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Au début des années 2010, une municipalité de la région de Londres souligne que le

nettoyage des chewing-gums lui coûte 100 000 livres supplémentaires par an. Ce coût social
supplémentaire est la conséquence d’une externalité négative. Une externalité est définie par les
conséquences des actions d’un agent économique sur le bien-être des autres agents, qui ne donne
pas lieu à une compensation monétaire. Depuis quelques années maintenant, les problèmes
environnementaux inquiètent de plus en plus les Etats, qui commencent à prendre des mesures pour
ainsi ralentir la transition énergétique et environnementale : les législations s’installent alors autour
des externalités par le biais des pouvoirs publiques pour trouver des solutions pour réduire les
externalités négatives en encourageant les externalités positives. Les pouvoirs publics sont des
acteurs étatiques qui œuvrent au bon fonctionnement d’une nation, ici ils exercent un pouvoir sur les
politiques du marché et qui régulent l’économie. Le premier document « La dégradation
environnementale » est un extrait du livre de Philippe Bontems et Gilles Rotillon intitulé « L’économie
de l’environnement » paru en 2013 et publié par la maison d’édition La Découverte. Le texte aborde
la question de la dégradation environnementale dû à la surexploitation des ressources naturelles
épuisables par les pays industrialisés. Le deuxième document est un graphique circulaire de Fraisse
d’Olimpio, paru dans le manuel numérique de SES des éditions Berlin éducation en 2020. Le
graphique représente les dépenses du programme d’investissements d’avenir (PIA) consacrées à la
transition énergétique et environnementale en 2017.
Comment les externalités poussent les états à adopter des politiques d’avantages
interventionnistes au niveau économique ?
Nous aborderons d’abord les conséquences des externalités négatives et positives puis nous
étudierons les solutions que les pouvoirs publics peuvent mettre en place pour réduire les
externalités négatives en encourageant les externalités positives.

On distingue les externalités positives des externalités négatives : une externalité positive
d’un agent économique entraine une amélioration du bien-être des autres agents, à l’inverse les
conséquences d’une externalité négative entrainent des effets indésirables et sont néfastes pour les
autres agents. Les externalités, qu’elles soient négatives ou positives ont des conséquences sur les
agents économiques et sur le monde en général. Dans les faits, les externalités négatives sont
souvent plus nombreuses que les externalités positives. Ainsi, on constate la présence d’externalités
négatives sur les habitants du monde dû à la production en masse des pays industrialisés. En effet,
une grande partie des dégradations environnementales (effet de serre, « trou » dans la couche
d’ozone, …) sont dues, notamment aux comportements de consommation et de production des pays
industrialisés. D’abord, ces pays polluent énormément car leurs productions et leurs consommations
sont massives mais aussi car les moyens de productions des firmes des pays industrialisés ne sont pas
respectueux d’un développement plus durable : « Environ 70 % des émissions de dioxyde de carbone
(CO2) et la plupart de celles de chlorofluorocarbones (CFC) sont dues aux pays industrialisés ». De
plus, les pays industrialisés consomment l’essentiel des ressources environnementales alors qu’ils ne
représentent pourtant que 30% de la population mondiale : « un habitant d’un pays industrialisé
consomme neuf fois plus d’énergie fossile […] qu’un habitant d’un PED ». De ce fait, cela créer un
déséquilibre entre les pays industrialisés et les pays en voie de développement dans l’accès aux
ressources.
A la différence du coût privé qui est le coût supporté par un agent économique interne à son activité
ou de sa décision, le coût social représente le coût engendré par l’action d’un agent économique et
qui est supporté par la collectivité dans sa globalité. Du fait de l’externalité négative, le coût social est
plus élevé que le coût de production des producteurs. Les conséquences de ces externalités sont
donc néfastes pour la collectivité qui doit, en quelques sortes, payer pour les actions négatives d’un
agent économique sur elle. Dans le cas d’une production d’une usine polluante, son coût privé est
plus faible que le coût social, dans la mesure où, elle n’intègre pas la pollution - dont elle est l’acteur -
dans ses coûts. Ainsi, l’usine va produire plus que si elle prenait en compte le coût social (coût de
traitement des déchets) : l’externalité négative va donc engendrer une surproduction. En revanche le
coût privé est parfois supérieur au coût social. Par exemple, quand le coût social est celui de
l’éducation : le coût de l'éducation est réparti entre le coût privé pour l'État et le coût social pour la
population. Dans ce cas, on parle d'externalité positive car le coût privé est supérieur au coût social.
On remarque donc que malgré le fait que les externalités soient plus souvent à caractère négatif, elles
peuvent aussi être positives. Les conséquences du PIA (Programme d’investissement d’avenir) sur
l’environnement relève d’une externalité positive. Ce programme débuté en 2010, vise à
accompagner la transition énergétique et environnementale de 2017, des entreprises sont donc
réparties dans quatre pôles pour travailler sur : les transports et véhicules du futur, les énergies
renouvelables, le stockage de l’énergie et réseaux électriques intelligents, le bâtiment, l’industrie et
l’agriculture, la chimie du végétal et l’économie circulaire et déchets. Ces recherches relèvent d’une
externalité positive car elles ambitionnent à une production et une économie plus verte.

Les externalités peuvent donc être négatives ou positives. Cependant sans intervention
extérieure, les agents économiques ne sont pas contraints de prendre en compte la pollution dans
leurs coûts. De cette façon, on peut donc supposer qu’une intervention de l’Etat serait bénéfique
pour stopper les effets néfastes des externalités négatives et encourager les externalités positives.

Une première piste pourrait consistée en la sanction financière des agents économiques
étant la source des externalités négatives. Effectivement, les pouvoirs publics et étatiques peuvent
tenter de résoudre le problème lié à une externalité négative en obligeant ou en interdisant certains
comportements. Les pouvoirs publics peuvent d’abord opter pour le principe du pollueur-payeur. Ce
principe a été développé dans les années 1920 par l’économiste Arthur Cecil Pigou et consiste à faire
considérer, à chaque agent économique, les externalités négatives de son activité. L’objectif de ce
principe est de rétablir la « vérité des prix » : si une activité économique entraine des conséquences
négatives externes, ces conséquences doivent être prises en compte par l’acteur de cette activité
économique. On assistera ainsi à une internalisation de l’externalité : l’acteur doit intégrer dans son
choix économique la totalité des coûts de production de son activité.
Il est aussi possible de mettre en place un marché des droits à polluer. Le marché des droits à polluer
est un instrument économique qui vise à contrôler et limiter le niveau global de rejets polluants. Le
marché de carbone mis en place en 2005, vise à contrôler les rejets de gaz à effet de serre dans
l’atmosphère, dû aux activités humaines et qui conduisent au réchauffement climatique. C’est
aujourd’hui le plus grand système d’échange au monde. Son objectif est de réduire les GES de 43%
d’ici 2030. Ce marché fonctionne selon un plafond d’émission sur une durée définie, ensuite ce
plafond est distribué entre les différents acteurs économiques sous forme de quotas. A la fin de la
durée définie, les acteurs du marché devront rendre le nombre de quotas correspondant à leur
production, ainsi, si une entreprise dépasse son plafond alloué, elle aura alors 4 mois pour acheter
sur le marché les tonnes équivalente CO2 de dépassement ou elle pourra acheter des crédits de
compensation. C’est en ces conditions que l’on retrouve une application concrète du principe du
pollueur-payeur.
En outre, les pouvoirs publics pourraient avoir un rôle à jouer dans le développement d’une
économie plus verte en menant une politique d’encouragement envers les entreprises porteuses
d’externalités positives. Les Etats pourraient subventionner les entreprises respectueuses d’un
développement plus durable et entretenant une économie plus verte. Le Programme
d’investissement d’avenir est un projet financé par l’Etat avec 2,5 milliards d’euros d’aide de l’ADEME
(Agence De l'Environnement et de la Maîtrise de l'Énergie) dont 582 millions allant pour les TPE
(entreprise de moins de 20 employés) et PME (entreprise de moins de 500 employés). Les entreprises
sont réparties sur 4 pôles, aux quels ont été versé un pourcentage du financement total : 44% pour
les recherches portant sur les transports et véhicules du futur ; 36% pour le pôle travaillant sur les
énergies renouvelables, stockage de l’énergie et réseaux électriques intelligents ; 11% pour la
recherche sur le bâtiment, l’industrie et l’agriculture et la chimie du végétal ; 9% pour la recherche sur
l’économie circulaire et les déchets. Subséquemment, ces subventions incitent davantage les
entreprises et acteurs économiques à revoir leurs moyens de productions et leur modèle économique
afin de transitionner avec une économie verte qui contribuerait au développement durable et
également à l’équité sociale.

En définitive, la dégradation environnementale est bien une affaire d’externalité négative. Les
externalités négatives sont souvent conséquences de coût social plus élevés que le coût privé. A
l’inverse, peut subvenir une externalité positive, avec des effets bénéfiques ; pour autant, sans
intervention des pouvoirs publics, les acteurs économiques n’intègrent pas dans leurs décisions les
effets néfastes de leur activité. Le principe du pollueur-payeur est une solution pour réduire ces
externalités, avec l’exemple du marché de carbone qui implique un marché du droit à polluer (les
pouvoirs étatiques peuvent aussi choisir de subventionner les entreprises exerçant une éco-activité).
Ainsi, l’intervention des pouvoirs publics est bien essentielle pour face aux enjeux environnementaux
contemporains : leur position centrale est la clé de voûte pour la réduction des externalités négatives
et encourager les externalités positives, afin d’optimiser le bien-être des entreprises et
environnemental.

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