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DE PARIS
M. Marino
Juge des référés
___________ Le juge des référés
Vu la procédure suivante :
1°) d’ordonner, sur le fondement des dispositions de l’article L. 521-2 du code de justice
administrative, la suspension de :
o l’arrêté n° 2023-00343 du 27 mars 2023 du préfet de police portant mesures de
police applicables à Paris à l’occasion d’appels à manifester du lundi 27 mars 2023 à 17h00 au
mardi 28 mars 2023 à 3h00 publié au recueil des actes administratifs le 27 mars 2023 à 17h30 et
non affiché en préfecture ;
o la décision révélée du préfet de police d’interdire, chaque jour, en fin d’après-midi
et en soirée, tous les cortèges, défilés et rassemblements annoncés ou projetés non déclarés ;
o la décision révélée du préfet de police de publier les arrêtés portant mesures de
police applicables à Paris à l’occasion d’appels à manifester postérieurement à la date d’entrée en
vigueur fixée par les arrêtés et à la date de mise en œuvre effective sur le terrain ;
2°) de mettre à la charge de l’État une somme de 3 000 euros en application de l’article
L. 761-1 du code de justice administrative.
son champ spatial que temporel, elle prévoit une délégation illégale du pouvoir de police
administrative du préfet de police aux représentants sur place de l’autorité de police ;
- la décision révélée du préfet de police d’interdire, chaque jour, en fin d’après-midi
et en soirée, tous les cortèges, défilés et rassemblements annoncés ou projetés non déclarés et la
décision révélée du préfet de police de publier les arrêtés portant mesures de police applicables à
Paris à l’occasion d’appels à manifester postérieurement à la date d’entrée en vigueur fixée par les
arrêtés et à la date de mise en œuvre effective sur le terrain portent atteinte au droit au recours
effectif dès lors que leur publication tardive ne permet pas de les contester devant le juge des
référés, au principe de non rétroactivité puisqu’ils sont appliqués antérieurement à leur publication
et permettent de mettre en œuvre des opérations de police sur la base de textes non publiés, ainsi
qu’aux libertés d’aller et de venir, de réunion et de manifester.
Le président du tribunal a désigné M. Marino pour statuer sur les demandes de référé.
2. Par une requête enregistrée le 27 mars 2023 à 18h41, le syndicat des avocats de
France, la ligue des droits de l’homme, le syndicat de la magistrature, l’union syndicale Solidaires
et M. Patrick Baudouin demandent au juge des référés d’ordonner, sur le fondement des
dispositions de l’article L. 521-2 du code de justice administrative, la suspension de l’arrêté
n° 2023-00343 du 27 mars 2023 du préfet de police portant mesures de police applicable à Paris à
l’occasion d’appels à manifester du lundi 27 mars 2023 à 17h00 au mardi 28 mars 2023 à 3h00
dont ils font valoir qu’il a été publié au recueil des actes administratifs le 27 mars 2023 à 17h30 et
n’a pas été affiché en préfecture. Par cet arrêté, le préfet de police a interdit tout rassemblement
non déclaré ainsi que le port et le transport d’armes dans certains secteurs de Paris et a autorisé les
représentant sur place de l’autorité de police à prendre des mesures complémentaires à celles fixées
par l’arrêté en fonction de l’évolution de la situation lorsque les circonstances l’exigent.
N° 2306532/9 3
3. Par cette même requête, le syndicat des avocats de France, la ligue des droits de
l’homme, le syndicat de la magistrature, l’union syndicale Solidaires et M. Patrick Baudouin
demandent également au juge des référés d’ordonner, sur le fondement des dispositions de l’article
L. 521-2 du code de justice administrative, la suspension de la décision révélée du préfet de police
d’interdire, chaque jour, en fin d’après-midi et en soirée, tous les cortèges, défilés et
rassemblements annoncés ou projetés non déclarés et la décision révélée du préfet de police de
publier les arrêtés portant mesures de police applicables à Paris à l’occasion d’appels à manifester
postérieurement à la date d’entrée en vigueur fixée par les arrêtés et à la date de mise en œuvre
effective sur le terrain.
4. En premier lieu, s’agissant de l’arrêté du 27 mars 2023, compte tenu des conditions
de la saisine du juge des référés, et nonobstant l’heure de publication invoquée de cet arrêté, cette
saisine ne permet pas la convocation des parties à une audience avant le début prévu des
rassemblements faisant l’objet de l’interdiction contestée et ne permet ainsi pas au juge des référés
de statuer utilement, au terme d'une procédure contradictoire, avant le début de ces
rassemblements. Par suite, au moment où l’ordonnance est rendue, il y a lieu de constater que la
requête a perdu son objet. Il n’y a pas lieu d’y statuer.
6. Il résulte de ce qui précède que, la requête doit être rejetée selon la procédure prévue
à l’article L. 522-3 du code de justice administrative, y compris les conclusions présentées au titre
de l’article L. 761-1 du même code.
ORDONNE:
Article 1er : La requête du syndicat des avocats de France, de la ligue des droits de l’homme, du
syndicat de la magistrature, de l’union syndicale Solidaires et de M. Patrick Baudouin est rejetée.
Article 2 : La présente ordonnance sera notifiée au syndicat des avocats de France, premier
dénommé, pour l’ensemble des requérants.
Y. MARINO