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peut être associée à un risque accru de fractures, de 35 ans, a permis d’établir qu‘une gammapathie
de pathologies thrombo-emboliques, de complica- monoclonale correspond à une GMSI dans 62% des
tions neurologiques, rénales ou infectieuses. cas et à un myélome dans 18% des cas. Dans les
20% restants, il s’agit d’une autre pathologie lym-
phoproliférative (2%), d’une MW (2.5%), d’une amy-
loïdose AL (2.5%), d’un plasmocytome solitaire (2%),
INTRODUCTION ou d’une autre pathologie (3).
Le terme de gammapathie monoclonale fait référence Les GMSI peuvent elles-mêmes être associées à di-
à la migration d’une Ig à un endroit précis de la zone des verses pathologies. Parmi les hémopathies malignes
Polyarthrite rhumatoïde
Syndrome de Sjögren
Sclérodermie
Spondylarthrite ankylosante
Déficits immunitaires, greffes d’organe ou de moelle
Infections Bactériennes (tuberculose, endocardite, ostéomyélite, salmonellose…)
Parasitaires
Virales (EBV, CMV, HIV)
Hépatopathies Cirrhose, hépatite B et C
Autres pathologies Cryoglobulinémie
hématologiques Anémie hémolytique auto-immune
Anomalies de la coagulation Inhibiteurs des facteurs VIII ou X
Maladie de von Willebrand acquise
52
GSMI Myélome latent Myélome multiple
53
TABLEAU II : Critères diagnostiques des dyscrasies plasmocytaires (selon Kyle et Rajkumar, 2009)(2)
Pathologie Définition
Gammapathie Les 3 critères doivent être remplis :
monoclonale de X protéine monoclonale sérique < 30 g/l
signification X plasmocytose médullaire monoclonale < 10% et
indéterminée X absence de critères CRAB (hypercalcémie, insuffisance rénale, anémie, lésions
(GMSI ou MGUS) osseuses) attribuables au désordre plasmocytaire
Myélome Les 2 critères doivent être remplis :
asymptomatique X protéine monoclonale sérique (IgG ou IgA) * 30 g/l et/ou plasmocytose médullaire
(smoldering monoclonale *10% et
myeloma ou SMM) X absence de critères CRAB (hypercalcémie, insuffisance rénale, anémie, lésions
osseuses) attribuables au désordre plasmocytaire
Myélome multiple Les 3 critères doivent être remplis :
X plasmocytose médullaire monoclonale *10%
X présence d’une protéine monoclonale dans le sang et/ou l’urine (sauf chez les
patients atteints de myélome non sécrétant) et
X présence de critères CRAB attribuables au désordre plasmocytaire
hypercalcémie : calcium sérique * 11.5 mg/dl, ou
insuffisance rénale : créatinine sérique * 1.73 mmol/l,
anémie : normochrome, normocytaire avec une valeur d’hémoglobine > 2g/dl
en dessous de la valeur inférieure de la norme ou une hémoglobine < 10 g/dl,
lésions osseuses : lésions lytiques, ostéopénie sévère ou fractures pathologiques
54
Taux de composé monoclonal Sur une cohorte de 1.148 GMSI, un taux élevé de
chaînes légères kappa ou lambda libres (free light
L’importance du pic monoclonal représente le fac- chains ou « FLC »), a été retrouvé chez 64% des
teur prédictif le plus discriminant selon Kyle, avec un patients, avec un rapport kappa-lambda anormal
risque de progression à 20 ans estimé à 49% quand chez 33% d’entre eux. Ce rapport kappa-lambda
le pic initial est supérieur à 25 g/l, comparé à 14% anormal est associé à une augmentation du risque
lorsqu’il est inférieur à 5 g/l (5). Ces données ont été de progression maligne de 16.7% à 10 ans, 35% à
confirmées par d’autres études. A l’heure actuelle, 20 ans, comparé respectivement à 5.3% à 10 ans
une concentration supérieure à 15 g/l est reconnue et 12.6% à 20 ans en cas de rapport kappa-lambda
comme étant associée à un risque de progression normal. En cas de rapport très anormal (<0,125 ou
accru et sert donc de valeur de référence. L’aug- > 8), le risque est plus élevé, de l’ordre de 60.5 % à
mentation du taux de protéine monoclonale sur des 20 ans (19).
dosages consécutifs durant les premières années de
suivi constitue aussi un facteur prédictif significatif de
progression (15).
SCORES PRÉDICTIFS DE PROGRESSION
Isotype de la paraprotéine
Aucun des facteurs prédictifs pris indépendamment
L’isotype de la chaîne lourde d’Ig est aussi un facteur ne permet de catégoriser correctement les patients.
prédictif de progression, comme signalé initialement L’évaluation du risque individuel de progression d’une
par Bladé pour l’IgA (16), et ensuite par Kyle pour l’IgM GMSI est donc basée sur une combinaison des fac-
et l’IgA (4). Ce risque de progression est estimé à 1.8 teurs décrits ci-dessus. Différents scores prédictifs ont
pour l’IgA et 1.1 pour l’IgM par rapport à l’IgG (17). été proposés parmi lesquels celui de Rajkumar qui
D’autres éléments tels que l’absence de protéinurie tient compte de l’isotype (IgG ou non-IgG), du taux de
de Bence-Jones ou la baisse des Ig normales ne sont protéine monoclonale (inférieur ou supérieur à 15 g/l)
pas retrouvés de façon constante comme facteurs et du rapport kappa-lambda mesuré par FLC (normal
prédictifs. ou anormal). Ce score sépare clairement les GMSI à
très faible risque de progression (0 facteur, 5% à 20
Plasmocytose médullaire ans) des GMSI à haut risque de progression (3 facteurs,
58% à 20 ans) et présente l’avantage de ne pas tenir
En l’absence de signes cliniques ou biologiques compte de la plasmocytose médullaire (19) (Figure 2).
évocateurs d’hémopathie maligne, la ponction
médullaire n’est pas réalisée à titre systématique, Récemment, un score prédictif se basant sur le taux
elle n’entre d’ailleurs pas en ligne de compte dans de plasmocytes médullaires anormaux (seuil de
les recommandations en cas de GMSI. Cependant, 95%) et l’aneuploïdie, identifiés par cytométrie en
une plasmocytose médullaire supérieure à 5% repré- flux, sépare les GMSI à faible risque de transforma-
sente un risque accru de progression (risque relatif de tion (absence de facteur péjoratif, 2% à 5 ans) des
1.44%) (15,18). GMSI à haut risque (2 facteurs péjoratifs, 46% à 5
ans). Cependant, ce score implique non seulement
Le pourcentage de plasmocytes phénotypiquement la réalisation d’une ponction de moelle mais éga-
anormaux est aussi un facteur de progression. En lement la nécessité de disposer d’un cytomètre à 6
cytométrie de flux, le phénotype des plasmocytes couleurs (18).
55
$ %
*%(# %(#
$ %
#
$"&)**%")( $ %
$
%
&
'
Pourcent
Années
Figure 2 f Score prédictif de progression des GMSI
Stratification du risque de progression, basé sur l’isotype de l’immunoglobuline, le taux de protéine monoclonale et le
rapport kappa/lambda (selon Rajkumar, 2005) (19)
d’une isotype IgM, il y a lieu d’exclure une MW ou une lose AL (macroglossie, canal carpien, hypotension
autre pathologie lymphoproliférative en recherchant orthostatique, oedèmes déclives, syndrome néph-
des adénopathies, une organomégalie ou une infil- rotique) (Tableau II). Le suivi biologique se base sur
tration médullaire (1) (Tableau II). des tests simples (complet sanguin, taux de calcium
sérique, créatinine, électrophorèse des protéines,
protéinurie de 24 heures). La répétition de l’immu-
nofixation n’est pas nécessaire. Le suivi du composé
SUIVI ADAPTÉ AU RISQUE INDIVIDUEL monoclonal est basé sur la quantification du pic à
l’électrophorèse des protéines et non sur le dosage
Les patients porteurs de GMSI ne requièrent pas de pondéral des Ig.
traitement sauf quand l’Ig monoclonale est elle-
même responsable de complications. Cependant, GMSI de faible risque de progression
vu le risque d’évolutivité permanent au cours du
temps, la surveillance clinique et biologique doit être En présence d’un taux de composé monoclonal
M.C. Vekemans, J.K.M. Caers, C. Doyen, L. Michaux
régulière et prolongée. Le risque de décès non lié inférieur à 15 g/l et d’un isotype IgG, le diagnostic
à la GMSI (principalement, cardio-vasculaire) est lar- de GMSI est hautement probable. Une ponction
gement supérieur (53% à 10 ans) au risque de dé- médullaire et un bilan radiologique osseux stan-
cès lié à l’évolution de la GMSI (6% à 10 ans) (4). La dard ne sont pas indiqués en routine en l’absence
surveillance doit donc être adaptée en fonction de de signes évocateurs d’hémopathie maligne ou de
l’âge et du terrain, et tiendra compte de la stratifica- complications liées à l’Ig. La détermination d’un rap-
tion du risque de progression en fonction de l’isotype port kappa-lambda normal permet de conforter le
de l’Ig, du taux de composé monoclonal et du rap- faible risque de progression. Les patients seront sui-
port des chaînes légères libres au diagnostic, et de vis par une électrophorèse des protéines tous les 6
leur évolution au cours du temps (1). mois durant la première année, puis tous les 2 à 3
ans si le taux reste stable, ou plus tôt si un symptôme
On recherchera les éléments cliniques évocateurs évoquant une évolutivité se manifeste (1). En effet,
de myélome (douleurs osseuses, anémie, hyper- le suivi sanguin systématique semestriel des GMSI de
calcémie), d’un syndrome lymphoprolifératif (symp- faible risque ne permet de dépister une progression
tômes généraux, viscéromégalie) ou d’une amy- en myélome que dans 7% des cas (20).
56
GMSI de risque intermédiaire ou élevé Le GMSI est associé à un risque accru de tassements
vertébraux et de fractures de hanche (22-24). Dans
En présence d’un taux de protéine monoclonale su- une étude récente portant sur plus 5000 patients, la
périeure à 15 g/l, d’isotype IgA ou IgM ou d’un rapport GMSI était associée à un excès de risque de fracture
kappa-lambda anormal, le risque de progression est de tout type de l’ordre de 74% à 5 ans et de 64%
plus élevé. L’examen médullaire (avec examens cyto- à 10 ans (25). Ce risque fracturaire est cependant
génétiques) et des radiographies du squelette permet- indépendant du risque de progression en myélome,
tront d’exclure une pathologie maligne sous-jacente suggérant que les altérations osseuses surviennent
(1). Le bilan radiologique osseux n’est cependant pas relativement précocement dans la pathogénèse
très sensible pour détecter un envahissement osseux, du myélome (23,25). Une augmentation de l’activité
à l’inverse de la résonance magnétique nucléaire, du ostéoclasique et un déséquilibre du rapport RANK
scanner ou du Pet-scan. L’importance clinique des ligand/ostéoprotégérine sont probablement impli-
lésions asymptomatiques détectées par ce mode qués dans cette situation.
d’imagerie n’étant pas claire, la réalisation effective
de ces examens doit être réservée à certains patients Il y a également peu de données concernant
sélectionnés qui présentent des douleurs osseuses l’usage des biphosphonates chez les patients atteints
sans anomalie au bilan radiologique standard (21). de GMSI. Dans deux études distinctes, l’association
d’Alendronate 70 mg hebdomadaire, calcium et
En cas d’IgM, on réalisera un scanner thoraco-abdo- vitamine D, ou 3 injections de 4 mg d’acide zolé-
minal à la recherche de ganglions profonds asymp- dronique réparties sur 12 mois, permettent d’obser-
tomatiques. Si l’examen médullaire et l’imagerie se ver une majoration significative de la densité osseuse
révèlent non contributifs, le patient sera suivi par une mesurée au niveau du rachis et du fémur, parallèle-
électrophorèse des protéines et un complet sanguin ment à une diminution des phosphatases alcalines
tous les 4 mois durant la première année, puis tous osseuses sériques, de l’ostéocalcine et des autres
les 6 à 12 mois en fonction de la taille du pic et de facteurs de résorption osseuse (26,27). À ce jour, il
sa stabilité au cours du temps (1). n’y a aucune étude randomisée comparant l’effet
d’un biphosphonates à un placebo dans le contexte
Il n’y a aucune indication à réaliser un dépistage à de GMSI.
la recherche d’une gammapathie monoclonale
chez un patient asymptomatique, quel que soit son Complications neurologiques
âge. Ce dépistage génèrerait des coûts élevés et un
stress important alors que le risque de progression est Les manifestations neurologiques liées aux protéines
relativement bas. Une électrophorèse est par contre monoclonales sont surtout représentées par les neu-
recommandée en cas d’hyperprotéinémie sérique ropathies périphériques. Dix pourcents des patients
importante, d’accélération inexpliquée de la vitesse porteurs d’une polyneuropathie d’origine indétermi-
de sédimentation, d’insuffisance rénale, d’hypercal- née présentent une gammapathie monoclonale. Il
cémie ou de protéinurie inexpliquées, d’ostéopénie s’agit d’une IgM dans plus de 60%, d’une IgG dans
anormale pour l’âge, ou de polyneuropathie d’étio- 30%, une IgA n’étant retrouvée que dans 10% des
logie incertaine. cas. Le diagnostic de polyneuropathie liée à la GMSI
ne peut être retenu qu’après avoir exclu une amy-
loïdose AL ou un syndrome POEMS.
57
Les neuropathies associées à une paraprotéine IgM de GMSI (32) et prédomine en cas d’isotype IgG ou
se manifestent habituellement par une atteinte sy- IgA (29,30,32,33).
métrique à prédominance distale. Dans plus de 2/3
des cas, elles sont liées à une activité anticorps de La GMSI est également associée à un risque accru
l’IgM dirigée contre des antigènes neuronaux, MAG de thromboses artérielles se manifestant par des
(myelin associated glycoprotein) le plus fréquem- coronaropathies et des accidents vasculaires céré-
ment, sulfatides ou gangliosides. braux thrombotiques (hasard ratio de 1.5 sur un suivi
de 10 ans) (33).
Les neuropathies associées à une paraprotéine IgM
présentent une activité anti-MAG dans 50%, déter- La GMSI peut aussi se compliquer de manifestations
minant une neuropathie démyélinisante distale et hémorragiques, tel un déficit en facteur de von Wil-
symétrique, à prédominance sensitive, avec une at- lebrand ou une hémophilie acquise, avec dans ce
teinte de la sensibilité profonde et des tremblements cas, coexistence d’un anticorps du lupus (34).
des membres supérieurs, d’évolution lentement pro-
gressive (28). Autres complications
Les neuropathies associées à une activité anti-gan- Comparés à la population générale, les patients por-
glioside se présentent par une atteinte sensitive avec teurs de GMSI ont un risque accru de développer des
une ataxie prédominante, une atteinte motrice lé- infections, bactériennes ou virales, particulièrement
gère ou absente, une ophtalmoplégie récidivante et en cas de taux de paraprotéine supérieur à 25 g/l.
une activité agglutinine froide de l’Ig monoclonale L’hypogammaglobulinémie, présente chez 25% des
dirigée contre un antigène de la membrane érythro- GMSI, est responsable d’une réponse anticorps insuf-
cytaire. Elles sont reprises sous l’acronyme « CANO- fisante, pouvant rendre compte de ces complica-
MAD » (chronic ataxic neuropathic with ophtalmople- tions (3).
gia, M-protein, cold agglutinins and anti-disyalosil
antibodies) (28). Les gammapathies monoclonales sont associées
à de nombreuses pathologies rénales. Une insuffi-
Un tiers des neuropathies associées à IgM ne présente sance rénale modérée existe chez 1 à 2% des GMSI,
pas d’activité anticorps. Dans 2 cas sur 3, elles sont et doit faire rechercher une amylose, une cryoglo-
en rapport avec une lymphoprolifération, une MW ou bulinémie ou une maladie de dépôts d’Ig. Lorsque
un autre lymphome non hodgkinien et se présentent l’insuffisance rénale est présente au diagnostic ou
sous forme de mononévrite ou de multinévrite. survient durant le suivi de la GMSI, la progression vers
un myélome ou une amylose doit être évoquée. La
Les neuropathies liées à la présence d’une parapro- biopsie rénale est souvent utile. Cependant, la majo-
téine IgA ou IgG sont plus hétérogènes et nettement rité des patients qui subissent une ponction-biopsie
moins fréquentes, parfois difficiles à distinguer d’une rénale présente une pathologie non liée au dépôt
polyneuropathie démyélinisante inflammatoire chro- d’Ig, reflétant la fréquence élevée de GMSI dans
nique (CIDP) ou d’une autre neuropathie associée à la population âgée et le recours usuel à l’électro-
une dégénérescence axonale. Les patients présen- phorèse des protéines sériques ou urinaires comme
tent une faiblesse proximale et distale, symétrique, élément de diagnostic de patients présentant une
touchant les 4 membres, avec atteinte sensitive et maladie rénale (35).
aréflexie.
Enfin, les gammapathies monoclonales s’associent
Anomalies de la coagulation également à différentes lésions cutanées (36).
M.C. Vekemans, J.K.M. Caers, C. Doyen, L. Michaux
58
L’analyse génétique comparative des anomalies certaines cytokines (IL1b et IL6, et TNF), d’autre part
acquises au sein des plasmocytes montre que des (39,40) (Figure 3).
aberrations chromosomiques sont présentes quasi sys-
tématiquement dès la phase GMSI chez tous les pa-
tients ayant développé un myélome (39), parmi les- PRÉVENTION ET TRAITEMENT DU GMSI
quelles l’hyperdiploïdie, fréquente dans les myélomes,
présente dans 40-50% des GMSI, les translocations Il n’y a actuellement aucun moyen thérapeutique
impliquant le locus 14q32 codant pour le gène de la permettant de prévenir ou de retarder la progression
chaîne lourde des Ig, retrouvées dans 60% des myé- d’une GMSI. Cependant, l’identification de nou-
lomes mais aussi 46% des GMSI (39), et les délétions veaux marqueurs devrait permettre dans l’avenir de
totales ou partielles du bras long du chromosome 13, détecter l’affection précocement chez les sujets à
retrouvées dans 40% des myélomes et 20% des GMSI. haut risque de progression, de manière à proposer
des agents thérapeutiques capables de détruire le
Pour précipiter le phénotype malin, une succes- clone anormal, et de prévenir l’apparition d‘une at-
sion d’évènements oncogéniques s’accumule au teinte organique irréversible.
sein des plasmocytes et du microenvironnement
avant de déboucher sur un myélome symptoma-
tique. Certaines anomalies sont précoces tandis CONCLUSION
que d’autres surviennent à des phases plus tardives,
contribuant au phénotype plus agressif, telles l’insta- La GMSI est fréquente dans la population générale.
bilité chromosomique des plasmocytes anormaux, Elle s’accompagne d’un risque de progression en
les mutations somatiques aboutissant à la surex- hémopathie maligne qui justifie un suivi régulier et
pression d’oncogènes RAS ou à la répression par prolongé. Certains facteurs biologiques sont identi-
méthylation d’anti-oncogènes, des réarrangements fiés comme prédicteurs de transformation maligne.
de MYC ou une activation de p53, d’une part, et Des scores pronostiques combinant ces facteurs ont
des dérégulations touchant le microenvironnement été proposés de façon à individualiser le suivi des
en favorisant l’angiogenèse et la dérégulation de patients.
59
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mopathy of undetermined significance. of multiple myeloma. Best Pract Res Clin
Ann Oncol 2004; 15(10):1490-1494. Haematol 2007; 20:571-96.
EN PRATIQUE X
Il est souhaitable de référer à un hématologue les patients présentant une protéinurie de
Bence-Jones > 500 mg/l, une IgG > 15g/l, IgA ou IgM > 10g/l ou une IgD quelle que soit sa
concentration, les patients présentant des signes évocateurs de dyscrasie plasmocytaire ou
de lymphoprolifération, les patients asymptomatiques chez qui on identifie incidemment un
résultat biologique ou radiologique anormal (anémie, insuffisance rénale, hypercalcémie,
lésions lytiques ou ostéoporose).
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SUMMARY Monoclonal gammopathy of undetermined significance (MGUS) denotes the pre-
sence of an intact monoclonal immunoglobulin in the serum (up to 30 g/l), in the absence
of lytic bone lesions, anaemia, hypercalcaemia, and renal failure related to the underlying
plasma cell disorder, with fewer than 10% monoclonal plasma cells in the bone marrow. This
condition is considered to be a potential precursor to multiple myeloma or related lymphopro-
liferative disorders.
The prevalence of MGUS is estimated at 3% in the general population over 70 years of age, but
it is higher in Africans compared to Caucasians.
The most common monoclonal protein is IgG, followed by IgM and IgA. IgM monoclonal pro-
teins are associated with lymphoproliferative conditions, such as Waldenström’s macroglobuli-
nemia, non-Hodgkin lymphoma, or chronic lymphocytic leukemia, while IgG and IgA are com-
monly observed in multiple myeloma.
Once detected, staging investigations are undertaken depending on the isotype, initial labo-
ratory test results, and patient’s age. The risk of progression to multiple myeloma or related
disorders, which is estimated at approximately 1% per year, persists over time, justifying long-
term follow-up. Risk scores predicting progression are based on the monocolonal protein levels,
isotype, and kappa-lambda ratio.
MGUS has been linked to a higher incidence of fractures, thromboembolic diseases, as well as
neurological, renal, and infectious complications.
NOTES 1
Cliniques universitaires Saint-Luc, UCL, 1200 Bruxelles
2
Centre hospitalier universitaire de Liège, ULg, 4000 Liège
3
Cliniques universitaires de Mont-Godinne, UCL, 5100 Yvoir
M.C. Vekemans, J.K.M. Caers, C. Doyen, L. Michaux
Correspondance :
Dr. MARIE-CHRISTIANE VEKEMANS
Cliniques universitaires Saint-Luc
Hématologie
avenue Hippocrate 10
B-1200 Bruxelles
E-mail: marie-christiane.vekemans@uclouvain.be
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