se peut que le vocabulaire, le sens des mots lui fassent
défaut. Les inférences, les références au contexte sont compliquées à traiter. Il a besoin d’aide
2- Outils méthodologiques
L’observation participante s’étale sur plusieurs séances au cours de mes 3 semaines de stage en
de l’élève. Les séances se sont déroulées en classe sur le temps d’APC (activité pédagogique
langage orale et il est possible de l’aider en ciblant ses difficultés. Les séances sont au nombre
de quatre. Le choix de prendre l’élève L. sur le temps d’APC est réfléchi. La séance réalisée en
classe entière n’a pas été comprise et intégré par l’élève L. La compréhension des mots ayant
plusieurs sens a été difficile pour lui. Les mêmes notions sont donc travaillées par l’élève L. sur
le temps d’APC. L. ne supporte pas le bruit, il est d’autant plus attentif dans un environnement
La méthode PECS est un système de communication par échange d'images visant à développer
les compétences de communication. Elle est destinée aux enfants et adultes de tous âges atteint
de TSA, ici on l’utilisera pour l’élève L qui a des problèmes de communication entravant le
26
développement de son langage fonctionnel. Elle n'est pas difficile à utiliser, cela demande juste
le respect d’un environnement adéquat et des différentes étapes qui la caractérisent. Le but de
cette méthode est de faciliter la communication avec les autres, d'apprendre à demander des
objets (ballons, chaussures, etc.), à poser et répondre à des questions et à faire des commentaires
(échanger des images pour décrire des objets ou des activités). De nouvelles compétences sont
progressivement introduites afin que l'enfant puisse utiliser PECS de manière autonome dans
Les compétences analysées chez les élèves normalement scolarisés comme les élèves avec TSA
sont celles du socle commun de compétences. Les grilles d’évaluations des progrès sont les
mêmes d’un élève normalement scolarisé à un élève atteint de TSA, c’est à l’enseignante de
comme les autres et à son rythme. (Annexe 2.) Dans l’objet de mon mémoire, il est question de
travailler les compétences lexicales avec comme objectif l’acquisition d’un lexique varié ainsi
que la compréhension des différents sens des mots qui favoriseront ces capacités
Le lexique s’apprend lorsque les élèves se représentent les mots et les emploient correctement
dans différentes situations. Il est également possible d’enrichir le lexique en travaillant le tri et
même mot pour construire la notion du mot travaillé. Il a été question dans ce mémoire de
s’inspirer de la méthode PEC’S. L’élève L., lors des APC, utilise la catégorisation d’images
pour travailler la polysémie des mots. J’ai mis en place des images/pictogrammes représentants
27
chacune un mot ainsi qu’un classeur des mots comme dans la méthode PEC’S pour que la
polysémie des mots travaillés par des images/pictogrammes soit consignée dans un classeur.
Au fils du temps, ce classeur est enrichi et l’élève peut mémoriser les mots associés à leurs
différents sens. Le lexique travaillé est constitué de mots simples fonctionnels qui sont en lien
fur et à mesure des différentes séances avec une explication des différents mots pour garder une
28
Tableau 1 : Exemple d'une partie du tableau restituant les mots avec leurs explications.
J’ai créé une grille d’observation (annexe 5) liée aux séances mises en place pour recueillir les
résultats observés chez l’élève L. en APC mais également lors de la séance en classe entière.
La grille vise à améliorer et développer les compétences de l'élève et ainsi s'adapter aux mesures
spécifiques dont l'élève a besoin. Le profil de l’élève et les adaptations nécessaires à ses besoins
spécifiques sont plus clairement identifiés. Elle permet également d’évaluer les progrès
scolaires de l’élève.
Tableau 2 : Grille d'observation des résultats observés lors d'une séance de polysémie.
Les items analysés sont les suivants : la difficulté à exprimer des concepts abstraits, la difficulté
imprécis, la difficulté à choisir le bon mot à employer, la difficulté à identifier le mot présent
sur l’image/pictogramme.
3- Procédure
29
Phase I : Instruction physique d'échange guidé par l’enseignant. Il apprend à donner une image
quelque conque pour obtenir l'objet qu’il veut (aucune action verbale n’est demandée). Après
plusieurs essais, l’élève apprend à engager un dialogue en donnant l’image de lui-même pour
Phase II : engager le dialogue avec des obstacles. Lors de cette phase, si l’élève désire un objet,
il viendra chercher une image dans le classeur à images et ira jusqu’à l’enseignante qui ne sera
plus positionnée à côté de lui pour lui tendre l’image et récupérer l’objet souhaité. De nouveaux
Phase III : l’élève doit choisir l’image correspondante à l’objet souhaité. Pour ce faire, nous
utilisons deux objets. Un que l’élève aime vraiment et un qu'il n'aime pas. Après cette étape
d'apprentissage, l’élève va chercher dans le classeur des pictogrammes une image appropriée
parmi un ensemble d'images et se retourne vers l’enseignante pour récupérer l’objet demandé.
Phase IV : Il apprend à faire des phrases simples avec des bandes de phrases amovibles. Ensuite,
l'enfant utilise l'image de "je veux" et l'image de l'objet désiré. Développez progressivement la
phrase en ajoutant des éléments tels que des adjectifs et des verbes. A ce stade, l’élève a entre
20 et 50 images dans son classeur de pictogrammes et elle peut demander un objet à une autre
Phase V : l’élève apprend à répondre aux questions de type « qu’est-ce que tu veux ».
Phase VI : l’élève donne de plus en plus de détails en répondant aux questions « qu’est-ce que
Lors de la séance en classe entière, l’élève L suit l’enseignement au même titre que les autres.
(Annexe 6)
30
c) Déroulement des 4 séances expérimentales.
Comme dit précédemment, l’élève L n’a pas réussi à suivre et à répondre à l’objectif souhaité
Les différentes séances s’appuient sur les mêmes compétences. Elles s’organisent sur la
compréhension de nouveaux mots ainsi que la révision et la mémorisation pour pouvoir par la
suite réemployer ces différents termes à l’oral. Il devra retrouver les deux images qui ont un
nom se prononçant de la même manière mais ayant un sens différent. Pour l’explication de la
procédure nous prendrons un exemple en particulier pour l’illustrer. Le même déroulement sera
Dans un premier temps, je lui propose les images et pictogrammes relatives à la séance 1. Je lui
laisse le temps qu’il lui faut pour les découvrir. Étant un élève de niveau CM1, il a acquis un
certain vocabulaire lors de sa scolarité, le but ici est surtout de travailler le sens des mots qu’il
Dans un deuxième temps, je lui pose la question suivante : « Que vois-tu sur cette image ? »
Je lui demande ensuite « Est-ce que dans les images proposées tu peux me trouver une autre
La réponse attendue est : oui je vois l’image avec la couleur marron (en me tendant l’image
correspondante).
31
Figure 3 : La couleur marron.
Je lui demande « Dis-moi L, c’est le même mot mais est-ce qu’ils veulent dire la même
chose ? »
Ensuite, je lui demande de me donner des exemples de phrases oralement avec les mots qui
viennent d’être vus (maximum 3-4 phrases). L’élève L. se rendra mieux compte du sens
différent des mots en les utilisant à voix haute et en construisant ces propres phrases. Après
ceci, les mêmes questions sont posées avec d’autres images/pictogrammes pour lui permettre
La restitution de tous les mots vus pendant la séance seront répertoriés dans un tableau comme
celui-ci-dessous puis rangé dans le classeur (collage des images/pictogrammes dans le tableau
32
Tableau 3 : Récapitulatif des mots avec leurs explications.
Au fur et à mesure des séances, l’élève sera amené à décrire les images et les pictogrammes par
lui-même, et pas seulement quand il lui ai demandé de le faire oralement. La révisions des mots
vus aux séances précédentes se fera en début de nouvelles séances sous forme de questions. Par
exemple, « Donne-moi les deux sens du mot « marron. », « quel sens a le mot « cuisinière »
Les quatre tableaux utilisés lors des séances (un tableau revient à une séance) ainsi que toutes
les images et pictogrammes sont en annexe. Pendant ce temps, je remplis la grille d’observation
pour recueillir les résultats observés chez l’élève durant les différentes séances.
33
Tableau 4 : Grille d'observation des résultats observés lors d'une séance de polysémie.
En général, l’incitation verbale est souvent utilisée avec les élèves et elle fonctionne bien avec
les élèves TSA. Elle consiste à énoncer le début de la phrase pour stimuler le langage. Elle leur
permet de prendre amplement confiance en eux pour terminer la phrase. Lorsque l’élève se
trompe, l’enseignant se doit de le corriger sans montrer trop d’insistance pas peur de frustrer
l’élève. Cela consiste simplement à répéter la phrase comme elle aurait dû être dite. Il est
essentiel d’être patient car l’élève commettra peut-être l’erreur plusieurs fois avant de se
Les différents outils inspirés de la méthode PEC’S sont donc les pictogrammes et les images
34
V- Résultats
La première séance sur la polysémie des mots a été faite en classe entière. La fiche de
préparation de séance se trouve en annexe pour expliquer dans le détail le déroulement de cette
séance. Voici la grille d’observation de l’élève L. remplie lors de la séance en classe entière :
en utilisant des concepts abstraits et des difficultés à les identifier également. Il peine à
s’exprimer lorsque le lexique ne lui ai pas familier et ainsi à choisir le bon mot à employer.
Dans cette séance, il n’y avait pas de mot représenté sous forme d’image, l’observation de cet
item n’a pas pu être faite. L. a besoin d’une aide constante pour la compréhension ainsi que
l’utilisation de certains mots lexicaux lorsqu’il souhaite s’exprimer. Il ne comprend pas le sens
35
d’un mot dans certaines phrases car pour lui ce mot ne possède qu’un sens. Par la suite, le
2- Séance 1.
Pour rappel, les séances se déroulent dans cet ordre ci, les résultats seront présentés dans le
même ordre.
La séance 1 a été une séance de découverte pour l’élève L. Il s’est familiarisé avec les supports
visuels proposés durant la séance pour arriver à une certaine autonomie les séances suivantes.
J’ai guidé cette première séance en posant différentes questions énoncées dans la procédure.
Il avait les mots suivants : marron, cuisinière, souris, avocat, feuille, éclair et lettre.
Le mot « marron » a été fait en guise d’exemple. Pendant la séance, deux images/pictogrammes
- L’appareil qui sert à chauffer et à cuire les aliments : la cuisinière (en association
L’élève n’a pas su donner des exemples de phrases avec les mots étudiés. Il a seulement entendu
36
Voici l’observation de la séance 1 :
Les résultats de la première séance montrent qu’il a souvent des difficultés à s’exprimer en
utilisant des concepts abstraits et parfois des difficultés à les identifier également. Il peine
parfois à s’exprimer lorsque le lexique ne lui ai pas familier ainsi il peine souvent à choisir le
bon mot à employer. L’identification des mots présents sur les images/pictogrammes montrent
quelques difficultés. L. a besoin d’une aide constante pour la compréhension ainsi que
l’utilisation de certains mots lexicaux lorsqu’il souhaite s’exprimer. Il ne se fait pas confiance
3- Séance 2.
37
Au début de la séance 2, la restitution des mots de la séance 1 a été faite sous forme de questions
« Donne-moi les deux sens du mot « marron. », « Fais-moi deux phrases de sens différent avec
le mot avocat » ? » ». L’élève a eu du mal à restituer les connaissances vues à la séance dernière.
Il avait les mots : dossier, rose, carte, sirène, bouchon, tableau et bouton.
- Partie d’un siège où l’on appuie son dos : le dossier (en association avec
Figure ……
L’élève n’a pas su donner des exemples de phrases avec les mots étudiés. Il a seulement entendu
38
Tableau 7 : Observations séance 2.
Les résultats de la deuxième séance montrent qu’il a souvent des difficultés à s’exprimer en
utilisant des concepts abstraits et des difficultés à les identifier également. Il peine parfois à
s’exprimer lorsque le lexique ne lui ai pas familier ainsi il a du mal à choisir le bon mot à
employer. L’identification des mots présents sur les images/pictogrammes montrent quelques
difficultés. Dans cette deuxième séance, il a été question de le laisser décrire les
se sentait pas prêt de le faire par lui-même. C’était une source de stress et il était dans une
posture d’inconfort. Souvent tourné vers l’AESH, il demandait la répétition de certains mots
4- Séance 3.
39
Au début de la séance 3, la restitution des mots de la séance 1 et 2 a été faite sous forme de
questions « Donne-moi les deux sens du mot « rose et carte », « Fais-moi deux phrases de sens
différent avec le mot tableau » ». L’élève a réussi à donner quelques exemples en construisant
« Papa à une carte pour payer. » - « La rose est une fleur. » - « Le tableau vert de la classe. »
avait les mots : pièce, terre, aiguille, bois, cabine, grain et ampoule.
….
L’élève a donné quelques exemples de phrases avec l’aide de l’AESH. Les exemples sont :
- Avec le mot pièce : « J’ai donné une pièce de deux euros pour payer mon jouet. » -
40
Tableau 8 : Observations séance 3.
Les résultats de la troisième séance montrent qu’il a souvent des difficultés à s’exprimer en
utilisant des concepts abstraits et moins de difficultés à les identifier par rapport aux séances
précédentes. Il peine parfois à s’exprimer lorsque le lexique ne lui ai pas familier ainsi il a du
mal à choisir le bon mot à employer. L’identification des mots présents sur les
l’initiative en milieu de séance de décrire les images et les pictogrammes par lui-même. Il s’est
moins tourné vers l’AESH et se sentait plus confiant que les séances dernières. L’assimilation
5- Séance 4
Au début de la séance 4, la restitution des mots de la séance 1, 2 et 3 a été faite sous forme de
questions « Donne-moi les deux sens du mot « pièce, cabine et grain », « Fais-moi deux phrases
41
de sens différent avec le mot aiguille et ensuite avec le mot bois ». L. a su restituer plusieurs
« J’utilise des pièces pour payer mes jeux. » - « Dans un puzzle, il y a pleins de pièces. » - « J’ai
pictogrammes). Il avait les mots : glace, course, feu, bûche, caisse, étoile et planche.
- Avec le mot : glace « J’ai mangé une glace à la vanille » - « Je glisse sur de la glace. »
- Avec le mot : course « Je fais les courses au supermarché avec ma maman. » - « mon
42
Tableau 9 : Observations séance 4.
Lors de la dernière séance, L. montrent de moins en moins de difficulté dans plusieurs items.
Il n’est plus en difficulté lorsqu’il faut exprimer sa pensée et dans l’identification des images et
pictogrammes présentés. Il a parfois du mal à choisir le bon mot à employer avec le vocabulaire
abstraits qui entraine à la compréhension de la langue française. Dans cette dernière séance, il
a pris l’initiative en milieu de séance, comme durant la séance 3, de décrire les images et les
pictogrammes par lui-même. L’assimilation des images s’est faite sans hésitation de sa part tout
4 Discussion.
43
A la suite de l’observation participante, une comparaison des résultats avec les données de la
Les élèves atteint de TSA fonctionnent différemment des autres mais comme chacun, il
possède des qualités, des capacités et des potentialités qu’il est important de mettre en avant.
Ils ont des particularités qui ne leur permet pas d’acquérir des compétences scolaires en même
temps que des élèves ordinaires. Ils rencontrent des difficultés cognitives qui vont se ressentir
dans les apprentissages, qui sont source de fatigue (Pangrani et Picard 2022). Pour ces enfants
il faut opter pour une stratégie opposée aux autres élèves, c’est-à-dire faire d’abord des
exercices d’application pour qu’ils puissent comprendre le sens de ce qui est étudié. Nous
devons adapter notre langage et accepter les erreurs. L’idée dans ce mémoire a été de
proposer deux images pour chaque mot à double sens afin que l’élève puisse se faire une
représentation mentale de ce mot. Pour mettre en place des supports visuels il a été important
l’exploration de modalités interactives permettant à l’élève de découvrir le sens des mots sous
un autre aspect.
mots s’est améliorée. La grille d’observation montre que ses difficultés dans plusieurs items
difficile le fait d’identifier des mots, qui pour lui, n’ont qu’un sens et non deux. Pour la
plupart des mots étudiés, c’était une découverte de sens. La séance sur la polysémie des mots
est difficile pour les élèves atteint de TSA car ils ne comprennent pas comment un mot peut
avoir plusieurs sens. La flexibilité mentale a été travaillé permettant à l’élève de s’adapter
plus facilement et de s’engager dans les apprentissages en développant des capacités qui lui
44
permettront de faire face à différentes situations de vie (Corneau, Dion, Jumeau, bouchard et
de l’élève. Un sentiment de panique l’envahit lorsqu’il n’a pas la réponse surtout lorsqu’il se
trouve en autonomie comme notamment durant la deuxième séance. Le fait d’organiser les
séances permet à l’élève acquérir de l’autonomie. Plus un élève est indépendant, moins il est
2016) ayant le même mot mais des sens différents a été un succès au cours des séances.
Concernant la troisième séance, l’élève s’est mis en avant et a pris des initiatives pendant la
séance. L. a décrit les images et les pictogrammes par lui-même. La compréhension de celles-
ci s’est faite sans grande hésitation de sa part. Et cela s’est encore amélioré lors de la dernière
séance. Le fait d’utiliser les supports visuels en individuel lui permet de faciliter la
compréhension du monde qui l’entoure et de créer des possibilités d’interaction avec son
environnement par la suite (Gilmer 2016). Les images et pictogrammes étaient attrayantes ce
Concernant l’expression orale, durant les séances 1, 2 et 3, l’élève montre des difficultés à
s’exprimer en utilisant des concepts qu’il considère abstrait. La révision des mots et sa
mémorisation est une étape primordiale car un élève TSA a du mal à réinvestir ses acquis
(Pangrani et Picard 2022). La révision des mots est faite à chaque début de séance et semble
gratifiante pour l’élève. Le fait de visualiser permet à l’élève de ne pas perdre l’information
apprise comme la parole orale. A la dernière séance, aucune difficulté n’a été remarqué lorsqu’il
devait exprimer les mots avec ses propres tournures de phrases. En ce qui concerne la polysémie
des mots, il reste quelques améliorations à avoir mais un travail sur lui-même a été fait comparé
45
En présence de supports visuels, le sens des mots lui était facilité mais la compréhension a été
compétences langagières comme l’acquisition d’un lexique varié qui avec plus de séances aurait
pu être acquise totale (Pangrani et Picard 2022). La séance sur polysémie des mots à double
La mise en relation des informations théoriques avec les résultats de la recherche permet
Comment l’utilisation d’un outil inspiré de la méthode PEC’S permet-il de développer les
compétences lexicales liées aux capacités communicationnelles des élèves ayant un TSA
en milieu scolaire ?
Réponse à formuler
Le lien avec la méthode PEC’S a été réussi car l’enfant a su s’exprimer à l’aide des images et
46
3- Critique et limites de l’étude.
La scolarisation des élèves avec TSA étant un sujet très développé il a pu être exploré de
manière très large et sur des thématiques variées. De fait, j’ai pu trouver de nombreux articles.
Or, j’ai pu observer des dates de parution de certains articles qui étaient trop anciennes, des
contradictions d’articles entre eux, des idées générales ne correspondant pas à ce que je
recherchais. Il a donc été nécessaire que je réalise un tri dans les différents articles étudiés et
les diverses informations obtenues afin de ne sélectionner que les données qui me semblaient
les plus pertinentes dans le cas de mon étude. Avec du recul, j’ai pu constater la présence de
à ses besoins mais une observation participante sur le long terme est plus exploitable que sur
quelques séances durant un stage. En ce qui concerne les autres biais méthodologiques, le
manque de participants a été une limite conséquente car mes résultats n’ont pas pu être comparé.
Comme dit précédemment, la durée courte de l’expérimentation ne m’a pas permis de voir
l’évolution de L. sur le long terme et ainsi d’adapter les supports visuels en fonction de ses
nouveaux besoins. Les données recueillis ont été insuffisantes et étant dans une observation
la méthode PEC’S, il était possible de s’en inspirer sans l’utiliser car il est fondamental de
Étudiante en licence Sciences pour la Santé avant de débuter le master MEEF 1er degré, la
première question que je me suis posée a été en lien avec les élèves présentant un trouble du
47
Ayant un intérêt particulier pour l’univers du médical, cette étude m’a permis de lier
J’ai effectué un stage de deux semaines consécutives dans une classe d’ULIS à l’école Ampère
située à Yzeure (03), l’enseignante spécialisée m’a présenté les élèves ainsi que les dispositifs
mis en place pour chacun. J’ai eu la chance de pouvoir donner certains enseignements à un petit
groupe d’élèves ce qui m’a permis d’être au cœur de ces apprentissages spécialisés. L’élève
doit s’épanouir à l’école pour développer ses capacités sociales et progresser de manière
durable.
La recherche, les développements récents et les stratégies nationales mises en place comme
celle de 2018-2022 (4e plan autisme) permettent de nos jours de scolariser en maternelle tous
les enfants autistes, d’adapter leur parcours scolaire de l’école élémentaire au lycée, de former
et accompagner les enseignants à l’accueil des enfants autistes et ainsi leur garantir une place
particulièrement enrichissante tant d’un point de vue personnel que professionnel car il a suscité
vers une éventuelle future pratique professionnelle. Il m’a également permis d’acquérir
m’ont conforté dans ce choix d’aborder ce thème pour lequel j’ai eu un intérêt particulier et
5 Conclusion :
A faire
48
Pour Charles Gardou, l'identification des enfants à « besoins particuliers » va à l'encontre
d'une société inclusive et met en évidence un paradoxe en France, celui de la désignation d’un
handicap. Il cite « En constatant que la porte du changement culturel résiste, nous pouvons
penser soit qu’elle est et restera irrémédiablement fermée ; soit qu’elle peut s’ouvrir si l’on met
en œuvre les conditions nécessaires et que l’on recourt aux moyens adéquats ». (Boutonnier,
Furno, John et Mérens, 2020 p.11-12). D’après Christine Philip (2018), maître de conférence
en sciences de l’éducation, si l’Éducation Nationale souhaite que l'éducation inclusive soit plus
que des « danses avec les mots », comme le disait Charles Gardou, la société doit non seulement
Ouverture :
A faire
- Autonomie
- Valorisation du comportement
49
Annexe :
50
Source : Pyramid PECS France
51
Séance classe entière :
52
Pictogrammes/images :
53
54
55
56
57
58
59
60
61
Bibliographie :
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