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INTRODUCTION

La fiscalité se définit comme un ensemble de lois et pratiques relatives à l’impôt. C’est aussi une
règlementation définissant les impôts d’un pays ou d’une collectivité locale. La fiscalité se
caractérise par une mobilité fréquente et par une relative complexité. Cette complexité dépend du
niveau de développement du pays, de sa structure économique.

Aussi faut-il ajouter que la fiscalité est une matière juridique qualifiée de droit fiscal issu du droit
public. Elle règle les rapports entre les citoyens et l’Administration. C’est donc une manifestation
de l’une des prérogatives de la puissance publique.

L’objectif présent porte sur la fiscalité des entreprises, contribuable idéal pour l’Etat. En effet
l’entreprise qui est une unité de production, fonctionne sous la protection de l’Etat. Elle est le lieu
de regroupement d’autres contribuables dont elle est la source de revenu. Elle constitue donc un
intermédiaire privilégier dans la collète et la manière de percevoir les impôts. C’est pourquoi l’Etat
doit faire en sorte que les entreprises ne supportent pas trop d’impôts. Car il risquerait non seulement
de décourager les initiatives privées, de ralentir l’activité économique mais aussi de provoquer la
baisse des recettes fiscales.

La fiscalité touchant les entreprises est très vaste. Mais nous allons opter pour un certain nombre
d’impôts liés au fonctionnement des entreprises. Ainsi nous verrons successivement :

- Les droits d’enregistrement


- La patente et l’impôt foncier
Mais avant d’étudier ces différents impôts, un rappel sur les principaux concepts fiscaux s’avère
nécessaire.

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CHAPITRE I : LES CONCEPTS FISCAUX DES ENTREPRISES

Définir la fiscalité revient à définir l’impôt. Donc les concepts fiscaux que nous allons étudier se
reposeront sur :

- La définition de l’impôt et ses notions voisines


- Le rôle de l’impôt
- Les différents types d’impôts
- La technique fiscale
- Les régimes d’imposition
- L’administration fiscale en Côte d’Ivoire et son rôle

I-/ définition de l’impôt et ses notions voisines


1-/ définition de l’impôt
L’impôt est un prélèvement obligatoire sans contrepartie et à titre définitif effectué par l’Etat et les
collectivités publiques sur les revenus des contribuables en vue de la couverture des charges
publiques.
Cette définition mérite des précisions sur certain caractères principaux notamment :
- L’impôt, prélèvement obligatoire
- L’impôt, prélèvement sans contrepartie et à titre définitif
- L’impôt, prélèvement destiné à couvrir les charges publiques

1-1-/ l’impôt, prélèvement obligatoire


L’impôt prend sa source dans la loi de finance. En tant que loi, l’impôt s’impose à tous les
contribuables. Par conséquent, le prélèvement effectué par l’Etat traduit en quelque sorte la
souveraineté de l’Etat qui n’est pas à être consentie individuellement par chaque citoyen ou
contribuable. Cette conception ou caractère obligatoire de l’impôt repose en outre sur le fait qu’il
est difficile d’individualiser l’ensemble des services rendus par l’Etat à chaque citoyen et que de
surcroit de nombreux services rendus par l’Etat sont difficilement quantifiables en argent.
Exemple : la défense nationale, l’éducation, la santé… assurés par l’Etat.

1-2-/ L’impôt, prélèvement sans contrepartie et à titre définitif


Juridiquement l’impôt ne constitue pas le prix d’un service rendu. C’est une ressource définitive
pour l’Etat et les collectivités publiques. Par conséquent le contribuable ne peut pas contester sa
dette fiscale en invoquant la mauvaise utilisation des deniers publics. C’est-à-dire qu’il ne peut pas
refuser de payer l’impôt au motif que celui-ci financerait des dépenses contraires à ses principes.
Aussi faut-il ajouter que le contribuable ne peut pas exiger que l’impôt qu’il paye soit affecté à tel
ou tel service public ou au financement d’une activité particulière.

1-3-/L’impôt, prélèvement destiné à couvrir les charges publiques


La notion de charges publiques recouvre non seulement les dépenses relatives aux fonctions
régaliennes de l’Etat mais aussi à celles liées aux activités économiques, sociales, culturelles dont
la couverture est assurée par les revenus tirés de la fiscalité.
A travers l’impôt, l’Etat et les collectivités publiques (la puissance publique) disposent des moyens
pour équilibrer leur dépense et procéder ainsi à une relative redistribution de la richesse nationale.
Tout cela apparait le plus souvent dans le budget de l’Etat qui regroupe les dépenses de
fonctionnement (salaire, fourniture, remboursement de dette) et les dépenses d’investissement
(infrastructures, équipement et entretient des biens publics). La puissance publique cherche aussi à
travers les recettes fiscales à atteindre d’autres objectifs tels que la répartition des revenus. Ainsi

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l’Etat peut aider les plus démunis par rapport aux plus nantis, investir plus dans les régions pauvres
que dans les régions développées.

2- / Les notions voisines de l’impôt


- La taxe : c’est un prélèvement obligatoire perçu en contrepartie de la fourniture d’un service. (la
taxe municipale)
- La redevance : elle est comme une taxe à la seule différence que l’utilisation de la contrepartie n’a
pas un rapport proportionnel entre le montant de la redevance et le service rendu. (la redevance de
la RTI)
- La parafiscalité : c’est un prélèvement obligatoire perçu dans un intérêt économique et social au
profit d’une personne morale ou physique
- Les cotisations sociales : elles sont souvent qualifiées de parafiscalité dans la mesure où il s’agit de
prélèvement obligatoire perçu par des organismes de droit public ou privé dans un intérêt social.
(cotisation de la CNPS)

II-/ Le rôle de l’impôt


L’impôt joue un rôle à la fois économique budgétaire et social.

1-/ Le rôle économique de l’impôt


L’impôt peut être utilisé comme un instrument de politique économique dans la mesure où l’Etat
s’en sert pour orienter l’activité économique. C’est le cas de l’incitation fiscale à l’investissement
(le code d’investissement de 1995)

2-/ Le rôle budgétaire de l’impôt


L’impôt sert à alimenter le budget de l’Etat et des collectivités publiques. Il permet d’assurer le
salaire des fonctionnaires de l’Etat, de financer diverses travaux publics (construction des routes,
des hôpitaux, écoles…)

3-/ Le rôle social de l’impôt


L’impôt assure une sorte de redistribution des ressources du pays entre les citoyens. Chaque citoyen
en bénéficie même s’il ne contribue pas.

III-/ Les différents types d’impôts.


La classification des impôts peut se faire à partir de plusieurs éléments. Ici nous allons observer la
classification au plan administratif, économique et technique.

1-/Classification administrative
Elle est utilisée par la comptabilité nationale et consiste à classer les impôts selon la collectivité
bénéficière. On distingue ainsi :
- Les impôts revenant à l’Etat
- Les impôts dévolus aux collectivités locales
- Les impôts alimentant les organismes sociaux
- Les impôts attribués au budget de l’UEMOA et autres communautés régionale

2-/ Classification économique


Au plan économique les impôts sont classés selon trois critères :
- Les impôts issus des éléments économiques taxés (impôts sur les revenus, impôts sur le
patrimoine…)
- Les impôts payés par les acteurs économiques (impôts à la charge des ménages, des entreprises…)

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- Les impôts liés à la catégorie socioéconomique (impôts liés à l’agriculture, au secteur bancaire,
assurance, immobilier…)

3-/ Classification technique


Elle est la plus utilisée et la plus classique. Ainsi on distingue les impôts intérieurs et les impôts de
porte.

3-1-/ Les impôts intérieurs (à l’intérieur d’un pays)


Ils peuvent être classés en deux grands groupes :
- Les impôts directs : ce sont des impôts dont la charge est supportée définitivement par celui qui en
est juridiquement redevable (le contribuable est en même tant le redevable). Ces impôts sont assis
sur des données constantes (salaire, bénéfice…), entrainant leur perception à intervalle régulier
(mensuel, trimestriel, annuel…). Les impôts directs sont “voyants’’, ce qui leur confère un caractère
douloureux.
- Les impôts indirects : ces impôts sont constatés lorsque le contribuable est différent du redevable.
Ce sont des impôts que le contribuable paye sans qu’il s’en aperçoive. Ils sont donc moins
douloureux et portent essentiellement sur les dépenses (TVA).

3-2-/ Les impôts de porte (droits de douane)


Ce sont des impôts à l’entrée d’un pays, un territoire. Ce sont les droits de douane et d’autres taxes
additionnelles.

Ces deux types d’impôts (intérieurs et droits de douane) ont des spécificités qui dans l’ensemble
méritent d’être soulignées. Ainsi nous pouvons distinguer :
- Les impôts proportionnels : ils consistent à appliquer à la base imposable un taux d’imposition
fixe quelque soit le montant de celle-ci.
- Les impôts progressifs : ils sont calculés en utilisant des différents taux qui croissent en fonction
de la progression de la base d’imposition. Généralement on conçoit une progressivité par tranche de
revenu et on applique un taux différent à chaque tranche de revenu pour avoir des différents
montants qui seront additionnés pour obtenir le montant total de l’impôt à payer.

Exemple : déterminer l’impôt dû selon le barème suivant pour un revenu de 2 500 000f.

Tranches de revenu Taux calculs Montants


[0 ; 100 000[ 0%
[100 000 ; 300 000[ 5%
[300 000 ; 600 000[ 10%
[600 000 ; 1000 000[ 15%
[1 000 000 ; + [ 20%
Total impôt dû

- Les impôts spécifiques : ce sont des impôts calculés en multipliant par un poids, un volume, une
surface comme base imposable une somme donnée. Exemple : la taxe sur les emplacements
publicitaires (xf/m2).
- Les impôts Ad-valorem et les impôts de quotité: ils sont calculés par application d’un taux unique
à la base imposable. C’est le procédé le plus utilisé.
- Les impôts analytiques : ce sont des impôts assieds sur des éléments d’un patrimoine ou sur une
opération isolée ou encore sur une catégorie unique de revenu. La catégorie unique de revenu est
appelée cédule : on parle alors d’impôt cédulaire.

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- Les impôts synthétiques : ce sont des impôts calculés en appréhendant un ensemble d’opérations
ou de revenus et à taxer l’ensemble en une seule fois. On parle d’impôt libératoire.

IV-/ La technique fiscale


On attend par technique fiscale l’explication du mécanisme fiscal. C’est-à-dire définir un ensemble
d’éléments tels que le champ d’application, l’assiette fiscale, l’exigibilité fiscale, les règles de calcul
de l’impôt et les modalités de recouvrement en matière de fiscalité. Tous ces éléments sont
expliqués cas par cas dans chaque chapitre.

V-/ Les régimes d’imposition en Côte d’Ivoire


Il existe quatre (04) régimes d’imposition en vigueur en Côte d’Ivoire :
- La taxe forfaitaire des petits commerçants et artisans
- Le régime de l’impôt synthétique
- Le régime du réel simplifié
- Le régime du réel normal
Tous ces quatre régimes sont détaillés dans le chapitre des IBIC.

VI-/ L’administration fiscale en Côte d’Ivoire


Il existe trois (03) services chargés de l’impôt en Côte d’Ivoire à savoir la direction générale des
impôts (DGI), la direction générale de la comptabilité publique et du trésor (DGCPT) et la direction
générale des douanes (DGD).

1-/ La Direction Générale des Impôts (DGI)


Elle s’occupe de l’assiette fiscale (base imposable), du contrôle, du contentieux de tous les impôts
et taxes et de leur recouvrement à l’exception des impôts perçus par voie de rôle. Le rôle est un
document administratif émis par la DGI contenant la liste des contribuables à l’endroit du trésor
pour le recouvrement.

2-/ La Direction Générale de la comptabilité publique et du trésor (DGCPT)


Elle s’occupe des impôts perçus par voie de rôle.

3-/ La Direction Générale des Douanes (DGD)


Elle s’occupe de l’assiette, du contrôle, du contentieux et du recouvrement de tous les droits et taxes
inscrits au tarif des douanes.

VII-/ Explication de mots


- Assiette fiscale ou base imposable : montant net sur lequel est calculé l’impôt.
- Assujetti : personne soumise à l’impôt et reconnue par la DGI pour en faire la déclaration.
- Acquêts sociaux : biens acquis par une entreprise au cours de son fonctionnement
- Contribuable : toute personne qui paie l’impôt.
- Crédit d’impôt : montant d’impôt payé en trop par le contribuable. C’est une créance d’impôt du
contribuable sur l’Etat.
- Dette d’impôt : montant d’impôt impayé par le contribuable. C’est une créance d’impôt de l’Etat
sur le contribuable.
- Redevable : personne chargée de verser l’impôt au trésor ou à la DGI
- Soulte : une somme d’argent que doit verser une personne privilégiée dans un échange de biens
d’inégales valeurs à l’autre en compensation de la plus-value réalisée dans cet échange.

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CHAPITRE II : PATENTES, LICENCES ET IMPOT FONCIER

I-/ La contribution des patentes


La patente est un impôt professionnel payé à partir du chiffre d’affaire hors taxe de l’année précédente
et de la valeur locative des locaux professionnels par toute personne exerçant une activité commerciale
en Côte d’Ivoire.

1-/ Les assujettis à la patente (art 264 du CGI)


Sont assujetties à la patente toutes personnes physiques ou morales, ivoiriennes ou étrangères qui
exercent en Côte d’Ivoire un commerce, une industrie, une profession non compris dans les exceptions
du présent article.

2-/ Les non assujettis à la patente (art 280 du CGI)


Ne sont pas assujetties à la patente les personnes ci-après :
- L’Etat, les collectivités territoriales et les établissements publics pour les services publics
d’utilité générale ;
- Les établissements d’enseignements scolaires et universitaires ;
- Les fonctionnaires et employés salariés en ce qui concerne seulement l’exercice de leur
fonction ;
- Les redevables de l’impôt synthétique, de la taxe forfaitaire des petits commerçants ;
- Les édifices religieux
- Etc. (consulter l’article 280 du CGI)

3-/ Calcul de la patente


Selon l’article 265 du CGI, la contribution des patentes se compose d’un droit sur le chiffre d’affaire et
d’un droit sur la valeur locative.

3-1-/ Le droit sur le chiffre d’affaire (DCA)


Selon l’art 270 du CGI, le chiffre d’affaire est l’ensemble des recettes et produits acquis dans le cadre
de l’exercice de l’activité y compris toutes les sommes provenant des activités annexes et accessoires ou
de la gestion de l’actif commercial quelle que soit leur situation fiscale au regard des taxes sur le chiffre
d’affaire.
Le taux du DCA (art 267 du CGI) est de 0.5%. Il est calculé sur le chiffre d’affaire ou des recettes brutes
hors taxes de l’année précédente. Le DCA ne peut être inférieure à un montant de 300 000fCFA qui
constitue le minimum de perception.
Selon l’art 269 du CGI, le maximum de perception du DCA est fixé comme suit :

Chiffre d’affaire ou recette hors taxe Montant maximum du DCA


Inférieur à 200 000 000 350 000f
De De 200 000 000 à 500 000 000 700 000f
De 500 000 000 à 1 000 000 000 1 300 000f
Supérieur à 1 000 000 000 3 000 000f

Le taux du DCA est porté à 0.7% selon l’art 268 du CGI pour les personnes suivantes :
- Les entrepreneurs de télégraphie et téléphonie par câble ou sans fils ;
- Les ports ivoiriens
- Les concessionnaires de la distribution d’eau ;
- Les entrepreneurs d’enlèvement des ordures ménagères ;
- La poste de Côte d’Ivoire

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Pour ces entreprises qui acquittent le DCA au taux de 0.7%, la limite maximum de perception du DCA
ne leur est pas applicable. Elles sont aussi exemptées du droit sur la valeur locative.

3-2-/ Le droit sur la valeur locative (DVL)


Selon l’art 274 du CGI, le DVL est établi sur la valeur locative annuelle (VLA) des bureaux, magasins,
boutiques, usines, ateliers, hangars, chantiers, garages, terrains de dépôt, autres locaux et emplacements
professionnels à l’exclusion des matériels et outillages, des mobiliers, agencement et installation.
Le minimum du DVL est fixé à 1/3 du DCA.

3-2-1-/Assiette du DVL des établissements industriels


La VLA sur laquelle est calculé le DVL, est déterminée comme suit pour les établissements industriels :
- Terrains, bâtiments industriels, usines 5.6% de la valeur brute au bilan ;
- Bureaux (immeubles à usage administratif) 15% de la valeur brute au bilan
- Magasins (immeuble à usage commercial) 15% de la valeur brute au bilan
- Matériel mobil de production 10% de la valeur brute au bilan (doctrine finance 2018)

Les matériels et outillages, les matériels de transport, les mobiliers, les agencements et installations sont
à exclure de l’assiette de la valeur locative.
La méthode de calcul de la VLA à partir du bilan n’est utilisée qu’à défaut d’une valeur locative réelle.

Pour les entreprises de distribution et les entreprises de prestataire de service, la valeur locative est
calculée au taux de 10% de la valeur brute au bilan des immeubles.

3-2-2-/ Le taux du DVL (art 278 du CGI)


Il existe deux taux à savoir :
- 18.5% de la valeur locative au niveau des communes
- 16% de la valeur locative hors des communes

4-/ Les obligations des redevables


4-1-/ La déclaration de la patente
La contribution des patentes est de pour l’année entière par toutes les personnes physiques ou morales exerçant
au 1er janvier un commerce, ne industrie ou une profession. La patente des entreprises nouvelles est acquittée au
prorata du nombre de jours restant à courir jusqu’au 31 décembre de l’année.

4-2-/ Le paiement de la patente


La patente peut être recouvrée en un seul terme. Mais la loi de finance 2005 a institué un paiement fractionné en
deux échéances :
- 1er versement, la moitié de la patente au plus tard le 10/03/N ou 15/ 03/ ou 20/ 03
- 2ème versement l’autre moitié au plus tard le 10/ 07/N ou 15/ 07 ou 20/ 07

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Exercice d’application 1
Trois entreprises spécialisée dans la distribution exercent dans trois localités à savoir Bouaké, Dimbokro, Abidjan
et dispose à cet effet trois établissements. KASH est propriétaire des locaux d’Abidjan. Les autres fonctionnent
dans les locaux sous contrat de bail.

Etablissements Nature des locaux Location mensuelle Montant brut au bilan des CA HT N-1
propriétés
Bouaké (CAS) Hall d’exposition 250 000 1 000 000 000
Dimbokro (LYS) Magasins 50 000 55 000 000
Abidjan (KASH) Bâtiment commercial 500 000 000
Bâtiments industriels 1 200 000 000
Magasins 2 000 000 000 15 000 000 000
Matériels et outillages 400 000 000
TAF :
1- Calculer la patente due par chaque entreprise.
2- Calculer la patente due dans le cas où KASH est une entreprise industrielle.

5-/ Cas des entreprises de transport (art 272 du CGI)

5-1-/ Transport de personnes

Pour le transport terrestre, par voiture 50 400f majoré de 2520 par place à l’exception de celle du conducteur.
Pour le transport maritime, fluvial ou lagunaire, par bateau 75 600f majoré de 1 008f par place, excepté celle du
conducteur
5-2-/Transport de marchandises
Par voiture ou tracteur 37 800 majoré de 1 008f par tonne.

5-3/ Transport mixte


Par voiture 50 300f augmenté du cumul des majorations par place et par tonne.

6-/ Cas des établissements hôteliers


La valeur locative des établissements hôteliers est déterminée à partir d’un revenu locatif annuel (RLA) liquidé
comme suit : RLA est égal au prix cumul moyen de chambre pour une journée x 360 jours
VLA = 10% x RLA pour un hôtel n’excédant pas 02 étoiles
VLA = 20% x RLA pour un hôtel de plus de 02 étoiles

Exemple d’application 2
L’hôtel N’KODAH est un réceptif à 4 étoiles de 40 chambres classées en 3 catégories
Catégorie1 : 20 chambres à 20 000f la journée
Catégorie2 : 15 chambres à 30 000f la journée
Catégorie3 : 5 chambres à 70 000f la journée.
TAF : Calculer la patente due par l’hôtel si le CA HT de N-1 est de 300 000 000.

II-/ LES IMPOTS FONCIERS (LFP 2007 ET 2009)

L’impôt foncier (IF) = Impôt sur le REVENU foncier (IRF) + Impôt sur le PATRIMOINE foncier(IPF)

1- IMPOT SUR I.E REVENU FINANCIER ET IMPOT SUR LE PATRIMOINE FONCIER DES
PROPRIETES BATIES
1-1) Champ d’application
1-1-1 Propriétés imposables

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Art. 149 — Il est établi un impôt annuel sur le revenu foncier et sur le patrimoine foncier des propriétés
bâties, telle que maisons, fabriques, manufactures, usines et en général, tous les immeubles construits
en maçonnerie, fer ou bois fixés au sol à demeure, à l’exception de ceux qui en sont expressément
exonérés par les dispositions du présent Code.

Art. 150 — Sont également soumis à l’impôt sur le revenu foncier et à l’impôt sur le patrimoine foncier
des propriétés bâties:
1- Les terrains non cultivés employés à usage commercial ou industriel, tels que
chantiers, lieux de dépôt de marchandises et autres emplacements de même nature, soit que
les propriétaires les occupent, soit qu’ils les fassent occuper par d’autrui à titre gratuit ou onéreux.
2- Les bateaux utilis és en un point fixe et aménagés pour l’habitation, le commerce,
l’industrie ou la prestation de services même s’ils sont seulement retenus par des
amarres.

1-1-2) Propriétés exemptées


Art. 151 — Sont exemptés de l’impôt sur le revenu foncier et de l’impôt sur le patrimoine foncier des
propriétés bâties:
1- Les immeubles, bâtiments ou constructions appartenant à l’Etat, aux collectivités
territoriales et aux établissements publics, lorsqu’ils sont affectés à un service public ou
d’utilité générale et sont improductifs de revenus.
2- Les installations qui dans les ports maritimes, fluviaux ou aériens, et sur les voies de
navigation intérieure font l’objet de concessions d’outillage public accordées par l’Etat à des
chambres de commerce, d’agriculture ou d’industrie, ou à des municipalités et sont exploitées dans
les conditions fixées par un cahier des charges.
3- Les ouvrages établis pour la distribution de l’eau potable ou de l’énergie électrique et
appartenant à l’Etat, ou à des collectivités territoriales.
4- Les édifices servent à l’exercice public des cultes.
5- Les immeubles à usage scolaire non productifs de revenus fonciers.
6- Les immeubles affectés à des œuvres d’assistance médicale ou d’assistance sociale.
Etc.

1-1-3) La base d’imposition


L’impôt sur le revenu foncier et l’impôt sur le patrimoine foncier des propriétés bâtis sont calculés à
raison de la valeur locative de la période d’imposition.
On entend par la valeur locative le prix que le propriétaire retire de ses immeubles lorsqu’il les donne à
bail, ou s’il les occupe lui-même, celui qu’il pourrait en retirer en cas de location.
A défaut de la valeur locative si les propriétés appartiennent à l’entreprise:
 Si l’entreprise est une entreprise commerciale ou une entreprise de prestation de services: on prendra
dans ce cas 10 % de la valeur brute au bilan des propriétés comme VLA.
 Si l’entreprise est une entreprise industrielle, on déterminera la VLA comme suit:

Terrains, bâtiments industriels, usines : 5,6 % valeur brute au bilan


Bureaux (immeuble à usage administratif) : 15 % valeur brute au bilan
Magasins (immeuble à usage commercial) : 15 % valeur brute au bilan
NB: Les matériels et outillages, les matériels de transport, les matériels et mobiliers, les agencements et
installations, les charges immobilières, les immobilisées, les immobilisations incorporelles et financières
sont à exclure de l’assiette de la valeur locative.

1-2) Taux de l’impôt


Le taux sur le revenu foncier est de 3% pour les personnes physiques et 4 % pour les entreprises ou les
personnes morales. Le taux sur le patrimoine foncier des propriétés bâties est de 9% pour les personnes
physiques et 11% pour les entreprises ou personnes morales; soit le taux de l’impôt foncier actuellement
en vigueur est 3% + 9% = 12% pour les personnes physiques et 4% + 11% = 15% pour les
entreprises ou personnes morales.

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1-3) Remise et modération pour perte de revenu
Selon l’article 157 du CGI, en cas de vacances de maison ou de chômage d’établissements commerciaux
industriels, les propriétaires peuvent obtenir du taux réduit prévu à l’article 156 du CGI, lorsqu’il est
établi que la vacance ou le chômage, qu’ils soient totaux ou partiels, sont indépendants de leur volonté
et que la durée totale de l’inoccupation excède six mois. Le point de départ de ces périodes est le
premier jour du mois suivant l’ouverture de la vacance ou du chômage.

Exemple 3:
Le propriétaire d’un bâtiment met en louage à 100 000 F par mois.
Calculer le montant de l’impôt foncier à payer dans les cas suivants:
1) Location normale sur les 12 mois
2) Le bâtiment vacant durant 3 mois
3) Le bâtiment vacant durant 8 mois
4) Le bâtiment est habité par le propriétaire lui-même.

SOLUTION : 3

CAS IRF IPF IF = IRF + IPF


1 Bât : 100 000/mois 3% (100 000 x 12) = 9% x (100 000 x 12) = 144000
2 Bâtiment vacant durant 3 mois 3% (12 x 100000) = 9% (12 x 100000) = 144000
3 Bâtiment vacant durant 8 mois 3% x (4 x 100 000) = (9%x4x100 000)+ 72000

(3% x100 000x8)

4 Bâtiment habité par le propriétaire


- 3% x (100 000 x 12) = 36000

Exemple 4
L’entreprise SOCOCE (entreprise commerciale) a trois établissements Yakro, Daloa et Abidjan.
SOCOCE loue les locaux de Daloa et de Yakro, mais au niveau d’Abidjan, SOCOCE est dans ses
propres bureaux. Elle déclare ses impôts à la direction générale des grandes entreprises.
Les autres informations suffisantes sont dans le tableau ci-dessous.

Etablissements Nature Location mensuelle Propriétés de SOCOCE Mt


CAHT N-1
brut au bilan
YAKRO Hall d’exposition 400 000 1 000 000 000
DALOA Magasins 45 000 55 000 000
Bâtiment administratif… …………… 500 000 000

Bâtiments commerciaux …………… 1 200 000 000

ABIDJAN Magasins………….. ……………. 2 000 000 000 15 000 000 000

3 700 000 000


Matériels et outillages ……………… 400 000 000

TAF
1) Calculer le montant de l’impôt foncier dû par SOCOCE

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2) Calculer le montant de l’impôt foncier dû si SOCOCE était BLOHORN (entreprise
industrielle).
2- IMPOT SUR LE PATRIMOINE FONCIER DES PROPRIETES NON BATIES

2-1) Champ d’application

2-1-1) Propriétés imposables


Art. 167- Il est établi un impôt annuel sur le patrimoine foncier des propriétés non bâties.
Art. 168- Pour- l’assiette de [‘impôt annuel sur le patrimoine foncier des propriétés non bâties, les
immeubles sont répartis en deux catégories:

2-1-1-1) Les immeubles urbains, imposables.


Sont considérés comme immeubles urbains:
a) Les terrains situés dans l’étendue d’une agglomération déjà existante ou en voie de formation et
compris dans les limites des plans de lotissement régulièrement approuvés.
b) Ceux qui, se trouvent en dehors du périmètre des agglomérations visées aux paragraphes
précédents, sont destinés à l’établissement de maisons d’habitation, factoreries, comptoirs avec leurs
distances et dépendances, lorsque lesdites constructions ne se rattachent pas à une exploitation
agricole.

2-1-1-2 Les immeubles ruraux, non imposables


Zones non cultivées et non affectées à usage d’exploitation

Base d’imposition

Propriétés imposables

Art. 169 — Les immeubles urbains sont imposables en raison de leur valeur vénale au 1er Janvier de
l’année de l’imposition.
La valeur vénale est déterminée:
- en ce qui concerne les terrains urbains visés à l’article 168 — 10 a ci-dessus, par des commissions
communales nommées par arrêté du Ministre des Finances, composées et statuant dans des conditions
qui seront fixées pour chaque par décret pris en Conseil des Ministres. Cette valeur vénale est fixée pour
chaque année d’imposition, au cours des deux derniers mois de l’année précédente;
- en ce qui concerne les autres terrains imposables, au moyen des actes translatifs de propriété concernant
les terrains imposables ou les terrains voisins, ou à défaut d’actes translatifs, par voie d’estimation
directe.

Les Exemptions

Art. 170— Sont exempts de l’impôt sur le patrimoine foncier des propriétés bâties:
a) Les terrains faisant l’objet d’une interdiction générale absolue de construire résultant par application
de textes réglementaires de leur situation topographique et ceux qui font l’objet d’une interdiction
temporaire ou conditionnelle résultant d’une décision particulière ne provenant pas du fait du
propriétaire.

b) Les terrains dont le propriétaire se trouve privé temporairement de la jouissance par la suite d’une
situation de fait indépendante de sa volonté.

c) Les terrains appartenant à l’Etat, aux collectivités territoriales, à la SODEFOR (LFP 2008), affectés
ou non à un usage public, mais improductifs de revenus.

d) Les pépinières et jardins d’essai créés par l’Administration ou par les sociétés d’intérêt collectif
agricole et les centres de coopération et coordination agricole dans un but de sélection et d’amélioration
des plants.

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e) Les terrains à usage scolaire, à usage du culte ou utilisés par des établissements d’assistance médicale
ou sociale ou par des sociétés reconnues d’utilité publique et agrées comme sociétés d’éducation
physique ou de préparation militaire.

3) Taux d’imposition

L’article 173 du CGI fixe le taux d’impôt sur le patrimoine foncier des propriétés non bâties est fixé à
1,5 % de la valeur vénale déterminée conformément aux dispositions de l’article 169 du CGI.
Ce taux s’applique à partir de la fin de la 2e année suivant l’année d’acquisition du terrain.

4) Les obligations des contribuables et des redevables à l’impôt foncier.


Les contribuables de l’impôt foncier sur les propriétés bâties et non bâties doivent déclarer ladite charge
au plus tard le 15 février de l’année suivant l’année d’imposition.

REMARQUES/Prélèvement d’un acompte au titre des impôts sur les revenus locatifs

Art. 158 — Les organisations payeurs du Trésor Public, y compris les régies des Forces Armées, de la
Gendarmerie, et des Eaux et Forêts, sont tenues de prélever une somme égale à 15 % du montant brut
des loyers qu’ils paient au titre des baux administratifs.

Art. 159 — La même obligation est faite aux agences immobilières, syndics d’immeubles, gérants de
biens, sociétés civiles immobilières et tous autres intermédiaires de prélever 15 % sur le montant brut
des loyers qu’ils reversent à leurs propriétaires des locaux loués.

Art. 160 — De même, les entreprises soumises à un régime d’imposition réel, les ambassades et les
organisations internationaux sont obligés de prélever 15 % sur le montant des loyers de l’ensemble des
immeubles pris en location, sauf pour les immeubles loués par les intermédiaires visés à l’article 162,
auquel cas, seuls ces derniers sont soumis aux obligations du présent texte.

Art. 161 — Ces prélèvements constituent un acompte à valoir sur l’impôt sur le revenu foncier et sur
l’impôt sur le patrimoine foncier des propriétés bâties.

Art. 162 — Les agences immobilières, syndics d’immeubles, gérants de biens, sociétés civiles
immobilières, tous intermédiaires et, les entreprises, les ambassades et organismes internationaux visés
à l’article 160 doivent reverser les sommes prélevées dans les quinze premiers jours du mois suivant
leur encaissement, à la caisse du receveur des impôts.
Les versements doivent être accompagnés d’une déclaration comportant le nom, l’adresse et le numéro
de compte contribuable du propriétaire, l’identification de l’immeuble loué, les noms des locataires et
le montant des loyers payés par ceux-ci.

Art. 163 — Le taux du prélèvement est ramené au niveau du taux de l’impôt sur le revenu foncier et de
l’impôt sur le patrimoine foncier applicable à l’immeuble concerné.

Art. 164 — Toute personne physique ou morale tenue à cette obligation qui n’a pas fait les retenues ou
qui n’a opéré que des retenues insuffisantes est passible d’une amende fiscale égale au montant des
retenues non effectuées, sans préjudice de la réintégration des sommes en cause au bénéfice imposable.
En outre, pour chaque période d’un mois écoulé entre la date à laquelle les versements auraient dû être
normalement effectués le jour du paiement, une amende fiscale égale à 10 % du montant des sommes
dont le versement a été différé sera appliqué. Pour le calcul de cette amende, toute période d’un mois
commencé est complétée entièrement.

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12
Exemple : 5
Monsieur AKOTO Yao a acheté un terrain de 600 m2 au prix de 2500 000 F. La lettre d’attribution est
datée du 10
Mai N-i-1. AKOTO n’a pas encore mis en valeur la parcelle au 31/12/N+6.
La commission communale a fixé les années ci-après, les valeurs suivantes:
N+2:6 500 F/m2 N+4:5 000 F/m2 N+6:1 0000 F/m2
N+3:8 000 F/m2 N+5: 10 000 F/m2
TAF: Calculer l’impôt foncier dû au titre des exercices N+2 à N+6

SOLUTION:5

Périodes Surfaces Prix/m2 IPF 1,5 % x valeur vénale


N+2 600 m2 6500 IPF=0
N+3 600 m2 8000 IPF = 1,5 %x (8 000x600)=72 000
N+4 600 m2 5000 IPF=1,5%x (5000x600)=45000
N+5 600 m2 10000 IPF = 1,5% x (10 000 x 600) = 90000
N+6 600 m2 10000 IPF1, 5%x (10000x600)90000

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13
CHAPITRE II : DROITS D’ENREGISTREMENT

Les droits d’enregistrement constituent un ensemble de droits perçus par l’Etat pour un certain
nombre d’actes relatifs aux entreprises. L’enregistrement est une formalité fiscale qui consiste à
analyser ou à mentionner un acte juridique dans un registre spécial.
Nous allons nous intéresser aux droits d’enregistrement qui concernent les sociétés commerciales
qui sont des droits que celles-ci payent à l’Etat lors de leur constitution, de la modification des
statuts, de la fusion, de leur dissolution, de la scission, de la cession, et d’apports partiels d’actif.
Par ailleurs certaines sociétés sont exclues au paiement de droit d’enregistrement. Ce sont :
- les sociétés d’Etat ou d’économie mixte de crédit
- les coopératives agricoles
- les sociétés mutualistes
- les sociétés immobilières d’économie mixte.

I-/ Droits applicables lors de la constitution des sociétés


Les droits à payer à la constitution d’une entreprise sont fonction de deux types d’apports. Les
apports sont des biens que les associés transfèrent la propriété à la société. En fiscalité il existe deux
types d’apports :
- les apports à titre pur et simple (APS)
- les apports à titre onéreux (ATO)

1-/Les apports à titre pur et simple(APS)


Ce sont les apports réels, effectués en nature ou en numéraire par les associés en contrepartie des
quels ils reçoivent des droits sociaux (actions ou parts sociales). La somme de ces apports constitue
le capital de départ de l’entreprise.

2-/Les apports à titre onéreux (ATO)


Ce sont des apports dont la contrepartie peut être une reconnaissance de dette, un remboursement
ou une prise en charge d’un passif par la société à l’égard de l’associé. Généralement les ATO sont
effectués en cas d’apports mixtes. On parle d’apports mixtes lorsqu’un associé effectue en même
temps des APS et des ATO.

Exemple 1 : A la création d’une entreprise KOUAME apporte un bâtiment de 100 000 000, des
marchandises 80 000 000, sa banque 500 000 000 et une dette de 35 000 000. En plus l’entreprise
décide de rembourser ses fournisseurs pour un montant de 25 000 000.
Travail à faire : Calculer le montant des APS et des ATO. Déduire le capital de l’entreprise.

3-/ La taxation des apports


3-1-/La taxation des APS (article 754 du CGI)
L’imposition des APS suit un barème dégressif. Lorsque le montant des APS est compris entre 0 et
10 millions, (exonéré), pas de droit d’apport. De 10 millions à cinq (05) milliards, le taux
applicable est 0.3%. La fraction excédant les cinq milliards est taxée au taux de 0.1%. C’est le
régime du droit commun.
Le droit calculé sur les APS est appelé droit d’apport ou droit sur APS.

Selon l’article 664 ter du CGI, le s actes de formation des sociétés dont le capital social n’excède
pas 10 000 000 de francs CFA sont exonérés du droit d’enregistrement.

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14
Cependant, l’article 446 du CGI indique qu’il ne peut être perçu moins de 18 000 francs pour
l’enregistrement des actes et mutation dont les sommes et valeurs ne produiraient pas 18 000 francs
de droit proportionnel ou de droit progressif.
3-1-1/ Personnes morales (SA au capital de 10 000 000 francs CFA)

Liste exhaustive des pièces à fournir pour la création

1. Une (1) copie de la pièce d’identité (CNI ou passeport) du dirigeant et des actionnaires ou
des associés (et d’un employé éventuellement, à défaut une(1) copie d’extrait d’acte de
naissance);
2. Cinq (5) exemplaires des statuts de la société et / ou PV d’assemblée ;
3. Un (1) exemplaire de la déclaration notariée de souscription et de versement (DNSV);
4. Deux (2) copies du contrat de bail enregistré ou deux (2) copies du titre de propriété ou de
l’attestation de propriété ;
5. Une (1) déclaration sur l’honneur signée du dirigeant complétée dans un délai de 75 jours, à
compter de l’immatriculation, par un (1) extrait de casier judiciaire datant de moins de trois
mois où à défaut par le document qui en tient lieu.
6. Un (1) exemplaire de la liste certifiée conforme des dirigeants, des administrateurs ou
associés tenus indéfiniment et personnellement responsables ou ayant pouvoir d’engager la
société ;
7. Une (1) procuration légalisée en cas de retrait par un mandataire ;
8. Un plan de localisation du lieu d’exercice de l’activité.

MONTANT DES FRAIS AFFERENTS A LA CREATION D’ENTREPRISE (15 000f)

Procédure DROITS DROITS DE REGISTRE PUBLICATION DE


Notariale D’ENREGISTREMENT RECHERCHE DE L’AVIS DE
COMMERCE CONSTITUTION
10 000 Par voie électronique
Obligatoire Formalité faite FCFA sur le site du CEPICI
Cout à (RCCM)
déterminer avec Cout zéro au +
le Notaire Cout zéro au GFE GFE 5 000 F Cout zéro au GFE
CFA
(certificat de
dépôt au
Greffe)

Code import-export : (Pour les usagers du Commerce extérieur) : 30 000 F CFA

*Le contrat de bail doit être soumis aux formalités de l’enregistrement (cf. Art 550 Alinéa 1)
du Code Général des Impôts au taux de 2,5 % du montant du loyer couvrant la période de bail.
(Cette formalité est effectuée dans tout service d’enregistrement des Impôts ou au Guichet des
Formalités/ CEPICI)

NB : L’enregistrement de tout acte par une entreprise est soumis au droit fixe de 18 000f
dans le cas où il n’existe pas un autre droit supérieur à 18 000f.

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15
3-1-2/ Personnes morales (SA au capital supérieur à 10 000 000 francs CFA)

Liste exhaustive des pièces à fournir pour la création

1. Une (1) copie de la pièce d’identité (CNI ou passeport) du dirigeant et des actionnaires ou
des associés (et d’un employé éventuellement, à défaut une(1) copie d’extrait d’acte de
naissance);
2. Cinq (5) exemplaires des statuts de la société et / ou PV d’assemblée ;
3. Un (1) exemplaire de la déclaration notariée de souscription et de versement (DNSV);
4. Deux (2) copies du contrat de bail enregistré ou deux (2) copies du titre de propriété ou de
l’attestation de propriété ;
5. Une (1) déclaration sur l’honneur signée du dirigeant complétée dans un délai de 75 jours, à
compter de l’immatriculation, par un (1) extrait de casier judiciaire datant de moins de trois
mois où à défaut par le document qui en tient lieu.
6. Un (1) exemplaire de la liste certifiée conforme des dirigeants, des administrateurs ou
associés tenus indéfiniment et personnellement responsables ou ayant pouvoir d’engager la
société ;
7. Une (1) procuration légalisée en cas de retrait par un mandataire ;
8. Un plan de localisation du lieu d’exercice de l’activité.

MONTANT DES FRAIS AFFERENTS A LA CREATION D’ENTREPRISE

Procédure DROITS DROITS DROITS DE REGISTRE PUBLICATION


Notariale D’ENREGISTREMENT DE RECHERCH DE DE
TIMBRE E COMMERC L’AVIS DE
E CONSTITUTION
10 000 Par voie
Obligatoire 0,3% du montant du capital FCFA électronique
0,1% de la fraction du 500 F CFA (RCCM) sur le site du
capital supérieure à 5 par page 5 000 F CFA + CEPICI
Cout à milliards FCFA (statuts, 5 000 F
déterminer 18 000 FCFA pour la DNSV DNSV et CFA
avec 18 000 FCFA pour le PV contrat de (certificat de Cout zéro au GFE
le Notaire d’Assemblée bail) dépôt au
Greffe)

Code import-export : (Pour les usagers du Commerce extérieur) : 30 000 F CFA

*Le contrat de bail doit être soumis aux formalités de l’enregistrement (cf. Art 550 Alinéa 1)
du Code Général des Impôts au taux de 2,5 % du montant du loyer couvrant la période de bail.
(Cette formalité est effectuée dans tout service d’enregistrement des Impôts ou au Guichet des
Formalités/ CEPICI)

SUPPORT DE COURS FISCALITE INP-HB FCTCB/ M. CONGO BOSSON


16
3-1-3/ Personnes morales (SARL au capital de 10 000 000 francs CFA)

Liste exhaustive des pièces à fournir pour la création

1. Une (1) copie de la pièce d’identité (CNI ou passeport) du dirigeant et des actionnaires ou
des associés (et d’un employé éventuellement, à défaut une(1) copie d’extrait d’acte de
naissance);
2. Quatre (4) exemplaires des statuts de la société et éventuellement, des PV d’assemblée ;
majorés d’un exemplaire pour chacun des associés ;
3. Deux (2) exemplaires de la déclaration de souscription et de versement (DSV) ou une
expédition de la DNSV ;
4. Deux (2) copies du contrat de bail enregistré* ou deux (2) copies du titre de propriété ou de
l’attestation de propriété ;
5. Une (1) déclaration sur l’honneur signée du dirigeant complétée dans un délai de 75 jours, à
compter de l’immatriculation, par un (1) extrait de casier judiciaire datant de moins de trois
mois où à défaut par le document qui en tient lieu.
6. Un (1) exemplaire de la liste certifiée conforme des dirigeants, des administrateurs ou
associés tenus indéfiniment et personnellement responsables ou ayant pouvoir d’engager la
société ;
7. Une (1) procuration légalisée en cas de retrait par un mandataire ;
8. Un plan de localisation du lieu d’exercice de l’activité.

MONTANT DES FRAIS AFFERENTS A LA CREATION D’ENTREPRISEAFFERENT

Procédure DROITS DROITS DE REGISTRE PUBLICATION


Notariale D’ENREGISTREMENT RECHERCHE DE DE
COMMERCE L’AVIS DE
CONSTITUTION
10 000 Par voie
Facultatif Formalité faite FCFA électronique
(RCCM) sur le site du
Cout zéro au + CEPICI
GFE (3)* 5 000 F
Cout Zéro Cout zéro au GFE (2)* CFA Cout zéro au GFE
au GFE (certificat de (5)*
(1)* dépôt au
Greffe) (4)*

Code import-export : (Pour les usagers du commerce extérieurs) : 30 000 F CFA

*Le contrat de bail doit être soumis aux formalités de l’enregistrement (cf. Art 550 Alinéa 1) du Code
Général des Impôts au taux de 2,5 % du montant du loyer couvrant la période de bail. (Cette formalité
est effectuée dans tout service d’enregistrement des Impôts ou au Guichet des Formalités/CEPICI)

SUPPORT DE COURS FISCALITE INP-HB FCTCB/ M. CONGO BOSSON


17
3-1-4/ Personnes morales (SARL dont le capital est supérieur 10 000 000 francs CFA)

Liste exhaustive des pièces à fournir pour la création

1. Une (1) copie de la pièce d’identité (CNI ou passeport) du dirigeant et des actionnaires ou
des associés (et d’un employé éventuellement, à défaut une(1) copie d’extrait d’acte de
naissance);
2. Quatre (4) exemplaires des statuts de la société et éventuellement, des PV d’assemblée ;
majorés d’un exemplaire pour chacun des associés ;
3. Deux (2) exemplaires de la déclaration de souscription et de versement (DSV) ou une
expédition de la DNSV ;
4. Deux (2) copies du contrat de bail enregistré* ou deux (2) copies du titre de propriété ou de
l’attestation de propriété ;
5. Une (1) déclaration sur l’honneur signée du dirigeant complétée dans un délai de 75 jours, à
compter de l’immatriculation, par un (1) extrait de casier judiciaire datant de moins de trois
mois où à défaut par le document qui en tient lieu.
6. Un (1) exemplaire de la liste certifiée conforme des dirigeants, des administrateurs ou
associés tenus indéfiniment et personnellement responsables ou ayant pouvoir d’engager la
société ;
7. Une (1) procuration légalisée en cas de retrait par un mandataire ;
8. Un plan de localisation du lieu d’exercice de l’activité.

MONTANT DES FRAIS AFFERENTS A LA CREATION D’ENTREPRISE

Procédure DROITS DROITS DROITS DE REGISTRE PUBLICATION


Notariale D’ENREGISTREMENT DE RECHERCH DE DE
TIMBRE E COMMERC L’AVIS DE
E CONSTITUTION
0,3% du montant du capital 10 000 Par voie
Facultatif FCFA électronique
0,1% de la fraction du (RCCM) sur le site du
capital supérieure à 5 500 F CFA 5 000 F CFA + CEPICI
milliards FCFA par page 5 000 F
Cout Zéro CFA
au GFE 18 000 FCFA pour la DNSV (certificat de Cout zéro au GFE
dépôt au
18 000 FCFA pour le PV Greffe)
d’Assemblée

Code import-export : (Pour les usagers du commerce extérieurs) : 30 000 F CFA

*Le contrat de bail doit être soumis aux formalités de l’enregistrement (cf. Art 550 Alinéa 1)
du Code Général des Impôts au taux de 2,5 % du montant du loyer couvrant la période de bail.
(Cette formalité est effectuée dans tout service d’enregistrement des Impôts ou au Guichet des
Formalités/CEPICI)

SUPPORT DE COURS FISCALITE INP-HB FCTCB/ M. CONGO BOSSON


18
3-1-5/ Personnes physiques (entreprise individuelle)

Liste exhaustive des pièces a fournir pour la création

1. Une (1) copie de la pièce d’identité (CNI ou passeport) pour les nationaux, ou de la carte
consulaire pour les non nationaux du dirigeant (et d’un employé éventuellement, à défaut
une(1) copie d’extrait d’acte de naissance).
2. Une (1) copie d’extrait d’acte de naissance du dirigeant;
3. Deux (2) copies du Contrat de bail enregistré* ou deux (2) copies du titre de propriété ou de
l’attestation de propriété ;
4. Une (1) déclaration sur l’honneur signée par le demandeur, complétée dans un délai de 75
jours, à compter de l’immatriculation, par un (1) extrait du casier judiciaire datant de moins de
3 mois ou à défaut tout autre document qui en tient lieu;
5. Un (1) certificat de résidence ;
6. Un (1) extrait d’acte de mariage ou la copie du livret de famille (page relative aux
conjoints) ;
7. Une (1) autorisation préalable d’exercer l’activité ;
8. En cas de désignation d’une personne pouvant engager l’entreprise, produire :
Une (1) copie de la carte nationale d’identité ;
Une déclaration sur l’honneur signée par le demandeur, complétée dans un
délai de
75 jours, à compter de l’immatriculation, par un (1) extrait du casier
Judiciaire datant de moins de 3 mois ou à défaut tout autre document qui en
tient lieu ;
Un (1) certificat de résidence.
9. Plan de localisation du lieu d’exercice de l’activité.

MONTANT DES FRAIS AFFERENTS A LA CREATION D’ENTREPRISE

DROITS DE RECHERCHE REGISTRE DE COMMERCE


1 000 F CFA (1)* 10 000 F CFA (2)*

Code import-export : (Pour les usagers du commerce extérieurs) : 30 000 F CFA

*Le contrat de bail doit être soumis aux formalités de l’enregistrement (cf. Art 550 Alinéa 1)
du Code Général des Impôts au taux de 2,5 % du montant du loyer couvrant la période de bail.
(Cette formalité est effectuée dans tout service d’enregistrement des Impôts ou au Guichet des
Formalités/CEPICI)

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19
DECLARATION SUR L’HONNEUR

(Article 47 de l’Acte Uniforme relatif au Droit commercial général adopté le 15


décembre 2010)

NOM :

PRENOMS :

DE :

ET DE :

DATE DE NAISSANCE :

NATIONALITE :

DOMICILE :

QUALITE :

Déclare, conformément à l’article 47 de l’Acte Uniforme relatif au Droit Commercial


Général adopté le 15 décembre 2010, au titre du Registre de commerce et du Crédit
Mobilier,

N’avoir fait l’objet d’aucune condamnation pénale, ni de sanction professionnelle ou


administrative de nature à m’interdire de gérer, administrer ou diriger une société ou l’exercice
d’une activité commerciale.

M’engage dans un délai de 75 jours à compter de l’immatriculation à fournir mon casier


judiciaire ou tout autre document en tenant lieu.

Je prends acte de ce qu’à défaut de produire l’extrait du casier judiciaire ou tout document en
tenant lieu dans le délai de soixante-quinze (75) jours, il sera procédé au retrait de mon
immatriculation et à ma radiation.

Fait à Abidjan le :

(Lu et approuvé suivi de la signature)

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20
Exemple d’application 2: KOUMI et KOUBA créent une entreprise le 15-03-2009. KOUMI
apporte de l’espèce 500 000 000, du matériel de transport 500 000 000 et des marchandise s
3 500 000 000. KOUBA apporte sa banque 2 000 000 000 et une créance client 1 500 000 000.
TAF : Liquider les droits d’apports.

REMARQUES
- La taxation des APS prend en compte aussi bien le montant des apports libérés que la fraction
non libérée.
- Pour les apports en nature réestimés, les droits se calcule sur les valeurs réestimées et non sur
les valeurs au bilan.
- Lorsque le montant des APS excède cinq (05) milliards, il est recommandé de calculer les droits
d’apports de façon globale. Il faut donc éviter de faire la taxation associé par associé.
- Il est perçu une taxe additionnelle appelée contribution foncière ou droit de publicité foncière
(DPF) au taux de 1,2% (dont 0,8% pour la publicité foncière et 0,4% pour le conservateur) sur les
immeubles (terrain, bâtiment, construction). Droit domaniaux et publicité foncière, texte 2 :
publicité foncière droits et taxes de publicité foncière, article 4.

Exemple d’application 3 : N’DOUBA et TCHATCHA créent une entreprise le 12-03-2009.


N’DOUBA apporte de l’espèce 500 000 000, du matériel de transport 500 000 000 réévalué à
480 000 000, un bâtiment 250 000 000 et des marchandises 3 500 000 000. TCHATCHA apporte
sa banque 2 000 000 000, créance client 1 500 000 000 et un terrain de 8 000 000 réévalué à
10 000 000.
Les apports en numéraire sont libérés de moitié le 18-03-2009.
TAF : 1- Calculer les droits d’apports
2- Calculer la contribution foncière et déduire le droit total à payer.

3-1-6-/ Le paiement des droits d’apports


Selon l’article 544 du CGI, le droit calculé sur les APS est exigible en intégralité à la constitution
s’il est inférieur à 25 000 000f. Par contre lorsque ce montant est supérieur à 25 000 000 son
paiement peut être fractionné :
- le premier tiers (1/3) est payé à la constitution (un mois au plus tard)
- le deuxième tiers (1/3) est payé un an au plus tard
- le troisième tiers (1/3) est payé dans un délai de deux ans à compter de la date de constitution.
La contribution foncière est due intégralement à la constitution quel que soit son montant.
Application : Dans l’exemple si-dessue, l’entreprise peut-elle fractionner le paiement de ses droits ?
Indiquer les montants et les échéances de versement ?

3-2-/La taxation des ATO


Les ATO sont de véritables mutations (ventes). Leur imposition se fait selon la nature du bien et
associé par associé. Le droit calculé sur les ATO est appelé droit de mutation et les taux varient
selon le tableau suivant :

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21
Eléments ou biens Taux
Trésorerie (caisse, banque…). Article 445 du CGI 0% ou 18 000f
Créance (client,…) 0% ou 18 000f
Droits sociaux (actions, parts sociales) 0% ou 18 000f
Marchandises neuves (produits finis, encours) Article 703 du CGI 18 000f
Biens meubles apportés en dehors du fonds de commerce (Article 765 du CGI) 18 000f
Bail de meuble, location-vente (Article 703 du CGI) 18 000f
Mutation d’immeuble installé à l’étranger (Article 764 du CGI) 1,5% + DPF
Bail à durée limitée, droit de bail (location de FC) Article 713 du CGI 2,5%
Echange d’immeubles avec retour (Article 720 du CGI) 2% + DPF + mutation
Echange d’immeubles sans retour (Article 720 du CGI) 3% + DPF
Acquisition d’immeuble à usage commercial, administratif, industriel ou de 4% + DPF
bureau par les redevables soumis au régime du réel des BIC (Article 760 du
CGI)
Acquisition d’immeuble par les redevables non soumis au régime du réel des 4% + DPF
BIC
Stock de combustible 10%
Bail à durée illimitée, droit de bail (Article 715 du CGI) 10%
Fonds de commerce (incorporels + corporels) Article 721 du CGI 10%
Coût d’acquisition (location-vente à la fin du contrat) Article 716 du CGI 10%

N.B : Le droit de mutation est exigible en intégralité à la constitution quel que soit le montant.

3-2-1/ Explication de quel que éléments du tableau

- Echange d’immeubles avec retour


Il y a échange d’immeubles avec retour lorsque les biens échangés sont d’inégales valeurs. Il est
perçu sur le bien ayant la moindre valeur un droit de mutation de 2% plus la contribution foncière,
calculée sur le bien ayant la plus grande valeur. En outre, il est calculé sur la soulte un droit de
mutation au taux de 4%

Exemple d’application 4: TALOUABLE échange son bâtiment situé à Yamoussoukro 45 000 000
contre celui de GBAFLANBLE situé à Abidjan 60 000 000.
Chiffrer le coût fiscal de cette opération.

- Echange d’immeubles sans retour


Il y a échange d’immeubles sans retour lorsque les biens échangés sont d’égales valeurs. Le droit
de mutation de 3% et la contribution foncière sont calculés sur l’un des montants des biens.

Exemple d’application 5 : Deux villas de même valeur 50 000 000 ont été échangées. Chiffrer le
coût fiscal de cette opération.

4-/Principe général de taxation


En général il existe deux principes ou deux méthodes de taxation sous le régime du droit commun :
- la méthode favorable à l’entreprise ou méthode avec ordre d’imputation (l’entreprise donne un
ordre d’imputation)
- la méthode d’imputation proportionnelle au passif ou méthode sans ordre d’imputation ou
méthode favorable au fisc (administration fiscale)
Le séminaire tenu au Lycée Technique d’Abidjan en 2013 a ajouté la méthode la plus optimale au
fisc.
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22
4-1-/Méthode favorable à l’entreprise
Dans cette méthode les ATO sont imputés sur les éléments qui subissent les taux les plus faibles
vers les éléments qui supportent les taux de mutation les plus élevés.
EXPLICATION
La taxation des ATO se fait associé par associé. Ainsi la dette de l’associé prise en charge par
l’entreprise, appelée ATO, fera l’objet d’un remboursement virtuel à partir des apports réels du
même associé. Le remboursement de l’ATO se fait à partir des apports qui ont un faible taux de
mutation vers ceux qui ont un taux de mutation élevé jusqu’à épuisement de la dette. Le montant
de chaque bien pris pour le remboursement de la dette est multiplié par son taux de mutation
pour obtenir le droit de mutation.

Application. Répondre à la question n°1,2 et 3 de l’exercice de synthèse 1 ci-dessous

4-2-/Méthode où l’entreprise ne donne pas un ordre d’imputation


Dans ce cas la taxation se fait sur la base que chaque élément de l’actif est apporté à tire pur et
simple (APS) et à titre onéreux (ATO). La taxation des APS se fait à partir d’un coefficient :

Montant APS
Coefficient (APS) = --------------------------
Montant apport brut

N.B : Le coefficient (APS) se calcule mais ne s’applique pas dans la taxation des APS.

La taxation des ATO se fait aussi à partir d’un coefficient :

Montant ATO
Coefficient (ATO) = -------------------------------
Montant apport brut

N.B : Le calcul du coefficient (ATO) s’impose lorsque l’associé apporte au moins deux (02)
éléments.
EXPLICATION
Après calcul des coefficients des associés, tous les biens des associés (pour qui, il y a eu calcul de
coefficients) sont pris, multipliés par leur taux de mutation respectif et par le coefficient ATO
pour obtenir le droit de mutation.

4-3/ Méthode la plus optimale au fisc


C’est la méthode contraire à la méthode favorable à l’entreprise.
Dans cette méthode les ATO sont imputés sur les éléments qui subissent les taux les plus élevés
vers les éléments qui ont un taux faible.

Application : Répondre à la question 4 de l’exercice de synthèse 1.

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Exemple de synthèse 1 :
Trois associés accordent leurs efforts pour créer une entreprise (SA) dénommée « N’TESSE » le
20-05-2007.
TOUMOU apporte une construction 450 000 000, un fonds de commerce 3 500 000 000, de
l’espèce 120 000 000 et une dette de 130 000 000.
KOUAME apporte un bâtiment commercial de 1 500 000 000 grevé d’une hypothèque de
200 000 000.
DJOUMAN apporte du matériel de transport 2 500 000 000, une créance client de 1 500 000 000,
fournisseur 1 200 000 000, sa banque 640 000 000, une dette 2 000 000 000, de la marchandise
900 000 000, un bâtiment pour le logement du personnel 400 000 000 et un immeuble administratif
de 350 000 000.
L’entreprise prend en charge toutes les dettes des associés. Le taux d’escompte légal de la BCEAO
est de 5%.

TAF : 1- Calculer les droits à payer dans le cas où l’entreprise donne un ordre d’imputation à la
constitution.
2- L’entreprise peut-elle fractionner le paiement de ses droits ? Justifier votre réponse.
3- Quels sont les montants et les dates limites de versement ?
3- Calculer les droits selon la méthode favorable au fisc à coefficients et la plus optimale au
fisc.

Exemple de synthèse 2 :
A la création de la société FC2, M. Koumi apporte son bilan représenté comme suit :
Bilan au 31-/12-/N-1
ACTIF PASSIF
Terrain 5 000 000 Capital et réserves 58 000 000
Bâtiment 30 000 000 Fournisseurs 20 000 000
Fonds de commerce 10 000 000 Banque 12 000 000
Stock de marchandise 25 000 000
Clients 15 000 000
Caisse 5 000 000
TOTAL 90 000 000 TOTAL 90 000 000
M. Kabore apporte de l’espèce de 3 200 000 000 avec une dette fournisseur de 200 000 000 et Dame
Moyé apporte sa banque 2 100 000 000, un bâtiment commercial de 500 000 000 hypothéqué à
100 000 000.
Les éléments d’actif de Koumi ont été évalués de la manière suivante :
- le bâtiment est repris à 120% de sa valeur ainsi que le terrain
- le fonds de commerce subit une décote de 5%
- les créances sont évaluées à 5 000 000 000 de plus
TAF : Calculer les droits à payer dans le cas où l’acte a prévu un ordre d’imputation et dans le cas
contraire.

II-/ Droits applicables lors de la modification des statuts


1-/ Droits dus en cas d’augmentation du capital
1-1-/ Augmentation du capital par apports nouveaux

Dans ce cas, les apports nouveaux peuvent être constitués d’apport en nature, en numéraire, de
la conversion des comptes courants associé en action (capitalisation des fonds courants
associés) et la conversion en action des obligations, des créances et des dettes fournisseurs.

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Les droits d’enregistrement sont calculés exclusivement sur le montant de ces apports dans les
mêmes conditions que pour les actes de constitution de société selon que ces apports soient réputés
à titre pur et simple ou à titre onéreux.
Pour les droits d’apport, il faut toujours tenir compte du capital ancien déjà taxé.
Si l’augmentation du capital se fait par prime d’émission (augmentation en numéraire) ou par prime
d’apport (augmentation en nature), ou par prime de conversion (augmentation par conversion de
dette) alors le droit d’apport est calculé sur le montant global y compris les primes.

NB : Les primes qui naissent à l’augmentation de capital font partir de la base taxable. Mais elles
ne font pas partir du capital après augmentation.

La capitalisation ultérieure de ces primes (c’est-à-dire une prochaine augmentation du capital par
incorporation de ces mêmes primes) est passible du seul droit fixe de 18 000f.

LES CARACTERISTIQUES DE L’AUGMENTATION


- En numéraire :
La valeur nominale (Vn) = (capital social / nombre d’actions)
Le prix d’émission (Pe) : c’est la valeur unitaire attribuée aux actions nouvelles émises.
La prime d’émission (PE) = Pe – Vn

Différents calculs possibles à l’augmentation en numéraire du capital


Nombre d’actions nouvelles émises = (montant du numéraire / Pe)
Capital émis = actions nouvelles émises x Vn
Prime d’émission totale = actions nouvelles émises x PE = montant en numéraire – capital émis
Capital après augmentation = capital ancien + capital émis

- Apport en nature :
La valeur nominale (Vn)
Le prix d’apport (Pa)
La prime d’apport unitaire (PA) = Pa – Vn

Différents calculs possibles


Nombre d’actions en nature = (APS en nature / Pa)
Capital apporté = actions en nature x Vn
Prime totale d’apport = actions en nature x PA = APS en nature – capital apporté
Capital après augmentation = capital ancien + capital apporté

Remarque : A la création d’une entreprise tous les APS forment le capital (capital = Ʃ APS), alors
qu’à l’augmentation du capital tous les APS effectués ne concourent pas à la formation du capital
à cause des primes qui naissent et ne faisant pas partir du capital après augmentation.

- Conversion des dettes (des créances ou obligations)


La valeur nominale (Vn)
Le prix de conversion (Pc)
La prime de conversion unitaire (PC) = Pc – Vn

Différents calculs possibles


Nombre d’actions converties = (montant de la dette / Pc)
En cas de conversion des obligations en actions, le nombre d’actions est obtenu à partir de la parité
de conversion ou le rapport de conversion qui est donnée dans le sujet.

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Capital converti = actions converties x Vn
Prime totale de conversion = actions converties x PC = montant de la dette – capital converti
NB : Pour la conversion des obligations en actions, il faut tenir compte de la parité de conversion
ou du rapport de conversion qui est toujours donné dans le sujet.
En cas d’augmentation simultanée, le capital après augmentation est la somme de tous les capitaux.
Exemple d’application 7
La SA « OUMOU » au capital de 3 200 000 000 composé d’actions de 10 000f, procède à une
augmentation de son capital le 12-05-2016 à partir des éléments suivants :
- espèce de 800 000 000
- capitalisation comptes courants associés 200 000 000
- capitalisation dettes fournisseurs 1 500 000 000
- apport d’un immeuble de 800 000 000 grevé d’une hypothèque de 300 000 000 que l’entreprise
prend en charge. Toutes les actions nées de cette augmentation ont un prix de 12 500 f.

Travail à faire :
1- Liquider les droits exigibles à cette augmentation.
2- Quel est le capital après augmentation ?
3- Quel serait le droit à payer si l’entreprise procédait à une nouvelle augmentation le 15-12-2009
par incorporation de la prime d’émission ?
1-2-/ Augmentation du capital par incorporation de réserves, bénéfice, RAN… (Article 758 du
CGI)

Les actes portant sur augmentation du capital par incorporation de réserves, de bénéfices, de report
à nouveau (RAN) ou de provision dans les sociétés de capitaux soumises à l’impôt sur le revenu des
valeurs mobilières (IRVM) sont passibles d’un droit de 6% sur le montant incorporé sans tenir
compte du capital ancien si les éléments incorporés n’ont pas supportés l’impôt BIC.
Si les réserves, bénéfices… incorporés ont supportés l’IBIC alors c’est l’article 754 du CGI qui est
applicable (0.3% et 0.1% en tenant compte du capital ancien). Article 758 alinéas 2 du CGI.

Lorsque ce droit est supérieur à 5 000 000fCFA, l’entreprise a la possibilité de fractionner le


paiement selon l’article 542 du CGI :
- le 1er tiers (1/3) est versé lors des formalités d’augmentation dans un délai d’un mois
- le 2ème tiers (1/3) est versé dans un délai de un an majoré des intérêts au taux légal d’escompte de
la BCEAO à compter de la date d’accomplissement des formalités d’augmentation
- le 3ème tiers dans un délai de deux ans, majorés des intérêts au taux légal d’escompte de la BCEAO
à compter de la date d’accomplissement des formalités d’augmentation.
Dans le cas des sociétés de personnes (SNC, SCS), il convient d’appliquer le barème dégressif (0.3%
et 0.1%) en tenant compte du capital ancien et des augmentations antérieurs.

Exemple d’application 8
La SA « TCHONGON » procède à une double augmentation simultanée de son capital par
incorporation de la réserve facultative 600 000 000 et d’un bénéfice de 200 000 000 par apport en
numéraire de 1 200 000 000. Le capital ancien de l’entreprise est 4 520 000 000 dont 500 000 000
de réserve incorporée.
Travail à faire :
1- Liquider les droits exigibles et déterminer le montant à verser à la date de l’augmentation
2- Quel serait le droit dû si l’entreprise était exonérée de l’I.BIC sur ces périodes ?
NB : L’entreprise paie régulièrement l’I.BIC chaque année.

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2-/ Droit dû en cas de réduction du capital
La réduction de capital peut se faire de plusieurs manières. Ainsi il peut avoir réduction de capital
par annulation de pertes. Dans ce cas seul le droit fixe de 18 000f est exigible. (Article 703 du CGI).
En cas de réduction de capital par remboursement aux associés (apporteurs initiaux de à
rembourser), il est perçu un droit de partage au taux de 1% sur le montant de la réduction. Mais
lorsque le remboursement est effectué par attribution à un associé autre que l’apporteur initial de
biens apportés en nature, c’est le droit de mutation qui est applicable. (CGI, article 752)

3-/ Droit dû en cas d’amortissement de capital


L’acte constatant l’amortissement du capital est soumis à un droit fixe de 18 000f au regard du droit
d’enregistrement.

Exemple d’application 9
La SA « BIEKOSSEU » au capital de 6 500 000 000 procède à une réduction de son capital par
annulation d’une parte constatée l’année dernière 120 000 000 et par remboursement aux associés.
L’associé Paul qui avait cédé la propriété de sa banque 380 000 000 à l’entreprise reçoit un chèque
de 80 000 000 et un bâtiment de 150 000 000.
L’associé DAGANO a reçu les apports qu’il a effectués à la constitution de l’entreprise.
Après réduction le capital de l’entreprise est estimé à 5 900 000 000.
Travail à faire : Calculer les droits à payer pour cette opération de réduction.

Les droits applicables en cas de fusion, scission et d’apports partiels


III-/
d’actif
1-/ Définitions

- La fusion : l’opération de fusion peut être réalisée de deux manières à savoir par absorption
(fusion-absorption) et par création (fusion-création).
On parle de fusion-absorption lorsqu’une société ou plusieurs sociétés sont absorbées par une autre
société existante. La société déjà existante est appelée société absorbante ou société bénéficiaire
tandis que la société apporteuse est qualifiée de société absorbée.
La fusion-création se réalise lorsque plusieurs sociétés apportent leurs actifs pour la création d’une
nouvelle société, un être moral nouveau.
- La scission : c’est l’opération par laquelle une entreprise apporte l’intégralité de son actif à deux
ou plusieurs sociétés.
- L’apport partiel d’actif : c’est une opération par laquelle une entreprise apporte à une nouvelle
ou ancienne société, une partie de ses éléments d’actif.

N.B : Dans le cas des deux premières opérations (fusion et scission) la société apporteuse est appelée
à disparaître alors que l’apport partiel d’actif n’entraîne pas la dissolution de la société apporteuse.

2-/ Les régimes applicables aux opérations de fusion, de scission et d’apport


partiel d’actif
Ces opérations sont soumises à deux régimes à savoir le régime du droit commun (Article 754 du
CGI) et le régime spécial de fusion ou de faveur. (Articles 755, 756, 757 et 759 du CGI)

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2-1-/ Le régime du droit commun
C’est le régime applicable à la constitution des entreprises.

2-2-/ Le régime spécial de fusion ou le régime de faveur


C’est un régime obligatoire pour les opérations de fusion et de scission et optionnel pour les apports
partiels d’actif. Cependant il est accordé sous certaines conditions.

2-2-1-/ Les conditions d’application du régime spécial de fusion (Articles 756 et 757 du CGI)
- Les sociétés apporteuses et bénéficières doivent être des sociétés de capitaux (SA et SARL)
- Le siège social des sociétés bénéficiaires doit se situer en Côte d’Ivoire.
- Dans le cas d’apport partiel d’actif, les sociétés concernées doivent manifester expressément dans
l’acte d’apport leur volonté.
- Dans le cas de la fusion et de la scission, les apports résultant des conventions doivent prendre
effet à la même date et doivent entrainer dès leur réalisation, la dissolution systématique de la société
apporteuse.

2-2-2-/ Calcul des droits sous le régime de faveur


Il est désormais perçu un droit minoré sur le montant des APS au taux de 0.15% pour les valeurs
comprises entre 10 millions et 5 milliards et au-delà des 5 milliards, le taux applicable est 0.05%.
(Article 759 du CGI)
Toute fois pour l’application de ces différents taux, il faut tenir compte du capital ancien déjà taxé
au barème dégressif de la société absorbante.
La contribution foncière calculée sur les immeubles est au taux de 0.4%.
En cas d’apports à titre onéreux (ATO), la société bénéficiaire paye un droit dit prise en charge du
passif qui est le droit fixe de 18 000f. (Article 755 du CGI)

Exemple d’application 10
La SA « BOTTO » au capital de 30 000 actions de 150 000f a absorbé la SARL « KPADJA ». Le
bilan de la SARL se présente comme suit :
ACTIF PASSIF
Terrain 800 000 000 Capital 2 000 000 000
Constructions 200 000 000 Réserves 1 170 000 000
Matériels et outillages 1 200 000 000 Dettes financières 580 000 000
Stock de marchandises 450 000 000 Passif circulant 125 000 000
Clients 750 000 000
Banque 50 000 000
Caisse 20 000 000
Ecart de conversion 405 000 000
TOTAL 3 875 000 000 TOTAL 3 875 000 000
Après évaluation, les terrains sont repris avec un abattement de 5%, les constructions 9% de moins
qu’à leur valeur comptable, les stocks sont repris avec une décote de 10% et enfin matériel et
outillages sont estimés à 140% de leur valeur au bilan.
TAF : 1-/ Etablir le bilan de liquidation
2-/ Les deux sociétés hésitent entre le régime de droit commun et le régime spécial de
fusion ; que conseillez-vous ?

IV-/Les droits applicables en cas de dissolution d’une société


1-/ Définition

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La dissolution d’une société est le fait de mettre fin aux activités de cette dernière. Elle est liée à un
certain nombre de faits :
- soit liée au contrat, réalisation de l’objet social, expiration de la durée de vie prévue dans le contrat
sans prorogation
- soit par un fait accidentel, nullité du contrat par décision du tribunal du commerce
- soit par décision des associés majoritaires pour cessation des activités.
La dissolution d’une entreprise entraine sa liquidation et le partage des biens éventuellement
disponibles.

2-/L’acte constatant la dissolution


Lors de l’enregistrement de l’acte constatant la dissolution d’une entreprise, le droit fixe de 18 000f
est payé par la société, lorsqu’il n’existe pas de droit de partage ou de mutation d’un montant
supérieur.

3-/Le partage des biens à la dissolution


Les sociétés de personnes et de capitaux sont soumises aux mêmes règles de partage de biens à leur
dissolution.

3-1-/Le partage des acquêts sociaux


Le partage des acquêts sociaux est soumis au droit de partage dont le taux est de 1%. En cas de
soulte les droits de mutation sont applicables sur le montant de la soulte dont le taux est fonction de
la nature du bien générateur de ladite soulte.
On a un taux de 10% lorsque la soulte porte sur un fonds de commerce et autres immeubles.
Un taux de 4% pour les immeubles à usage commercial, industriel, de bureau ou administratif.
Un droit fixe de 18 000f lorsque la soulte porte sur un bien meuble ou une marchandise.

Exemple d’application 11
La société « BEDA », pour cause d’irrégularité statutaire et fiscale a été dissoute le 20-02-N. Les
opérations de liquidation ont été effectuées le 25-05-N sur les éléments du bilan suivants :

Actif Montant Passif Montant


Fonds de commerce 40 000 000 Capital 150 000 000
Bâtiment 50 000 000 Résultat négatif 30 000 000
Matériels 20 000 000
Créances 10 000 000
Total actif 120 000 000 Total passif 120 000 000

Le capital est répartir entre TUYO (30%), KADO (25%) et BEDA (45%).
L’acte de partage prévoit l’attribution de l’immeuble à M.BEDA, apporteur initial. Le fonds de
commerce lui est aussi attribué. TUYO reçoit les matériels et KADO reçoit les créances.
Travail à faire :
1- chiffrer le coût fiscal de la dissolution.
2- Chiffrer le cout fiscal de la dissolution si lors du partage BEDA recevait le fonds de commerce
et les matériels. TUYO recevait le bâtiment apporté par BEDA et KADO, les créances.
3-2-/ Le partage des apports en nature
Pour le partage des apports en nature (autres que les acquêts sociaux), aucune imposition n’est due
sur les apports repris par leurs auteurs. L’acte est assujetti à un droit fixe de 18 000f. Mais pour les

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immeubles la contribution foncière est exigible. L’augmentation de la valeur du bien cédé (plus-
value faite par la société) est passible de droit de mutation.
Cependant lorsqu’un bien est attribué à un associé autre que l’apporteur initial, le droit de mutation
est exigible. En cas de soulte, elle est exonérée de droit pour éviter une double taxation.

Exemple d’application 12
La SA « NOUAN » a été dissoute le 13-11-2007 et le bilan de liquidation se présente comme suit :
Immeuble d’habitation 15 000 000 Capital 5 000 000
Banque 3 000 000 Réserve légale 250 000
Pertes d’exploitation 2 000 000 Autre réserve 8 750 000
Profit de liquidation 6 000 000
TOTAL actif 20 000 000 TOTAL passif 20 000 000

Le partage des biens se présente comme suit :


- M. KLAKLA détenteur de 50% du capital est attributaire de l’immeuble d’habitation apporté par
M.TCHA à la constitution. M.TCHA est détenteur de 35% du capital reçoit de la liquidité 300 000.
L’immeuble avait une valeur de 8 000 000 (la plus-value constatée est purement naturelle).
- M. ZEKRE détenteur de 15% du capital est attributaire de 2 700 000 de liquidité.
Travail à faire : 1-/ Calculer l’actif net partageable
2-/ Liquider les droit exigibles au partage des biens lors de la dissolution.

V-/ Les autres droits d’enregistrement


Ils concernent essentiellement aux opérations de cession des droits sociaux (actions, parts sociales),
des créances, des biens et des objets mobiliers.
♣ La cession des créances est exonérée du droit d’enregistrement actuellement.
♣La cession des obligations négociables des sociétés, des collectivités et des établissements publics
est exonérée.
♣ La cession de meubles et d’objets mobiliers est soumise à un droit fixe de 18 000f. Mais si ces
biens font partie d’un fonds de commerce, le droit de mutation au taux de 10% est exigible.
♣ La cession des parts sociales et actions reçues en contre partie des apports en numéraire, est
passible d’un droit de 1% (Article 764 bis du CGI). Sont exonérées d’impôt les cessions de droits
sociaux effectuées par les sociétés dont l’activité consiste en l’acquisition, la gestion et la cession
de droits sociaux d’autres sociétés.
Selon l’annexe fiscale à la gestion 2017, les cessions de droits sociaux effectuées par les personnes
étrangères au profit des personnes Ivoiriennes, sont exonérées d’impôt.
♣ La cession des actions et parts sociales issues des apports en nature est soumise aux droits de
mutation lorsque la cession est faite pendant la période de non négociabilité qui est de deux (02) ans
pour les actions et de trois (03) ans pour les parts sociales à compter de la date de réalisation des
apports (Article 712 du CGI). Les droits sont calculés sur le prix de cession. S’il s’agit de droits
issus d’un immeuble, il est alors perçu la contribution foncière au taux de 1.2% sur le prix de cession.

Exemple d’application 13
Une SARL a été créée le 01-08-2006 par apports des différents associés suivants :
- M. TOURE, un terrain de 15 000 000 à usage commercial
- M. SORO, espèce de 30 000 000
- M. BILA, un fonds de commerce de 16 000 000

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Le 20-05-2008, M. TOURE se retire et cède ses parts à M. SORO pour un montant de 23 000 000.
Travail à faire : 1-/ Calculer les droits dus à la constitution de l’entreprise
2-/ Calculer les droits pour la cession de M. TOURE
3-/ Quelle serait la conséquence fiscale si M. TOURE avait cédé ses parts 4 ans
après la constitution de l’entreprise au même prix.

TRAVAUX DIRIGES
Exercice 1
A la création d’une entreprise anonyme le 20- 12- N trois associés effectuent les apports suivants :
- KOUASSI apporte de la marchandise 1 000 000 000, fonds de commerce 2 000 000 000, banque
12 000 000, fournisseurs 50 000 000 et 150 000 000 en espèce appartenant à son cousin DALI que
l’entreprise doit rembourser dans cinq (05) ans.
- TANOH apporte un espace vert d’une valeur de 80 000 000 réévalué à 100 000 000, un immeuble
commercial de 2 500 000 000 hypothéqué à 100 000 000, banque 40 000 000, dette 20 000 000.
- BERNADIN apporte du matériel de transport évalué à 2 000 000 000 contre remboursement à ses
fournisseurs 80 000 000 par l’entreprise.
Travail à faire :
1-/ Quels sont les droits à payer selon les méthodes que vous connaissez ?
2-/ Si l’entreprise avait donné un ordre d’imputation, serait-elle capable de fractionner le payement
de ses droits ? Justifier votre réponse et donner les échéances et le montant des versements.

Exercice 2
Une entreprise au capital de 3 985 000 000 procède en janvier 2003 à une augmentation de son
capital par :
- Incorporation d’une réserve de 285 000 000f
- Emission de 200 000 actions à une prime d’émission de 15% de la valeur nominale 10 000f.

En décembre 2004, elle incorpore la prime dégagée lors de l’augmentation 2003 au capital.
Fin 2005, elle réalise une perte de 95 345 800f. Elle décide de réduire son capital de 470 000 000
par :
- Annulation de la perte de 2005.
- Remboursement aux associés 200 000 000, apporteurs initiaux de biens en nature
- Attribution d’un immeuble de 74 655 000 à BODO, immeuble commercial à GUY-GUY
80 000 000, le reste à BILY par chèque, qui avait apporté un chèque de même valeur.

En 2007 ruinée par la guerre avec une dette de 2 350 000 000, elle partage son actif composé de
fonds de commerce 2 000 000 000, d’autres biens de valeur égale au capital et d’un bâtiment
commercial à deux autres entreprises : l’entreprise A au capital de 4 320 000 000 reçoit un
immeuble 100 000 000, une créance de 3 000 000 000 et du matériel de transport 1 000 000 000 ;
l’entreprise B reçoit le reste de l’actif dont un bâtiment commercial de 350 000 000.
A cette date l’entreprise B avait un capital de cinq milliards dans lequel figure une incorporation de
réserve de 590 000 000.
Travail à faire :
1-/ Calculer les droits à payer en janvier 2003.
2-/ Déterminer le capital après augmentation.
3-/ Calculer les droits à payer en décembre 2004.
4-/ Calculer les droits à payer fin 2005.
5-/ Calculer les droits à payer par l’entreprise A et B en 2007.

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DOSSIER N°1
A-/Trois associés Boli, Anouman et Bêtêbêtê décident de créer une entreprise anonyme
dénommée « KPATIKPA » à la date du 02 janvier année N.
- Boli apporte de la liquidité en banque 6 000 000 000f, des marchandises de 500 000 000f.
IL doit à son fournisseur 2 500 000 000f
- Anouman apporte un fonds de commerce de 2 000 000 000fet un bâtiment à usage
administratif de 1 000 000 000f et une dette de 1 200 000 000f.
- Bêtêbêtê apporte un terrain hypothéqué à 100 000 000f
A-1-/ Déterminer le capital de cette entreprise sachant que Bêtêbêtê a le tires (1/3) du capital
A-2-/ Liquider les droits exigibles à la création de KPATIKPA selon :
- a) la méthode favorable à l’entreprise
- b) la méthode favorable au fisc à coefficients et la plus optimale.
L’entreprise peut-elle fractionner le payement de ses droits dans le cas (a) ? Énoncer les
échéances légales de versement desdits droits. Les actions ont une valeur nominale de
10 000f.
B-/ Un an après, la société « KPATIKPA » procède à une augmentation simultanée de son
capital par :
- capitalisation d’un compte courant, associé 2 000 000 000f
- capitalisation d’un report à nouveau bénéficiaire de 4 000 000 000f
- émission de 5 000 actions.
Les apports en numéraire ont donné une prime d’émission unitaire de 25% de la valeur
nominale.
B-1-/ Calculer les droits dus lors de l’augmentation du capital
B-2-/ Quel serait le droit à payer lors de l’augmentation si l’entreprise était une SNC ?
B-3-/ Déterminer le capital de la société après l’augmentation.
C-/ En difficulté depuis huit (08) ans, la SA « KPATIKPA » est scindée en deux parties dont
l’une pour la création de la SA « DOMO » et l’autre pour l’augmentation du capital de la SA
« BOFOUAN ». Le bilan de « KPATIKPA » avant la scission se présente comme suit :
Actif Montant Passif Montant
Frais d’établissement 50 000 000 Capital 1 000 000 000
Terrain 200 000 000 Réserves 150 000 000
Bâtiments industriels 1 200 000 000 Résultat 50 000 000
Stocks de matières 400 000 000 Dettes 1 400 000 000
Créance 500 000 000
Banque locale 100 000 000
Caisse 30 000 000
Ecart de conversion 20 000 000
Total 2 500 000 000 Total 2 500 000 000
Au moment de la scission, les immobilisations ont été ré estimées à 140%, les stocks et les
créances ont déprécié de 15%. L’actif est reparti comme suit :
La SA « DOMO » La SA « BOFOUAN »
Terrain Bâtiments industriels
Stocks de matières Autres biens

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Caisse
C-1-/ Liquider les droits d’enregistrement lors de la scission sachant que les parties ont opté
pour le régime spécial de fusion
C-2-/ S’il n’y avait pas d’option pour le régime spécial, quel serait le droit dû par la SA
« BOFOUAN »
NB : Le capital de la SA « BOFOUAN » avant la scission était de 5 200 000 000f dont
800 000 000f de réserves.

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