Le magazine des audiophiles

-mag
numéro 2023-1

CASQUES ET ÉCOUTEURS
AUDIOPHILES

À l’essai : 28 casques, paires Et aussi : 7 amplis Hifi,

d’écouteurs, amplis casque et enceintes acoustiques et
baladeurs de 80 à 6900 € sources stéréo de rêve
Le son de l’émotion pure
Combinant une esthétique exclusive avec un ingénierie
de pointe, le casque Elite offre une expérience d’écoute
précise et authentique prête à répondre aux attentes
les plus élevées de l’audiophile compétent.

Type de conducteur Rinaro Isodynamic Hybrid Array®

Principe de fonctionnement Ouvrir
Couplage des oreilles Circumaural
Réponse à la fréquence 3-11 000 Hz
Impédance 32 Ω
SPL nominal 101 dB (1 mW / 1 kHz)
SPL maximum > 130 dB
Distorsion harmonique totale (THD) <0,05 %
Poids ~430 g

Forme géométrique Ovoid

TAILLE 102 mm x 73 mm
Poids du conducteur 75 g
Boîtier Polymère renforcé de fibre de verre
Type de diaphragme Rinaro Parus® [MZ3SE]
Zone active 4650 mm2
Poids du diaphragme 0,11 g
Masse acoustique 7,5 kg/m4
Limite de fréquence inférieure 3 Hz
Limite de fréquence supérieure 112 000 Hz

189 boulevard Brémont - 95320 St Leu La Forêt - Tél. 01 34 50 22 22 info@elitediffusion.com - www.elitediffusion.com

 SOMMAIRE ON-mag 2023-1

Les écouteurs avec et sans fil Les électroniques et la Hifi

6 - Artsound Brainwave 03 70 - Astell & Kern Kann Max
8 - Astell & Kern Pathfinder 72 - ATC SIA2-100 + CD2
10 - Bang & Olufsen Beoplay EX 74 - Audio-Technica AT-LPW50BTRW
12 - Final Audio ZE8000 76 - AVM Inspiration CS 2.3
14 - JVC HA-FW1000T 82 - Canor AI 2.10
16 - Sennheiser IE200 86 - Ferrum Erco
18 - Teufel Real Blue TWS 2 88 - GoldenEar BRX
90 - KEF R7 Meta
Les casques avec et sans fil
22 - Bowers & Wilkins PX7 S2
24 - Bowers & Wilkins PX8
26 - Crosszone CZ-1
28 - Epos Adapt 660
30 - Focal Bathys
34 - Focal Utopia (2022)
38 - Grado SR325x
40 - Hifiman Edition XS
42 - KEF Mu7
44 - Mark Levinson N°5909
46 - Meze Liric
48 - Poly Voyager 8200 UC
50 - Sendy Audio Peacock
52 - Sennheiser Momentum 4 Wireless
54 - Sennheiser HD 660 S2
56 - Sivga SV023
58 - Technics EAH-A800
60 - Warwick Bravura
66 - Yamaha YH-5000SE

Ce magazine vous est proposé par ON-mag.fr

Diffusion, distribution et reproduction soumises à conditions.

Tous droits réservés.

Communication et publicité : Manuel Courbo (régie Catset), mcourbo@gmail.com, 06 61 09 14 46

Rédaction : Alexandra Bellamy, Manuel Courbo, Guillaume Fourcadier, Sylvain Pichot
et Pierre Stemmelin

3 ON-mag >> 2023-1

LES ÉCOUTEURS
AVEC ET SANS FIL
TEST
ARTSOUND
Brainwave 03
Artsound est une marque belge qui
appar�ent au groupe House Of Music,
importateur de poids sur la zone du
Benelux. Elle propose à la fois des produits
audio pour le grand public et des
équipements dits professionnels des�nés
au domaine de l’intégra�on. Son catalogue
compte des radios portables, des caissons
de basses ou encore des distributeurs de
signaux et des écouteurs sans fil comme les
Brainwave 03 que nous testons ici.
par Manuel Courbo
Les Artsound Brainwave 03 sont des écouteurs sans
fil à réduction de bruit active proposés à un prix
serré de 80 €. Ils se positionnent dans une zone
tarifaire à la fois assez bataillée, mais où il est aussi
souvent compliqué de trouver un produit offrant un
bon rendu sonore. Voyons comment ces écouteurs
belges tirent leur épingle du jeu.
Ces Artsound Brainwave 03 sont très légers, environ
3 grammes pour chacune des oreillettes, ce qui
contribue au confort. Esthétiquement, ils sont
sobres et dans l’air du temps. Leurs petites
"queues" orientées vers le bas permettent, à la
manière des Apple AirPods, de rapprocher de la
bouche les microphones dédiés à la captation de la
voix pour les appels téléphoniques.
Le boîtier de recharge et de transport est tout en
rondeur et sans aspérité. Il mesure environ 7 x 5 x
3 cm pour un poids de 51 grammes (avec les
écouteurs à l’intérieur). Il est donc pratique à
embarquer dans une poche de blouson ou dans un
sac à dos. L’autonomie annoncée des écouteurs, 4 h
plus 12 h avec le boîtier de recharge, n’est pas très
élevée mais suffisante pour un usage quotidien
quand on est prévoyant.
Réduction active du bruit peu efficace, mais
restitution sonore très musicale
Sur le terrain, la réduction de bruit active (ANC) de
ces écouteurs ne s'avère pas d’une efficacité
redoutable. En revanche, la qualité de la voix lors
des appels téléphoniques est bonne.
Surtout, la restitution musicale est le vrai point fort
de ces Artsound Brainwave 03. Le rendu global est
certes très légèrement boomy mais cette petite
facétie ne nuit absolument pas au naturel de
l’équilibre tonal global. La scène sonore est bien en
place et suffisamment vaste. On apprécie le bon
ordonnancement des différents plans sonore. La
restitution est nette, vive, agréable et n’est
6 ON-mag >> 2023-1
80 €
absolument pas fatigante même lors de longues
sessions d'écoute.
Sur le titre "Boa Sorte / Good Luck" de Vanessa da
Mata en duo avec Ben Harper, morceau sucré et
triste à la fois (puisque les paroles parlent de rupture
et d’incompréhension voire d’incompatibilité), on
retrouve une très belle clarté et une jolie finesse des
voix des deux protagonistes. À l'arrière-plan, le
reste des instruments (basse, batterie, guitare,
harmonium) s’expriment intelligiblement, sans
conflit et sans que les détails ne soient occultés.
En résumé
De par leur prix, leur confort et la qualité sonore
proposée, les écouteurs true wireless Artsound
Brainwave 03 sont une alternative intéressante aux
modèles de grandes marques comme Jabra, JBL ou
Sony. Leur autonomie un peu limitée demande
organisation et anticipation. Leur réduction de bruit
est légère. En revanche, leurs performances sonores
sont très convaincantes.
■
Spécifications
•Type : écouteurs true wireless à réduction de bruit
•Réduction de bruit annoncée : 22 à 25 dB à 1 kHz
•Autonomie annoncée : écouteurs 4 h, boîtier 12 h
•Temps de charge complète : 2 h
•Accessoires fournis : câble de recharge USB type C,
trois tailles d’embouts S/M/L, boîtier de recharge et de
rangement
•Résistance aux projections d’eau : IPX4
•Poids : 3 g par écouteur, 51 g avec le boîtier de charge
•Finitions : blanc, noir et vert
Notre avis
TEST
ASTELL & KERN
Pathfinder
Conçus en collabora�on avec le spécialiste Campfire,
Les écouteurs Astell & Kern Pathfinder cons�tuent un
joli terrain d'expérimenta�on, puisqu'ils mêlent
plusieurs technologies dans un produit à la fois luxueux
et très audiophile. Assez pour jus�fier leur tarif très
2200 € élevé (2 200 euros) ?
Le prisme d'un lourd bijou
Les connaisseurs d'Astell & Kern (A&K) et de
Campfire s'en doutent, cette collaboration ne laisse
pas de place aux matériaux cheap. Les écouteurs,
très denses, disposent chacun d'un large corps en
aluminium usiné, ainsi que d'une canule et un dos
en acier inoxydable. Ce dernier, entièrement brossé,
présente une allure facettée qui rappelle
immanquablement le châssis des baladeurs A&K.
En matière de fabrication, difficile de reprocher quoi
que ce soit aux Pathfinder, denses et sans défaut
apparent. Même les trois câbles fournis (à
terminaisons jack 3,5 mm, 4,4 mm et 2,5 mm) sont
très haut de gamme, à la fois robustes et souples.
Le seul défaut formel et notable des Pathfinder est à
mettre sur le compte du confort. La canule en acier
des écouteurs affiche en effet un diamètre très
conséquent (environ 6 mm), ce qui fera fuir une
partie des utilisateurs. En effet, si le canal auditif
n'est pas adapté (pas suffisamment large), inutile
d'espérer un port agréable ou une bonne tenue,
même si Astell & Kern livre pas moins de onze
paires d'embouts de tailles différentes réparties en
trois genres. Pour les autres, l'expérience s'avère
tout à fait correcte, mais très loin d’atteindre le
même niveau de confort que celui proposé par des
écouteurs mono-transducteurs comme les
Sennheiser IE 900.
De gros transducteurs pour un son…
Très aéré et détaillé
Écouteurs hybrides trois voies, les Pathfinder
développent une architecture acoustique plutôt
originale. Chaque écouteur renferme deux
transducteurs à armature balancée pour les aigus,
deux transducteurs à armature balancée pour les
médiums, mais surtout deux transducteurs
dynamiques de 10 mm montés face à face pour les
basses et placés dans une chambre acoustique à
"évent radial" imprimée en 3D.
Nous aurions pu imaginer, au vu du montage à deux
transducteurs de basses, une mise en avant
prononcée du bas du spectre. Au contraire, ces
écouteurs brillent par leur équilibre et leur précision
dans ce registre. Assez peu énergivores, ils délivrent
des basses détaillées et énergiques, mais bien plus
sages qu'on ne pourrait le croire, l'ampleur n'étant
8 ON-mag >> 2023-1
par Guillaume Fourcadier
pas démesurée. Cette régularité se retrouve dans
les médiums, gamme de fréquences
particulièrement riche et naturelle.
Le visage aventureux des Pathfinder apparaît
clairement dans les aigus, qui bénéficient d'un
traitement osé, marqué par des oscillations
sensibles. Ici, Campfire (ou Astell & Kern) prend le
pari d'une représentation légèrement excentrique,
dynamique, voire tranchante. Mais malgré la
présence de pics francs, l'agressivité reste à peu
près contenue. Les écouteurs Pathfinder possèdent
ainsi une sonorité fabuleusement aérée et d'un
niveau de détails grandiose.
On s'en doute, ces écouteurs pardonnent assez peu
les mauvais enregistrements. Leur personnalité va
de pair avec un sens du détail aiguisé, qui reproduit
voire accentue les défauts d'un mixage,
particulièrement les sibilances. La signature sonore,
toute maîtrise et technicité mises à part, reste très
clivante. En voulant révéler le moindre détail, elle
révèle aussi le moindre défaut.
En résumé
Portés par une sonorité claire et une fabrication
brillante, les Pathfinder d'Astell & Kern sont des
écouteurs atypiques. Que ce soit en matière de
confort ou de sonorité, le constructeur développe
un produit radical, qui ne s'adresse clairement pas à
tout le monde.
■
Spécifications
•Type : écouteurs intra-auriculaires filaires
•Transducteurs (par écouteur) : 2 transducteurs dyna-
miques de 10 mm, 4 transducteurs à armature balancée
•Chambre acoustique Radial Venting
•Réponse en fréquence : 5 Hz à 20 kHz
•Impédance nominale : 6,2 ohms
•Sensibilité : 94 dB/mW
Coque en aluminium usiné, canule en inox poli
•Inclus : 11 paires d'embouts, 3 câbles de Litz en cuivre
plaqué argent (terminaison jack 3,5 mm, 4,4 mm,
2,5 mm), 2 pochettes en tissu, pochette semi-rigide en
cuir, appareil de nettoyage
Notre avis
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votre écoute

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TEST

BANG & OLUFSEN

Beoplay EX 400 €
Symbole de luxe sonore pour certains, de tarifica�on excessive pour d’autres, Bang & Olufsen ne
laisse jamais indifférent, en par�culier dans le domaine habituellement grand public des écouteurs
true wireless. Les nouveaux Beoplay EX sont les plus récents et sans doute les plus haut de gamme de
la marque danoise, succédant aux bons Beoplay EQ, dans un format plus tradi�onnel. Des écouteurs
zéro fil plus chers que la moyenne, mais qui pourraient bien nous surprendre.
par Guillaume Fourcadier

Le faste au format populaire de leur boîtier de charge et rangement, entièrement

Marchant dans les pas des précédents EQ, les
Beoplay EX n’en sont pas moins fondamentalement
différents sur la forme. Alors que les Beoplay EQ
affichaient cette forme sphérique typique des
écouteurs true wireless haut de gamme façon Sony
WF-1000Xm4, les Beoplay EX se rapprochent plutôt
des Apple AirPods Pro et autres Huawei Freebuds
Pro. Plus universel, ce format est généralement
plébiscité par le grand public.
Mais de grand public, il ne reste pas grand-chose
sur les écouteurs du constructeur danois. La forme
générale est la base d’un design plus élaboré qu’on
ne pourrait le penser de prime abord, l’espace
disponible dans les écouteurs étant assez bien
optimisé par rapport aux prétentions techniques.
Au centre de tout, la qualité de fabrication
démontre une fois encore le savoir-faire de B&O,
quand bien même l’enveloppe n’est qu’en
polymère. L’assemblage est ainsi irréprochable et la
surface mate tranche nettement avec l’aspect
rutilant des concurrents. Cerise sur le gâteau : la
zone tactile en verre, cerclée par un bel anneau
d’aluminium. En outre, la certification IP57
(résistance aux poussières et aux immersions) des
Beoplay EX est bien supérieure à la moyenne.
Les écouteurs ne sont toutefois rien en comparaison
en aluminium anodisé, qui ne trouve guère de
concurrence que chez Klipsch avec ses boîtiers en
inox façon briquet Zippo. En outre, cet élément
reste suffisamment compact pour être rangé dans
une poche et il est compatible avec la recharge par
induction.
Plus universel également que sur les Beoplay EQ, le
confort des B&O Beoplay EX se heurtera tout de
même à certaines morphologies d’oreilles. En effet,
le bloc acoustique des écouteurs (la partie venant se
caler contre l’oreille) est un peu plus volumineux
que la moyenne. Malgré cela, la tenue est
exemplaire, en particulier avec les embouts en
mousse à mémoire de forme Comply fournis.
L’ensemble est alors peu intrusif, très bien adapté
aux longues sessions d'utilisation.
À la pointe de la modernité, mais piégés par
la réduction de bruit dans les haut-médiums
et aigus
À l’instar d’un B&W, Bang & Olufsen, malgré son
statut de petite entreprise par rapport aux géants
comme Sony et Apple, a toujours été à la pointe de
la modernité sur ses produits Bluetooth. Cette
remarque est toujours aussi valable sur les Beoplay
EX, qui cumulent les bons points.

10 ON-mag >> 2023-1

Difficile de faire mieux en matière de connectivité.
Les écouteurs, propulsés par une puce Bluetooth
5.2 de chez Qualcomm, décodent le très moderne
codec AptX Adaptive, ainsi que tous ses sous-
ensembles (AptX, AptX HD). Plus impressionnant, ils
comptent parmi les rares écouteurs zéro fil à
prendre en charge la connexion Multipoint, ce qui
permet de se connecter à deux appareils à la fois et
de basculer entre les deux flux.
L’application de paramétrage dédiée constitue un
autre élément réussi, puisqu’en plus d’être simple et
très épurée, elle ne donne pas l’impression d’être là
juste pour faire de la figuration. L’onglet principal
regroupe à la fois des informations sur les écouteurs
(comme le niveau de batterie/l’autonomie restante),
la possibilité de basculer rapidement entre les
différents modes de réduction de bruit, mais surtout
l’accès aux égaliseurs Bang & Olufsen. Le plus
marquant de ces égaliseurs est la "roue" Beosonic,
qui s’avère une manière intuitive de modifier la
signature sonore.
Point plus classique mais non moins efficace,
l’autonomie annoncée oscille entre 6 h (avec ANC)
et 8 h (sans ANC). En pratique, ces chiffres se
vérifient assez facilement, ce qui classe les
écouteurs true wireless Bang & Olufsen Beoplay EX
dans la moyenne haute du genre.
Tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes
si l’isolation phonique se hissait à la hauteur du
reste. Ici, la réduction de bruit active est toujours
d’une franche efficacité pour sabrer les sons dans les
basses fréquences et les bas-médiums. Mais une
fois les haut-médiums en vue, les Beoplay EX
tombent dans un creux bien malheureux. Une
bonne partie des voix et certaines fréquences
spécifiques débordent. Dès lors, si l’atténuation
globale est correcte, elle n’est clairement pas à la
mesure d’un authentique produit haut de gamme et
reste en deçà de ce que proposaient les Beoplay
EQ l’année dernière.
Un si bel accomplissement sonore
Tiendrait-on là les écouteurs B&O les plus aboutis
musicalement ? Cela est bien possible. Car avec un
unique transducteur dynamique de 9,2 mm par
oreillette, les Beoplay EX réussissent un petit tour
de force sonore, qui les place clairement à la table
des plus grands écouteurs zéro fil.
Parfaitement équilibrés, à l'écoute, les B&O Beoplay
EX brillent par leur excellente technicité. Nous
avons, en un sens, une sorte d’équivalent technique
des Sennheiser Momentum TW3, certes moins
joueurs mais plus équilibrés. Peu importe le style de
musique, ils ne paraissent jamais manquer de rien et
n’accentuent pas inutilement telle ou telle gamme
de fréquences.
Nous pouvons tout de même remarquer que les
aigus sont très légèrement mis en avant, du moins
au-delà de 10 kHz, ce qui n’a pas d’effet sur
l’agressivité ou l’acidité des morceaux. En revanche,
cet excellent équilibre permet aux Beoplay EX
d’afficher une certaine simplicité apparente, avec
une scène sonore large et profonde, mais surtout
très cohérente.
C’est simple, techniquement, les écouteurs B&O
n’ont tout bonnement rien à envier aux meilleurs
modèles de Sony ou de Sennheiser. Ils représentent
une facette plus équilibrée du haut de gamme,
moins grand public peut-être (et encore), mais qui
ne sacrifie pas la musicalité sur l’autel de l’équilibre.
Le terme "naturel" convient parfaitement à la
restitution sonore de ces écouteurs, clairement
équipés d’excellents transducteurs.
Quel dommage que la réduction de bruit active soit
aussi quelconque ! Car ce défaut marquant mis à
part, les Bang & Olufsen Beoplay EX sont chers mais
extrêmement séduisants. Élégants, très bien finis et
surtout très audiophiles, ils font mieux que leurs
aînés Beoplay EQ sur presque tous les points. Des
écouteurs parfaits pour les utilisateurs qui sont prêt
à sacrifier un peu de silence pour un peu de luxe
sonore.
■
Spécifications
•Type : écouteurs true wireless à réduction de bruit
active
•Puce : Bluetooth 5.2 Qualcomm
Codecs supportés : SBC, AAC, AptX, AptX HD, AptX
Adaptive
•Connexion Multipoint. Appairage Google Fast Pair et
Microsoft Swift Pair
•Architecture sonore : 1 transducteur dynamique de
9,2 mm
•Autonomie : 6 h avec ANC, 8 h sans ANC, 20 h avec le
boîtier (compatible induction)
•Certification IP57
•Poids : 6 g par écouteur, 53 g pour la boîte de charge
•Déclinaisons : or, noir anthracite, oxygène anthracite
(version testée)
Notre avis
Construction Ergonomie
Performances Musicalité
ON-mag >> 2023-1 11
TEST
FINAL
AUDIO
ZE8000
Sans être les premiers écouteurs zéro fil de la
marque japonaise Final Audio, les ZE8000
sont incontestablement les plus ambi�eux.
Design atypique et architecture sonore
avancée : le cocktail parfait pour se faire une
place au sein de cet univers impitoyable ?
par Guillaume Fourcadier
Grand volume, mais bonnes capacités
Amis de la compacité, passez votre chemin. Les
Final Audio ZE8000 affichent un design intéressant
car original, mais plus imposant que la moyenne, les
écouteurs présentant trois parties distinctes. La
boîte de charge suit le même chemin ; il est donc
très difficile de la placer dans une poche de
pantalon. Pourtant, le poids de l'ensemble reste
modéré : environ 5 g par écouteur et 50 g pour
l'ensemble.
La qualité de finition générale est certes loin de
celle des luxueux Bang & Olufsen Beoplay EX, mais
reste sérieuse. Les écouteurs ainsi que le boîtier
sont astucieusement revêtus d'une surface grainée
d'assez bel effet. Surtout, malgré leur grande taille
qui les fait dépasser assez largement des oreilles (ce
qui n’est pas très esthétique), les écouteurs ZE8000
sont suffisamment confortables et jouissent d'une
bonne tenue. Ils sont fournis avec pas moins de cinq
paires d'embouts, ou plutôt cinq ensembles de
maintien (embouts + bases en silicone), ce qui est
un excellent point.
Loin de posséder la force de frappe technologique
de marques comme Sony, Bose ou Apple, Final
Audio s'en sort relativement bien sur le volet
technique. Armés d'une puce Bluetooth haut de
gamme de chez Qualcomm (certifiée Snapdragon
Sound), avec prise en charge du moderne codec
AptX Adaptive, les ZE8000 intègrent un système de
réduction de bruit active et sont compatibles avec
une application dédiée.
Cette dernière, sans être aussi riche que celles de
Sony ou Shure en termes de réglages, affiche un
bon équilibre entre fonctions et simplicité. Il est
possible de modifier le type de réduction de bruit,
d'ajuster la sonorité avec un égaliseur
(malheureusement limité à 4 bandes), mais
12 ON-mag >> 2023-1
330 €
également d'optimiser le volume grâce à une
interface très bien pensée.
Ce fonctionnement faisant appel à une application
va de pair avec une ergonomie un brin complexe,
mais fonctionnelle, mettant à profit la zone tactile
placée sur la tige de chaque écouteur.
Côté réduction de bruit (ANC), Final Audio réussit
correctement l'exercice, notamment sur les
médiums. Pas de miracle avec les très basses
fréquences, atténuées de façon bien moins efficace
que chez les bons concurrents. Quant aux aigus,
sans réussir à rattraper les meilleurs intra-auriculaires
(comme les Shure Aonic Free), les ZE8000
parviennent à abaisser suffisamment le niveau de
bruit, à condition d'utiliser les embouts les mieux
adaptés aux oreilles. En plus de l'ANC, trois autres
modes sonores sont activables, tous se concentrant
sur un type de retour sonore : retour sonore
classique, mode anti-vent, mode voix. Là encore
nous avons déjà vu plus efficace, mais Final Audio
livre une copie convaincante. Dommage, en
revanche, de ne pas proposer un simple mode ANC
off, qui couperait tout traitement électronique lié à
l'environnement sonore extérieur.
L'autonomie en simple charge atteint de 5 h à 5 h 15
environ avec ANC sous codec AAC et encore un
peu moins en utilisant le codec AptX Adaptive. Une
endurance très moyenne en 2023, mais boostée par
les trois recharges supplémentaires permises par le
boîtier de rangement.
Énergie ténébreuse
Sans donner une foule de détails concernant
l'architecture audio de sa création, Final Audio
précise que chacun de ses écouteurs ZE8000 est
équipé d'un large transducteur dynamique de
13 mm de diamètre, comportant une suspension en
silicone spécial, raccordée à un dôme (visiblement
en métal) via un montage sandwich. Outre
l'électronique associée, décrite comme haut de
gamme, Final Audio met en avant un traitement
numérique maison (DSP), appelé un peu
pompeusement "8K Sound", pour faire référence à
la précision de la vidéo 8K. En apparence, ce
traitement ne semble pas si éloigné de l'algorithme
de reconstruction DSEE Ultimate de Sony.
À l'écoute, grande est notre surprise. En effet, alors
que nous nous attendions à une signature sonore
plutôt neutre et équilibrée, Final Audio opte pour
une philosophie totalement opposée : basses
largement en avant, puis réponse descendant en
pente presque inaltérable jusqu'aux aigus avant un
pic très prononcé autour de 10 kHz afin d'apporter
une bonne dose de brillance. Les ZE8000
constituent l'exemple même d'une signature sonore
très sombre, ou physiologique et chaleureuse, avec
tout ce que cela implique comme avantages et
comme défauts, légèrement contrebalancée par le
net élan de brillance dans le haut du spectre.
De la qualité technique, le transducteur en a à
revendre. Malgré cette approche atypique, nous
n'assistons pas à un effondrement à la moindre
difficulté. La force de l'ensemble est de pouvoir
combiner cette personnalité avec une scène sonore
particulièrement large et assez détaillée.
Il est clair qu'en favorisant une mise en avant
progressive des bas-médiums et des graves, les
ZE8000 n'échappent pas aux habituels
débordements des basses sur les médiums surtout
audibles sur les voix, ni au manque de séparation
des instruments dans les morceaux très chargés.
Mais, sauf cas extrême, la qualité des écouteurs leur
permet de se sortir assez bien de ces écueils. En
projetant davantage la scène vers l'avant, ce qui
aurait été possible en poussant un peu plus les
haut-médiums, l'ensemble gagnerait sans aucun
doute en richesse.
À l'inverse, cette signature permet aux écouteurs
Final Audio de déployer une énergie assez jouissive.
Les basses sont enveloppantes, assez ciselées à
défaut d'être ultra impactantes, le tout sans aucune
agressivité. Grâce à leur bonne dynamique, les
ZE8000 sont déjà très intéressants à bas volume.
Bien qu'assez polyvalents, les écouteurs manquent
malgré tout de linéarité dans les aigus pour être de
véritables caméléons. La musique Classique, par
exemple, n'est pas leur spécialité. Les ZE8000 sont
taillés avant tout pour les styles musicaux
énergiques et puissants, dans lesquels ils peuvent se
lâcher.
Nous n'avons donc pas affaire aux écouteurs les
plus nuancés du genre, mais les Final Audio ZE8000
évitent au moins de tomber dans la caricature. Ils
sont très particuliers et ne conviendront
définitivement pas à tout le monde. Ils auraient à
notre sens mérité un peu plus de parcimonie pour
délivrer leur plein potentiel, mais ils offrent une
approche du son qu'on ne trouve chez aucun
concurrent. Un son qui aura ses amoureux et ses
détracteurs, mais presque personne entre les deux.
Sans trop de surprise, nous ne percevons aucune
différence nette (à l'aveugle) avec ou sans le
traitement 8K Sound. Celui-ci dévoile peut-être une
extension très légèrement supérieure dans les aigus,
mais cela n'est absolument pas flagrant.
En résumé
Les Final Audio ZE8000 sont définitivement des
écouteurs true wireless pas comme les autres, qui
portent une vision originale et haut de gamme du
genre. À l'image de leur design extravagant, ils
misent sur un son qui peut être considéré comme
clivant, mais amusant, avec des basses très
démonstratives.
■
Spécifications
•Type : écouteurs true wireless avec ANC
•Transducteurs dynamiques de 13 mm à suspension
silicone
•Réponse en fréquences annoncée : 20 Hz – 44 kHz
•Puce Bluetooth 5.2 Qualcomm QCC5141 compatible
Snapdragon Sound
•Codecs supportés : SBC, AAC, AptX, AptX HD, AptX
Adaptive
•Amplificateur en classe AB avec condensateurs PML
(condensateurs à film multicouche polymère) en sortie
•4 modes de réduction de bruit/retour sonore : ANC, re-
tour sonore, mode anti-vent (retour sonore qui retire les
effets de saturation du vent), mode voix (accentuation
des fréquences vocales)
•Compatible avec l'application Final Connect
•Égaliseurs 4 bandes
•2 microphones par côté
•Résistance IPX4
•Poids : environ 5 g par écouteur
•Inclus : 5 paires d'embouts, accessoire de nettoyage,
filtres antipoussière
Notre avis
Construction Confort
Performances Musicalité
ON-mag >> 2023-1 13
TEST
JVC
HA-FW1000T
JVC fait par�e des leaders du marché des casques
audio et écouteurs à pe�ts prix. En parallèle,
ce�e marque japonaise embléma�que con�nue
de nous étonner en lançant régulièrement
quelques produits haut de gamme, parfois très
innovants, comme récemment avec le casque
Home Cinéma et gaming immersif Exofield, ou
aujourd’hui avec des écouteurs true wireless à
transducteurs à membranes en bois, plutôt
onéreux : les JVC HA-FW1000T.
par Manuel Courbo
De quel bois je me chauffe !
Ces écouteurs "concept" sont pourvus de
transducteurs électrodynamiques de 11 mm à
diaphragmes à base de bois (une première
mondiale ?), de PET (polytéréphtalate d'éthylène) et
de carbone. Le bois est de longue date une matière
chère à JVC. Nous l’avons déjà vu en 2017 lors du
lancement du casque JVC "Wood" HA-SHR02, lui
aussi pourvu de transducteurs à diaphragmes en
bois, ou il y a encore bien plus longtemps sur
plusieurs minichaînes de la marque japonaise, dont
les enceintes avaient fait beaucoup parler d'elles,
car elles étaient dotées de haut-parleurs à
membranes en bois imbibé de saké !
En dehors de cette particularité, les écouteurs
JVC HA-FW1000T sont de facture assez haut de
gamme et nous arrivent à un tarif plutôt conséquent
de 400 €. Ils sont relativement élégants, compacts et
discrets. L'habillage en bois, visible sur la face
extérieure de leurs coques, mériterait justement, à
notre avis, d’être un peu moins discret en optant
pour une teinte plus claire. Mais ce n'est qu'un
détail esthétique. En ce qui concerne l'ergonomie,
ces écouteurs de taille raisonnable et d'un poids
contenu tiennent bien en place. Ils sont confortables
même pour de très longues séances d'utilisation.
Une restitution sonore à la fois détaillée et
chaleureuse
À l’écoute, les JVC HA-FW1000T délivrent une
restitution sonore à la fois douce et très détaillée, un
peu ronde, tout en étant claire et presque
analytique dans les aigus ainsi que sur les voix. Ils
offrent en parallèle des tonalités graves plutôt bien
charpentées et légèrement traînantes. Le tout
procure une sensation plaisante et très confortable,
à savourer durant de longues heures sans fatigue
auditive.
Sur le titre "Black Hole Sun" du groupe
Soundgarden, la voix du regretté Chris Cornell
14 ON-mag >> 2023-1
400 €
émerge aisément des riffs déchaînés et pesants de
guitare, ainsi que des grands coups de batterie ou
des sons émis par les synthétiseurs. Les quatre
univers cohabitent en parfaite union, pour faire de
ce titre noisy et difficile à restituer un vrai petit plaisir
de cohésion.
Sur le morceau "Boa Sorte / Good Luck" de Vanessa
Da Mata associée à Ben Harper, la voix suave de la
chanteuse et celle rocailleuse de son acolyte se
mêlent à merveille sur un parterre de basse, de
guitare, de batterie et de synthétiseur, pour une
restitution admirable de douceur et de clarté. Un
régal !
Les JVC HA-FW1000T offrent donc des
performances musicales très convaincantes. Pour ce
qui est de leur système antibruit actif, nous avons
constaté qu'il est d'une bonne efficacité, plutôt
supérieure à la moyenne, et épaulé par une isolation
phonique passive plus que correcte. On doit ce
résultat au système ANC de la puce Qualcomm qui
équipe ces écouteurs JVC.
En conclusion
Ces écouteurs JVC HA-FW1000T remplissent
extrêmement bien leur rôle. Leur autonomie
annoncée n'est pas énorme. En revanche, l’efficacité
de leur système antibruit (ANC) est supérieure à la
moyenne, ce qui permet d’apprécier pleinement
une restitution fine, précise, détaillée, ronde et très
agréable durant plusieurs heures d’écoute.
■
Spécifications
•Type : écouteurs true wireless, avec ANC
•Transducteurs : à diaphragmes en bois de 11 mm, avec
aimant néodyme
•Autonomie annoncée : 9 h sans ANC et 5 h 30 avec ANC
•Charge via boîtier : jusqu'à 18 h supplémentaire
•Temps de charge complète : 2 h 30
•Protection : IPX4
•Réponse en fréquence : 20 Hz à 48 kHz
•Accessoires fournis : câble de recharge USB-C, boîtier
de rangement et de charge, 5 paires d’embouts
•Poids : 7 g par écouteur, 44 g pour le boîtier
Notre avis
 importe et distribue des
marques de Hi-Fi d’exception

UX 3000
casque sans fil
à réduction de bruit

D 8000 Pro
casque Planar
A5000
écouteurs filaires

NEW
ZE 8000
écouteurs sans fil
à réduction de bruit

NEW

quelques unes des récompenses obtenues par final dans les magazines internationaux

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Marc +33 6 49 89 68 88 • Pierre +33 6 07 72 63 18
TEST
SENNHEISER
IE200
La grande famille d'écouteurs filaires IE de Sennheiser
illustre bien le poten�el d'une architecture mono-
transducteur soignée. Les nouveaux IE 200 sont les plus
abordables de la gamme après les IE 100. Ils s'affichent
comme des IE 600 simplifiés, ce qui a de quoi nous plaire.
par Guillaume Fourcadier
Confort d'ascendance royale, fabrication
plus roturière
De par leur architecture mono-transducteur peu
volumineuse, les écouteurs de la gamme IE de
Sennheiser peuvent se concentrer sur des châssis
petits et légers, aux formes ergonomiques, par
conséquent très confortables. Les IE 200 ne font pas
exception, d'autant que le corps en polymère de
chacune de leurs oreillettes ne pèse que 4 g. Sans
surprise, nous tenons là un produit très agréable à
porter, livré avec deux types d'embouts (silicone et
mousse à mémoire de forme) pour n'oublier
personne.
À l'inverse, bien qu’ils soient sérieusement conçus,
ces écouteurs sont loin d'être aussi premium dans
leur finition que leurs grands frères IE 600 et IE 900,
voire IE 300. Logique, au vu de la différence de prix.
Reste que certains constructeurs proposent, même
à moins de 100 euros, une construction entièrement
en métal. Cette remarque est également valable
concernant le câble, plutôt sérieux, mais qui
délaisse la gaine en aramide des écouteurs plus
haut de gamme, tout en conservant,
malheureusement, la sensibilité aux bruits
microphoniques (bruits de frottements transmis
dans le câble).
4,5 fois moins chers, vraiment ?
Les écouteurs IE se suivent et se ressemblent ?
Depuis quelques années, Sennheiser décline une
formule bien rodée : un transducteur maison
TrueResponse de 7 mm (probablement différent
suivant les modèles) placé dans un ensemble
acoustique plus ou moins élaboré. Forcément, la
complexité de la chambre acoustique et du châssis
des IE 200 est loin de rivaliser, sur le papier, avec ce
que nous trouvons sur les IE 600 et IE 900.
Mais, malgré leur apparente simplicité, les
Sennheiser IE 200 héritent d’une bonne partie des
qualités de leurs aînés. La sonorité, typique de celle
de bons écouteurs mono-transducteur, délivre cet
équilibre subtil entre puissance et raffinement,
musicalité et technicité, simplicité sonore et sens du
détail, le tout enrobé d'une scène sonore large et
assez profonde.
Sans être des modèles d'équilibre (à l’oreille, les
16 ON-mag >> 2023-1
150 €
basses et les aigus sont mis en avant), les IE 200
proposent une restitution un peu plus naturelle que
les IE 300. Néanmoins, nous percevons toujours une
accentuation dans le haut du spectre vers 10-12 kHz,
qui participe à cette ouverture sonore, mais peut
également se muer en excès de brillance à haut
volume.
Difficile de ne pas louer le côté immédiat de
l'écoute, simple en apparence, mais
particulièrement riche techniquement. Le
transducteur TrueResponse parvient parfaitement à
suivre le rythme d'un morceau, devenir énergique si
besoin, plus doux si nécessaire, sans forcer son
caractère.
Malgré la proximité sonore des IE 200 et des IE 600,
ces derniers conservent clairement un meilleur
niveau de détails, plus de nuances dans les basses
et les aigus, plus d'impact également. Mais, à
défaut de les égaler, les IE 200 parviennent à s'en
approcher pour un tarif bien moindre. Face aux
bons vieux IE 300, plus expressifs mais moins bien
réglés, notre préférence va aux petits nouveaux.
■
Spécifications
•Type : écouteurs intra-auriculaires filaires
•Architecture mono-transducteur
•Haut-parleurs : TrueResponse dynamiques de 7 mm
•Connectique : MMCX (embase en retrait)
•Réponse en fréquence annoncée : 6 Hz – 20 kHz
•Impédance nominale : 18 ohms
•Sensibilité : 119 dB
•DHT : < 0,08%
•Poids : 4 g (par écouteur, sans câble ni embout)
•Inclus : pochette de transport souple, 3 paires d'em-
bouts en silicone de différentes tailles, 3 paires d'em-
bouts en mousse à mémoire de forme de différentes
tailles, câble torsadé à terminaison jack 3,5 mm
Notre avis
CASQUE BLUETOOTH PREMIUM
À RÉDUCTION DE BRUIT

JUSQU’À 34H D’AUTONOMIE*

*30H AVEC RÉDUCTION DE BRUIT

Tél. : 04 50 17 00 49
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TEST
TEUFEL
Real Blue TWS 2
Teufel (li�éralement diable ou
diabolique) est une marque berlinoise
de matériel audio créée en 1979. Plus
connue pour ses enceintes Hifi et
home cinéma ainsi que pour ses
barres de son, elle propose également
des casques audio et des écouteurs.
Nous essayons aujourd’hui les Real
Blue TWS 2, ses écouteurs true
wireless les plus haut de gamme,
dotés d'un système ac�f an�bruit.
par Manuel Courbo
D’une forme sphérique légèrement aplatie, et donc
de section ovale classique, les écouteurs Teufel Real
Blue TWS de nouvelle génération sont légèrement
proéminents et dépassent quelque peu des oreilles.
Leur port demeure néanmoins très confortable. Les
Real Blue TWS 2 sont relativement légers (5,5 g
chacun) et n’occasionnent aucune fatigue même
lorsqu’on les utilise pendant plusieurs heures.
L’ergonomie est bonne. Les écouteurs s’allument
bien dès leur mise en place, ils s’éteignent
automatiquement en cas d’inutilisation prolongée,
économisant ainsi leurs batteries. Les performances
pour la réception et l'émission des appels
téléphoniques sont bonnes. La captation de la voix
est de qualité correcte.
En revanche, petit bémol, le système de réduction
de bruit (ANC) est d'une efficacité modérée. Ce à
quoi s'ajoute un isolation phonique passive pas
optimale bien que les écouteurs, de par leur forme
ovoïde, remplissent et épousent bien les conques
des oreilles.
Un rendu sonore charmeur
Disons-le tout de suite, à l’écoute, les Teufel Real
Blue TWS 2 nous ont étonnés dans le bon sens du
terme. La restitution sonore, bien qu’elle ne soit pas
exempte de petites colorations, est propre, fine,
douce et claire, avec une belle définition même si
très légèrement "boomy". La scène stéréophonique
et la sensation d'espace ne sont pas démesurées,
mais cela n’altère en rien le rendu global.
Sur le morceau "Boa Sorte / Good Luck" de Vanessa
da Mata en duo avec Ben Harper, toutes les
informations sont là et les voix sont admirablement
mises en valeur. Cette qualité est encore plus
flagrante à l’écoute du titre "Don’t know Why" de
Norah Jones. La tessiture de la voix, les attaques, les
montées dans les aigus sont bien maîtrisées et elles
apportent quelques sensations d'aération fort
agréables.
18 ON-mag >> 2023-1
150 €
Les écouteurs Teufel Real Blue TWS 2 sont des
compagnons de route agréables et endurants
(jusqu'à 8 h d'autonomie pour les écouteurs seuls).
Ils sont confortables et procurent de bonnes
sensations d’écoute. Nous regretterons juste,
comme c’est souvent le cas dans cette gamme de
prix, que leur système de réduction de bruit soit
trop timide. Malgré tout, face à une concurrence
affûtée, venant notamment de chez Jabra ou Sony
qui proposent une réduction de bruit active plus
efficace, Teufel parvient à tirer correctement son
épingle du jeu grâce à un rendu sonore
particulièrement charmeur.
À noter enfin qu’en cas de perte d'un écouteur Real
Blue TWS 2, la marque donne la possibilité d'en
commander un de remplacement à l'unité, ce qui
est un point positif supplémentaire.
■
Spécifications
•Type : écouteurs true wireless a réduction de bruit ac-
tive (ANC)
•Bluetooth AAC 5.2
•Transducteurs : dynamiques de 12 mm
•Autonomie annoncée des écouteurs : environ 8 h
•Autonomie annoncée avec boîtier de recharge : 25 h
sans ANC, 18 h avec ANC
•Réponse en fréquences : 10 Hz – 20 kHz
•Accessoires fournis : câble de recharge USB-C, 5 paires
d’embouts (XS/S/M/L/XL), boîtier de recharge et de ran-
gement
•Application Teufel Headphones : niveau de charge,
choix du mode (ANC, transparence ou neutre), égaliseur
•Résistance aux projections d’eau : IPX3
•Poids : 5,5 g par écouteur, 50 g pour le boîtier avec les
écouteurs
Notre avis
 importe et distribue des
marques de Hi-Fi d’exception

Warwick BRAVURA
Système 3 en 1 :
casque électrostatique
ampli casque energizer Trilogy H1
convertisseur (DAC)
Ampli casque
électrostatique à tube

Warwick APERIO
Système 5 en 1 :
casque électrostatique
ampli casque energizer
convertisseur (DAC)
streamer endpoint
préampli

Warwick Acoustics a obtenu de nombreuses récompenses dans les magazines internationaux

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 Préparez-vous à entrer dans un nouveau domaine de l’audio et du divertissement
qui transcende ce à quoi nous nous attendons. Les écouteurs haut de gamme
Crosszone sont nés avec l’idée de reproduire fidèlement et de créer un son naturel
et réaliste avec une ingénierie supérieure, une conception non conventionnelle et
un savoir-faire méticuleux fabriqué à la main.

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Chaque haut-parleur est recouvert de béryllium
pour garantir une qualité sonore uniforme et fluide.

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« Made in Japan » : des mots qui inspirent
la qualité et la confiance. L’assemblage et
l’optimisation sont réalisés à Okaya City au Japon.
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LES CASQUES AVEC
ET SANS FIL
TEST

BOWERS & WILKINS

PX7 S2
Véritables réussites de Bowers & Wilkins, le
casque sans fil et à réduc�on de bruit PX et son 430 €
successeur PX7 ont prouvé qu’il était possible
pour une marque audiophile de batailler à
armes égales face à des géants tels que Bose,
Sony et Apple. Simple suite du très bon PX7 en
apparence, le tout nouveau PX7 S2 porte
pourtant en lui de véritables belles
améliora�ons. Un casque parfait ?
Par Guillaume Fourcadier

On revient efficacement en arrière

Décidément, Bowers & Wilkins (B&W) sait comment

évoluer dans le bon sens. Son précédent
casque PX7 avait en grande partie gommé les
soucis liés au confort du premier PX, mais au prix
d’une esthétique un peu plus consensuelle. L’esprit
de synthèse du PX7 S2 se manifeste donc dans un
nouveau design, plus proche de celui du PX et ses
lignes moins arrondies, sans pour autant
abandonner les avancées ergonomiques
marquantes du PX7.
Exit les coques "d’un bloc" et les branches
affleurantes, ce nouveau casque reprend les coques
en deux parties du premier PX. L’aspect luxueux est
ainsi encore plus marqué que sur son aîné, le tout
en faisant la part belle aux matériaux innovants : la
structure est en matériau composite (fibre de
carbone/polymère) et les coques des oreillettes sont
en aluminium anodisé. On constate par ailleurs les
progrès réalisés par la marque depuis deux ans : la
surface du matériau composite est nettement moins
brute et plus "propre" que sur le premier B&W PX7.
Le reste est de haute volée, avec une belle
utilisation du tissu et une sellerie (coussinets et
repose-tête) de très bonne qualité, sensiblement
plus souple et douce encore qu’auparavant.
Rien à redire sur la qualité de fabrication en général
du B&W PX7 S2, qui est clairement supérieure à ce
que proposent Sony ou Bose. L’assemblage est
irréprochable. Un réel sentiment de robustesse
prédomine ; le design sait être magnifique tout en
restant sobre. La structure non pliable est le seul
petit défaut formel que l'on peut souligner.
Bowers & Wilkins n’a pas seulement retravaillé le
design et les matériaux, le confort fait également un
bond en avant. L’utilisation de coussinets plus
souples, d’un repose-tête sensiblement plus large et
plus rembourré, améliorent ce point crucial. Pas
encore aussi admirable que sur les modèles de Sony
et Bose, le port est enfin porté à un niveau
d’excellence. La sensation de petite pression au
sommet du crâne ou d'appui un peu excessif des
coussinets sur le pourtour des oreilles lors de
longues sessions d'utilisation a disparu.
Ergonomie des commandes en héritage
Décidément, les grandes marques changent
rarement leur fusil ergonomique d’épaule. Bowers &
Wilkins reprend ici à l’identique les commandes du
PX7, à savoir un petit groupe de boutons. La tranche
de l'oreillette droite dispose d'un trio de touches
(volume +, bouton multifonction pour la lecture et la
navigation, volume -) et d'un commutateur général
(on/off/appairage Bluetooth). Sur la tranche de
l'oreillette gauche, un unique bouton "action
rapide" permet de basculer entre les différents
modes de réduction de bruit, ou de déclencher
l’appel à l’assistant vocal du smartphone.
Signe regrettable de la modernité, le constructeur
abandonne ici l’entrée filaire jack pourtant si
pratique. Celle-ci est certes compensée par la
possibilité de raccorder le Bowers & Wilkins PX7 via
son port USB-C à une source USB-C ou mini jack (les
deux câbles sont fournis), mais il est impossible
d’utiliser le casque éteint, donc lorsque sa batterie
est déchargée.
On retrouve le reste des possibilités ergonomiques

22 ON-mag >> 2023-1

dans l’application pour smartphone Bowers &
Wilkins Music. Concernant cette dernière, inutile
d’espérer une comparaison avec ce que propose
l'appli Sony Headphones. Bowers & Wilkins Music
est une application très simple d’usage, mais
clairement pas indispensable. Les réglages sont peu
nombreux (activation des capteurs de port, veille
automatique, assignation du bouton "action
rapide") et le constructeur ne propose qu’un
basique ajustement des basses et des aigus plutôt
qu’un véritable égaliseur.
Un silence plus relatif, mais une excellente
connectivité
Sur le papier, il est presque impossible qu’un casque une excellente séparation des instruments.
de nouvelle génération régresse au niveau de la
réduction de bruit (ANC). C’est pourtant le cas du
B&W PX7 S2 qui ne parvient pas au même niveau
d’excellence que son aîné.
Cette régression est assez étrange, mais vient
probablement des coussinets plus respirants (le
casque serrant également moins fort la tête). En
pratique, l’isolation phonique procurée est plus que Casque nomade presque parfait, le Bowers &
correcte et très régulière. Mais, dans des conditions Wilkins PX7 S2 l’est assurément. En plus de son
très difficiles, le PX7 S2 ne fait tout simplement pas design harmonieux, d’une construction
jeu égal avec le Sony WH-1000Xm5 ou le Bose
Headphones 700.
À l’inverse, la connectivité continue de faire des
merveilles. Outre la connexion multipoint, le Bowers qualité des performances sonores de ses aînés.
& Wilkins PX7 S2 adopte le très moderne codec
audio AptX Adaptive, en plus des SBC et AAC. La
portée de transmission Bluetooth, quel que soit le
codec, est clairement supérieure à la moyenne.
Enfin, bien que promise à "seulement" 30 h,
l’autonomie dépasse clairement nos attentes. Nos
tests ont permis de mesurer une endurance autour
de 29 heures avec ANC et codec AptX Adaptive et
plus de 42 heures sans ANC, avec codec AAC.
L’autonomie des rois.
Le fin du fin de la biocellulose
On ne change que peu une formule qui plaît. C’est
pourquoi B&W utilise une fois encore dans son
casque un transducteur dynamique doté d'une
membrane en biocellulose. Encore très légèrement
caricaturale (très chaude) sur la version précédente,
la sonorité du nouveau PX7 S2 coche désormais
presque toutes les bonnes cases.
Nous retrouvons bien la signature chaude des
modèles précédents, avec des aigus légèrement en
retrait. Mais avec le PX7 S2, tout est plus subtil,
ponctué par des micro réglages de grande qualité.
Il n’y a plus d’accentuation aussi marquée ni de
creux laissant des fréquences sur la touche. Ce
nouveau casque Bowers & Wilkins délivre un son
toujours rond, mais nuancé et puissant, subtil
même.
Cette personnalité sonore tranche légèrement avec
celle d'un casque comme le Sony WH-1000Xm5,
certes de très bonne qualité, mais davantage tiraillé
dans ses choix. Le B&W PX7 S2 assume la
personnalité de la membrane de ses transducteurs,
la pousse dans ses retranchements techniques sans
la dénaturer, pour en sortir un son étonnamment
naturel et détaillé, d’une grande polyvalence.
Bien sûr, une plus grande linéarité dans les aigus
(quelques pics ponctuels trop scintillants)
permettrait de gagner encore en ouverture sonore,
mais le casque de Bowers & Wilkins n’a rien à envier
à la concurrence. La scène sonore est cohérente,
pas extrêmement profonde, mais plutôt large, avec
En outre, la qualité technique dans les basses est
supérieure à celle du PX7 de première génération,
ce qui annihile presque définitivement les
débordements dans les médiums.
En résumé
irréprochable et d’une excellente autonomie, ce
modèle est un peu moins efficace en matière de
réduction de bruit, mais parvient à hausser encore la
■
Spécifications
•Type : casque Bluetooth circum-auriculaire à réduction
de bruit active
•Transducteurs : dynamiques de 40 mm à membranes
biocellulose
•Codecs audio Bluetooth supportés : SBC, AAC, AptX,
AptX HD, AptX Adaptive
•Port USB-C : recharge et entrée audio
•Compatibilité 24 bits/96 kHz via USB-C
•Autonomie : annoncée à 40 h max.
•Poids mesuré : environ 310 g
•Inclus : mallette de rangement rigide, câble USB-C vers
USB-C, câble USB-C vers jack 3,5 mm
•Déclinaisons : noir (modèle testé), gris, bleu et or
Notre avis
Construction Comfort
Performances Musicalité
ON-mag >> 2023-1 23
TEST

BOWERS & WILKINS

PX8
Présenté en même temps que le 700 €
pres�gieux PX7 S2, le casque nomade
Bowers & Wilkins PX8 cons�tue une
version encore plus exclusive. Ici, l'aspect
premium du premier modèle laisse place
à un luxe authen�que et à une légère
améliora�on sonore. Un raffinement à la
hauteur des préten�ons pécuniaires (700
euros contre 430 euros) ? C'est ce que
nous allons voir.
Par Guillaume Fourcadier

L'excellence à maturité

Sans s'éloigner de la formule initiée sur le PX7 S2, le

casque sans fil et à réduction de bruit B&W PX8
nous montre ce que peut faire le constructeur avec
un budget encore plus conséquent. C'est simple, le
PX8 est sans doute le casque le plus luxueux de
l'univers nomade, même en prenant en compte de
sacrées références. Le Focal Bathys est lui aussi un
casque premium, mais les matériaux employés n'ont
rien de comparable. L'Apple AirPods Max met en
avant un assemblage irréprochable, tout en étant
moins luxueux. Le Mark Levinson No. 5909 utilise
plus de plastique. Son plus sérieux adversaire en la
matière est probablement le H95 de Bang &
Olufsen, magnifique création de cuir et
d'aluminium. Ce dernier ne s'incline face à son rival
que sur la finition, encore plus soignée chez B&W.
En effet, le Bowers & Wilkins PX8 est le genre de
casque tout simplement irréprochable sur la forme.
S’il arbore un design général très proche de celui du
PX7 S2, B&W le libère des derniers éléments en
plastique, optant pour une surabondance de
matériaux nobles. Les coques sont en aluminium
anodisé et leur cerclage incliné est recouvert de cuir
nappa. Le reste de la structure est au diapason :
branches (yokes) en aluminium anodisé et sellerie
(coussinets et bandeau) en cuir nappa. Cette
démonstration de luxe se déploie sans concéder
aucun errement au niveau des finitions et sans
alourdir le casque, qui pèse 320 g sur la balance.
Ainsi, malgré son apparente densité, le B&W PX8
est-il léger et très confortable. Le bandeau est
suffisamment rembourré pour ne pas appliquer trop
de pression sur le crâne, le serrage est contenu, et
les coussinets des oreillettes sont très doux.
Une seule chose détonne dans cette présentation :
la housse de transport. Celle-ci est tout simplement
identique à celle du casque PX7 S2, à savoir une
mallette rigide habillée de tissu, loin de celle en
aluminium qui accompagne le B&O H95.
Même expérience ergonomique, isolation
phonique en léger progrès
Si la forme du PX8 est un véritable régal, son
ergonomie ne présente aucune évolution par
rapport à celle des autres casques nomades de la
marque. La navigation et le contrôle de volume
reposent toujours sur un ensemble de boutons.
Cette recette est simple et éprouvée à défaut d’être
moderne. Le constructeur a notamment eu la bonne
idée de conserver la surface texturée du bouton
central (lecture/pause/navigation), ce qui permet de
ne jamais s'embrouiller dans les commandes. Reste
que, hormis la présence d'un détecteur de port, rien
ne fait du PX8 un modèle ergonomiquement
avancé.
Cette remarque s'étend à l'application dédiée
Bowers & Wilkins Music sur smartphone, qui
s'illustre par sa clarté, mais surtout par son côté
épuré. En effet, si tous les réglages et fonctions sont
clairement affichés, rendant la navigation
simplissime, ceux-ci sont trop peu nombreux. Assez
symptomatiques de ce choix, les réglages sonores
se limitent à un ajustement des basses et des aigus.

24 ON-mag >> 2023-1

Le plus gros reproche que nous pourrions adresser à
un casque vendu à ce tarif est l'absence de prise
jack, ce qui rend impossible son utilisation en mode
passif (éteint). À l'inverse, sa connectique USB-C lui
permet, outre la recharge, de se raccorder à une
interface numérique USB (en 24 bits) ou à une sortie
jack, via son câble jack 3,5 mm vers USB-C (fourni).
Bowers & Wilkins oblige, le PX8 prend en charge les
codecs Bluetooth Qualcomm les plus modernes,
AptX Adaptive en tête, tout en ignorant le LDAC de
Sony.
La base technologique du casque rejoint clairement
celle du PX7 S2, c'est pourquoi son isolation
phonique est proche. Elle n'est pourtant pas
totalement identique. En effet, si la réduction de
bruit dans les basses fréquences bénéficie du même
traitement, le PX8 paraît légèrement prendre
l'ascendant sur l'isolation passive (à partir des 500
Hz – 1 kHz), sans doute grâce à ses coussinets
différents. Sur ce plan, nous avons un casque qui
n'atteint pas le niveau de réduction de bruit
stratosphérique d'un Sony WH-1000Xm5, mais
dépasse sensiblement les Focal Bathys et B&O H95.
L'endurance est une autre de ses forces, puisque
l’autonomie oscille entre 30 h (avec ANC sous codec
AptX Adaptive) et presque 45 h (sans ANC avec
codec AAC).
Puissance Bowers & Wilkins, encore plus
maîtrisée
De prime abord, B&W ne semble pas transcender
l'expérience sonore. Ici, le constructeur utilise
toujours des transducteurs dynamiques de 40 mm,
mais il délaisse son iconique membrane en bio-
cellulose pour un mystérieux dôme en carbone.
Une fois sur les oreilles, ce casque montre une
personnalité sonore très proche de celle du PX7 S2,
mais qui profite d'une meilleure qualité technique.
En effet, le Bowers & Wilkins PX8 propose un son au
moins aussi puissant et ample, avec des basses en
avant, mais fait preuve de plus de maîtrise et d'un
meilleur niveau de détails. Cela est particulièrement
vrai dans les extrêmes, fréquences dans lesquelles le
nouveau transducteur présente des atténuations de
notes plus franches et une gestion des transitoires
améliorée.
Malgré son côté très énergique et franchement
rond, le PX8 ne déborde jamais, il sait chercher de la
nuance en toutes circonstances, même sur les
morceaux de musique très complexes. Il peut tout
de même être utile d'abaisser les basses d'un cran
dans l'application, afin d'équilibrer l'écoute sans
perdre en qualité.
Si son caractère batailleur est évident, ce casque
parvient à distiller une sonorité suave lorsque cela
est nécessaire, particulièrement sur les genres
chaleureux comme le Jazz.
À l'image des basses, les hautes fréquences,
marquées par quelques pics et oscillations, profitent
elles aussi de la nouvelle membrane des
transducteurs. Les quelques traces de brillances du
petit frère sont ici presque intégralement gommées.
La scène sonore reste proche de celle du PX7 S2,
c’est-à-dire profonde et cohérente, avec une très
belle séparation des instruments, à défaut de
posséder une ampleur magistrale. Sur ce plan, le
Bathys de Focal est bien plus proche d'un vrai
casque de salon. Le PX8 est entre deux eaux, car il
se permet d'être très au-dessus de la moyenne des
casques nomades, sans briser le plafond de verre
qui le sépare d'un imposant casque Hifi.
De fait, ce modèle reprend à son compte les
améliorations sonores du PX7 S2, sa grande
polyvalence, en optimisant tous les éléments au
maximum. Les différences ne sont pas immenses et
ne justifient peut-être pas les 270 euros d’écart, mais
n'en restent pas moins notables.
En résumé
Véritable démonstration de savoir-faire, le casque
sans fil et antibruit PX8 de Bowers & Wilkins est
probablement le casque nomade luxueux le plus
abouti du marché. Son degré de finition, sa maîtrise
technologique ainsi que sa qualité et ses
performances sonores en font l'un des rares casques
du genre sans réel défaut.
■
Spécifications
•Type : casque Bluetooth à réduction de bruit active
•Transducteurs de 40 mm avec dôme carbone
•Puce Bluetooth 5.2
•Codecs audio supportés : SBC, AAC, AptX, AptX HD,
AptX Adaptive
•Autonomie annoncée : 30 h avec ANC
•Port USB-C : recharge et entrée audio
•Compatibilité 24 bits/96 kHz via USB-C
•Poids : 320 g
•Finitions : noir, beige clair, édition spéciale 007 (pour les
60 ans de la franchise James Bond au cinéma)
•Inclus : mallette de rangement rigide, câble USB-C vers
USB-C, câble USB-C vers jack 3,5 mm
Notre avis
Construction Comfort
Performances Musicalité
ON-mag >> 2023-1 25
TEST

CROSSZONE
CZ-1
Née en 2016, la marque japonaise Crosszone
est à la fois rela�vement jeune, haut de
gamme, très audiophile et semble
a�achée à un certain classicisme
pour ce qui est de
l'esthé�que de ses casques
Hifi. Pourtant, elle a choisi
une architecture
acous�que totalement
atypique pour ces derniers.
Ils sont en effet de type
mul�-transducteurs dans le
but de créer une sensa�on
d'espace et d'ouverture sonore
inédite. Nous avons pu essayer deux
de ses modèles, le CZ-8A et le CZ-1.
Nous avons retenu le plus haut de
gamme des deux, le Crosszone CZ-1, qui
nous a semblé le plus intéressant, pour vous le
présenter en test ici.
par Pierre Stemmelin
2500 €

Sans tomber dans l'extravagance d’un luxe bling-
bling, le Crosszone CZ-1 apparaît immédiatement
d'une conception haut de gamme et très sérieuse. Il
adopte une finition noire, rehaussée de liserés et
surfaces dorés, avec habillage façon cuir sur les
coques des oreillettes.
C'est un casque Hifi relativement massif et lourd.
Ses grands écouteurs circum-auriculaires, de section
triangulaire et de près de 11 cm de large, recouvrent
largement les oreilles de l'utilisateur, mais aussi une
partie des tempes, des joues, éventuellement des
mâchoires.
Mais malgré son poids d'un peu plus d'un demi-
kilogramme, le Crosszone CZ-1 s'avère très
confortable à porter et donne même le ressenti
d'une certaine légèreté. Son arceau rigide en
magnésium possède un bandeau rembourré très
épais qui épouse la forme du crâne. Ses robustes
glissières autorisent une allonge de plus de 5 cm de
chaque côté. Les très solides charnières, faites
également de magnésium, ont un angle de
débattement de près de 30°. Les oreillettes, munies
de confortables et profonds coussinets revêtus de
velours, sont montées sur double pivot, horizontal et
vertical. Ainsi conçu, le casque n'est pas fait pour
secouer énergiquement la tête ; la tenue n'est pas
suffisante. Mais la construction n'appelle aucun
reproche. On ne note aucun grincement lors des
manipulations. Le Crosszone CZ-1 n'exerce en outre
aucune pression excessive et peut s'adapter aussi
bien aux toutes petites qu'aux très grosses têtes.
Architecture acoustique à triple
transducteurs en configuration deux voies
plus une voie inversée
Les oreillettes du Crosszone CZ-1 sont en matériau
plastique de synthèse. Chacune est divisée
intérieurement en plusieurs chambres acoustiques
et accueille trois transducteurs de type
électrodynamique.
Le premier transducteur, de 23 mm, à membrane
recouverte d'une fine couche de béryllium, est placé
à l'avant, en position légèrement inclinée au fond
d'une amorce de pavillon. Il se charge du haut du
spectre. C'est en quelque sorte le tweeter.

26 ON-mag >> 2023-1

Le deuxième transducteur, de 40 mm, utilisant le
même type de membrane, est installé en bas,
derrière un panneau de diffraction percé de quatre
ouvertures rondes. Il s'occupe des basses
fréquences. C'est donc le boomer.
Installé en haut, le troisième transducteur est
identique au deuxième, mais il travaille en large
bande et diffuse le son du canal opposé. Il n'est pas
visible. Son émission est canalisée par une pipe,
dont on peut voir la forme proéminente sur la
surface externe de l'oreillette, afin d'être ramenée à
l'avant entre le tweeter et le boomer.
Plusieurs petits évents de décompression vers
l'intérieur et l'extérieur ainsi que des filtres et
mousses ont pour rôle d'optimiser les différentes
charges. Ici, le système de spatialisation fonctionne
purement en analogique et par procédé acoustique.
Il n'y a pas de circuit de traitement numérique et
encore moins de DSP. C'est le câble, spécifique au
casque, qui assure la répartition des signaux droit et
gauche entre les oreillettes avec retour de l'une sur Fabriqué au Japon, le Crosszone CZ-1 est un casque
l'autre.
Une restitution sonore qui définit une
nouvelle approche de l'écoute au casque
Pour ceux qui ont l'habitude de l'écoute au casque, casque mono-transducteur classique. Selon votre
le Crosszone CZ-1 peut sembler de prime abord très sensibilité, cela pourra vous sembler perturbant ou
déroutant. Certains le trouveront mauvais et
d'autres totalement fantastique. Avec lui, on ne
retrouve pas cette approche d'une précision
chirurgicale, ce son franc, extrêmement net et
détouré que l'on a l'habitude d'entendre et qui
déplaît parfois fortement, si bien que beaucoup
d'utilisateurs n'apprécient pas l'écoute au casque.
Effectivement, comme le promet le constructeur, la
restitution du Crosszone CZ-1 se rapproche plus de
celle que l'on obtient à partir d'une paire
d'enceintes Hifi au sein d'un salon avec une
acoustique qui vit tout autour, apportant ses
réflexions et résonances.
De fait, on peut trouver que les timbres sont colorés, •Poids : 506 g (sur notre balance de cuisine)
que les basses ne sont pas aussi percutantes et
tranchantes qu'avec un casque électrodynamique
ou planaire, en charge ouverte ou fermée, de type
mono-transducteur. En contrepartie, le
Crosszone CZ-1 apporte une spatialisation et une
ouverture sans pareilles. Certes, la scène n'est pas
aussi frontale qu'avec des enceintes Hifi, mais elle
se déploie en largeur tel un nuage. L'espace semble
très vaste tandis que les émissions des oreillettes
droite et gauche fusionnent, abolissant ce
sentiment, assez courant sur les casques classiques,
que chacune joue de son côté.
Les graves ne sont pas secs. Leur extinction n'est
pas instantanée. Elle se prolonge dans le temps, un
peu comme avec des enceintes Hifi du fait des
résonances de la pièce d'écoute. On peut trouver
particulièrement plaisante l'approche très différente
que propose le Crosszone CZ-1. Ce casque ne
donne pas l'impression d'écouter la musique dans
une chambre sourde ou dans un espace fermé et
étriqué. Cela est d'autant plus appréciable qu'il
offre un très bel équilibre tonal. Celui-ci est
légèrement physiologique (courbe de réponse en
"V"). Les basses sont généreuses, profondes et
amples. Les aigus allient douceur et luminosité. Les
médiums, bien que légèrement en retrait, concilient
avec élégance fraîcheur et notion de matière. Le
Crosszone CZ-1 excelle particulièrement pour des
écoutes à niveau modéré, car il gomme totalement
la sensation de "petit son" pour offrir un message
plein d'ampleur très reposant et agréable.
En résumé
Hifi d'une construction solide et haut de gamme qui
apporte un très bon confort d'utilisation. Doté d'une
architecture acoustique à trois transducteurs par
oreillette, il propose une restitution très différente
de ce que l'on peut entendre en écoutant un
bien très séduisant, car avec le Crosszone CZ-1, on
ne ressent aucun effet de confinement. La musique
est tout en ampleur, spatialisation et volupté.
■
Spécifications
•Type : casque Hifi circum-auriculaire, fermé
•Transducteurs : dynamiques, tweeter de 23 mm, boo-
mer de 40 mm, large bande de 40 mm pour chaque
oreillette
•Réponse en fréquences : 20 Hz à 40 kHz
•Sensibilité : 97 dB
•Impédance : 75 Ω
•Inclus : câble de 3,5 m avec jack 6,35 mm, câble de 1,5 m
avec mini jack 3,5 mm, boîte de rangement matelassée
Notre avis
Construction Confort
Performances Musicalité
ON-mag >> 2023-1 27
TEST
EPOS
Adapt 660
Casque de bureau/pro assez design, l'Epos Adapt
660 est un modèle d'aspira�on haut de gamme.
Réduc�on de bruit ac�ve, connec�vité Bluetooth
Mul�point, sonorité soignée, excellents
microphones ; les promesses sont nombreuses.
Mais son prix élevé ne laisse pas de place aux
erreurs. par Guillaume Fourcadier
Esthétiquement parlant, l'Epos Adapt 660 est
entièrement inspiré du Sennheiser PXC 550-II,
héritant ainsi d'une conception à la fois légère et
pliable. Malheureusement, cet héritage implique
une structure très plastique (dans le mauvais sens du
terme), légèrement grinçante malgré quelques
bonnes idées de finition, comme le repose-tête en
tissu.
Le confort n'est par conséquent pas aussi
impressionnant qu'espéré, du moins pour les
longues sessions de travail ou d'écoute. Du fait de
la rigidité de sa structure, l'Epos Adapt 660 répartit
la pression sur les oreilles et le crâne de façon trop
inégale à notre goût.
Pari tactile, orientation pro
À défaut d'être parfaite, l'ergonomie du casque
demeure simple mais efficace. Les commandes
reposent principalement sur la zone tactile placée
sur la coque de l'oreillette droite, qui donne accès
aux fonctions de navigation et au réglage du
volume, via un ensemble d'appuis et de balayages.
Sur ce point, rien à dire, la zone tactile est réactive
et les manipulations deviennent rapidement
intuitives.
En complément des commandes classiques,
l'application pour smartphone Epos Connect
propose quelques réglages ergonomiques (comme
l'activation de la pause automatique) et sonores.
Ces derniers se limitent toutefois à des égaliseurs
prédéfinis et quelques effets un peu difficiles à
appréhender (type reverb ou effet de spatialisation).
Cette application est globalement efficace, claire,
mais pas indispensable.
La particularité de l'Epos Adapt 660, à l'instar du
Poly Voyager 8200 UC, tient dans son dongle USB-A
dédié. Une fois raccordé sur un ordinateur, cet
émetteur crée un pont Bluetooth prioritaire, sans
couper la connexion Bluetooth classique
(Multipoint). Certifié Teams et pourvu d’un bouton
physique dédié, ce casque est ouvertement
optimisé pour les applications de visioconférence.
Pour ce qui est des performances des microphones
intégrés, à défaut de rivaliser avec un bon casque
filaire à microphone rabattable, l'Epos Adapt 660
28 ON-mag >> 2023-1
440 €
offre une bonne qualité de captation. La voix est
ainsi détaillée et parfaitement claire. Nous lui
adresserons un seul petit reproche : sa tendance à
légèrement accentuer les sibilances sur les
phonèmes en S et en F.
ANC minimale, sonorité claire
Si la qualité des micros en appel est bonne, ceux-ci
ne sont visiblement pas bien exploités pour
l'isolation phonique du système de réduction du
bruit (ANC). L'atténuation active des basses et des
médiums est particulièrement faible, dépassant
péniblement les 10 dB tandis que l'isolation
phonique passive dans les aigus n'est pas tellement
mieux lotie. Sans être catastrophique dans ce
domaine, l'Epos Adapt 660 assure à peine le
minimum syndical.
La qualité de la restitution sonore, quant à elle,
prend le contrepied des habituels casques
nomades, puisque l’Adapt 660 distille un son plutôt
équilibré dans les basses et les médiums, assez riche
et détaillé d'une manière générale. Mais s'ajoute à
ce tableau une accentuation très marquée dans les
aigus, qui ont tendance à devenir agressifs et un
peu artificiels à un certain volume. Avec de la
parcimonie, Epos aurait pu rendre une meilleure
copie sonore.
■
Spécifications
•Type : casque Bluetooth ANC pour applications vocales
•Connexion Bluetooth classique + dongle USB
•Portée annoncée : 25 m
•Codecs : SBC, AAC, AptX, AptX Low Latency
•Certifications : Made For iPhone (MFi), Microsoft Teams
•Autonomie annoncée : 30 h (ANC + Bluetooth)
•Port de charge micro-USB
•Réponse en fréquence : 17 Hz – 23 kHz
•Limitation sonore Epos ActiveGard
•Inclus : dongle USB BTD 800, câble micro-USB, câble
jack, housse de transport
•Poids : 227 g
Notre avis
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TEST

FOCAL

800 €

Bathys
Belle surprise que ce Bathys de Focal. Alors que nous n'osions plus espérer un
nouveau casque nomade du constructeur français, ce dernier dévoile un modèle très
haut de gamme, directement dérivé de ses créa�ons Hifi. Le Bathys serait-il le parfait
pont entre la Hifi de salon et l'audiophilie nomade ?
par Guillaume Fourcadier

30 ON-mag >> 2023-1

Presque le summum en matière de luxe Côté ergonomie, Focal fait le choix de la raison,
audiophile nomade avec des commandes tout en boutons (pas de
surface tactile ici donc). Ceux-ci ne présentent pas la
Le Bathys est assez massif pour un casque nomade, face la plus moderne du Bathys, mais sont parfaits à
plus grand que la moyenne en tout cas, ce qui l'usage, car bien disposés, réactifs et faciles à
pourrait le faire passer pour un "petit casque Hifi". prendre en main.
À ce titre il conserve l'élégance et le design de L'application (Focal & Naim) servant à piloter et
modèles de salon comme le Focal Celestee, héritant régler le Bathys depuis un smartphone est un peu
notamment de coques rondes de grand diamètre dans cette veine, très (trop ?) simple mais
aux motifs hypnotiques composés de multiples parfaitement fonctionnelle. Elle comprend un petit
cercles imbriqués. Le Focal Bathys gagne même égaliseur cinq bandes, un réglage de l'ANC (Active
quelques ajouts, comme le logo illuminé par des Noise Canceling) et autorise la désactivation des
Leds blanches. Leds derrière les logos. Si nous ajoutons à cela
Le reste suit la même logique, toujours entre l'affichage du niveau de batterie et du codec utilisé,
orientation nomade et Hifi. La structure utilise en nous avons déjà fait le tour.
effet un mélange de métal et de plastique très bien Vient ensuite la difficile épreuve du système de
assemblé, sans vis apparente, même si nous réduction du bruit (ANC). Le moins que l'on puisse
sommes loin de la perfection des véritables produits dire, c'est qu’il est déroutant. Aux mesures, nous
de salon de la marque. En contrepartie, la structure avons un résultat plutôt correct, encore qu’il soit
du Bathys est plus souple. Les oreillettes se clairement en deçà de celui obtenu par les meilleurs
rabattent à plat, ce qui permet de ranger le casque élèves. En pratique (la tête de mesure n'ayant pas la
dans sa housse de transport rigide. courbure d'une vraie tête), l'atténuation est plus
Ajoutons à cette belle construction des coussinets erratique, en partie à cause de la très grande taille
et un bandeau en cuir véritable, ainsi qu'un repose- des coussinets et du serrage assez faible (pour les
tête en velours et nous tenons un produit petites têtes).
définitivement premium, quoique pas encore aussi L'atténuation est clairement là, mais pas assez
luxueux que le H95 de Bang & Olufsen. ���
Pour ce qui est du confort, avec ses 362 g à la
pesée, le Focal Bathys ne se fait jamais oublier. Mais
grâce à un bon équilibre général et à son repose- Spécifications
•Casque Bluetooth à réduction de bruit active
tête bien rembourré, il demeure agréable à porter,
•Transducteurs de 40 mm à dôme M en magnésium-alu-
même lors de longues sessions d'utilisation. En
minium
revanche, la largeur de ses coussinets fait qu'il ne
•Réponse en fréquence : 15 Hz à 22 kHz
s'adresse pas à toutes les morphologies. On
•DHT (Distorsion Harmonique Totale) : 0,2 % (à 1 kHz)
comprend pourquoi les coussinets de section
•Connectique : USB-C (recharge et mode DAC), jack
ovoïde ont davantage le vent en poupe : ils ne
3,5 mm
débordent pas sur les côtés du crâne ou la mâchoire
•Puce Bluetooth 5.1 avec connexion Multipoint
comme cela peut être le cas ici.
•Codecs supportés : SBC, AAC, AptX Adaptive
•Autonomie annoncée : 30 h en mode Bluetooth, 35 h en
Plein de bonnes choses et quelques regrets
mode jack, 42 h en mode USB
•8 microphones intégrés
Focal s'est vraiment donné les moyens de bâtir un
•Inclus : housse de transport rigide, câble jack 3,5 mm,
casque complet et polyvalent. Jugez plutôt : le
câble USB-C vers USB-C
Bathys peut se connecter en Bluetooth avec
•Poids annoncé : 350 g
connexion Multipoint, en USB-C grâce à un DAC
haut de gamme 24 bits/192 kHz intégré ainsi qu’en
filaire via sa prise jack 3,5 mm.
Mode principal du casque, la connexion Bluetooth,
portée par une puce 5.1, est parfaitement stable, Notre avis
avec une portée exemplaire.
La multiplicité des usages est particulièrement
pratique au quotidien et fait du Focal Bathys un Construction Ergonomie
modèle totalement polyvalent. Quelques menus
défauts sont tout de même à relever, comme
l'impossibilité de recharger le casque pendant son
Performances Musicalité
fonctionnement en mode USB, ou encore l'absence
de mode passif (utilisation en filaire, casque éteint).
ON-mag >> 2023-1 31
 importante à notre goût, comme si des
gammes de fréquences entières
échappaient à sa vigilance. Surtout,
l'impression d'écart droite/gauche peut
régulièrement se faire sentir (en
marchant). L'isolation passive est plus
régulière, mais montre également les
limites de ce format très large des
coussinets. La réduction dans son
ensemble reste très correcte, mais très
perfectible. Nous sommes loin du
résultat attendu pour un produit à
800 euros.
À l'inverse, l'autonomie est tout
simplement excellente : entre 30
h (Bluetooth) et environ 40 h
(USB) suivant les usages.

Le sommet du son nomade

Revenons à ce que Focal fait de

mieux : le son. Les coques du
Bathys intègrent le fameux
transducteur maison de 40 mm à
dôme M en alliage magnésium-
aluminium, désormais un classique des
casques Hifi de salon de la marque française.
À défaut d'être d'un équilibre absolu, le naturel de
la signature sonore du Bathys est remarquable.
Focal parvient ici à démontrer la richesse technique
de son transducteur sans aucune exagération.
Les basses constituent une petite prouesse, car elles
combinent une linéarité exemplaire avec une
réactivité fabuleuse, le tout porté pas une belle
ampleur et un excellent détourage. C'est simple,
aucun style musical ne met le Focal Bathys à
genoux, tant il peut jouer au caméléon, tantôt
distingué tantôt explosif.
Les médiums ne sont pas en reste, légèrement
chauds mais naturels, ce qui apporte une belle
représentation des voix. Tout serait presque parfait
si les aigus étaient un peu plus calmes. En effet,
Focal cède à son habituel petit creux (bien qu'assez
faible) autour de 5-6 kHz, suivi d'un pic marqué en
approchant des 10 kHz. Cela permet à la fois
d'éviter les sonorités trop agressives, tout en
gagnant en brillance et en ouverture. Le casque
n'avait sans doute pas besoin de cela pour se
démarquer, mais cette particularité n'entrave
nullement le plaisir d'écoute et surtout la grande
polyvalence.
Au-delà d'une simple description par gammes de
fréquences, c'est par l'ampleur et la cohérence de la
32 ON-mag >> 2023-1
scène sonore que le Focal Bathys brille le plus. Que
ce soit la largeur, la profondeur de l'image
stéréophonique, le niveau de détails ou la
séparation des instruments, tout nous montre qu'il
dépasse les autres casques Bluetooth/ANC haut de
gamme du marché. Cette sensation est encore
légèrement accentuée en mode USB, notamment
dans la gestion des détails.
Paradoxalement, le Bathys est un excellent
concurrent des casques Hifi de Focal à moins de 1
000 euros, le Celestee en tête. En effet, sa qualité
technique est très proche de ce dernier, avec un son
moins détaillé mais plus percutant. Du très grand
art.
En résumé
Non, le Focal Bathys n'est pas parfait, son désir de
bien faire se heurte à des plafonds technologiques.
Mais si nous mettons de côté son ANC moyen, nous
avons sur les oreilles une belle réussite. Sa forme est
particulièrement travaillée, mais c'est sa partie
sonore, sans égale sur le marché du casque
nomade, qui nous a le plus séduits.
■
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TEST

FOCAL

5000 €

Utopia (2022)
Bousculé par la technologie planaire de plus en plus présente sur le marché du casque Hifi très
haut de gamme, le bon vieux transducteur électrodynamique n'est pourtant pas encore enterré.
En dépit de ses limita�ons, ce genre con�nue de se réinventer à travers de nouveaux types de
moteurs et des membranes toujours plus op�misées. À ce pe�t jeu, le constructeur français Focal
est peut-être le plus fort. Son casque Utopia de 2016 ainsi que son modèle à coques closes Stellia
sont régulièrement cités comme des sommets de la Hifi casquée. Impossible de faire mieux ? Peut-
être bien que si. En effet, une nouvelle version de l'Utopia est enfin disponible, de quoi raviver la
flamme dynamique. par Guillaume Fourcadier

34 ON-mag >> 2023-1

Un amour de carbone forgé, une classe
haute couture
Focal a beau se répéter inlassablement à chaque
nouveau casque, la formule est tellement bien
rodée, tellement irréprochable, qu'on ne voit pas
bien pourquoi le constructeur enclencherait une
révolution formelle.
Le casque Utopia version 2022 est à ce titre le plus
bel exemple du savoir-faire luxueux du constructeur
stéphanois. Son design, dans son ensemble,
rappelle clairement celui de son prédécesseur, mais
il se distingue grâce à plusieurs détails plus
modernes. La grille arrière des coques, parsemée
d'alvéoles de tailles et de formes différentes,
imprime un caractère encore plus premium, encore
plus radical également. Fort heureusement, Focal a
su conserver les petites touches presque
intemporelles du premier Utopia, comme le moteur
rouge de son transducteur visible de l'extérieur.
La structure du casque repose principalement sur du
carbone recyclé forgé. Cela lui donne un aspect
moins lissé que son aîné, moins parfait, un peu plus
organique peut-être.
Focal conserve presque à l'identique le bandeau
repose-tête ainsi que les coussinets, en cuir piqué
d'un bel effet. Pour la connectique, on retrouve une
disposition en Y (un connecteur mono de type Lemo
par côté). Nous pouvons préciser que chaque
embase est maintenant intégrée dans le cerclage
des coques, et non dans une excroissance comme
cela était le cas sur le premier casque Utopia. En
pratique, cela n'altère pas l'ergonomie ou le confort.
On s'en doute, cette débauche de luxe a un poids,
même en misant sur la légèreté du carbone : le
casque Focal Utopia 2022 pèse en effet 490 g. Il est
donc plus lourd que la majorité des modèles
planaires modernes, comme le Meze Elite ou
l'Audeze LCD-5. Cela va de pair avec une certaine
rigidité de la structure, qui n’est ni pliable ni
pivotante. Et pourtant l'Utopia 2022 est très
confortable. Son repose-tête est suffisamment
rembourré pour ne pas appliquer de pression sur le
sommet du crâne et le système de réglage autorise
le port du casque sur une assez grande variété de
têtes. Même constat concernant le serrage,
largement acceptable. En bref, un très bon casque
pour les longues sessions d'écoute, à défaut d'être
le modèle le plus confortable du marché.
Achevons cette présentation de la forme en
évoquant le packaging du casque. Ici, Focal hisse
sans surprise son exigence au même niveau que
pour le Stellia. L'Utopia 2022 est livré dans une boîte
imposante, qui comprend une housse rigide
thermoformée, habillée de tissu (seul point presque
classique du lot) et une belle pochette en cuir. Cette
dernière accueille un câble de 3 m avec terminaison
XLR 4 broches, un câble de 1,5 m avec terminaison
jack 3,5 mm et un adaptateur jack 3,5 mm vers jack
6,35 mm.
Focal reste ainsi au sommet du premium, car aucun
autre casque Hifi ne peut prétendre à un tel niveau
de luxe et de finition.
Une formule technique encore affinée
Techniquement parlant, Focal n'est pas très explicite
concernant la différence entre le transducteur de
l'Utopia version 2016 et ce nouveau modèle. Le plus
marquant des changements provient semble-t-il du
moteur s'appuyant sur une bobine mobile cuivre/
aluminium optimisée, qui apporte plus de linéarité.
Même si la perfection n'est pas de ce monde, la
restitution sonore du casque Focal Utopia 2022 a
tout pour plaire à l'audiophile exigeant. Le
constructeur reprend une bonne partie de la
signature sonore de la version précédente, tout en
l'affinant.
Ce casque distille une sonorité légèrement chaude
sans être basseuse, mais surtout extrêmement
précise et percutante si besoin. À ce titre, Focal a
clairement réduit le fameux creux dans les 3 kHz – 6
kHz du premier modèle, ce qui nous semble
bénéfique.
Le nouvel Utopia offre ainsi une restitution plus
naturelle, très légèrement plus détaillée, sans être
plus polyvalent. Cela se ressent sur les très bons
mixages, où les détails s'amoncellent sans aucune
���
Spécifications
•Type : casque Hifi ouvert à transducteurs dynamiques
•Transducteur de 40 mm à profil M en béryllium pur
•Réponse en fréquence annoncée : 5 Hz à 50 kHz
•Impédance nominale : 80 ohms
•Sensibilité : 104 dB/mW
•DHT : < 0,2% (mesuré à 1 kHz sous 100 dB)
•Structure en carbone recyclé forgé
•Coussinets et bandeau repose-tête en cuir piqué
•Inclus : mallette de rangement thermoformée, câble de
3 m à terminaison XLR 4 broches, câble de 1,5 m à termi-
naison jack 3,5 mm, adaptateur 6,35 mm
•Poids : 490 g
Notre avis
Construction Confort
Performances Musicalité
ON-mag >> 2023-1 35
 difficulté, mais également sur les mauvais
mixages, pour lesquels l'Utopia 2022 s’avère
aussi impardonnable qu'auparavant. Ce trait de
caractère lui vient en partie de son extension
dans les aigus, ainsi que de son léger pic autour
de 10 kHz, signe d'une pointe de brillance.
L'ampleur de sa scène sonore n'a aucune
commune mesure avec le ténor Sennheiser
HD 800 et reste derrière un élève comme
l'Empyrean de Meze. Néanmoins, à l'image d'un
casque comme le LCD-5 d'Audeze, nous
retrouvons une belle ampleur générale, marquée
par une profondeur supérieure à la moyenne.
Surtout, la séparation des instruments est royale.
Mais la force principale du Focal Utopia 2022, selon
nous, est sa capacité à alterner douceur et énergie,
tout en conservant la richesse des timbres. Avec du
Jazz ou autres genres très suaves, il parvient à faire
ressortir avec brio le naturel des morceaux, les
petites inflexions de voix et d'instruments, tout en
conservant une pointe de rondeur. Mais demandez-
lui de cracher l'enfer, il le fait également sans faiblir.
L'Utopia apporte ainsi un impact exceptionnel dans
les basses, basses aussi précises et détourées que
sur les excellents modèles planaires. Bien sûr, la
linéarité dans les basses reste en deçà de ce que
proposent ces derniers. De même, nous aurions
préféré encore plus d'équilibre dans les aigus,
afin de lisser les quelques débordements et
effets de brillance.
Forcément, le Focal Utopia demande à
être alimenté par un ensemble sonore
digne de ce nom, à commencer par
l'amplification. S'il n'est pas un
casque énergivore dans
l'ensemble, ses basses
s'expriment clairement mieux
avec un amplificateur qui en a
sous le capot. Pour notre part,
nous l'avons associé à
l'excellent Ferrum Erco, la
personnalité parfaitement
neutre de ce DAC/ampli se
mariant très bien avec l'Utopia.

En résumé

Un peu trop cher, le Focal Utopia

2022 l'est sans doute, les 1 000
euros supplémentaires par rapport
au prix de son aîné le classant au-
delà des autres casques très haut de
gamme du genre, généralement à 4
000 euros. Reste que ce casque Hifi est
une expérience totale, à la fois par sa
forme, au sommet du luxe, et par ses
qualités sonores. Détaillé, musical, puissant,
subtil, polyvalent (avec de bons mixages), il est
probablement le meilleur casque électrodynamique
jamais créé.
■
36 ON-mag >> 2023-1
Allez plus haut. Allez plus loin. Allez au-delà
Les haut-parleurs ultimes pour vos oreilles –
n’importe où que vous soyez et ce que vous faites

Les casques
DALI sont incomparables
en termes de son et de
confort - et avec une
autonomie allant jusqu’à 60
heures, vous pouvez écouter
le vrai son hi-fi à tout
moment, même lorsque vous
êtes en déplacement

DALI iO | Go with Music

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TEST

GRADO

535 €

SR325x
Dans la vie d'audiophile comme de tout autre passionné, il est rassurant de savoir que l'on
peut compter sur certains grands classiques, fiables, indémodables, unanimement
appréciés, ayant fait leurs preuves sur des décennies. Les casques Hifi Grado en font par�e.
Mais comme beaucoup de grands classiques, ils ont parfois besoin de quelques menues
adapta�ons pour rappeler qu'ils sont toujours là et encore dans le coup. Aussi leur
fabricant de Manha�an vient-il de leur offrir une pe�te mise à jour et de les faire passer en
version "x". Heureusement, oserions-nous dire, les changements ne sont qu'à la marge,
comme nous le voyons avec le Grado SR325x, et ne semblent représenter que du bonus.
par Pierre Stemmelin

Les changements paraissent tellement à la marge
que pour plusieurs des photos officielles des
nouveaux modèles de la série "x", Grado s'est
contenté de reprendre les visuels des anciens
modèles de la série "e" et de simplement gommer
le "e" pour le remplacer par un "x" ! Mais ces
changements ne sont pas inexistants. Le plus visible
est le câble, toujours solidaire malheureusement,
mais désormais doté d'une gaine tressée beaucoup
plus valorisante et résistante que celle en

38 ON-mag >> 2023-1

caoutchouc lisse d'auparavant. Le
second changement apparent tient
dans les nouveaux coussinets en
mousse de type "F", plus fins, qui font
du Grado SR-325x, dans sa version de
base, un casque réellement supra-
auriculaire.
L'arceau habillé d'un beau cuir surpiqué
semble en revanche conserver le même
léger et discret rembourrage que celui
de son prédécesseur.
Les plus gros changements se
situeraient donc au niveau des
transducteurs, toujours de type
électrodynamique, de 44 mm de
diamètre, fabriqués dans les ateliers
historiques de Grado à Manhattan.
Montés au sein de structures en
plastique moulé et de coques en métal,
ils possèdent une bobine mobile plus
légère, un moteur magnétique plus puissant et un En résumé
diaphragme remodelé.
Le nouveau Grado SR325x coûte quelques euros de
Un son très franc et riche qui peut prendre plus que son prédécesseur, mais ce casque Hifi reste
une tournure grandiose une référence dans sa catégorie. Toujours d'une
construction à l'ancienne, intemporelle, sûre et
Monté des nouveaux coussinets "F", le éprouvée, on l'apprécie pour sa légèreté et son
Grado SR325x délivre un son très franc et direct. Par confort rustique mais parfaitement étudié et surtout
rapport à son prédécesseur, il donne l'impression pour sa restitution encore plus rapide, dynamique,
d'avoir gagné une once de rapidité. Les graves sont qui n'a pas perdu sa richesse, sa chaleur ni ses
percutants, avec une belle assise. Le registre expressions grandioses.
médium est particulièrement lumineux. Dans cette ■
configuration, on ne retrouve pas tout à fait
l'équilibre du modèle SR325 de précédente Spécifications
génération. C'est plus rentre-dedans, avec un •Type : casque Hifi ouvert
excellent sens du détail sans paraître trop •Transducteurs : électrodynamiques de 44 mm appairés
chirurgical. En enchaînant les écoutes, nous avons à 0,05 dB près
été surpris d'entendre de nouvelles subtilités sur •Réponse en fréquence : 18 Hz à 24 kHz
des morceaux de musique que nous connaissions •Sensibilité : 99,8 dB SPL/mW
pourtant déjà bien. La restitution du Grado SR325x •Impédance : 38 Ω
est à la fois analytique, naturelle et fluide. •Câble : à huit conducteurs de 1,8 m
Nous avons aussi pu tester le Grado SR325x avec les •Poids : environ 250 g
grands coussinets circum-auriculaires de type "G".
La restitution devient alors encore plus ouverte,
donnant une impression d'espace bien supérieur
tout en restant chaleureuse, rapide et très vive. Dans Notre avis
cette configuration sur le morceau "Sifa", du groupe
Bafang, que nous avons découvert sur la plage de
Saint-Aubin-sur-Mer lors de notre premier concert Construction Confort
déconfiné, nous avons retrouvé l'électrisant
mélange de sonorités Makossa camerounaise et
métal, ainsi que la sensation grisante, magique, de
Performances Musicalité
son live à plein régime. Cela vaut bien un nouvel
ON-topaudio Award pour le Grado SR325x.
ON-mag >> 2023-1 39
TEST
HIFIMAN
Edition XS
Sorte d'évolu�on plus abordable de l'Edi�on X V2, le casque
Hifi planaire Edi�on XS d'Hifiman adopte les codes esthé�ques
et reprend les préten�ons sonores des références plus haut de
gamme du constructeur. Du planaire de qualité Hifi à prix
modéré (550 euros) ? par Guillaume Fourcadier
Pour les grandes têtes
L'Edition XS se caractérise par un design assez
particulier, typique des modèles Hifiman de milieu
et de sommet de gamme. La structure du casque
paraît engloutie par ses immenses oreillettes
ovoïdes, si bien que l'arceau fait presque figure de
détail dans cet ensemble au demeurant très épuré.
Bien que le casque soit suffisamment bien
assemblé, il nous laisse une sensation assez mitigée
sur la forme. Les coques et supports d'arceau sont
en plastique quelconque voire un peu léger, tandis
que les branches métalliques présentent du jeu
dans leur logement. Le reste est tout à fait correct,
mais nous comprenons surtout qu'Hifiman s'est ici
concentré avant tout sur les performances audio
plutôt que sur le design.
Pour ce qui concerne le confort, cela dépend
largement de la morphologie de la tête du porteur.
Très grandes voire trop grandes, les oreillettes ont
tendance à déborder sur la mâchoire, même lorsque
l'arceau est réglé au minimum. L’Hifiman Edition XS
peut être considéré comme confortable, mais pas
vraiment pour les petites têtes.
Aéré et polyvalent, mais pas encore
irréprochable
Assez proche de ceux qui équipent les Edition X et
Edition X V2, le haut-parleur planaire utilisé sur le
casque Edition XS comprend un nouvel aimant
optimisé, de type "Stealth", associé à une
membrane NEO Supernano Diaphragm (NsD) moins
épaisse qu'auparavant.
À l'écoute, chose surprenante pour un casque
planaire, l'Hifiman Edition XS conserve la force
principale des précédents modèles de la marque, à
savoir une excellente aération. Sans forcer, il
parvient à donner une belle ampleur à la scène
sonore, particulièrement en largeur, ce qui va de
pair avec un très bon niveau de détails, mais surtout
avec une séparation des instruments exceptionnelle.
Sa signature sonore, taillée pour tous les styles de
musique, fait preuve d'une splendide linéarité dans
les basses et les médiums. Les voix sont naturelles
et très bien définies tandis que les basses sont
amples sans être envahissantes. Ce casque sait
comment gérer l'énergie d'un morceau, quand bien
même nous pourrions en demander encore un peu
40 ON-mag >> 2023-1
plus. Par
comparaison, le
Sennheiser HD 660 S2
est un peu plus joueur.
Sa restitution a un peu plus
d'impact, tout en se montrant
moins maîtrisée et enveloppante 550 €
dans le bas du spectre.
Néanmoins, malgré les immenses qualités de
l'Hifiman Edition XS, on regrette un léger manque
d'équilibre dans les aigus. Il possède une certaine
richesse dans cette gamme de fréquences, mais
n'échappe pas à des oscillations audibles. Des
accents voilés se mêlent parfois à des pointes de
sibilance, ce qui fait perdre leur naturel aux pistes
audio très énergiques.
Fort heureusement, la qualité technique est
suffisante pour que le son ne devienne jamais trop
brouillon, et encore moins agressif. Au contraire,
l'Hifiman Edition XS dispose de cette force
tranquille qui caractérisait déjà ses aînés. Ceux-ci,
Edition X en tête, délivrent une restitution assez
proche, avec sans doute un peu plus de richesse et
d'équilibre dans les aigus, mais une puissance
(ressentie) un peu plus faible dans le bas du spectre.
En résumé
Imposant et un peu brut sur la forme, le casque
planaire Edition XS d’Hifiman n'est sans doute pas
le casque parfait, mais il se pose comme une
référence à la fois aérée et polyvalente. Des qualités
combinées qui en font un modèle très séduisant.
■
Spécifications
•Type : casque Hifi ouvert à transducteurs planaires
•Transducteur à membrane NEO Supernano Diaphragm
(NsD) et structure Stealth Magnet Technology
•Réponse en fréquences annoncée : 8 Hz – 50 kHz
•Impédance nominale : 18 ohms
•Sensibilité : 92 dB/mW
•Câblage : en Y, avec embase jack 3,5 mm
•Inclus : câble de 1,5 mm avec terminaison jack 3,5 mm
•Poids : 405 g
Notre avis
ON-mag c’est aussi...
TEST

400 €

KEF

Mu7
Réinven�on au format casque des mythiques enceintes Muon désignées par Ross
Lovegrove, le Mu7 de KEF est un objet premium (400 euros) et atypique, qui s'annonce
d'un équilibre sonore sans faille. par Guillaume Fourcadier

42 ON-mag >> 2023-1

Art arrondi
Qu'on l'apprécie ou non, le design du KEF Mu7 ne
ressemble à rien de connu, ce casque embrassant
un style tout en arrondis et en courbes. De fait, les
coques font penser au châssis des enceintes Muon
et l'ensemble branches/arceau étonne par son
extrême finesse, ce qui crée une sorte de
dissymétrie plutôt élégante. En dépit de cette
exubérance formelle, KEF conserve une neutralité
des tons propre aux Muon, puisque le Mu7 est
seulement décliné en gris argenté et en gris
graphite.
La qualité de fabrication n'est pas en reste, portée
par une structure entièrement métallique, et un
assemblage à la hauteur des prétentions haut de
gamme du produit, sans vis apparente. Rien à dire
non plus sur le confort, étonnamment agréable
malgré le poids du casque (309 g) et son arceau très
fin.
Ergonomie : le strict minimum ou presque
Technologiquement parlant, le KEF Mu7 souffle le
chaud et le froid. Pour commencer, la réduction de
bruit active est certes encore un peu timide dans les
plus basses fréquences, mais particulièrement
efficace ensuite, sur le reste du spectre, et épaulée
par l'une des meilleures isolations phoniques
passives du marché. Dommage que KEF fasse
l'impasse sur un vrai mode transparence/retour
sonore, fonction qui peut s'avérer utile en milieu
calme.
Malheureusement, l'ergonomie générale n'est pas
aussi brillante. Elle est limitée par le choix du
constructeur de ne pas proposer d'application de
paramétrage du casque sur smartphone. Cela prive
l’utilisateur de toute possibilité de réglage,
notamment sonore.
Les commandes disponibles sur le casque,
principalement tactiles, misent sur un système de
balayage (volume et navigation dans la playlist) et
de tapotements sur la coque droite. Tout fonctionne
plutôt bien, mais cette zone tactile ne tolère aucune
imprécision, ce qui oblige à régulièrement
recommencer une action.
De la neutralité
KEF l'a promis, KEF l'a fait. Le son délivré par les
transducteurs de 40 mm du Mu7 est l'un des plus
équilibrés du marché. Ce choix rare permet au
casque d'exprimer pleinement sa bonne qualité
technique. En effet, s'il n'est pas un roi du détail ni
de la scène sonore (cohérente mais pas
extrêmement vaste), il diffuse un son tout en
nuances, sans parti pris, efficace sur tous les styles
musicaux.
Cette neutralité sonore, valable à la fois casque
allumé (en mode actif) et éteint (en mode passif,
branché à une source par sa prise jack), fait du
casque KEF Mu7 le plus pertinent du marché pour
les amoureux d'équilibre sonore. Que ce soit pour
les basses, dotées d'une bonne extension mais
parfaitement rectilignes, les médiums, d'un naturel
admirable, ou les aigus, détaillés et sans pic
vraiment marqué, ce modèle tient sa promesse de
son "pur et précis". Cette orientation rigoureuse est
cependant à double tranchant, puisqu’on gagne en
naturel ce qu’on perd en immersion et en énergie
sonore. Des concurrents comme le B&W PX7 ou le
Sony WH-1000Xm5 offrent un rendu moins clair,
mais plus impactant et un peu plus profond.
En résumé
Original, bien fini et confortable, le KEF Mu7 est un
casque sans fil, à réduction de bruit, qui cultive
assez efficacement ses différences. Sa sonorité tout
en équilibre et rigueur, ainsi que son isolation
phonique tout à fait correcte, font presque oublier
ses quelques limitations ergonomiques.
■
Spécifications
•Type : casque Bluetooth à réduction de bruit active
•Puce Bluetooth 5.1
•Codecs supportés : SBC, AAC, AptX, AptX HD
•Transducteurs de 40 mm
•Autonomie : 40 h (Bluetooth + ANC)
•Charge rapide : 15 min pour 8 h d'autonomie
•Poids : 309 g
•Coloris : gris argenté, gris graphite
Notre avis
Construction Ergonomie
Performances Musicalité
ON-mag >> 2023-1 43
TEST

MARK
LEVINSON

1000 €

N°5909
Le casque Mark Levinson N°5909 a été
présenté pour la première fois à l'occasion du
CES de Las Vegas de 2022. C'est, à notre
connaissance, l’un des deux casques nomades
sans fil et an�bruit les plus chers du marché
(avec le T+A solitaire T), se posi�onnant au- aujourd'hui partie d'Harman Luxury Audio Group
dessus de l'Apple AirPods Max, du Bowers & qui est lui-même propriété de Samsung.
Wilkins PX8, du Bang & Olufsen Beoplay H95 et
du Focal Bathys. Voyons si c'est également le Pas d'extravagance, mais du sérieux, du
plus performant. confort et de l'élégance
par Pierre Stemmelin
Avec le N°5909, on retrouve le sérieux et la rigueur
Mark Levinson, c'est la marque par excellence des légendaires de Mark Levinson. Ce modèle nomade,
électroniques Hifi High-End, celle qui a en quelque si cher soit-il, ne fait absolument pas dans
sorte inventé le genre en mettant en application la l'extravagance et n'affiche son luxe intrinsèque que
philosophie "cost no object". Fondée en 1972 par de façon élégante et discrète. Il s'agit du premier
Monsieur Mark Levinson, elle n'en est jamais casque de Mark Levinson et la formule est déjà
tombée pour autant dans l'ésotérisme. Elle fait totalement maîtrisée. Le N°5909 s'habille d'un

44 ON-mag >> 2023-1

revêtement métallisé très chic "noir perlé", "étain
glacé" ou "rouge radiant" (selon la finition choisie)
souligné de quelques touches argentées ou
vermillon.
Sa structure en alliage d'aluminium n'appelle aucun
reproche. À la fois très solide et d'une excellente
élasticité, elle paraît particulièrement résistante à la
torsion ou à l'étirement.
Même constat pour ce qui concerne le confort
malgré un poids un peu élevé de 353 g sur notre
balance. Grâce à ses coussinets bien épais, à
mousse à mémoire de forme, habillés de cuir et
grâce à un couple de serrage bien dosé et réparti, le
Mark Levinson N°5909 tient bien en place tout en
étant agréable à porter pendant de longues
sessions.
Les commandes du casque se font par des boutons
qui tombent bien sous les doigts. Elles donnent
notamment la possibilité de choisir entre trois
modes de fonctionnement : "passive" (ANC
désactivé), "noise cancelling" (ANC activé) et
"ambient awareness" (retour sonore permettant
d'entendre ce qu’il se passe autour). En
complément, l'appli compagnon sur smartphone
permet d'ajuster le niveau de réduction de bruit
(ANC) sur trois niveaux ("high", "adaptive" et
"low"), d'égaliser les basses ("neutral", "enhanced",
ou "attenuated"), d'activer la détection
automatique de port ou l'extinction automatique.
Un son franc et musclé
Les coques des oreillettes du Mark Levinson N°5909
sont composées d'éléments en métal et de
matériau synthétique antirésonant moulé. Chacune
est équipée d'un transducteur de 40 mm, à
membrane revêtue d'une fine couche de béryllium,
et de plusieurs microphones, pour la captation de la
voix lors des appels téléphoniques ainsi que pour
faire fonctionner le système actif antibruit (ANC). Ce
dernier, même s'il est loin des sommets atteints par
les modèles haut de gamme de Bose et Sony, se
montre d'une bonne efficience. Il filtre assez bien les
hautes fréquences venant de l'extérieur tout en
renforçant la perception des basses fréquences du
signal audio.
Le Mark Levinson N°5909 peut fonctionner sans fil et
il est compatible avec le codec Bluetooth Hi-Res
LDAC de Sony. Il peut aussi être branché en filaire
en analogique ou numérique. Tous les câbles et
adaptateurs nécessaires sont fournis avec sa belle
mallette de rangement.
À l'écoute, ce casque s'affirme par des
performances réellement haut de gamme. Il délivre
un son énergique, avec des basses qui peuvent être
très denses et massives (selon le mode choisi), des
aigus qui ne font pas dans la discrétion et sont
capables d'être très incisifs. Le son est franc,
légèrement physiologique, mais le Mark Levinson
N°5909 ne cherche pas à enjoliver le message. Si la
source n'est pas à la hauteur, il le fait entendre. Si la
transmission se fait en Bluetooth basse définition,
on le remarque tout de suite. Les meilleurs résultats
sont obtenus avec des sources numériques Hi-Res,
que ce soit en filaire ou sans fil. C'est là que ce
casque peut alors montrer sa différence par rapport
à des modèles nomades standard, révéler sa
capacité à explorer de façon inhabituelle jusqu'aux
plus lointaines extrémités du spectre, avec une
puissance importante, une grande maîtrise et un
niveau de détails très élevé.
En conclusion
Le Mark Levinson N°5909 n'est peut-être pas le tout
meilleur casque nomade, mais il assume bien son
statut très haut de gamme. Bien conçu, très sérieux,
solide, confortable et élégant, il propose une
réduction de bruit d'une efficacité correcte et des
performances sonores qui prennent le large sur les
sources Hi-Res grâce à un rendu sonore très
énergique, puissant et détaillé.
■
Spécifications
•Type : casque fermé, actif et sans fil, avec système de
réduction du bruit (ANC)
•Transducteurs : de 40 mm au béryllium
•Circuit numérique : 24 bits/96 kHz
•Liaison Bluetooth : 5.1, compatible avec les codecs
LDAC, AAC et AptX
•Commandes et réglages : boutons physiques sur le
casque, application iOS et Android en complément
•Autonomie : 34 heures sans ANC, 30 heures avec ANC
•Recharge rapide : 6 heures d'autonomie pour 15 min de
charge
•Accessoires fournis : câbles USB-C vers mini jack de 4 m
et 1,25 m, câble USB-C de 1,25 m, adaptateur USB-C vers
USB-A, adaptateur mini jack vers jack 6,35 mm, adapta-
teur prise avion, mallette de rangement
•Poids : 344 g
Notre avis
Construction Fonction
Performances Musicalité
ON-mag >> 2023-1 45
TEST

MEZE 2000 €

Liric
Moins haut de gamme que les modèles Hifi en charges ouvertes Empyrean et Elite, le
casque Liric de Meze en est une sorte d'équivalent avec coques fermées, à peine
simplifié. Le constructeur roumain parvient ainsi à conserver son excellent transducteur
planaire, ainsi qu'une concep�on premium. Voyons si le Liric est aussi brillant que ses
prédécesseurs. par Guillaume Fourcadier

46 ON-mag >> 2023-1

Plus sobre, moins luxueux, mais diablement
premium
Contrairement aux Empyrean et Elite qui arborent
un design assez exubérant, le Meze Liric est un
casque Hifi tout en sagesse et en sobriété, ce qui ne
l'empêche nullement de dégager une aura
majestueuse.
Malgré son statut de petite marque, Meze prouve
une fois encore la maturité formelle de ses
créations. Nous ne déplorons pas ici les écueils et
approximations de bien des concurrents. La
structure en magnésium est à la fois esthétique et
impeccablement finie. Quant à l’assemblage, il est
irréprochable. La sellerie en cuir est de grande
qualité et les diverses pièces de couleur bronze
renforcent la sensation d'harmonie visuelle. Meze
maîtrise clairement ce fragile équilibre entre beauté
et ergonomie.
Le confort est ainsi étonnamment bon pour un
casque planaire fermé. Le poids, abaissé à 390 g,
permet au large bandeau de bien équilibrer
l'ensemble, sans engendrer de pression trop
prononcée au sommet du crâne. Quant aux
coussinets, larges et épais, ils ne serrent pas
excessivement les oreilles.
Ampleur et polyvalence
Bien que l'architecture acoustique du Meze Liric soit
proche de celle des Empyrean et Elite, elle affiche
des différences substantielles. Le transducteur
planaire hybride (sorte de topologie double voie)
est ici un modèle plus petit et un peu moins haut de
gamme, baptisé MZ4. Ce haut-parleur est placé
dans une chambre acoustique spéciale, utilisant la
technologie propriétaire Phase-X, qui combine à la
fois des éléments de décompression (petit évent
arrière) et une redirection du son vers les coussinets.
À l'écoute, presque aussi miraculeusement que le
Dan Clark Stealth, le Meze Liric possède cette
faculté impressionnante de chanter comme un
casque ouvert, de délivrer un son très ample et
profond, totalement inhabituel pour un modèle
fermé, qui plus est planaire. Même s’il n’atteint pas
le niveau de ses grands frères, le son reste très
détaillé, spacieux, profond, avec une excellente
séparation des instruments, tandis que le casque
procure une isolation phonique franchement
prononcée pour un modèle Hifi.
Autre avantage : la capacité du Liric à toujours
sonner agréablement, même sur des pistes audio
mal mixées. La légère mise en retrait de certaines
fréquences aiguës, caractéristique que l'on retrouve
sur l'Empyrean, lui permet de se prémunir de toute
forme d'agressivité dans l'écoute, sans tomber dans
la mollesse. Surtout, les transducteurs du Liric
conservent en grande partie l'extraordinaire qualité
dans les médiums des transducteurs planaires plus
haut de gamme de Meze.
À l'inverse, les basses sont certes maîtrisées et très
détaillées, mais légèrement plus traînantes. La
sensation d'enveloppement est bien là, l'amplitude
aussi, mais il manque ce soupçon de rapidité et
d'impact que l'on retrouve avec des concurrents
comme l'Audeze LCD2 Closed-Back ou le Focal
Stellia. Avec un petit travail de ce côté, et, peut-être,
plus de linéarité dans les aigus, nous tiendrions là le
casque planaire fermé parfait.
En résumé
Démonstration de savoir-faire en matière de
conception et de confort, le casque planaire fermé
Liric est une nouvelle réussite de Meze Audio.
Ample, détaillée, et polyvalente, sa sonorité ne
trouve ses limites que dans les basses fréquences,
belles mais pas aussi subtiles que sur les meilleurs
concurrents planaires, et notamment les modèles
plus haut de gamme, ouverts, de la marque
roumaine.
■
Spécifications
•Type : casque Hifi planaire fermé
•Transducteur : isodynamique (planaire) Hybrid Array
MZ4 fabriqué par Rinaro, de forme ovoïde, 92 x 63 mm
(3507 mm²), châssis en polymère et fibre de verre renfor-
cée, membrane de 0,08 g
•Coussinets circum-auriculaires habillés de cuir
•Réponse en fréquences : 4 Hz – 92 kHz
•Impédance nominale : 30 ohms
•Sensibilité (mesuré à 1 kHz) : 100 dB/mW
•SPL max >130 dB
•DHT : <0,15%
•Poids : 390 g
•Inclus : housse de rangement thermoformée, pochette
souple pour les câbles, câble de 1,5 m gainé TPE avec ter-
minaison jack 3,5 mm, câble de 3 m gainé TPE à terminai-
son jack 3,5 mm, câble premium PCUHD plaqué argent
(valeur neuve entre 400 euros et 500 euros) ou au choix
câble premium PCUHD cuivre (valeur neuve entre 250 eu-
ros et 350 euros), 1 adaptateur avion, 1 adaptateur jack
3,5 mm vers jack 6,35 mm
Notre avis
Construction Confort
Performances Musicalité
ON-mag >> 2023-1 47
TEST
POLY
Voyager 8200 UC
Casque Bluetooth ANC me�ant l'accent sur les
applica�ons vocales, le Voyager 8200 UC de
Poly (anciennement Plantronics) fait par�e de
ce�e nouvelle généra�on de modèles pro/de
bureau d'orienta�on hybride. Mélange réussi
ou entre-deux perfec�ble ?
par Guillaume Fourcadier
La valeur tient au nombre des années
Excepté sur quelques points de détail, le Voyager
8200 UC n'est ni plus ni moins qu'une claire
réutilisation du modèle BackBeat Pro 2, excellent
casque Bluetooth ANC sorti en 2016.
Antédiluvienne à l'échelle du marché des casques
nomades, cette création n'a pourtant pas tellement
vieilli, tant elle brillait alors par son sérieux et sa
robustesse.
Le casque Poly Voyager 8200 UC est assez massif et
un peu plus lourd que la moyenne (environ 289 g),
mais confortable, si l'on omet ses coussinets circum-
auriculaires très étroits. Pour le reste, l'assemblage
est excellent, la sellerie de très bonne qualité et le
design plutôt inspiré. Le seul reproche qu’on peut
lui adresser concerne l'utilisation d'un port de
charge micro-USB, connectique obsolète. Une
version USB-C semble exister, mais pour un tarif
beaucoup plus élevé.
Multiusage, priorité au travail sur PC
Bien qu’il s’agisse d’un casque Bluetooth ANC, le
Voyager 8200 UC est avant tout un modèle pro. Il se
distingue ainsi du BackBeat Pro 2 par l’ajout d'un
dongle USB parmi ses accessoires. Celui-ci permet
de créer un pont (Bluetooth) prioritaire avec le
casque, tout en ajoutant des raccourcis pour le
logiciel Microsoft Teams. Rien à dire sur la
connectivité, la puce Bluetooth est parfaitement
stable et la connexion ne souffre d’aucune coupure,
particulièrement avec le dongle dédié.
À l'usage, ce casque est très efficace, bénéficiant
d’une ergonomie un peu perturbante mais très
complète. Tout se pilote à l’aide de boutons et de
commutateurs, ce qui évite les erreurs de
manipulation, d'autant plus ennuyeuses dans un
contexte pro.
Bon son, mais une réduction du bruit datée
L'ombre du modèle de Plantronics pèse sur la forme
et l'ergonomie, mais également sur la partie
technique. Sur ce point, nous retrouvons clairement
la sonorité très puissante mais maîtrisée propre aux
48 ON-mag >> 2023-1
478 €
anciennes réalisations de la marque. La qualité du
son n'a presque pas pris une ride… Bien moins que
la fonction de réduction de bruit en tout cas.
Correcte en 2016, celle-ci est très loin des standards
d'exigence de 2023. L'ANC permet d'atténuer les
graves et les bas-médiums dans une certaine
mesure, mais le casque pèche clairement sur
l'isolation phonique passive, beaucoup trop faible.
Relevons tout de même la présence d’outils
spécifiques très pratiques, comme un système de
protection contre les volumes élevés.
Point central du casque, la captation de la voix est
correcte, mais légèrement voilée, marquée par deux
limitations : premièrement le Bluetooth, dont aucun
profil voix ne fournit un résultat de qualité ;
deuxièmement, le fait que le microphone soit
intégré au casque et non placé sur une tige
rabattable, près de la bouche.
■
Spécifications
•Type : casque Bluetooth ANC pour applications vocales
(version micro-USB)
•Puce Bluetooth 5.0 + dongle USB (également
Bluetooth)
•Codecs : SBC, AAC, AptX, AptX HD, AptX Low Latency
•Portée annoncée : 30 m
•Certification : certifié pour Skype Entreprise et optimisé
pour Microsoft Lync
•Autonomie : 24 h en musique, 20 h en mode vocal
•Protection sonore SoundGuard Digital contre les sons
dépassant 118 dB et brusques variations de volume
•Poids : 289 g
•Inclus : câble de chargement USB, câble audio 3,5 mm,
dongle Bluetooth USB BT600, étui de transport
•Existe en deux versions : Voyager 8200 UC (réf. P/N
211716-01), Voyager 8200 UC USB-C (réf. P/N 208769-01)
Notre avis
 VOICE 22
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TEST
SENDY AUDIO
Peacock
Vaisseau amiral du constructeur chinois
Sendy Audio, le casque Hifi ouvert Peacock
est un modèle luxueux, aux préten�ons très
audiophiles. Mais son prix élevé (1 600
euros) le place face à de très sérieux
concurrents, souvent bien installés.
par Guillaume Fourcadier
Artisanat premium
Plus luxueux que le modèle Sendy Audio Aiva, le
Peacock est un casque Hifi ouvert qui fait la part
belle à un héritage presque artisanal. La pièce
centrale du produit, ou plutôt les pièces centrales,
sont ses très imposantes coques, taillées dans du
bois de Zebrano. L'élégance dégagée, qui va de
pair avec une hypnotique grille aux motifs en
plumes de paon (traduction de Peacock), permet à
Sendy d'imposer son style.
Le reste est au diapason, avec une structure
entièrement en aluminium, ainsi qu'une sellerie
(arceau, repose-tête et coussinets) en cuir. Sans que
nous puissions qualifier la construction de parfaite,
le Peacock demeure un objet très soigné.
Évidemment, ce luxe boisé et métallique n'est pas
sans conséquence sur le poids puisque ce casque
pèse 578 g. Malgré cette caractéristique, le confort
est étonnamment bon, principalement grâce au
bandeau repose-tête très large et à l'excellent
équilibre général des masses. Petit bémol
cependant concernant les coussinets, asymétriques
(plus épais à leur base), pas suffisamment adaptés à
toutes les morphologies notamment aux petites
têtes dans la mesure où ils débordent sur la
mâchoire.
Transducteurs planaires et choix étrange
Le son du Sendy Peacock est particulièrement
clivant si l'on en croit les différents avis glanés çà et
là, de professionnels comme d’amateurs, et nous
comprenons parfaitement pourquoi. Armé de
transducteurs planaires de 98 mm de diamètre
exploitant la technologie Quad-Former, le Peacock
montre (volontairement ou non) une signature
sonore un peu déroutante.
Dès les premières secondes d'écoute, nous sommes
confrontés à la qualité pure des transducteurs,
évidente de par leur maîtrise des basses (pas assez
étendues néanmoins) et leur bon travail dans les
médiums, mais également à une sonorité très
sombre, presque voilée, l'essentiel des aigus étant
en retrait. De fait, le Peacock distille un son qui n'est
pas désagréable, car particulièrement doux, sans
50 ON-mag >> 2023-1
1600 €
aucune once d'agressivité et suffisamment détaillé,
mais qui est loin de livrer une présentation naturelle,
surtout sur les voix. À côté de cela, l'ensemble
conserve une vraie énergie, une propreté dans les
impacts. De même, le niveau de détails reste
étonnamment bon pour une telle signature, le signal
sonore n'est jamais noyé par le Peacock.
Sa radicalité pourra être perçue comme un véritable
défaut de conception, mais également comme une
aubaine pour qui aime cette vision très ronde de la
musique, permettant de lisser les mauvais mixages
et apporter une saveur presque "boisée" au son.
Selon nous, le Peacock gagnerait tout de même à
rehausser les aigus, afin d'apporter de la clarté et
projeter vers l'avant la scène sonore déjà large.
Peut-être y perdrait-il une partie de son âme ? En
l'état, ce casque conserve un caractère musical, une
bonne séparation des instruments et affiche malgré
tout une extension satisfaisante dans le haut du
spectre, d'où une certaine brillance et une assez
bonne aération, mais nous ne pouvons pas parler
d'un grand du genre.
■
Spécifications
•Type : casque Hifi ouvert à transducteurs planaires
•Haut-parleurs Quad-Former de 98 mm de diamètre
•Coques en bois de Zebrano
•Coussinets circum-auriculaires en cuir
•Réponse en fréquence : 20 Hz – 40 kHz
•Impédance nominale : 50 ohms
•Sensibilité : 103 dB/mW
•Connecteurs casque : type HR10 4 broches
•Poids : 578 g
Notre avis
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en ligne

TEST

SENNHEISER
Momentum 4 Wireless
Quatrième version d’un illustre casque
nomade, le Momentum 4 Wireless de
Sennheiser marque la fin d’un rêve premium
néo-vintage et le passage à une formule plus
classique et pragma�que. Cela lui permet de
se concentrer sur le fond, tout en voyant son
tarif diminuer (350 euros contre 400 euros
pour le Momentum 3 à son lancement).
Un bon choix ?
par Guillaume Fourcadier

350 €

Tuer les ancêtres parce qu’il le faut bien

Impossible de passer à côté d’une chose avec ce

nouveau casque sans fil et antibruit Momentum 4
Wireless : sa forme totalement retravaillée. Nous
serions tentés de dire que la marque a ici tué la
formule, tant nous perdons le luxe et le style des
précédents modèles. Sur ces derniers, Sennheiser
n’hésitait pas à mêler des matériaux nobles comme
l’acier et le cuir, quitte à ce qu’ils paraissent un peu
massifs et clinquants dans un cadre nomade.
Le Sennheiser Momentum 4 rentre donc dans le
rang. Son design est proche de celui d’un Sony
WH-1000Xm5, avec des lignes encore plus simples
et une présentation des coques d’une épure
presque caricaturale. Au milieu de cela, la formule
Momentum pointe timidement le bout de son nez
grâce à l’arceau, recouvert d’un tissu visuellement
plaisant, qui rappelle largement celui recouvrant la
boîte des écouteurs Momentum TW 3.
En s’alignant sur les récents modèles concurrents
haut de gamme, Sennheiser fait malheureusement
une croix sur le pliage de l'arceau. Le Momentum 4
Wireless peut malgré tout se rabattre à plat, ce qui
lui assure une réelle compacité.
Moins premium qu’auparavant, la construction n’en
est pas moins sérieuse. Lorsque l'on manipule le
casque, on ne retrouve pas les errements de
certains concurrents, comme des grincements ou
petits claquements de structure.
Rien à dire sur le confort, que cette forme
retravaillée améliore nettement. Le Sennheiser
Momentum 4 tient très bien sur la tête, ses
coussinets englobent parfaitement les oreilles et le
serrage reste très mesuré. Quelques tensions au
sommet du crâne peuvent apparaître lors de
longues séances d'écoute, mais rien de très
dérangeant.
Moderne ergonomie, avec quelques couacs
Autrefois tout en boutons, les commandes du
nouveau Sennheiser Momentum suivent la
révolution stylistique du casque, pour mieux
s’abandonner au tactile. La marque allemande
troque ainsi tous les appendices, excepté un bouton
multifonction (on/off/appairage/indication du niveau
de batterie), contre une interface tactile placée sur
la coque de l'oreillette droite.
Un balayage horizontal permet de naviguer entre les
pistes et un balayage vertical de régler l’intensité du
volume. Ce dernier est intéressant, car il se cale sur
l’amplitude du geste. Il est ainsi possible de passer
d’un volume faible à élevé très rapidement. Un
appui enclenche la lecture/pause et un double
appui passe du mode ANC (antibruit) au mode
Transparence (retour des bruits extérieurs). Enfin,
écarter et rapprocher les doigts permet d’accentuer
l’ANC ou la Transparence. Cette option est
innovante, mais un peu trop laborieuse et lente à
utiliser dans la pratique pour être incontournable.
Le Sennheiser Momentum 4 Wireless fonctionne
avec une nouvelle version de l’application Smart
Control de Sennheiser, laquelle fait peau neuve et

52 ON-mag >> 2023-1

introduit quelques changements. Bien qu’elle reste
claire et agréable à utiliser, nous ne la trouvons pas
parfaite pour autant. Marquée par quelques
lenteurs, elle se révèle surtout avare en réglages
sonores. Sennheiser oblige, un véritable égaliseur
devrait être une évidence. Au lieu de cela, le
Momentum 4 ne profite que d’un bien terne
égaliseur graphique trois bandes, ce qui n’est pas
suffisant pour modifier finement le son.
Technologie 2022, autonomie 2032
Carton plein ou presque sur le côté technologique
du casque. La connectivité profite par exemple du
très moderne codec AptX Adaptive et d’une
connexion Bluetooth Multipoint, le tout porté par
une stabilité de transmission royale. Aucun
problème de décrochage sonore, même sur des
codecs assez exigeants comme l’AptX HD.
Cette très bonne qualité de connexion va de pair
avec une autonomie tout simplement
stratosphérique. Annoncée à 60 h avec ANC, elle
est largement respectée en pratique (codecs SBC et
AAC). Le Sennheiser Momentum 4 est increvable et
surpasse de très loin ses concurrents haut de
gamme.
Moins dominatrice, la réduction de bruit active est
déjà d’un très bon niveau, seulement dépassée par
les meilleurs élèves comme les modèles de Sony,
Bose et Apple. Le casque de Sennheiser est
suffisamment efficace pour abaisser les bruits les
plus forts à un niveau raisonnable. En revanche, il ne
permet pas à proprement parler une désactivation
totale de l’ANC. À l’image du Surface Headphones
de Microsoft, le Momentum 4 donne juste la
possibilité de régler l'équilibre entre plusieurs
degrés d’ANC et de retour sonore.
La performance la plus remarquable de l’ANC
réside dans la qualité des microphones en appel. La
captation est ici assez claire et naturelle, mais se
permet surtout d’être imperturbable, peu importe le
milieu et l'environnement sonore, à l’instar de ce
que propose le Bose Headphones 700.
Chaleur imperturbable
Porté par de nouveaux transducteurs maison de 42
mm, ce Sennheiser Momentum cuvée 2022 reprend
quelques traits du modèle précédent, tout en y
apportant des modifications. Il conserve ainsi une
signature sonore ronde, portée par une mise en
avant sensible du bas du spectre, mais le fait de
manière plus localisée, uniquement sur les plus
basses fréquences.
Dès lors, le Sennheiser Momentum 4 délivre un son
certes puissant et enveloppant, mais moins
impactant et spectaculaire que ses concurrents Sony
WH-1000Xm5 et Bowers & Wilkins PX7 S2. Les pics
dans les aigus sont presque absents, ce qui donne à
la restitution un caractère certes moins enjoué, mais
plus imperturbable. Ses adversaires sont bien plus
extravagants et joueurs sur les pistes sonores
aérées, mais s’écrasent davantage sur les mixages
difficiles et brouillons. De ce côté, Sennheiser
regarde la difficulté d’en haut. Cette vision est à
double tranchant, car le grand public pourra trouver
ce casque un peu ennuyeux, à défaut de le trouver
neutre.
Avec plus de linéarité dans ses aigus, un peu trop
oscillants, le Sennheiser Momentum 4 exploiterait
pleinement son excellent transducteur. Celui-ci
délivre un message assez ample, cohérent, très
détaillé, mais la signature plus sombre que claire
entrave légèrement son aération. De fait,
Sennheiser n’a pas encore trouvé la formule sonore
parfaite, celle qui lui permettrait de dépasser
ouvertement ses adversaires.
En aparté, notre jugement est infiniment plus sévère
casque éteint (en mode passif, branché avec câble
jack), mode dans lequel le son, uniquement centré
sur les hauts-médiums, n’a presque aucun intérêt
musical.
En renonçant aux coûts liés à sa formule premium,
Sennheiser fait un choix difficile mais salutaire.
Moins cher que ses concurrents très haut de gamme
mais aussi performant sur la plupart des points,
voire nettement supérieur sur d’autres (l’autonomie),
le Sennheiser Momentum 4 Wireless est l’un des
meilleurs du moment.
■
Spécifications
•Type : casque Bluetooth à réduction de bruit active
•Transducteurs dynamiques de 42 mm
•Réponse en fréquence : 6 Hz à 22 kHz
•Impédance : 470 ohms (casque allumé), 60 ohms
(casque éteint)
•Puce Bluetooth 5.2
•Codecs supportés : SBC, AAC, AptX, AptX HD, AptX
Adaptive
•Autonomie : 60 h (avec ANC)
•Déclinaisons : noir, blanc
•Inclus : mallette de rangement, câble jack, câble de re-
charge, adaptateur pour prise avion
Notre avis
Construction Ergonomie
Performances Musicalité
ON-mag >> 2023-1 53
TEST
SENNHEISER
HD 660 S2
Nouvelle version du HD 660 S, le HD 660 S2 est
le pe�t dernier de la mythique série HD 600 de
Sennheiser. S'il reprend tous les codes
esthé�ques de ses prédécesseurs, ce casque Hifi
ouvert entend encore monter en gamme. Le
modèle le plus abou� de ce�e série ?
par Guillaume Fourcadier
Ode à la légèreté, mais pas pour les
grosses têtes
Bien qu'il soit assez ancien sur le papier, car
directement inspiré du HD 600, le design du
HD 660 S2 reste étonnamment moderne, car simple
et très passe-partout, sans parti pris marquant.
Du fait de sa conception assez simple, certes
robuste mais très principalement en plastique
(excepté l'arceau et les grilles arrière des oreillettes),
il est difficile d'associer le terme "premium" à ce
casque. Nous sentons notamment, malgré des
progrès évidents depuis les HD 600 et HD 650, que
l'arceau n'est pas fait pour être martyrisé.
Au moins le confort reste-t-il de haut niveau. Les
coussinets sont doux et enveloppants, le bandeau
est bien rembourré et l'équilibre de ce poids plume
(260 g) autorise tous les mouvements de tête
possibles. Néanmoins une certaine sensation de
serrage se fait sentir, négligeable pour les petites et
moyennes têtes, mais un peu contraignante pour les
grosses têtes.
Dans un autre registre, nous pouvons regretter que
Sennheiser ne livre avec le HD 660 S2 que des
câbles de 1,8 m (un en terminaison jack 6,35 mm et
un symétrique avec jack 4,4 mm), ce qui peut
paraître un peu court pour bien des configurations.
Le bon vieux 300 ohms enfin à maturité ?
Loin d’utiliser l'immense transducteur de 56 mm des
HD 800 et HD 820, le HD 660 S2 perpétue le couple
membrane de 40 mm et impédance de 300 ohms,
ici dans un haut-parleur totalement retravaillé.
Une réussite ? Indubitablement. Sennheiser semble
avoir parfaitement saisi les forces et faiblesses des
HD 660 S et HD 650, pour créer une sorte de
synthèse regroupant le meilleur des deux mondes.
À l'écoute, le HD 660 S2 est un modèle très enivrant,
qui tire sa force d'un bel équilibre tonal, seulement
altéré par un creux resserré dans les aigus. À ce titre,
il conserve le côté à la fois clair et vivant du
HD 660 S2, ainsi que la magnifique représentation
des médiums du HD 650, tout en apportant une
meilleure extension dans les basses, plus d'énergie
et plus de raffinement dans les bas-médiums.
54 ON-mag >> 2023-1
600 €
Le rendu n'est pas encore parfait, puisque le
transducteur ne parvient tout de même pas au
niveau de précision et d'impact d'un bon modèle
planaire dans les basses, tout comme il conserve la
scène sonore très voire trop intimiste de ses aînés.
Mais le gain en maturité est là, que ce soit sur la
technicité de la restitution ou la musicalité. Le
HD 660 S2 est un modèle maîtrisé, maniant aussi
bien la puissance brute que la douceur, ce qui lui
confère une très bonne polyvalence. Sans être hors
du commun, le niveau de détails est à la hauteur
d'un très bon casque Hifi et la séparation des
instruments est l'un des points forts du HD 660 S2.
Cela va sans dire, un ampli puissant et technique est
nécessaire pour en tirer la quintessence.
En résumé
Sans transcender la formule du HD 660 S, le
nouveau casque Hifi Sennheiser HD 660 S2 apporte
des améliorations sonores pertinentes, qui en font
clairement le meilleur modèle de la série. Une très
belle réussite, qui ne fait tout de même pas de
miracles basseux face aux casques planaires.
■
Spécifications
•Type : casque Hifi ouvert
•Transducteur électrodynamique de 40 mm
•Réponse en fréquences : 8 Hz – 41,5 kHz
•Impédance nominale : 300 ohms
•Sensibilité : 104 dB
•DHT : 0,04% (1 kHz à 100 dB)
•Poids : 260 g
•Inclus : câble de 1,8 m avec jack 6,35 mm, câble de 1,8 m
avec jack 4,4 mm, convertisseur jack 6,35 mm vers jack
3,5 mm, pochette de transport souple
Notre avis
Apple Airplay Google Chromecast Connexion Spotify Bluetooth Roon (à venir)
TEST
SIVGA 500 €
SV023
Sanctuarisé dans le segment haut de gamme à une époque, le
casque audio planaire se démocra�se maintenant et phagocyte
peu à peu le milieu de gamme. Mais la résistance
électrodynamique est féroce, portée à la fois par les
constructeurs tradi�onnels et par de nouveaux acteurs
ambi�eux comme Sivga. Avec son SV023, ce constructeur
chinois entend bien mêler concep�on premium et sonorité
expressive mais audiophile. par Guillaume Fourcadier
Boisé, toujours boisé
Une fois encore, Sivga ne se moque pas de nous sur
la forme. On peut même dire, sans trop de risque,
qu'il s'agit là de sa plus belle création. Le SV023
bénéficie de coques en noyer poncées et vernies à
la main, d’une structure en acier noir, d’un repose-
tête en cuir de chèvre et de coussinets mêlant
similicuir et velours. L'ensemble est soigné de bout
en bout, sans paraître excessif ni tape-à-l'œil.
Cela va sans dire, l'assemblage est très bon et la
sensation de robustesse bien présente. On ne peut
pas parler de tank, mais difficile d'en demander plus
à ce casque Hifi de seulement 318 g. Petite cerise
sur le gâteau, une belle housse de transport rigide
recouverte de cuir est livrée avec le casque.
Sans surprise, le confort est au diapason. En dépit
de la forme toujours aussi perturbante des
coussinets utilisés par Sivga/Sendy (creusés au
sommet), les oreilles sont très bien entourées, avec
un excellent compromis entre douceur et fermeté
du serrage. Le bandeau repose-tête est tout aussi
agréable, car suffisamment souple et large pour se
faire oublier, même après plusieurs heures
d'utilisation.
Maîtrise et musicalité
Quel casque mieux que ce Sivga SV023 illustre le
terme de "haut-parleur dynamique" ? Avec son
beau transducteur de 50 mm armé d'une membrane
composite avec dôme plaqué en béryllium, le SV023
développe une sonorité qui combine technicité et
dynamisme avec énormément d'aisance.
À l’opposé d’une représentation sage façon
Sennheiser HD 600, ce casque appuie sa
personnalité sur une signature sonore globalement
équilibrée, avec une petite accentuation dans les
aigus. Ce choix est une bonne chose, car il permet
de reproduire avec d'autant plus de cohérence la
scène sonore stéréophonique, particulièrement
ample et détaillée. Une sorte de Sivga Phoenix,
mais bien plus riche techniquement.
Nous émettrons toutefois un léger bémol : le
caractère légèrement oscillant des aigus entre 3 kHz
56 ON-mag >> 2023-1
et 6 kHz (environ) peut jouer des tours lors de la
restitution de certains instruments, qui peut sembler
moins naturelle.
De même, ce casque n'a pas l'extension d'un bon
modèle planaire dans le bas du spectre, cette
autorité et cette ampleur qui restent l'apanage de la
technologie rivale. À l'inverse, il montre un caractère
plus punchy, plus percutant - à condition de
l'alimenter dignement. En effet, son impédance
nominale de 300 ohms le classe parmi les élèves
exigeants. Notre test ayant été effectué avec
l'excellent (et très puissant) DAC/ampli casque Erco
de Ferrum Audio, nous n'avons absolument pas
rencontré de problème.
Diablement polyvalent dans son usage mélomane,
le SV023 assure très bien le rôle de modèle de
gaming de luxe. Forcément, cette combinaison de
polyvalence, d'énergie et d'aération est un cocktail
détonant, d'une musicalité presque insurpassable à
ce tarif.
■
Spécifications
•Type : casque Hifi ouvert
Transducteurs dynamiques de 50 mm à membrane LCP
composite avec surcouche béryllium
Réponse en fréquence : 20 Hz à 40 kHz
Impédance nominale : 300 ohms
Sensibilité : 105 dB/mW
Connecteurs : jack 2,5 mm mono (un par oreillette)
Câble : 2 m à terminaison 4,4 mm (symétrique)
Inclus : câble, adaptateur jack 4,4 mm vers jack 3,5 mm,
housse souple pour le câble, housse thermoformée avec
revêtement en cuir pour le casque
Poids : 318 g
Notre avis
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TEST
TECHNICS
EAH-A800
Casque haut de gamme à réduc�on de bruit du constructeur japonais Technics, l’EAH-A800 est
un produit aussi ambi�eux que peuvent l'être les écouteurs EAH-AZ60 dans leur catégorie. Se
voulant un concurrent direct des Sony WH-1000Xm4 et autres Bowers & Wilkins PX7, ce
casque premium est-il à la hauteur des a�entes ?
Premium plastique
Franchement réussi sans être pour autant
audacieux, le design du Technics EAH-A800 est un
savant mélange entre approche sérieuse et vision
moderne. Dans la pratique, on ne retrouve pas
l'austérité que son aspect presque "pro" pouvait
laisser supposer sur les premières images diffusées
par Technics, au contraire. Des éléments comme les
branches inclinées lui confèrent même une certaine
élégance, ce qui nous permet de partiellement lui
pardonner sa structure assez classique, presque
totalement en plastique.
L'assemblage est de bonne qualité, mais quelques
grincements se manifestent lors des manipulations.
Nous avons la sensation que l’EAH-A800 est plus
proche d'un casque comme le Sony WH-1000Xm3
que d'un vrai produit premium comme le PX7 de
B&W. Sa structure entièrement pliable lui permet
néanmoins d'être un modèle nomade efficace.
Le confort est globalement bon, servi par des
coussinets très doux, profonds et enveloppants.
Toutefois, difficile d'être pleinement satisfait. En
effet, le poids un peu supérieur à la moyenne
(presque 300 g), ainsi que le bandeau de l'arceau
58 ON-mag >> 2023-1
350 €
par Guillaume Fouyrcadier
assez fin, finissent par peser sur le sommet du crâne
(lors de longues sessions d'écoute).
Ultra technologique
Si la forme n'est pas encore parfaite, le Technics
EAH-A800 est une belle réussite technologique.
Le seul point à améliorer réside, selon nous, dans les
commandes hybrides, mêlant boutons et surface
tactile. La coque droite permet, via une double
tape, de basculer entre les différents modes de
réduction de bruit.
Pour le reste, tout repose sur un ensemble de
boutons placés à l'arrière de la tranche de
l'oreillette droite. Cette disposition est très
classique, suffisamment complète, mais il est
malheureusement très difficile de reconnaître les
boutons au toucher, même après plusieurs semaines
de test.
Pour parfaire l'expérience utilisateur, l'application
Audio Connect de Technics autorise quelques
réglages annexes. Cette application, plutôt claire,
n'est tout de même pas de la trempe de celle de
Sony Headphones Connect. Ici, les réglages avancés
sont très rares, tout se limitant finalement à une
approche assez classique. En plus d'une gestion des
différents modes de réduction de bruit et de
l'intégration d'un égaliseur à cinq bandes plutôt
efficace, cette application permet d'activer
quelques fonctions ergonomiques, comme la
reconnaissance du codec audio ou la connexion
Multipoint.
Car oui, le Technics EAH-A800 met le paquet sur la
connectivité. Outre le Multipoint, particulièrement
bien implémenté, ce casque intègre le codec roi, le
LDAC de Sony. Pour ne rien gâcher, la stabilité de la
connexion Bluetooth est irréprochable et la portée
exemplaire.
Sans surprise, la maîtrise du constructeur se retrouve
sur une fonction clé du casque audio, la réduction
de bruit active (ANC). Lorsque le casque est bien en
place, l'atténuation débute dès les plus basses
fréquences et de manière particulièrement
prononcée. Dans ce domaine, le Technics EAH-A800
ne s'assoit pas encore à la table des Bose et Sony,
mais fait partie des modèles vraiment efficaces. Les
25 dB d'atténuation sont clairement atteints, dans
les basses comme dans les médiums. En outre, le
mode retour sonore est plutôt efficace, car il
parvient à sauver l'essentiel des hautes fréquences.
Cette bonne gestion des microphones intégrés au
casque se retrouve également dans le mode mains-
libres pour les appels téléphoniques. Pas aussi
spectaculaire que sur le Bose Headphones 700, la
captation de la voix est pourtant assez naturelle et
efficace en milieu bruyant.
Achevons cette partie technologique en évoquant
l'autonomie de ce casque, tout simplement géniale.
Réduction de bruit activée, sous codec LDAC, nous
avons facilement dépassé 35 h. En misant sur le
codec AAC, il est même possible de dépasser 50 h.
Difficile de faire mieux en matière d’endurance.
Maîtrise nomade
De prime abord, les prétentions sonores de
Technics sur cet EAH-A800 sont tout à fait
classiques. Le casque dispose de transducteurs de
40 mm à membrane polymère, comme l'immense
majorité des modèles nomades (y compris haut de
gamme). Mais comme nous pouvions l'imaginer, la
science sonore du constructeur fait toute la
différence.
Sans tomber dans le versant vraiment audiophile du
nomadisme, Technics développe ici un son à la fois
fun et tout en maîtrise, parfaitement conscient des
limites d'un tel produit.
Les basses, quel que soit le mode de réduction,
sont accentuées d'une dizaine de dB dans une sorte
de plateau régulier. Cela confère à l'ensemble une
sonorité légèrement grasse, mais surtout très
enveloppante, le tout sans aucune mollesse. Au
contraire, énormément de détails et de finesse
ressortent de ce registre. Le reste du spectre semble
suivre avec une certaine régularité, sans aucun pic
ou creux trop marqué.
Le tableau serait presque parfait si le constructeur
n'avait pas décidé d'accentuer les fréquences
autour de 10 kHz. Cela apporte de la brillance à
l'écoute, mais a également tendance à forcer le trait
sur certains instruments (comme les cymbales), en
particulier à fort volume. Pour nous, ce casque
Technics n'avait pas besoin de cela pour briller.
Au moins cette signature acoustique permet-elle de
distiller une scène sonore très large et profonde
pour un casque nomade. La séparation des
instruments, en particulier, est bien au-dessus de la
moyenne, clairement supérieure à celle d'un
classique Sony WH-1000Xm4.
Très polyvalent, le Technics EAH-A800 est à la fois
taillé pour les musiques modernes et les genres plus
apaisés. Sur ce plan, il est un véritable caméléon,
qui a parfaitement assimilé les outrances sonores
d'un grand nombre de ses concurrents, pour mieux
les corriger à son profit. Parfait ? sans doute pas, car
on sent les limites des transducteurs sur quelques
points précis, comme le léger débordement des
basses sur les voix, ou des petites oscillations çà et
là.
Bien qu'il ne soit pas le casque nomade parfait,
notamment de par son ergonomie encore
perfectible, le Technics EAH-A800 est un casque très
convaincant sur le plan sonore qui fait preuve d'une
grande maîtrise technologique.
■
Spécifications
•Type : casque Bluetooth à réduction de bruit active
•Transducteurs de 40 mm
•Puce Bluetooth 5.2
•Codecs supportés : SBC, AAC, LDAC
Multipoint
•Réponse en fréquence annoncée : 4 Hz – 40 kHz
•Autonomie annoncée : 40 h avec ANC + LDAC, 60 h sans
ANC sous AAC
•Poids : 298 g
Notre avis
Construction Ergonomie
Performances Musicalité
ON-mag >> 2023-1 59
TEST

WARWICK

6900 €
Bravura
Difficile d'imaginer marque plus pres�gieuse que Stax lorsque l'on parle de casques Hifi
haut de gamme - et plus précisément de casques électrosta�ques. Bien sûr, il y a
quelques alterna�ves chez Koss, ou plus récemment chez Audeze, ainsi qu'avec des
ensembles hors catégorie comme les mythiques Orpheus de Sennheiser ou l'ensemble
Shangri-La d’Hifiman. Mais cela ne change rien, Stax reste ancré dans tous les esprits
comme la référence du genre, le seul acteur en�èrement dévoué aux casques Hifi
électrosta�ques. Vraiment le seul ? Ce serait sans compter le jeune trublion britannique
Warwick Acous�cs. par Guillaume Fourcadier

60 ON-mag >> 2023-1

Warwick Acoustics est un jeune constructeur aux
dents très longues, qui a, lui aussi, décidé de se
consacrer aux casques électrostatiques et entend
bien secouer les fondations de la maison sacrée
Stax. Avec deux ensembles, l'un haut de gamme
(Bravura, composé du casque Bravura et du DAC/
ampli dédié Sonoma M1), l'autre High-End (Aperio),
Warwick apporte une vision nouvelle de ce genre de
produit élitiste. Une réussite ?
Casque Bravura : plus robuste, mais
plus rigide
Aujourd'hui Stax n'est plus vraiment un exemple
pour la modernité de ses méthodes de fabrication.
La structure assez datée de ses casques et quelques
détails trop artisanaux montrent que les années ont
passé sans que ce leader ait jugé bon de se
remettre en question, du moins avant son nouveau
modèle de référence SR-X9000.
Sur ce point, le Warwick Bravura évite les erreurs de
son concurrent, mais de manière partielle. Ce
casque circum-auriculaire, plutôt élégant au
demeurant, s'appuie sur une structure robuste,
d'aspect vraiment premium. Les coques notamment
sont en magnésium injecté, ce qui permet de
conserver un poids très raisonnable (environ 400 g).
Le dessin des grilles arrière prouve le souci que
Warwick accorde aux détails, tandis que la sellerie
(repose-tête et coussinets des oreillettes) est
intégralement habillée de cuir d’agneau Cabretta.
On ne relève surtout aucun problème de visserie
faisant penser à du bricolage, ni de sensation de
fragilité ou de craquements lors des manipulations.
Tout est impeccablement conçu.
Néanmoins, l'arceau développé par Warwick est
franchement rigide, pour ne pas dire pétrifié. De
fait, si le casque ne serre généralement pas trop le
crâne, il manque vraiment de souplesse. Garder la
tête droite pour le porter est impératif. Le Bravura
n'autorise aucune excentricité, particulièrement les
balancements de tête.
Le bandeau repose-tête n'est pas non plus
irréprochable. Malgré son épaisseur, un point de
pression peut se faire ressentir au sommet du crâne
lors de longues sessions d'écoute. Ces problèmes
restent légers et paraîtront minimes à certains
utilisateurs, mais ils n'en sont pas moins notables et
pourtant faciles à corriger en théorie. Étant donné le
tarif de l'ensemble, difficile d'être magnanime ; on
ne peut se passer de le relever.
Ampli/DAC dédié Sonoma M1 :
l'arme secrète
Comme tout casque équipé de transducteurs
électrostatiques, le Warwick Bravura a besoin d'un
ampli disposant de sorties de mise sous tension
dédiées. C'est à l'unité DAC/amplificateur casque
Sonoma M1 que revient ce rôle. Pour ce qui est de
la construction et de la finition, celui-ci est tout
simplement irréprochable. L'appareil a initialement
été développé pour fonctionner de concert avec
l'ancien casque éponyme (Sonoma). Il dispose
d'entrées analogiques sur RCA et jack, d'entrées
numériques USB-B et S/PDIF sur RCA. Nous
pouvons donc parler de véritable hub sonore.
Bien qu'il soit assez cher, ce module complet est à la
fois bien plus compact, mieux fini et plus polyvalent
que les amplificateurs équivalents de chez Stax.
Parfaitement adapté à un petit bureau, ce DAC/
ampli particulièrement premium est intégralement
en aluminium 6063 usiné. Il ne souffre d'aucun
défaut d'assemblage et s’avère extrêmement
agréable à l'usage. Le seul petit détail qui puisse
chagriner tient à sa prise propriétaire
(électrostatique), uniquement adaptée aux deux
casques Warwick Bravura et Sonoma. Cela est dû à
la tension de polarisation des transducteurs
électrostatiques particulière retenue par la marque
pour ses casques.
���
Spécifications : casque Bravura
•Type : casque Hifi ouvert à transducteurs électrosta-
tiques
•Coussinets circum-auriculaires
•Transducteur électrostatique HPEL (High Precision Elec-
trostatic Laminate)
•Surface de la membrane : 3570 mm²
•Masse mouvante : <0,2 g
•Capacitance du transducteur : 105 pF
•Impédance du transducteur : >5 GOhms
•DHT : 0,1% (100 dB à 1 kHz)
•Réponse en fréquences : 10 Hz – 60 kHz
•Tension de polarisation : 1 350 Vdc
•Câble de 2 m à très basse capacitance, conçu par Atlas
Cables
•Poids (sans câble) : 403 g
•Version : grise (testée), noire
Notre avis : casque Bravura
Construction Confort
Performances Musicalité
ON-mag >> 2023-1 61
 Un Graal technique

Au-delà des transducteurs électrostatiques, pour

lesquels chaque constructeur possède sa recette,
Warwick met l'accent sur la modernité de
l'électronique qui accompagne son casque. En
dépit de sa petite taille, le DAC/ampli Sonoma M1
bénéficie d’une architecture très haut de gamme et
de composants modernes. Cela se traduit
particulièrement dans sa gestion des flux
analogiques, numérisés par une puce (ADC)
AK5574, puis traités (tout comme les flux
numériques) par un DSP de 64 bits. La conversion
numérique-analogique est ensuite assurée par un
montage en dual-DAC de puces haut de gamme
ESS.
Par cette approche moderne, Warwick évite les
écueils constatés chez son concurrent.
L'amplificateur repousse le bruit de fond et la
distorsion à des niveaux inaudibles, tout en mêlant à
merveille la puissance, la technicité et le niveau de
détails. Un petit miracle pour un DAC/ampli pour
casque électrostatique aussi compact.
Le casque Bravura intègre quant à lui une version
améliorée du transducteur maison HPEL (High
Precision Electrostatic Laminate) développé pour le
casque Sonoma M1. Ce transducteur électrostatique
ovale de pas moins de 3570 mm² (membrane) de
surface se distingue par sa tension de polarisation
très élevée (1350 Vdc), mais surtout par la
conception très poussée de ses électrodes. Le tout
est livré avec un câble haut de gamme (connecteurs
LEMO) conçu en collaboration avec le fabricant Première surprise, les basses sont bien là, en
Atlas Cables. Si la qualité technique de ce câble quantité et surtout en qualité. Sur ce point, le
n'est pas à remettre en question, particulièrement Bravura se rapproche davantage des meilleurs
sur des points clés comme la capacitance, nous modèles planaires que des habituelles références
avons malheureusement expérimenté de légers électrostatiques. Le bas du spectre, tout en étant
effets microphoniques (bruits transmis par voie très équilibré, développe une véritable ampleur,
mécanique lorsque le câble touche le bureau, un caractérisée par une maîtrise et un impact
vêtement, etc). impressionnants. La moindre nuance ou petite
inflexion se retrouve ici, sans effort, sans
À l'écoute : des rois du détail exagération. Le bas du spectre est tout simplement
vivant, sans paraître accentué. La grande réactivité,
Sur le terrain, il faut rapidement oublier ce que nous typique des membranes électrostatiques, est
considérons comme acquis avec le genre parfaitement exploitée.
électrostatique, car Warwick s'écarte du chemin Cette impression d'équilibre se retrouve sur
emprunté par Stax. L'ensemble Bravura (casque + l'ensemble du spectre, étonnamment naturel. Nous
DAC/ampli) reprend bien quelques caractéristiques n'avons pas de sensation de manque ou d'excès, ce
sonores propres à cette technologie, notamment la qui en fait un système d'écoute au casque parmi les
richesse dans les aigus, mais affiche une plus neutres, sans tomber dans une pure
personnalité unique. démonstration technique. L'écoute n'est pas la plus
62 ON-mag >> 2023-1
énergique ou extravagante du genre, mais elle sait
rester très musicale.
Pour couper court aux interrogations, nous avons
probablement affaire à l'ensemble offrant la
restitution la plus détaillée du marché après peut-
être les références les plus High-End que sont le
Sennheiser Orpheus ou l'Hifiman Shangri-la.
Chaque petit élément sonore est amené avec
justesse et naturel, le tout avec une excellente
séparation des instruments. Nous n'avons tout
simplement pas le souvenir d'avoir profité d’une
écoute au casque aussi précise et révélatrice. Cela
est d'autant plus réjouissant qu'on ne retrouve pas
la philosophie monitoring, trop analytique, de
certains autres casques. Ici, le niveau de détails et la
gestion des petites nuances sert justement la
musicalité.
Le naturel des médiums et des aigus constitue une
sorte de continuité avec les basses. Le casque
Bravura ne paraît pas offrir la douceur générale ni
l'extension dans le haut du spectre d'un Stax
SR-009S, mais il affiche plus de polyvalence, en
grande partie grâce à son bas du spectre plus riche
et plus impactant et son message plus détaillé.
Alors que le casque Stax brille pour écouter du Jazz
et du Classique, le système Warwick n'éprouve
aucune difficulté face aux genres les plus agressifs,
ce qui le rend également plus tolérant à l’égard des
enregistrements de qualité moyenne. Une
personnalité qui, en restant naturelle et technique,
s’apparente plus qu'on ne le croit à celle d’un
caméléon.
La gestion de la scène sonore est, sans doute, la
seule chose qui peut laisser un sentiment
d'inachevé. Là encore, un certain naturel se dégage.
Mais, à l'image d'un casque planaire, le Warwick
Bravura propose une scène sonore certes assez
large, mais qui se projette peu vers l'avant, n'a pas
l'ampleur presque surréaliste offerte par un
Sennheiser HD 800 ou la profondeur proposée par
un Meze Elite.
En résumé
Ensemble électrostatique de nouvelle génération, le
Warwick Bravura, composé du casque Bravura et du
DAC/ampli Sonoma M1, secoue clairement ce petit
univers. En misant sur des produits de conception
moderne, en exploitant efficacement les forces des
transducteurs électrostatiques et en comblant ses
faiblesses, le constructeur britannique parvient à un
résultat exceptionnel. Pour qui recherche le casque
le plus détaillé et technique possible, cet ensemble
peut faire figure de Graal. Une quasi-perfection qui
n'est entachée que par une ergonomie un peu
spartiate.
■
Spécifications : ampli Sonoma M1
•Type : DAC/ampli pour casque électrostatique Warwick
•Entrées numériques : USB-B, S/PDIF sur RCA
•Entrées analogiques : RCA stéréo, jack 3,5 mm
•2 niveaux d'entrée analogiques : 2,1 VRMS (haut),
0,85 VRMS (bas)
•Conversion des signaux analogiques en signaux numé-
riques via ADC AK5574 (32 bits/384 kHz) à buffers symé-
triques
•Traitement du signal numérique via DSP 64 bits
•Dual-DAC de puces ESS
•Amplification : transistors discrets type FET, architec-
ture en classe A à haute tension de polarisation
•DHT + B : <0,05%
•Bande passante : >65 kHz
•Châssis usiné en aluminium 6063
•Alimentation : module externe 24 Vdc ; étage de régula-
tion interne à très bas bruit (isolé du reste du circuit)
•Dimensions : 57 x 190 x 290 mm
•Poids : 2,45 kg
Notre avis : ampli Sonoma M1
Construction Ergonomie
Performances Musicalité
ON-mag >> 2023-1 63
TEST

YAMAHA 5500 €

YH-5000SE
À défaut d'être l'inventeur du casque Hifi orthodynamique, Yamaha en a été le porte-
étendard dans les années 1970 et 1980. Il était alors très en avance sur son époque. Ce
genre de produit avait presque totalement disparu dans les décennies suivantes, avant
de renaître dans les années 2010, principalement grâce à Audeze et Hifiman.
Aujourd'hui, la technologie orthodynamique -aussi appelée planaire, ou orthoplanar -
étant devenue dominante sur le marché des casques Hifi haut de gamme, il ne manquait
plus que Yamaha y revienne… C'est désormais chose faite avec son nouveau casque
YH-5000SE. par Guillaume Fourcadier

Résurrection de l’antique gamme de Yamaha, et
perpétuation de sa série Hifi 5000, l’YH-5000SE est
un casque incroyablement ambitieux, dont le but
est de rappeler au monde le savoir-faire historique
du constructeur japonais. Atypique sur tous les
points et positionné à un tarif très élevé, ce casque
Hifi ouvert débarque face à une concurrence
parfaitement rodée.
Une forme très moderne pour un confort
divin
Sorte d'hybridation stylistique entre un casque
orthodynamique et un casque électrodynamique
traditionnel, l’YH-5000SE affiche un design original,
par conséquent clivant. On peut le trouver très
moderne dans ses lignes ou un peu d'inspiration

64 ON-mag >> 2023-1

rétro et steampunk. Son dessin fait la part belle aux
structures ajourées et aux éléments d'inspiration
industrielle, sans oublier quelques clins d'œil à son
brillant ancêtre YH-1 (trio arceau/bandeau/réglage).
Un peu étrange en photo, le casque est plutôt
élégant quand on l’a en main. À l'image d'un
Sennheiser HD 800, il parvient à donner une
impression de légèreté, malgré ses lignes
complexes.
La fabrication, qu'on ne peut pas qualifier de
luxueuse ou bling-bling, est indubitablement
premium. Yamaha fait ici preuve de sobriété, mais
surtout de pragmatisme dans le choix des
matériaux, puisque tous servent la solidité et la
légèreté de l'ensemble. Les armatures des coques
sont notamment en magnésium, matériau résistant,
mais particulièrement léger et disposant
d'excellentes capacités d'amortissement. Les
branches (yokes) sont quant à elles en aluminium
anodisé et le système de réglage en plastique ABS.
Pas de fioriture pour ce qui concerne l'arceau, que
la marque réduit à un bandeau d'acier flexible.
La formule fonctionne particulièrement bien,
puisque la construction est irréprochable, à la fois
moderne et mature. Aucun risque de retrouver les
quelques hésitations formelles de marques plus
"artisanales" comme Audeze (qui a fait de grands
progrès sur ce point récemment), ou les choix
parfois étranges d'Hifiman.
Un point met en évidence l'étendue et la qualité du
travail effectué par Yamaha : le confort. C'est simple,
nous n'avons pas seulement affaire au casque
planaire le plus confortable qui soit passé sur notre
tête, mais nous tenons aussi là l’un des casques Hifi
les plus confortables jamais produits. Cela tient en
deux mots : légèreté et équilibre. Grâce à une
bonne utilisation des matériaux, le Yamaha
YH-5000SE affiche seulement 320 g sur la balance,
ce qui est extrêmement léger pour un casque Hifi,
et un record pour un modèle planaire (moderne). La
structure, bien équilibrée, épaulée par des éléments
pivotants et par des coussinets très larges, laisse
une bonne latitude de mouvements de tête, sans
que l'on ne ressente jamais de gêne ou trop de
pression sur le crâne.
Le Yamaha YH-5000SE semble se poser sur la tête
comme un petit nuage, qui se fait tout simplement
oublier, quelle que soit la durée d'écoute. Deux jeux
de coussinets d'oreillettes sont livrés, l'un en cuir de
mouton (avec cerclage similicuir perforé), l'autre en
daim (suède), afin de couvrir les préférences de tous
les utilisateurs.
Aérien et technique, presque magnanime
Déjà atypique sur la forme, le Yamaha YH-5000SE ne
l'est pas moins dans son approche sonore. En effet,
si l'architecture planaire n'a plus rien d'incroyable en
2023, ses formes peuvent être multiples, puisque
nous parlons d'une famille de transducteurs :
dispositions en carré ou en rectangle pour Audeze
et certaines références Hifiman, en carré légèrement
arrondi pour d'autres, montages ovoïdes pour
Meze, etc…
Yamaha reprend ici, dans une version bien plus
évoluée, la même formule que sur ses anciens
modèles planaires, à savoir un transducteur
circulaire de 50 mm. Celui-ci se rapproche ainsi
franchement du haut-parleur équipant les modèles
D8000 et D8000 Pro de Final Audio, autre marque
japonaise à user d'un transducteur orthodynamique.
Ce transducteur s’accompagne d’une structure
acoustique évoluée, composée d'un ensemble de
filtres (acoustiques) et de réflecteurs.
Comme sur la forme, à l'écoute, le Yamaha
YH-5000SE semble parfaitement remplir sa mission.
La sonorité n'est ni étrange ni trop neutre,
suffisamment bien réglée pour apporter un plaisir
d'écoute immédiat. Il n’est pas nécessaire, comme
���
Spécifications
•Type : casque Hifi ouvert à transducteurs orthodyna-
miques
•Transducteurs propriétaires planaires de 50 mm de
forme circulaire, à micro-perforations
•Filtres acoustiques en acier tissé et réflecteurs en forme
d'arcs
•Réponse en fréquences annoncée : 5 Hz – 70 kHz
•Impédance nominale : 34 ohms
•Sensibilité : 98 dB/mW
•Structure en magnésium, branches en aluminium, ar-
ceau en acier inoxydable
•Bandeau à double couche
•Coussinets : 1 jeu en cuir d'agneau avec anneau en simili-
cuir perforé, 1 jeu en suède
•Poids : 320 g
•Inclus : 2 jeux de coussinets, 1 câble torsadé en cuivre
plaqué argent avec terminaison jack 3,5 mm, 1 câble sy-
métrique torsadé en cuivre plaqué argent avec terminai-
son jack 4,4 mm, 1 socle pour casque
Notre avis
Construction Confort
Performances Musicalité
ON-mag >> 2023-1 65
 avec certains casques, de s'habituer d'abord au son
pour vraiment l'apprécier. L’YH-5000SE distille une
personnalité légèrement chaude, avec quelques
pointes de brillance. Bien que l'on note une
différence de sonorité en fonction du jeu de
coussinets utilisé, celle-ci reste vraiment minime.
Techniquement, la copie rendue est excellente.
Malgré le transducteur de "seulement" 50 mm, la
précision dans les basses et l'impact n'ont presque
rien à envier aux autres excellents casques planaires.
Presque car des modèles comme l'Audeze LCD-5
sont au moins aussi techniques dans cette gamme
de fréquences, mais un peu plus enveloppants.
À l'inverse, les haut-parleurs du Yamaha YH-5000SE
apportent une excellente spatialisation, surtout pour
des planaires. Sans atteindre la profondeur d'un
Meze Elite, dont les coussinets très épais éloignent
sensiblement les transducteurs des oreilles,
l’YH-5000SE propose une scène sonore d'une
grande largeur et assortie d'une belle sensation
d'aération. Cette scène sonore est à la fois
cohérente, très détaillée et marquée par une
séparation des instruments irréprochable.
C'est cette alliance de musicalité et de grande
technicité qui fait mouche, selon nous. Ce casque
n'a rien à envier aux autres grands du genre, tout en
restant accessible, immédiatement fun. Il crée un
pont presque idéal entre deux technologies
66 ON-mag >> 2023-1
(orthodynamique et électrodynamique).
Tout n'est toutefois pas parfait. Le Yamaha
YH-5000SE n'aborde pas idéalement la transition
médiums-aigus, marquée par un creux assez audible
bien que très resserré. Cet écart, en plus de laisser
un léger voile sur certaines fréquences et d'amenuir
les capacités du casque sur le niveau de détails,
implique que l’YH-5000SE reste correct sur les
mauvais mixages, mais loin de son plein potentiel.
Cette oscillation dans les fréquences met en
exergue les défauts et effets trop stridents de
certains morceaux. Ce casque, s'il affiche un
caractère plus technique que le Meze Elite, tout en
étant aussi simple à alimenter, n'est pas aussi passe-
partout que ce dernier. Potentiellement meilleur
donc, mais moins polyvalent.
En résumé
Esthétique, robuste, mais surtout d'un confort hors
du commun, le casque Hifi orthodynamique Yamaha
YH-5000SE n'a tout simplement aucun concurrent
planaire sur la forme. En bon pionnier de cette
technologie, le constructeur propose un son très
convaincant, sans être parfait, qui pioche à la fois
dans la rigueur extrême du planaire et l'aération
sonore d'un électrodynamique, le tout bercé d'une
belle musicalité.
■
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 LES
ÉLECTRONIQUES
ET LA HIFI
TEST
ASTELL & KERN
Kann Max
Évolu�on du Kann Alpha, le nouveau Kann Max d'Astell & Kern
est le "pe�t" dernier d'une famille de baladeurs audiophiles
connectés, imposants et ultra puissants. Nouvelle claque en
perspec�ve ou formule redondante avec augmenta�on du tarif
en prime (1500 € contre 1200 €) ? par Guillaume Fourcadier
Le retour du beau lingot, toujours aussi
luxueux
En matière de design, Astell & Kern semble avoir
atteint la maturité avec son précédent Kann Alpha.
Le Kann Max reprend ainsi à l'identique le châssis
de son grand frère, les seules légères modifications
concernant la molette et son encoche, devenues
plus discrètes.
Exemplaire, le châssis tout en aluminium usiné est
une preuve de la maîtrise d'A&K en la matière.
Aucun défaut de finition, les lignes sont
harmonieuses malgré les 23,6 mm d'épaisseur. Ce
baladeur est un bonheur à manipuler ; l'impression
de luxe qui s’en dégage est aussi appréciable
qu'avec le Kann Alpha ou le titanesque Kann Cube.
Une interface datée
Comme nous le remarquions déjà lors de notre test
du système ACRO CA 1000, les appareils d’Astell &
Kern marquent de plus en plus le pas pour ce qui
concerne la fluidité de leur interface, probablement
à cause de leur CPU un peu trop daté. Animé par
une version modifiée d'Android, le Kann Max se
montre au moins aussi poussif que son aîné Alpha.
Cela est particulièrement visible lorsque l’on
navigue dans les applications de streaming, où un
simple smartphone Android d'entrée de gamme
semble plus fluide. L'expérience n'est pas atroce,
mais le constructeur gagnerait beaucoup à se
moderniser sur ce point. Heureusement, nous
n'observons aucun ralentissement ou aucun bogue
à la lecture des fichiers audio.
Le Kann Max affiche tout de même quelques
accents de modernité, comme la toute récente
compatibilité Roon Ready. En outre, sa connectique
jack complète et sa sortie numérique optique
Toslink sur jack 3,5 mm lui permettent d'être assez
polyvalent.
Ouverture, puissance max et transparence
Sur le terrain, comme Astell & Kern nous y a
habitués, la qualité sonore du Kann Max est
irréprochable, particulièrement depuis ses sorties
jack 2,5 et 4,4 mm. Entièrement symétrique,
l'architecture interne des circuits de ce nouveau
Kann s'articule à présent autour de quatre
convertisseurs ES9038Q2M (deux par canal) et deux
8 ON-mag >> 2023-1
1500 €
modules d'amplification
haute performance
profitant du système
Teraton Alpha. Le résultat
est dans la lignée de celui
fourni par les prédécesseurs du
Kann Max, à la fois neutre et extrêmement
technique, mais sans aucune froideur dans l'écoute.
Offrant une scène sonore encore un peu plus
profonde que le Kann Alpha, le Kann Max combine
toujours aussi bien musicalité et sensation
d'équilibre, tout en profitant d’encore plus de
puissance (jusqu'à 15 Vrms en mode super). Il est
ainsi capable d'alimenter sans limite tous les
casques audio du marché. Difficile de trouver un
défaut à ce niveau, puisque cet appareil est d'une
polyvalence sonore parfaite, tout en affichant une
technicité à la hauteur de bien des produits de
salon. Pas de surprise quant à l'autonomie, correcte
(plus de 10 h) avec la majorité des écouteurs et des
casques, mais s'effondrant rapidement (moins de
6-8 h) une fois l'amplification poussée dans ses
retranchements (gain haut et super).
■
Spécifications
•Type : baladeur audiophile connecté
•DAC : 4 x ES9038Q2M d’ESS
•2 modules d'amplification haute performance
•Écran tactile de 4,1 pouces (720 x 1280 px)
•Version modifiée d'Android (accès au téléchargement
de services de streaming)
•Technologie Teraton Alpha (gestion de la batterie et de
l'alimentation)
•Mémoire : 64 Go, extensible via micro-SD (jusqu'à 1 To)
•Connectique : 1 USB-C (recharge et DAC), jack 3,5 mm
(casque et sortie numérique optique Toslink), jack symé-
trique 2,5 mm, jack symétrique 4,4 mm
•Niveau de sortie (asymétrique/symétrique) : 8/15 Vrms
en gain super, 6/12 Vrms en gain haut, 4/8 Vrms en gain
normal, 2/4 Vrms en gain bas
•Autonomie annoncée : 13 h (gain bas, Flac 16 bits)
•Temps de charge : 3 h 30 avec chargeur 9 V/1,67 A,
5 h 30 avec chargeur 5 V/2 A
•Dimensions : 68,3 x 117 x 23,6 mm
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TEST

ATC 5500 €

SIA2-100 + CD2
On connaît bien ATC pour ses enceintes Hifi et ses moniteurs de studio de référence.
Mais ce que l'on oublie souvent, c'est qu'en ma�ère d'électroniques de puissance, ce
constructeur britannique y connaît aussi un rayon puisque la plupart de ses enceintes
existent en versions ac�ves, c'est-à-dire amplifiées. C'est ce que nous allons pouvoir
apprécier ici avec des électroniques indépendantes : l’intégré stéréo ATC SIA2-100 et
le lecteur de CD-Audio ATC CD2. Par Pierre Stemmelin

Le SIA2-100 et le CD2 sont les deux plus petites
électroniques Hifi de la gamme d’ATC. Cela se voit
à leur format compact. Les deux appareils mesurent
31,5 cm de large. Ce qui ne les empêche pas d'être
déjà un peu haut de gamme et de conception
totalement audiophile.
Le lecteur ATC CD2 et l'ampli Hifi ATC SIA2-100
adoptent une apparence sérieuse et sobre ainsi que
des fonctions utiles qui vont à l'essentiel. Ils n'en
demeurent pas moins d'une certaine élégance avec
leurs façades en aluminium brossé de 7 mm
d'épaisseur, subtilement bombées et aux arêtes
latérales arrondies, ainsi que leurs boutons en métal
poli.
L'utile et l'essentiel
Tous deux possèdent un petit afficheur à digits
bleus, un interrupteur général à l'arrière et sont
livrés avec une télécommande. Leurs fonctions ne

72 ON-mag >> 2023-1

cherchent aucunement la complication. En façade
de l'ATC CD2, en dehors du bouton de mise sous
tension, on ne trouve que cinq boutons pour gérer
la lecture de façon simple et évidente. Idem pour
l'ATC SIA2-100, qui se contente d'une grosse
molette pour ajuster le volume et d'une touche pour
sélectionner la source.
La connectique du lecteur de CD se compose de
deux sorties analogiques (asymétrique sur RCA et
symétrique sur XLR) ainsi que de deux sorties
numériques (coaxiale sur RCA et optique Toslink).
L'ampli intègre un convertisseur et un ampli casque.
La prise casque jack 6,35 mm prend place en
façade, de même qu'une entrée auxiliaire sur mini
jack. À l'arrière, il y a deux entrées Ligne et une
sortie préampli sur RCA ainsi que trois entrées
numériques (coaxiale RCA, optique Toslink et USB).
À l'intérieur : c'est du solide
Les deux appareils occupent la même surface au
sol. Ils sont enfermés dans des boîtiers en tôles
épaisses, parfaitement rigides, ce qui permet de
placer l'ampli, plus lourd, sur le lecteur sans froisser
de tôle.
Sous le capot de l'ATC CD2, la mécanique de
lecture est un modèle spécifiquement adapté à la
Hifi et non un modèle informatique. On remarque la
présence d'un transformateur d'alimentation
toroïdal de dimensions non négligeables. La
conversion est assurée par une puce AKM de type
32 bits/768 kHz (AK4490EQ). Les étages de sorties
sont de topologie symétrique, tout en composants
de surface et, qui plus est, discrets puisqu'avec de
vrais transistors, sans amplis op.
L’ATC SIA2-100 est annoncé pour 2 x 100 watts sous
8 ohms. La disposition interne de ses circuits est
surprenante. Les étages de puissance et leur
alimentation sont montés tête vers le bas sous un
grand dissipateur thermique à ailettes en aluminium
massif. Disposés de façon symétrique, ils
fonctionnent à partir d'une paire de transistors
Mosfet (modèles Renesas 2SJ352 et 2SK2221)
travaillant en push-pull et classe A/B sur chaque
canal. Leur transformateur toroïdal d'alimentation
en impose (10 cm de diamètre sur presque 7 cm de
haut). Provenant du spécialiste anglais Carnhill, il est
suivi de quatre capacités de filtrage, implantées
deux par deux au plus près des étages de puissance
���
Spécifications
ATC SIA2-100
•Type : ampli Hifi intégré stéréo
•Puissance : 2 x 100 watts sous 8 ohms
•Entrées analogiques : 2x Ligne sur RCA, jack auxiliaire
•Sorties : préampli sur RCA, casque sur jack 6,35 mm
•Entrées numériques : optique Toslink, coaxiale sur RCA,
USB (compatible 32 bits/384 kHz et DSD256)
•Réponse en fréquences : <2 Hz à 250 kHz (-3 dB)
•Ratio signal/bruit : >112 dB (pondéré A)
•Diaphonie : >90 dB de 10 Hz à 20 kHz
•Dimensions : 113 x 315 x 342 mm
•Poids : 9 kg
•Prix : 3200 €
ATC CD2
•Type : lecteur de CD-Audio
•Sorties analogiques : asymétrique sur RCA, symétrique
sur XLR
•Niveau de sortie analogique : 2 Vrms en asymétrique,
4 Vrms en symétrique
•Sorties numériques : optique Toslink, coaxiale sur RCA
•Ratio signal/bruit : >112 dB (à 2 V, pondéré A)
•Réponse en fréquences : 20 Hz – 20 kHz à ±0,2 dB
•Dimensions : 77 x 315 x 327 mm
•Poids : 3,85 kg
•Prix : 2300 €
Notre avis
Construction Fonctions
Performances Musicalité
ON-mag >> 2023-1 73
 de 10 000 µF sous 80 V chacune.
Un second transformateur Carnhill, plus petit et
néanmoins conséquent (6,5 cm de diamètre sur
3 cm de haut), se charge d'alimenter les autres
sections. Tout comme sur le lecteur CD celles de
préamplification sont en composants discrets et de
surface tandis que le convertisseur est un
AKM AK4490EQ. Quant à l’interface USB, il s’agit
d’un modèle Hi-res Amanero Combo384. Enfin, le
potentiomètre de volume est un Alps à double cage
motorisé.
La construction de ces deux électroniques est très
propre et sérieuse. Il est à préciser qu'elle est
assurée dans les ateliers de la marque dans le
Gloucestershire, en Angleterre. Chez ATC, tous les
produits (enceintes et électroniques) sont conçus
pour être facilement réparables et la garantie
constructeur est de 6 ans.
À l'écoute : c'est du solide aussi
Pour nos essais, nous avons entièrement équipé les
électroniques ATC de cordons de la marque
française Real Cable : modulation (CA1801), haut-
parleurs (Prestige 600), secteur (PSKAP) et USB
depuis notre ordinateur (Univers). Nous les avons
associées à plusieurs paires d'enceintes de passage
ainsi qu'à nos modèles "point de repère".
À l'écoute de l'ATC SIA2-100 on retrouve les traits
caractéristiques d'un bon amplificateur à transistors
Mosfet. Son équilibre est relativement chaleureux.
Le registre médium a de la couleur et une belle
texture. Les aigus sont mordants et très vivants. La
scène sonore est particulièrement profonde tout en
donnant une très bonne sensation de présence et
de proximité, sur les voix notamment. On apprécie
la dynamique, la nervosité de la restitution. Cet
intégré stéréo ATC a du tempérament et de
l'énergie à revendre. Ses basses tout
particulièrement sont généreuses et d'une
excellente articulation. Le constructeur recommande
74 ON-mag >> 2023-1
le SIA2-100 pour alimenter des enceintes
compactes. Nous l'avons également trouvé
convaincant associé à de belles colonnes. Fidèle à
l'image de la marque anglaise, il délivre un son
solide, musclé, franc, massif, mais il sait aussi faire
preuve de poésie et de nuance tout en gardant un
caractère très spontané.
Le lecteur ATC CD2 privilégie lui aussi l'expressivité
plutôt que l'analyse froide et chirurgicale. On
retrouve avec lui le caractère vivant et énergique de
l'amplificateur, mais dans une version un peu plus
calme et posée. Associé à ce dernier, il apporte de
très belles nuances au registre médium ainsi qu'un
beau filé et de l'ouverture dans l'aigu. Avec lui, on
mesure sans peine l'écart entre le CD-Audio, qui est
désormais un format totalement abouti, et les flux
compressés que servent encore certaines
plateformes de musique en ligne. Sa restitution se
marie fort bien avec celle du SIA2-100.
Les deux appareils réunis nous ont donné envie de
nous replonger dans de vieux enregistrements, dont
certains de nos morceaux de musique "plaisir
coupable" comme on dirait à l'émission
"Quotidien". Nous avons par exemple réécouté du
début jusqu'à la fin la compilation "Ultimate" en
trois CD-Audio des musiques de la série "Miami
Vice". Si, si ! C'est une preuve qu'à l'écoute de ces
deux électroniques ATC, on se sent bien.
En résumé
Cet ampli intégré stéréo de 2 x 100 watts et son
lecteur de CD-Audio n'ont rien de révolutionnaire.
Cependant, l'ATC SIA2-100 et l'ATC CD2 sont
conçus avec extrêmement de sérieux, à partir de
solutions techniques sûres et éprouvées, puis
construits dans les règles de l'art en Angleterre.
Leurs performances sonores sont solides et ils sont
animés d'une musicalité énergique qui les rend très
agréables à écouter.
■
 Préparez-vous à entrer dans un nouveau domaine de l’audio et du divertissement
qui transcende ce à quoi nous nous attendons. Les écouteurs haut de gamme
Crosszone sont nés avec l’idée de reproduire fidèlement et de créer un son naturel
et réaliste avec une ingénierie supérieure, une conception non conventionnelle et
un savoir-faire méticuleux fabriqué à la main.

CZ-8A
Chaque haut-parleur est recouvert de béryllium
pour garantir une qualité sonore uniforme et fluide.

CZ-1
Casque stéréo dynamique
de type fermé 20 Hz-40 kHz.

CZ-10
« Made in Japan » : des mots qui inspirent
la qualité et la confiance. L’assemblage et
l’optimisation sont réalisés à Okaya City au Japon.
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Nos marques :
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Tél. : 04 91 06 00 23 - laudiodistribution.com
TEST
AUDIO-TECHNICA
AT-LPW50BTRW
Évolu�on de l'AT-LPW50PB, la pla�ne vinyle
AT-LPW50BTRW d'Audio-Technica est l'exemple
même du produit qui peut autant séduire
l'esthète que l'audiophile. Ce�e pla�ne au
design premium et à la technique ambi�euse
se posi�onne ainsi en concurrence directe avec
des modèles de référence de chez Pro-Ject ou
Rega dans le milieu de gamme.
par Guillaume Fourcadier
Élégance et matériaux étudiés
Malgré son tarif encore abordable (500 euros), la
platine Audio-Technica AT-LPW50BTRW n'a presque
rien à envier à des appareils plus haut de gamme.
Elle se permet surtout d'être l'une des rares
parvenant à combiner élégamment design
légèrement vintage et matériaux modernes, comme
la fibre de carbone.
Le châssis donne le ton. La base est construite à
partir d'un plateau de 30 mm en MDF, recouvert
d'un placage en véritable bois de rose. Ce choix
esthétique légèrement rétro s’accorde à merveille
avec les accents chromés des autres éléments de la
platine, comme le plateau de rotation en aluminium
moulé. Ce dernier est, malgré sa qualité de
fabrication, le seul élément "classique" du lot, la
concurrence directe optant généralement pour des
plateaux en verre ou matériaux synthétiques, plus
amortissants.
Malgré cela, l'Audio-Technica AT-LPW50BTRW
constitue une belle démonstration technique. Son
bras de lecture, vraiment haut de gamme, est ainsi
fabriqué en fibre de carbone, et son système de
pivot est entièrement en aluminium. Tout aussi
impressionnants mais plus discrets, les pieds
amortissants, composés de deux pièces avec un
montage sur rotule, vont bien plus loin que les
simples pieds en caoutchouc présents sur la plupart
des platines concurrentes.
Le reste se compose de petites touches
parfaitement dans le ton, comme la molette de
vitesse, en aluminium anodisé. Le seul véritable
point noir vient de la base du pivot du bras, en
plastique couleur aluminium. Cet élément fait
parfaitement illusion en pratique, mais déroge au
principe audiophile.
Simple et évolutive
Bien que la platine soit de type manuel, son côté
clés en main rend son utilisation simplissime. La
sélection de la vitesse repose sur un simple
sélecteur, le porte-cellule (AT-HS4) et la cellule (AT-
VM95E en coloris noir) sont inclus, et l'appareil
76 ON-mag >> 2023-1
500 €
possède un préamplificateur phono débrayable.
Nous retrouvons même, implémenté de façon très
discrète sur la base du bras de lecture, un émetteur
Bluetooth pour une connexion à une ou des
enceintes sans fil.
Sans surprise, le rendu sonore porté par la cellule
AT-VM95E est assez typique des cellules Audio-
Technica vendues à ce tarif. L'accent est légèrement
mis sur la rondeur et sur l'excellente représentation
des médiums, soyeux et bien définis. Les aigus, à
l'inverse, restent dans une posture douce, sans
agressivité, et seront un peu courts pour ceux qui
adorent les genres rock et électro énervés. Au
moins, nous sentons bien qu'Audio-Technica est
réaliste et se concentre sur la partie principale du
spectre sonore, au lieu de se risquer dans les
extrêmes. À défaut d'une parfaite technicité, l'AT-
LPW50BTRW conserve ainsi une représentation
cohérente de la scène sonore, un bon niveau de
détails et une excellente séparation des
instruments. Clairement, l'excellente base technique
de cette platine permet d'envisager sans aucune
crainte le passage à une cellule de qualité
supérieure.
■
Spécifications
•Type : platine vinyle à entraînement par courroie
•Plateau en MDF de 30 mm d'épaisseur et placage en
bois de rose (palissandre)
•Bras de lecture droit en fibre de carbone
•Réglage du contrepoids et de l'antiskating via molettes
•Porte-cellule à baïonnette AT-HS4
•Cellule MM AT-VM95E BK
•Préampli phono RIAA commutable
•Émetteur Bluetooth
•Inclus : bloc d'alimentation (alimentation), câble RCA,
adaptateur pour disque 8 pouces, tapis en caoutchouc,
capot de protection anti-poussière
•Dimensions : 410 mm x 340 mm x 126 mm
•Poids : 5,5 kg
Notre avis
ON-mag c’est aussi...
TEST

AVM 5800 €

Inspiration CS 2.3
L'Inspira�on CS 2.3 du fabricant allemand AVM est un appareil Hifi compact tout-en-un de luxe.
Il intègre un amplificateur de 2 x 140 wa�s sous 4 Ω, un préampli phono MM/MC, un lecteur
réseau et un DAC Hi-res. Sa connec�que permet d'accueillir de nombreuses sources analogiques
et numériques. On peut le qualifier de minichaîne du fait de sa compacité. Mais son tarif, lui,
n'est pas mini. Voyons si ses presta�ons sont à la hauteur. par Pierre Stemmellin

Pour ce qui est de la présentation et de la
construction du châssis, l'AVM Inspiration CS 2.3
assume totalement son statut de produit résolument
haut de gamme. Sa façade, ses flancs ainsi que son
capot supérieur sont entièrement réalisés en
panneaux et profilés d'aluminium atteignant jusqu'à
1 cm d'épaisseur. Son design est très épuré et la
finition est impeccable. L'usinage des pièces
d'aluminium ne présente aucun défaut. L'appareil
est en outre disponible en trois versions : aluminium
brossé naturel ou anodisé noir ou encore poli miroir
"Cellini Chrome".
Difficile d'en faire plus
serveur. Deux entrées Ligne analogiques s'y
ajoutent ainsi qu'une entrée phono. La sensibilité de
cette dernière est ajustable dans les menus pour
s'adapter à celle d'une cellule MM ou MC. Il est en
outre possible de changer sa capacitance grâce à
deux prises RCA femelles intitulées "Load" et trois
paires de charges, de 100, 200 et 1000 Ω montées
sur prises RCA, livrées avec l'AVM Inspiration CS 2.3.
Pour ce qui est des sorties, en plus des borniers
pour une paire d'enceintes, il y a une sortie préampli
et une prise casque sur mini jack à l'avant.
Des circuits qui misent sur des solutions de
pro

Les fonctions de l'AVM Inspiration CS 2.3 sont
particulièrement riches et étendues. En plus du
lecteur de CD intégré (se chargeant par une fente
mange-disque) et du lecteur réseau (compatible
Spotify Connect, Qobuz, Tidal Connect,
HighResAudio, AirPlay 2 et webradios), il peut
accueillir de nombreuses sources. Son panneau
arrière dispose de trois entrées numériques
(optique, coaxiale et HDMI) et deux sorties (optique
et coaxiale). Une liaison Bluetooth est disponible
ainsi qu'un port USB pour brancher un périphérique
de stockage externe et utiliser l'appareil comme
Sous le capot de l'AVM Inspiration CS 2.3, tout est
méticuleusement ordonné sans aucun fil qui traîne.
Le volume interne est bien rempli, mais
l'implantation est particulièrement optimisée et
reste aérée.
La mécanique de lecture des CD à l'avant, en
position centrale, est montée sur quatre piliers et
découplée par des silentblocs. Il s'agit d'un modèle
informatique Teac CD-SN250.
La carte de lecture réseau vient du spécialiste
StreamUnlimited. Portant la référence Stream810,
elle est capable de gérer des flux audio Hi-res

78 ON-mag >> 2023-1

jusqu'en 24 bits/384 kHz et DSD. C'est elle qui porte
la puce Bluetooth de réception. En plus des
protocoles que nous avons cités précédemment,
elle peut accepter le DLNA/UPnP, Google
Chromecast et le contrôle vocal par le biais
d'appareils Alexa.
L'amplification est assurée par un module en
classe D Pascal Audio U-PRO2S enfermé sous un
capot de blindage. Ce module est capable de
délivrer jusqu'à 280 watts sur chacun de ses canaux
ou bien sur ses deux canaux cumulés que ce soit
sous 4 ou 8 Ω. Il puise son énergie sur une
alimentation à découpage et un banc de quatre
capacités de filtrage estampillées AVM, de 6800 µF
sous 80 V chacune.
Le reste des circuits de l'AVM Inspiration CS 2.3
témoigne du soin porté à la conception. On
remarque les excellents petits amplis op NE5534 du
côté de l'étage phono et OPA134UA du côté des
entrées Ligne ainsi qu'un convertisseur Burr-Brown,
analogique vers numérique, 24 bits/96 kHz
(PCM9211).
Une approche un peu cérébrale, mais de
nombreuses possibilités de pilotage et de
paramétrage
Pour nos tests, l'AVM Inspiration CS 2.3 nous a été
fourni avec la télécommande AVM RC 9. Celle-ci
communique par ondes radio ou infrarouge. Elle
intègre une batterie rechargeable et dispose d'un
écran permettant de naviguer dans les menus de
l'appareil. Elle est proposée en option au prix de
395 €, ce que l'on trouve dommage, car c'est avec
elle qu'il est le plus facile de paramétrer la
connexion de l'appareil au réseau WiFi. En son
absence, la connexion peut se faire à l'aide
d'Airplay 2 sous iOS ou de l'appli de pilotage AVM
RC X qui, pour cette étape, semble comporter
quelques bogues, notamment sur smartphone ou
tablette Android.
���
Spécifications
•Type : ampli Hifi, lecteur CD et réseau
•Ampli intégré : 2 x 140 watts sous 4 Ω
•Entrées analogiques : 2x Ligne, phono (MM/MC)
•Sorties analogiques : Ligne/préampli, casque
•Entrées numériques : coaxiale, optique, HDMI
•Sorties numériques : coaxiale et optique
•Autres entrées : USB Host, Bluetooth
•Liaisons réseau : Ethernet et WiFi
•Protocoles réseau : AirPlay 2, Roon Ready, Spotify
Connect, HighResAudio, Qobuz, Tidal Connect, DLNA/
UPnP, webradios (Airable)
•Pilotage : application RC X (iOS et Android), télécom-
mande RC 9 (RF/IR) en option
•Dimensions : 34 x 10 x 32 cm
Notre avis
Construction Fonctions
Performances Musicalité
ON-mag >> 2023-1 79
 Pour les manipulations du quotidien et notamment
celles de lecture réseau, l'application nous a
heureusement paru fonctionner sans accroc. Par
ailleurs, même s'il ne possède que trois boutons
physiques pour les sources et une molette de
volume, l'AVM Inspiration CS 2.3 dispose de
commandes bien plus complètes qu'il n'y paraît.
Son afficheur surmonte une surface tactile à
détection de présence. En fonction de la source
sélectionnée et lorsqu'on approche la main, de
petits Leds s'allument sous cette surface pour
indiquer les zones actives correspondant aux
fonctions affichées au-dessus sur l'écran. De cette
façon, lors de la lecture d'un CD-Audio ou d'une
source réseau, on peut zapper de plage ou mettre
en pause. On a accès aux réglages de tonalités
grave et aigu, de loudness, de balance. Il est aussi
possible d'accéder aux paramètres des sources, du
volume, de l'afficheur, du mode de veille ou essayer
d'établir une connexion WiFi automatique par mode
WPS. C'est un peu énigmatique et déroutant au
début, mais une fois que l'on a compris le
fonctionnement, on ne peut que saluer l'intelligence
du procédé.
Une restitution franche et puissante
Nous avons raccordé l'AVM Inspiration CS 2.3 à
l'aide de câbles haut-parleur Real Cable aux
différentes enceintes que nous avions en test sur le
80 ON-mag >> 2023-1
moment ainsi qu'aux Kelinac Kel 714 MG qui nous
servent de point de repère. À l'écoute, il apparaît
immédiatement que nous avons affaire à un appareil
haut de gamme, disposant d'une très large réserve
de puissance malgré son gabarit mini, capable
d'alimenter de grandes et grosses enceintes,
exigeantes et énergivores. La restitution sonore est
très franche, précise et dynamique. L'AVM
Inspiration CS 2.3 ne cherche pas à enjoliver les
choses ni à arrondir les angles. Il est relativement
neutre, mais cela ne l'empêche pas d'avoir une
signature acoustique assez lisse.
L'image sonore est resserrée et se projette
légèrement en avant. Les basses sont fermes et
détourées tandis que le haut du spectre est rapide
et tranchant, sans pour autant trop marquer les
sibilances de façon à éviter l'agressivité. C'est très
propre et sans colorations ou extravagances. L'AVM
Inspiration CS 2.3 va droit au but.
En résumé
L'AVM Inspiration CS 2.3 est un produit Hifi tout-en-
un relativement cher. Mais il est indéniable que l'on
a affaire à un appareil extrêmement sérieux sur
lequel rien n'a été laissé au hasard. Ses fonctions
extrêmement riches et sa connectique plus que
complète le rendent assez unique en son genre sur
le marché tandis que ses performances sonores le
classent résolument dans le haut de gamme.
■
DALI
OPTICON MK2
PASSION POUR LE DÉTAIL
La gamme d’enceintes OPTICON MK2 se démarque
par une conception et des performances sonores de
premier ordre.

Quelle que soit votre source, une chaîne haute

fidélité, un système home cinéma ou encore en
streaming, les moindres détails du signal sonore
seront reproduits avec la plus grande précision et un
naturel à vous couper le souffle.

Très polyvalente, la gamme OPTICON MK2 vous

propose six enceintes dont le format et l’élégance
permettront une intégration idéale au sein de votre
intérieur.
TEST

CANOR 3850 €

AI 2.10
Canor est une marque slovaque assez peu connue en France où ses produits sont
importés depuis peu par la société Delta Audio. Elle a cependant déjà une trentaine
d'années d'existence et jouit d'une bonne réputa�on auprès de la presse audiophile
interna�onale. Sa spécialité, ce sont les électroniques Hifi à tubes haut de gamme. Mais
c'est un hybride d'une concep�on fort originale, alliant préamplifica�on à tubes et
amplifica�on en classe D, qu'elle nous présente ici avec le Canor AI 2.10 qui est son plus
pe�t ampli intégré stéréo. par Pierre Stemmelin

La gamme de Canor n'est pas pléthorique
puisqu'elle ne comporte que dix produits : trois
amplis intégrés, un bloc de puissance stéréo, un
préampli, deux préamplis phono RIIA, deux lecteurs
de CD-Audio et un convertisseur. L'AI 2.10 est son
plus petit intégré, mais il s'agit déjà d'un produit
relativement haut de gamme puisqu’il est proposé à
3850 €. L'appareil en impose et sa présentation est
en cohérence avec son tarif. Bien que sa topologie
interne soit très originale et relativement moderne à
notre sens, il demeure d'un grand classicisme pour
ce qui concerne ses fonctions et son design.
Le Canor AI 2.10 dispose de quatre entrées Ligne
asymétriques sur prises RCA et deux symétriques
sur embases XLR. Sa façade en aluminium brossé
d'un centimètre d'épaisseur intègre un afficheur sur
la droite et le logo de la marque au centre,
rétroéclairés en orange. Leur intensité lumineuse est
ajustable et ils peuvent même être éteints. Au milieu
est implantée la grosse molette de volume à course
sans fin. Elle est encadrée par les boutons "Dimm"
(réglage de la luminosité) et "Mute" (mise en
sourdine) à gauche et par les six touches de
sélection des sources à droite, un peu trop
rapprochées à notre goût. L'appareil est livré avec
une petite télécommande en métal, sobre et classe,
qui reprend toutes les fonctions et peut aussi piloter
un lecteur de CD-Audio de Canor.

82 ON-mag >> 2023-1

Une hybridation savante, très audiophile puissance de 2 x 100 watts sous 8 Ω et 2 x 150 watts
mais sans ésotérisme, et une puissance sous 4 Ω, ce qui est déjà très confortable.
confortable
La musique tout en profondeur et dans les
La création de Canor remonte au milieu des grandes largeurs
années 1990 et la qualité, le sérieux de la
construction de l’AI 2.10 nous confirment que la Pour nos essais, nous avons associé le Canor AI 2.10
marque n'est absolument pas une débutante. Le à des câbles de modulations et haut-parleurs de
châssis de l'appareil est formé de tôles de forte marque française Real Cable. À l'usage, l'appareil
épaisseur et l’intérieur est compartimenté. Sous le ���
capot, l'implantation des circuits est bien aérée et
d'une très belle propreté. On remarque
immédiatement le massif transformateur toroïdal Spécifications
•Type : ampli Hifi stéréo intégré
d'alimentation du constructeur tchèque Tronic. Il
•Puissance : 2 x 100 W sous 8 Ω, 2 x 150 watts sous 4 Ω
mesure près de 16 cm de diamètre pour 6,5 cm de
•Entrées : 4x Ligne asymétriques sur RCA, 2x Ligne symé-
haut et cumule 460 VA. Il est suivi d'une grande
triques sur XLR
carte de filtrage et régulation d'alimentation
•Distorsion harmonique totale : <0,02% à 1 kHz pour 5 W
accueillant quatre capacités principales Samwha de
•Rapport signal/bruit : >95 dB
63 V sous 10 000 µF chacune.
•Dimensions : 435 x 120 x 405 mm
Les étages de préamplification et amplification sont
•Poids : 17 kg
isolés dans un compartiment séparé. Les premiers
emploient deux tubes JJ Electronic ECC88
(équivalents 6922). Les seconds s'appuient sur deux
modules Hypex UcD180LP OEM travaillant en Notre avis
classe D. Ces derniers sont montés sur une grande
plaque en aluminium de dissipation thermique.
Chacun est donné pour une puissance maximale de
120 watts sous 8 Ω et 180 watts sous 4 Ω ainsi que Construction Équipement
10 A de courant max. Ils sont ici utilisés en deçà de
leurs capacités maximales, ce qui est une bonne Performances Musicalité
chose pour conserver une marge de
fonctionnement. Le Canor AI 2.10 revendique une

ON-mag >> 2023-1 83

 génère un joli concert de cliquetis de relais lorsque
l'on change de source et que l'on ajuste le volume
qui est géré par une roue codeuse. Un interrupteur
général est placé à l'arrière et lorsqu’on appuie sur
le bouton de sortie de veille à l'avant, il faut
attendre un long moment - une vingtaine de
secondes - pour que les éclairages s'allument et un
peu plus d'une minute pour avoir le son. Ce délai de
temporisation permet aux circuits et notamment aux
tubes de préchauffer et de se stabiliser.
À l'écoute, le Canor AI 2.10 fait preuve de beaucoup
de tempérament. Ce n'est absolument pas un ampli
édulcoré et consensuel pour ce qui est de sa
restitution sonore. On est conscients que cela peut
ne pas plaire à tout le monde, mais, pour notre part,
nous avons été séduits. L'équilibre tonal est à la fois
légèrement physiologique et descendant. Le son est
particulièrement chaleureux et évite ainsi toute
sensation d'agressivité. Il n'en demeure pas moins
d'une grande cohérence avec une vraie signature
sonore. On apprécie ses basses d'une grande
densité et d'une grosse présence qui font preuve
d'une articulation et de nuances que l'on peut citer
en exemple.
Le Canor AI 2.10 ne propose pas une approche
hyper technique et analytique. En revanche, il sait se
montrer grandiose et même un peu emphatique.
Avec lui, on se sent porté par la puissance de la
musique avec l'envie presque systématique de
84 ON-mag >> 2023-1
pousser le volume, ce qui est bon signe. L'image
stéréophonique est particulièrement ample tant en
profondeur qu'en largeur. Sur la chanson "Diarabi"
de l'album "Ali" de Vieux Farka Touré et
Khruangbin, on a l'impression d'assister à la prise de
son en live. La basse est modelée avec une
sensation de matière inattendue. La guitare de
l'artiste malien que l'on surnomme parfois "le
Hendrix du Sahara" a une richesse de timbres, une
tessiture particulière qui passent habituellement
avec beaucoup moins d'intensité sur d'autres
électroniques. Le Canor AI 2.10 excelle sur ce type
de morceau et en souligne les accents émotionnels
de façon exceptionnelle.
En résumé
Avec l'ampli Hifi Canor AI 2.10 nous découvrons une
marque slovaque trentenaire qui maîtrise
admirablement son sujet, tant pour le sérieux de la
construction que pour les performances sonores.
Avec son montage hybride, tubes/classe D, cet
intégré stéréo apporte vraiment quelque chose de
différent, une vraie signature acoustique qui se
caractérise par une restitution très chaleureuse, une
image tout en ampleur, une articulation et des
timbres superbes dans le grave ainsi que le bas-
médium.
■
Ce magazine vous est proposé par

mag.fr

Plus de
1400 TESTS
en ligne

TEST

FERRUM
AUDIO 2400 €

Erco
Jeune marque polonaise aux dents acérées, Ferrum Audio n'est pas un de ces
fabricants slaves nostalgique des architectures à lampes. Bien au contraire, le
constructeur mise tout sur la modernité des composants et sur un savoir-faire à
part. Dédié aux amoureux du casque Hifi, l'Erco (prononcé "ertso") est un très
ambi�eux DAC/ampli casque dans la lignée de classiques comme le HDV 820 de
Sennheiser. Un produit aussi technique que musical ?
par Guillaume Fourcadier

De fer et de rouille, symétrique et Malgré cette apparence rouillée, aucune mauvaise

asymétrique
On peut le dire, Ferrum n'a pas placé toutes ses
billes dans le design. Ainsi la forme générale de
l’Erco est-elle d'un implacable classicisme pour un
produit sédentaire surtout destiné à reposer sur un
bureau. L’appareil est de forme parallélépipédique,
assez compact (21,7 x 20,6 x 5 cm pour 1,8 kg),
drapé dans une enveloppe en aluminium anodisé
noir. Quelques détails esthétiques permettent
toutefois à l'Erco de se démarquer, en particulier la
petite zone de fer avec surcouche effet rouille en
façade.
surprise sur la fabrication, très simple mais sans réel
défaut. L'assemblage est sérieux et l'architecture
(cartes et composants) ne laisse la place à aucun
errements.
Complète, la connectique comprend en entrée
l'essentiel des prises numériques courantes : USB-C,
coaxiale S/PDIF sur RCA, optique Toslink. Côté
analogique, l’Erco possède une entrée sur RCA, des
sorties Ligne en RCA et XLR et bien évidemment
des prises casque : jack 3,5 mm et jack 4,4 mm
(symétrique). Hormis une entrée analogique XLR, il
ne manque rien. Petit plus du produit, la présence
d'une entrée spéciale, dédiée à l'alimentation

86 ON-mag >> 2023-1

externe Ferrum Hypsos, qui apporte, selon la
marque, un gain sonore significatif par rapport à
l'adaptateur fourni en standard.
L'âge de raison, à condition d'y mettre
le prix
Symbole de la modernité, l'Erco embarque un
convertisseur ES9028Pro d’ESS et un ensemble de
quatre amplis op LT1210 de Linear Technology pour
l'amplification. On le remarque immédiatement en
soulevant le "capot" de ce bolide sonore, les
différents étages sont parfaitement organisés les
uns par rapport aux autres, les composants de haute
qualité et l'assemblage parfait.
Peu importe le casque utilisé pour notre écoute, le
Ferrum Erco développe un message parfaitement
équilibré, sans aucune interprétation, le tout baigné
dans une pure musicalité et une scène sonore à la
fois ample et détaillée. L'appareil est de la trempe
du HDV 820 de Sennheiser. Il se joue tout autant des
difficultés, voire davantage. Une personnalité qui
s'exprime d'autant plus en symétrique, l'architecture
des circuits internes étant conçue selon cette
topologie.
Plus encore, la puissance de sortie assure la synergie
avec la quasi-intégralité du parc casqué, même avec
les modèles les plus exigeants, sans tomber dans les
travers de bien des concurrents concernant les
écouteurs. Avec des intra-auriculaires, même
sensibles, le bruit de fond est pour ainsi dire
inexistant à l'oreille.
Aucun style ni aucun mixage, du plus aéré au plus
complexe, ne semble pouvoir arrêter cet ampli
casque. Si bien que l'on se demande : que pourrait-
on améliorer ? L'Erco atteint une sorte de plafond
technique, que l'on ne retrouve guère que sur
quelques modules THX AAA.
En résumé
Véritable archétype du DAC/ampli casque nouvelle
génération, le Ferrum Erco est un appareil compact,
doté d'une connectique complète et surtout d'une
puissance qui apporte une polyvalence quasi totale.
Mais le point le plus marquant est
immanquablement sa partie sonore, aussi neutre
que technique, aussi musicale qu'intransigeante.
■
Spécifications
•Type : DAC/ampli casque
•Puce Dac : ES9028Pro
•Entrées numériques : USB-C, coaxiale RCA, optique
•Entrée analogique : RCA stéréo
•Sorties analogiques : RCA stéréo, XLR Stéréo, jack
3,5 mm, jack 4,4 mm
•Prise FPL 4 broches pour alimentation DC externe
•Compatibilité : 32 bits/384 kHz, DSD 256, MQA
•Réglage de gain
•Réponse en fréquence : 10 Hz à 200 kHz (±1 dB)
•DHT (Distorsion Harmonique Totale) : < 0,00018 %
(100 mW sous 16 ohms) en symétrique, 0,00057 %
(100 mW sous 16 ohms) en asymétrique
•Dimensions : 21,7 x 20,6 x 5 cm
•Poids : 1,8 kg
Notre avis
Construction Équipement
Performances Musicalité
ON-mag >> 2023-1 87
TEST

GOLDENEAR

2000 €

BRX
Le constructeur américain GoldenEar, spécialiste des enceintes Hifi et Home Cinéma
haut de gamme, ne les conçoit pas comme tout le monde. Ses modèles colonnes sont
souvent des hybrides passives/ac�ves avec grave amplifié et il est adepte des accords
par radiateurs passifs plutôt que bass-reflex. Nous le découvrons avec sa pe�te enceinte
Bookshelf Reference X (BRX). par Pierre Stemmelin

La gamme GoldenEar est riche de près d'une
trentaine de références très variées, adaptées aussi
bien à la Hifi qu'au Home Cinéma, dont des
caissons de grave, des voies centrales, des
enceintes murales ou des haut-parleurs
encastrables. Mais elle ne comporte que deux
enceintes de bibliothèque : l'Aon 3 à 1000 € la paire
et la BRX à 2000 € la paire.
De prime abord, on peut trouver l’esthétique de la
GoldenEar BRX que nous testons ici très classique.
Relativement compacte, sa belle ébénisterie laquée
semble cultiver une approche luxueuse et
conservatrice. Mais à y regarder un peu plus
attentivement, ce modèle deux voies présente
quelques éléments qui lui confèrent une silhouette
bien particulière. Le dessus et le dos sont
légèrement bombés tandis que les flancs sont
fuyants, mais à l'inverse de ce que l'on rencontre
habituellement. Le coffret est en effet plus large à
l'arrière que vers l'avant.

88 ON-mag >> 2023-1

Le tweeter et le boomer de 15 cm de la GoldenEar
BRX sont ainsi implantés sur un baffle relativement
étroit tandis que les parois latérales accueillent deux
grands radiateurs passifs de 16,5 cm. Tous sont
dissimulés et protégés par des grilles métalliques.
Celle de la façade est amovible tandis que les autres
sont fixes.
Une bonne paire de radiateurs passifs
Le tweeter et le boomer proviennent tous deux des
séries d'enceintes colonnes Triton constituant le
haut de gamme chez GoldenEar.
Le tweeter est de type High-Gauss Reference High-
Velocity Folded Ribbon (HVFR). Il est équipé d'un
ruban plissé, associé à un puissant moteur à aimant
néodyme, qui couvre une surface de près de 3 x
4 cm et le rapproche d'un modèle AMT (Air Motion
Transformer).
Le boomer dispose d'un saladier en métal moulé à
branches fines afin de gêner le moins possible la
propagation des ondes arrière. Il est doté d'une
membrane en polypropylène chargé et d'un moteur
conséquent, à aimant ferrite, de 10 cm de diamètre
pour 3 cm d'épaisseur.
Enfin, chacun des deux radiateurs passifs est muni
d'une membrane plane faite d'un épais panneau de
médium lesté en son centre d'une bague
métallique.
L'ensemble prend place au sein d'une ébénisterie
dont les parois atteignent jusqu'à 23 mm
d'épaisseur. Le filtrage entre les haut-parleurs est
assuré par un circuit relativement complexe et
soigneusement optimisé à partir de composants de
qualité, dont des capacités à film de polypropylène
métallisé (de type MKP).
Une belle assise dans les basses tout en
conservant un caractère aérien
Malgré leur équipage acoustique sortant des
sentiers battus, les GoldenEar BRX restent
relativement faciles à alimenter. Leur rendement est
de bon niveau (90 dB) et leur tenue en puissance
n'est pas limitée (jusqu'à 250 watts), ce qui laisse
une large plage de manœuvre quant au choix de
l'amplificateur.
Comme on pouvait l'espérer du fait de l'utilisation
de radiateurs passifs pour l'accord dans les basses, à
l'écoute, les GoldenEar BRX délivrent un registre
grave généreux, d'une profondeur que l'on
n'obtient pas habituellement à partir d'enceintes
aussi compactes. Cela confère à la restitution sonore
une agréable sensation d'espace et d'aération. La
musique respire et s'épanouit dans un vaste et
ample volume. Le son est chaleureux et, ce qui est
remarquable, les basses, aussi voluptueuses soient-
elles, ne l'alourdissent pas. La transition entre le
grave et le reste du spectre, puis entre les registres
médium et aigu, se trouve très réussie. L'équilibre
tonal est linéaire, sans accident. Le filé et l'ouverture
du tweeter à ruban apportent au haut du spectre
une ouverture qui contrebalance parfaitement
l'ampleur dans le bas. Ces enceintes ne sont pas les
plus percutantes de leur catégorie. Elles privilégient
l'harmonie, la douceur et les nuances, donnant en
permanence une sensation de grande aisance.
L'auditeur se laisse facilement porter par leur
transcription calme, posée et de grande classe. On
peut parler de grand art pour ce qui concerne la
conception et la mise au point de ces enceintes
GoldenEar BRX.
En résumé
Atypiques, les GoldenEar BRX sont des enceintes
Hifi, haut de gamme et compactes, intéressantes à
plus d'un titre. De type deux voies, elles utilisent
deux grands radiateurs passifs pour l'accord dans le
grave plutôt qu'un évent bass-reflex. Ce choix
risqué se révèle payant sur le terrain. Il donne à la
restitution sonore une ampleur peu commune sans
pour autant l'alourdir. Les GoldenEar BRX brillent
par leur finesse, leur douceur et leur aération.
■
Spécifications
•Type : enceinte compacte, deux voies, accordée par ra-
diateurs passifs
•Transducteurs : tweeter à ruban plissé de 3 x 4 cm, boo-
mer de 15 cm, 2x radiateurs passifs de 16,5 cm
•Amplification recommandée : 20 à 250 watts
•Impédance nominale : 4 Ω
•Efficacité : 90 dB
•Réponse en fréquences : 40 Hz à 35 kHz
•Dimensions : 20,5 x 31,1 x 30,8 cm
•Poids : 5,44 kg
Notre avis
Construction Design - finition
Performances Musicalité
ON-mag >> 2023-1 89
TEST

KEF

5000 €

R7 Meta
La marque d'origine britannique KEF vient de lancer la nouvelle version de sa série
d'enceintes Hifi et Home Cinéma "R". En apparence, peu de choses changent, si ce n'est
les tarifs qui ont subi le coût de l'infla�on. Mais à l'intérieur, beaucoup d'améliora�ons
ont été apportées : découplage de la charge retravaillée, nouveau tweeter à
amor�ssement Meta pour le haut-parleur Uni-Q, filtrage adouci... Nous avons testé la
nouvelle colonne KEF R7 Meta ainsi revue et augmentée.
par Pierre Stemmelin

90 ON-mag >> 2023-1

La marque KEF (pour Kent Engineering and
Foundry) a été fondée en 1961, à Maidstone
(Royaume-Uni) par le mythique acousticien
Raymond Cooke, ex-ingénieur de la BBC. En 1992,
elle a été achetée par Gold Peak, un groupe basé à
Hong Kong, mais elle a conservé so
concourt certainement à l'excellente fusion des
registres que nous avons pu relever à l'écoute.
L'ébénisterie est construite en panneaux de
médium mesurant jusqu'à 30 mm d'épaisseur pour
la façade. À l'intérieur, le transducteur Uni-Q