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Niveau : 1ère année du Bac

Activité : Etude de texte ( Lecture et langue intégrée )

Durée : 1 heure

Support : La BAM, p:178 180, de « Ma mère avait relevé la tête jusqu'à portes
de l'Enfer ».

Objectifs : - Etudier et analyser méthodiquement un texte issu de la littérature


maghrébine.

- Etudier le rôle et la place du père dans une famille marocaine.

- Etudier le vocabulaire se rapportant au choc émotif subit par le narrateur.

Déroulement de la séance

Lecture et découverte du texte

Lecture magistrale

Lecture individuelle

Explication du vocabulaire difficile

Situation de l'extrait

Demandez à situer le passage.

Maalem Abdeslam, le père du narrateur, annonce à Lalla Zoubida ( la mère ) la


perte de son capital dans la cohue des enchères aux haïks. Il est obligé de quitter
la famille pour aller travailler comme moissonneur dans les environs de Fès afin
d'amasser de l'argent pour se rétablir dans son atelier.

Identification et compréhension globale

Quel est le type du texte ?

C'est un texte narratif, parce que le narrateur (Sidi Mohamed) nous relate la
scène de l'annonce du départ du père pour aller travailler dans les environs de
Fès.

Quels sont les personnages présents ?


Le narrateur-personnage (sidi Mohammed), Lalla Zoubida (la mère) et le père
(M.Abdesslam).

Où et quand se déroule la scène ?

Chez le narrateur, à Dar Chouaffa, le soir, après le retour du père.

Quel est l'évènement principal dans cet extrait ?

La perte du père de son capital et l'annonce de son départ.

Quel est le sentiment dominant ?

La tristesse, la peur, le malheur et l'angoisse.

Quelle est sa tonalité ?

Dramatique, le personnage est sous l'emprise des incidents par lesquels passe la
famille.

Pourquoi le père va quitter la maison ?

Après la ruine du père qui a perdu son capital : l'argent qu'il portait sur lui est
tombé quelque part dans un souk, il va voyager pour travailler comme
moissonneur dans les environs de Fès.

Le père du narrateur va s'absenter de la maison pour combien de temps ?

Il va s'absenter pour un mois : « Je vous laisserai seul pendant un mois ».

Comment Lalla Zoubida a considéré la perte de l'argent ? Relevez du texte ce


qui le prouve. Comme un châtiment (malédiction) : « C'est un châtiment de Dieu
qui nous accable ». C'est à cause des bracelets : « Ce sont ces maudits bracelets
qui ont semé le malheur dans notre maison. »

Premier axe : le rôle important du père

Demandez aux élèves de dégager le rôle du père au sein de la famille du


narrateur.

Quel trait de caractère ( moral) de Maâlem Abdeslam se dégage de sa


conversation :

a- l'indifférence ? b- l'inquiétude ? c- la responsabilité ? Justifiez votre réponse.


Le trait de caractère de Maâlem Abdeslam : c- la responsabilité : « Je tacherai de
ne rien dépenser de mon salaire, il me sera possible de remettre l'atelier en
marche dès mon retour. »

Quel rôle joue, en général, le père dans la maison ?

Acceptez les réponses allant dans ce sens : subvenir aux besoins vitaux,
représenter une protection occulte, son prestige moral donne force, équilibre... Il
représente la force, la sécurité, la paix, l'assurance, la respectabilité, le soutien,...
etc. Bref, l'image du père est une image positive.

Deuxième axe : un choc émotif subit par le narrateur

Quels sont les sentiments éprouvés par le narrateur après l'annonce du départ du
père ? La tristesse, le silence, la solitude, l'angoisse, la souffrance...

Relevez les adjectifs qualifiant le silence (symbole de la tristesse) ressenti par le


narrateur. Les adjectifs : « Un grand silence », « un
silence lourd, moite, huileux, et noir comme la suie. ».

Comment a-t-il vécu le silence de ces parents ? Comme une : - faiblesse. Le


silence équivaut à la faiblesse de la famille face au destin : la perte d'argent.

Pourquoi le narrateur se sent-il abandonné ? Le narrateur se sent abandonné


parce qu'il n'y avait personne pour les aider et parce que son père représente
beaucoup pour lui : « Je me sentais abandonné aux portes de l'Enfer. »

Relevez le champ lexical de la souffrance et de l'angoisse.

Le champ lexical de la souffrance et de l'angoisse : « une plainte expira sur mes


lèvres », « se remplit de peine », « le cœur qui saigne », « cri de ma chair
écrasée, « ...angoisse. », « ...ma gorge se serra... » « personnages de cauchemar
», « Une boule dure se forma dans ma poitrine », « des profondeurs d'angoisse ».

La tristesse du narrateur se reflète sur son cœur et sa respiration. Relevez ce qui


le prouve. Ce qui le prouve dans le texte : « Mon cœur se remplit de peine. Une
boule dure se forma dans ma poitrine, gênant ma respiration. »

Synthèse

Le rôle du père, dans une famille surtout marocaine, est primordial. La présence
du père représente une protection, un prestige moral, un équilibre et une
assurance pour sa famille. C'est pourquoi lors de l'annonce du père de son
départ, le narrateur et sa mère sont sous un choc émotif terrible envahi par des
sentiments de souffrance et d'angoisse.

Fiche de lecture

Activité de lecture :
Niveau : 1ère année baccalauréat
Objet : Etude méthodique d'un extrait de l'œuvre.
Support : Chapitre IX de l'œuvre “La boite à merveilles“ d'Ahmed SEFRIOUI.
Pages 177/180 “Ma mère se réveilla à son tour, prit la table et se dirigea vers la
cuisine... J'irai travailler aux environs de Fès.“.
I. Identification et Situation du passage :
Les personnages en action : Zoubida et Maalem Abdslam.
Un personnage témoin : Le narrateur.
Le sujet de leur conversation : La faillite du père.
Le type du texte : Argumentative.
La forme : Un dialogue.
Situation du passage :
Après l'Achoura, le père a acheté des bracelets à sa femme qu'elle refuse de les
mettre car elle pense qu'ils vont porter malheur à sa famille.
II. Les hypothèses de lecture :
Quel est le sentiment éprouvé par le narrateur ?
Quelle la cause de la ruine du père ?
Qu'est-ce que le père décide-t-il de faire pour surmonter ses difficultés
financières?
III. Les axes de lecture :
L'échange père / mère :

Les arguments du père Les arguments de la mère

- se plier aux exigences divines - faire vouloir son honorabilité


- ne pas s'abaisser pour - emprunter
mendier - ne pas abandonner sa femme et son fils
- mourir de faim malade.
- refuser le salaire d'un ouvrier

Les attitudes des personnages :

Le père L'enfant La mère


- calme - la tristesse - tristesse
- silencieux - les pleurs Avant la - elle s'acharne sur
- décide départ vers la campagne nouvelle : son visage...
pour devenir moissonneur - étonnement - elle griffe...

IV. Synthèse :
Cet extrait joue le rôle de l'élément perturbateur dans le schéma narratif de
l'œuvre, car la ruine du père qui a perdu son capitale a troublé la joie de toute la
famille. Pour amasser de l'argent nécessaire afin de se rétablir dans son atelier, le
père décide de travailler dur à la compagne.

Texte extrait de « La boite à merveilles » chap IX

Ma mère se réveilla à son tour, prit la table et se dirigea vers sa cuisine. Elle
revint, les mains chargées du plateau et des verres pour le thé. Elle trouva mon
père debout, se préparant déjà pour dormir.

- Tu ne prends pas de thé ? lui demanda ma mère.

- Non, et dorénavant, tu feras attention à ne pas trop gaspiller ton sucre.

- Suis-je une femme qui gaspille?

- Telle n'est pas ma pensée. Je veux simplement te dire qu'à partir de demain, il
nous sera difficile d'avoir du sucre et du thé tous les Jours.

Ma mère devint toute pâle. J'ouvris grands mes yeux pour ne rien perdre de la
scène. Elle posa le plateau, se redressa, regarda mon père bien en face.

- Je pressens un grand malheur, dit-elle d'une voix brisée.

Mon père resta silencieux, les paupières baissées. Brusquement, un claquement


sonore me fit sursauter dans mon lit, me tira un gémissement de douleur. Ma
mère s'était appliqué sur les joues ses deux mains avec la force du désespoir.
Elle s'assit à même le sol, s'acharna sur son visage, se griffa, se tira les cheveux
sans proférer une parole. Mon père se précipita pour lui retenir les mains. Ils
luttèrent un bon moment. Ma mère s'écroula face contre terre.

- 0 femme! Ne crains-tu plus la colère de Dieu? dit doucement mon père. Aie
confiance en sa miséricorde. Dieu ne nous abandonnera pas. Ce qui nous arrive,
arrive tous les jours à des milliers de musulmans. Le croyant est souvent
éprouvé. J'ai perdu dans la cohue des enchères aux haïks tout notre maigre
capital.

J'avais mis l'argent dans un mouchoir. J'ai dû laisser le mouchoir tomber par
terre, croyant le glisser dans ma sacoche.

Ma mère avait relevé la tête. Elle ne disait rien.

Mon père, de sa voix calme, continuait:

- Pourquoi se lamenter? Nous devons louer Dieu en toutes circonstances.

Enfin, ma mère sortit de son silence.

- Qu'allons-nous faire?

- Je vais travailler.

- Combien as-tu perdu?

-Tout mon fonds de roulement. Je n'ai pas même de quoi payer mon ouvrier qui
n'a rien touché cette semaine. Je dois aussi un mois de loyer au propriétaire de
l'atelier. Je pensais régler toutes ces dettes et acheter du coton.

- Les marchands ne pourraient-ils pas te faire crédit? Tu es connu


honorablement.

- Jamais je ne m'abaisserai jusqu'à mendier du coton à l'un de ces voleurs. Je ne


veux pas non plus du misérable salaire d'un ouvrier. Je suis un montagnard et un
paysan. La saison de la moisson commence à peine, on embauche des
moissonneurs. J'irai travailler aux environs de Fès.

-Tu oserais m'abandonner avec un enfant malade ?

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