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Chapitre 0 : CONCEPTS GENERAUX
L’eau constitue avec l’air et la terre un des trois milieux où se développe la vie sur la planète
terre. Grâce à ses diverses propriétés physiques, chimiques ou biochimiques remarquables,
l’eau constitue un corps très utile et important selon que son rôle principal est une conséquence
des propres fonctions de ce composé (répartition globale, disponibilité, usages) que l’on
qualifiera « d’eau matière », ou selon que sa fonction est de servir de milieu vital (indispensable
à la surface des êtres vivants) ; on parlera alors « d’eau milieu »
01. Quelques définitions
Les Sciences de la Terre et de l’Univers regroupent les sciences dont l’objet est l'étude la Terre
(lithosphère, hydrosphère et atmosphère) et de son environnement spatial, en tant que planète.
L’atmosphère terrestre Partie la plus proche du sol où apparaissent les nuages, la pluie, la
neige.
La biosphère désigne toutes les formes de vie de la planète. La notion de biosphère désigne à
la fois un espace vivant et un processus dynamique sur la planète Terre (depuis l’apparition de
la vie il y a environ 4 milliards d'années jusqu’à ce jour).
L'hydrosphère est un terme désignant l'ensemble des zones d'une planète où l'eau est présente.
Il s’agit de l'eau sous sa forme liquide (océans, fleuves, eaux souterraines..), sous forme solide
(glaciers, banquise...) ou sous sa forme gazeuse (vapeur d’eau).
L’hydrologie
Il existe différentes définitions de l’hydrologie en fonction des époques et des écoles. Selon le
Glossaire International d'Hydrologie (1992), l’hydrologie est la science qui traite des eaux que
l’on trouve à la surface de la Terre, ainsi qu’au-dessus et au-dessous, de leur formation, de leur
circulation et de leur distribution dans le temps et dans l’espace, de leurs propriétés biologiques,
physiques et chimiques et de leur interaction avec leur environnement, y compris avec les êtres
vivants.
D’après le Petit Robert : l’hydrologie est l’étude des eaux et de leurs propriétés.
Selon le Glossaire International d’Hydrologie (2001), l’hydrologie est l’étude de la distribution
et de la circulation de l’eau dans la nature. Elle est donc la science de la terre qui s’intéresse au
cycle de l’eau, c’est-à-dire aux échanges entre l’atmosphère, la surface terrestre et son sous-sol.
Au titre des échanges entre l’atmosphère et la surface terrestre, l’hydrologie s'intéresse aux
précipitations (pluie et neige), à la transpiration des végétaux et à l'évaporation directe de la
couche terrestre superficielle.
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Si l’objet de l’hydrologie est bien défini et en fait fondamentalement une science de la Terre, la
diversité des objets hydrologiques et des préoccupations sociales qui les concernent a suscité
beaucoup d’approches parcellaires. Ainsi peut-on avoir :
L’hydrologie de surface étudie le ruissellement, les phénomènes d’érosion, les écoulements des
cours d’eau et les inondations.
L’hydrologie de subsurface ou hydrologie de la zone non-saturée étudie les processus
d'infiltration, de flux d'eau et de transport de polluants au travers de la zone non saturée (encore
appelée zone vadose). Cette zone a une importance fondamentale car elle constitue l'interface
entre les eaux de surfaces et de profondeur.
L’hydrologie souterraine ou hydrogéologie porte sur les ressources du sous-sol, leur captage,
leur protection et leur renouvellement.
L’hydrologie urbaine constitue un « sous-cycle » de l'eau lié à l’activité humaine : production
et distribution de l'eau potable, collecte et épuration des eaux usées et pluviales.
Potamologie : science qui étudie les cours d’eau ; Océanographie : science qui étudie les
océans ; Météorologie : science qui étudie l’atmosphère ; Glaciologie : science qui étudie des
glaciers ; Nivologie : science qui étudie les neiges ; Limnologie : science qui étudie les lacs.
Energie hydraulique : énergie potentielle, d’origine solaire, liée au cycle de l’eau.
L’énergie hydroélectrique est une énergie de flux qui utilise presque exclusivement la partie «
terrestre » du cycle de l’eau, c’est-à-dire celle qui concerne l’écoulement de l’eau entre l’arrivée
à terre des précipitations (pluies et neige) et le retour de l’eau à la mer.
02. Domaines d’application de l’hydrologie de surface
L’hydrologie de surface est la science qui traite essentiellement des problèmes qualitatifs et
quantitatifs des écoulements à la surface des continents. Ces problèmes se ramènent
généralement à des prévisions (associer à une date, une certaine grandeur) ou des
prédéterminations (associer à une grandeur, une certaine probabilité) de débits ou de volume en
un point ou sur une surface donnée.
Les domaines d’application de l’hydrologie de surface sont également très variés. Parmi les
plus importants et les plus classiques, on notera :
L’agriculture : irrigation, drainage ;
L’étude des ressources en eaux : eau potable, eau pour l’industrie ;
la lutte contre la pollution : qualité de l’eau, étude des débits évacuant les effluents ;
l’énergie hydraulique ; le transport solide (dépôt ou érosion) ; la navigation ;
les loisirs (plans d'eau) ;
la sécurité des biens et des personnes : protection contre les crues.
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De manière générale
D’autres techniques et moyens d’investigations sont venus compléter les études hydrologiques
notamment :
• L’imagerie satellitaire et la télédétection spatiale : est l’ensemble des techniques qui
permettent, par l’acquisition d’images,(à partir d’avions, de ballons ou de satellites,) d’obtenir
de l’information sur la surface de la Terre (y compris l’atmosphère et les océans), c’est le
processus qui permet de capter et enregistrer l’énergie d’un rayonnement électromagnétique
émis ou réfléchi, à traiter, et analyser l’information qu’il représente, pour ensuite mettre en
application cette information (Géologie, Météorologie, Océanographie, catastrophes
naturelles,…) ;
• La géomatique regroupe l'ensemble des outils et méthodes permettant d'acquérir, de
représenter, d'analyser et d'intégrer des données géographiques ;
• Les Systèmes d’information Géographique (SIG) : sont des systèmes informatiques de
représentation de données sur l'espace spatial terrestre réel en associant coordonnées
géographiques et données récoltées, toutes sortes de données peuvent être ainsi représentées.
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Chapitre 1 : CYCLE ET BILAN HYDROLOGIQUES
1.1. Généralités
La compréhension et l’analyse du cycle de l'eau est la base de toute étude et réflexion au sujet
de la gestion des eaux.
L’importance de l’eau à tous les niveaux et la facilité avec laquelle on peut l’obtenir à l’état de
pureté presque parfaite ont fait adopter plusieurs de ses constantes physiques comme étalons de
mesure. Ce sont par exemple, la fusion de la glace, l’ébullition de l’eau et sa capacité
calorifique. Ainsi, l’eau se présente en trois états : Solide : neige et glace.
Liquide : eau chimiquement pure ou chargée en solutés ; Gazeux : à différents degrés de
pression et de saturation.
Le changement de phase de l’eau dépend essentiellement de la température et de la pression
mais aussi du degré de pollution de l’atmosphère. Les différentes conditions de pression et de
température pour les trois états de l’eau, ainsi que les transformations de phase sont présentées
sur la figure 1.
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1.2.1 Rivières et fleuves
Les rivières et les fleuves représentent moins de 0,1 % de la surface de la Terre pour environ
0,0001 % de son volume d’eau. Le ruissellement de l’eau à la surface des continents conduit à
la formation de réseaux hydrographiques de dimension fractale et drainant des surfaces aux
limites géographiques précises, les bassins versants, définis par les lignes de partage des eaux.
Le régime et le débit des cours d’eau dépendent de leurs caractéristiques géomorphologiques
(profil, largeur, profondeur du lit…), de la nature des sols et des sous-sols, du couvert végétal
et des conditions climatiques (précipitations, évapotranspiration, température). Le coefficient
de ruissellement, qui caractérise l’efficacité du transport de l’eau, est défini par le rapport entre
le volume des eaux en sortie du réseau hydrographique (les réseaux hydrographiques
aboutissent le plus généralement dans les océans ou dans un lac terminal en cas d’écoulement
endoréique) et les précipitations tombées sur le bassin versant. Cette efficacité est fonction du
niveau de saturation des sols et de la nature du couvert végétal sur le bassin versant.
1.2.2. Zones humides
Les zones d’inondation, marécages, zones humides, qui occupent une faible portion de la
surface terrestre, entre 2 et 6%, sont les milieux où l’eau est la clé de la vie animale et végétale.
D’un point de vue hydrologique, les zones humides permettent de maintenir le niveau des
nappes souterraines, de lutter contre les crues, de piéger les sédiments, de stabiliser le littoral,
de purifier l'eau, de recycler les nutriments et de réguler le microclimat. Les vastes zones
humides alimentent des aquifères pendant la saison sèche et jouent un rôle capital dans le
maintien des réseaux hydrologiques. En outre, elles neutralisent les eaux usées en absorbant
leurs contaminants. Elles jouent un rôle écologique majeur car elles abritent une multitude
d’espèces animales et végétales et constituent un important réservoir de carbone dans les sols
(Whitting et Chanton, 2001). Ces zones, caractérisées par des taux élevés d’émission de gaz à
effets de serre (CO2, CH4, …), ont un fort impact sur les changements climatiques (Shindell et
al., 2004).
1.2.3. Lacs
Les lacs couvrent environ 1 % de la surface de la Terre pour moins de 0,01% de son volume
d’eau. Ils ont néanmoins un rôle fondamental de régulateur des flux au sein des réseaux
hydrographiques. Il est par ailleurs fréquent que les lacs suffisamment étendus interviennent
dans la régulation climatique, en adoucissant le climat à l’échelle régionale.
1.2.4. Humidité des sols
La partie des sols incluant la zone racinaire (quelques mètres au plus) contient environ cinq fois
plus d’eau que l’atmosphère et 40 fois plus que l’ensemble des rivières. La variabilité spatio-
temporelle de l’humidité des sols dépend de la température du couvert végétal, du type de sol
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et de sa structure, et de la quantité de précipitations. L’amplitude des variations saisonnières
représente jusqu’à 15 ou 20 cm de hauteur équivalente d’eau (Dunne et Leopold, 1978). Ce
réservoir n’est pas directement mobilisable par l’homme qui ne peut y puiser l’eau qui lui est
nécessaire.
1.2.5. Aquifères
Les eaux souterraines occupent le 2ème rang des réserves mondiales en eau douce après les
eaux contenues dans les glaciers. Elles devancent largement les eaux continentales de surface.
Leur apport est d'autant plus important que, dans certaines parties du globe, les populations
s'alimentent presque exclusivement en eau souterraine par l'intermédiaire de puits, comme c'est
le cas dans la majorité des zones semi-arides et arides. On doit cependant garder à l'esprit que
plus de la moitié de l'eau souterraine se trouve à plus de 800 mètres de profondeur et que son
captage demeure, en conséquence, difficile. En outre, son exploitation abusive entraîne souvent
un abaissement irréversible des nappes phréatiques et parfois leur remplacement graduel par de
l'eau salée (problème rencontré en zone côtière comme en Libye, Sénégal, Egypte, ...).
1.3. Définition et composantes du cycle hydrologique
1.3.1. Définition
L’eau est la seule molécule à être présente sous trois états sur la terre : solide, liquide et gazeuse.
Elle passe continuellement de la surface de la Terre (hydrosphère-biosphère) à l’atmosphère
selon un processus appelé cycle hydrologique (Fig.2). Le cycle de l’eau est un concept central
de l'hydrologie et est l’un des processus fondamentaux de la nature. Celui-ci exprime que sous
l'effet du rayonnement solaire, de la gravité et du relief, l'eau connait des phases de stockage
(infiltration dans le sol, interception par la végétation, stockage à l'état de neige...), de transport
(ruissellement de surface dans les rivières, ruissellement profond dans les nappes
souterraines...) et de changement d'état (évaporation, condensation...). Ce cycle est évidemment
continu et infini. Sous l’effet du rayonnement solaire et d’autres influences, l’eau des océans,
des fleuves, des lacs, des sols et de la végétation s’évapore dans l’air et devient de la vapeur
d’eau. La vapeur d’eau s’élève dans l’atmosphère, refroidit et se transforme en eau liquide ou
en glace, formant des nuages (un nuage est composé de gouttelettes d’eau de 5 à 10 microns de
diamètres, espacées de 1 mm environ). Lorsque les gouttelettes d’eau ou les cristaux de glace
deviennent suffisamment gros, ils retombent à la surface de la terre sous forme de pluie ou de
neige. Au sol, l’eau se comporte de trois façons : une grande partie s’infiltre dans le sol où elle
est soit absorbée par les plantes soit percolée et forme des nappes souterraines ; une autre partie
ruisselle dans les cours d’eau, et finalement dans les océans ; le reste s’évapore. L’eau des lacs,
la neige des montagnes, l’humidité de l’air et la rosée font toutes parties du même système. Au
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cours de l’année, la perte annuelle d’eau à la surface du globe est égale aux précipitations
totales. Le changement d’une partie du système (couverture végétale ou utilisation des terres)
affecte le reste. L'importance de ces modifications fait de l’eau le principal agent de transport
d’éléments physiques, chimiques et biologiques. L’ensemble des processus de transformation
et de transfert de l’eau forme le cycle hydrologique. Le Cycle de l’eau est donc un phénomène
continu dans le temps et dans l’espace avec spécificité de l’eau de passer par plusieurs phases.
Les échanges entre les différentes sphères sont considérés à grande échelle comme cycle global
(Kravcík et al., 2007). D’après United Nations (2009), l'eau est locale dans le sens où sa gestion
dans un pays, une région ou une ville se reflète dans la culture, l'histoire, la religion, la
géographie, la géologie, les caractéristiques des sols, l'économie et les régimes climatiques ainsi
que dans les réalités hydrologiques (régimes des précipitations, fleuves, lacs, eaux souterraines
et phénomènes climatiques). Dans cette dimension locale ou cycle de l’eau local, les
mécanismes d’évaporation et de précipitation vont donc dépendre directement des conditions
environnementales (catégories d’espaces géographiques et écologiques) de la région où ils se
situent. Cela montre que le cycle de l’eau influe directement sur le climat local, ou microclimat.
Plus il y a d’eau dans l’atmosphère, plus ses effets modérateurs sur les températures et les
microclimats sont importants, et moins les événements climatiques extrêmes sont violents
(Kravcík et al., 2007). Ainsi, la compréhension et l’analyse du cycle de l’eau est la base de toute
étude et réflexion au sujet de la gestion des eaux. Ce cycle ne connaît pas les limites politico
administratives et cette condition participe de la problématique de la gestion des ressources en
eau transfrontalière (bassin transfrontaliers) et de planification urbaine. Cette planification
consiste à répondre aux besoins en eau des populations d’une ville en pleine expansion et tenir
compte hors agglomération des intérêts d’autres populations et de leurs activités, le tout dans
un contexte de grande fragilisation qualitative et quantitative des ressources en eau potable
disponibles (Grujard, 2008). Cette approche implique de considérer le cycle de l’eau comme un
outil stratégique dont la connaissance peut ainsi révéler les conditions géopolitiques de la
gestion de l’eau dans un espace où l’intervention de politiques publiques interroge la définition
de territoires pertinents pour l’action.
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Figure 2. Schéma du cycle de l’eau
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Tableau 1. Granulométrie des précipitations
1.3.2.2. Evaporation
L'évaporation est le passage de la phase liquide à la phase gazeuse. On parle de sublimation
lors du passage direct de l'eau sous forme solide (glace) en vapeur. Le principal facteur régissant
l'évaporation est la radiation solaire. Le terme évapotranspiration englobe l'évaporation et la
transpiration des plantes. On distingue :
l'évapotranspiration réelle (ETR) : somme des quantités de vapeur d'eau évaporées par
le sol et par les plantes quand le sol est à une certaine humidité et les plantes à un stade
de développement physiologique et sanitaire spécifique.
l'évapotranspiration de référence (ET0) (anciennement évapotranspiration potentielle :
ETP) : quantité maximale d'eau susceptible d'être perdue en phase vapeur, sous un
climat donné, par un couvert végétal continu spécifié (gazon) bien alimenté en eau et
pour un végétal sain en pleine croissance. Elle comprend donc l'évaporation de l'eau du
sol et la transpiration du couvert végétal pendant le temps considéré pour un terrain
donné.
1.3.2.3. Interception
L’interception est la partie de la pluie n’atteignant jamais le sol. La quantité d'eau susceptible
d'être interceptée varie considérablement avec la végétation. Elle peut atteindre 30% de la
précipitation pour une forêt mixte, 25% pour les prairies et 15% pour les cultures. L’eau qui
arrive dans le sol mais est retenue dans les creux et les dépressions du sol pendant et après une
averse est appelée stockage. Ces deux mécanismes provoquent en générale un retard dans le
démarrage et la réaction hydrologique qui peut être perçue à l’exutoire du bassin.
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La fraction de cette eau qui n'est pas rapidement employée par les plantes s'infiltre plus loin et
rejoint le réservoir d'eaux souterraines. Sur une échelle globale, il est difficile de mesurer ce
flux directement, ainsi des évaluations sont faites entre la différence des précipitations et des
flux superficiels.
Le mot infiltration désigne le mouvement de l'eau pénétrant dans les couches superficielles du
sol et l'écoulement de cette eau dans le sol et le sous-sol, sous l'action de la gravité et des effets
de pression. La percolation représente plutôt l'infiltration profonde dans le sol, en direction de
la nappe phréatique. Le taux d'infiltration est donné par la tranche ou le volume d'eau qui
s'infiltre par unité de temps (mm/h ou m3/s). La capacité d'infiltration ou l’infiltrabilité est la
tranche d’eau maximale qui peut s’infiltrer par unité de temps dans le sol et dans des conditions
données. L’infiltration est nécessaire pour renouveler le stock d'eau du sol, alimenter les eaux
souterraines et reconstituer les réserves aquifères. De plus, en absorbant une partie des eaux de
précipitation, l'infiltration peut réduire les débits de ruissellement.
1.3.2.5. Ecoulements
De par la diversité de ses formes, on ne peut plus aujourd'hui parler d'un seul type d'écoulement
mais bien des écoulements. On peut distinguer en premier lieu les écoulements rapides des
écoulements souterrains plus lents. Les écoulements qui gagnent rapidement les exutoires pour
constituer les crues se subdivisent en écoulement de surface (mouvement de l'eau sur la surface
du sol) et écoulement de subsurface (mouvement de l'eau dans les premiers horizons du sol).
L’écoulement souterrain désigne le mouvement de l’eau dans le sol. On peut encore ajouter à
cette distinction les écoulements en canaux ou rivières qui font appel à des notions plus
hydrauliques qu'hydrologiques (à l'exception des méthodes de mesures comme nous le verrons
ultérieurement).
1.4. Répartition des ressources en eaux sur la Terre
Le cycle hydrologique se déroule à travers le système terrestre qui comprend : l’atmosphère,
l’hydrosphère, la lithosphère (couverture rocheuse couvrant la terre), la cryosphère (ensemble
des calottes glaciaires à la surface de la terre) et la biosphère. L’eau se repartie donc à travers
ce système. La répartition des eaux sur la terre peut se faire à l’échelle du globe et à l’échelle
du continent.
1.4.1. Echelle du globe
Les océans occupent 71% de la surface du globe et représentent 97% de la masse totale d'eau
dans la biosphère. Le volume total d’eau disponible est de 1420 millions de km3. Le volume
total d’eau douce est de 70 millions de km3 (soit 4.9%) alors que le volume total d’eau douce
accessible est de 4.3 millions de km3 (soit 0.003%). Le cycle global de l'eau a des réservoirs
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principaux, endroits dans lesquels l’eau réside sous forme liquide, solide ou gazeuse. Le L’eau
douce est repartie comme suit (Tableau 2) :
Dans chacun des grands réservoirs terrestres, l'eau se renouvelle au fil des ans. La vitesse de
renouvellement des eaux dans les réservoirs est mesurée par un flux : le temps de séjour moyen
ou temps de résidence est obtenu en divisant la taille du réservoir par le flux d'entrée (somme
de tous les flux entrants) ou de sortie (somme de tous les flux sortants) (tableau 3)
Tableau 3. Temps de renouvellement de l'eau dans les principaux réservoirs (d’après Gleick
(1993) et Jacques (1996)).
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L’estimation des flux d'eau dans le cycle global de l'eau se présente comme suit :
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l’eau reprend : infiltration progressive dans le sol et alimentation des cours d’eau même sans
précipitation.
En zone tropicale, cette régulation est absente car le cycle de l’eau dépend essentiellement des
précipitations. De plus, les températures très élevées (30 à 45 °C) conjuguées à une atmosphère
sèche provoquent une évaporation importante des plans d’eau et retenues.
En région sahélienne, aucune mare ni barrage ne peut stocker l’eau toute l’année si sa
profondeur est inférieure à 2 mètres.
Dans la zone où le climat est équatorial, ces spécificités sont moins importantes, il se caractérise
par l’abondance de précipitations et une humidité quasi-permanente (saison sèche quasi
inexistante).
1.5. Bilan hydrologique
Le phénomène continu du cycle de l'eau peut être schématisé en trois phases : les précipitations ;
le ruissellement de surface et l’écoulement souterrain et l’évaporation.
Le bilan hydrologique est la différence entre les entrées (pluie, dépôts totaux) et les sorties
(écoulement, évaporation) à l’échelle de plusieurs années (30 ans). On introduit la notion de
l'’année hydrologique qui une période d’une année choisie en fonction des conditions
climatiques. Ainsi, en fonction de la situation météorologique des régions, l'année hydrologique
peut débuter à des dates différentes de celle du calendrier ordinaire. Établir le bilan en eau d’une
région sur une période donnée, c'est chiffrer les quantités d’eau qui entrent et sortent des
différents bassins versants qui la composent.
L’équation du bilan s’écrit :
𝑃 = 𝐸 + 𝐸𝑇𝑅 + 𝐼 ± ∆𝑠 (1)
Avec : P : précipitations (mm), E : Ecoulement (mm), ETR : évaporation réelle (mm) et Δs :
variation de stock.
Le déficit d'écoulement représente essentiellement les pertes dues à l'évaporation. Il peut être
estimé à l'aide de mesures ou de méthodes de calcul. A titre illustratif, les formules de Turc
(équation 2) et Coutagne (équation 3) sont les suivantes :
𝑃
𝐷= 2
(2)
√0.9+𝑃2
𝐿
Avec
D : déficit d'écoulement (mm), P : pluie annuelle, T : température moyenne annuelle [°C] et
𝐿 = 300 + 25𝑇 + 0.05 𝑇 3
𝐷 = 𝑃 − 𝑚 𝑃2 (3)
Avec
m le coefficient régional : 𝑚 = 1/(0.8 + 0.16𝑇
La connaissance du déficit d'écoulement permet d'évaluer le comportement du système.
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Chapitre 2 : BASSIN VERSANT ET SON COMPLEXE
2.1. Définitions
On appelle bassin versant d'une rivière considérée en un point donné de son cours, l’aire limitée
par le contour à l'intérieur duquel l’eau précipitée se dirige vers ce point de la rivière.
L’exutoire d’un bassin est le point le plus en aval du réseau hydrographique par lequel passent
toutes les eaux drainées par le bassin.
La ligne de crête d’un bassin versant est la ligne de partage des eaux. La ligne ainsi définie,
limite les bassins versants topographiques adjacents. Le tracé de la ligne de crête est une
opération délicate qui se fait sur la carte topographique de la région concernée (Fig.3).
Toutefois, la délimitation topographique nécessaire à la détermination en surface du bassin
versant naturel n'est pas suffisante. Lorsqu'un sol perméable recouvre un substratum
imperméable, la division des eaux selon la topographie ne correspond pas toujours à la ligne de
partage effective des eaux souterraines (Fig. 4). Le bassin versant est alors différent du bassin
versant délimité strictement par la topographie. Il est appelé dans ce cas bassin versant réel ou
hydrogéologique. Celui-ci prend en compte les eaux superficielles et souterraines.
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Figure 4. Distinction entre bassin versant réel et bassin versant topographique
2.2. Caractéristiques physiques et leurs influences sur l'écoulement des eaux
Les caractéristiques physiographiques d'un bassin versant influencent fortement sa réponse
hydrologique, et notamment le régime des écoulements en période de crue ou d'étiage.
2.2.1. Caractéristiques géométriques
a) Surface
Le bassin versant étant l'aire de réception des précipitations et d'alimentation des cours d'eau,
les débits vont être en partie reliés à sa surface. La surface du bassin versant peut être mesurée
par superposition d'une grille dessinée sur papier transparent (méthode des petits carrés), par
l'utilisation d'un planimètre ou, mieux, par des techniques de digitalisation.
b) Forme
La forme d'un bassin versant a une grande influence sur l’écoulement globale et surtout sur
l’allure de l’hydrogramme à l’exutoire du bassin versant. Par exemple, une forme allongée
favorise, pour une même pluie, les faibles débits de pointe de crue, ceci en raison des temps
d'acheminement de l'eau à l'exutoire plus importants. Ce phénomène est lié à la notion de temps
de concentration. La forme du bassin versant est caractérisée par l’indice de compacité de
Gravelus (Kg).
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La notion de rectangle équivalent ou rectangle de Gravelius, introduite par Roche (1963),
permet de comparer facilement des bassins versants entre eux, en ce qui concerne l'influence
de leurs caractéristiques sur l'écoulement.
L'altitude maximale représente le point le plus élevé du bassin; l'altitude minimale considère le
point le plus bas, généralement à l'exutoire. L'altitude moyenne (Hmoy) se déduit directement
de la courbe hypsométrique ou se calcule.
∑ 𝐴𝑖 ℎ𝑖
𝐻𝑚𝑜𝑦 = 𝐴
où Ai aire comprise entre deux courbes de niveau, hi : altitude moyenne entre deux courbes de
niveau et A : superficie totale du bassin versant.
L'altitude médiane correspond à l'altitude lue au point 50% de la surface totale du bassin, sur la
courbe hypsométrique. Cette grandeur se rapproche de l'altitude moyenne dans le cas où la
courbe hypsométrique du bassin concerné présente une pente régulière
b) Courbe hypsométrique
La courbe hypsométrique fournit une vue synthétique de la pente du bassin, donc du relief.
Cette courbe représente la répartition de la surface du bassin versant en fonction de son altitude.
Elle porte en abscisse la surface (ou le pourcentage de surface) du bassin qui se trouve au-dessus
(ou au-dessous) de l'altitude représentée en ordonnée (Fig. 5). Elle exprime ainsi la superficie
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du bassin ou le pourcentage de superficie, au-delà d'une certaine altitude. Cette courbe peut être
utilisée pour déterminer l’âge du bassin versant.
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La pente hydrographique varie plus ou moins irrégulièrement pour un même cours d'eau selon
les structures géologiques traversées et diminue en général d'amont en aval. Elle conditionne la
forme des hydrogrammes de crue (fig.6).
∑ 𝐸. 𝐿
𝑆𝑚 = 𝐴
Avec Sm : pente moyenne (m/km ou ‰), E : équidistance entre deux courbes de niveau,
L : longueur totale des courbes de niveau, A : surface du bassin versant.
Une autre méthode plus simple pour le calcul de la pente moyenne du BV
2(𝐻𝑚𝑜𝑦 −𝐻min)
𝑆𝑚 = 𝐿
Sm : pente moyenne (m/km ou ‰), Hmoy : altitude moyenne du bassin ; Hmin : hauteur
minimale du BV. L : longueur du cours d’eau principal
Indices de pente :
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L’indice de pente Roche. L'indice de pente de Roche caractérise la pente globale du
bassin versant. Il s'exprime par:
𝐼𝑝 = 𝐿−1/2 ∑𝑛𝑖=1 √𝑎𝑖 . 𝑑𝑖
L: Longueur du rectangle équivalent, où ai représente la fraction en % de la surface A
comprise entre deux courbes de niveau voisines distantes de di.
L’indice global de pente. Sur la courbe hypsométrique, on prend les points tels que la
surface supérieure ou inférieure soit égale à 5% de A. On en déduit les altitudes H5 et
H95 entre lesquelles s'inscrit 90% de l'aire du bassin et la dénivelée D = H5-H95
L'indice global est égal à:
𝐷
𝐼𝐺 =
𝐿
2.2.3. Caractéristiques du réseau hydrographiques
Le réseau hydrographique est l'ensemble des chenaux qui drainent les eaux de surface vers
l'exutoire du bassin versant. Un chenal peut-être défini comme l'inscription permanente dans
l'espace d'un écoulement concentré plus ou moins permanent. A l'amont de tout chenal, les
processus hydrologiques sont aréolaires, spatiaux, c'est-à-dire qu'ils intéressent une surface et
non une ligne; dans le chenal ils deviennent linéaires.
Dans un bassin versant, les chenaux sont organisés, hiérarchisés en un réseau qui concentre les
eaux dans les ruisseaux, celles des ruisseaux dans les rivières, celles des rivières dans les
fleuves.
Un réseau hydrographique est donc l'ensemble des cours d'eau, affluents et sous-affluents d'une
rivière ou d'un même fleuve. A l’état naturel tous les réseaux sont hiérarchisés, de nombreux
auteurs ont proposé des classifications de ces réseaux.
2.2.3.1. Classification du réseau hydrographique : Classification de Horton-Schumm-Strahler
La classification de Horton (1945) est vraisemblablement la plus célèbre en hydrologie. Elle
consiste à envisager le déploiement du réseau de l’amont vers l’aval. La numérotation ici
choisie est celle de Schumm (1956) et de Strahler (1954a ; 1954b ; 1957) : chacune des sources
est numérotée 1, puis chaque fois qu’un drain de même ordre conflue, on passe au numéro
supérieur. L’algorithme est le suivant : soient un arc A de rang m et un arc B de rang n confluant
au nœud amont d’arc C de rang o. Alors :
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De manière simple : Tout cours d'eau sans affluent est d'ordre 1, tout cours d'eau ayant un
affluent d'ordre x est d'ordre x + 1, et garde cet ordre sur toute sa longueur. A la confluence de
deux talwegs d'importance égale, on donne l'ordre supérieur au plus long (Fig.7).
21
Figure 8. Type de bassin
2.2.3.3. Densité de drainage
C'est le quotient de la somme des longueurs de tous les cours d'eau à la superficie du bassin
drainé:
∑𝐿
𝐷𝑑 =
𝐴
La détermination de la densité de drainage suppose d'adopter certaines conventions quant à la
définition des chenaux de drainage:
talwegs nettement marqués et empruntés par des écoulements temporaires sur les
rivières non pérennes;
ou ruisseaux toujours en eau des grands bassins versants.
2.2.3.4. Endoreisme
Il s'agit d'une forme spéciale du bassin versant dans laquelle l'eau est concentrée en un point du
bassin lui-même, soit sous forme de lac ou de mare, soit par accumulation souterraine.
On peut distinguer deux types d’endoréisme:
l'endoréisme de ruissellement: les apports des différents éléments du réseau se
concentrent à la limite du bassin, s'infiltrent et peuvent cheminer encore longtemps dans
le sol pour éventuellement se mêler aux nappes provenant d'autres bassins;
l'endoréisme total: les apports se concentrent en un point situé à l'intérieur du bassin ou
quelquefois à sa périphérie; ils forment en général un lac ou une mare permanente ou
temporaire, sans infiltration notable vers l'extérieur du bassin. Dans ce cas, tous les
apports sont consommés sur place par évapotranspiration.
L'endoréisme peut être plus ou moins généralisé: bassins de quelques kilomètres carrés ou de
plusieurs milliers de kilomètres carrés. Il est rare que dans ce dernier cas l'endoréisme soit total.
Le bassin du lac Tchad peut cependant être considéré comme totalement endoréique, mais
quand on atteint de telles superficies de drainage, la notion d'endoréisme est toute relative: le
22
lac Tchad joue en fait le rôle d'une mer intérieure. Signalons enfin, que l'endoréisme est
généralement caractéristique des zones arides et souvent présent dans les régions karstiques.
23
Chapitre 3 : MESURE ET REPONSE HYDROLOGIQUES
3.1. Mesure Hydrologique
La mesure hydrologique est consacrée à la mesure des principales variables hydrologiques.
3.1.1. Précipitations
3.1.1.1. Méthodes de mesure de la pluie.
La mesure de la pluie repose sur des méthodes qualitatives et quantitatives.
Les méthodes qualitatives permettent de connaître: i) le nombre de jours de pluie (important en
agriculture par exemple), ii) l’heure de début / heure de fin (permet de connaître le nombre de
jours de pluie, la durée de chaque pluie et sa position dans la journée.
Les méthodes quantitatives permettent de connaître : i) la hauteur de pluie (mm) à l’aide du
pluviomètre et ii) l’intensité de pluie (mm/h) à partir du pluviographe.
3.1.1.2. Instruments de mesure
a) Pluviomètres
24
Figure 10. Norme d’implantation du pluviomètre
25
Calcul de la moyenne pondérée - méthode des polygones de Thiessen : la méthode du
polygone de Thiessen est la plus couramment utilisée, parce que son application est aisée et
qu'elle donne en général de bons résultats. Cette méthode permet d'estimer des valeurs
pondérées en prenant en considération chaque station pluviométrique. La précipitation
moyenne pondérée Pmoy pour le bassin, se calcule alors en effectuant la somme des
précipitations Pi de chaque station, multipliées par leur facteur de pondération (aire Ai), le tout
divisé par la surface totale A du bassin.
∑ 𝐴𝑖 . 𝑃𝑖
𝑃𝑚𝑜𝑦 =
𝐴
Méthode des isohyètes (isovaleurs)
Les isohyètes sont des lignes de même pluviosité (isovaleurs de pluies annuelles, mensuelles,
journalières, etc.). Lorsque les courbes isohyètes sont tracées, la pluie moyenne peut être
calculée de la manière suivante :
∑𝑘
𝑖=1 𝐴𝑖 .𝑃𝑖 ℎ𝑖 +ℎ𝑖+1
𝑃𝑚𝑜𝑦 = avec 𝑃𝑖 =
𝐴 2
Où Pmoy : précipitation moyenne sur le bassin, A : surface totale du bassin, Ai : surface entre
deux isohyètes i et i+1, K : nombre total d'isohyètes, Pi : moyenne des hauteurs h de
précipitations entre deux isohyètes i et i+1.
3.1.2. Evaporation
Divers instruments sont utilisés pour mesurer l’évaporation. Cette mesure dépend des
conditions du milieu.
3.1.2.1. Mesure de l’évaporation des nappes d'eau libre
Trois instruments sont couramment utilisés pour la mesure de l’évaporation d’une nappe d’eau
libre. Il s’agit de : l’évaporimètre (évaporimètre Piche, les balances d'évaporation et les bacs
d'évaporation).
26
𝑡
𝐸𝑇0 = 0,13 (𝑅𝐺 + 50). (𝑝𝑎𝑠 𝑑𝑒 𝑡𝑒𝑚𝑝𝑠 𝑑é𝑐𝑎𝑑𝑎𝑖𝑟𝑒)
𝑡 + 15
Avec :
t : température moyenne de la période considérée t en [°C],
ET0 : évapotranspiration de référence mensuelle ou décadaire [mm],
RG : rayonnement global mensuel ou décadaire [cal/cm2/jour].
0,4 valable pour les mois de 30 ou 31 jours et 0,37 pour le mois de février.
b) Méthode Thotnthwaite (1944) :
10T
ETP (mm) = 16 F
I
12
Avec : T : température moyenne mensuelle ; I : indice annuel de température ; I = i
i 1
27
Figure 11 : Mesure des hauteurs d’eau
b) Mesures des vitesses
Jaugeage au moulinet ou au saumon : Mesure des champs de vitesses
28
Jaugeage au flotteur : Mesure de la vitesse superficielle (ordre de grandeur) :
Vmoy=0.8 xVsurface
Jaugeage capacitif ou volumétrique : Mesure le temps de remplissage d’un récipient
(convient aux très faibles débits). Q = Δv/ Δt
Jaugeage chimique : Mesure par dilution d'une concentration C d'un traceur injecté
(NaCl par exemple) à débit constant q : Q = q*C/c
Q : débit du cours d’eau ;
q : débit d'injection du produit ;
C : concentration du produit injecté ;
c : concentration du prélèvement d'eau.
Il existe donc quatre grandes catégories de méthodes de mesure des débits :
méthodes volumétriques (ou jaugeage capacitif) ;
méthodes d’exploration du champ de vitesse (jaugeages au moulinet et au flotteur ;
sondes électromagnétiques : capteur électromagnétique ; capteurs à ultrason Doppler
comme ADCP (Acoustic Doppler Current Profiler)) ;
méthodes hydrauliques. Ces méthodes obéissent aux lois de l’hydraulique ;
méthodes physico-chimiques. Ce sont les méthodes dites «par dilution» ou encore
«chimique».
Toutes ces méthodes de mesures des débits nécessitent généralement un régime d'écoulement
en régime fluvial, sauf les jaugeages chimiques, qui sont appropriés en cas d'écoulement
torrentiel.
3.1.4. Mesure de l'infiltration
Les méthodes les plus connues pour mesurer directement et ponctuellement l'infiltration sont
les suivantes : l’infiltromètre de Müntz ; l’infiltromètre à double cylindre ; l’infiltromètre de
Guelph et l’infiltromètre à aspersion.
3.2. Réponse hydrologique et Régimes hydrologiques
29
également être représentée par un limnigramme qui n’est autre que la représentation de la
hauteur d'eau mesurée en fonction du temps.
La réaction hydrologique d'un bassin versant à une sollicitation particulière (Fig.12) est
caractérisée par sa vitesse (temps de montée tm, défini comme le temps qui s'écoule entre
l'arrivée de la crue et le maximum de l'hydrogramme) et son intensité (débit de pointe Qmax,
volume maximum Vmax, etc.). Ces deux caractéristiques sont fonction du type et de l'intensité
de la précipitation qui le sollicite mais aussi d'une variable caractérisant l'état du bassin versant
: le temps de concentration des eaux sur le bassin.
30
Figure 13 - Exemple de réaction hydrologique
3.2.1.1. Temps de concentration
Le temps de concentration est un concept utilisé en hydrologie pour mesurer la réponse d'un
bassin versant à un événement pluvieux. Le temps de concentration tc des eaux sur un bassin
versant se définit comme le maximum de durée nécessaire à une goutte d'eau pour parcourir le
chemin hydrologique entre un point du bassin et l'exutoire de ce dernier.
Il est composé de trois termes différents :
th : Temps d'humectation. Temps nécessaire à l'imbibition du sol par l'eau qui tombe
avant qu'elle ne ruisselle ;
tr : Temps de ruissellement ou d'écoulement. Temps qui correspond à la durée
d'écoulement de l'eau à la surface ou dans les premiers horizons de sol jusqu'à un
système de collecte (cours d'eau naturel, collecteur).
ta : Temps d'acheminement. Temps mis par l'eau pour se déplacer dans le système de
collecte jusqu'à l'exutoire.
Le temps de concentration tc est donc égal au maximum de la somme de ces trois termes, soit :
𝑇𝑐 = 𝑚𝑎𝑥 (∑(𝑡ℎ + 𝑡𝑟 + 𝑡𝑎 ))
31
Les courbes isochrones représentent les courbes d'égal temps de concentration des eaux sur le
bassin versant. Ainsi, l'isochrone la plus éloignée de l'exutoire représente le temps mis pour que
toute la surface du bassin versant contribue à l'écoulement à l'exutoire après une averse
uniforme. Le tracé du réseau des isochrones permet donc de comprendre en partie le
comportement hydrologique d'un bassin versant et l'importance relative de chacun de ses sous
bassins.
3.2.2. Réponses hydrologiques
La réponse hydrologique correspond à la réaction d’un bassin versant lors d’événements
climatiques comme la pluie ou la sécheresse. La manière dont réagit le bassin lorsqu'il est
soumis à une sollicitation se nomme réponse hydrologique. Cette réponse peut être :
Rapide : La réponse rapide est imputable aux écoulements de surface ou, par exemple,
à un effet piston, ou encore à l'effet de la macroporosité du sol ;
Retardée : C'est notamment le cas lorsque la réponse hydrologique est due
principalement aux écoulements souterrains.
De plus, la réponse peut être différenciée selon que cette dernière est :
Totale- Dans ce cas, la réponse hydrologique est composée à la fois par des écoulements
de surface et souterrains.
Partielle - c'est à dire lorsque la réponse est la résultante d'un écoulement de surface ou
souterrain.
3.2.2.1. Analyse des événements pluies-débits
L’hydrogramme de crue présente la forme générale d'une courbe en cloche dissymétrique que
l'on divise en quatre parties (Fig. 14) : tarissement (avant la pluie nette), crue, décrue et
tarissement (après la recension hydropluviométrique étudiée).
33
Figure 15. Quelques régimes climatiques
Le régime hydrologique d'un cours d'eau résume l'ensemble de ses caractéristiques
hydrologiques et son mode de variation. Pour les cours d’eau d’Afrique de l’Ouest et du Centre,
on peut distinguer 3 régimes hydrologiques :
Régime tropical pur (régime simple) : une saison des pluies suivie d’une saison sèche.
L’hydrogramme annuel possède pour les petits bassins versants, une crue rapide et très
marquée et une décrue également rapide jusqu’à un débit très faible voire nul.
Régime équatorial pur (régime double) : deux saisons des pluies distinctes.
L’hydrogramme possède ici deux pointes de crue distinctes.
Régime tropical intermédiaire (régime complexe) : Ce régime caractérise le
fonctionnement des grands bassins versants dont les affluents possèdent des crues
décalées dans le temps. La crue sur le cours d’eau principale en est atténuée.
34
a) Quelques coefficients
On utilise le coefficient mensuel de débits (Cm), qui est défini comme le rapport du débit
mensuel moyen au module inter-annuel (moyenne inter-annuelle calculée sur un certain nombre
d'années). Celui-ci permet de représenter la répartition, en pourcentage, des débits mensuels au
cours de l'année.
𝐷é𝑏𝑖𝑡 𝑚𝑒𝑛𝑠𝑢𝑒𝑙 𝑚𝑜𝑦𝑒𝑛
𝐶𝑚 (%) = . 100
𝑀𝑜𝑑𝑢𝑙𝑒 𝐼𝑛𝑡𝑒𝑟𝑎𝑛𝑛𝑢𝑒𝑙
On définit également le coefficient d'écoulement annuel par le rapport suivant :
𝐿𝑎𝑚𝑒 𝑚𝑜𝑦𝑒𝑛𝑛𝑒 é𝑐𝑜𝑢𝑙é𝑒
𝐶𝑎 (%) = . 100
𝑃𝑙𝑢𝑖𝑒 𝑚𝑜𝑦𝑒𝑛𝑛𝑒 𝑎𝑛𝑛𝑢𝑒𝑙𝑙𝑒
La courbe des coefficients mensuels de débits de l’année moyenne permet de mettre en évidence
le caractère systématique des variations saisonnières et de comparer les rivières entre elles. La
connaissance de ce coefficient est aussi d'un grand intérêt pour pouvoir estimer les volumes
écoulés au cours d'une saison afin de dimensionner une retenue.
b) Courbes de débit : débits classés
Pour un projet, l’aménageur cherchera à connaître aussi précisément que possible les débits de
la rivière à équiper. Si les débits mesurés ne correspondent pas à un régime caractéristique
35
moyen du cours d’eau, ils seront corrigés en fonction des années sèches ou humides, en tenant
compte des précipitations.
La courbe des débits disposés par ordre chronologique apparaît souvent comme très irrégulière avec des
périodes de hautes eaux et des périodes de basses eaux. Cette courbe, véritable signature d’un cours
d’eau sur un cycle annuel, est toutefois difficile à exploiter pour le porteur de projet. Il convient au
préalable de classer tous les débits journaliers de l’année par ordre décroissant, du plus fort au plus
faible. On obtient ainsi la courbe des débits classés.
Cette courbe peut être établie année par année ou pour plusieurs années, avec, en abscisses, le nombre
de jours de l’année, et en ordonnées, les débits.
La représentation graphique de ces débits classés sur plusieurs années donne une courbe décroissante
rappelant une hyperbole.
De l’allure de la courbe de débits classés dépendra la puissance installée. Cette courbe des débits
classés permet notamment d’apprécier la régularité du cours d’eau.
c) Débit de pointe
Le débit de pointe est le débit maximal d’un bassin versant pour une précipitation donnée. Il
peut être évalué en utilisant la méthode rationnelle. Celle-ci est bien adaptée aux bassins
versants de moins de 250 ha et dont la pente longitudinale moyenne est supérieure à 0,5 %. La
méthode rationnelle est basée sur l’hypothèse qu’une pluie constante et uniforme sur l’ensemble
d’un bassin versant produit un débit de pointe lorsque toutes les sections du bassin versant
contribuent à l’écoulement, soit après un temps égal au temps de concentration. Par
36
simplification, la méthode rationnelle suppose aussi que la durée de la pluie est égale au temps
de concentration. Elle ne tient pas compte de l’hétérogénéité de la pluviométrie et a tendance à
surévaluer le débit de pointe.
𝐶𝑥𝐼𝑝 𝑥𝐴
Qp =
360
Avec Qp : Débit de pointe du bassin versant (en m 3 /s) ; C : Coefficient de ruissellement. Afin
d’assurer un dimensionnement suffisant des structures, il est préférable de choisir une valeur
du coefficient C qui représente les pires conditions de ruissellement du bassin versant.
Ip : Intensité de la précipitation pour une durée de précipitation égale au temps de concentration
(en mm/h). A : Superficie du bassin versant (en ha)
37
Le débit d’équipement (Q) doit tenir compte du débit laissé en rivière et des excédents d’eau.
La surface hachurée de la courbe correspond à l’énergie hydraulique disponible.
On pourrait supposer qu’un débit d’équipement aussi élevé que possible fournira la meilleure
production d’énergie et une rentabilité optimale de l’installation. Ce n’est pas le cas en pratique,
pour deux raisons principales :
- une turbine ne fonctionne pas avec la même efficacité sous un débit faible ou élevé. Le
rendement de la turbine et celui du générateur baissent considérablement en dessous de 20 % à
40 % du débit d’équipement,
- les coûts d’investissements seront plus importants pour une turbine surdimensionnée.
On voit bien, une nouvelle fois, que le projet consiste à trouver le meilleur compromis entre
données techniques (dimensionnement des équipements, rendement), données financières
(investissements à réaliser) et données environnementales (valeur du débit réservé).
Le choix de la grandeur de la turbine dépend aussi du mode d’exploitation prévu : production
de courant en parallèle sur le réseau ou en régime isolé.
En fonctionnement parallèle, l’objectif est le plus souvent de produire la plus grande quantité
possible, alors qu’en fonctionnement en régime isolé, les appareils consommateurs doivent
pouvoir fonctionner avec la puissance minimale produite par la PCH en période de basses eaux.
Pour le cas ci-dessous, le débit d’équipement pour la PCH fonctionnant en régime isolé est celui
atteint 300 jours dans l’année, tandis qu’en fonctionnement en parallèle, le débit d’équipement
est celui atteint en 70 jours
38
Figure : Mode d’exploitation de la PCH et débit d’équipement
Le débit moyen annuel ou module : Le module, exprimé en m3/s, est le débit moyen inter-
annuel (pluriannuel) calculé sur l'année hydrologique sur l'ensemble de la période d'observation
de la station. Il donne une indication sur le volume annuel écoulé et donc sur la disponibilité
globale de la ressource en eau. Le module moyen inter-annuel calculé sur au minimum cinq
années est plus significatif. La chronique prise en compte sera la chronique la plus longue
disponible en écartant les éventuelles années de dysfonctionnement avéré de la station. En cas
d’absence de stations de jaugeage sur le bassin versant, plusieurs méthodes d’estimations
peuvent être utilisées : débit spécifique, corrélation de bassin à bassin, relation pluie-débit).
Le débit réservé : la règlementation impose de maintenir dans le lit court-circuité d’un cours
d’eau aménagé, un débit minimal garantissant en permanence la vie, la circulation et la
reproduction des espèces. Ce débit minimal, appelé débit réservé, ne doit pas être inférieur au
dixième du module inter-annuel. Pour des modules supérieurs à 80 m3/s, on prévoit le respect
d’un débit minimal égal au 1/20ème du module.
Le débit d’équipement : c’est le débit correspondant à la capacité maximale des équipements
de la PCH.
La détermination du débit d’équipement de la centrale, c’est-à-dire le débit maximum qui peut
être turbiné constitue la première étape. Ce débit est définit en fonction de la capacité de la
rivière, de la taille des ouvrages existants et des possibilités prévues dans l'autorisation
administrative. Pour un aménagement de retenue, destiné à la production de pointe, ce débit
d’équipement est déterminé à partir du volume annuel accumulé et du nombre d’heures de
fonctionnement souhaité (heures valorisées économiquement). Pour un aménagement au fil de
39
l’eau, le débit d’équipement est une proportion du débit moyen annuel du cours d’eau. En effet,
plus le débit d’équipement est élevé, plus il sera possible d’exploiter les forts débits, mais cela
signifie que la centrale ne fonctionnera à sa puissance maximale que pendant un cours laps de
temps. Le débit d’équipement résulte donc d’un optimum économique au-delà duquel le surcoût
lié à une augmentation de capacité n’est pas rentabilisé par la production correspondante.
Le débit spécifique : c’est le quotient du débit, en un point du cours d’eau, rapporté à la surface
du bassin versant relatif au point considéré. Il s’exprime le plus souvent en litres par seconde et
par km2 (l/s/km2).
Débits d’étiage caractéristiques (DCE, DC10 et Q347moyen)
Afin de caractériser le régime d’étiage d’un cours d’eau, on définit habituellement des débits
caractéristiques d’étiage moyen :
Débit caractéristique d’étiage (DCE) ou débit d’étiage: débit journalier dépassé en
moyenne 355 jours par an.
Débit caractéristique de 10 mois (DC10) : débit journalier dépassé en moyenne 10 mois
par an. Lorsque c’est la période de crue, on parle du débit des hautes eaux qui est le
débit dépassé en moyenne 10 jours par an.
Q347 (ou Q 95%) : débit atteint ou dépassé, en moyenne, pendant 347 jours par an (soit
95% du temps).
Ces différents débits sont déterminés à partir de la courbe des débits classés d'une rivière.
f) Quelques formules
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Elle indique la capacité de production d’un aménagement hydroélectrique. Elle dépend de la
puissance installée et du régime du cours d’eau. W = Pi x t x f
t = durée de fonctionnement de l’aménagement en heures,
f = coefficient lié aux variations saisonnières de débit pour des installations au fil de l’eau.
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