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insistance sur la peinture, beaucoup moins sur la céramique / quelle évolution de la peinture de
paysage dans la période des Song ? = importance de la « peinture de lettrés »
EXEMPLE : Guo Xi, Début de Printemps, 1072, Rouleau vertical, encre et couleurs légères sur soie,
Musée national du Palais, Taipei / le pendant de Fan Kuan pour la peinture des Songs du NORD / 2nd
moitié du XIème siècle = grand peintre de paysage qui sert à la cour de l’Empereur Song Schenzong /
l’Empereur le fait entrer à l’Académie / ICI : peinture au format monumental ; composition
extrêmement importante = Guo Xi applique des règles fondamentales de la peinture de paysage à
partir de cette période, des règles qui existent depuis l’époque des 5 dynasties ici, théorisation de
ces règles / mise en place des trois plans ; triple rapport de la grandeur (triple hauteur) :
composition en « S » qui permet de découper l’espace en trois plans, trois « lointains » / les lignes du
paysage permettent de guider le regard / + autre convention : la montagne est plus grande que les
arbres, eux-mêmes plus grands que les hommes / paysage structuré MAIS on respire davantage que
dans les peintures de Fan Kuan = moins massive / jeu avec les espaces vides qui permet des
respirations, ALORS QUE chez Fan Kuan = succession de masses compactes
différentes interprétations : la présence humaine est – dans toutes ces œuvres – minuscules =
moyen de rappeler la place exacte de l’individu dans l’univers / filiation avec la pratique taoïste / +
métaphore – peut-être – du pouvoir central ; l’ordre impérial serait la forme terrestre de l’ordre
cosmique / une figure ordonnatrice : l’Empereur / un paysage harmonieux MAIS tourmenté = peut-
être métaphore d’un pays qui peine à se réformer
ce réalisme de la peinture de Li Cheng et les autres va perdurer sous les Song du NORD / atteint un
point culminant, basé sur une observation très précise
développement parallèle des idées, des tâches, des buts de la peinture / se fait dans un cercle de
d’intellectuels : Su Dong Po, poète / fait partie de cette nouvelle classe des « lettrés fonctionnaires »
= ces lettrés sont des hommes qui ont étudié des textes fondamentaux (les « classiques ») et vont
passer des examens / occuper des postes à différents niveaux / petit à petit = toute une classe de
personne qui développent une culture commune basée sur la connaissance de ces classiques => vont
jouer un rôle dans l’administration chinoise MAIS leur réflexion ne se limitera pas au seul domaine
administratif = aussi l’art / développement d’une véritable esthétique lettrée, qui dépasse le seul
règne des Song / submerge toutes les formes d’expression : peinture, calligraphie, discours sur l’art
+ ces lettrés sont aussi des peintres / dans le domaine de la peinture, vont vouloir se dégager de la
peinture de cour / revendiquent un statut d’amateur / figure de Su Dong Po : idée qu’il faut
s’éloigner de la pratique de peinture professionnel = une notion de peinture difficile à saisir / dans
son cercle, une figure importante : Li Gonglin = famille de lettré, passe les examens mandarinaux =
appartient à l’élite des fonctionnaires / figure originale de la peinture : très grande versatilité des
sujets => ne se cantonne PAS à la peinture de paysage / = aussi connu pour avoir peint des chevaux
et des personnages / se forme en copiant la peinture des grands maîtres de la collection de sa famille
/ son œuvre démontre une relation complexe entre le texte-l’image + nouvelle méthode pour
insérer des éléments personnels dans une réalisation en apparence « objective »
EXEMPLE : Rouleau du Classique de la piété filiale, vers 1085, Encore sur soie, Metropolitan
Museum / les rouleaux se lisent de droite à gauche / peinture de personnage MAIS AUSSI peinture
narrative / ce sont des genres à l’époque très importants / = fonction didactique de la peinture de
personnage / montrer les exemples à suivre, à ne pas suivre / le Classique de la piété = court
ouvrage, qui appartient au canon des textes confucéens (l’un des 13 classiques de l’époque, sous les
Song) / Li Gonglin adopte une formule ancienne : alternance texte-image, en une scène unique /
dépeint 18 chapitres dans un style épigraphique particulier : la « petite régulière » (petits caractères,
tous indépendants les uns des autres) = un style d’école, connu de tous / = scène épurée : créer une
intimité, immédiateté et transmettre le caractère du sujet, et la pertinence du propos / DONC
style de peinture et de calligraphie font référence à des styles anciens, pour évoquer la figure de
Confucius / + relation texte-image : la représentation fait un commentaire => tension dans les
regards des personnages représentés (des hauts fonctionnaires) et du regard sévère de l’Empereur
(qui regarde vers le bas le personnage qui se prosterne) = fait sentir que la vie du fonctionnaire qui lui
fait une requête ne tient qu’à très peu de choses / la figure isolée du demandeur s’oppose à la
grande masse de l’Empereur installé avec les fonctionnaires autour commentaire figuratif de
l’auteur : un malaise de l’époque
+ AUTRE ILLUSTRATION : une famille de noble, relation idéale / le fils se prosterne devant ses parents
= relation essentielle / l’épouse du fils s’approche avec un plat garni qui accompagne le reste des
plats déjà présentés / hiérarchie existante : les parents sont surélevés par rapport aux enfants / MAIS
chaleur dans le regard : différence avec la scène précédente / peut-être représentation de membres
de la famille du peintre, afin de représenter le microcosme idéal de la famille
+ DERNIERE ILLUSTRATION : ICI = une scène divisée en deux registres, deux scènes / « Le Service du
prince » : deux scènes condensées en une / un homme dans son jardin, sous un saule + le même
homme devant son seigneur, sur une plateforme / la scène est coupée en deux par une diagonale en
forme de nuage => ces nuages permettent de superposer deux mondes = le monde matériel et un
monde beaucoup plus spirituel = en fait le serviteur imagine une discussion avec son Empereur, et le
moyen de réparer son erreur / deux mondes différents
Li Gonglin joue avec la modulation du trait de pinceau pour représenter les reliefs dont il a besoin
= « style bai miao »
Zong Huizong (1100 – 1125) = dernier Empereur des Song du NORD = figure impériale
incontournable / modèle de l’Empereur collectionneur / amateur éclairé, actif dans la
collecte/classement/authentification des collections = commence un début d’inventaire des œuvres
impériales avec la rédaction de catalogues (EXEMPLE : Xuanhe Xiapu, catalogue de peinture de l’ère
Xianhe ; Xuanhe Bogo Tulu, catalogue illustré des antiquités de l’ère Xianhe) = ces catalogues seront
très importants par la suite / EXEMPLE : portrait impérial = la fonction sociale qu’illustre la figure est
aussi importante que le sujet lui-même = on le fait se tourner vers sa droite, DONC de ¾ = ce principe
de représentation est respecté jusqu’à l’époque des Ming (change complètement entre les Yuan et
les Ming) / 1104 : Fonde l’académie impériale de peinture => avant, les peintres n’avaient pas de
statut particulier ; avaient des titres, pouvaient être convoqués à la cour / MAIS là = volonté de
réformer le statut de peintre, de promouvoir la peinture = mise en place d’un cursus de métier de
peintre / formation : on demande aux peintres de connaître les textes, d’avoir des techniques, de
maîtriser une certaine spontanéité BREF tout ce que l’on retrouve dans la peinture de lettré / on
demande moins le réalisme qu’une subtilité / l’Empereur lui-même est un excellent peintre DONC
très exigent
EXEMPLE : Zhao Ji (Empereur Song Huizong), Perroquet aux cinq couleurs, vers 1100, encre et
couleur de soie, Museum of fine art, Boston = représentation avec l’ajout d’une poésie calligraphique
/ DONC réunion des trois perfections : calligraphie, poésie et peinture / à l’époque des Song du
NORD, cette recherche d’union connaît un grand développement / observation très minutieuse de la
nature (ici le perroquet de l’Empereur) = soucis de ressemblance formelle, avec une calligraphie
(style caractéristique de l’écriture de Huizong = extrêmement dynamique) = extrêmement régulière,
cursive / le poème évoque des caractéristiques de l’animal / recherche d’une précision dans le trait
pour délimiter l’extérieur de la branche
AUTRE EXEMPLE : Zhao Ji (Empereur Song Huizong), Grues de bonne augure, vers 1112, rouleau
horizontal, encre et couleur sur soie, Musée de la province du Liaoning, Shenyang : ici le texte est de
l’autre côté / évènement qui se serait déroulé en 1112 : l’Empereur aurait vu 20 grues s’envoler du
palais = vu comme un bon présage => compose un poème qui sera illustré / la grue = symbole
d’immortalité, de bénédiction céleste du règne de Song Huizong / à nouveau, observation très
précise des animaux, de la toiture du pavillon palatial = manifeste du règne glorieux, vertueux du
souverain / beauté, perfection = vertu
=> ces deux œuvres ont probablement été réalisées pour un album, qui devait inclure/résumer des
peintures sur le thème du règne de Song Huizong / MAIS Huizong joue également un grand rôle dans
la production céramique / EXEMPLE de la Famille des Ru = production par une « famille impériale »,
famille de céramistes à destination de la cour impériale => leur envoient leurs pièces les plus
exceptionnelles comme cadeau à la cour impériale / ICI, des pièces destinées spécifiquement à
l’Empereur / ces objets relèvent de la famille des Céladon : facture soignée, absence de décor,
surface couverte finement craquelée ; teintes variant du gris-bleu au gris-vert => production très
concentrée dans le temps, ne dépasse pas 40 ans = règne de Huizong + celui de son prédécesseur /
vases emblématiques (formes, couleurs) / des formes très simples, très épurées / aucun décor
imprimé, incisé / simple cerclage au niveau du col et de la base / pièces de grande qualité, en agate,
très prisé dès l’époque des Song du NORD = très peu dans les collections publiques (hors Taïwan)
souverain qui va avoir une très grande influence sur la peinture, la constitution des catalogues,
des collections / MAIS délaisse pour cela la politique = situation chaotique à la fin de son règne /
1127 : victoire d’une population de Mongolie (les Jürchen) qui vont conquérir le NORD de la Chine =
vont régner sous le nom de la dynastie Jin / Huizong, qui a déjà abdiqué, est fait prisonnier avec
toute la famille impériale / 1 de ses fils parvient à s’enfuir vers le SUD = règne sous le nom de Song
Gaozong => début du règne des Song du SUD territoire beaucoup plus petit que celui des Song du
NORD
ce règne = période chaotique / MAIS paix s’installe entre les deux parties de la Chine, à un prix
élevé = traité de la paix du NORD / politique de Gaozong rend furieux un très grand nombre de
lettrés fonctionnaires qui veulent prendre leur revanche sur les Jin / = recherche d’entente avec les
Mongols, qui balayeront les Jin = début des Yuan
=> MAIS période des Song du SUD = propice à une stabilité économique importante / aide aussi à
stabiliser le commerce / du point de vue artistique : Gaozong a besoin de légitimer son pouvoir DONC
développement culturel important = renouveau dans le domaine artistique / effort de reconstituer
les collections impériales MAIS AUSSI tente de faire renaître toutes les institutions artistiques,
notamment l’Académie de peinture = on cherche à rassembler des peintres venus du NORD pour
rétablir la tradition de la peinture de cour / cette transition s’illustre bien dans le style de Li Tang =
doyen de l’Académie de Huizong = figure idéale pour lier l’ancienne à la nouvelle académie
EXEMPLE : Li Tang, Vent murmurant dans les pins en montagne, rouleau vertical, encore sur soie,
Musée national du palais de Taipei / ICI : références au passé (peinture monumentale, témoignage
du paysage des premières peintures, paysage montagneux qui domine l’ensemble de l’œuvre) MAIS
AUSSI caractère particulier de Li Tang : trait en coup de hache / + référence à la peinture des Tang :
usage du bleu et du vert en couleurs principales / effet de monumentalité = fondement de la
tradition académique de paysage : représentation de falaises, de montagnes acérées ; de rochers
tortueux, anguleux / renaissance de thèmes anciens sous un nouveau traitement / modifications :
contexte économique différent, situation géographique etc. / DONC développement de formats plus
petits sous les Song du SUD = formats miniatures => multiplication de feuilles d’albums, de peintures
sur éventails = particulièrement adaptés pour réaliser des œuvres très concentrées
= pas que changement de format / ICI : un paysage encore tangible MAIS petit à petit le paysage se
vide, laisse place à l’expression d’une atmosphère, d’une ambiance la peinture de paysage tend
vers une peinture plus intimiste / la monumentalité se réduit, disparaît = approche beaucoup plus
lyrique dans la composition (trait de pinceau, relief) = cette modification se voit notamment au
travers de l’œuvre de la famille MA => probablement l’une des familles les plus célèbres de la cour
impériale, au service de l’Empereur durant au moins 5 générations (originaires du Shanxi) / DONC
durant 1 siècle : au moins un peintre de la famille qui obtient un poste
EXEMPLE : Ma Yuan, Marcher sur un sentier de montagne au printemps, encre et couleurs légères
sur soi, feuille d’album, Musée National du Palais, Taipei = Ma Yuan est la 4 ème génération d’artiste de
la famille / son fils, Ma Lin (actif au début du XIIIème siècle) / ces deux artistes comprennent les
styles des périodes précédentes (notamment Li Tang) MAIS vont l’adapter à des paysages plus
brumeux, plus doux de la région de la région des Song du SUD / les feuilles d’albums sont
caractérisées par la recherche d’une symétrie / ICI on peut trouver une composition en diagonale,
composée dans un coin = le reste de la peinture est vide / MAIS le vide n’est pas sans valeur :
symbolise le ciel, la brume, le cours d’eau rapport essentiel entre le vide (souligné parce qu’il y a
quelque chose qui le remplie) et le plein (trait de peinture mis en avant par le vide) = échanges très
importants / un lettré se promène en présence d’un serviteur ; revêtu d’une robe blanche, coiffé d’un
bonnet en gaze laquée, et avance en touchant sa barbe = ce groupe occupe la partie inférieure
gauche ALORS QUE dans la partie inférieure droit : un couple d’oiseau s’envolent de l’arbre sur
laquelle ils étaient perchés / + les branches flexibles de l’arbre sont caractéristiques des « branches
étirées » de la peinture de Ma Yuan / le lettré n’est-il pas en train de déranger la nature ?
travail du pinceau de Ma Yuan = style très précis (notamment dans les plis du vêtement) / trait
« en queue de rat » pour ces réalisations / + la végétation se traduit par quelques traits / l’usage
d’encres plus légères exprime la profondeur du paysage = contribue – en plus du vide – à souligner le
ciel => plus intime, plus délicat / la touche de l’encre a une importance nouvelle / cette
composition en coin est très distinctive de la famille MA = représente un tournant dans la peinture
de paysage ce type de composition en diagonale se prête particulièrement bien aux petits formats
EXEMPLE : Ma Yuan, Lettré près d’une cascade, fin XIIème – début XIIIème siècle, feuilles d’album,
encre et couleur sur soie, Met Museum, New York : même composition = opposition cascade-
montagne (matérialisée par le vide) et lettré-serviteur ; les rochers, les troncs d’arbre, l’expression de
la végétation = diffère de la feuille précédente => redevable au style coup de hache de Li Tang
dernier représentant de la famille Ma = fils de Ma Yuan, Ma Lin = œuvre beaucoup plus
mélancolique, peut-être échos à une dynastie en train de s’effondrer / fin des Song, avancée des
Mongols = on voit dans son œuvre un témoignage parfait de l’époque et un lien très fort avec la
poésie / EXEMPLE : Ma Lin, Paysage au couchant, rouleau vertical, encre et couleur sur soie, Institut
Nezu, Tokyo : illustration d’un poème, racontant comment les montagnes s’imprègnent des couleurs
d’automnes / l’usage du lavis permet des paysages brumeux / en bas, on voit les hirondelles
traverser la surface, volent au-dessus de l’eau, en direction du soleil couchant = peinture
extrêmement mélancolique, qui montre ce changement qui a lieu entre les différentes œuvres de la
famille Ma
+ DERNIER EXEMPLE : la figure de Lian Kai, peintre académique du XIIIème siècle = très grande
variété de styles / des œuvres pour la cour impériale et d’autres empreintes d’une très grande
spiritualité / bouddhisme joue un rôle très important dans la peinture à ces époque : développement
d’un mouvement artistique lié au mouvement bouddhiste ch’an = certains sujets, certaines
techniques vont être rattachés à des thèmes et des traitements bouddhistes / Lian Kai maîtrise le
« ban miao » MAIS AUSSI style beaucoup plus abrégé : l’encre éclaboussé, que revendiquent les
bouddhistes / EXEMPLE : Lian Kai, Immortel, en encre éclaboussée, feuille d’album, encre sur papier,
Musée National du Palais de Taipei = technique qui permettrait de traduire l’essence des choses
DONC insistance sur la peinture de paysage pour en montrer l’évolution, autour de la période des
Song du NORD et du SUD
Song du SUD = frêle équilibre depuis le début du XIIIème siècle / MAIS bouleversé avec
l’émergence des Mongols et Gengis Khan / 3 ème ¼ du XIIIème siècle = conquête des Mongols / le
petit-fils de Gengis Khan se tourne vers le SUD de la Chine = fondateur d’une nouvelle dynastie, les
Yuan, victoire finale en 1279 / s’installent sur le site de Dadu (actuelle ville de Beijing) / pour la 1ère
fois de son histoire, la Chine est sous domination étrangère ET unifiée = conséquences dans le
domaine commercial => circulation plus aisée à l’intérieur des terres
+ 1348 : rébellion chinoise = des « Seigneurs de la guerre » / prennent le contrôle du pays / 1368 :
une nouvelle dynastie apparaît, et règne jusqu’en 1644 = les Ming
Kubilai Khan, petit-fils de Gengis Khan = 1 er souverain de cette dynastie / souverain éclairé,
admirateur de l’art chinois / prend le nom de Shizu et règne entre 1260 et 1294 / MAIS met en place
une administration purement mongoles / à sa mort, sur 40 ans, 7 Empereurs se succèdent /
EXEMPLE : Portrait de Kubilai Khan, rouleau vertical, encore et couleur sur soie, Taipei = représenté
dans la force de l’âge, pas tout à fait de face ni de trois-quart ; manteau qui se croise à droite, ce qui
est marqueur d’une certaine ethnie / pas une stricte frontalité, comme dans les portraits impériaux
de l’époque Ming / pour certains auteurs, ce portrait ainsi que celui de l’impératrice devaient être
des tapisseries de soie / travaux d’aiguilles appréciés par les Mongols = portraits impériaux (peints,
sculptés, tissés) sont utilisés dans le cadre de rituels taoïstes
+ d’un point de vue politique : règne des Yuan est de courte durée / MAIS essentielle dans l’histoire
de l’art chinois / un changement de dynastie a des répercussions importantes dans le domaine
économique, commercial, artistique (EXEMPLE : dans la céramique) / avènement des Yuan, en
peinture : sujets et styles développés par Li Gongling ou Sushi etc. durant les Song du NORD
deviennent source d’inspiration importante / accompagné d’une modification dans le support =
développement important du choix du papier comme support de peinture au détriment de la soie /
XIIème siècle : préférence du papier à la soie, car absorbe mieux, traduit immédiatement le geste du
calligraphe / OR on cherche aussi cela / époque des Yuan : créations plus personnelles => plus que
jamais la peinture est un moyen d’expression personnelle
+ les lettrés, avec l’avènement d’une nouvelle administration, vont se retrouver pour la plupart privés
de fonctions CAR les Mongols emploient des membres d’autres populations pour gouverner le pays
=> démantèlement des institutions civiles chinoises séculaires, dans un premier temps / + abolition
du système des examens impériaux / MAIS par la suite, les lettrés sont invités à rejoindre les
Mongols = dilemme pour les lettrés : peuvent être qualifiés de traîtres et se retrouver en position
délicate / les lettrés qui décident d’être « loyalistes » sont vus comme des « yenn » (des lettrés
inemployés) = se retirent sur leurs terres (nombre d’entre eux sont propriétaires fonciers) + d’autres
connaissent destin plus tragique
EXEMPLE 1 : Gong Kai (1222 – 1307), Cheval décharné, rouleau horizontal, encre sur papier, Osaka
= artiste loyaliste fervent / lendemain de la conquête mongole : extrême pauvreté, vend
occasionnellement peinture, calligraphie / ICI : représentation d’un cheval décharné, avançant
lentement, péniblement, la tête inclinée vers le bas = il n’a que la peau sur les os ; réalisé dans un
style monochrome = « bai hua » => modelé du sujet n’est rendu/suggéré que par ce jeu de lavis /
choix du sujet : peinture chinoise, le cheval est beaucoup peigné depuis la période des Tang =
association entre le pouvoir impérial et l’équidé Le cheval devient un symbole de la puissance, de
la vitalité d’une dynastie OU des élites lettrées permet de mieux comprendre le message de
l’œuvre : référence aux haras impériaux / ICI, le cheval part, s’exhile, à l’image de la dynastie Song
qui s’est effondrée / cette œuvre a quelque chose d’autobiographique : perçu ainsi par les peintres
postérieurs = œuvre qui fait référence à l’époque des Tang et à la fin du règne des Song =>
changement de dynastie, perte de vigueur, avènement de la dynastie des Yuan = pour ce peintre
loyaliste, ce changement historique est perçu au travers de cette représentation
EXEMPLE 2 : Qian Xuan (1235 – 1307) : Wang Zighi regardant les oies, rouleau horizontal (env.
1295), encre et couleur sur papier, Met New York / autre peintre loyaliste / décide de brûler tous ses
manuscrits de lettrés, jugés trop dangereux lors de l’avènement des Yuan / refuse d’avoir un poste
de lettré au gouvernement des Yuan / ICI, le sujet principal est Wang Zighi, célèbre calligraphe, dans
son Pavillon des Orchidées, en train d’observer les oies / style de calligraphie extrêmement prisé à
l’époque des Tang / cette composition peut-être héritée d’un mode de composition hérité des Song :
le sujet est totalement excentré, effacé / + usage du bleu et vert = référence aux paysages de
l’époque des Song du NORD pourrait symboliser un lieu paradisiaque MAIS en fait = rejet des
montagnes, figuration des rochers et des arbres rejet de tout naturalisme au profit de formes
beaucoup plus archaïques, anciennes / notamment les rochers : façon de rendre les montagnes avec
des veines = aspect triangulaire des montagnes, roches anguleuses, souligné par ces couleurs vives /
MAIS adoucie par une atmosphère brumeuse ; connaissance des techniques antérieures /
composition éclatée = grand format MAIS SURTOUT disposition qui se fait autour d’un axe central
symbolisé par une zone de vide / cette composition est complétée par une calligraphie de Qian Xuan
qui rend compte de sa vie / IMPORTANT : Qian Xuan se tourne vers des symboles culturels du passé
(ex : Wang Zighi) / MAIS SURTOUT volonté de se tourner vers un passé lointain dans la peinture, les
arts décoratifs mutliplication de référence à d’anciens styles pour souligner que ces périodes sont
considérées comme âge d’or, notamment à l’époque du règne des Yuan / BREF cette peinture revêt
un caractère personnel = opinion transparaît au travers de choix stylistiques
EXEMPLE 3 : Zhao Meng Fu (1254 – 1322), Couleurs d’automne sur les monts Qao et Hua, rouleau
horizontal, encore et couleurs sur papier = autre grande figure du début de la période =>
incontournable / descendant de la famille Zhao, la famille impériale précédente / MAIS lui accepte de
servir à la cour des Yuan = fortement critiqué pour cela (même s’il utilise sa position pour favoriser la
population chinoise) / adopte une position appelée « chaoyn » = prend ses distances par rapport
aux affaires politiques, pour maintenir une certaine pureté morale / + peintre, calligraphe
exceptionnel
dans sa peinture, prend distance avec la période stylistique des Song du SUD = mais s’identifie
plutôt aux lettrés de la dynastie des Song du NORD / reprend des modèles comme Wang Zighi, Li
Gonglin, Ni Fu = poètes, peintres, collectionneurs / peinture de paysage : peintres comme Guo Xi, Li
Chang etc. / peinture de personnage : s’inspire de Li Gonglin et de l’art de la période des Tang / dans
ses œuvres, chercher à transmettre le « guyi » = le goût antique, ancien / MAIS il ne s’agit pas
d’imiter les modèles passés réinterprétation / peintre vraiment important, qui marque la
peinture chinoise de l’époque
ICI : cette œuvre est l’une des plus connues / combine à la fois des références des paysages bleu-
vert de la période des Tang MAIS AUSSI vision paisible du paysage, comme à la période des Song du
NORD / œuvre réalisée pour un ami / sur rouleau horizontal, représente de manière schématique la
terre natale de son ami / un village de pêcheurs, entouré de montagnes et d’arbres / MAIS cette
peinture n’est pas un compte rendu visuel, une représentation réaliste MAIS un carte dessinée dans
un style archaïsant / ICI, on abandonne la représentation réaliste = mise en place, en espace,
relativement complexe, volontairement archaïsante = abandon des connaissances de l’espace sous
les Song du NORD, pour des connaissances plus anciennes / caractère très calligraphique des rochers,
des arbres / composition : stricte symétrie, autour d’un axe facilement imaginable / ATTENTION :
certaine maladresse dans l’échelle et la profondeur = les arbres ne rétrécissent pas vraiment, c’est
l’agencement qui donne sensation de profondeur / procédé volontaire = recherche d’évocation d’un
stade beaucoup plus ancien / au fond, des coups de pinceau beaucoup plus secs, donne un aspect
palpable aux motifs => sera très réutilisé par les artistes postérieurs / la référence au passé va au-
delà de la simple imitation, on rejette le style naturaliste de la dynastie précédente = sorte de
synthèse / façon de refuser ce nouveau pouvoir
Zhao Meng Fu, Palefreniers et chevaux (1296), Encre et couleurs sur papier, Met Museum =
commande d’un officiel de haut rang / thème du cheval, très symbolique / palefrenier et cheval
évoque la vie d’un homme, réputé habile à choisir les chevaux => métaphore pour le jugement des
candidats à un poste officiel / chevaux = véritables métaphores picturales / ICI, représentation de
plusieurs palefreniers, dont on ne voit qu’une section, avec chevaux = manière monumental, car
occupe toute la hauteur du rouleau horizontal / le fond est laissé vierge / + référence aux cheveux de
Li Gonglin, Cinq Chevaux offerts en tribut, rouleau horizontal, Encre et couleurs sur papier (on ne sait
pas où est cette œuvre) / = ici aussi, cheval et homme sur toute la hauteur de l’œuvre / chez Zhao
Meng Fu, maladresse dans la représentation du cheval = chevaux ont souvent l’air ballonné ; sans
doute jeu sur l’ancienne pratique du raccourci / MAIS autre hypothèse : utilise de grands arcs de
cercle pour la réalisation des chevaux = peut-être a-t-il utilisé un compas, une équerre pour réaliser
le cheval / œuvre qui peut être lue aussi comme la métaphore d’un bon gouvernement, ou par
extension la rectitude morale de l’artiste / MAIS pour certain peut juste s’agir d’une maladresse /
MAIS on peut opposer cette œuvre de Zhao Meng Fu, immobile, avec un autre sujet : Zhao Meng Fu,
Homme à cheval (1296) = mouvement de gauche vers la droite, un lettré représenté chevauchant sa
monture = œuvre réalisée pour le frère de Zhao Meng Fu, Zhao Meng Yu, qui était sur le point
d’accéder à un poste / homme vêtu à la manière officielle, aspect calme ; composition posée, cadrée
avec des calligraphies latérales / IMPORTANT : les calligraphies de l’œuvre montrent que Zhao Meng
Fu s’inspire clairement de Li Gonglin des œuvres qui démontrent une compréhension des styles
des maîtres anciens ; ce retour vers le passé est important = employé comme base pour le
développement de nouveaux styles
Zhao Meng Fu = peintre de cour ? = carrière officielle / son rang le place au-dessus = n’est pas
vraiment un peintre de cour / Yuan = intérêt grandissant pour la peinture, développement de la
peinture notamment sous le règne de Ren ren Zeng
EXEMPLE : Wang Zhenpeng (attribué à), Fête des bateaux dragons dans le lac Jimming, XIVème
siècle = mandarin, peintre à la cour = se spécialise dans le dessin architectural au trait => technique
du « jiehua » ou « dessin à la règle » + pratique le dessin au trait « bai niao » / peintre d’une grande
virtuosité = combine détails d’une grande minutie MAIS AUSSI souplesse importante du trait de
pinceau / 1308 : attire l’attention du futur Empereur et lui présente cette œuvre, la plus connue =
Fête des bateaux dragons => fête annuelle parrainée par l’Empereur des Song / l’œuvre montre un
travail minutieux du peintre / cette fête traditionnelle est encore organisée aujourd’hui, le 5 ème jour
du 5ème mois lunaire = organisé en commémoration de la mort d’un ministre vertueux mort il y a très
longtemps, qui s’est suicidé en se jetant dans la rivière / ICI : la course va bientôt avoir lieu = les
bateaux sont prêts à se lancer / cette œuvre va avoir énormément de succès = même possible que
cette œuvre de maître soit une copie (ex : calligraphie raide) + 5 autres versions => celle-ci est
conservée au Met, mais semble dater de la fin du XIVème siècle / un autre exemplaire est conservé
au palais de Beijing et ne comporte pas les calligraphies de la 1 ère
+ Wang Zhenpeng, Vimalakirti et la doctrine de la non-dualité, 1308, rouleau horizontal, encre sur
soie = rencontre entre V. (un laïc) et un Bouddhiste => débat qui s’en suit, c’est V. qui vainc / V. est
représenté sous les traits d’un sage, en face de V. qui lui fait face et joint les mains en signe de
remerciement / travail au trait = très grande fluidité => souplesse du trait de pinceau / grande
maîtrise du pinceau et précision, caractéristique du style de Wang Zhenpeng / influencé par le style
de Zhao Meng Fu, OR n’est pas le seul artiste
=> l’œuvre de Zhao Meng Fu, par sa réinterprétation des motifs de style ancien, va ouvrir la voie à la
génération d’artiste suivante, notamment un groupe de 4 grands maîtres de l’époque Yuan :
- Huang Gong Wang
- Wu Zhen
- Ni Zan
- Wang Meng
Huang Gong Wang, Habiter dans les monts Fuchun, rouleau horizontal, encre sur papier, 6 m de
long, Musée National du Palais, Taipei / impact profond sur la peinture de paysage des années
suivantes / réussit les examens de l’administration, occupe un poste qu’il va quitter pour certaines
irrégularités / se retire près du lac de l’OUEST, où enseigne la philosophie / passe les dernières
années de sa vie retiré sur le Mont Fuchun, où peint, entre 1347 et 1350, l’œuvre étudiée / un
rouleau portatif, horizontal = œuvre gigantesque, 6 m / le peintre montre comment il a compris,
digéré et fait sien l’héritage de Zhao Meng Fu = rend les formes tangibles, par enchêtrement de
couches épaisses, viscosité des traits / différence de densité d’encre pour traduire la matérialité du
paysage représenté / construction de masses complexes ; traitement très neutre, pas du tout
« décoratif » = plus de compositions en « coin », maniériste, que l’on retrouvait dans les peintures
académiques à l’époque des Song du SUD
+ Huang Gongwang, Falaises de pierre près de l’étang du ciel, rouleau mural, encore sur soie, Musée
impérial de Beijing, 1341 / sujet choisi = endroit réel, montagneux MAIS le but n’est pas de restituer
l’endroit totalement (comme souvent dans la peinture chinoise) / ICI : une falaise de pierre qui
domine un étang et un paysage / au centre de la composition, une ligne verticale présente = donne
un rythme beaucoup plus saccadé que la composition en « S » sous les Song du NORD = rythme
cadencé, saccadé dans la représentation de cette chaîne montagneuse / les rares maisons sont si
schématiques qu’elles ne remplissent pas vraiment de mission narrative / dynamisme, interaction
entre les formes du paysage = les roches, caractère très géométrique => géométrisation par
répétition de certains motifs qui permet de construire la peinture / les formes se répètent
suffisament = avec cette technique, les formes des différentes éléments ont une esthétique
fonctionnelle, importantes de par leur fonction => œuvre liée à la répétition, donne ce rythme si
saccadé = ce style va beaucoup influencer les 4 grands maîtres de la période des Qing, les « Quatre
Wang » / ICI, effets atmosphériques MAIS pas de vraies traînées de brouillard = pas de véritable rôle
dans le traitement de l’espace / espace est formé d’intervalle posé entre des masses clairement
définie = différence avec ce qui se faisait à l’époque des Song du SUD
Ni Zan, (1301 – 1374) = idée que la peinture est autobiographique ; peintre issu de propriétaires
terriens / se consacre à l’étude et aux recherches artistiques / famille possédait une importante
bibliothèque qui lui livre des modèles / 1330’s : sa famille connaît des revers de fortune = succession
de catastrophes naturelles, taxes plus lourdes, + 1350’s = révoltes de plus en plus importantes,
notamment celle des Turbans Jaunes / errance : vivent sur bateau, chez des amis => Ni Zan
réapparaît en 1368, au lendemain de l’avènement des Ming = puis retourne mourir dans sa ville
natale
Ni Zan, Eau et bambou, (1343), rouleau vertical = ses paysages tendent de plus en plus vers la
simplicité / les voir comme autant de symboles d’un détachement de la société, le désir d’un monde
plus simple / parmi les œuvres les plus anciennes = celle-ci => rappel de certains maîtres du Xème
siècle / ICI, rendu assez naïf des monts ; référence maladroite aux paysages bleu-verts, sans que ce
soit une citation directe / + Ni Zan, Six gentilhommes, 1245, rouleau vertical, encre sur papier, Musée
de Shanghai = ICI changement stylistique / un tableau essentiel pour la formation du style de Ni Zan =
métaphore visuelle de l’isolement des individus
+ Ni Zan, Le studio minuscule, 1372, rouleau vertical, encore sur papier, Musée de Taipei
période du règne des Yuan = très tourmenté => soulèvements, perte du contrôle du pays
progressive / période qui s’achève avec la victoire d’un homme, Zu Yuangzhang, qui devient le
fondateur de la dynastie des Ming et règne sous le nom de Ming Hongwu jusqu’à 1398 : chasse le
dernier souverain Yuan de Beijing, puis s’autoproclame Empereur / règne à partir de la ville de
Nanjing : en quelques années, le territoire s’étend sur la même superficie que celui des Tang,
jusqu’en Mandchourie => 50 1ères années = période d’expension territoriale
1421 : l’Empereur contemporain s’installe à Beijing = la ville devient la capitale des Ming / début
XVème siècle : expéditions maritimes (notamment entre 1405 et 1433) = vers le continent africain /
période où la Chine devient particulièrement puissante / début du XVIème siècle : Vasco de Gama
arrive à Guangzhou => Chine échange avec les Occidentaux
COURS 3 / Art des Ming (1368 – 1644) et des Qing (1644 – 1911)
Dynastie Ming : les Yuan perdent le contrôle du pays = pouvoir des Mongols s’effrite => période
tourmentée commence et s’achève avec la victoire de Zhou Yuan Zhang = envoie ses armées vers le
NORD pour occuper Beijing / le dernier souverain Yuan Shundi prend la fuite / Zhou Yuan Zhang se
proclame le 1er Empereur de la nouvelle dynastie Ming sous le nom de Hongwu / MAIS sa 1 ère capitale
est le site de Nanjing / OR en moins de 4 ans, les Ming parviennent à découvrir la totalité du
territoire détenu par les Tang à l’apogée de leur puissance
la catégorie des yiming (« sujets inemployés ») n’existent plus / changements importants pendant
le règne des 1ers souverains Ming / 1421 : souverain Ming Hongwu installe sa capitale à Pékin / 1 ère
moitié du XVème siècle : important pour l’histoire des Ming => multiplication des expéditions
maritimes = jusqu’au continent africain / fin de ce règne, 1509, Vasco de Gamma franchit le cap de
Bonne Espérance = DONC une route ouvert d’ouest en est / 1516 : Européens arrivent à Guangzhou /
XVIème siècle : l’acteur occidental apparaît = Portugais, Hollandais => échanges se mettent en place
au travers de différentes compagnies maritimes (notamment la Compagnie Hollandaise des Indes
orientales)
peinture : questions importantes / début du règne des Ming = artistes confrontés à comment
poursuivre et développer deux traditions qui existent (celle des artistes professionnels qui inclut les
artisans, ouvriers qualifiés, et celle des artistes lettrés) ? / époque des Yuan : beaucoup de lettrés se
tournent vers la peinture / pas de figures de la stature de Zhao Meng Fu pour faire le lien entre
ces deux mondes : académie et lettrés / la cour des Ming va tout d’abord se présenter comme
défenseuse, patronne des artistes professionnels, DONC les peintres de cour cherchent à
restaurer la suprémacie culturelle et artistique du passé / EXEMPLE : Empereur Song Huizhong /
MAIS différence fondamentale d’avec la période des Song / à l’image des Tang, les Ming font du
Bureau de peinture un département de l’Académie / les peintres peuvent recevoir des titres
militaires, honorifiques, connaître des faveurs importantes / en contre-partie, doivent obéir, suivre
un code assez stricte qu’on connaît dans les textes => des peintres pouvaient être condamnés à mort
pour avoir désobéi à l’Empereur / début du règne des Ming : nombreux artistes occupent divers
postes à la cour / accent mis sur la peinture de personnage, fortement marquée par la politique
dans la mesure où l’une des tâches de ces peintres = réaliser portraits de souverains, d’Empereurs et
d’Impératrices / DONC à partir de la période des Ming, se multiplient les portraits de souverains /
ATTENTION : on recherche moins le réalisme du modèle que l’évocation d’un rang, le symbolisme
dans le sujet représenté
EXEMPLE : Anonyme, Portrait de l’Empereur Yongle, rouleau vertical, encre et couleur sur soie,
Musée National de Taipei : représenté dans toute sa gloire, assis sur une chaise « dragon » dont tous
les éléments (dossier, bras) se terminent par des têtes de dragons, desquelles sortent des perles /
ornementation extrêmement riche / le souverain pose sa main gauche sur une ceinture et sa main
droite sur sa jambe droite = ne regarde pas directement le spectateur MAIS face à lui-même, d’un
regard déterminé / vêtement qui porte plusieurs couche ; jaune = couleur impériale ; vêtement orné
d’un dragon à 5 griffes, donc le dragon impérial => robe ordinaire, portée quotidiennenment pour les
tâches du souverain / porte une coiffe de gaze, qui n’est pas la coiffe officielle / IMPORTANT :
intérieur beaucoup plus fourni qu’à l’époque des Song (attention donnée au siège, au tapis) =
considérer ces images comme autant de portraits d’ancêtre = notion de piété filiale / + petit à petit,
on tend vers un réalisme de plus en plus important, qui se voit au travers du travail des volumes, des
chaires tendance qui ne cesse de se développer par la suite / MAIS, à partir de la 2 nd moitié du
XVème siècle = changements importants, notamment dans la pose
EXEMPLE : Portrait du prince Zhu Youyuan en habit de cérémonie, vers 1521, rouleau vertical et
encre sur couleur de soie, Musée du Palais de Beijing : en comparant avec l’image précédente, c’est
la pose qui change / maintenant de face = va véritablement souligner encore plus le lien avec ces
portraits d’ancêtres = se retrouve dans les portraits d’officiel / => une façon de se présenter qui se
diffuse de plus en plus / + grand luxe et richesse des vêtements, du trône + détails de l’intérieur = un
siège orné de grande soierie, qui entoure complètement le sujet / type de pose qui se diffuse dans
les portraits de particuliers : EXEMPLE = Zude, (fin XVIème – début XVIIème siècle), rouleau vertical,
encre et couleurs sur soie, Portrait de Yizhai âgé de 85 ans, Metropolitan Museum = présente une
stricte frontalité, une attitude noble pour le sujet, qui n’est pas forcément du milieu de la cour = pas
le même luxe du vêtement, qui est lié à la fonction impériale / ICI, différence avec les portraits
précédents = au niveau du visage / motifs discrets en spirale sur le vêtement, attention portée aux
poils de la barbe recherche de réalisme dans la représentation du paysage = novateur => on joue
avec les volumes, la partie inférieure du visage est légèrement émaciée + attention portée aux rides
des yeux => une recherche de jeux d’ombre et de lumière pour modeler le visage, donner plus ou
moins de chaire / ICI on cherche à représenter le sujet de la manière la plus fidèle possible =
connaissance et diffusion de techniques importées de l’Occident = se fait au travers de l’action de
pères jésuites / IMPORTANT : peinture de personnage = peinture qui a une fonction didactique très
importante
EXEMPLE : Shang Xi, Guan yu capture son ennemi Pang De, début du XVème siècle, encre et
couleurs sur soie, Musée du Palais, Beijing : Guan Yu, général, qui capture un ennemi / peintre dont
nous avons très peu d’œuvres, et quelques renseignements = meurt AVANT 1450 / peintre de cours
qui connaît un succès extrêmement important durant le règne de l’Empereur Ming Xuande (entre
1426 et 1435) / Shang Xi excellait dans la peinture de personnages = les documents attestent qu’il
réalisait des peintures murales de personnage et qu’il réalise des œuvres pour plusieurs temples
situés autour de la capitale / MAIS aucune ne nous est parvenues / peintre spécialisé dans la
représentation de figures historiques, religieuses et mythiques = scènes choisies sont souvent liées
au pouvoir, questionnent le pouvoir / sens et symbolique dramatiques, sujet tiré de punitions
infligées à l’époque des Ming / composition : une scène extérieure, deux groupes de personnages qui
se retrouvent au pied d’une montagne / le 1 er groupe est sous un pin = en hauteur, surplombe le
second groupe de quelques marches / Pang De est attaché à un poteau, tenu par des aides de camp
qui sont en train de « préparer » le prisonnier / tension soulignée par un jeu de regard : les deux
principaux personnages du premier groupe regardent Pang De, qui lui regarde vers son ennemi vers
le haut = souligne une tension palpable dans cette scène / ICI plus ancienne représentation peinte
de Guan Yu = figure historique, par la suite divinisé / OR à l’époque du peintre, personnage
particulièrement populaire : l’interprétation de cette œuvre semble dépasser la simple
représentation du général ; l’homme debout à ses côtés est le fils adoptif du général / scène
d’exécution, qui peut être interprétée comme étant liée au rituel militaire = offdrande des
prisonniers, cérémonie qui remonte à l’Antiquité / lors de rébellion, les prisonniers de ces
soulèvements comparaissaient devant l’Empereur, qui décidait oui ou non de les épargner / si les
prisonniers étaient condamnés, étaient « offerts » à l’autel des ancêtre avant d’être amenés sur le
lieu d’exécution / ICI jeu de texturation de l’encre pour rendre les caractères minéraux, de la
roche, de la terre = coup de pinceau extrêmement précis / MAIS petite ouverte en haut à droite, jeu
de lavis = différence avec les Song car pas de recherche avec paysage atmosphérique MAIS espace
beaucoup plus éloigné, dégagé / RAPPEL : peinture qui date d’une période de règne violent, où
l’Empereur fait arrêter et exécuter ses ennemis = DONC possible de relier le sujet de cette peinture
au contexte historique => offrande des prisonniers, contexte de rébellion (règne de Suan De)
à partir du XVème siècle, pouvoir des eunuques ne cesse de croître = influence grandissante à la
cour des Ming / un des facteurs qui pousse nombre de lettrés de la cour à se retirer de la vie
officielle, pour aller vivre au sud de la Chine, notamment dans la ville de Suzhu ; peind
occasionnellement pour une classe marchande aisée / fait important pour comprendre la peinture
de lettrés à l’époque Ming / dans cette région = culture matérielle et mode de vie lettré
EXEMPLE : Du Jin, Prendre du plaisir à regarder des antiquités, rouleau vertical, encre et couleur
sur soie, Musée National du Palais de Taipei = met en avant un certain art de vivre / peinture très
bien construite = se passe en extérieur ; sujet de deux lettrés qui discutent et examinent des pièces
antiques, notamment des bronzes disposés sur une table / composition claire = quatre groupes de
personnages séparés par par des éléments : chacun de ces groupes/personnages est délimité par un
élément architectural/mobilier de la peinture / examiner les antiquités fait partie du plaisir de lettré
apparition d’une Ecole dans le SUD-EST de la Chine durant le XVème siècle / district de Wu, situé
entre la province du Jiangsu et du Zhejang = différents peintres créent une école => le district donne
son nom à cette Ecole = Ecole de Wu non fondée sur traits stylistiques communs MAIS sur une
attitude morale et intellectuelle commune / Sheng Wu aussi va donner son nom à cette Ecole, même
si n’occupe jamais de position officielle
EXEMPLE : Sheng Wu, Le Haut mont Lu, rouleau vertical et encre sur couleur, Musée national du
palais de Taipei = peint et voyage beaucoup ; connaît un grand prestige dans la ville de Suzhu et sa
région / formation et aprentissage auprès de son père ; étude des collections maîtrise des styles
de peinture extrêmement différents (styles académiques, styles des quatre grands maîtres de
l’époque Yuan = notamment Ni Zan) / + va beaucoup peindre des résidences de lettrés :
commémorer un endroit qu’il a pu voir lors d’une promenade / parfois ces scènes étaient offertes en
cadeau / ATTENTION : le peintre n’est jamais allé au Mont Lu / a plutôt essayé de représenter, par
la masse montagneuse mise en valeur dans la peinture, la forte personnalité de son maître /
composition en S ; la progression se voit en étagement d’aspérités / travail de l’encre est
extrêmement précis / + évocation des nuages en haut à droite / style qui diffère de ce qui a été fait
auparavant sous les Yuan et les Song ICI, véritable recherche du pinceau pour représenter
différentes matières / grande attention portée aux détails = riche diversité de représentation /
Sheng Yu est le premier à reprendre le travail des quatres grands peintres Yuan, et certains d’autres
époques comme les Song du NORD / mélange qu’il emploie afin d’exprimer des sentiments
personnels ; combine peinture de paysage, calligraphie et poème / artiste qui cristallise un ensemble
de tendances de l’époque des Yuan qui existe encore dans les 1ères années des Ming / MAIS
SURTOUT cette peinture de lettrés = devient de plus en plus conceptuelle => loin du réalisme qu’on
peut trouver dans la peinture des Song du NORD => portée poétique plus importante, une certaine
charge poétique (héritage des Song du SUD) comme si le sujet peint en lui-même n’est plus
suffisant, on cherche à aller au-delà / calligraphie est plus longue
Wen Zhengming, Vieux arbres près d’une cascade froide, rouleau vertical, encre et couleurs sur
soie, Musée national du palais de Taipei : peintre qui va dominer fin XVème – début XVIème siècle /
figure la plus connue de l’Ecole de Wu / seuls centres d’intérêt : écrire, peindre, collectionner et
étudier les œuvres de maîtres anciens / ICI : sujet « simple » = vieille cascade, avec des pins et des
cyprès = séparation d’une ligne parallèle / verticalité du format est forte, grande étroitesse qui
souligne davantage les lignes verticales de la composition / paysage serain, d’une grande virtuosité ;
fourmillement de la végétation MAIS composition claire
effondrement des Ming suit le même chemin que les dynasties précédentes : corruption
progressive du pouvoir = effondrement de l’administration + voisin septentrional qui ne cesse de
gagner en puissance / 1618 : état Mandchous ; 1644 : Chine fait appel aux Mandchous afin de
combattre un général rebel chinois qui avait réussi à s’emparer de la capitale = occasion pour les M.
de prendre le pouvoir après avoir chassé le militaire / cette prise de pouvoir entraîne une guerre
civile d’environ 40 ans : aboutit à l’installation de cette dernière dynastie, qui règne de 1644 jusqu’à
1911 / le pouvoir mandchous = sensible à la culture chinoise, s’appuie sur l’administration chinois
TOUT EN se méfiant dans un premier temps des lettrés ; adoptent le confucianisme / refusent toute
volonté de réforme, de modernisation = un des facteurs qui causera leur perte / durant 1 siècle et
demi, la Chine des Qing connaît un faste exceptionnel notamment grâce à l’Empereur Kangxi (1662 –
1722) et les brillants règnes de son fils et de son petit-fils (Yongzheng et Qianlong) => leur règne
couvre le XVIIIème siècle et marque l’apogée des Qing
période de transition entre Ming et Qing : Empereur Kangxi parvient à pacifier tout le territoire /
début du règne des Qing, en 1644 = période trouble / à mettre en parallèle avec l’écolution
céramique / REMARQUES : troubles liés au déclin du pouvoir des Ming => touche tous les domaines,
notamment la céramique ; production qui s’arrête quasi totalement, car les fours de Xingdezheng
sont détruits = production qui était très importante / les fours continuent à produire MAIS troubles
contribuent à diminution et arrêt des commandes impériales / on se tourne vers une nouvelle
clientèle : les marchands = incidence sur les formes et sujets représentés / OR Kangxi comprend vite
l’importance de la céramique, d’un point de vue ethnique, diplomatique = sous son règne on
reconstruit les fours de la Xingdezheng = reprise des commandes impériales à ce moment-là / les
1ères pièces = reprise en forme et tehnique des Ming MAIS progressivement perfectionnement
ultime = moment de synthèse, d’une perfection sous les Qing qui est extrêmement importante /
RAPPEL sur la céramique : fours de X. sont des fours déjà en activité depuis l’époque des Song ;
produisent des « qingbai » = des « blancs bleutés » ; à partir des Yuan, les fours de X. deviennent un
centre de production = importance liée au patronnage impérial qui ne cesse de se renforcer avec le
règne des Ming / sous les Ming = 4 types de production différente :
- bleu et blanc (à ne pas confondre avec blanc bleuté)
- rouge et blanc (décor peint avec oxyde de cuivre) / maîtrise moins haute que le bleu et blanc car
l’oxyde de cuivre est très volatile, remonte à la surface / décor beaucoup moins clair et la couleur
grisalle / au début des Ming = décors compartimentés, qui suivent véritablement la forme de l’objet
les pièces à destination de la cour présentent des motifs spécifiques, appropriés aux usages de la
cour = façon de réguler les décors
- vases monochrome : époque des Ming, les porcelaines sont aussi des monochromes / cette
régulation des couleurs se voit dès le début des Ming
- porcelaines avec décor d’émaux / sous les Song, production déjà existante MAIS très restreinte /
XVème siècle : apparition des « couleurs mêlées » = décor au bleu de cobalt qui apparaît sous la
couleur / sert à délimiter le motif / par-dessus on pose des émaux / rouge, vert, aubergine, brun = le
support de la céramique devient une peinture /
ICI = petite coupe à destination du vin / pièces
estimées, prisées
Qing, formes céramiques = renouvèlement du répertoir des motifs / lié aux contacts avec
Occident / le règne des trois Empereurs brillants = moment de synthèse entre tradition de la peinture
chinoise et nouveauté venue de l’Occident / OR ces trois souverains se présentent comme héritiers
des dynasties passées MAIS leur production céramique et peintes montre une synthèse avec des
nouvautées / XVIIème – XVIIIème siècle : contacts de plus en plus importants entre Chine et
Occident (EXEMPLE : « chinoiseries ») + influence de la production occidentale sur la production de la
cour / présence de jésuites sur le territoire chinois depuis 1601 (EXEMPLE : Mattéo Ricci) = sont
admis à la cour sans avoir de contact direct avec l’Empereur / IMPORTANT : permet à l’Empereur et
son entourage d’avoir accès aux productions et sciences occidentales DONC la peinture de cour
chinois s’intéresse à cette peinture occidentale (notamment technique = usage de la ligne de fuite,
réalisme de plus en plus important)
EXEMPLE : Giuseppe Castiglione, père jésuite qui arrive à Pékin en 1715 / peintre accompli qui va
travailler pour les trois souverains / maîtrise le style et les instruments de la peinture chinoise = OR
va opérer une synthèse entre la peinture occidentale et les moyens techniques de la peinture
chinoise (notamment peinture sur soie, usage de certaines couleurs) / OR Castiglione adopte le nom
de Lang Shining = connaît un grand succès / réalise des scènes de vie, peintures de genre, des
peintures de chevaux / EXEMPLE : Giuseppe Castiglione, Message d’un printemps de paix, 1782
rouleau vertical, encre et couleurs sur soie, Musée du palais, Beijing = une des plus connues de
l’artiste / ICI, message on ne peut plus classique : deux figures de lettrés en extérieur, derrière eux
une table avec des objets de lettrés / les hommes se font face, entourés de roches et de bambous /
fond bleu et calligraphie / personnages représentés de trois-quarts / paysage relativement
dépouillé, sobre, notre regard est localisé sur les personnages qui se font face / un des personnages
tend une branche de prunier en fleur au second personnage (branche qu’on retrouve en train de
bourgeonner, en bas à gauche) / les inscriptions indiquent qu’il s’agit de l’Empereur Qianglong
jeune ; aurait commandé cette œuvre avec lui-même et son père, figurés comme deux lettrés /
synthèse entre deux traditions picturales : travail du volume qui rend compte de connaissances
occidentales en perspective = donne naissance à un style pictural novateur / MAIS SURTOUT : niveau
symbolique, l’artiste fait sien de l’iconographie et des symboles chinois / scène de piété filiale, de
passation de pouvoir => deux bambous sont représentés l’un contre l’autre, symbolisant chacun des
deux personnages = OR l’un ploie devant l’autre, celui sur lequel s’appuie le jeune Qianlong = signe
de déférence envers son père / prunier : fleur qui annonce le printemps = notion de hiérarchie, de
respect et de transmission d’un règne à un autre = compréhension des usages tout à fait maîtrisée
par Castiglione
COURS 4 / Fin cours Chine – début art du Japon
Yao Wenhan, Portrait de Hongli examinant des antiquités, rouleau vertical, encre sur papier,
Musée du Palais, Beijing = peintre de cours en 1743 / peinture d’une grande méticulosité, grande
attention portée aux détails / autour de lui = entouré d’objets, il s’agit avant tout de bronzes et de
petits objets en jade / l’un de ces objets était bel et bien conservés dans les collections nationales /
souverain représenté sur un lit plateforme disposé devant un paravant avec une peinture de
paysage ; accroché à ce paravent = un paysage avec accroché dessus une image du souverain,
symétrique à celle du souverain = mise en abyme du souverain / MAIS AUSSI la nature des images
montre une grande connaissance des connexions entre image / une œuvre datant des Song du
NORD, appartenant aux collections impériales, représente un lettré dans exactement le même décor,
en train de se faire servir du thé = il s’agit donc d’une référence à une œuvre antérieure des
collections, qui témoigne de la bonne connaissance des œuvres de la collection impériale (œuvre du
XIème siècle) = volonté de se mettre en continuité / OR Qianlong admirait tellement cette œuvre que
demande la production de 5 copies différentes, même s’il réside à chaque fois quelques variantes /
montrer le caractère universel du souverain qui incarne plusieurs traditions (confucéenne, taoïste
ou bouddhique)
Giuseppe Castiglione, Empereur Qianlong en tant que Manjusri, moitié du XVIIIème siècle,
thangka, encre et couleur sur soie = montre la stratégie du souverain et son aspiration à l’universalité
/ composition : œuvre composée comme un « tangka » = représentation du souverain au centre et
tout un univers représenté autour de lui / DONC peinture de style, de tradition tibétaine ; MAIS fait
appel au pinceau du peintre européens pour la représentation du visage = deux techniques
différentes (entre la main et le visage, par exemple) = le visage témoigne d’un véritable portrait /
cherche à coller le plus près possible à la réalité, grande attention aux détails
autour de lui, sur des nuages, des divinités bouddiques / + représentation des cinq mondes
(« wutaishan ») = la demeure du Manjusri / DONC en assumant cette place du Manjusri = le
souverain, de manière plus ou moins directe, se proclame tenant le même rôle / MAIS AUSSI geste
significatif d’un point de vue politique pour les relations entre populations mongoles et tibétaines =
le bouddhisme tibétain est pratiqué sur le territoire Qing / Qianlong va commander plusieurs
thangka, qui seront conservés dans différents temples bouddiques à Beijing / l’un de ces tableaux
sera aussi envoyé au Dalaï Lama
Art japonais
Kyoto = capitale impériale de 794 à 1868 / RAPPEL : Période de Nara = 1ère capitale fixe dans
l’histoire japonaise = période de 710 à 784 / la ville devient trop petite = on décide de changer de
capitale / d’abord, choix de Nagaoka (à 30 km au NORD de Nara) MAIS site déclaré néfaste = choix
final se reporte sur Heian (Heian Kyo = « capitale de la paix et de la tranquillité ») / époque de
Heian est vue comme âge d’or artistique : référence en littérature, peinture, poésie / = moment où le
Japon trouve une expression artistique autonome = se dégage de l’influence continentale de la
Chine / DONC période considérée comme un âge classique de la culture japonaise / IMPORTANT : les
expressions artistiques et notamment peinture et art bouddique sont concentrés dans un lieu = celui
de la capitale ; ET ces réalisations artistiques ne vont longtemps toucher que l’aristocratie / rupture
des rapports officiels entre la Chine et le Japon = entraîne la division de la période de Heian en deux
- 794 – 894/897 :
- 894/897 – 1185 : période qui porte le nom du clan « Fujiwara », le plus puissant de la cour
894 : un poète, Sugawara no Michizane refuse de partir comme ambassadeur auprès de
l’Empereur de Chine / avance comme raison que le pouvoir chinois (Tang) est en train de décliner ; et
surtout estime que le Japon n’a plus rien à apprendre d’un pays en pleine crise / OR excuse acceptée
= entraîne la rupture des liens diplomatiques entre Chine et Japon, jusqu’au XIIème siècle / MAIS ce
poète paye ce refus de sa vie car il est obligé de s’exiler et meurt en exil
=> période essentielle : éclosion de la littérature vernaculaire = liée au développement de l’écriture
japonaise / EXEMPLE : Genji Monogatari = romain de la main de Murasaki Shikibu (une dame de la
cour) = relate l’histoire de Genji
Statuaire bouddique : période de Heian essentielle = deux nouvelles Ecoles fondées, par deux
moines qui ont voyagé en Chine : Saicho et Kukai aux XVIIIème – Ixème siècle / Saicho fonde l’Ecole
Tundai et Kukai fonde l’Ecole Schingong ces deux Ecoles relèvent du bouddisme = incidence dans
la statuaire, notamment dans l’expression des visages des bouddhas
Ecole Shingong = l’image, peinte ou sculptée, vient un véritable support / on encourage à
multiplier les images / PROBLEME : changement très important de matériau dans la statuaire
bouddique / à l’époque précédente, époque de Nara = plusieurs techniques étaient mises en avant /
EXEMPLE : Technique en laque sec = nécessite atelier très organisé et soutien financier important /
OR avec le retrait du soutien impérial aux ateliers, du temps de Nara, les moines artisans quittent le
cercle de Nara = permet la diffusion du style de Nara, de canons d’une grande douceur / + autre
conséquence : modification de la technique = les artisans, devenus itinérants, doivent chercher de
nouveaux modes de travail / utilisent des matériaux faciles à trouver : le bois époque Heian, le
bois devient la matière de prédilection, notamment le bois de cyprès = matière 1 ère, accès facile, bon
marché et en grande quantité + dans le courant du VIIIème siècle sont introduits de petits retables
japonais, entre 10 et 20 cm de hauteur, en bois de santal = viennent du continent, d’origine
indienne / se multiplient entre VIIIème et Xème siècle = toutes ces raisons font que le bois sera la
matière privilégiée / signifie pour les artisans de développer rapidement des techniques de taille et
se familiariser avec des objets inédits / se voit avec la technique employée + d’un point de vue
stylistique : d’abord certaine raideur, puis avance vers quelque chose de plus souple
TECHNIQUE 1 : Hichibo Zukuri = sculpture en un bloc, avec parfois des éléments ajoutés minimes =
les mains etc. / de manière non systématique, il peut y avoir l’aménagement d’une cavité dans le dos
de la statue = allège la statue / cette cavité est réalisée sur toute la hauteur du dos de la statue /
EXEMPLE : Bouddha de médecine
(Yuakushi Nyorai), vers 782 – 805, bois de
cyprès, 1,69 cm, Jingoji, Kyoto
= représenté debout, de manière frontale /
main droite qui signifie l’absence de
crainte / + autre main tient un pot à
remède / référence à l’art de la période
précédente : drapé qui couvre la plus
grande partie du corps de Bouddha ; des
plis pas forcément très réalistes, qui
tombent entre les jambes et qui cercent
les cuisses / façon de faire = dérivée du
vêtement que l’on peut trouver à la
période de Nara
EXEMPLE : Autre bouddha, Toshobaiji = même vêtement, avec les plus / au niveau des cuisses, les
plis tombent en laissant la quasi-totalité de la jambe vierge de drapés / notion de mystère qui se
perçoit au travers du caractère un peu sévère de la statue
caractéristiques : sourcils extrêmement fins, qui se touchent presque au niveau du nez / pour les
yeux : entaille profonde au niveau de l’œil = ligne et demi-cercle dans la partie inférieure /
représentation typique de cette période / le drapé est marqué de profonds plis, creusés =
extrêmement marqués, appelé « hompashiki » ou « plis en forme de vague » = technique qui ne
cesse d’évoluer, par la suite, entre les Xème et XIème siècle
Période Fujiwara = 2nd division de la Période Heian / le clan Fujiwara est le plus puissant à la cour à
partir de la fin du IXème siècle / puissance qui s’explique notamment par le fait que les membres de
son clan occupent des postes importants à la cour, notamment le poste de régent / les écrits de cette
période sont essentiels : des romans ou des journaux intimes / ces textes constituent un moment
essentiel pour la création d’une culture originale = base pour connaître la vie de cour de cette
période / création d'un système de transcription de la langue japonaise : le « kana » / + en échos à
cette littérature vernaculaire : éclosion d’une peinture, d’un style japonais = le « yamato-e » en
référence au « kara-e », d’influence chinoise / support de référence : rouleaux horizontaux
enluminés, les « e-makimono » ou les « e-maki » / ces rouleaux horizontaux vont devenir le support
de prédilection de la peinture narrative japonaise
peintures qui mesurent en moyenne entre 40 et 50 cm de longueur sur 21 cm de largeur / chaque
chapitre du Genji (54) était illustré d’une à trois images = caractéristiques formelles liées aux
rouleaux illustrés / alternance entre texte et image ; si la lecture se fait de droite à gauche, on ouvre
le rouleau par la gauche avec le texte, puis les images / les images doivent être saisissables en un seul
coup d’œil / ICI l’accent n’est pas mis sur l’action MAIS sur l’état d’âme des personnages, souligné
par la composition, les gestes (peu de mouvement) / EXEMPLE : Genji Monogatari emaki, chapitre
39, Brouillard du soir, 1ère moitié du XIIème siècle, encre et couleurs sur papier, Tokyo, Gôto
Museum : intérieur, deux groupes sont clairement séparés par une paroi / groupe du haut : fils aîné
de Genji et son épouse / on voit que l’épouse fait un geste de la main droite vers son mari, et
s’avance vers lui ; l’époux est occupé à lire / l’autre groupe : deux dames qui écoutent ce qu’il se
passe / EN FAIT : l’époux a reçu la lettre d’une vieille femme, et l’épouse est jalouse et veut s’en
emparer pour la lire => elle est censée ramper dans les écrits, mais on a préféré la représenter sur le
point de saisir un pan du vêtement de l’homme / sur le bureau en face, on voit tous les outils pour
écrire une lettre / DONC deux scènes sont montrés simultanément / technique de la « toiture
enlevée » (« fukinuki yatai ») = pour les scènes d’intérieur, on enlève la toiture => permet au
spectateur d’avoir une vue plongeante sur la scène / composition : les lignes directrices, diagonales
et verticales, partent de chaque bord du cadre = donne une très grande stabilité à la scène
« tsukuri-e » (technique qui signifie « image fabriquée ») = des images réalisées en trois étapes /
1) esquisse à l’encre réalisée par le maître de l’atelier : silhouette et couleurs (écrites directement sur
la feuille) ; 2) puis on recouvre ce dernier d’une couche de coquillages broyés qui sert de base de
couleur = des couleurs minérales, qui seront mélangées avec de l’eau ; appliquées par aplats sur la
surface de l’œuvre ; pas d’ombre dans ces réalisations ; 3) réalisation des détails = traits de contour,
détails de la coiffure et du visage = très important / IMPORTANT : quel que soit le statut des dames
représentées à la cour = représentation reste la même => deux arcs de cercle horizontaux se
rencontrent au niveau des yeux, les sourcils sont rendus par une superposition de traits d’encre noir,
les yeux sont étirés et le nez « en crochet » ; les cheveux sont dessinés bruns par bruns /
ATTENTION : dans ce rouleau, les nobles ne sont jamais représenté de profil = toujours de ¾ face ou
dos
AUTRE EXEMPLE : Genji Monogatari Emaki, 1ère moitié du XIIème siècle, encre et couleurs sur soie,
Tokugawa Museum in Naoya, Japon = lignes diagonales qui ne cessent de se couper, scène instable =
très différente / évoque une grande douleur, avec une femme qui cache son visage baigné de
larmes / DONC même si le visage n’est pas explicite ou montré, les artistes utilisent d’autres
moyens pour faire passer les émotions / style dit « féminin » (« onna-e »), comme c’est dit dans
certains manuels par opposition à un style « masculin » = style très fluide dans la représentation du
visage, des drapés / MAIS ce canon de représentation peut aussi être vu sur d’autres supports
EXEMPLE : Sutra du Lotus de la bonne loi, peinture sur évantail, encre et couleur sur papier,
XIIème siècle, Osaka = copies de textes bouddiques / un des sutras les plus importants / scène où une
femme écoute un homme en train de lire, accoudé sur une table / par-dessus, le texte est le sutra =
fait l’objet de représentations au Japon depuis le VIIème siècle / MAIS durant la période de Heian =
multiplication de réalisations, de copies du sutra / nombre exceptionnel de rouleaux horizontaux
présentant de riches enluminures : phénomène important autour de la famille impériale
ICI = une des copies les plus
connues ; il s’agit d’un éventail décoré,
orné de calligraphies / texte écrit avec
des caractères chinois, tandis que la
littérature vernaculaire sera écrit en
littérature japonaise
l’unique exemplaire à ce jour de
peinture sur évantail, quelque chose de
particulièrement prisé à cette époque /
sur chacun des évantails = une scène
représentée, qui évoque des moments
de la vie des nobles, dans des physionomies, attitudes extrêmement libres / des lamelles de feuilles
d’or utilisées = peinture d’une très grande qualité / le texte est posé par-dessus
période des Fujiwara = période particulièrement, d’un grand raffinement lié à la cour impériale /
MAIS AUSSI changements importants dans l’art bouddique, technique de la statuaire bouddique /
l’Ecole de la Verdure se développe = croyance envers le Bouddha Amida (nom japonais), qui est le
Bouddha du paradis de l’OUEST / le culte de ce Bouddha connaît un premier succès auprès de
l’aristocratie puis auprès des populations = les nobles construisent des bâtiments privés en son
honneur, afin d’avoir une image du Paradis de l’OUEST
famille impériale et aristocratie font construire un véritable complexe avec des jardins : un temple
appelé le Byodo-in / architecture qui suit les grands principes de l’architecture domestique /
bâtiment avant-tout qui adopte la forme d’un « U » / ICI : un des rares temples voués à ce culte qui
est parvenus à nous / celui-ci se trouve au SUD de Kyoto, au Japon (MAIS il en existe une copie exacte
à Hawaï) / à l’origine : résidence des Fujiwara / MAIS modification en 1053 : apparition d’un
ensemble (le bâtiment avec étang artificiel) = « salle phoenix », achevée en 1053 / à l’intérieur : sur
un piédestal, la statue principale = le Bouddha Amida, assis sur une fleur de lotus / au sommet des
murs, on voit des bas-reliefs représentant des musiciens, etc.
on connaît le nom de l’artiste, Jocho, qui a réalisé cette statue de 2 m 79 / représente le Bouddha
assis, en position du lotus / cette statue = en bois doré / geste de la méditation, le pouce et l’index se
touchent = réservé aux classes supérieures / IMPORTANT : technique de perfectionnement
« yozeguzukuri » = ces statues sont maintenant créées en plusieurs morceaux ; grande douceur des
formes, regard moins sévère qu’à la période
précédente / regard vers le bas / sourcils
extrêmement proches, se touchent presque au
niveau du nez
Epoque de Murumachi (1336 – 1568) : moment complexe dans l’Histoire du Japon / clan Ashikaga
s’installent dans le site de Murumachi, quartier de Kyoto / DONC réaffirmation de Kyoto comme un
lieu important / 2 figures essentielles :
- Ashikaga Yoshimitsu
- Ashikaga Yoshimasa
=> deux shogun qui règnent au XIVème – XVème siècle / Yochimasa étant le petit-fils de Yoshimitsu /
Shokokuji = édifice construit par les Ashikaga
au sein du Shokokuji, travail de Kano Masano = va établir une Ecole, l’Ecole Kano, comme une
école de peinture professionnelle / 1 ère mention de son nom liée à la réalisation de deux peintures en
1463 pour le Shokokuji montre en quoi ce temple de Shokokuji est essentiel / style de Masano
montre une influence de la peinture des Song du SUD
EXEMPLE : Kano Motonobu, Les Quatre accomplissements, moitié du XVIème siècle, paire de
paravents à six feuilles, encore et couleurs sur papiers, Metropolitan Museum = « Quatre
accomplissements », les divertissements apropriés pour le lettré chinois :
- musique
- calligraphie
- peinture
- certains jeux
les paravants sont constitués de feuilles / caractère magistral qui se développe sur 12 feuilles
(paire de paravants de 6 feuilles chacun) qui se lie de droite à gauche / commence par une cascade
avec l’arrivée d’un lettré accompagné d’un serviteur portant un instrument de musique / se
rapproche d’un groupe, autour d’une table avec d’autres instruments (une cytharre, un porte-
pinceau, une pierre à encre, des livres) + personnages lettrés en train de jouer / les personnages sont
vêtus avec des costumes chinois / + traits de peinture témoignent d’une connaissance de la peinture
des Song du NORD / DONC peinture qui fait d’importantes références à la peinture chinoise / MAIS
élément essentiel qui montre qu’il s’agit d’une peinture japonaise : le passage du temps
= en mettant ces deux paravants l’un à côté de l’autre, on distingue les quatre saisons (paysage,
essences végétales, vêtements etc.) / passage typique de l’art japonais
Période Momoyama (1568 – 1615) : période de grands changements stylistiques / ICI ce n’est pas
le nom d’un site géographique urbain MAIS d’un lieu très particulier, colline avec un château /
période très troublée / à partir de la 2 nd moitié du XVème siècle, déclin du pouvoir des Ashikaga =
ouvre une nouvelle période de guerre civile, où les grands seigneurs féodaux deviennent quasiment
autonomes / ce n’est plus tellement une guerre entre deux grands clans / période de trouble qui ne
s’achève qu’au début du XVIIème siècle, en 1615 / problème politique : recherche de la recréation
d’une unité politique et territoriale du Japon => trois hommes clés :
- Oba Nobunaga
- Toyotomi Hideyoshi
- Tokugawa Ieyasu
trois hommes qui vont réunir autour d’eux des clans et des généraux / c’est surtout Tokugawa
Ieyasu qui va dominer la scène, les deux autres sont obligés de se suicider
changements extrêmement importants dans les arts : peinture, architecture, céramique / durant
cette époque, âge d’or de la peinture décorative = peinture réalisée sur de grands formats
(paravants, parois etc.) / ces hommes-clés veulent affirmer leur puissance, leur pouvoir au travers
d’un style pictural riche, pour frapper l’imaginaire de leurs vassaux naissance d’un nouveau style
pictural vigoureux, l’affirmation d’un art ostentatoire / âge d’or pour le décor monumental sur
fond doré = étaler puissance, richesse dans les décors d’intérieurs / MAIS l’usage de fond doré
s’explique aussi par un manque de luminosité dans les constructions
Kano Eitoky, Peinture aux lions fabuleux, paravent à six feuilles, couleurs et feuilles d’or sur papier,
Collection impériale : motifs beaucoup plus importants, qui occupent l’espace pictural / œuvre qui
symbolise complètement les changements de cette période / ATTENTION : beaucoup des œuvres de
cette époque ont été détruites, et celles qui sont parvenues jusqu’à nous sont des attributions
parfois peu certaines / MAIS ICI = attesté / Eitoku va mettre en place les principales caractéristiques
pour les réalisations sur paravent / travaille pour Oba Nogunaga et Toyotomi Hideyoshi /
recherche de composition de grande taille ; + on utilise des traits de pinceaux épais, larges, et des
motifs avec des contours simplifiés / fort dynamisme, traits tourbillionnants qui courent sur chaque
motifs ; exagération des formes (pattes, poitrines des félins) et simplification des traits / le paysage
présente moins de détails / mise en place de la technique du « kirikane » = appliquer des feuilles d’or
d’environ 10 cm sur toute la surface => sert pour les nuages, le sol DONC occupe toute la surface
Kano Eitoku, Paravant aux cyprès, 460 cm de long, Musée national de Tokyo = paravant à 16
feuilles / référence au « yamato-e » = couleurs vives posées à plat / le cyprès occupe toute la surface
de l’œuvre, ses branches se déploient sur différentes feuilles et ressort sur la surface dorée du
paravent / très grande puissance, liée à une forte élégance = style avant-tout décoratif, qui connaît
alors son âge d’or / le style de Kano Eitoku connaît un grand succès de la peinture décorative
japonaise de Kyoto
MAIS AUSSI autre artiste à connaître, Hasegawa Tohaku, Tigre, 1606, encre sur papier, paravent
de six feuilles, Museum of Fine arts, Boston : artiste surtout connu pour ses réalisations
monochromes / figure relativement mystérieuse : fils adoptif d’une famille de peinture connaît un
succès car arrive à se détacher de l’influence des Kano = vers une peinture à l’encre, monochrome,
qui rappelle le travail de Sesshu (dont il a été élève) / l’animal, extrêmement détaillé, regarde un
paysage extrêmement sobre : différents traits de pinceau donne une grande texture à son pelage, ses
rayures / lié à une grande versatilité du trait, de l’usage du pinceau ; grande souplesse
Hasewaga Tohaku, Les pins, encre sur papier, paravent de six feuilles, Musée national de Tokyo :
un superbe jeu avec les lavis d’encre pour rendre compte de pins qui émergent de la brume /
technique « sans os », sans trait de contour = très impressionnante / artiste qui témoigne d’une
grande souplesse, virutosité des traits et des techniques / construction de l’espace est liée à la
disposition et l’encrage des pins = se dégage complètement de l’Ecole Kano (qui elle se caractérise
par un tracé beaucoup plus nerveux)
Période d’Edo (1615 – 1868) : 1600, Tokugawa Ieyasu sort victorieux d’une grande bataille,
l’homme fort du début du XVIIème siècle = figure incontourable / 1603 : reçoit le titre de shogun et
installe son gouvernement sur la ville d’Edo, qui lui a servi de point d’ancrage / Edo correspond à
l’actuelle ville de Tokyo / T. = 1 er d’une dynastie, la dynastie Tokugawa, qui sera la dernière dynastie
japonaise / 1615 : moment où T. va se débarrasser de ses adversaires
période de transformations économiques, améliorations des infrastructures, des routes /
changements sociaux / d’un point de vue de l’histoire de l’art = moment de l’apparition de nouveaux
courants picturaux : Ecole Rinpa* et Ecole de l’Ukiyo-e (« image du monde flottant ») / + Ecole de
Korin / *MAIS n’est pas une école au sens stricte, pas un lieu avec des formations d’artistes =
regroupement de différents artistes qui vont partager codes et principes artistiques, sur plusieurs
générations / la 1ère génération de cette école ont vécu à la période Momoyama donc précédente
Ogata Korin, paravent aux iris, encre et couleur sur papier, après 1709, Met Museum, New York =
école qui puise dans le « yamato-e », et met en avant un style décoratif très important /
représentation de la flore devient un élément essentiel / MAIS les thèmes principaux de l’Ecole Rinpa
sont avant-tout empruntés à la littérature vernaculaire classique + représentation de lieux très
connus / dégagé de toute référence anecdotique / EXEMPLE des iris : Korin s’inspire d’un chapitre
des contes d’Ise, surtout du IXème chapitre = différents chapitres qui constituent une sorte de
journal de voyage, écrit au Xème siècle = lors d’un voyage vers l’est, loin de Kyoto, un homme voit en
chemin des iris fleurissantes / devant la beauté de cette scène, l’homme écrit un poème dont le
début de chaque vers correspond à une syllabe du mot « iris » en japonais suppression de tout
élément anecdotique, l’image devient symbole de la littérature qu’elle incarne / jeu avec l’espace
pictural et le cadrage = grande caractéristique de l’Ecole Rinpa / + couleurs extrêmement vives = on
peint avec les matériaux les plus nobles et riches possibles