Pancréatectomies gauches
par laparotomie
A. Sauvanet, S. Dokmak
Résumé : Les pancréatectomies gauches sont, parmi les exérèses pancréatiques, les plus simples et les
mieux tolérées. Leurs principales complications à court et à long termes sont respectivement la fistule pan-
créatique et le diabète. En pratique, il existe plusieurs modalités techniques de pancréatectomie gauche
en fonction de la voie d’abord (laparotomie ou laparoscopie), de l’étendue de l’exérèse pancréatique
(exérèse caudale, corporéocaudale ou isthmo-corporéo-caudale), de la conservation ou non de la rate
(qui peut être conservée avec ou sans les vaisseaux spléniques), et de l’élargissement aux organes de
voisinage. Le choix précis de la technique dépend du diagnostic supposé de la lésion pancréatique (lésion
bénigne ou maligne) et des conditions locales (pancréatite, hypertension portale segmentaire).
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diminution de la survie à distance en cas de pancréatectomie pour • traumatisme pancréatique responsable d’une fracture du canal
cancer [9] . de Wirsung sans pancréatite ni pseudokyste (si opéré tôt après
Toutefois, les avantages de la conservation splénique doivent le traumatisme) ;
être mis en balance avec les inconvénients d’une exérèse incom- • exceptionnellement, pancréatite chronique calcifiante.
plète en cas de tumeur maligne. Cela souligne l’importance
d’une caractérisation précise de la lésion pancréatique avant
l’intervention en utilisant les outils diagnostiques nécessaires [10] Laparotomie ou laparoscopie ?
afin de proposer l’exérèse la plus adaptée et, si une splénectomie
apparaît probable, de proposer les vaccinations (antipneumococ- La laparotomie permet une exérèse dans tous les cas de figure.
cique, antiméningococcique, et anti-Haemophilus) 2 à 3 semaines En cas de lésion bénigne de petite taille chez un sujet mince,
avant l’intervention si celle-ci n’est pas urgente [11] . il peut s’agir d’une courte incision médiane ou transversale
Ainsi, une SPG comportant l’exérèse en bloc du pancréas gauche. En 2020, deux essais randomisés étaient disponibles et
gauche, de la rate et de ses vaisseaux est indiquée pour les avaient montré que l’abord laparoscopique permettait, pour la
tumeurs malignes, surtout si elles sont associées à un risque élevé PG, un moindre traumatisme pariétal (douleur, résultat esthé-
d’extension ganglionnaire et/ou vasculaire, ou pour des lésions tique, risque d’éventration) mais aussi une réduction de la durée
bénignes ou inflammatoires adhérentes aux vaisseaux spléniques d’hospitalisation et de récupération comparativement à un abord
ou situées à proximité du hile de la rate, ou encore associées à une ouvert [4, 19] . En revanche, le taux de fistule pancréatique est
hypertension portale segmentaire. inchangé avec l’abord laparoscopique [4, 19] .
Les indications préférentielles de la SPG sont : La laparoscopie est préférentiellement proposée en cas de lésion
• l’adénocarcinome pancréatique résécable [3, 12, 13] ; dans les bénigne ou à faible potentiel malin, peu volumineuse, sans rema-
cancers corporéocaudaux, la chirurgie n’est indiquée qu’en niements inflammatoires adjacents et sans hypertension portale.
vue d’une exérèse (aucune dérivation n’est habituellement Concernant l’exérèse de l’adénocarcinome, il n’y a pas d’essai ran-
nécessaire). Une laparoscopie en début d’intervention permet domisé disponible comparant la laparoscopie à la voie ouverte.
d’éviter les inconvénients d’une laparotomie aux patients ayant Toutefois, une étude cas-témoins avec appariement par score de
des métastases hépatiques ou péritonéales non visibles en ima- propension a montré que la laparoscopie permettait d’obtenir des
gerie mais peut aussi assurer l’exérèse de la tumeur si sa taille et résultats immédiats et oncologiques équivalents à ceux obtenus
son extension le permettent [12, 13] ; par laparotomie [12] . Les indications de la laparoscopie dans les PG
• les tumeurs endocrines non sécrétantes supérieures à 2 cm et/ou pour cancer doivent être soigneusement pesées. En plus des avan-
associées à des adénopathies métastatiques, ou les tumeurs tages en termes de récupération plus rapide (avec peut-être un
endocrines sécrétantes, quelle que soit leur taille (à l’exception accès plus rapide à la chimiothérapie adjuvante), la laparoscopie
de l’insulinome qui est bénin dans environ 90 % des cas) [14] . La permet une bonne inspection du foie et du péritoine et per-
présence de métastases hépatiques résécables ou non n’est pas met ainsi de limiter le risque de laparotomie non thérapeutique.
une contre-indication formelle à une pancréatectomie ; À l’inverse, la laparoscopie est associée à un risque de conver-
• les cystadénomes mucineux dégénérés, suspects de dégénéres- sion en laparotomie compris entre 3 et 19 % [4, 7, 19, 20] , risque
cence, volumineux ou symptomatiques [5] . qui doit être expliqué au patient, avec comme possibles facteurs
• les tumeurs intracanalaires papillaires et mucineuses du pan- de risque une dénutrition, les cancers classés T3/T4, un indice
créas (TIPMP), également suspectes de dégénérescence ou de masse corporelle (IMC) élevé et la pancréatite chronique [20]
symptomatiques (douleurs répétées ou poussées de pancréa- et, comme conséquence, une augmentation de la morbi-
tite) [5] . mortalité, y compris par rapport aux malades opérés d’emblée par
• rarement, la pancréatite chronique calcifiante lorsqu’elle laparotomie [20] .
est associée à un pseudokyste compliqué (par exemple Enfin, la PG par laparoscopie est parfois techniquement plus
d’hémorragie sans possibilité d’embolisation), ou à une fistule facile qu’une exérèse « conservatrice » (énucléation ou pancréatec-
pancréatique interne (ascite ou pleurésie riche en enzymes pan- tomie médiane ou pancréatectomie caudale) faite par laparotomie
créatiques) non traitable médicalement ou endoscopiquement, ou laparoscopie. En conséquence, l’indication de la voie d’abord
ou en cas de doute sur la coexistence d’un cancer ; laparoscopique ne doit être posée qu’après avoir, dans un premier
• des métastases pancréatiques (par exemple d’un cancer du temps, déterminé précisément le type de résection pancréatique,
rein) ; en fonction de la maladie sous-jacente et du terrain.
• un envahissement de contiguïté par un adénocarcinome gas-
trique ou de l’angle colique gauche ;
• un traumatisme pancréatique responsable d’une fracture du
canal de Wirsung et associé à des lésions de pancréatite ou à
Splénopancréatectomie gauche
un pseudokyste. par laparotomie
Une PG préservant la rate avec ou sans les vaisseaux spléniques
est indiquée pour des tumeurs bénignes ou à potentiel malin Installation
très faible, ou plus rarement dans des affections traumatiques ou
inflammatoires [15, 16] . Pour les lésions bénignes, la PG doit être Le malade est installé en décubitus dorsal. Chez un obèse ayant
envisagée en l’absence de possibilité de chirurgie « conservatrice » un abdomen « profond » (augmentation du diamètre antéro-
(énucléation pour les tumeurs situées à distance du canal pancréa- postérieur), un billot placé dans le sens horizontal au niveau
tique principal, pancréatectomie médiane pour les lésions de siège de l’hypocondre gauche peut améliorer l’exposition en faisant
médiopancréatique) qui permet une meilleure préservation de la « remonter » le bloc splénopancréatique. Le bras gauche est ins-
fonction pancréatique, en particulier en réduisant le risque de dia- tallé en abduction sur un appui-bras, permettant ainsi de dégager
bète de novo [17] . Anatomiquement, la conservation de la rate avec complètement l’accès à l’hypocondre gauche. Le bras droit est ins-
ou sans ses vaisseaux peut se révéler difficile si la queue du pan- tallé le long du corps, sauf en cas d’intervention potentiellement
créas se prolonge loin dans le hile de la rate, ce qui peut être décelé hémorragique pour laquelle le bras droit est en croix, accessible à
sur l’imagerie préopératoire. l’anesthésiste. L’opérateur est à la droite du malade et l’assistant
Les indications préférentielles de la PG sont [8, 16–18] : en face (Fig. 1).
• tumeurs kystiques non suspectes (cystadénome mucineux Si l’intervention doit débuter par une laparoscopie exploratrice
< 4 cm et exempt de bourgeon endokystique, cystadénome à la recherche de métastases hépatiques ou péritonéales, il n’est
séreux symptomatique) ; pas nécessaire de modifier l’installation en vue de la laparoscopie.
• tumeurs endocrines non sécrétantes inférieures à 2 cm ;
• insulinomes non énucléables ; Incision
• TIPMP sans signe de dégénérescence ;
• tumeurs solides et pseudopapillaires car il s’agit de tumeurs peu Une incision sous-costale gauche réalisée deux à trois travers
infiltrantes et peu lymphophiles ; de doigts sous le rebord costal, élargie si besoin à droite, donne
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Figure 3. Exérèse de la droite vers la gauche : la mobilisation du bord Figure 4. Exérèse de la droite vers la gauche : section de l’isthme en
inférieur de l’isthme dégage la face antérieure de l’axe mésentéricoporte ; protégeant l’axe mésentéricoporte.
la mobilisation du bord supérieur de l’isthme permet de repérer la face
antérieure de la veine porte et les origines des artères hépatique et splé-
nique. ment la face antérieure du confluent splénomésaraïque, ou une
approche « centripète » (de la gauche vers la droite).
Section de l’isthme. Deux fils tracteurs sertis sont placés au
splénorénales – qui sont déperfusées du fait de la ligature arté- bord inférieur de l’isthme, si possible sur l’arcade artérielle pour en
rielle – avant la mobilisation complète de la pièce opératoire ; réaliser l’hémostase préventive et améliorer l’exposition en écar-
• sur le plan carcinologique, elle est plus logique en isolant la tant les deux tranches (Fig. 4). L’hémostase de la tranche gauche
tumeur avant sa mobilisation. et sa traction peuvent également être assurées par la mise en place
Cette technique, applicable dans la totalité des indications de d’un clamp vasculaire chargeant la jonction isthme-corps.
SPG, semble plus particulièrement utile en cas : Cette section est faite progressivement du bas vers le haut, au
• de volumineuse tumeur hypervasculaire (endocrine par bistouri froid ou aux ciseaux, au bistouri électrique, au Dissectron®
exemple) ; ou à la pince harmonique, sinon « en un coup » après application
• d’hypertension portale segmentaire et/ou de thrombus dans la d’une pince agrafeuse automatique type TA® ou type GIA® .
veine splénique ; Une section aux instruments froids suivie d’une suture
• d’adhérences marquées ou d’envahissement d’organes de voi- manuelle de la tranche et une section après agrafage mécanique
sinage à traiter par exérèse monobloc. sont globalement associées à un risque identique de fistule pan-
Toutefois, elle nécessite de trouver facilement le plan de dis- créatique postopératoire [23] .
section entre l’isthme et l’axe veineux mésentéricoporte et peut Il est souhaitable de « protéger » l’axe veineux par un instru-
donc se révéler difficile s’il existe des adhérences marquées entre ment mousse de type ciseaux de Mayo ou pince de Kelly (Fig. 4).
l’isthme et cet axe veineux, par exemple en cas de pancréatite Une section « en un coup » permet d’avoir d’emblée une bonne
chronique compliquée ou d’antécédent de pancréatite aiguë. exposition pour assurer l’hémostase des tranches. Une section
manuelle progressive avec un instrument froid permet de faire
Technique l’hémostase au fur et à mesure (à points séparés de fil monobrin
Après avoir réalisé le décollement coloépiploïque, l’estomac est 4/0 ou 5/0), de repérer le canal pancréatique principal en vue de
récliné vers le haut à l’aide des valves autostatiques. Le temps sa ligature élective (cf. infra), et est indispensable dans les exérèses
suivant consiste à prendre le contact avec l’axe veineux mésen- pour adénocarcinome canalaire ou TIPMP pour faciliter l’examen
téricoporte. La VMS est abordée au bord inférieur de l’isthme. histologique extemporané de la tranche de section. Un autre avan-
À ce niveau, il est souvent nécessaire de lier une veine pan- tage de la section précoce de l’isthme est de permettre de disposer
créatique inférieure s’abouchant au bord gauche de la VMS et précocement de l’analyse de la tranche pancréatique s’il existe un
une artère tendue entre la face antérieure de l’artère mésentérique doute sur la latéralisation de la lésion à droite ou à gauche. Par
supérieure (AMS) et la jonction isthme-corps (artère pancréatique exemple, en cas de TIPMP limitée à la partie centrale du pancréas
inférieure). Il est en revanche inutile de disséquer le bord droit en imagerie, une PG peut être convertie en duodénopancréatec-
de la VMS, cette dissection risquant de blesser le tronc veineux tomie céphalique (DPC) élargie à une partie du corps du pancréas,
gastrocolique ou ses afférences. On se porte ensuite au bord supé- si la tranche isthmique est envahie.
rieur de l’isthme pour le libérer du bord inférieur de la faux de Ligature-section des vaisseaux spléniques. La section de
l’artère hépatique commune (la dissection circonférentielle de l’isthme permet de faciliter le curage à l’origine de l’artère hépa-
cette artère n’est pas indispensable, sauf en cas de curage gan- tique et du TC et surtout l’identification de l’origine des artères
glionnaire extensif. Cette artère peut rarement être absente en cas hépatique et splénique, limitant ainsi le risque de plaie acciden-
d’artère hépatique-foie total naissant de l’AMS) : cette manœuvre telle ou de confusion entre ces deux vaisseaux (Fig. 5). Pendant
permet de dégager le bord gauche et la face antérieure du tronc ce temps, il faut également repérer le pédicule gastrique gauche,
porte, et de réaliser l’exérèse des ganglions hépatiques communs notamment la veine dont la préservation est souvent difficile
en cas de SPG pour cancer [22] . en cas d’inflammation marquée ou lorsqu’elle s’abouche dans la
En cas de pancréatectomie pour tumeur, l’isthme ainsi mobilisé veine splénique. Toutefois, la ligature de la veine gastrique gauche
est séparé progressivement et complètement de la face antérieure est, en règle générale, dénuée de conséquences.
de l’axe mésentéricoporte puis chargé par un lacs (Fig. 3). En cas La ligature de l’artère splénique se fait théoriquement avant
de pancréatite chronique, des phénomènes inflammatoires mar- celle de la veine pour diminuer l’hémorragie et éviter le risque
qués peuvent faire renoncer au tour complet de l’isthme en raison de congestion splénique en cas de ligature veineuse première.
du risque de plaie veineuse, et doivent faire alors préférer une Toutefois, il arrive que l’origine de l’artère soit en arrière de
approche « centrifuge » (qui a la préférence des auteurs) avec une la terminaison de la veine et il est alors parfois préférable de
section progressive de l’isthme permettant d’aborder progressive- couper la veine en premier puis, assez rapidement, de profiter
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A B
Figure 7. Exérèse de la droite vers la gauche : coupes tomodensitométriques passant par la surrénale gauche (A) et par l’origine des artères mésenté-
rique supérieure et rénale gauche (B). 1. Plan de dissection en cas de splénopancréatectomie gauche pour tumeur bénigne ; 2. plan de dissection en cas
d’adénocarcinome ou de tumeur endocrine avec adénopathies métastatiques. Ce plan de dissection peut également inclure la glande surrénale.
et sectionnant la partie terminale de la veine mésentérique pas influer de façon nette sur le taux de fistule pancréatique post-
inférieure, et en refoulant vers le bas l’angle duodénojéjunal opératoire [27] . Il paraît cependant important de choisir des agrafes
recouvert du mésocôlon transverse. En arrière du pancréas, il de hauteur adaptée à l’épaisseur de la tranche pancréatique et
peut exister, à l’état normal, des petites veines dont l’hémostase de serrer progressivement l’agrafeuse pour éviter de fracturer le
est facilement obtenue par des clips, ligature ou coagulation. parenchyme pancréatique sur la ligne d’agrafes.
En cas d’hypertension portale segmentaire, ces veines peuvent Concernant les sutures manuelles, certains travaux rétrospectifs
être dilatées car empruntées par des dérivations splénorénales ont suggéré que la ligature élective du canal de Wirsung permettait
et doivent parfois être ligaturées. La mobilisation de la pièce de diminuer le risque de fistule pancréatique postopératoire [28, 29] .
opératoire est poursuivie jusqu’au bord externe du rein gauche Cette ligature élective se fait idéalement par un point en U ne trau-
et la partie basse de la coupole diaphragmatique. En arrière de matisant pas la paroi canalaire (Fig. 8A), sinon des points séparés
la rate apparaît la ligne de réflexion du péritoine postérieur qui ou un court surjet de fil monobrin 5/0 ou 6/0 à résorption lente.
est sectionnée du bas vers le haut, en repérant le diaphragme La fermeture de la tranche, quelle qu’en soit la technique, semble
pour éviter de l’ouvrir. Au contact du diaphragme, il peut être également efficace [30] et l’habitude des auteurs est de la suturer
plus facile de sectionner le péritoine en passant par en avant par des points séparés inversants de fil monobrin 4/0 ou 5/0, résor-
et au-dessus du pôle supérieur de la rate. Le spécimen est alors bables ou non, en veillant à ne pas piquer le canal pancréatique
retiré ; principal, qui est souvent près de la capsule pancréatique posté-
• un plan « profond », passant en arrière du fascia prérénal rieure (Fig. 8B). La section de la tranche pancréatique en « gueule
gauche. Cette technique peut être utilisée de principe afin de requin » permet de faciliter la fermeture de la tranche mais son
d’augmenter la marge de résection postérieure, ou de nécessité, influence sur le risque de fistule n’est pas connue. En pratique,
les tumeurs dépassant la capsule pancréatique et envahissant en le risque de fistule pancréatique cliniquement significative après
arrière le fascia prérénal, voire la graisse prérénale (Fig. 7). Cette PG par laparotomie est chiffré, selon les études et la définition
variante, décrite par Strasberg sous le terme radical antegrade utilisée, entre 11 et 38 % [3–5, 7, 8, 12, 19, 28, 30, 31] .
pancreaticosplenectomy (RAMPS) [24] , nécessite une dissection Le risque de fistule pancréatique postopératoire peut être dimi-
précise au contact de la surrénale gauche et des vaisseaux du nué par :
rein gauche, identifiant d’éventuelles variations anatomiques • l’administration d’hydrocortisone 100 mg × 3/j pendant
(artères polaires accessoires naissant de l’aorte) et assurant une 48 heures [32] ;
hémostase et une lymphostase précises puisque la terminaison • la mise en place du ligament rond pédiculisé à partir de la scis-
des lymphatiques mésentériques et la naissance du canal tho- sure ombilicale au contact de la suture pancréatique [33] ;
racique sont proches. En avant du hile du rein, il faut prendre • la mise en place d’un renfort prothétique d’acide polyglycolique
contact avec la capsule rénale antérieure et la suivre vers la autour de la suture [34] ;
gauche jusqu’au bord externe du rein gauche. À ce niveau, il • la mise en place d’un patch de collagène en complément d’une
faut inciser le fascia prérénal et le péritoine pariétal en arrière suture manuelle [35] .
du bord postérieur de la rate, en veillant à ne pas blesser le En revanche, ni les patchs de collagène indépendamment de la
diaphragme attiré par la traction sur le spécimen. technique de suture [31, 35] ni la réalisation d’une anastomose entre
Hémostase. Elle est vérifiée et complétée, par exemple à la la tranche pancréatique et le tube digestif [36] , ni l’octréotide [37] ne
pince bipolaire, en particulier au niveau de la ligne de section semblent efficaces. Le pasiréotide, autre analogue de la somatosta-
péritonéale, sur le fascia prérénal et la loge surrénale, et sur la tine, est efficace en réduisant le risque de fistule pancréatique après
grande courbure gastrique pour diminuer le risque d’hémorragie PG, mais n’est pas disponible en France dans cette indication [38] .
postopératoire et de collection sous-phrénique.
Drainage
Traitement de la tranche pancréatique Classiquement, la plupart des auteurs laissent en place un drai-
Une section aux instruments froids suivie d’une suture nage de la tranche pancréatique par un drain souple, aspiratif ou
manuelle de la tranche et une section après agrafage mécanique non ou une lame multitubulée. Ce drainage est positionné en
sont globalement associées à un risque équivalent de fistule pan- regard de la tranche et extériorisé à gauche ou même à droite, en
créatique postopératoire [23] . empruntant le trajet le plus court et le plus direct (Fig. 9). Cette
Concernant les sutures mécaniques, les essais randomisés com- précaution permet, en cas de fistule pancréatique « tardive », se
parant les agrafages renforcés aux agrafages simples ont des traduisant par une collection au contact de la tranche de section,
résultats contradictoires [25, 26] . La hauteur des agrafes ne semble de tenter de la drainer en reperméabilisant le trajet du drain si ce
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Figure 10. Exérèse de la gauche vers la droite : résection centripète permettant de faire varier le niveau de section sur le parenchyme pancréatique.
A. Mobilisation jusqu’en arrière de l’isthme, dont la section termine l’exérèse.
B. En cas d’inflammation importante, mobilisation jusqu’en arrière de la jonction corps-isthme, sans exposer l’axe mésentéricoporte ; l’artère doit être
identifiée et ligaturée avant la section pancréatique qui est faite à gauche de l’isthme, éventuellement en masse avec la veine splénique.
Après splénectomie, il apparaît, généralement en quelques en arrière de la jonction isthme-corps. Cette section améliore la
jours, une hyperplaquettose, voire une thrombocytémie, qui aug- mobilisation du spécimen et l’exposition sur la terminaison de la
mente le risque de complications thromboemboliques (phlébite, veine splénique et le confluent splénomésaraïque. Le contrôle de
embolie pulmonaire, thrombose splénique ou portale). La préven- la veine splénique à sa terminaison est fait ensuite, après ligature-
tion de ces complications repose sur l’injection quotidienne d’une section des artères pancréatiques dorsale et inférieure, à la face
héparine de bas poids moléculaire relayée par la prise d’aspirine postérieure de l’isthme (Fig. 10A). La résection est terminée par la
en cas de thrombocytémie. Il faut éviter le clopidogrel tant qu’un section de l’isthme. Le traitement de la tranche et le drainage sont
recours à un geste invasif reste possible. Le taux de plaquettes se sans particularité.
normalise habituellement en 1 à 2 mois. En cas d’adhérences très intenses entre le pancréas et les vais-
Un épanchement pleural gauche est fréquent et doit être recher- seaux, on peut utiliser les artifices techniques suivants :
ché, en cas de dyspnée postopératoire, par une radiographie ou • mettre sur lacs le corps du pancréas avec les vaisseaux splé-
une scanographie thoracique. niques, ce qui permet, si une hémorragie survient à gauche de
la zone mise sur lacs, d’en limiter l’importance en « clampant »
les vaisseaux par serrage ou forte traction sur le lacs ;
Résection de gauche vers la droite • après ligature-section de l’artère à son origine, agrafer et section-
(ou « centripète ») ner en masse la jonction isthme-corps et la veine splénique, cela
Principes afin d’éviter une plaie veineuse en disséquant circonférentiel-
L’exérèse de la gauche vers la droite consiste à mobiliser la pièce lement la terminaison de la veine splénique (Fig. 10B).
avant de l’isoler sur le plan vasculaire, et à sectionner le pancréas
en dernier. Les avantages de cette technique sont les suivants :
• elle permet de rapprocher le niveau de section parenchymateux Pancréatectomie gauche
de la masse tumorale si celle-ci est bénigne et si l’on souhaite
limiter l’étendue de l’exérèse pour limiter le risque de diabète à avec conservation de la rate
distance (cf. infra) ; par laparotomie
• les vaisseaux spléniques peuvent être plus faciles à identifier et à
contrôler (artère splénique près de sa terminaison et veine splé- Principes et indications
nique près de son origine, en particulier en cas de pancréatite
chronique). La conservation splénique repose sur la conservation des
Comme pour la résection centrifuge, l’intervention commence vaisseaux spléniques (artère et veine séparées du pancréas cor-
par l’exploration et le décollement coloépiploïque. Le temps poréocaudal) [16] ou la préservation d’un réseau de suppléance
suivant consiste à ligaturer et à sectionner le ligament gastros- constitué du pédicule gastroépiploïque droit, de l’arcade de la
plénique contenant les vaisseaux gastroépiploïques gauches et les grande courbure, du pédicule gastroépiploïque gauche et des
vaisseaux courts gastrospléniques, ce qui ne dévascularise que très branches de division des vaisseaux spléniques dans le hile de la
partiellement la pièce (cf. supra). On réalise ensuite, de dehors rate [15] . En effet, en cas de résection des vaisseaux spléniques,
en dedans, la libération des attaches postérieures de la rate (à la les vaisseaux gastroépiploïques et les vaisseaux gastrospléniques
coupole diaphragmatique et à la loge rénale gauche) puis le décol- peuvent assurer une circulation de suppléance efficace dans plus
lement du bloc splénopancréatique jusqu’à la ligne médiane. Lors de 90 % des cas [8, 15] . La conservation des vaisseaux spléniques
de ce temps, une hémorragie significative est possible en cas de peut être impossible en cas d’inflammation même modérée (par
décapsulation splénique ou d’hypertension portale segmentaire. exemple, tumeur bénigne révélée par une pancréatite aiguë),
Dans ce cas, il faut, à gauche de la ligne médiane, localiser l’artère d’effet de masse s’exerçant sur les vaisseaux (en particulier sur
splénique pour la disséquer, la contrôler et la clamper (toujours la veine), ou de problème technique (hémorragie, suture d’une
en appréciant le pouls dans l’artère hépatique) puis la sectionner collatérale aboutissant à une sténose) lors d’une tentative de
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Splénopancréatectomie gauche
élargie
Curage extensif et élargissement aux organes
de voisinage
Dans l’adénocarcinome pancréatique, il n’est pas démontré que
l’extension du curage ganglionnaire permet d’améliorer le pro-
nostic à distance [13, 47] . Un prélèvement (picking) de quelques
ganglions inter-aortico-caves ou latéroaortiques (station 16) est
utile car, en cas de métastases à niveau, le pronostic après résection
est celui d’une maladie métastatique [13] .
En cas de tumeur neuroendocrine, une extension du curage à
des adénopathies métastatiques latéroaortiques ou du pédicule Figure 14. Pancréatectomie gauche étendue à la jonction isthme-tête.
rénal peut être justifiée, en y associant une lymphostase minu- Au bord supérieur de l’isthme, l’artère pancréaticoduodénale antérosu-
tieuse. périeure, née de l’artère gastroduodénale a été liée et sectionnée à son
Un élargissement aux organes de voisinage peut être jus- origine. Au bord inférieur, l’artère gastroépiploïque droite est liée à son
tifié pour obtenir une exérèse R0 dans les adénocarcinomes origine. À la partie haute de la tranche, il faut repérer et préserver la voie
(si possible après un traitement d’induction préalable par chi- biliaire principale. À sa partie basse, il faut éviter de déconnecter le canal
miothérapie avec ou sans radiochimiothérapie), ou dans les du crochet du canal pancréatique principal.
tumeurs neuroendocrines. Cet élargissement est indiqué pour
les tumeurs dépassant la capsule pancréatique et envahissant en
avant l’estomac, en arrière la surrénale, le fascia prérénal, la graisse tion, en avant du hile du rein, de ne pas interrompre les branches
prérénale, voire le rein gauche et, en bas, le mésocôlon, le côlon de division de l’artère rénale, puis en suivant de dedans en dehors
et l’angle duodénojéjunal. Les indications doivent être sélection- la capsule rénale).
nées en raison de l’augmentation de la morbi-mortalité induite En cas d’adhérences à la capsule rénale, il faut choisir entre la
par l’élargissement [3] . Les premiers temps sont identiques à ceux poursuite de la dissection dans le plan sous-capsulaire (la dissec-
d’une SPG « centrifuge » (cf. supra). tion pouvant être faite de façon digitale avec une hémostase par
Pour les tumeurs à extension gastrique, l’exérèse gastrique est coagulation ou ligature appuyée), ou une résection partielle mais
plus souvent une gastrectomie longitudinale (gardant l’estomac superficielle du parenchyme (avec alors une hémostase rénale sou-
vascularisé par la petite courbure) ou une gastrectomie atypique vent plus difficile) et au maximum une néphrectomie totale.
(enlevant une pastille de paroi postérieure qu’une gastrectomie En cas d’envahissement du mésocôlon transverse gauche, la
distale et a fortiori totale. libération de celui-ci est faite après décollement du fascia de Toldt
Pour une gastrectomie longitudinale, plutôt que de sectionner gauche. La zone d’extension au mésocôlon est réséquée en mono-
le ligament gastrosplénique (habituellement tumoral dans ce cas), bloc en veillant à préserver si possible le pédicule colique supérieur
le grand épiploon est sectionné du bas vers le haut et l’arcade gauche et l’arcade bordante pour ne pas compromettre la vascu-
vasculaire de la grande courbure est interrompue. L’estomac est larisation colique.
sectionné de bas en haut, si possible à l’agrafeuse automatique Si le côlon lui-même est envahi ou si une zone d’ischémie appa-
(de type GIA® ) en ménageant une marge de 2 ou 3 cm avec la raît, une colectomie segmentaire est nécessaire. Afin de limiter
tumeur. La section verticale de l’estomac, en direction de la grosse le risque de fistule anastomotique colique, le rétablissement de
tubérosité, est facilitée par la mobilisation préalable de celle-ci par la continuité peut être protégé (par une iléostomie de décharge,
section du ligament phrénogastrique. L’agrafage est renforcé par exposant à une déshydratation gênant un éventuel traitement
un surjet également hémostatique. Le reste de l’exérèse est iden- adjuvant) ou différé (après extériorisation en « canon de fusil »
tique à celle d’une SPG « centrifuge » classique. Il est souhaitable des deux extrémités coliques).
d’interposer le grand épiploon entre la tranche pancréatique et Enfin, une extension à l’angle duodénojéjunal est traitée, après
la suture gastrique, et de laisser deux drainages aspiratifs séparés mobilisation du troisième duodénum et de la première anse, par
(tranche pancréatique et hypocondre gauche). résection cunéiforme fermée transversalement ou, plus rarement,
Pour les tumeurs à extension postérieure, une fois l’isthme et les par résection segmentaire, fermeture du troisième duodénum par
vaisseaux sectionnés, la dissection est menée dans un plan vertical agrafage, et anastomose de la première anse jéjunale sur le bord
le long du bord gauche de l’AMS et du TC jusqu’à identifier le externe du deuxième duodénum au travers du mésocôlon trans-
pilier du diaphragme, le bord gauche de l’aorte et la veine rénale verse droit.
gauche. Pour continuer la dissection vers l’arrière, il faut alors
utiliser la technique décrite par Mitchem et al. [24] en ligaturant
et en sectionnant l’artère et la veine surrénaliennes (capsulaires) Splénopancréatectomie gauche
moyennes et, si nécessaire, en mettant les vaisseaux rénaux sur avec résection veineuse
lacs.
La présence ou non d’artères rénales gauches polaires acces- Elle s’adresse à des tumeurs corporéales ou isthmocorpo-
soires doit avoir été vérifiée sur la TDM. Ensuite et selon le réales étendues en arrière à la confluence splénomésentérique.
degré d’envahissement du plan rétropancréatique, la dissection Idéalement, cet envahissement doit avoir été diagnostiqué par
est poussée au bord gauche de l’aorte pour inclure ou non les l’imagerie et l’intervention faite après un traitement d’induction
ganglions latéroaortiques (en soignant la lymphostase par clips afin d’augmenter la probabilité d’obtenir une résection R0 [48] .
ou ligatures), la surrénale gauche (dont l’exérèse nécessite la Techniquement, la difficulté est d’obtenir une résection R0 mono-
ligature-section de la veine capsulaire moyenne au bord supérieur bloc et une bonne perméabilité de l’axe veineux à court et, si
de la veine rénale) (Fig. 7), la graisse prérénale (en faisant atten- possible, à long terme.
A B
La dévascularisation et la mobilisation du spécimen sont obte- de sténose, il est préférable de présenter le patch étalé sur
nues par successivement : une compresse humide par des points cardinaux, d’effectuer
• le décollement du mésogastre postérieur, en partant du bord d’abord la suture longitudinale du bord latéral le plus profond
inférieur de la zone tumorale et du pancréas adjacent (en ména- par surjet de monobrin 6/0, puis de suturer les deux angles
geant une marge sur le péritoine et la graisse péripancréatique) supérieur et inférieur à points séparés, puis après une éven-
et en remontant jusqu’en arrière du bord supérieur du pancréas tuelle recoupe d’un excès de patch, de suturer par surjet le bord
et de l’artère splénique ; latéral le plus superficiel. La purge, l’héparinisation locale et le
• l’exposition à son contact de la face antérieure de l’AMS en liant déclampage sont sans particularité ;
l’artère pancréatique inférieure ; • soit à un greffon interposé (veine rénale gauche, prélevée entre
• la mobilisation complète de la faux de l’artère hépatique, gui- deux agrafages type TA® vasculaire entre le bord gauche de la
dant vers l’origine de l’artère splénique, liée et sectionnée à son veine cave inférieure et la veine capsulaire moyenne gauche,
origine. Lors de ce temps, la section de la veine gastrique gauche qui peut être interrompue pour gagner un peu de longueur
est, en règle générale, nécessaire ; sur le greffon) [49] (Fig. 15B). Il faut éviter toute rotation axiale
• la dissection circonférentielle de la veine mésentérique supé- en encrant au crayon dermographique avant clampage la face
rieure et de la veine porte respectivement au bord inférieur et antérieure des extrémités veineuses mais aussi du greffon. Les
au bord supérieur de l’isthme, mais aussi la dissection du bord anastomoses sont faites en commençant par la veine mésen-
droit et de la face postérieure de l’axe veineux. Au cours de ce térique supérieure qui a la paroi la plus fragile, par surjet
dernier temps, il faut éviter de blesser les collatérales pancréati- postérieur (serré lâchement avec un growth factor pour évi-
coduodénales, sectionner celles gênant la mobilisation de l’axe ter tout risque de sténose) et points séparés antérieurs de
veineux (en arrière) et respecter celles assurant le drainage du monobrin 6/0. L’anastomose est testée par déclampage puis la
bloc duodénopancréatique, en particulier les veines pancréa- veine mésentérique supérieure est héparinée puis reclampée en
ticoduodénales postéro-inférieure (qui rejoint habituellement amont. L’anastomose entre le greffon et la veine porte est faite
la première veine jéjunale), et postérosupérieure (proche de ensuite selon la même technique et déclampée après purge et
l’entrée de la voie biliaire principale dans le pancréas) ; héparinisation. Il faut une bonne expérience des résections vas-
• la ligature-section des vaisseaux de l’épiploon gastrosplénique, culaires pour limiter la durée totale du clampage à moins de
sauf si l’on a choisi de garder la rate selon la technique de War- 40 minutes.
shaw [15] , ce qui paraît possible si le cancer est purement central • Dans les deux cas, il faut vérifier par échodoppler la bonne
et à distance du hile de la rate, et si le pancréas caudal est atro- perméabilité du montage, sans accélération du flux et sans
phique, ce qui facilite l’exposition des vaisseaux du hile de la thrombus flottant. Une fois la tranche pancréatique suturée, il
rate ; faut essayer de l’isoler en suturant sur elle le ligament rond (cf.
• la section du parenchyme pancréatique à droite de la jonction supra). Les moignons de l’artère splénique et l’AMS sont égale-
isthme-tête, éventuellement après mobilisation vers la droite ment recouverts par un lambeau épiploïque. On met enfin en
de l’artère gastroduodénale et de sa branche pancréaticoduodé- place un drain aspiratif souple dans la région cœliaque.
nale antérosupérieure (cf. supra). Si la tranche est tumorale, il
faut alors envisager une conversion en duodénopancréatecto-
mie totale. Splénopancréatectomie gauche
À la différence de la DPC au cours de laquelle toutes les collaté- avec résection artérielle
rales veineuses sont liées et la mobilisation du mésentère associée à
l’abaissement transitoire du foie permettent facilement une résec- Elle s’adresse à des tumeurs corporéales ou isthmocorporéales
tion par anastomose directe, la nécessité de conserver au moins étendues au TC et à ses trois branches. Cette exérèse (interven-
une veine pancréaticoduodénale gêne la mobilisation d’une, voire tion d’Appleby modifiée) s’adresse à d’exceptionnelles tumeurs
des deux extrémités veineuses et donc toute résection par anasto- endocrines ou à des adénocarcinomes pancréatiques localement
mose directe. Il faut donc recourir : évolués mais ayant répondu à un traitement d’induction par
• soit, si une résection latérale en zone saine est possible, à un chimiothérapie±,radiochimiothérapie qui est recommandé [48] . Le
patch veineux (veine rénale gauche, veine saphène interne, but de l’intervention est d’obtenir une exérèse R0. Il faut donc
veine mésentérique inférieure) ou péritonéal (péritoine parié- que la tumeur respecte l’artère gastroduodénale (qui assure, avec
tal, ligament falciforme) (Fig. 15A) [48] . Ce dernier est facilement les arcades duodénopancréatiques circulant également à contre-
disponible, y compris si un clampage veineux est déjà effec- courant, la perfusion artérielle hépatique et gastrique), la jonction
tif, et son prélèvement doit être large. Pour limiter le risque isthme-tête et l’AMS en arrière [50] (Fig. 16).
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sur mars 19, 2023. Pour un usage personnel seulement. Aucune autre utilisation n´est autorisée. Copyright ©2023. Elsevier Inc. Tous droits réservés.
Pancréatectomies gauches par laparotomie 40-880-D
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5
• la résection associée du confluent veineux splénomésentérique [5] Vanbrugghe C, Ronot M, Cauchy F, Hobeika C, Dokmak S, Aussilhou
(cf. supra) ; B, et al. Visceral obesity and open passive drainage increase the risk of
• la conservation du TC et de l’artère gastrique gauche, décrite pancreatic fistula following distal pancreatectomy. J Gastrointest Surg
dans les rares cas où l’extension artérielle est limitée à la bifur- 2019;23:1414–24.
cation des artères hépatiques et spléniques, qui est souvent à [6] Buzelé R, Barbier L, Sauvanet A, Fantin B. Medical complications fol-
1 ou 2 cm en aval de la naissance de l’artère gastrique gauche. lowing splenectomy. J Visc Surg 2016;153:277–86.
[7] Ecker BL, McMillan MT, Allegrini V, Bassi C, Beane JD, Beckman
La conservation de cette dernière supprime le risque d’ischémie
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gastrique et le recours à une embolisation préopératoire [51] . tula after distal pancreatectomy. Analysis of 2026 resections. Ann Surg
En postopératoire, il est prudent de laisser la sonde nasogas- 2019;269:143–9.
trique 3-4 jours et surtout d’éviter toute distension gastrique [8] Carrère N, Abid S, Julio CH, Bloom E, Pradère B. Spleen-preserving
pouvant compromettre la vascularisation pariétale. La fistule pan- distal pancreatectomy with excision of splenic artery and vein: a
créatique est fréquente et doit être bien drainée pour éviter toute case-matched comparison with conventional distal pancreatectomy with
collection au contact des vaisseaux qui ont été largement exposés. splenectomy. World J Surg 2007;31:375–82.
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• Les PG par laparotomie peuvent être faites avec ou cination-info-service.fr/Recommandations-vaccinales-specifiques/
Patient-immunodeprime/Patient-asplenique-ou-hyposplenique.
sans splénectomie, et selon une dissection qui peut être
[12] van Hilst J, de Rooij T, Klompmaker S, Rawashdeh M, Aleotti F, Al-
« centrifuge » ou « centripète ». La technique est choi- Sarireh B, et al. Minimally invasive versus open distal pancreatectomy for
sie en fonction du diagnostic présumé (cancer, tumeur ductal adenocarcinoma (DIPLOMA): a Pan-European propensity score
bénigne, lésion inflammatoire), du siège de la lésion (corps matched study. Ann Surg 2019;269:10–7.
ou queue) et des conditions locales (inflammation, hyper- [13] Shimada K, Sakamoto Y, Sano T, Kosuge T. Prognostic factors after distal
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• En cas de tumeur présumée bénigne, il faut essayer de [14] Sahara K, Tsilimigras DI, Moro A, Mehta R, Dillhoff M, Heidsma CM,
conserver la rate (avec ou sans ses vaisseaux). et al. Long-term outcomes after spleen-preserving distal pancreatectomy
• Un abord « centrifuge », avec section isthmique pre- for pancreatic neuroendocrine tumors: results from the US Neuroendo-
mière, est souvent possible et constitue le premier temps crine Study Group. Neuroendocrinology 2021;111:129–38.
de la PG avec préservation splénique (avec ou sans résec- [15] Ferrone CR, Konstantinidis IT, Sahani DV, Wargo JA, Fernandez-del
Castillo C, Warshaw AL. Twenty-three years of the Warshaw opera-
tion des vaisseaux). tion for distal pancreatectomy with preservation of the spleen. Ann Surg
• Le risque spécifique de la PG avec conservation splé- 2011;253:1136–9.
nique et résection des vaisseaux spléniques (intervention [16] Kimura W, Yano M, Sugawara S, Okazaki S, Sato T, Moriya T, et al.
de Warshaw) est la dévascularisation splénique, qui Spleen-preserving distal pancreatectomy with conservation of the splenic
conduit à une splénectomie secondaire dans moins de 5 % artery and vein: techniques and its significance. J Hepatobiliary Pancreat
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des cas. [17] Falconi M, Mantovani W, Crippa S, Mascetta G, Salvia R, Pederzoli P.
• Une PG avec résection du TC est possible chez des Pancreatic insufficiency after different resections for benign tumours. Br
malades sélectionnés, après un traitement d’induction J Surg 2008;95:85–91.
(chimiothérapie ± radiochimiothérapie) et embolisation [18] Louis D, Alassiri A, Kirzin S, Blaye-Felice S, Chalret du Rieu M, Julio
radiologique des trois branches du TC. CH, et al. Gastric bleeding risk following spleen preserving distal pan-
• La principale complication immédiate de la PG est la fis- createctomy with excision of the splenic vessels: a long-term follow-up.
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Toute référence à cet article doit porter la mention : Sauvanet A, Dokmak S. Pancréatectomies gauches par laparotomie. EMC - Techniques chirurgicales -
Appareil digestif 2023;40(1):1-15 [Article 40-880-D].