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Contrôle de lecture sur Criton

1) Rappelez le contexte dans lequel prend place le dialogue du Criton (personnages, lieu, situation).
Criton est un dialogue écrit par Platon vers 390 avant J.-C. C’est un dialogue entre Socrate et son ami,
Criton. La scène se déroule en 399 avant J.-C. Socrate est emprisonné. Il a été condamné à mort par les
Athéniens car il est accusé d’impiété 1 et de corruption de la jeunesse. Criton vient lui rendre visite pour le
convaincre de s’évader car il trouve la condamnation injuste.

2) Que représente la mort pour Socrate ? Est-elle source de crainte ?


Au moment de la mort, l’âme va se séparer du corps qui lui a été donné. Cette séparation de l’âme et du
corps est précisément ce que fait le philosophe quand il s’adonne à la philosophie. Son but est alors de
détacher l’âme du corps pour atteindre la vérité et le bien.
Pour Socrate, la mort n’est pas du tout source de crainte. Au contraire, il accepte la mort avec sérénité car
l’essentiel pour lui n’est pas de vivre mais de bien vivre. Or s’il refuse la mort et s’enfuit il ne vivra pas bien
durant le reste de sa vie car il aura commis une injustice (ce qui est le contraire de bien vivre = vivre
justement). C’est pourquoi Socrate préfère la mort à l’exil.

3) Criton vous paraît-il tenir un discours rationnel ? Pourquoi ?


A mon avis, Criton ne tient pas un discours rationnel. Au contraire il tient plutôt un discours affectif qui fait
appel aux émotions. Il laisse parler ses sentiments car il ne veut pas perdre son ami mais il ne veut pas non
plus avoir la réputation d’un homme qui n’a pas sauvé son ami. Il est prêt à prendre le risque d’être lui-même
condamné. Il veut également toucher Socrate en faisant référence au devoir paternel. En acceptant la mort il
abandonne ses enfants.

4) L’urgence de la situation peut-elle influencer la manière dont l’examen doit être mené ?
Malgré l’urgence de la situation, il ne faut pas se presser (« ton empressement serait vraiment digne
d’attention, s’il était conforme à un jugement droit », p. 16). L’examen doit être mené avec « précision » et
« rigueur » (p. 16). Chacun doit apporter des arguments. Socrate rappelle à Criton qu’il ne faut toutefois pas
perdre de temps e

5) Quels sont les deux types d’opinions que Socrate distingue ? Quelle importance leur accorde-t-il ?
Socrate distingue l’opinion des gens sensés (c’est-à-dire ceux qui savent) et celle des gens insensés (ceux qui
n’ont pas le savoir). On doit accorder de l’importance à l’opinion d’un expert ou d’un sage mais pas à celle
du grand nombre.

6) A quoi fait référence l’objection « Mais, pourrait-on nous dire, les gens sont capables de nous faire
périr » ? (p.21)
Cette objection fait référence au fait que l’opinion du grand nombre peut avoir un poids très important. Elle a
le pouvoir de nuire. La condamnation de Socrate en est l’exemple.

7) Que signifie « bien vivre » pour Socrate ? (p.21)


Comme le dit Socrate, « bien vivre » c’est « vivre bellement, vivre justement ». Pour lui, bien vivre c’est
vivre selon la justice, vivre en homme juste sans faire le mal.

8) Quelle question essentielle cherche à résoudre le dialogue et plus particulièrement l’examen


dialectique direct ? (cf. découpage du texte de l’édition)

1
L’impiété, c’est le mépris, le rejet de la religion. Socrate est accusé d’introduire de nouvelles divinités et de ne pas
reconnaître les dieux de la cité.
1
Le dialogue cherche à répondre à la question « Est-il juste de s’enfuir » et l’examen dialectique direct
cherche à répondre plus particulièrement à la question « A-t-on le droit de commettre une injustice ? ».

9) Pourquoi ne faut-il jamais commettre d’injustice d’après Socrate ? (cf. le principe socratique
« commettre l’injustice est pire que la subir »)
D’après Socrate il ne faut jamais commettre d’injustice même pour répondre à une injustice car il vaut mieux
subir une injustice que la commettre. On n’a pas le droit de s’écarter de la justice même en cas d’injustice.
Cela permet d’être en accord avec soi-même, de respecter ses valeurs morales.

10) « Mais veille, Criton, si tu m’accordes cela, à ne pas être en désaccord avec ta propre opinion  »
(p.25). A quel principe socratique cette phrase fait-elle référence ?
Selon Socrate, il faut être en accord avec soi-même, en harmonie avec son âme. Lors du dialogue intérieur,
on interroge nos actes et nos pensées pour précisément ne pas être en désaccord avec nous-mêmes. C’est en
étant en accord avec soi-même que l’on peut exposer clairement et sincèrement ses opinions.

11) Qu’est-ce que la « prosopopée des lois » ?


La prosopopée des lois est un passage du Criton dans lequel les lois (une abstraction) sont personnifiées et
parlent. Les lois s’adressent à Socrate et donnent des arguments contre sa possible évasion. Il s’agit donc
d’un dialogue entre Socrate et les lois

12) « Socrate, ne t’étonne pas de ce qui est dit, mais réponds, puisque tu as l’habitude d’utiliser la
méthode qui consiste à questionner et à répondre » (p.28). A quel art socratique, qui renvoie à celui
des sages-femmes, cette phrase fait-elle référence ?
Cette phrase fait référence à l’art de la maïeutique. Comme les sages-femmes qui accouchent les corps,
Socrate accouche les esprits. Il pose des questions mais il ne donne pas les réponses. Il aide son interlocuteur
à retrouver en lui-même les réponses, la vérité.

13) « Puisque tu as été engendré, élevé, éduqué, pourrais-tu dire que tu n’étais pas comme notre
rejeton et notre esclave, toi, tout comme tes ancêtres ? » (p.29) Quelle comparaison est faite entre le
citoyen, l’enfant et l’esclave ?
Le citoyen a avec la cité et ses lois un rapport semblable à celui de l’enfant avec ses parents ou de l’esclave
avec son maître. Le citoyen leur doit obéissance et soumission. Le citoyen est l’enfant et l’esclave des lois. Il
en est l’enfant car c’est grâce aux lois que ses parents se sont mariés, qu’il a été éduqué. Il a besoin de leur
protection tout comme l’enfant a besoin de la protection de ses parents. Et il en est l’esclave car il vaut mieux
être soumis aux lois qu’à un tyran.

14) Que signifie « il faut faire ce que la cité et la patrie ordonnent ou les convaincre en leur montrant
en quoi consiste la justice » (p.30) ? Quelle est ici l’alternative ?
Cette phrase signifie que l’on n’a pas d’autre choix que d’obéir aux lois de la cité mais les citoyens peuvent
agir pour essayer d’améliorer la cité. L’alternative est donc d’obéir aux lois ou de tenter de les faire changer
en agissant par le débat démocratique par exemple.

15) En quoi désobéir aux lois est triplement injuste ?


p. 31 Tout d’abord c’est injuste car c’est comme désobéir à ses parents car la loi est à l’origine du mariage
des parents et de la naissance de l’enfant.
Ensuite c’est injuste car c’est se rebeller contre ce qui a « nourri » le citoyen, car c’est la loi qui l’a protégé
depuis la naissance et qui a permis son éducation.

2
Enfin c’est injuste à l’égard des lois elles-mêmes. C’est comme rompre un accord entre le citoyen et la cité.
En effet, si on naît dans une cité et qu’on y reste c’est qu’on en accepte les lois et qu’on les considère comme
légitimes et on doit participer aux affaires publiques si on pense que la loi est injuste

16) Expliquez « si tu te rends dans une des cités les plus proches (…) tu arriveras en ennemi de leur
constitution » (p.34).
Cette phrase signifie que si Socrate s’évade et s’il se rend dans d’autres cités, il sera considéré comme un
« ennemi de leur constitution » car il sera celui qui ne respecte pas les lois justes.

17) Quelles seraient les principales conséquences de l’évasion de Socrate ? Cette vie d’exil serait-elle
préférable à la mort ?
Les principales conséquences seraient que Socrate serait en désaccord avec ses discours sur la vertu et la
justice, il ne serait pas bien accueilli par les autres cités ayant des lois semblables à Athènes (cad des lois
justes) et serait obligé d’aller dans des cités avec des lois différentes. De plus, cela donnerait raison aux juges
qui l’ont condamné et ses amis prendraient des risques en l’aidant à s’évader.
Cette vie d’exil ne serait pas préférable à la mort car Socrate ne pourrait pas vivre en accord avec ses
principes.

18) Comment comprenez-vous la phrase : « si tu nous quittes maintenant, tu nous quittes jugé
injustement non par nous, les lois, mais par les hommes » (p.36) ?
A mon avis cette phrase signifie que la justice des hommes peut parfois être injuste (à la différence des lois
qui, elles, sont toujours justes). Il faut donc distinguer les lois, toujours justes, et les hommes qui les
appliquent, parfois injustes.

19) Comment s’achève le dialogue ? Quelle en est la conclusion ?


A la fin du dialogue, Criton n’a pas d’arguments à opposer à ceux de Socrate. La conclusion est que Socrate
ne doit pas s’enfuir car on ne doit pas répondre « à l’injustice par l’injustice et au mal par le mal » sans quoi
il serait mal accueilli et puni dans le royaume des morts (l’Hadès). Socrate doit accepter la condamnation à
mort.

20) Comment utiliseriez-vous la référence au Criton dans la dissertation « Peut-on désobéir aux
lois ? » ?
J’utiliserais la référence au Criton lorsque je me poserais la question « est-il légitime de désobéir aux lois »
pour illustrer la thèse selon laquelle on ne doit pas désobéir aux lois, même si elles sont injustes. En effet,
pour Socrate, même si la condamnation est injuste, il faut obéir aux lois. Socrate ne veut pas remettre en
cause les lois de la cité car elles ont fait de lui un citoyen et l’ont protégé pendant toute sa vie. Par
conséquent, si l’on désobéit aux lois on remet en cause les fondements de la cité.

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