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Philippiens 2.6 : lequel, existant en forme de Dieu, n’a point regardé comme une proie à
arracher d’être égal avec Dieu, 7 mais s’est dépouillé lui-même, en prenant une forme de
serviteur, en devenant semblable aux hommes; 8 (2-7) et ayant paru comme un simple homme,
(2-8) il s’est humilié lui-même, se rendant obéissant jusqu’à la mort, même jusqu’à la mort de
la croix. 9 C’est pourquoi aussi Dieu l’a souverainement élevé, et lui a donné le nom qui est au-
dessus de tout nom, 10 afin qu’au nom de Jésus tout genou fléchisse dans les cieux, sur la terre
et sous la terre, 11 et que toute langue confesse que Jésus-Christ est Seigneur, à la gloire de
Dieu le Père.
Hébreux 12.2 : ayant les regards sur Jésus, le chef et le consommateur de la foi, qui, en vue de
la joie qui lui était réservée, a souffert la croix, méprisé l’ignominie, et s’est assis à la droite du
trône de Dieu.
1 La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 184.
Luc 24.26 : Ne fallait-il pas que le Christ souffrît ces choses, et qu’il entrât dans sa gloire?
Les deux états du Médiateur sont clairs, mais il est moins évident de déterminer où l’un
finit et où l’autre commence.
Ex. : Certains voient « la descente aux enfers » comme faisant partie de l’humiliation,
pour les luthériens par contre, « la descente aux enfers » est la première étape de
l’exaltation…
« Tout dépend du sens qu’on donne à la « descente » mentionnée dans le Credo»
2
Cette petite controverse nous montre le danger d’opposer de manière trop «absolue» les
deux états
Christ a été humilié et il a été exalté, mais « dans l’humiliation même, des rayons de la gloire
du Fils traversent le voile de la chair. »3
Quand il fait des miracles, Jésus manifeste sa gloire.
o Jean 2.11 : Tel fut, à Cana en Galilée, le premier des miracles que fit Jésus. Il
manifesta sa gloire, et ses disciples crurent en lui.
o Jean 1.14 : Et la parole a été faite chair, et elle a habité parmi nous, pleine de
grâce et de vérité; et nous avons contemplé sa gloire, une gloire comme la gloire
du Fils unique venu du Père.
Lors de la transfiguration, les témoins ont vu une « avant-première » de la glorification
alors qu’il était encore dans l’humiliation (Matthieu 17:2)
Christ a été humilié et il a été exalté, mais dans l’exaltation même…
Il déclare : Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu ? (Actes 9.4)
o « D’une certaine façon, il reste exposé aux insultes des pécheurs »4 à travers son
Église.
o Ceux qui nous rejettent, le rejettent lui-même.
Si on pousse un peu plus loin la réflexion sur les deux états, on peut « discerner la gloire
non pas « malgré » l’humiliation, mais la gloire « dans » l’humiliation. »5
Il existe en effet un lien logique entre les deux.
o Dans Philippiens 2.9, quand il est dit « C’est pourquoi aussi Dieu l’a
souverainement élevé, et lui a donné le nom qui est au-dessus de tout nom…
l’expression « c’est pourquoi » exprime le lien de cause à effet entre les deux
états.
o L’humiliation est donc, en partie6, la cause de la gloire, ou plutôt, il reçoit la
gloire de s’être humilié en plus de la gloire qu’il possédait déjà.
1 Pierre 1.11 : voulant sonder l’époque et les circonstances marquées par l’Esprit de Christ qui
était en eux, et qui attestait d’avance les souffrances de Christ et la gloire dont elles seraient
suivies.
Jean 7.39 : Il dit cela de l’Esprit que devaient recevoir ceux qui croiraient en lui; car l’Esprit
n’était pas encore, parce que Jésus n’avait pas encore été glorifié.
Le credo mentionne donc la descente aux enfers… Mais l’enfer n’est pas ce que la majorité des
gens croit de nos jours.
Le mot « enfer » signifie seulement : «les régions inférieures». On pourrait comprendre
: « il est descendu au séjour des morts »
12
La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 204.
13 Ibid.
14 Ibid.
15 Ibid.
Romains 10.6 : Mais voici comment parle la justice qui vient de la foi: Ne dis pas en
ton cœur: Qui montera au ciel ? c’est en faire descendre Christ; 7 ou : Qui descendra
dans l’abîme ? C’est faire remonter Christ d’entre les morts.
De ces textes, deux se réfère clairement au séjour des morts (Actes 2.31 et Romains
10.7).
Christ est bien descendu dans le séjour des morts, mais celui-ci ne pouvait pas le retenir.
Plusieurs commentateurs croient que les régions inférieures de la terre mentionnée dans
Éphésiens 4.9, sont en fait « la terre » inférieure par rapport au ciel…
Puisque deux textes font une référence claire au séjour des morts, ça ne fait aucune
différence qu’il s’agisse de la terre ou du séjour des morts.
Le texte de Pierre est par contre problématique…
Voici quelques hypothèses au sujet de 1 Pi 4.6 dont nous discuterons ensemble :
1. Il parlerait de l’évangélisation (pendant qu’ils vivaient) de ceux qui sont
morts.
a. « L’Évangile a été annoncé même à des gens qui, depuis qu’ils l’ont
entendu, sont morts. »16
2. « Les morts eux-mêmes seront jugés, car l’évangile leur a été annoncé : ils
ont été mis en demeure d’accepter ou de refuser le salut. »17
a. Le jugement est universel; il s’adresse aux morts comme aux vivants.
Concernant les hypothèses au sujet de 1 Pi 3.19, nous allons exposer deux façons de
paraphraser le texte, pour tenter de l’expliquer :
1. « Mis à mort quant à la chair, le Christ a été rendu à la vie dans le mode
glorieux d’existence, dans lequel, en remontant au ciel (v.22), il a proclamé
sa victoire aux démons, les « Fils de Dieu » de Ge 6.1-8, emprisonnés dans
l’attente de leur jugement »18
a. Plusieurs exégètes évangéliques appuient cette hypothèse.
b. Elle donne à l’expression « esprits en prison » un sens très naturel.
c. Par contre, on ne comprend pas du tout pourquoi il fait un détour par
le déluge.
2. « Mis à mort quant à la chair, le Christ a été rendu à la vie par l’Esprit, dans
lequel, en la personne de Noé, il a prêché aux hommes désobéissants de
l’époque antédiluvienne, qui sont maintenant comme esprits dans la prison
de l’état intermédiaire ».19
a. Plusieurs exégètes évangéliques appuient également cette hypothèse.
b. Cette idée remonte à Augustin.
c. Elle donne une bonne explication au passage concernant Noé.
i. « À toute époque le Christ souffre de l’opposition des
moqueurs, en la personne de ses représentants parlant par son
Esprit (1 Pi 1.10s) ».20
d. Par contre, « esprits » se comprend moins bien pour les âmes des
hommes.
a. « Désobéissants » convient mieux aux hommes rebelles qu’aux
démons.
b. Le tout reste un exercice pénible d’interprétation.
16
Bible annotée N.T. 4, Ed. Emmaüs, Suisse 1983, p. 208, note 1.
17
Bible annotée N.T. 4, Ed. Emmaüs, Suisse 1983, p. 208, note 1.
18 Ibid., p 205
19 Ibid., p 206
20 Ibid.
Pour revenir à la descente aux enfers, nous ne pouvons retenir la compréhension courante
dans le catholicisme mise de l’avant par Thomas d’Aquin.
Les « limbes des Pères » sont inconnus de l’écriture.
La foi, par avance, au Christ, justifiait de tous les péchés (y compris originel).
Les croyants de l’Ancienne Alliance avaient l’espoir d’être reçus par Dieu dans la gloire
même (Ps 73.23-26).
Pour ce qui est des autres hypothèses, elles ont certains mérites. Henri Blocher estime que
chacun peut comprendre le texte comme il le croit préférable.
L’interprétation de « Rufin, l’un des premiers à nous rapporter la présence de la clause «
descente aux enfers » dans la confession de son église (celle d’Aquilée, en 410), a l’avantage
de la simplicité »21 : il est descendu « ad inferos », au séjour des morts, signifierait, « il a été
enseveli ».
« Il s’agit de la mort comme état confirmé, pour le corps et pour l’âme. Jésus-Christ
est pleinement mort; son corps gisait au tombeau, son âme était dans « l’Hadès »,
c.-à-d. cette partie qui est le sein d’Abraham (Luc 16.22), le paradis (Luc 23.43), la
gloire, en attendant la résurrection. »22
Cette dernière hypothèse s’en tient à ce qui est certain, mais n’explique pas le texte
de 1 Pierre.
Le nouveau dictionnaire biblique Emmaüs nous donne un bel aperçu du séjour des
morts. Et des textes bibliques qui y font référence.
Séjour des morts23 , Hadès, Géhenne. De l’hébreu : che’ol, et du grec : Hads (Ps 16.10; Ac
2.27) L’étymologie des 2 mots est douteuse. che’ol peut signifier « insatiable». (Pr 27.20;
30.15-16) Hads veut dire : « invisible ».
Les Juifs appelaient che’ol lieu où se rendaient tous les morts, heureux ou malheureux.
(Ec 9.3, 10)
o Le patriarche qui mourait était « recueilli auprès de son peuple ». (Ge. 25.8s).
o Samuel déclara à Saül et à ses fils que, le lendemain, ils seront où il se trouve
lui-même (1Sa 28.19)
o David, pleurant son fils, dit qu’il ira bientôt vers lui (2Sa 12.23) en mourant, le
roi « se coucha avec ses pères » (1 Rois 2.10)
o On parlait de « descendre dans le séjour des morts », comme s’il était proche de
la tombe où les corps étaient déposés (Nombres 16.30-33; Ézé 31.17; Amos 9.2;
Éph 4.9)
Le séjour des morts était considéré par l’A.T. comme le lieu de l’oubli et du repos,
surtout pour le croyant. (Job 3.13-19)
o La pensée terrestre et désabusée de l’Ecclésiaste est que tout retourne à la
poussière, l’homme comme la bête (3.19-21); les morts ne savent rien, ne
possèdent plus rien, ne font plus aucune œuvre, et n’auront plus aucune part à
ce qui se fait sous le soleil (5.14).
o Cependant, d’autres textes enseignent que les âmes continuent à exister dans le
séjour des morts; cf. Samuel (1Sa 28.15) Moïse et Élie. (Mt 17.3)
o Dieu dit à Moïse : « Je suis le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob », car pour
lui tous sont vivants (Mt 22.31-32; Lu 20.38) Les impies aussi gardent dans l’au-
delà leur personnalité. (És 14.9-10; Ézé 32.21-31)
Donc, ce n’est pas l’incarnation qui constitue l’humiliation, mais l’acceptation volontaire
des contraintes humaines (sociale et légale) et des limitations physiques (fatigue, faim, soif,
souffrances, le corps glorifié n’a plus ses limitations physiques) qui constituent la vraie
humiliation. L’état d’humiliation ne se limite pas au fait qu’il a été humilié de la part des
hommes, mais trouve toute sa valeur dans le fait qu’il s’est humilié lui-même.
L’humiliation est partie intégrante du sacrifice de Christ
Plusieurs théologiens ont tenté de distinguer les divers moments ou degrés de l’état
d’humiliation de Christ.
Le luthérien Hollaz en comptait jusqu'à huit :
o Conception
o Naissance
o Circoncision
o Éducation
o Vie éprouvée
o Passion
o Mort
o Ensevelissement
On peut comprendre les subdivisions, mais on préfère rester le plus simple que possible.
Nous nous contenterons de trois stades qui englobent de façon plus générale l’état
d’humiliation.
o Naissance
o Service
o Passion
D’ailleurs, plusieurs passages reprennent les éléments de ses trois stades : Matthieu
20.28 : Le fils de l’homme est venu (1) pour servir (2) et donner sa vie en rançon (3).
Galates 4.4-5 : Dieu a envoyé son Fils, né d’une femme (1), né sous la loi (2), pour
racheter (3).
Philippiens 2.7-8 : Jésus-Christ s’est dépouillé, paru comme un simple homme (1),
prenant forme de serviteur (2), obéissant jusqu'à la mort (3).
On peut subdiviser comme on veut, mais ses trois aspects de l’humiliation sont très
présents dans les écritures.
1. La naissance
La naissance de Jésus inclut des traits d’humiliations, mais inclut aussi un miracle.
On pourrait dire par contre que le côté miraculeux contribue à l’humiliation à cause de
ceux qui doutent et qui se moquent de Christ.
o Il s’agit pour eux d’une pierre d’achoppement, et pour Christ d’une humiliation
de leur part, encore aujourd’hui. On va regarder ces deux aspects de la naissance
plus en détail.
a) Naissance humiliée
En quoi la naissance de Christ est-elle une humiliation ?
La naissance de Christ est une humiliation à bien des égards :
Il naît petit enfant, vulnérable, dépendant de sa famille terrestre.
Il naît dans la pauvreté du peuple, aucune richesse particulière. (pas dans une pauvreté
totale, Joseph travaillait, ils auraient pu payer l’hôtel s’ils en avaient trouvé un)
L’accouchement se passe dans des circonstances dramatiques, pas de place dans
l’hôtellerie. (Il naît dans une étable, comme pour marquer l’acceptation complète de sa
condition humaine)
La menace des tueurs d’Hérode pèse sur lui.
La fuite en Égypte prolonge l’état de détresse. (Même dans la foi en Dieu qui les protège,
la famille doit se cacher de la face d’Hérode.)
Il passe son enfance à Nazareth, une ville méprisée des chefs religieux.
Jean 1.46 : Nathanaël lui dit : Peut-il venir de Nazareth quelque chose de bon? Philippe
lui répondit : viens, et vois.
Les prophètes l’avaient prédit.
Michée 5.1 : Et toi, Bethléem Ephrata, Petite entre les milliers de Juda, de toi sortira pour moi
Celui qui dominera sur Israël, et dont l’origine remonte aux temps anciens, Aux jours de
l’éternité.
Ésaïe 53.2 : Il s’est élevé devant lui comme une faible plante, comme un rejeton qui sort d’une
terre desséchée; Il n’avait ni beauté, ni éclat pour attirer nos regards, et son aspect n’avait rien
pour nous plaire.
« Les messages angéliques, les salutations prophétiques, l’adoration des bergers et des
mages, ne sont que des « flashs » de gloire »24…
Ils mettent en contraste, ce que Christ « est » et ce qu’il mérite, avec l’état d’humiliation
dans lequel il se trouve.
b) Naissance miraculeuse
Malgré l’humiliation associée à la naissance, un miracle a eu lieu… On parle bien sûr de la
naissance virginale.
Marie était encore vierge quand elle donna naissance à Jésus
Jésus a été conçu par le Saint-Esprit
Les prophètes l’avaient aussi prédit…
o Ésaïe 7.14 : C’est pourquoi le Seigneur lui-même vous donnera un signe, voici,
la jeune fille deviendra enceinte, elle enfantera un fils, et elle lui donnera le nom
d’Emmanuel.
Ceux qui nient la naissance virginale, s’appuient souvent sur ce verset. Ils invoquent le fait que
le texte hébreu ne parle pas d’une « vierge », mais d’une « jeune fille»…
Ils ont raison, le mot hébreu signifie bien « jeune fille ».
La LXX l’a cependant traduit « vierge » (conférant au mot son sens entendu)
Car quel signe y a-t-il dans le fait qu’une jeune fille devienne enceinte, si elle n’est pas
vierge ?
La croyance selon laquelle Marie serait restée vierge même après la naissance de Jésus
remonte aux textes apocryphes du 2e siècle sur « l’enfance de Jésus ».
24 La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 187.
Ces textes sont de tendances docète. (Jésus n’a pas de corps réel)
Ils tentent d’expliquer les passages qui parlent des frères et des sœurs de Jésus en les
considérant comme des cousins et cousines.
Ils associent le fait que Jésus soit sorti du tombeau alors que la pierre fermait encore la
porte avec la sortie de Jésus du sein maternel « sans altérer » la virginité de Marie.
C’est sans considérer le fait que le corps glorifié n’avait pas les mêmes propriétés que
le corps physique de Jésus.
Dans Hébreux 7.3, Jésus est comparé à Melchisédek…
Melchisédek « est sans père, sans mère, sans généalogie », il « n’a ni commencement
de jours ni fin de vie »
o Il est rendu semblable au Fils de Dieu
o Il demeure sacrificateur à perpétuité
Jésus a « été fait souverain sacrificateur pour toujours, selon l’ordre de Melchisédek »
o Grâce à la naissance virginale, il est sans père terrestre et sans mère au ciel
Si Jésus était un prophète comme les autres, il aurait pu naître d’un homme et d’une femme,
comme les autres prophètes…
L’annonce de la naissance virginale (Ésaïe 7.14) laisse entrevoir la nature
«exceptionnelle » de l’enfant qui naîtra…
Ésaïe 9.5 : Car un enfant nous est né, un fils nous est donné, et la domination reposera
sur son épaule; on l’appellera Admirable, Conseiller, Dieu puissant, Père éternel, Prince
de la paix.
Il est intéressant de considérer les différentes manières dont Dieu Créé l’être humain…
1- De l’homme et de la femme (procréation)
2- Ni de l’homme ni de la femme (Adam)
3- De l’homme et non de la femme (Ève)
4- De la femme et non de l’homme (Jésus)
Il ne s’agit que d’un jeu spéculatif que faisait Anselme (fondateur de la scolastique), ça
ne prouve rien, mais c’est original.
Il n’est toutefois pas certain que Jésus ait eu quelques gènes que ce soit en commun avec
Marie. (il aurait fallu que le Saint-Esprit les régénère à l’état originel, avant la chute)
o L’œuvre créatrice de Dieu par le Saint-Esprit en Marie pouvait se passer aussi
bien des gènes de l’homme que de ceux de la femme, Marie n’étant que le « lieu
» où le miracle du Saint-Esprit s’accomplit.
La conclusion de ces arguments serait que la naissance virginale est attestée par les
écritures du prophète Ésaïe, et est confirmée par le témoignage de Marie (comment cela
se fera-t-il, puisque je ne connais point d’homme ?)
Il s’en trouvera toujours qui ne croiront pas et qui se moqueront.
2. le service
Jésus a dit à ses disciples (Lc 22.27) : « je suis au milieu de vous comme celui qui sert. »
a) La soumission
Jésus s’humilie comme un serviteur en se soumettant aux obligations et aux contraintes des
hommes. Il se rend semblable à ses frères en toutes choses.
Il se place sous la loi, il fut circoncis le 8e jour.
Il se fait baptisé, même s’il n’avait pas à le faire.
o Il ne se repentait de rien, mais il s’identifiait par-là aux pécheurs. Il se met au rang
des coupables.
Il se soumet aux autorités
Il obéit à ses parents, l’impôt et la taxe du temple
Comme tous les serviteurs de Dieu, il se soumet à la prière et est soumis à la tentation.
b) La souffrance (dans le service)
Si on se fie sur Ésaïe 53.3 « homme de douleur et habitué à la souffrance », on peut croire
que Jésus a connu les diverses souffrances communes aux hommes de son temps.
Son ministère représentait sûrement une épreuve dans la vie quotidienne, « le Fils de
l’homme n’a pas où reposer sa tête. » (Mt 8.20)
Il faisait face au mépris, à l’hostilité de ceux qui voulaient le piéger.
Ses propres frères ne croyaient pas en lui. (Jn 7.5)
c) Les œuvres
Pendant son ministère, Jésus fait son travail de Serviteur…
Il enseigne, il fait des miracles.
On peut peut-être se demander en quoi « ses œuvres » sont une marque de l’humiliation?
La réponse se trouve dans le fait qu’il s’agit d’une humiliation volontaire. En ce sens, on
pourrait davantage parler d’humilité que d’humiliation. Mais dans les faits, l’humilité EST une
humiliation.
Jésus est patient avec ceux qu’il enseigne, il s’adapte à chacun.
«La motivation des miracles est souvent la compassion, qui est un mouvement
d’abaissement vers les plus petits dans la souffrance.»25
3. La passion
Les Évangiles consacrent plusieurs chapitres aux derniers jours de Jésus, à sa Passion.
Le CREDO aussi mentionne plusieurs aspects de la Passion de Christ : « il a souffert sous Ponce
Pilate, il a été crucifié, il est mort, et il a été enseveli, il est descendu aux enfers.»
La Passion de Christ n’a pas été que la fin de sa vie, elle en a été le but : « c’est précisément
pour cette heure que je suis venu. » (Jn 12.27)
a) Passion totale
On parle de passion totale pour dire que Christ n’a pas souffert uniquement d’être sur la croix.
Dès le jardin de Gethsémané, Jésus commença d’éprouver des angoisses.
Les traitements subis de la part de l’autorité romaine étaient atroces.
Les souffrances qu’il a subies ont affecté sa personne entière, physique, morale et
spirituelle.
Il a souffert la première mort
o Frappé, moqué, flagellé, épuisé à tout point de vue, Jésus n’a pas eu la force de porter
sa croix jusqu’au sommet de Golgotha.
o Puis on le crucifie, la pire mort à son époque.
o La mort aurait dû être lente, il aurait dû mourir par asphyxie, mais il était déjà trop
affaibli par ce qu’il avait enduré, il n’a pas survécu pour qu’on lui brise les jambes.
« La mort a signifié la séparation des éléments de sa nature humaine »26
o Il est mort comme les hommes meurent, le corps dans la tombe, l’âme dans le séjour
des morts.
o Sa nature divine est restée attachée à sa personne.
Il a souffert la seconde mort (ou son équivalent)
1. La résurrection
La résurrection est le pivot central de l’Évangile. Si la résurrection n’a pas eu lieu, tout
l’Évangile tombe, comme le dit si bien 1 Corinthiens 15.
1 Corinthiens 15.14 : Et si Christ n’est pas ressuscité, notre prédication est donc vaine, et
votre foi aussi est vaine.
1 Corinthiens 15.17 : Et si Christ n’est pas ressuscité, votre foi est vaine, vous êtes encore dans
vos péchés.
Cet élément de foi est donc crucial.
a) Les contours de l’événement
Quelles sont donc les circonstances qui ont entouré cet événement ?
Paul dit :
1 Corinthiens 15.3 : Je vous ai enseigné avant tout, comme je l’avais aussi reçu, que Christ
est mort pour nos péchés, selon les Écritures; 4 qu’il a été enseveli, et qu’il est ressuscité le
troisième jour, selon les Écritures; 5 et qu’il est apparu à Céphas, puis aux douze. 6 Ensuite, il est
apparu à plus de cinq cents frères à la fois, dont la plupart sont encore vivants, et dont quelques-
uns sont morts. 7 Ensuite, il est apparu à Jacques, puis à tous les apôtres. 8 Après eux tous, il
m’est aussi apparu à moi, comme à l’avorton…
L’événement a eu lieu à l’aube du troisième jour après sa crucifixion, c’est-à-dire du lendemain
du sabbat, c’est-à-dire du dimanche. »27
C’est pour cela que les chrétiens considéraient le dimanche comme étant « le jour du Seigneur
», et qu’ils se rassemblaient le premier jour de la semaine, soit le dimanche. (Actes 20.7; 1
Corinthiens 16:2; Apocalypse 1:10)
Jésus est mort le vendredi, et il fut mis au tombeau… il ressuscitât le dimanche dès le matin…
Jésus a dit lui-même : « Car, de même que Jonas fut trois jours et trois nuits dans le
ventre d’un grand poisson, de même le Fils de l’homme sera trois jours et trois nuits
dans le sein de la terre. » (Matthieu 12.40)
On pourrait penser que « les trois jours et trois nuits » ne se sont pas accomplis tout à fait
de façon littérale, mais il n’en est rien.
Les juifs ne « voyaient » pas les jours et les nuits comme nous les voyons…
Pour nous, trois jours et trois nuits dans « le sud » par exemple, signifierait vendredi
dans le jour plus la nuit de vendredi, le jour du samedi plus la nuit du samedi, plus le
jour du dimanche et la nuit de dimanche (troisième nuit).
Pour les juifs, la nuit (pour un jour) commence après minuit (le matin) et se poursuit
après le coucher du soleil jusqu'au minuit suivant, alors que la nuit du deuxième jour
commence…
Jésus fut donc « mort » pendant trois jours : le vendredi avant le coucher du soleil, le
samedi et le dimanche après le lever du soleil…
Il fut aussi dans le tombeau trois nuits : la nuit du vendredi avant minuit, la nuit du
samedi, et la nuit du dimanche de minuit au lever du soleil…
27 Ibid
En outre, les disciples eux-mêmes considéraient que trois jours s’étaient écoulés.
Luc 24.13 : Et voici, ce même jour (jour de la résurrection), deux disciples allaient à un village
nommé Emmaüs, éloigné de Jérusalem de soixante stades…
Luc 24.21 : Nous espérions que ce serait lui qui délivrerait Israël; mais avec tout cela, voici le
troisième jour que ces choses se sont passées28. D’autres signes se sont également produits lors
de sa résurrection.
Morts qui sont ressuscités
Matthieu 27.52 : les sépulcres s’ouvrirent, et plusieurs corps des saints qui étaient morts
ressuscitèrent. 53 Étant sortis des sépulcres, après la résurrection de Jésus, ils entrèrent dans
la ville sainte, et apparurent à un grand nombre de personnes.
Apparition d’anges
Luc 24.23 : et n’ayant pas trouvé son corps, elles sont venues dire que des anges leur
sont apparus et ont annoncé qu’il est vivant.
Un tremblement de terre
Matthieu 28.2 : Et voici, il y eut un grand tremblement de terre; car un ange du Seigneur
descendit du ciel, vint rouler la pierre, et s’assit dessus.
« Pour vaincre l’incrédulité des disciples, le Ressuscité s’est présenté lui-même à eux. »29
Loin de se forcer pour « inventer » l’histoire de la résurrection, les disciples ont eu du
mal à y croire.
o Jésus leur reprocha leur incrédulité
C’est sur des rencontres personnelles avec Jésus ressuscité que les disciples ont fondé
leur certitude absolue de la résurrection.
Le jour même, puis pendant 40 jours
Ils l’ont vu individuellement, et en groupe (jusqu'à 500 à la fois)
Ils ont mangé et bu avec lui (Actes 10.41)
Ils ont reçu de sa part de nouveaux enseignements (Actes 1.3)
Selon tous les évangélistes, ils reçurent la même mission, « allez faire des disciples. »
(Mt 28.19 ; Mc 16.15; Lc 24.47-48; Jn 20.21)
Paul, pour sa part, a bénéficié d’une apparition et a reçu une révélation du mystère de
Christ, après qu’il soit monté au ciel. (Actes 9:17; Éphésiens 3.4; Galates 1.12)
En plus de ces témoignages, ils ont trouvé le tombeau vide.
Les linges funèbres étaient dans un tel état, qu’ils ne laissaient place à aucune autre
interprétation.
o Ils étaient encore roulés sur eux-mêmes, comme si le corps était passé au
travers30.
o On peut penser qu’un voleur n’aurait pas pris le temps d’enlever et de replacer
les bandes, et de plier le linge du visage dans un lieu a part.
o Jean cru lorsqu’il vit les bandes par terre (Jn 20.8)
Les autorités romaines avait fait surveillé le tombeau pour éviter qu le corps ne soit
dérobé par ses disciples, et ils ont été témoins de la résurrection
o Matthieu 28.11 : Pendant qu’elles étaient en chemin, quelques hommes de la
garde entrèrent dans la ville, et annoncèrent aux principaux sacrificateurs tout
ce qui était arrivé.
Comment la résurrection s’est-elle opérée ?
C’est Dieu qui l’a ressuscité (Actes 2.24 et 32)
28 Dans notre culture, nous aurions dit : voici 2 jours que ces choses se sont passés.
29 La doctrine du Christ, EDIFAC, Henri Blocher, 2002, P. 209.
30
Aucun textes ne mentionne clairement que les bandes étaient encore roulées et à leur place, le seul indice qui nous laisse
croire que la disposition des bandes laissait croire au miracle de la résurrection, c’est le fait que Jean ait « cru » en voyant les
bandes. Voir des bandes « en tapon » par terre, ne porterait peut-être Jean « à croire ». D’autant plus que le linge du visage
était, lui, si bien rangé.
C’est le Père qui l’a ressuscité (Galates 1.1)
Le Fils lui-même rebâtit le temple de son corps. (Jn 2,19-21)
o Il en a le pouvoir, Jean 10.18 : Personne ne me l’ôte, mais je la donne de moi-
même; j’ai le pouvoir de la donner, et j’ai le pouvoir de la reprendre: tel est
l’ordre que j’ai reçu de mon Père.
« Christ est ressuscité des morts par la gloire du Père » (Rom 6.4), on peut y voir le
Saint-Esprit, comme la Gloire-nuée qui remplissait le temple.
o Comme le Saint-Esprit qui nous rendra la vie « Et si l’Esprit de celui qui a
ressuscité Jésus d’entre les morts habite en vous, celui qui a ressuscité Christ
d’entre les morts rendra aussi la vie à vos corps mortels par son Esprit qui habite
en vous. » (Rom 8.11)
Donc, toute la Trinité est à l’œuvre lors de la résurrection.
De quelle « nature » était le nouveau corps ?
Pour les disciples, il n’y a aucun doute : c’est la même « personne », et il était
reconnaissable.
C’est avec le « même corps » que Christ est ressuscité, (quoique avec des propriétés
différentes et « améliorées ».)
o Les marques de sa crucifixion sont encore visibles. (Jn 20.27) N’oublions pas
que son sacrifice à la croix est une Gloire pour Christ.
o Luc 24.39 : Voyez mes mains et mes pieds, c’est bien moi; touchez-moi et voyez
: un esprit n’a ni chair ni os, comme vous voyez que j’ai. Fait intéressant et
cocasse, ce n’est pas le fait de la résurrection qui rend impossible qu’on retrouve
le squelette de Christ, puisqu’il est ressuscité avec son corps.
o C’est plutôt le fait qu’il ne pouvait plus mourir et son ascension dans le ciel qui
rend impossible qu’on retrouve son squelette !
Le nouveau corps ne meurt plus : « sachant que Christ ressuscité des morts ne meurt
plus; la mort n’a plus de pouvoir sur lui. » (Rom 6.9)
o Au contraire de Lazare, qui n’a obtenu qu’un sursis.
« C’est un corps glorieux, incorruptible, spirituel, qui est sorti du tombeau. »31
o Il faut bien comprendre ici, le corps n’était pas fait de « matière spirituelle »
comme un fantôme, mais bien un corps « vivifié » ou « animé » par l’Esprit.
o Paul tente d’expliquer ce mystère dans 1 Corinthiens 15.44 : il est semé corps
animal, il ressuscite corps spirituel. S’il y a un corps animal, il y a aussi un corps
spirituel.
o Les deux mots utilisés ici sont : « psuchè » = âme = animal, et « pneuma » =
esprit = spirituel « Notre corps présent est « psuchikos », le corps ressuscité est
« pneumatikos ». »32
o Le « psuchikos » est mortel, le « pneumatikos » est immortel.