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RESISTANCE DES MATERIAUX

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TRACTION

Gravure montrant l’essai d’une poutre en flexion


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(Extrait de « Discorsi e dimostrazioni mathematiche » de Galilée)
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SOMMAIRE

1. DEFINITION............................................................................................................................................................................................4
2. EFFORT NORMAL N ...........................................................................................................................................................................5
3. CONTRAINTE NORMALE σ ............................................................................................................................................................6
4. CONDITION DE RESISTANCE........................................................................................................................................................7
5. DEFORMATIONS ..................................................................................................................................................................................7
5.1 A LLONGEMENTS................................................................................................................................................................................. 7
5.2 CONTRACTION LATERALE – COEFFICIENT DE POISSON ν............................................................................................................ 8
6. RELATION CONTRAINTES - DEFORMATIONS .....................................................................................................................9
6.1 LOI DE HOOKE .................................................................................................................................................................................... 9
6.2 EXEMPLES DE VALEURS DE MODULE D’YOUNG ............................................................................................................................ 9
6.3 ESSAI DE TRACTION......................................................................................................................................................................... 10
7. CONCENTRATION DE CONTRAINTES ....................................................................................................................................10
8. CONTRAINTES DANS UNE SECTION INCLINEE................................................................................................................13
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1. Définition
Une poutre droite est sollicitée en traction chaque r r
fois que les actions à ses extrémités (A et B) se réduisent à
r r −F F
deux forces égales et opposées ( F et − F ), de direction la Lm
ligne moyenne (Lm).
A B

Exemple : les deux figures ci-dessous représentent une potence murale à flèche triangulée, utilisée en
manutention pour lever et déplacer des charges.

Tirant 2
D
Poutre-rail 3

B
Palan 4

Fût pivotant 1

Cette potence se compose d’un palan 4, d’une poutre rail 3, d’un fût pivotant 1 et d’un tirant 2. Le tirant 2 est
r r
soumis à une sollicitation de traction : il est soumis à l’action des deux forces B3 2 et D1 2 , égales et
opposées, de direction BD, d’intensité maximale 6 200 N (intensité atteinte lorsque le palan est à l’extrême
droite.

Le tirant 2 est cylindrique, de diamètre d


inconnu, de longueur 2.8 m. Il est réalisé en acier r φd
(résistance à la rupture Rr = 500 MPa, limite D1 2
élastique Re = 300 MPa). Le diamètre d va être
déterminé dans les paragraphes suivants.
r
B3 2
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2. Effort normal N
Faisons une coupure fictive r
dans la poutre précédente (section
−F r
droite S, située à une distance x du G Lm F
point A) entre les deux extrémités A
et B, de façon à faire apparaître les A B
efforts intérieurs dans la poutre.
x
Cette coupure S divise la poutre en
r r ∆f1
deux tronçons AG et GB.
−F G
N G
∆f n
A
r r ∆f 2
−N G
F
A

Si on isole le tronçon AG, la résultante des actions ∆f 1 , ∆f 2 , …, ∆f n qui s’exercent en chaque point
r
de la coupure par le tronçon GB se réduit au seul effort normal N en G (centre de gravité de la section S).

r r
N = ∆f1 + ∆f 2 + ... + ∆f n = F (direction AGB)

On a donc N =F ∀x

Exemple : reprenons le cas du tirant.

r
D1 2 G r
N
x

Section (S) N = B3 2 = D1 2 = 6 200 daN


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3. Contrainte normale σ
Divisons la section S précédente en n petites surfaces élémentaires ∆S 1 , ∆S 2 , …, ∆S n telles que :

∆S = ∆S 1 + ∆S 2 + ... + ∆S n

Chaque élément de surface supporte un effort de traction ∆f 1 , ∆f 2 , …, ∆f n parallèle à la ligne moyenne AB.

Contrainte
normale
uniforme

∆f1
∆S1 M1
M1 σ1 M1

∆S 2 M2 ∆f 2 M2 σ2 M2
σ=
N
∆S n Mn
Mn σn Mn S
∆f n

Si M1 , M1 , M1 , sont les centres des petites surfaces ∆S, en chaque point, la contrainte σ est définie comme la
limite du rapport de ∆f sur ∆S lorsque ∆S tend vers 0 :

 ∆f   ∆f   ∆f 
σ 1 = lim  1  ; σ 2 = lim  2  ; … ; σ n = lim  n 
∆S 1 →0 ∆S ∆S 2 →0 ∆S ∆S n →0 ∆S
 1  2   n 

Contrainte normale uniforme : dans le cas général, et sauf cas particulier de concentrations de contraintes,
on admettra que toutes les contraintes précédentes sont identiques.
On dit qu'il y a répartition uniforme des contraintes dans la section droite S. Il en résulte que :
N
σ =
S

avec σ la contrainte normale en MPa


N l'effort normal en N
S la section droite en mm2

Exemple : reprenons le cas du tirant, en supposant d = 20 mm.

r D1 2 = 6 200 daN
D1 2 φd π × 202
S= = 314 mm2
4
N D1 2 62 000
σ = = = = 197 N .mm− 2
S S 314
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4. Condition de résistance
Pour des conditions de sécurité liées à l’usage de l’appareil, la contrainte σ précédemment
déterminée doit rester inférieure à une contrainte limite admissible, appelée résistance pratique à
l’extension Rpe.
La résistance pratique Rpe est fixée par des normes ou par le constructeur. Dans le cas général, Rpe
est définie à partir de la limite élastique Re du matériau, déterminée par l’essai de traction.

N Re
σ Maxi = ≤ Rpe =
S s

avec s le coefficient de sécurité adopté pour la construction de l’appareil.

Exemple : reprenons le cas du tirant. Si on impose une contrainte admissible de 100 MPa, déterminons le
diamètre d minimal pour la construction de celui-ci, ainsi que le coefficient de sécurité adopté. Rappel :
effort N = 62 000 N.

N 62 000
v Détermination du diamètre d : σ Maxi = = ≤ 100 d’où d ≥ 28.1 mm
S π d2
4

v Détermination du coefficient de sécurité : l’acier employé a pour caractéristiques Re = 300 MPa et Rr =


500 MPa.

Re Re 300
Rpe = ou s= = =3
s Rpe 100

5. DEFORMATIONS
5.1 Allongements
L0 ∆L
L0 : longueur initiale de la poutre
L : longueur finale de la poutre A0 (S) B0
∆L : allongement total de la poutre
x0 : longueur initiale du tronçon x0 ∆x
x : longueur finale du tronçon
∆x : allongement du tronçon A (S) B
r r
−F x F
L
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L’expérimentation montre que les allongements sont proportionnels aux longueurs initiales. L’allongement
relatif (déformation ε) traduit cette propriété :

∆L ∆x
ε= =
L0 x0

Exemple : reprenons le cas du tirant. Sous charge, le tirant s’allonge de 4 mm. Déterminons la déformation ε
et l’allongement d’un tronçon de longueur 1m.

2 800 mm 4
∆x ∆x
D0 B0
∆x 1 000 mm ∆x ∆x
∆x x
r r
D1 2 ∆x B3 2
D B
2 804 mm
∆x ∆x
∆x

4
v Déformation ε : ε = = 0.00143
2 800

∆x
v Allongement : ε = = 0.00143 d’où ∆ x = 0.00143 × 1000 = 1.43 mm
1 000

On a donc x = 1 001.43 mm

5.2 Contraction latérale – Coefficient de Poisson ν


Le coefficient de Poisson ν caractérise le rapport entre la contraction latérale εd et l’allongement
relatif de la poutre εL :

∆d
2 ∆d ∆L
εd = et εL =
d0 L0
A d0 B0 d B
r r εd
−F F alors ν =−
εL
∆d
2 L0 ∆L
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6. Relation Contraintes - Déformations


6.1 Loi de Hooke
Pour un grand nombre de matériaux, l’essai de traction monte qu’il existe une zone élastique pour
r
laquelle l’effortF de traction est proportionnel à l’allongement ∆L. Autrement dit, le rapport F ∆L est
constant (analogie avec un ressort F = k x ).
Cette propriété est énoncée par la loi de Hooke : en déformation élastique, la contrainte normale σ est
proportionnelle à l’allongement relatif ε :

σ =Eε

avec σ la contrainte normale (en MPa)


ε l’allongement relatif (sans unité)
E le module d’élasticité longitudinale ou module d’Young (en MPa)

Remarques : le module d’élasticité longitudinale E est une caractéristique (propriété mécanique intrinsèque)
du matériau. La loi de Hooke est à la RDM ce que la loi d’Ohm est à l’électricité.

Exemple : reprenons le cas du tirant. (d = 28 mm, σ = 100 MPa, E = 200 GPa, L = 2.8 m). Déterminons
l’allongement du tirant :

∆L σ 100
ε = = = = 0.0005
L E 200 000

∆L = ε × L = 0.0005 × 2 800 = 1.4 mm

6.2 Exemples de valeurs de module d’Young


Voir tableau page suivante.
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Module d’YOUNG
-2
Carbures métalliques E = 55 000 daN.mm
-2
Tungstène 42 000 daN.mm
-2
Aciers 17 000 à 28 000 daN.mm
-2
Aciers de construction 20 000 à 22 000 daN.mm
-2
Cuivre 12 600 daN.mm
-2
Titane 10 500 daN.mm
-2
Bronze 10 000 à 12 000 daN.mm
-2
Fonte 10 000 daN.mm
-2
Laiton 9 200 daN.mm
-2
Zinc 8 000 daN.mm
-2
Alliage d’aluminium 7 000 à 7 500 daN.mm
-2
Verre 7 000 à 7 500 daN.mm
-2
Magnésium 4 500 daN.mm
-2
Etain 4 000 daN.mm
-2
Béton 2 000 daN.mm
-2
Bois 1 000 à 3 000 daN.mm
-2
Cuir 25 daN.mm
-2
Caoutchouc 0.75 daN.mm
-2
Elastomère 0.3 daN.mm

6.3 Essai de traction


Voir le chapitre consacré aux essais mécaniques.

7. Concentration de contraintes
Lorsque les poutres étudiées présentent de brusques variations de sections (trous, gorges,
épaulements…), la relation σ = N S n’est plus applicable. En effet, au voisinage du changement de section, la
répartition des contraintes n’est plus uniforme et présente des extremums. Le maximum est atteint pour les
points situés à proximité des variations : on dit qu’il y a concentration de contraintes en ces points. La valeur
de la contrainte est alors donnée par :

F N
σ Maxi = K t ⋅ σ 0 avec σ0 = =
S S
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Kt est appelé le coefficient de concentration de contraintes. Kt dépend de la forme de la section et du type


de la variation (voir tableaux suivants).
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Exemple : déterminons σ Maxi près de l’épaulement, au niveau de la section S, pour la pièce proposée :

5 (S)

r r
F φ 30 φ 20 F
3 141 daN 3 141 daN

r=5

Cas avec contraintes uniformes Cas de concentration de contraintes

(S) (S)

r r
F F
3 141 daN 3 141 daN
σ 0 = 100 MPa σ Maxi = 150 MPa

F 31 410 F 31 410
σ0 = = = 100 N .mm− 2 σ0 = = = 100 N .mm− 2
S π × 20 2 S π × 20 2
4 4

σ Maxi = K t ⋅ σ 0

r D
= 0.25 et = 1 .5
d d

Le tableau donne alors K t = 1.5

d’où σ Maxi = 1.5 × 100 = 150 N .mm −2

Conclusion : la contrainte est maximale à la périphérie de (S), pour le diamètre de 20 et a pour valeur
σ Maxi = 150 N .mm −2
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8. Contraintes dans une section inclinée


r
Déterminons les contraintes exercées dans une section inclinée d’un angle α (section de normale n et
r
de vecteur tangent t ).

r r
t Efforts
t r
r intérieurs
n
n Nα
A α B A α
r G r r G r r
−F F −F RG = F
Coupure oblique Tα

Contraintes

Effort normal Nα
r
N α = RG cos α = F cos α
r
A σn
Effort tangentiel Tα
−F
Tα = RG sin α = F sin α

r r
L’équilibre statique du tronçon AG montre que les efforts intérieurs se réduisent à RG = F au point G,
r r r
barycentre de la section inclinée. La projection de RG sur n et t donne respectivement l’effort normal N α
et l’effort tranchant Tα dans la coupure.

r
t r
n
cosα = 0
σα F
σ0 =
α S0
r
M σn
τ0 = 0
τα S0

r
Les contraintes σ n dans la section sont identiques en tout point et parallèles à l’axe (ligne moyenne) de la
r r r
poutre. La projection de σ n sur n et t donne respectivement la contrainte normale à la coupure σ α et la
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contrainte tangentielle τ α . En remarquant que S 0 = S cos α (avec S0 l’aire de la section droite et S l’aire de
la section inclinée) et que σ 0 = F S 0 :

Nα Nα F
σα = = cos α = cos 2 α = σ 0 cos 2 α
S S0 S0

Tα F sin α cos α
τα = = = σ 0 sin α cos α
S S0

Remarque : la contrainte normale σ α est maximale pour α = 0 ( σ α Maxi = σ 0 ) et la contrainte tangentielle τ α


est maximale pour α = 45° ( τ α Maxi = σ0 2)

Remarque : lorsque les matériaux ont une résistance au cisaillement plus faible, la rupture par traction ou
compression se produit dans un plan incliné à 45°, plan où les contraintes de cisaillement τ α sont maximales.
En revanche, si la résistance à la traction est proportionnellement plus faible, la rupture se produit dans une
section droite (α = 0).

r r
−F
90°
F
Cassures types

45°

Voilà, c’est tout pour aujourd’hui…

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