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ABDELLATIF BERRAHO
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Le développement durable, concept consacré depuis la conférence de RIO, est un choix de développe-
ment, auquel le Maroc a souscrit au même titre que la communauté internationale. Un choix dicté au niveau
national, non seulement par la rationalisation nécessaire de la gestion des ressources, gage du développe-
ment socio-économique futur du pays, mais également et surtout en raison d’un souci d’amélioration conti-
nue de la qualité de vie du citoyen marocain. Un environnement sain, est de ce fait, un droit fondamental.
Le chapitre 17 de l’agenda 21 concernant la protection du milieu marin, exige que les parties contractantes
prennent toutes les mesures possibles, afin de prévenir et d’atténuer les effets de la pollution, de protéger la
zone maritime contre les effets préjudiciables des activités humaines, de préserver la santé de l’homme et
des écosystèmes marins.
À cet égard, la connaissance de l’état de l’environnement et son corollaire l’information environnementale
sont d’une importance capitale.
Aussi, les parties contractantes sont tenues d’établir et de publier à intervalles réguliers des bilans de la
qualité du milieu marin ainsi que de son évolution, pour la zone marine les concernant.
Les évaluations de la qualité du milieu marin constituent donc une partie intégrante des programmes de
protection des zones marines et côtières. Elles donnent, en effet, la possibilité de réunir et d’évaluer les
résultats de la recherche scientifique et de la surveillance, ainsi que des informations sur les activités
humaines, aussi nombreuses que diverses, qui directement ou indirectement, sont susceptibles de modifier
ou de porter atteinte aux caractéristiques naturelles du milieu marin. Combinées, ces connaissances peuvent
être exploitées afin de pouvoir analyser et expliquer les changements, leurs causes et leurs conséquences,
et pour déterminer les impacts exigeant une intervention rapide des décideurs politiques et des gestion-
naires de l’environnement. Les évaluations permettent aussi de juger de l’efficacité des mesures prises
ayant pour but d’empêcher la dégradation du milieu marin, de protéger de précieuses espèces et commu-
nautés, et de restaurer des habitats et des écosystèmes marins dégradés.
Le présent rapport est établi à partir des données les plus récentes, tirées de l’activité de surveillance
menée par le Réseau de Surveillance de la Salubrité du Milieu Littoral (RSSL), ainsi que celles issues des tra-
vaux de recherche et des campagnes océanographiques réalisées, par l’INRH, le long des côtes marocaines.
Il est structuré en plusieurs chapitres. Après la présente introduction, le chapitre I énumère les caractéris-
tiques du milieu marin littoral, en mettant l’accent sur les activités humaines ayant une grande influence sur
ce milieu.
Les chapitres II et III traitent de la qualité du milieu marin littoral et résume les informations recueillies par
les réseaux de surveillance de la salubrité du littoral et de la qualité des plages, en se concentrant sur les
apports de contaminants et de nutriments, leurs teneurs dans les différents compartiments du milieu marin
et leurs éventuelles tendances de progression ou de régression.
Le chapitre IV relate les différents accidents ayant touché le littoral national, en précisant leurs natures, les
régions touchées ainsi que leurs effets.
Enfin, les chapitres V et VI sont consacrés aux conclusions permettant, d’aboutir aux mesures et actions
nécessaires à la préservation du milieu marin et ses ressources biologiques, notamment dans le cadre du
plan d’urgence national.
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PRÉSENTATION DU MILIEU
MARIN LITTORAL
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222
I. Milieu marin littoral
Le littoral constitue la ligne de rivage de la bande côtière terrestre immédiatement en contact avec la mer.
Il est le lieu d’interaction entre la mer et la terre, aussi bien dans le domaine physique que dans le domaine
socio-économique.
L’originalité du littoral résulte de la superposition de deux gradients antagonistes : un gradient de « conti-
nentalité » et un gradient d’océanité. Espace de transition entre le domaine terrestre et marin, la zone litto-
rale est un milieu spatialement limité, connaissant généralement une forte pression d’usages.
Le littoral marocain représente à l’évidence un patrimoine valeureux pour notre pays. Il présente une
façade méditerranéenne s’étendant sur environ 460 km de Tanger à Saidia et une façade atlantique de
2500 km, allant de Tanger à Lagouira.
Ce domaine marin, si riche en faune et en flore, joue un rôle socio-économique important pour notre pays
et impose par conséquent, un engagement pour sa protection et la préservation de sa ressource naturelle
inestimable pour les générations futures. En effet, le milieu littoral subit l’influence d’une pression démo-
graphique croissante, d’une concentration industrielle importante (industrie chimique, parachimie, textile,
tannerie, centrale thermique...) et d’une grande activité touristique et portuaire. À tout cela s’ajoute l’apport
des bassins versants des plus importants cours d’eau.
Le littoral marocain, à l’instar de tous les littoraux du monde, se caractérise par une morphologie côtière
qui diffère profondément d’une région à l’autre, selon le substrat géologique, la tectonique et les facteurs
dynamiques d’édification ou d’érosion des rivages.
La côte méditerranéenne est très irrégulière, accidentée et constituée de caps et de criques. La mer est
composée de trois masses d’eau, une eau atlantique entrante en surface et des eaux sortantes à des profon-
deurs intermédiaires et profondes. Les marées sont d’une manière générale de faible amplitude.
L’océan Atlantique représente une succession de côtes rocheuses et de côtes sableuses, interrompues
par des embouchures estuariennes et lagunaires. Il se caractérise par la présence, en permanence, d’une
houle assez forte et des effets des courants de marée.
La richesse biologique du littoral marocain est liée à la présence d’un grand nombre de zones paraliques
tels les lagunes et les estuaires, objets de convoitise malgré leur fragilité, nécessitant une gestion parti-
culière :
– Estuaires : les estuaires sont depuis très longtemps utilisés par l’homme pour développer des activités
commerciales et industrielles. Ils constituent aussi un lieu d’implantation de ports de commerce et de
pêche. Ces activités, se sont souvent accompagnées de modifications hydrauliques et écologiques, qui
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ont plus au moins perturbé le fonctionnement de ces écosystèmes. On distingue les estuaires des
oueds de : Moulouya, Loukkos, Sebou, Bou Regreg, Mellah, Oum Er Rbia, Tensift et Souss,
– Lagunes et baies : les milieux lagunaires et les baies sont des écosystèmes paraliques, souvent appa-
rentés de modèles réduits d’océan, qui se développent à l’interface des systèmes hydrologiques conti-
nentaux et océaniques et où s’opèrent d’importants flux de matières et d’énergie. Elles jouent un rôle
socio-économique pour les populations autochtones, et un rôle écologique capital, en représentant le
lieu propice pour les espèces océaniques et continentales limitrophes et d’alimentation pour les espèces
migrantes. Il y a lieu de citer, les lagunes de Nador (Mar Chica) sur la Méditerranée et Moulay Boussel-
ham, Oualidia, Sidi Moussa et Khnifiss sur l’Atlantique ainsi que la baie de Dakhla.
2. Activités littorales
Les espaces littoraux constituent un pôle structurant la situation économique nationale, qui se traduit par
un développement notamment des tissus industriels et touristiques.
L’industrie occupe une place importante, par sa dynamique, et ses effets d’entraînement engendrant des
capacités de création d’emplois.
Les principales activités industrielles sont concentrées sur le littoral atlantique (agro-alimentaire, textile,
chimie, industrie mécanique...). Celles-ci génèrent le plus d’emplois, principalement dans les grandes agglo-
mérations, avec 77 % d’unités et 80 % d’emplois. Dans cette configuration, l’axe Casablanca – Kenitra
constitue l’espace structurant de l’industrie nationale qui a attiré les 2/3 des investissements et a contribué
pour 55 % d’emplois.
Sur le littoral méditerranéen, Les villes de Tanger et de Nador représentent les deux pôles industriels de la
région, dominés par l’industrie sidérurgique, le textile et la confection. La création du port de Bni Nssar à
Nador et la zone franche de Tanger ont stimulé les investissements dans la région.
En parallèle avec l’industrie, le tourisme représente une activité récemment importée, notamment le tou-
risme balnéaire, qui a fait basculer les centres d’intérêt économique de l’intérieur vers les côtes, entraînant la
multiplication de projets de promotion touristique. Les pôles les plus dynamiques sont Agadir et Casablanca
en Atlantique et Tanger, Tétouan et Al Hoceima en Méditerranée.
En matière de pêche maritime, bénéficiant de sa position géographique privilégiée, le Maroc possède des
côtes considérées parmi les plus poissonneuses au monde. Ceci a permis au secteur de la pêche maritime
de connaître un développement important se traduisant, par la modernisation de la flotte, le redéploiement
de la pêche hauturière et la création des complexes intégrés. Ceci a contribué à atteindre une production
halieutique de 755.450 tonnes en 1999.
Cependant, la surexploitation de ces ressources halieutiques, associée aux différentes agressions que
subit le milieu marin, notamment la pollution, le dragage, l’utilisation de méthodes de pêche illicite (utilisation
de la dynamite), la forte pression exercée sur les nurseries, se traduisent par une diminution des stocks et
une menace sur la viabilité de certaines espèces.
La pollution du milieu marin est définie par : « L’introduction directe ou indirecte, par l’homme, des subs-
tances ou d’énergie dans le milieu marin, y compris les estuaires, lorsqu’elles ont des effets nuisibles tels
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que dommage aux ressources biologiques, risque pour la santé humaine, entrave aux activités maritimes y
compris la pêche, altération de la qualité de l’eau de mer du point de vue de son utilisation et dégradation des
valeurs d’agrément. »
Une grande partie des polluants rejetés dans l’environnement à travers des rejets urbains, industriels et
agricoles parviennent au milieu marin directement par émissaires, déballastages, forage Off-Shore ou indirec-
tement par ruissellement, par des apports fluviaux et par l’atmosphère.
Localement, ces apports peuvent modifier la qualité du milieu, empêcher ou freiner le développement de
certaines activités telles la conchyliculture, aquaculture, tourisme, etc.
On distingue :
Les polluants conservatifs : qui restent en permanence dans le milieu marin, soit dispersés dans l’eau soit
fixés sur du matériel particulaire composé généralement de matière organique contenue dans la vase.
Les polluants chimiques non conservatifs : tels que la matière organique, les sels nutritifs, les hydro-
carbures, les détergents et les produits sanitaires, qui disparaissent à terme. Ils ne présentent donc de dan-
ger que par leurs conséquences immédiates.
De même, certains polluants organiques réellement biodégradables, peuvent évoluer vers des sous pro-
duits plus au moins stables, qui peuvent être plus toxiques qu’à leur état initial. La biodégradabilité n’est donc
pas obligatoirement une indication de disparition des polluants et des effets toxiques.
Les polluants microbiens : qui sont véhiculés en quantités considérables au milieu marin par l’inter-
médiaire :
– Des rejets urbains : issus des eaux usées domestique et industrielle.
– Des effluents agricoles : les bactéries présentes dans les excréments des animaux survivent dans le
lisier et, après épandage, l’action conjuguée du ruissellement et de l’érosion leur fait tout naturellement
suivre la direction des cours d’eau.
Faisant partie de la flore intestinale des animaux à sang chaud (dont l’homme), ces bactéries sont en très
grande majorité inoffensives (germes témoins de la contamination fécale). Des individus malades contribuent
cependant à des apports de micro-organismes pathogènes.
Certains polluants, notamment chimiques, peuvent être véhiculés à l’état dissous dans la masse d’eau. Le
pouvoir de dilution, fait que les concentrations finissent par atteindre des valeurs très faibles et deviennent
moins dangereuses. D’autres se fixent sur le matériel particulaire et ont donc un comportement lié au sédi-
225
ment (transport en suspension ou en charriage près du fond). Ils se trouvent principalement adsorbés sur la
fraction organique liée à la vase. En général, un endroit vaseux aura plus de risque d’être pollué qu’un endroit
sableux.
S’agissant des bactéries, leur survie en mer dépend de nombreux facteurs : la température, l’éclairement,
la turbidité, et les taux de matière organique. Les T90 (le temps nécessaire à la disparition de 90 % des bac-
téries) peuvent varier de quelques heures (le jour, en été, en Méditerranée par beau temps) à quelques jours
(Atlantique par temps couvert). Les bactéries pénétrant dans le milieu marin sont également soumises à
divers prédateurs (d’autres bactéries, des bactériophages et autres petits organismes marins....), mais la dilu-
tion joue souvent un rôle plus important que la mortalité, dans la diminution de la concentration bactérienne.
La pollution microbienne est généralement une pollution de proximité. Les sources de contamination
doivent être recherchées localement.
La nocivité des polluants varie selon leur nature et les caractéristiques physique et biologique de l’envi-
ronnement dans lequel ils sont rejetés. Compte tenu de leurs faibles teneurs, leur toxicité reste difficile à éta-
blir.
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3.3.3. Métaux lourds
Les métaux lourds sont des polluants non biodégradables, qui peuvent affecter la vie aquatique. Depuis les
producteurs primaires, le risque de contamination s’amplifie au fur et à mesure que l’on remonte à travers les
maillons de la chaîne trophique (phénomène de bioaccumulation ou de biomagnification). La contamination
métallique de l’environnement marin est le plus souvent d’origine humaine, plus rarement d’origine naturelle.
Parmi les sources naturelles, le drainage des eaux riches en minerais par lessivage des sols ainsi que le
dégazage de la croûte terrestre, qui rejoint l’hydrosphère par les retombées volcaniques.
Coquillages
Une grande partie des coquillages filtrent, pour se nourrir, des volumes d’eau très importants et
concentrent les éléments en suspension dans l’eau, supports de polluants microbiens. Ils deviennent, dans
certains milieux très pollués, de véritables réservoirs de germes dangereux.
Parmi les affections transmises par ces coquillages contaminés, les salmonelloses et les gastro-entérites
virales sont au premier plan.
La consommation de ces organismes marins peut ne provoquer chez le consommateur qu’une simple gas-
tro-entérite dans les cas les plus bénins. Mais d’autres toxi-infections de type typho-paratyphoïdiques ont des
conséquences plus sérieuses.
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La figure suivante donne un aperçu sur les impacts possibles de divers apports en milieu littoral.
228
QUALITÉ DU MILIEU MARIN
LITTORAL
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II. Qualité du milieu littoral marocain
Le littoral méditerranéen présente quelques points de forte densité de population, surtout entre Tanger et
Tetouan. Cette densité s’est accentuée durant la dernière décennie, l’évolution de la population urbaine a
connu un rythme relativement plus rapide que celui de l’ensemble du Maroc. Cette évolution s’est accompa-
gnée notamment du développement du tissu industriel dans la région, entraînant un impact négatif sur l’envi-
ronnement naturel et le milieu marin en particulier.
A. Région de Tetouan : La topographie côtière de cette région est caractérisée par une pente
généralement faible, une côte rocheuse et des fonds sédimentaires. Elle se présente également comme un
grand bassin versant, ce qui engendre, pendant la période des pluies, un grand écoulement et des ruisselle-
ments des eaux pluviales.
Cette région, présente en général, une bonne qualité physico-chimique des masses d’eau. Les teneurs en
produits azotés et phosphorés et les valeurs du pH et de l’oxygène dissous sont caractéristiques des eaux
non polluées. Cependant, des pics de concentrations en nitrates (400 et 500 Üg/l) ont été enregistrés au
niveau de Oued Laou et Martil pendant l’année 2000.
De même, le suivi chimique des coquillages dénote des teneurs caractéristiques des zones salubres.
Bien qu’inférieures aux normes admises, les concentrations en Pb enregistrées sont plus élevées que
celles du Cd et du Hg au niveau de l’ensemble des sites étudiés. Les résultats montrent également que les
variations annuelles sont irrégulières, ce qui rend difficile l’interprétation des tendances.
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Figure 2 : Concentrations des métaux lourds (moyenne annuelle)
dans la chair des coquillages,en mg/Kg.ps
La présence des hydrocarbures aromatiques (HAP) dénote des concentrations faibles, avec un maximum
au niveau de M’diq. Ceci serait dû au port de pêche de cette ville.
Les eaux de la zone littorale méditerranéenne comprise entre Fnideq et Kaâ-srass, dénotent une bonne
qualité microbiologique, excepté pendant la période des pluies où de légers dépassements du seuil de la
salubrité sont observés au niveau de Kabila, Martil et Oued laou. Les pluies torrentielles que connaissent ces
sites, en période hivernale, drainent les polluants engendrés par l’activité terrestre vers la mer, par le biais
des bassins versants à savoir, Oued Martil, Oued Smir et Oued Laou.
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Figure 4 : Évolution de la qualité bactériologique (C.Th./100g de chair et de liquide intervalvaire)
des coquillages dans la région Fnidek – Kaâ-Srass
B. Zone côtière de Nador (Saîdia – Cap de l’Eau) : c’est une zone marquée par la présence de plu-
sieurs espèces de coquillages, principalement la praire et l’haricot de mer. Les sites étudiés (Moulouya et
Cap de l’Eau) témoignent de l’absence de toute contamination chimique notable.
Les résultats du dénombrement des Coliformes fécaux thermotolérants (C.Th) montrent une faible conta-
mination bactérienne, qui reste toujours inférieure aux normes admises.
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C. Lagune de Nador
Appelée aussi Marchica (11 500 ha), cette lagune est séparée de la mer par un cordon dunaire d’environ
24 km de longueur. Elle est le siège de pressions anthropiques importantes, vu sa position géographique et
son intérêt économique. Elle connaît une activité aquacole importante caractérisée par l’élevage de certaines
espèces de poissons et de mollusques bivalve (huître creuse).
La densité de la population humaine de la province de Nador avoisinant 120 habitants/km2, et les apports
continentaux acheminés vers la lagune par le biais de Oued Selouane, des canaux d’irrigation et des eaux de
ruissellement constituent des sources de pollution affectant cette lagune.
Les différentes études menées au niveau de la lagune ont permis de mettre en évidence son évolution
générale, et de cerner les vecteurs de cette évolution.
L’évolution sédimentaire et géochimique a été influencée par des facteurs naturels (fermeture de la
passe...), mais également par des actions anthropiques (ferme aquacole, eaux usées...). C’est ainsi que l’on
note un enrichissement de la lagune en éléments nutritifs et en matière organique, pouvant menacer son
équilibre écologique.
La zone d’Atalayoune est située loin des contaminations urbaines de la ville de Nador et Béni Nsar. Malgré
l’existence de bassins de prégrossissement de poissons, cette zone est de bonne qualité microbiologique et
chimique.
234
La zone de Chaâla est localisée entre deux sources de pollution, l’embouchure de Oued Kabayo et les bas-
sins de lagunage de la station d’épuration des eaux usées de la ville de Nador. Elle reçoit ainsi les rejets des
agglomérations d’une part, et ceux de la station d’épuration des eaux usées de la ville de Nador, d’autre part.
Ce qui explique les taux élevés notamment en Cu (les concentrations enregistrées oscillent autour d’une
moyenne de 200 ppm), observés chez les palourdes prélevées au niveau de ce site. De même, le suivi bacté-
riologique régulier montre des niveau élevés en coliformes fécaux dépassant 7000 CF/100 g de coquillage
(mai 2001).
Figure 7 : Concentrations des métaux lourds (moyenne nnuelle dans la chair des coquillages
prélevés au niveau des sites de la zone côtière et de lagune en mg/Kg.ps.
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Figure 8 : Concentrations des hydrocarbures (HAP) dans la chair des coquillages
en mg/Kg.Equiv chrys
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Les données disponibles montrent un impact certain de la charge polluante véhiculée par Oued Martil,
notamment le rejet industriel de l’unité électrochimique provoquant une dégradation du milieu par la pré-
sence d’un taux appréciable en Hg (allant de 17 à 25 Üg/l d’Hg dans le rejet).
La façade atlantique s’étendant de la ville de Tanger au nord à la ville de Dakhla au sud peut être divisée, en
cinq franges littorales regroupant 36 zones de production conchylicole importantes ainsi que des milieux
paraliques (lagunes estuaires et baies) déjà cités.
A. Zones conchylicoles
Cinq zones conchylicoles littorales sont concernées : Sidi Boughaba et Chlihat au niveau de la région de
Kenitra, Harhoura au niveau de Rabat, Mansouria et Dar Bouazza au niveau du grand Casablanca.
Les éléments nutritifs (nitrates, nitrites et orthophosphates) mesurés régulièrement dans l’eau de mer au
niveau de ces zones, présentent des taux relativement faibles, situés dans la gamme des concentrations
relevées dans les eaux non polluées. De même, les concentrations en métaux lourds surveillés ne révèlent
aucun dépassement des normes admises. La zone conchylicole de Chlihat, située au Nord de l’embouchure
de Sebou, se caractérise, par un enrichissement en éléments azotés et phosphorés légèrement supérieurs à
ceux relevés au niveau de Sidi Boughaba, située au sud de cette embouchure.
237
S’agissant des hydrocarbures, il y a lieu de signaler que les concentrations enregistrées, bien que faibles,
sont plus importantes (printemps 2000) au niveau de Mansouria et Dar Bouaazza, situées prés des agglomé-
rations urbaines de Casablanca et Mohammedia.
Du point de vue microbiologique, la frange littorale Chlihat – Ouled Sbih connaît des dépassements régu-
liers en contamination fécale par rapport aux normes admises. Ces dépassements s’expliquent par la proxi-
mité de cette zone de l’embouchure de Oued Sebou, connaissant une pollution importante.
La qualité microbiologique des zones conchylicoles de Mansouria et Dar Bouâazza, qui constituent les sites
de référence nord et sud de la wilaya du Grand Casablanca, est acceptable à l’exception de quelques pé-
riodes intermittentes de contamination.
238
Figure 12 : Évolution de la qualité bactériologique (C.Th./100 g de chair et de liquide intervalvaire)
des coquillages de Mansouria
239
– La Merja Zerga qui communique de façon permanente avec l’océan ;
– La Merja Kahla, peu profonde, située au nord de la lagune.
Le régime hydrologique de la lagune résulte de l’interaction entre les apports d’eau douce provenant des
oueds, et les apports océaniques dirigés par les marées. Son climat est de type méditerranéen à influence
océanique ; et est caractérisé par de longues saisons sèches, l’irrégularité des précipitations et l’étalement
de la saison humide.
Déclarée réserve biologique depuis 1978 (convention RAMSAR), cette lagune est située dans une région à
vocation agricole. Les aménagements à des fins d’agriculture, réalisées dans les bassins versants, consti-
tuent une source d’impact sur le système lagunaire. Ces activités ont des incidences directes sur la qualité
des eaux lagunaires. Le canal de Nador collecte les eaux de drainage des secteurs situés sur la frange côtière
au sud de la lagune. Une grande partie de ces secteurs est aménagée pour la pratique de la riziculture dont
les eaux de vidange sont, elles aussi, directement déversées dans le canal de Nador.
Un autre problème environnemental identifié au niveau de la lagune a trait à l’extension du village balnéaire
de Moulay Bousselham. Cette agglomération a certainement un impact sur la lagune par le biais des eaux
usées, et des déchets solides déposés dans des décharges sauvages éparpillées tout autour, en particulier
en été où la population augmente considérablement.
La faune marine de cette lagune est constituée de poissons (anguilles, mulets, soles) et de mollusques
bivalves avec une dominance de la palourde et de la coque.
Il ressort des données relatives à la qualité physico-chimique du milieu lagunaire ce qui suit :
– La salinité varie suivant le cycle des marées. La pénétration des eaux océanique, à marée haute, fait
remonter la salinité à des valeurs équivalentes à celles des eaux marines (environ 36 ‰). À marée basse,
les eaux lagunaires sont dessalées par rapport à la marée haute. Cette déssalure augmente au fur et à
mesure que l’on approche de l’amont où il y a l’apport en eau continentale.
– Les teneurs en sels nutritifs (nitrates et phosphates) connaissent une augmentation de l’aval vers
l’amont de la lagune et sont plus élevées à marée basse. La richesse en nutriments pourrait être liée aux
écoulements superficiels. En effet, l’Oued Drader draine un bassin d’une superficie de 150 Km2.
– Les teneurs en métaux lourds et en hydrocarbures de pétrole, évaluées dans la chair des organismes
(Palourde) ne dénotent aucun signe de contamination.
240
Figure 14 : Concentrations des métaux lourds (moyenne annuelle)
dans la chair des coquillages de My Bousselham en mg/Kg.ps
– Le suivi microbiologique réalisé au niveau de cette lagune, montre des dépassements des seuils en pé-
riode hivernale, dénotant une détérioration de la qualité de ce milieu lagunaire durant les dernières
années.
Il est nécessaire de poursuivre l’évolution trophique de cette lagune. En effet, l’obstruction progressive du
goulet, limitant la communication avec l’océan, contribuera à augmenter le volume des eaux usées pouvant
être transportées par les eaux continentales, ce qui risque de provoquer une dégradation plus rapide de la
lagune.
241
b. Estuaire de Loukkos
Cet estuaire a une superficie de 2250 km2, comprise entre 35o 9’ et 35o 14’ N 6o 5’ et 6o 30’ W. Il se trouve
au niveau de la ville de Larache entre les régions du Tangérois et du Gharb et présente les caractéristiques
d’un Oued Côtier. La zone d’embouchure, située en aval, est ouverte sur l’océan Atlantique.
Les eaux fluviales du Loukkos drainent les rejets d’eaux usées des villes de Ksar Lakbir et de Larache, en
plus des rejets résultant de l’activité du port de pêche de Larache, situé au niveau de l’embouchure.
La qualité physico-chimique des masses d’eaux présente des valeurs non régulières dans le temps.
Cependant, elles sont marquées par des concentrations plus importantes en nitrates (140 Üg/l valeur
moyenne enregistrée en 2000). Ces valeurs restent caractéristiques des eaux estuariennes.
S’agissant de la contamination par les métaux lourds évaluée dans la chair des moules, les concentrations
relevées restent faibles dénotant une bonne qualité du milieu.
242
Figure 16 : Concentrations des métaux lourds (moyenne annuelle)
dans la chair des coquillages provenant de l’estuaire du Loukkos en mg/Kg.ps
c. Estuaire de Sebou
L’estuaire de Sebou est situé à proximité des villes de Kénitra et de Mehdia. Ce bassin draine autres que
les rejets urbains de la ville de Kénitra, les rejets industriels de la cellulose du Maroc, de la Centrale Ther-
mique et de la Compagnie Marocaine du Carton et Papier de Kénitra. Il connaît aussi une forte activité por-
tuaire avec les ports de pêche à Mehdia et de commerce à Kénitra.
La partie amont, constitue le réceptacle de diverses activités urbaines, industrielles et agricoles. Ces dif-
férentes activités s’accompagnent de nombreux problèmes de pollution qui touchent l’environnement aqua-
tique, et par conséquent le milieu marin, récepteur des eaux continentales drainant des substances
polluantes dissoutes ou particulaires.
Le suivi des variations temporelles des paramètres physico-chimiques au niveau de l’embouchure, a per-
mis d’évaluer l’apport important de nutriments azotés et phosphorés ainsi que la matière en suspension,
entraînés par les eaux continentales.
L’évaluation des teneurs en métaux lourds dans le sédiment et dans la matière en suspension a montré,
qu’avec un maximum 780 ppm, le chrome est l’élément le plus abondant. La présence de cet élément en
quantité importante est due aux rejets provenant essentiellement des tanneries. Ceci montre la nécessité de
la multiplication des efforts, en vue de limiter la dégradation du milieu marin récepteur, bien que les teneurs
observées dans les organismes marins prélevés au niveau de l’embouchure (Mehdia) soient faibles, du fait
du pouvoir épurateur du milieu marin.
S’agissant des hydrocarbures, il y a lieu de signaler que ces derniers se maintiennent à des concentrations
fluctuantes non négligeables, parfois importantes, dénotant l’impact des apports estuariens ainsi que ceux
résultant de l’activité du port de Mehdia.
243
Figure 17 : Concentrations des métaux lourds (moyenne annuelle)
dans la chair de coquillage provenant de Sebou en mg/Kg.ps
La contamination du milieu récepteur, principalement à partir des effluents industriels est aggravée par le
rejet, à une température suffisamment élevée, des matières organiques contenues dans les eaux résiduaires.
Cette situation crée des conditions eugénésiques pour la survie voire la multiplication des micro-organismes.
Les eaux usées qui sont déversées sans traitement préalable constituent une menace aussi bien pour la santé
de la population qui puise son eau d’alimentation à partir de Sebou que pour la faune et la flore.
La charge bactérienne subit une augmentation en été, jusqu’à ce qu’elle atteigne un seuil alarmant. En effet,
les rejets des industries coïncident avec la période estivale, ce qui a des effets néfastes sur le milieu récepteur
du fait que les micro-organismes qui s’y développent, en dégradant les substances organiques rejetées,
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amènent le milieu à un déficit en oxygène dissous. Une réduction de la charge bactérienne est constatée au
niveau de l’embouchure, qui peut être attribuée au phénomène de dispersion et de dilution déjà cité.
245
Figure 19 : Concentrations (moyenne annuelle) en métaux lourds enregistrées
dans la chair de coquillages provenant du Bouregreg en mg/Kg.ps
S’agissant de la pollution microbiologique de cet estuaire, il est à signaler que cette dernière enregistre des
concentrations alarmantes, pouvant atteindre plus de 106 C.Th/100 g de chair de coquillages, au niveau de
certains points de l’estuaire, ce qui confirme les résultats chimiques obtenus au niveau de ce site, et
dénonce l’impact de l’activité longeant l’estuaire.
La mauvaise qualité microbiologique de l’écosystème estuarien de Bou Regreg rend les plages de Rabat et
Salé impropres à la baignade ; ceci est d’autant plus alarmant que la colimétrie est très élevée, et l’isolement
des salmonelles est fréquent en période estivale où l’activité récréative bat son plein.
246
B. Zones urbaines et industrielles de la Wilaya du Grand Casablanca
a. Zone de Mohammedia
La ville de Mohammedia est un pôle économique qui reflète un développement industriel important.
Les entreprises dénombrées représentent 3.3 % du nombre total des unités de la région Casablanca-
Mohammedia. La répartition des activités par secteur, selon leur importance, fait ressortir la prédomi-
nance des secteurs de transformation des minéraux, du textile, du cuir et enfin de l’industrie chimique et
parachimique. La ville abrite également le grand complexe électrochimique du pays, une raffinerie et une
centrale électrique.
Cet axe littoral reçoit deux bassins versants à savoir ; Oued Mellah, dont la partie estuarienne est trans-
formée en émissaire des eaux usées à ciel ouvert, drainant les eaux urbaines et industrielles de la ville de
Mohammedia et Oued Nfifikh. À tout cela s’ajoute, les ports de pêche et de commerce de la ville.
Le suivi réalisé en matière d’évaluation de l’effet de ces activités sur le milieu marin fait ressortir les
niveaux de contamination chimique suivants :
La caractérisation physico-chimique (nitrates, nitrites, orthophosphates) des masses d’eau et le suivi
microbiologique, dénotent une contamination urbaine importante au niveau de l’estuaire de Oued Mellah, qui
reçoit la majorité des eaux usées de la ville, avec des taux élevés en orthophosphates, en azote ammoniacal
et en coliformes thermotolérants, atteignant des concentrations de l’ordre de 2,9.106 CF/100 g de chair de
coquillage.
Les résultats portant sur l’analyse des métaux lourds (Cd, Pb, Hg, Cu) révèlent une contamination impor-
tante au niveau des différents points de prélèvement, dépassant dans certains cas les valeurs tolérables. En
effet, au niveau de la plage d’Ouled Hmimoune recevant les rejets de la société d’électrolyse, les niveaux du
mercure dans les moules ont atteignent des concentrations importantes (7.7 Üg/g p.s. hiver 1999) avec un
pourcentage en méthyl mercure (forme la plus toxique) de 20 %. Cependant, il y a lieu de signaler que ces
concentrations ont connu une baisse, suite à la mise en place de nouveaux procédés, ce qui justifie la
diminution des teneurs, en mercure, au niveau de ce site et ce, à partir de l’année 2001.
247
L’évolution spatiale des hydrocarbures aromatiques révèle des concentrations élevées au niveau du site
situé à proximité de l’émissaire de la raffinerie. Ces concentrations ont atteint 150 ppm en hiver 1999. De
même, des teneurs non négligeables ont été enregistrées au niveau des stations éloignées, dénotant
l’impact de cette activité sur la frange littorale avoisinante.
b. Zone de Casablanca
Le littoral casablancais reste la région industrielle marocaine par excellence. En effet, elle assemble les 2/3
des unités de production et près de 70 % de l’emploi industriel. Elle est aussi, grâce à son port, le principal
centre commercial du royaume.
Plusieurs émissaires d’eaux usées sont rejetés au niveau de cette frange littorale, notamment ceux regrou-
pant les eaux usées des agglomérations et des unités industrielles de Aïn Sebâa-Zenata.
248
– l’effet de la prolongation de la conduite d’évacuation des rejets d’Al Hank sur les zones balnéaires
situées au sud. En effet, sous l’influence de la houle et de la dérive littorale, l’impact localisé autrefois au
niveau de la zone d’Al Hank s’est déplacé vers le site de Sidi Abderrahman ;
– des seuils alarmants de taux de coliformes fécaux thermotolérants, ainsi que la présence quasi-
permanente du germe pathogène Salmonella à proximité des émissaires, principalement en période
estivale où l’activité récréative est à son maximum.
Les eaux usées non traités des différents émissaires évacuées directement sur cette frange littorale, sont
en grande partie à l’origine de cette pollution microbiologique. Ainsi, les nuisances sont très marquées au
niveau des exutoires des eaux usées.
Par ailleurs, plusieurs études ont été menées en vue d’évaluer l’impact biologique de ces différents rejets.
Elles ont porté sur :
– L’évaluation de la toxicité aiguë vis-à-vis des bivalves marins (moule, palourde et huître) ;
– L’évaluation de la toxicité sublétale (comportementale) vis-à-vis des bivalves marins ;
– L’évaluation de la spermiotoxicité et de l’embryotoxicité chez l’oursin de mer (Paracentrotus lividus) ;
– L’évaluation de l’impact sur la distribution des peuplements benthiques.
249
Figure 23 : Comportement de filtration de l’huître creuse en fonction
des concentrations des rejets dans le milieu
– les rejets de la côte casablancaise exercent une toxicité létale, à des concentrations faibles dans le
milieu (allant de 20 à 50 % dans le milieu), vis à vis des trois espèces de bivalves marins (moule,
palourde et huître) utilisées comme modèle d’étude ;
250
– Un grand effet toxique chez les cellules spermatiques de l’oursin de mer, se traduisant par une inhibition
totale (100 %) du taux de fertilisation, et ceci pour une concentration de 1 % dans le milieu ;
Figure 24 : Effet des rejets liquides de la côte casablancaise sur la reproduction de l’oursin de mer
Effet du rejet d’une raffinerie de pétrole Effet des rejets d’une société de pétrochimie Effet d’un effluent industriel complexe
– Les eaux provenant de la zone de Mohammadia sont les plus toxiques, vis-à-vis du développement
embryonnaire de l’oursin Paracentrotus lividus, puisqu’on enregistre plus de 50 % de pathologie du
développement embryo-larvaire chez les organismes exposés à ces eaux.
251
Photo 4 : Prises de vues microscopiques de larves d’oursins
Larve Pluteus normale Larve Pluteus pathologique Larve Pluteus pathologique Développement bloqué
(spécules croisés) (spécules écartés) au stade embryon
– les observations bionomiques, faunistiques et floristiques font apparaître, en général, que la richesse
ainsi que la densité spécifiques du macrobenthos (mollusques, cnidaires, échinodermes,...) varient en
fonction de la distance par rapport aux foyers de pollution.
Figure 25 : Impact des rejets de la côte casablancaise sur la densité spécifique de l’oursin P. lividus
252
Figure 26 : Impact des rejets de la côte casablancaise sur la densité spécifique de la moule
M. galloprovincialis
Figure 27 : Impact des rejets de la côte casablancaise sur la densité spécifique de l’anémone
Anemonia sulcata
253
La répartition, la densité et la richesse spécifiques chutent brutalement à proximité des rejets de Oued
Mellah, des rejets complexes de Oukacha et de Aîn Sebaâ, et se rétablissent progressivement de part et
d’autre, dés qu’on s’éloigne des points de rejets.
Les rejets les plus toxiques du littoral casablancais sont ainsi, ceux émanant de l’activité d’électrolyse et du
complexe industriel de Aïn Sbâa.
La toxicité du rejet de la raffinerie viendrait en troisième lieu de nocivité.
Les rejets et la charge toxique de Oued Mellah s’avèrent quant à eux, sans effet toxique létal.
Le profil d’impact qui se dégage est le suivant :
Ces résultats, complémentaires des analyses chimiques, confirment la nécessité d’un traitement préalable
des effluents et des rejets nocifs de la côte casablancaise avant leur déversement direct en mer, et montrent
l’importance de la prise en compte de la composante biologique, dans le cadre des études d’impact et de la
surveillance du milieu marin.
A. Zones conchylicoles
En plus des lagunes de Sidi Moussa et de Oualidia, Cinq zones conchylicoles littorales sont concernées :
Jmâa Ouled Rhanem-Lalla Fatna, Cap Beddouza, Essaouira Kedima, respectivement au niveau d’El jadida et Safi.
Les résultats d’analyses physico-chimiques et des métaux lourds ne montrent aucune contamination
notable. Cependant, il y a lieu de signaler, une accumulation des métaux atteignant les 6Üg/g p.s. en 2000
pour ce qui est du Cd ainsi qu’un enrichissement en Phosphates au niveau d’Essouira kedima. Ces concen-
trations sont à rapprocher de l’impact des unités de traitement et de transformation des phosphates basées
à Jorf Lasfar et à Safi.
254
Figure 28 : Concentrations (moyenne annuelle) en métaux lourds enregistrées
dans la chair de coquillages en mg/Kg.ps
Le suivi microbiologique régulier de cette zone confirme d’année en année, la quasi-absence de contami-
nation microbiologique au niveau des zones éloignées des agglomérations urbaines.
255
d’une part, aux apports supplémentaires de l’océan en ce qui concerne les phosphates et d’autre part, à
l’influence de l’agriculture développée sur la lagune et les phénomènes de ruissellement des eaux
douces ;
– Les teneurs en métaux lourds et en hydrocarbures, suivies dans la chair des organismes vivants
(palourdes), ne montrent aucun signe de contamination. Cependant, il y a lieu de signaler d’une part, que
le Cd présente des concentrations plus élevées que le Pb et le Hg, et un certain enrichissement des
sédiments en Cd, d’autre part. L’origine anthropique de ce métal pourrait être liée aux rejets du
complexe chimique de traitement des phosphates de Jorf Lasfar ;
– Le niveau de pollution fécale est élevé tout le long de l’année au niveau de cette lagune, avec un maxi-
mum de 46 000 Coliformes Thermotolérants / 100g de chair et de liquide intervalvaire (enregistré au
mois d’août 2001). Les activités régulières entreprises au niveau de ce site en sont à l’origine. De
même, il est à noter que les résultats du suivi microbiologique des dernières années montrent une
dégradation notable de cette lagune.
256
Figure 29 : Concentrations (moyenne annuelle) en métaux lourds enregistrées dans la chair de
coquillages provenant de la lagune de Sidi Moussa en mg/Kg.ps
C. Lagune de Oualidia
La lagune de Oualidia est située sur la façade atlantique du Maroc, à 75 km au sud d’El Jadida (32o 44’,42 N
– 9o 02’,50 W). Elle est caractérisée par un climat tempéré chaud et une pluviométrie moyenne, variant selon
les fluctuations naturelles du régime des pluies.
La communication de la lagune avec l’océan est assurée par deux passes situées à l’aval. Elle se prolonge
en amont sous forme de chenal long de 7 km jusqu’à la digue séparant la lagune des marées salants. Des
sources d’eau douce sont réparties le long de la lagune, ce qui entraîne une dilution des eaux de surface,
selon un gradient de dessalure de l’aval vers l’amont.
257
Photo 5 : Passes de communication de la lagune avec la mer
La lagune est bordée par des cultures maraîchères et céréalières, sur une superficie d’une cinquantaine
d’hectares. L’activité dominante demeure l’ostréiculture avec l’élevage sur tables de l’huître creuse (Crassos-
trea gigas) dans cinq parcs répartis le long de la lagune.
L’évolution du transit sédimentaire pendant une marée met en évidence, un transport résultant dirigé vers
l’aval. Le raisonnement basé sur ce transit mène à supposer que les sédiments qui transitent en provenance
de l’amont pourraient être, en partie, responsables de la présence d’un large banc sableux (sablière) en aval
de la lagune.
258
– L’apparition périodique de phénomène de contamination organique, aussi bien durant la période esti-
vale que pluvieuse. Cette contamination est attribuée aux eaux de ruissellement, dues aux
précipitations s’abattant sur la région, ainsi que celles résultants des infiltrations émanant des puits
perdus. Ces phénomènes peuvent contribuer à la dégradation de la qualité du milieu et empêcher,
voire freiner le développement de l’activité d’ostréiculture à Oualidia, si des mesures urgentes ne
sont pas prises ;
– Les concentrations métalliques et celles relatives aux hydrocarbures observées chez les huîtres de
Oualidia, ne paraissent pas très élevées, pour conduire à un risque certain de contamination. Le
zinc, métal essentiel paraît le plus concentré, tandis que le Cd, le Pb et le Hg montrent des taux plus
bas.
– Les niveaux de pollution fécale sont variables au niveau de cette lagune, avec des périodes inter-
mittentes de contamination. Les cultures maraîchères et céréalières le long du rivage de la lagune, uti-
lisent des engrais d’origine animale riches en micro-organismes. Ces champs sont en pente, ce qui
entraîne un drainage de ces contaminants vers le milieu lagunaire par les eaux de ruissellement en pé-
riode de pluie.
259
Figure 32 : Évolution de la qualité bactériologique
des coquillages de la lagune de Oualidia durant l’année 2000
260
montre des valeurs anormales au moins pour six paramètres (pH acide, taux élevés en phosphore et en
phosphates, ect...), témoignant d’un apport considérable, contribuant à l’enrichissement en phosphates, qui
pourrait conduire à l’eutrophisation du milieu.
Photo 7 : Émissaire des rejets liquides – solides du complexe phosphatier de Jorf Lasfar
261
La plupart des métaux analysés suivent le schéma d’évolution spatial. Ils présentent des teneurs métal-
liques moyennes, relativement faibles à l’extérieur des zones recevant directement les effluents industriels.
Cette tendance est marquée dans le cas du cadmium et du cuivre. Les teneurs de ces deux métaux sont net-
tement plus élevées chez la moule prélevée à proximité des foyers de pollution, par rapport aux stations suf-
fisamment éloignées.
La comparaison des concentrations en cuivre et en cadmium relevées régulièrement, avec celles établies
dans la moule dans d’autres régions du monde, montre l’importance de la pollution par ces deux métaux au
niveau de Jorf Lasfar et de Safi, et explique l’accumulation par les organismes de ces métaux au niveau des
sites relativement éloignés (Sidi Abed et Essaouira Kedima)
L’étude de l’effet de cette contamination sur la faune et la flore marines montre que les paramètres fonda-
mentaux des peuplements (richesse, densité) suivent le même schéma d’évolution par rapport au foyer de
pollution. Ils subissent une chute brutale à proximité des effluents et se rétablissent graduellement suivant
l’éloignement de ceux-ci.
Le rejet de Jorf lasfar semble être plus agressif que celui de Safi, en raison de son acidité et du volume des
eaux rejetées. Une manifestation spectaculaire de l’impact du rejet sur la faune est illustrée par l’état maladif
des moules, qui montrent plusieurs types de malformations (ou déformations) sur les coquilles.
262
Photo 8 : Déformations morphologiques des coquilles des moules provenant
des zones côtières de Jorf Lasfar
S’agissant des fluctuations temporaires, il est à signaler une tendance à la hausse pour le cuivre. En effet,
des teneurs dépassant les 40 mg/kg ont été enregistrées durant les années 1999 et 2000, au niveau des
points de suivi situés à Sidi Abed, éloignés d’une dizaine de kilomètres de Jorf Lasfar.
263
Photo 9 : Décorticage et séchage des moules (région d’Agadir)
Il ressort des données disponibles que les résultats des analyses physico-chimiques des eaux marines et
des métaux lourds, dans les organismes marins ne montrent aucune contamination notable.
264
Toutefois, il y a lieu de signaler, que les zones sud (Sidi Ifni et TanTan), ne connaissant pas de développe-
ment urbain et industriel exagérés, enregistrent une accumulation notamment en Cd (année 2000). Ces
concentrations (inférieures aux normes admises) peuvent être liées aux remontées d’eau profonde « Upwel-
ling » riche en Cu et en Cd, caractérisant la région.
Les résultats du dénombrement des Coliformes fécaux thermotolérants montrent une faible contamina-
tion bactérienne, qui reste toujours inférieure aux normes admises.
265
B. Zones industrielles et urbaines d’Agadir
Le littoral d’Agadir, malgré ses atouts touristiques, n’échappe pas aux risques de pollution. En effet, il subit
directement l’effet des rejets des agglomérations urbaines (zone industrielle d’Anza), ainsi que celui résultant
de l’activité du port.
Il ressort des données disponibles, ce qui suit :
– L’influence de la charge polluante véhiculée par le collecteur industriel d’Anza et le collecteur principal de
la ville d’Agadir. En effet, les paramètres physico- chimiques matérialisés, notamment par les nitrates,
accusent des teneurs importantes au niveau du site recevant les rejets d’Anza ;
– Le bassin portuaire présente plusieurs points de pollution par hydrocarbures de pétrole. Les concentra-
tions élevées ont été observées au niveau des zones abritant l’activité sardinière et la flotte hauturière.
Cette situation serait due aux activités de maintenance et de réparation accompagnant le replis et la
concentration des bateaux pendant la période du repos biologique.
266
1.2.4. Axe littoral Tan Tan – Dakhla
A. Zones conchylicoles
Plusieurs zones conchylicoles sont concernées. Il s’agit notamment d’Akhfennir, Tarouma, Aoufist en plus
de la lagune de Khnifiss et la baie de Dakhla.
D’une manière générale, le suivi réalisé récemment, au niveau du littoral ne montre aucune anomalie.
Cependant, il y a lieu de signaler une certaine accumulation des métaux lourds qui serait à rapprocher des
phénomènes d’upwelling connus dans la région.
B. Lagune de Khnifiss
Située à 120Km au Sud de Tan Tan et à 70 Km au Nord de Tarfaya, la lagune de Khnifiss est la plus grande
lagune de l’Atlantique marocain. Elle est la seule lagune située dans l’étage bioclimatique saharien. La passe
(Foum Agouitir) permet à la lagune de communiquer avec l’océan Atlantique. À cette passe, fait suite le che-
nal principal long de 20 Km. La profondeur atteint jusqu’à 10m au niveau de certains points de cette lagune.
La Sebkha Tarza, partie amont de cette lagune, longue de 9 Km et large de 5 Km, est une étendue de sable
sans aucune végétation. Elle est envahie, aux plus fortes marées de vives eaux, par une mince pellicule
d’eau de mer. L’intense évaporation au niveau de cette partie de la lagune, entraîne la cristallisation rapide
des sels à basse mer de vives eaux.
267
Figure 38 : Concentrations (moyenne annuelle)
en métaux lourds enregistrées dans la chair de coquillages en mg/Kg.ps
Ce site est en retrait de toute sorte d’agressions externes : rejets industriels, urbains et agricoles. Il ne
reçoit aucun apport d’eau douce, excepté les précipitations rarissimes.
Une importante activité aquacole caractérisée par l’élevage de la coquille Saint-Jacques a été développée
ces dernières années au niveau de cette lagune.
L’analyse des données disponibles montre que cette lagune est exempte de toute contamination chimique
ou microbiologique.
268
Figure 39 : Évolution de la qualité bactériologique des coquillages
de la lagune de Khnifiss durant les années 2000-2001
C. Baie de Dakhla
La baie de Dakhla est située sur le littoral saharien marocain. Longue de 37 Km et large de 10 à 12 Km, elle
est relativement étroite et ouverte au sud sur l’océan Atlantique. Orientée NE-SW, elle est limitée du côté de
l’océan atlantique par la péninsule de Oued Ad Dahab, formée de dunes sableuses. La bathymétrie de la baie
est faible variant de 0 à 20 mètres. Cette baie se compose schématiquement de deux grandes parties, qui se
partagent équitablement l’ensemble du bassin : une partie sud qui est caractérisée par une alternance de sil-
lons et de hauts fonds, et une partie nord représentée par un vaste bassin dont la profondeur moyenne avoi-
sine les 15 mètres.
La région de Dakhla représente une des zones les plus poissonneuses du Maroc, et abrite une des plus
importantes colonies de phoques moines. La pêche de différentes espèces de poisson en général, le poulpe
en particulier constitue une activité vitale sur le plan socio-économique. Le développement de l’activité de la
pêche a nécessité la réalisation d’un nouveau port à 5 Km de la passe de la baie de Dakhla. Ceci fait de cette
dernière, un pôle attrayant pour la réalisation de différents types d’investissement ayant trait à la pêche, à
l’aquaculture, au tourisme et aux activités récréatives. Le développement et l’expansion des activités por-
tuaires programmées entraîneront certainement un développement accéléré. Ce dernier risque, s’il n’est pas
contrôlé, de perturber davantage l’environnement de ce site d’une valeur écologique inestimable
269
Photo 11 : Phoque moine de la région de Laguira
Les travaux réalisés au niveau de cette baie montrent qu’elle présente deux zones principales :
– Zone 1, située au sud de Hoja Llamera, englobant les chenaux centraux et la bordure de la baie, caracté-
risée essentiellement par des eaux océaniques ;
– Zone 2, correspondant à une zone fragile ou le confinement est important. Le comblement par les sables
éoliens de la partie amont et de la bordure ouest, rétrécie cette zone. À long terme, il ne peut subsister
de la baie que la zone à haute influence de la marée.
270
Figure 40 : Concentrations (moyenne annuelle)
en métaux lourds enregistrées dans la chair de coquillages en mg/Kg.ps
Le phytoplancton, élément fondamental de la chaîne alimentaire, est constitué par l’ensemble des orga-
nismes végétaux microscopiques transportés passivement dans l’eau. Parmi ces organismes, certaines
espèces produisent de s toxines appelées phycotoxines dont les effets peuvent être néfastes pour l’homme
271
ou les animaux : ce sont, par exemple, certaines espèces de Dinophysis qui produisent des toxines DSP
(Diarrheic Shellfish Poisoning), les espèces Alexandrium minutum et Alexandrium tamarense qui produisent
les toxines paralytiques PSP (Paralytic Shellfish Poisoning), et certaines espèces du genre Pseudonitzchia
produisant des toxines amnésiques ASP (Amnesic Shellfish Poisoning).
L’augmentation de la production de ces microalgues (appelée eutrophisation) est parfois importante en rai-
son de la présence des rejets anthropiques croissants d’azote et de phosphore dans certaines eaux côtières.
Ce phénomène a pour conséquence de déséquilibrer le fonctionnement normal des écosystèmes jusqu’à
provoquer, dans certains cas, des efflorescences phytoplanctoniques toxiques (phytoplancton de la famille
des dinoflagellés et des diatomés) productrices de toxines. Ces dernières, absorbées par les organismes fil-
treurs principalement les mollusques bivalves, s’y accumulent rendant certains organismes marins dange-
reux pour le consommateur.
La prolifération de ces micro-algues s’accompagne le plus souvent par l’apparition d’une coloration rouge,
d’où le nom de « eaux rouges » qui leur est attribué. Il est très important de rappeler que l’apparition des
« eaux rouges » n’est pas toujours synonyme de danger, du moment que le phénomène peut être provoqué
par la multiplication des micro-algues non toxiques. De même, dans certains cas beaucoup plus rares, la proli-
fération du phytoplancton toxique peut ne pas s’accompagner d’apparition des « eaux colorées ».
Le danger du à la prolifération incontrôlée du phytoplancton toxique réside dans son origine naturelle qui
rend son apparition imprévisible. De plus, la grande stabilité des toxines aux actions physiques et chimiques,
augmente le risque sanitaire dû à la consommation des organismes marins contaminés.
Au Maroc, les premiers cas d’intoxication ayant entraîné des décès, ont été enregistrés à Casablanca en
1994, suite à la consommation de moules provenant de zones renfermant les phycotoxines PSP.
Pour dresser le bilan des dernières années, il convient de distinguer le littoral méditerranéen de la façade
atlantique, qui manifestent des efflorescences phytoplanctoniques différentes, par leur nature et par la pro-
blématique qu’elles posent.
272
2.1. La façade méditerranéenne
Figure 42 (a) : Évolution des toxines PSP dans les praires de Cap de l’Eau
273
Figure 42 (b) : Évolution des toxines PSP dans les vernis de Cap de l’Eau
Notons que la coque rouge (Acanthocardia tuberculatum) provenant de cette zone, a présenté une conta-
mination intermittente par la PSP (maxima de l’ordre de 800 US/100g), durant ces deux années.
Par contre durant l’année 2001, il n’a été observé aucune efflorescence à caractère nuisible
Figure 43 (a) : Évolution des taux de toxines PSP dans les coque De Saïdia
274
Figure 43 (b) : Évolution des taux de toxines PSP dans les coques de Cap de l’Eau
B. Lagune de Nador
La lagune a connu durant l’année 1998 des cas d’efflorescences de dinoflagellés du genre Alexandrium
(A.minutum et A.tamarense) entraînant la contamination des huîtres et des palourdes par la PSP, à des taux
respectifs allant jusqu’à 900 et 1100 US/100g de chair de coquillages.
Durant l’année 1999, il a été mis en évidence la présence d’espèces toxiques du genre Dinophysis et
Alexandrium, à des concentrations variant entre 80 et 300 cellules par litre. Ces concentrations ne sont pas
assez élevées pour produire une contamination des organismes marins par la PSP en ce qui concerne le
genre Alexandrium. Par contre, pour les Dinophysis, il est possible d’avoir des contaminations en DSP à partir
de 100 cellules par litre dinophysis. Ceci, n’a pas été confirmé par les résultats de recherche de cette toxine
dans les coquillages de ce site. Par contre, la prolifération du dinoflagellé Alexandrium minutum, durant le
printemps 2000, a provoqué la contamination des couteaux de mer de Chaâla par la PSP, ce qui laisse suppo-
ser que l’ampleur du phénomène dépend de plusieurs facteurs écologiques.
D’autre part, on a noté dans le milieu lagunaire la présence de plus en plus fréquente du dinoflagellé Gymnodi-
nium sanguineum. Les analyses ont montré que les teneurs de cette dernière variaient entre 104 et 105 cellules
par litre durant les années 1999 et 2000. Cette espèce, non toxique, constitue normalement un bon aliment
275
pour le zooplancton et les larves de poissons. Elle est en même temps reconnue comme espèce d’eaux rouges
qui, à de fortes concentrations (> 106 cell /l), cause des pertes d’huîtres par colmatage des branchies.
D’autres espèces ont été observées au niveau de ce site, avec une présence massive à certaines pé-
riodes, ce qui est le cas de Lingulodinium polyedrum durant l’année 2000.
Figure 44 : Évolution des taux des toxines PSP dans les coques
de a) Kaâ Srass b) Oued Laou et c) Martil
276
Aussi, les espèces Alexandrium minutum et Dinophysis caudata sont souvent observées en période d’été
dans toute la région.
La prolifération de G. catenatum a été remarquée durant la période 1999-2001. Celle-ci a atteint des
concentrations de 21.103 cellules par litre en hiver 2000 et des apparitions régulières en 2001.
Photo 14 : Alexandrium minutum Martil-Oued Laou (Vue ventrale) Photo 15 : Gymnodinium catenatum (Oued Laou)
Les diatomées dominées par un genre potentiellement toxique pouvant engendrer des contaminations de
type ASP sont aussi présentes. Il y a lieu de signaler, la présence des Pseudo-nitzshia.sp sur l’axe Kabila-
Martil durant les saisons d’hiver et de printemps 2000 et 2001.
277
Photo 16 : Noctulica scintillans et une chaîne de Ceratium candelabrum (Oued Laou)
278
2.2.2. Frange littorale Azemmour-Essaouira
Le suivi du phytoplancton dans cette région révèle une dominance quasi-permanente des Diatomées tout
le long de l’année. Les pourcentages maximaux des diatomées étant enregistrés à la fin du printemps (entre
80 et 99 % de la microflore). Ces algues microscopiques sont représentées essentiellement par les genres
Chaetoceros, Anaulus, Navicula, Rhizosolenia, Cosinodiscus, Melosira, Thassiossira, Leptocylindrus, Pleuro-
sigma, lauderia et Nitzschia.
Les Dinoflagellés deviennent dominants après le déclin des Diatomées de petite taille. Ils atteignent des
maxima en juillet-août allant de 60 à 90 % de la microflore recensée. Les genres les plus fréquents et les plus
représentatifs sont Prorocentrum, Ceratium, Protoperidinium, Scrippsiella, Perridiniella, Pentapharsodinium,
Gonyaulax, Dinophysis et Gyrodinium
Les autres groupes phytoplanctoniques à savoir, les Scilicoflagellés, les Ccoccolithophorides, les Prym-
nesiophycées, les chlorophycées, les Euglénophycées et les Cyanophycées, restent peu représentés
dans les eaux. La quasi-absence, particulièrement au niveau des lagunes, de ces trois derniers, groupes
infondés plutôt à des eaux saumâtres confinées, indique une influence prépondérante des eaux océa-
niques.
Les espèces potentiellement nuisibles ou toxiques rencontrées sont surtout des dinoflagellés, appartenant
aux genres Alexandrium (représenté exclusivement par A. minutum), Gyrodinium (Gyrodinium spirale), Lingu-
lodinium (L. polyedra), Prorocentrum (représenté par P.micans, P. minium et P.lima) et Dinophysis( présen-
tant une grande diversité intra-spécifique, avec la détection de D. sacculus, complexe D. acuminata, D.
rotundata, D. caudata, D. acuta, D. fortii...).
Les concertations de ces espèces varient en fonction des sites et des saisons, mais c’est surtout en pé-
riode estivale et automnale qu’on détecte les concentrations maximales. Les Diatomées du genre Pseudo-
nitzschia, sont également détectées (P. seriata, P. multiseries, P.delicatissima, P. australis).
Durant la période 1999-2001, la région a connue deux phénomènes d’eaux colorées.
Le premier cas était dû à Lingulodinium polyedrum, détecté au début de juillet 1999. Lors de ce phéno-
mène, des phycotoxines diarrhéiques (DSP) ont été détectées chez les coquillages provenant de bande
côtière. Ceci, a nécessité l’interdiction de la collecte et de l’exploitation des coquillages
Plus récemment en septembre 2001, une autre eau colorée à Prorocentrum micans a touché uniquement
la zone Azemmour-Oualidia. En effet, cette espèce trouvée en abondance dans les eaux, à des concentra-
tions de l’ordre de 106 cell/L, provoque une coloration rouge brunâtre due à la pigmentation. Le phénomène a
été accompagné par des mortalités de poissons, de crustacés, de bivalves, de gastéropodes etc.... Cette
mortalité est la conséquence de l’anoxie du milieu suite à la dégradation du phytoplancton en fin de bloom.
L’espèce P.micans, non toxique, peut rendre les coquillages impropres à la consommation, suite à la colora-
tion de leurs glandes digestives. D’ailleurs, ceci a été confirmé par l’absence de phycotoxines chez les coquil-
lages prélevés à partir des sites touchés.
À part, ces deux incidents d’eaux colorées, les espèces potentiellement nuisibles ou toxiques étaient pré-
sentes dans les eaux à des concentrations souvent négligeables. Ainsi, tous les tests biologiques de
recherche de phycotoxines (PSP et DSP) dans les coquillages provenant de cette zone à savoir les moules,
les huîtres et les palourdes, ont toujours été négatifs durant cette période.
279
mène s’est accentué avec l’apparition de Alexandrium minutum au niveau de la Plage Blanche qui a entraîné
la contamination des coquillages à des taux atteignant 3600 US/100g.
Figure 45 : Taux de toxine PSP enregistrés dans les moules et haricots de mer de Plage Blanche
D’autres espèces à caractère toxique sont rencontrées le long de cet axe, il s’agit de Pseudo-nitzshia.sp et
Alexandrium.sp. Ces dernières ont provoqué, durant le printemps 1999, une forte contamination des moules
le long de la frange littorale Immessouane-Sidi R’bat.
Alexandrium.sp, a été observée pendant les mois de mars et Juin de l’année 1999, à des concentrations
maximales de 800 cellules par litre, pour atteindre des valeurs de 5700 cellules par litre. L’épuration totale du
milieu n’a eu lieu qu’au début du mois de juillet.
280
Figure 46 : Taux de toxines PSP enregistrés dans les moules de la région d’Agadir
281
Le genre Dinophysis est représenté fréquemment par D.acuminata et rarement D.rotundata, les Pseudo-
nitzshia essentiellement par trois espèces Pseudo-nitzshia.closterium, Pseudo-Nitzshia seriata et Pseudo-
nitzshia.pungens.
Le genre Gymnodinium sp a été aussi isolé des échantillons d’eaux colorées, qui avaient touché le sud
d’Agadir en septembre 2001.
Au niveau de cette région, la baie de Dakhla fait l’objet d’une surveillance particulière d’efflorescences nui-
sibles vu sa richesse en gisements coquilliers naturels, qui sont constitués essentiellement de palourde, de
moule et de couteau de mer. Durant toute la période de surveillance, aucune prolifération à caractère nuisible
n’a pu être observée. Cependant des blooms de diatomées dominés par les genres Chaetoceros.sp, Core-
thron criophilum et Leptocylindrus minimus ont été rencontrés.
Les périodes d’apparition des efflorescences phytoplanctoniques nuisibles ayant entraîné la contamination
des coquillages et la fermeture des zones de production conchylicole de 1998 à 2001, sont résumées dans le
tableau suivant :
282
Surveillance des phycotoxines DSP dans les zones conchylicoles du littoral marocain
Période Spetembre 2001 – Mars 2004
283
Surveillance des phycotoxines DSP dans les zones conchylicoles du littoral marocain
Période Spetembre 2001 – Mars 2004
284
Surveillance des phycotoxines DSP dans les zones conchylicoles du littoral marocain
Période Spetembre 2001 – Mars 2004
285
286
SURVEILLANCE
287
288
III. Surveillance de la qualité du milieu marin littoral et
des plages
Le Ministère de la Pêche Maritime et le Ministère de l’Agriculture ont élaboré conjointement en 1989, une
première circulaire fixant aussi bien les conditions de commercialisation et de mise sur le marché des mol-
lusques bivalves que la classification du littoral national en zones salubres et insalubres. La dite circulaire a
été utilisée comme base de travail par les deux départements.
En novembre 1994, les premiers cas d’intoxication ayant entraîné des décès, ont été enregistrés à Casa-
blanca suite à la consommation de moules provenant de zones interdites et renfermant des biotoxines
marines.
Dès lors, une commission interministérielle chargée du suivi de la salubrité du milieu marin a été instituée,
et un plan de surveillance a été mis en place par l’INRH.
À l’échelle nationale, l’INRH apparaît comme l’acteur principal de la surveillance continue de la qualité du
milieu marin littoral, en raison de ses missions, ses compétences, ses implantations au niveau de tout le litto-
ral ainsi que des moyens engagés tant matériel qu’humain. En effet, la surveillance de la salubrité et de la
qualité du milieu marin est une des missions principales de l’INRH. Elle est réalisée par le biais d’un Réseau
de Surveillance de la Salubrité du Littoral (RSSL), dont l’objectif principal est d’assurer la protection du milieu
marin et la préservation de la santé du consommateur. Il permet également, de servir de système d’alarme
en cas d’apparition de phénomène perturbant l’écosystème littoral, et de constituer une banque de données
et d’informations relatives à la santé de l’environnement. Ce réseau est composé de sept stations dont cinq
assurent la surveillance du littoral Atlantique (Dakhla, Laâyoune, Agadir, Oualidia et Casablanca), et deux celle
de la façade méditerranéenne (M’diq et Nador).
289
Figure 45 : Zones de compétences des différentes stations et centres
régionaux du Réseau de surveillance (R.S.S.L.) de l’INRH.
290
1.1. Strategie de surveillance
La stratégie adoptée par l’INRH en matière de surveillance est basée sur les procédés suivants :
Par contre, et afin d’augmenter la chance d’observer un épisode de pollution microbiologique et de mon-
trer plus facilement une éventuelle variabilité saisonnière, l’étude de zone est conduite de façon régulière
pendant une durée minimale d’une année, avec pour les contaminants microbiologiques, au moins
24 mesures et pour les contaminants chimiques, quatre mesures par point de prélèvement.
291
Tableau 4 : Critères d’évaluation de la qualité microbiologique et chimique (échelle arbitraire de
couleur)
Zone B : Zone insalubre exploitable, la pêche est autorisée mais avant leur commercialisation les coquillages
doivent subir une purification dans une station d’épuration des coquillages ou un reparcage.
Zone C : Zone insalubre exploitable, la pêche est autorisée mais avant leur commercialisation les coquillages
nécessitent une purification intensive ou un reparquage de longue durée.
En cas de prolifération anormale de microalgues toxiques, la zone contaminée est systématiquement fer-
mée et interdite à toute exploitation, quel que soit son statut, pendant la durée nécessaire à l’épuration totale
du milieu.
292
Le nombre et le positionnement des points de prélèvement sont déterminés à l’issue de l’étude sanitaire,
et ceci pour chaque domaine de salubrité. Le point de prélèvement est placé de telle sorte, qu’il permette la
mise en alerte sur la zone : il est donc situé dans un secteur exposé à un risque d’insalubrité dû à un éventuel
apport contaminant.
Dans le cas de zones étendues, un nombre minimal de points, tenant compte des principales sources de
contamination, est placé de telle sorte que ces points soient représentatifs de ces zones et permettent leur
mise en alerte.
L’espèce de coquillage échantillonnée est celle majoritairement exploitée dans la zone surveillée.
293
RÉGION ZONE DE PRODUCTION COORDONNÉES CLASSE
GÉOGRAPHIQUES
CASABLANCA Zone conchylicole Dar Bouazza 33o 32’,424 N – 07o 49’,435 W
33o 31’,566 N – 07o 50’,945 W B
294
RÉGION ZONE DE PRODUCTION COORDONNÉES CLASSE
GÉOGRAPHIQUES
Zone conchylicole Aoufist 25o 44’,274N – 14o 39’,000 W
25o 43’,740N – 14o 39’,324 W A
BOUJDOUR
Zone conchylicole Lakrâa 24o 43’,908 N – 14o 53’,520 W
24o 43’,038 N – 14o 52’,020 W A
N.B
295
dans la circulaire conjointe (no 1246/01 du 12/11/2001) relative à la surveillance du milieu marin et au contrôle
de la salubrité des coquillages. Élaborée par les Ministères de la Pêche Maritime et de l’Agriculture, du déve-
loppement rural et des Eaux et Forêts, cette circulaire a pour objectif de définir un ensemble de mesures,
permettant aux producteurs de s’assurer que les coquillages sont produits et commercialisés conformément
aux prescriptions sanitaires requises. Dans ce cadre, l’INRH est chargé de l’identification, de la délimitation
des zones, notamment de production conchylicole et de leur suivi en vue d’un classement selon leur degré
de salubrité, la surveillance des zones de production et des établissements de manipulation et de traitement
des coquillages, étant assurée par les services vétérinaires.
Les campagnes de prélèvements et d’analyses pour la saison 2003-2004, ont été effectuées entre les
mois de Mai 2003 et Février 2004, conformément aux :
– Norme marocaine de surveillance de la qualité des eaux de baignade NM 03.7.200 ;
– Normes internationales et les Directives de l’OMS-PNUE applicables à la surveillance sanitaire des eaux
de baignade.
Le choix des stations de surveillance ainsi que la fréquence d’échantillonnages ont été fixés conformé-
ment à la norme et à la lumière des résultats obtenus lors de la précédente campagne, dans l’objectif de
suivre les tendances temporelles de la qualité des plages surveillées.
L’évaluation des résultats relatifs à la qualité des eaux de baignade est basée sur un traitement statistique
des résultats issus des analyses microbiologiques. Cette évaluation conduit à une classification de la qualité
des eaux selon la grille de la norme marocaine.
Cette grille de qualité dresse les fourchettes de valeurs limites (guides et impératives) à prendre en consi-
dération (cf. tableau ci-dessous) :
296
Paramètres microbiologiques Valeurs guides (VG) par 1 000 ml Valeurs impératives (VI) par 100 ml
Coliformes fécaux 100 2 000
Streptocoques fécaux 100 400
En outre, pour le classement des eaux de baignade, quatre catégories (ou classes) sont distinguées, à
savoir :
A Les eaux de bonne qualité pour la baignade
297
Répartition des stations de prélèvements au niveau de chaque plage
298
Province de Benslimane Bouznika 3 3 33
Dahomey 3 3 33
Wilaya du Grand Casa-
blanca Grand Zenata 3 3 33
Aïn Sebaâ 3 3 33
Tamaris I 3 3 33
Tamaris II 3 3 33
Dar Bouaâza 3 3 33
Madame Choual 3 3 33
Oued Merzeg 3 3 33
David 3 3 33
Mohammedia 3 3 33
Aïn Diab 8 3 88
Oulad Hmimmoun 3 3 33
Manesmann - 3 33
Sablettes - 3 33
Wilaya de Settat Sidi Rahal 3 3 33
Province d’El Jadida Oualidia 2 3 23
Sidi Bouzid 1 3 13
Sidi Abed 1 3 13
Haouzia 4 4 44
El Jadida 1 3 13
Wilaya de Safi Safi 2 3 23
Souiria Kedima 1 3 13
El Beddouza 1 3 13
Lalla Fatna 1 3 13
Province d’Essaouira Essaouira 4 4 44
Sidi Kaouki 1 2 12
Moulay Bouzerktoun 1 3 13
Wilaya d’Agadir Taghazout 1 3 13
Agadir 30 20 320
Aghroud 1 3 12
Tiznit 1 2 13
Aourir Km 17 - 2 2
Province de Tznit Mir Left 1 2 12
Aglou 1 2 12
Sidi Ifni 13 5 135
Province de Tan Tan El Ouatia 1 1 11
Wilaya de Laâyoune Foum El Oued 1 1 11
Tarouma 1 1 11
Kasamar 1 1 11
Province de Boujdour Boujdour 1 2 12
Wilaya de Dakhla Dakhla 1 3 13
299
Distribution des plages et stations de prélèvements
Par zone de surveillance
Une carte représentant la qualité microbiologique des eaux de baignade au niveau des stations de surveil-
lance pour la période Mai 2003-Février 2004 a été dressée. Parmi les 325 stations de prélèvement, 270 ont
fait l’objet d’un nombre suffisant de prélèvement pour le classement et ont permis de déclarer 226 stations
(soit 83,71 %) de qualité microbiologique conforme aux exigences réglementaires pour la baignade.
La quasi-totalité des 44 stations déclarées non conformes pour la baignade lors de cette saison (soit
16,29 %), subissent l’influence des rejets d’eaux usées ou connaissent une forte concentration de baigneurs,
conjuguée avec l’insuffisance des infrastructures d’hygiène.
300
Forêt Diplomatique S1 : Entrée principale (en face café chez Abdou)
S2 : à 800 m au nord de S1
S3 : à 800 m au sud de S1
Wilaya Malabata S2 : à 70 m à l’Est de l’hôtel
de Tanger S3 : à 50 m à l’Ouest de l’hôtel
Oued Aliane
S1 : Milieu de la plage
S2 : à 80 m à l’Est de S1
S3 : à 50 m à l’Ouest de S1
Wilaya Sidi Rahal S1 : Au milieu de l plage, en face du parking
de Settat S2 : à 700 m au nord de S1
S3 : à 600 m au sud de S1
Tamaris I S1 : Au milieu de la plage, en face du parking principal
S2 : à 800 m au nord de S1
S3 : à 800 m au sud de S1
Tamaris II S1 : Au milieu de la plage entre le camping international
et les résidences
S2 : à 400 m au nord de S1
S3 : à 400 m au sud de S1
Wilaya Dar Bouaâza S1 : Milieu de la plage non rocheuse en face du poste
des Forces Auxiliaires
du grand S2 : à 80 m au nord de S1
Casablanca S3 : à 80 m au sud de S1
Oued Merzeg S1 : Nord oued Merzeg milieu de la plage
S2 : à 400 m au nord de S1
S3 : à 400 m au sud de S1
Madame Choual S1 : Entrée principale au sud du complexe Nozha
S2 : à 120 m au nord de S1
S3 : à 400 m au sud de S1
Aïn Diab S1 : Devant Mc Donalds
S2 à S8 : Distants de 400 m
Aïn Sebaâ S1 : Milieu de la plage en face du parking
S3 : à 200 m au sud de S1
Grand Zenata S1 : En face du poste de gendarmerie
S2 : à 800 m au nord de S1
S3 : à 800 m au sud de S1
Oulad Hmimmoun S1 : Entrée principale, milieu de la plage
S2 : à 200 m au nord de S1
S3 : à 200 m au sud de S1
David S1 : Au nord de l’embouchure, milieu de la plage
S2 : à 200 m au nord de S1
S3 : à 200 m au sud de S1
Mohammedia S1 : Plage du centre, en face du poste de la Protection Civile
S2 : à 1000 m au nord de S1
S3 : à 400 m au sud de S1
Bouznika S1 : En face du poste de la protection civile
S2 : à 600 m au nord de S1
Province de S3 : à 800 m au sud de S1
Benslimane Dahomey S1 : Milieu de la plage, parking principal
S2 : à 300 m au nord de S1
S3 : à 300 m au sud de S1
301
Skhirat S1 : Au sud du palais, milieu de la plage
S2 : à 400 m au nord de S1
S3 : à 400 m au sud de S1
Val d’or S1 : Milieu de la plage (nord oued ikem)
S2 : à 120 m au nord de S1
S3 : à 120 m au sud de S1
Aïn Atiq S1 : Milieu de la plage
S2 : à 140 m au nord de S1
Province de Skhirat S3 : à 120 m au sud de S1
Témara
Sable d’or S1 : Milieu de la plage (entrée principale)
S2 : à 400 m au nord de S1
S3 : à 400 m au sud de S1
Témara S2 : à 120 m au nord de l’hôtel
Harhoura S1 : Entrée principale
S2 : à 50 m au nord de S1
S3 : à 60 m au sud de S1
Plage des Nations S1 : En face du parking (gendarmerie), milieu de la plage
Wilaya de Rabat S2 : à 400 m au nord de S1
S3 : à 500 m au nord de S2
S2o : 400 m au nord de S1
S3 : à 500 m au nord de S2
My Bousselham S1 : Avant dernier escalier (descente) à gauche de la plage
S2 : à 800 m au nord de S1
S3 : à 800 m au nord de S2
Wilaya de Kénitra
Mehdia S1 : Milieu de la plage (en face parking principal)
S2 : à 800 m au nord de S1
S3 : à 800 m au sud de S1
Al Quaouss S2 : à 70 m au nord du rejet
S3 : à 50 m au sud du rejet
Miami S1 : Rive droite du oued Loukkos, zone sableuse près des cafés
S2 : à 80 m au nord de S1
S3 : à 50 m au sud de S1
Province de Larache
Ras R’mel S1 : Milieu de la plage, nord de la digue
S2 : à 500 m au nord de S1
S3 : à 500 m au sud de S1
Sidi Abderrahim S1 : Entrée principale, milieu de la plage
S2 : à 100 m au nord de S1
S3 : à 100 m au sud de S1
Province de Asilah Briech S1 : Milieu de la plage (camping Tahadarte)
S2 : à 80 m au nord de S1
S3 : à 60 m au sud de S1
Haouzia Entrée principale, en face du café de l’hôtel et du complexe Sandos
Sidi Bouzid Au milieu de la plage
Province d’El Jadida Sidi Abed Au milieu de la plage
Oualidia Côte corniche, en face de l’hôtel Hippocampe
El Jadida ville Au milieu de la plage
Safi En face de l’école de voile, côté digue
Souiria K’dima Au milieu de la plage
Wilaya de Safi Beddouza Au milieu de la plage
Lalla Fatna Au milieu de la plage
302
Essaouira En face de l’hôtel des îles, de l’hôtel Mogador, de la province et l’extré-
mité de la corniche
Province d’Essaouira
Moulay Bouzerktoune Au milieu de la plage
Sidi Kaouki Entrée principale
Agadir Toutes les stations
Taghazout Au milieu de la plage
Wilaya d’Agadir Aghroud Au milieu de la plage
Tifnit Au milieu de la plage
Aglou Au milieu de la plage
Province de Tiznit Mirleft Au milieu de la plage
Sidi Ifni Près du port
Province de Tan Tan El Ouatia Au milieu de la plage
Foum El Oued En face du poste de la protection civile
Province de Laâyoune Tarouma Au milieu de la plage
Kasamar Au milieu de la plage
Province de Boujdour Boujdour Au milieu de la plage
Province de Dakhla Dakhla Au milieu de la plage
303
304
ACCIDENTS ECOLOGIQUES AYANT
TOUCHE LE LITTORAL
305
306
IV. Accidents écologiques
Par nature, un accident écologique est soudain, imprévu et brutal. Il peut hypothéquer pour plusieurs
années les efforts de préservation et de protection de l’environnement. Il entraîne en plus, un coût important
et des dommages, parfois, catastrophiques (cas des accidents pétroliers Kharq V et Sea spirit).
Mis à part, l’apparition naturelle des eaux rouges dans le milieu marin, un accident dans le domaine de
l’environnement n’est jamais le fruit du hasard seul.
Le littoral atlantique a connu, un certain nombre de pollutions accidentelles, ayant affecté aussi bien le
milieu que la ressource :
307
1. L’affaire kharq 5
Dans la nuit du 18 au 19 décembre 1989, pendant sa traversée dans les eaux maritimes marocaines, le
super tanker iranien « Kharg 5 », a eu une explosion au niveau des citernes centrales. Abandonné par les
35 membres de son équipage (grecs, philippins et pakistanais) qui ont été récupérés par le navire de com-
merce russe « SARN », le pétrolier présentait une brèche de plus de 20 mètres de long sur 10 mètres de
large, soit une ouverture de 200 mètres carrés. Selon les observations réalisées sur place, le débit de déver-
sement avait été estimé a, quelques 200 tonnes de pétrole brut par heure. À ce rythme, il aurait fallu
1420 heures, soit 59 jours, pour que les citernes soient totalement vidées de leurs 284 mille tonnes de char-
gement. D’une longueur, hors tout, de presque 340 mètres et de 53,57 mètres de large, le bâtiment avait 18
citernes qui enfermaient du brut de qualité « iranian heavy ».
Plusieurs remorqueurs ont été dépêchés sur place pour éteindre le feu et pour refroidir les citernes. Le
20 décembre 1989, vers la fin de I’après-midi (18 h 05 mn) I’incendie fût totalement maîtrisé.
Le déchaînement constant d’une houle, atteignant 6 a 8 mètres, a rendu difficiles toutes les opérations de
remorquage. Toute une armada d’unités de remorqueurs marocains, espagnols, anglais et hollandais, a effec-
tué un effort titanique pour éloigner le danger. Le « duel » allait durer jusqu’a la fin du mois décembre,
lorsqu’une courte accalmie climatique a permis de virer le navire dans la direction Ouest.
D’un tirant d’eau de 21,73 mètres, le super tanker ne pouvait être accueilli dans aucun port marocain.
Cette éventualité n’était même pas envisageable pour le port de Mohammedia, dont le tirant d’eau ne
dépasse guère les 18 mètres. Ce qui, techniquement, explique en partie le refus catégorique des autorités
marocaines de vouloir, coûte que coûte se débarrasser de cette indésirable nappe géante flottante.
Le 19 janvier 1990, soit un mois après I’accident, Kharg 5 était signalé a 210 milles nautiques des iles du
Cap Vert. Ce n’est que le 4 février, de la même année, que le transbordement des 200 000 tonnes de pétrole
restantes a été effectué a bord d’un autre navire iranien, le SHIR KHOOH, au large de Sierra Leone.
Environ 70.000 tonnes d’hydrocarbures ont été déversés dans les eaux marocaines, et ce juste après la
déflagration du 19 décembre, auxquelles il faudrait ajouter environ 10 000 tonnes, qui ont été déversés
durant la présence du navire en détresse dans le territoire marin national.
La nappe a été signalée de Moulay Bousselham jusqu’a Safi. Dans certaines de ses parties, notamment
celle qui s’était rapprochée le 5 janvier 1990 de la ville d’ Azemmour, elle atteignait une surface de 1 400 km.
Le travail de la houle, des vents et des vagues a disloqué la marée en plusieurs conglomérats de dimensions
différentes.
C’est durant la nuit du 6 au 7 août 1990 qu’une collision a eu lieu entre un pétrolier de nationalité pana-
mienne, le « SEA SPIRIT », et le méthanier norvégien le « HESPERUS ». Le premier transportant
55 000 tonnes de fuel, et faisait route vers le port de Mohammedia, alors que le second était chargé de
35 mille tonnes d’ammoniaque. L’accident s’est produit a environ 6 milles marins au Nord-Ouest de Cap
Sparte] (Tanger), ce qui a eu pour conséquence l’ouverture d’une brèche très importante au niveau du réser-
voir no 8 du premier navire.
Environ 12 mille tonnes de pétrole ont été déversées dans les eaux sous juridiction marocaine, soit
presque 22 % du total de la cargaison. Refusant de I’accepter dans ses ports, I’autorité marocaine a donné la
308
ferme instruction a I’équipage du SEA SPIRIT de s’éloigner le plus possible des cotes nationales. Cette opé-
ration avait été suivie par les unités de la Marine Royale.
Trois semaines après la collision, c’est-à-dire le 31 août, le transbordement du fuel restant a démarré pour
s’achever le 6 septembre. C’est le pétrolier chypriote, « KATINA », qui s’est chargé de cette opération et du
transport de la cargaison jusqu’au terminable de Mohammedia.
Sous l’effet des courants et des vents, la nappe de pétrole s’est déplacée lentement, mais sûrement, pour
atteindre le littoral méditerranéen marocain. Le 10 septembre 1990, la marée noire était déjà à quelques
mètres de la baie d’ Al Hoceima. Quatre provinces principales ont été touchées par cette catastrophe : il
s’agit de Tetouan, Chefchaouen, AI Hoceima et Nador, soit une bande côtière de 460 km.
Nature de l’accident
Déversement en mer de quantités importantes d’acide phosphorique émanant du complexe phosphatier
de Jorf Lasfar.
Région touchée
Frange littorale de Jorf Lasfar
Diagnostic
Les résultats des analyses effectuées après l’accident, ont dénoté une prédominance de l’acide phospho-
rique, au niveau du collecteur principal des rejets du complexe. Cependant, la dilution, le pouvoir épurateur
du milieu et le mouvement des vagues, ont certainement contribué à éviter à la zone de subir de nouvelles
contraintes environnementales.
Nature de l’accident
Mortalité massive de poisson survenue au niveau d’un lac situé à l’intérieur de l’enceinte portuaire de
Casablanca.
Zone touchée
Un lac qui s’étend sur environ 4 Hectares à quelques dizaines de mètres de la côte.
Diagnostic
Les résultats des analyses chimiques, microbiologiques et du phytoplancton toxique, réalisées n’ont donné
aucune explication certaine des causes de l’accident, mis à part l’enregistrement de faibles concentrations
en oxygène dissous. La forte mortalité de poisson pourrait être provoquée par une anoxie du milieu, ayant
provoquée la mort du poisson par asphyxie.
309
Photo 18 : Mortalité massive de poissons survenue au niveau du lac Du port de Casablanca
310
Recommandations
– Remettre du poisson vivant dans le lac et suivre son évolution, afin de vérifier la persistance ou non des
agents responsables de la mortalité ;
– Établir un plan d’urgence permettant de mobiliser les compétences et les moyens nécessaires en un
temps extrêmement court, et ce dans le cadre d’une commission similaire à celle constituée à l’occa-
sion de cet accident.
Nature de la pollution
Pollution organique émanant des rejets domestiques et industriels.
Zone touchée
Le bassin portuaire
Diagnostic
La pollution enregistrée au niveau du bassin portuaire de Larache était due au déversement direct et sans
aucun traitement préalable des eaux usées industrielles, émanant de l’unité industrielle de conservation de la
tomate « Loukkos », provoquant une coloration rouge des eaux du bassin portuaire.
311
Recommandations
– Arrêt immédiat des rejets directs des effluents de l’unité de transformation de la tomate « Loukkos »
dans le bassin portuaire ;
– Nécessité de la réalisation d’une étude d’impact des rejets sur la salubrité du bassin portuaire.
Nature de l’accident
Incendie survenu à la société CPCM, située au niveau de Oukacha.
Zone touchée
Zone littorale de Oukacha.
Diagnostic
Les résultats d’analyses physico-chimiques (nitrates et phosphates) ont enregistré des valeurs légèrement
supérieures à celles normalement mesurées dans la région, ce qui pourrait être dû au déversement de pro-
duits chimiques en mer suite à cet accident. Parallèlement, une mortalité de la moulière bordant la zone la
plus proche de l’usine incendiée a été observée.
Recommandations
Suivi des analyses et quantification des risques de dégradation que pourrait subir la zone, suite à cet
accident.
Nature de l’accident
Apparition massive de poisson, anchois et maquereau, à proximité de la côte.
Zone touchée
La côte casablancaise, située entre Dar Bouazza et Tamaris.
Diagnostic
Les résultats d’analyses n’ont révélé aucun phénomène de pollution côtière, naturel ou provoqué. Cepen-
dant la présence de petits pélagiques, vivants et en parfait état, au bord de la plage est inhabituelle. Ceci
pourrait être lié au phénomène des eaux rouges qui touchaient la frange côtière située entre Larache et Casa-
blanca pendant cette période. Le poisson, fuyant les nappes des eaux rouges, à la recherche des zones plus
oxygénées, s’est retrouvé au bord de la plage.
312
8. Accident de pollution par le charbon au niveau de la côte de
Mohammedia. (Août 1999)
Nature de l’accident
Déversement en mer de quantités importantes de charbon brûlé émanant de la centrale thermique de
Mohammedia.
Région touchée
Zone côtière de Ouled Hmimoune (située à environ 7 Km au sud de la plage de Mohammedia)
Diagnostic
Il ressort des résultats de la prospection faite sur place, que la nappe noirâtre observée par les pêcheurs et
les habitants de la localité était due au déversement direct en mer à travers les eaux de refroidissement de la
centrale thermique, de grandes quantités de charbon brûlé et donc moins dense pour flotter et constituer
une nappe qui a dérivé sur la plage.
Recommandations
Il a été recommandé :
– de procéder au nettoyage de la plage pour empêcher le relargage des gravats de cendres de charbon
vers le fond marin ;
– que cette opération de vidange, qui est pratiquée par la centrale thermique tous les trois ans, cesse et
ne se reproduise plus.
313
314
CONCLUSIONS ET
RECOMMANDATIONS
315
316
V. Conclusions et recommandations
Il ressort des différents chapitres traités dans ce document, que les études menées ne permettent pas de
dégager de tendances (progressives ou dégressives) significatives des différents paramètres renseignant sur
l’état de l’environnement du milieu marin (données disponibles sur des périodes courtes). Néanmoins, elles
permettent de montrer que le littoral connaît plusieurs points de contamination et de pollution, notamment
chimique et biologique d’origine tellurique et naturelle (efflorescences phytoplanctoniques). Cette pollution
reste localisée au niveau des points de rejet des émissaires urbains et industriels.
Faut-il conclure du caractère localisé de cette pollution que la situation est loin d’être dramatique ?. Plu-
sieurs questions peuvent nuancer cette hypothèse. En effet, les connaissances sur l’impact des différents
rejets sur les nurseries et les frayères, où viennent se regrouper les juvéniles pour profiter, notamment de
l’abondance de la nourriture sont insuffisantes.
Par ailleurs, le bilan dressé fait ressortir les faits marquants suivants :
– Les zones de production conchylicole littorales ne présentent aucune contamination notable ;
– La pollution chimique et bactériologique affecte plus particulièrement les zones urbaines et industrielles
(Tetouan, Kénitra, Casablanca, Mohammedia, Jorf Lasfar, Safi et Agadir,...), où des taux élevés notam-
ment en métaux lourds, en hydrocarbures de pétrole, et en coliformes fécaux ont été décelés dans les
différents compartiments du milieu marin : eau, sédiment et organismes marins essentiellement, coquil-
lages bivalves utilisés en tant que bioindicateurs de la pollution.
Les concentrations les plus importantes concernent le chrome au niveau de Kénitra, le mercure, le cuivre,
les PCB et les hydrocarbures au niveau de Casablanca– Mohammedia, le cadmium et le cuivre au niveau de
Jorf Lasfar et Safi et enfin les hydrocarbures au niveau d’Agadir. Ceci dénonce l’impact des rejets urbains et
industriels, évacués souvent sans aucun traitement préalable, sur le milieu marin ;
– Les zones protégées et à intérêt écologique, notamment les lagunes de : Nador, Moulay Bousselham,
Oualidia, Sidi Moussa et la baie de Dakhla, présentent :
R une certaine bioaccumulation des métaux lourds ainsi qu’un enrichissement en éléments nutritifs
(nitrates et phosphates), observé au niveau d’échantillons d’organismes marins et d’eau provenant de
ces milieux. Ceci peut contribuer à long terme, à modifier la qualité du milieu et à empêcher voire frei-
ner le développement de l’activité aquacole, si des mesures de préservation ne sont pas prises ;
R des concentrations importantes en coliformes fécaux par périodes intermittentes, dépassant les seuils
admissibles au niveau des zones recevant des rejets urbains ;
– Les estuaires, notamment Loukkos, Sebou, Bouregreg et Oum Erbia, véhiculant les eaux continentales
chargées en substances polluantes, contribuent à la dégradation de la qualité des eaux marines ;
– L’augmentation de la fréquence d’apparition des efflorescences phytoplanctoniques, et l’accroissement
de l’emprise géographique des apparitions ;
– Les efflorescences phytoplanctoniques nuisibles se produisent plus fréquemment en Méditerranée
qu’en Atlantique. En effet, le littoral méditerranéen, notamment sa partie occidentale (Oued Laou– Kaâ
317
Srass), se caractérise par la contamination permanente de la coque rouge par la toxine paralysante (PSP),
à des taux dépassant largement le seuil permis ;
– La surveillance a permis de mettre en évidence les espèces de phycotoxines responsables de la conta-
mination des mollusques bivalves sur les côtes marocaines. L’inventaire des espèces nuisibles doit être
tenu pour provisoire (ce n’est qu’un ” état de lieu ”). Il existe bien des espèces nuisibles de par le
monde, qui peuvent une année ou l’autre, coloniser les côtes marocaines suite aux différents change-
ments climatiques. Le cas de détection de phycotoxines PSP en 1994 et des phycotoxines DSP en
1999, révèlent bien l’existence de dangers potentiels.
Le passage en revue de ces différentes conclusions montre qu’il reste beaucoup à faire. La préservation
du patrimoine littoral et de son système écologique reste tributaire des mesures d’urgence à entreprendre
par les pouvoirs publics. Ce patrimoine côtier mérite, de la part des autorités concernées comme du grand
public qui en profite, une mobilisation des efforts, afin de le sauvegarder et de le préserver de toute détério-
ration.
Aussi et face à cette situation, les pouvoirs publics ont réagi par l’élaboration durant les années 1980 et
1990, de nombreux plans et programmes d’intervention visant la sauvegarde et le développement des res-
sources naturelles et à un degré moindre l’amélioration du cadre de vie des populations . La plupart de ces
initiatives n’ont cependant connu qu’un succès relatif. Elles ont été souvent conçues et mises en œuvre plus
ou moins isolément, sur la base de projets, sans cohérence entre elles, ni réelle approbation de la part des
acteurs et des population concernées.
C’est précisément cette situation que la programme d’action national pour l’environnement (PANE) a sou-
haité changer. Il se veut être la suite logique de la stratégie nationale de l’environnement et du développe-
ment durable mise en place par le département de l’environnement . À ce titre, il propose un ensemble
d’actions qui s’inscrivent dans les domaines prioritaires suivants :
– Protection et gestion durable des ressources en eau ;
– Protection et gestion durable des ressources en sols ;
– Protection de l’air et promotion des énergies renouvelables ;
– Protection et gestion durable du milieu naturel ;
– Prévention des catastrophes naturelles et des risques technologiques majeurs ;
– Amélioration de l’environnement urbain et péri-urbain ;
– Gestion et communication environnementale.
S’agissant du programme ”Protection et gestion durable du milieu naturel”, bien que les actions retenues
aient été identifiées en raison de la portée de leur impact environnemental et de leur cohérences vis-à-vis de
la stratégie nationale de l’environnement et du développement durable et les conventions internationales qui
engagent la Maroc, celles-ci ne concernent cependant, pas directement les mesures de préservation et de
limitation des différentes pollutions que connaît le milieu marin marocain, le littoral en particulier. En effet,
des actions spécifiques doivent être retenues portant principalement, conformément au plan d’action mon-
dial pour la protection du milieu marin, sur les sources d’eaux usées, des polluants organiques persistants,
318
des radionucléides, des métaux lourds, des hydrocarbures de pétrole, des nutriments, des sédiments conta-
minés et des déchets solides, les aspects réglementaires, les infrastructures, la surveillance et le contrôle.
1. Actions du PANE
319
mollusques bivalves ne cessent d’être rapportées à proximité des ports. La communauté internationale
s’inquiète de la toxicité de ce composé, et des mesures de contrôle nationales doivent être prises.
Radionucléides
En raison de l’absence de sources terrestres importantes (p. ex., centrales nucléaires). Il faut accorder une
faible priorité aux radionucléides.
Métaux lourds
La présence dans le milieu de métaux lourds et de composés métalliques peut poser un risque pour la
santé humaine, du fait de la consommation de produits de la mer dans les régions où les teneurs sont impor-
tantes. Parmi les sources de métaux lourds qui ont une priorité élevée, on compte les complexes industriels
concentrés au niveau de l’axe Kénitra-Safi.
Pétrole et hydrocarbures
La présence dans le milieu des hydrocarbures de pétrole peut poser un risque pour la santé humaine, du
fait de la consommation de produits de la mer dans les régions où les teneurs sont importantes. Parmi les
sources d’hydrocarbures qui ont priorité élevée, on compte les complexes industriels concentrés au niveau
de l’axe Mohammedia-Casablanca et l’activité portuaire.
Nutriments
Les nutriments ont une faible priorité dans les eaux marines. Il faut s’en préoccupe dans les baies et
lagunes en raison de leur fragilité.
Déchets solides
L’impact esthétique des déchets solides leur confère une faible priorité, mais leur impact biologique local
n’a pas été documenté.
Les actions suivantes visent à renforcer et étoffer les nombreux règlements, lois et programmes déjà en
place pour atteindre les buts et objectifs de protection et de lutte contre la pollution notamment celles rete-
nues dans le cadre du plan national (PANE).
320
Cependant, la non ratification ou la non adoption de certains instruments internationaux par le Maroc
démontre, soit sa réticence à l’égard de telle ou telle convention, soit un manque d’intérêt pur et simple.
Aussi, il est urgent de palier à ce déficit, dans l’engagement du Maroc à l’échelle internationale ou régio-
nale
– La mobilisation des compétences et moyens nécessaires à la prévention des accidents qui menacent
l’équilibre des écosystèmes et à la correction de leur impact sur ces derniers. À ce sujet, l’arrêté portant
sur l’application du décret No 2-95-717 du Rajab 1417 (22 Novembre 1996) relatif à la préparation et à la
lutte contre les pollutions marines accidentelles, a pour objectif de fixer les mesures d’application des
dispositions du décret mentionné ci dessus, notamment les conditions de déclenchement de l’alerte en
cas de pollution, de la mise en action du plan d’urgence national et à son exécution ainsi que les
mesures de préparation de lutte et les rôles des différents intervenants.
De ce fait et vu les taches et les responsabilités attribuées aux différents intervenants dans le cadre de cet
arrêté, il est nécessaire, voire obligatoire, de doter ces intervenants des moyens nécessaires à l’exécution de
leurs missions. Ces moyens sont les suivants :
321
A. Formation
Conformément au chapitre III de l’arrêté, il faut prendre les dispositions nécessaires pour que soit dis-
pensé aux scientifiques impliqués, des formations auprès des organismes internationaux reconnus dans ce
domaine (CEDRE, I.F.P...) et ceci en matière :
– de techniques d’échantillonnage et d’analyses d’hydrocarbures brutes,
– de connaissance des types d’hydrocarbures, ainsi que d’autres formations liées aux taches attribuées
aux intervenant.
B. Moyens
Afin de pouvoir réaliser les prélèvements et les analyses des échantillons et de mener l’étude d’impact au
niveau des zones touchées, il faut doter les institutions impliquées des équipements nécessaires et non exis-
tants dans leurs laboratoires.
A. Contaminants
– Dresser un inventaire des substances chimiques toxiques et fournir des informations et des conseils
techniques quant à leur utilisation et leur quantités ;
– Rationaliser l’utilisation des pesticides ;
– Interdire l’utilisation du TBT conformément aux recommandations internationales.
B. Eaux usées
– Formuler et adopter des objectifs de qualité du milieu et des valeurs limites de rejet ;
– Formuler et adopter des objectifs de qualité des zones conchylicoles ;
– Raccorder l’ensemble des villes et des agglomérations urbaines côtières à des réseaux d’assainisse-
ment
– Mettre à la disposition des industriels des structures de soutien et financières en vue de faire face aux
problèmes de dépollution, et ce, dans l’attente de la mise en place de stations d’épuration. En effet, Le
pays compte une soixantaine de stations d’épuration. dont seulement deux fonctionneraient conve-
nablement.
– Procéder à l’achèvement du plan d’assainissement du grand Casablanca, notamment au niveau central
et de la ville de Mohammedia.
322
– Compte tenu du risque environnemental que pose le problème de l’évacuation des phosphogyps en
mer, il est temps de penser aux procédés de stockage de ces phosphogyps en les mettant à terril au sol
par exemple, tel que s’est pratiqué largement à travers le monde, notamment un stockage dans les par-
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phogyps dans le cas de son éventuelle utilisation comme matière première dans plusieurs possibilités
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graphique de la côte atlantique marocaine de 1994 à 1998, Travaux et Documents INRH.
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DÉFINITIONS ET ABRÉVIATIONS
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Définitions et abréviations
Accumulation : C’est la capacité qu’à une substance tels les métaux lourds, de se fixer dans un comparti-
ment donné (sédiment) à des concentrations supérieures aux valeurs naturelles.
Benthos : Toute forme de vie aquatique (animale ou végétale) trouvée sur le fond d’une rivière d’un lac ou
d’un océan.
Bioindicateur : Un organisme ou un ensemble d’organismes dont les réponses biologiques aux différents
facteurs du milieu permettent de caractériser l’état et/ou l’évolution d’un écosystème.
Biomarqueur : Un changement observable et :ou mesurable au niveau moléculaire, biochimique, cellulaire,
physiologique ou comportemental, qui révèle l’exposition présente ou passée d’un individu à au moins une
substance chimique à caractère polluant.
Biotope (habitat) : Tout espace physique solide liquide ou gazeux (air, eau, sol) occupé par un être vivant ou
une population (biocénose).
CE – 50 (concentration effective) : La concentration d’une substance chimique pure ou d’un effluent ou rejet
urbain ou industriel, ayant entraîné 50 % d’effet toxique (inhibition, modification physiologique, anomalie
de développement, mortalité...) chez un individu ou une population d’organismes, après un temps d’expo-
sition donné.
Cd : Cadmium, élément métallique
Coquillages : Toutes espèces de mollusques lamellibranches et gastéropodes marins ainsi que les échino-
dermes et les tuniciers, qui peuvent être consommés crus ou cuits et sont habituellement ingérés avec les
viscères compris.
Coliformes fécaux thermotolérants : Bactéries qui, à la température de 44 o C, fermentent le lactose avec
production de gaz et donnent de l’indole à partir du tryptophane, lorsque l’essai est effectué selon la
méthode spécifiée dans la Norme NF V 45-110.
Contamination : On parle de contamination lorsque les concentrations en une substance donnée (physique,
chimique et biologique) avoisinent ou dépassent les normes admises.
Cr : Chrome, élément métallique
C. Th : Coliformes fécaux thermotolérants
Cu : Cuivre, élément métallique
DCO (demande chimique en oxygène) : La mesure du taux d’oxygène nécessaire à l’oxydation de tous les
composés (organiques et inorganiques), dans l’eau.
DDT : Dichloro diphénil trichloréthane.
DSP : Diarrheic Shellfish Poisoning (la toxine diarrhéique)
Écosystème : Organisation biologique composée de tous les organismes présents dans une aire donnée, et
présentant les interactions entre eux (c’est l’ensemble Biotope c Biocénose c Interaction).
Effets biologiques : Le terme d’effets biologiques désigne toute perturbation, aussi bien au niveau cellulaire
(biomarqueurs), au niveau de l’individu qu’au niveau de la population, permettant à la fois le suivi dans
l’espace et dans le temps de la réponse des organismes à la pression toxique du milieu et à la mise en rela-
tion des sources polluantes et des effets enregistrés.
Eutrophisation : Phénomène caractérisé par un déséquilibre écologique avec, au départ, une fertilisation
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excessive en éléments minéraux et ou organiques d’origine anthropique dans la couche superficielle ; sa
décomposition ultérieure dans la couche sous-jacente diminue, voire annule la teneur en oxygène gazeux
dissous. Cette anoxie provoque la mort de certains organismes ou le développement d’espèces opportu-
nistes.
HAP : Hydrocarbures aromatiques polycycliques
Hg : Mercure, élément métallique
Hydrocarbures : Au sens strict, sont des molécules renfermants des atomes de carbone et d’hydrogène.
Les produits pétroliers sont constitués par un mélange complexe d’hydrocarbures.
Hydrocarbures naphténiques : Hydrocarbures saturés avec une partie cyclique
Hydrocarbures paraffiniques : Hydrocarbures à chaîne droite ou ramifiée, saturée.
Hydrocarbures oléfiniques : Hydrocarbures à chaîne linéaire insaturée.
Lagune : Au sens large, ce terme désigne tout bassin naturel en relation avec la mer ouverte par plusieurs
passes au sens strict.
MES (matières en suspension) : Ensemble des particules solides de petite taille transportées au sein de la
masse d’eau.
Métaux lourds : Éléments métalliques dont le nombre atomique est généralement supérieur à 20 (mercure,
plomb, cadmium...). Ils peuvent induire des dommages à de faibles concentrations, et tendent à s’accumu-
ler dans la chaîne alimentaire.
mg/kg.ps : Concentration ou teneur des métaux lourds exprimée en mg/kg de poids sec de chair de coquil-
lage
mg/kg.equi.chrys. : Concentration ou teneur en hydrocarbures exprimée, par rapport à un étalon chrysène,
en mg/kg de poids sec de chair de coquillage
Sels nutritifs (p éléments nutritifs ou nutriments) : Éléments chimiques indispensables à la synthèse auto-
trophe de matière organique. Le terme est souvent réservé aux éléments dont la concentration constitue
parfois un facteur limitant (ce qui exclut le carbone organique toujours en excès dans la couche de surface
des océans). Le terme est donc synonyme de l’ensemble l’azote, phosphore et silicium inorganiques dis-
sous.
Off-Schore : Partie haute des faciès littoraux vaseux recouverts seulement au moment de très fortes
marées (terme d’origine flamande synonyme de prélassé).
Paralique : Bassin d’eau fermé ou semi-fermé : lacs, baies, lagunes, estuaires.
Pb : Plomb, élément métallique
PCB : Polychlorobiphényls
Pesticides : Produits chimiques utilisés en agriculture pour lutter contre les insectes, moisissures, mauvais
herbes, acariens, vers...
Phycotoxines : Les substances toxiques accumulées par les coquillages quand ils se nourrissent du plancton
contenant ces toxines
Polluants chimiques : Le terme de polluants chimiques désigne l’ensemble des composées toxiques
(métalliques et organiques) libérés dans le milieu ; mais aussi les substances qui sans être vraiment dange-
reuses pour les organismes, exercent une influence perturbatrice sur l’environnement.
Reparcage : L’opération consistant à transférer des coquillages vivants dans des zones maritimes ou lagu-
naires agrées ou des zones d’estuaires agrées, pendant le temps nécessaire à l’élimination des contami-
nants.
Surveillance : Test ou activité continue ou périodique visant à déterminer les niveaux et les effets des pol-
luants, dans différents milieux inertes ou vivants.
Toxicité : Capacité propre d’une substance ou d’un milieu complexe de provoquer des effets nocifs chez les
organismes vivants.
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Toxicité sublétale : Ensembles des premiers effets (physiologiques, biochimiques, histopathologiques et
comportementaux) d’une substance ou d’un effluent sur différentes fonctions d’un organisme, ou d’un
ensemble d’organismes (population), se situant en dessous des effets létaux (mortels).
Zone conchylicole : Toute partie de territoire maritime, lagunaire, d’embouchure ou d’estuaire où se
trouvent soit des bancs naturels de mollusques bivalves, soit des sites employés pour la culture de mol-
lusques bivalves à partir desquels les coquillages sont récoltés.
Unité souris (US) : Correspond à la quantité minimale de phycotoxines PSP qui tue en 15 minutes une sou-
ris de 20 g après injection intrapéritonéale d’un ml de toxiones sous forme d’extrait.
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LISTE DES FIGURES
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Liste des figures
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Figure 23 : Comportement de filtration de l’huître creuse en fonction des concentrations des rejets dans le
milieu
Figure 24 : Effet des rejets liquides de la côte casablancaise sur la reproduction de l’oursin de mer
Figure 25 : Impact des rejets de la côte casablancaise sur la densité spécifique de l’oursin P. lividus
Figure 26 : Impact des rejets de la côte casablancaise sur la densité spécifique de la moule M. galloprovincia-
lis
Figure 27 : Impact des rejets de la côte casablancaise sur la densité spécifique de l’anémone Anemonia sul-
cata
Figure 28 : Concentrations (moyenne annuelle) en métaux lourds enregistrées dans la chair de coquillages en
mg/Kg.ps
Figure 29 : Concentrations (moyenne annuelle) en métaux lourds enregistrées dans la chair de coquillages en
mg/Kg.ps
Figure 30 : Évolution de la qualité bactériologique (C.Th./100 g de chair et de liquide intervalvaire)des coquil-
lages de la lagune de Sidi Moussa
Figure 31 : Concentrations (moyenne annuelle) en métaux lourds enregistrées dans la chair de coquillages
(Oualidia) en mg/Kg.ps
Figure 32 : Évolution de la qualité bactériologique des coquillages de la lagune de Oualidia durant l’année
2000
Figure 33 : Concentrations des métaux lourds (moyenne annuelle) dans la chair des coquillages en mg/Kg.ps
Figure 34 : Concentrations des métaux lourds (moyenne annuelle) dans la chair des coquillages en mg/Kg.ps
Figure 35 : Évolution de la qualité bactériologique (C.Th./100 g de chair et de liquide intervalvaire) des coquil-
lages de Cap Ghir
Figure 36 : Évolution de la qualité bactériologique (C.Th./100 g de chair et de liquide intervalvaire) des coquil-
lages de Tamri
Figure 37 : Concentrations (moyenne annuelle) en métaux lourds enregistrées dans la chair de coquillages en
mg/Kg.ps
Figure 38 : Concentrations (moyenne annuelle) en métaux lourds enregistrées dans la chair de coquillages
(Khnifiss) en mg/Kg.ps
Figure 39 : Évolution de la qualité bactériologique des coquillages de la lagune de Khnifiss durant les années
2000-2001
Figure 40 : Concentrations (moyenne annuelle) en métaux lourds enregistrées dans la chair de coquillages en
mg/Kg.ps
Figure 41 : Évolution de la qualité bactériologique des coquillages de la baie de Dakhla 2000-2001
Figure 42 : Évolution des toxines PSP dans a) les praires et b) les vernis de Cap de l’eau
Figure 43 : Évolution des taux de toxines PSP dans les coques de a) Saïdia et b) Cap de l’eau
Figure 44 : Évolution des taux des toxines PSP dans les coques de a) Kaâ Srass b) Oued Laou et c) Martil
Figure 45 : Taux de toxine PSP enregistrés dans les moules et haricots de mer de Plage Blanche
Figure 46 : Taux de toxines PSP enregistrés dans les moules de la région d’Agadir
Figure 46 : Taux de toxines PSP enregistrés dans les moules de la région d’Agadir
(suite)
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LISTE DES TABLEAUX
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Liste des tableaux
Tableau 1 : Teneurs moyennes en métaux lourds (mg/Kg p.s) enregistrées dans le muscle de différentes
espèces de poissons entre 1997 et 1999
Tableau 2 : Profil d’impact des rejets de la côte de la Wilaya du Grand Casablanca
Tableau 3 : Interdiction des régions de production conchylicole en raison de la présence des phycotoxines
Tableau 4 : Critères d’évaluation de la qualité microbiologique et chimique (échelle arbitraire de couleur)
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LISTE DES PHOTOS
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Liste des photos
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