Thibaut Marin-Cudraz (order #10878607)

Thibaut Marin-Cudraz (order #10878607)

 « Dans les ruines de Symbaroum, un songe révéla
un puits, un chaudron, un gouffre.

De ses profondeurs, surgit une abomination,

l’obscénité ancrée dans la chair, la cruauté gravée dans les os ;
l’engeance du Serpent Monde.

La bête putride posa sur moi son regard affamé

et, dans ses yeux brûlants, je vis la mort de tout ce qui est. »

Thibaut Marin-Cudraz (order #10878607)

 L’aboutissement d’un rêve
Mutant : Undergångens Arvtagare apparut sur le marché
du jeu de rôle en 2001, en pleine période de fêtes de fin d’année.
La publication de ce premier jeu de rôle constitua un véritable
tremplin pour tous les membres de Järnringen, et nous permit
d’abandonner nos carrières respectives dans les métiers de la santé,
du journalisme, de l’entrepreneuriat ou de la recherche pour nous
consacrer à l’écriture, l’illustration, la production et la gestion de
haut niveau. Si certains d’entre nous ont depuis pris des chemins
différents (5 des 8 membres d’origine travaillent toujours dans
l’industrie du jeu, que ce soit à temps plein ou comme indépendants),
nous avons tous beaucoup appris de cette expérience qui nous a
permis d’évoluer, tant humainement que professionnellement.
En 2013, trois d’entre nous décidèrent de s’associer à deux nou-
veaux talents pour concrétiser un projet de longue date : celui de
rédiger, d’illustrer et de mettre en page le jeu dont nous avions
toujours rêvé. La version suédoise de Symbaroum est parue depuis
plus d’un an maintenant et, avec cette édition internationale, nous
voyons ce rêve devenir réalité.
Nous avons désormais hâte de voir ce que l’avenir nous réserve.
Avant tout, nous espérons pouvoir continuer à apprendre (à monter
de niveau). Nous espérons également que le contenu de ce livre
vous fera ressentir toute la passion qui nous anime lorsque nous
écrivons des jeux de rôle, et surtout le plaisir que nous avons pris
à travailler sur Symbaroum. Mais nous espérons par-dessus tout
pouvoir continuer à explorer les destins de l’Ambria et de Davokar
pendant encore de nombreuses années, si tant est que vous soyez
prêts à nous suivre dans cette aventure. En effet, qu’importe
si celle-ci nous entraîne sur les eaux étincelantes de la rivière
Doudram, à travers les vertes contrées de l’Ambria, ou le long des
sentiers tortueux de Davokar, une chose est sûre :
Nous allons nous amuser. Et royalement !

Thibaut Marin-Cudraz (order #10878607)

 L’équipe de Järnringen
Martin Bergström, Mattias Johnsson,
Anders Lekberg, Mattias Lilja, Johan Nohr

Concept Illustrations
Mattias Johnsson Martin Bergström
Mattias Lilja
Cartographie
Design Tobias Tranell
Johan Nohr Johan Nohr

Traduction française Relecture

Kevin Baussart Kevin Baussart
Judith Brustlein Léandre Bernier
Yohann Delalande Yohann Delalande
Valérie Laproye Valérie Laproye
Guillaume Pasquiers Matt Latroy

Maquette
Florrent
Jérôme Huguenin

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 LIVRE 1 :
LE MON D E DE
S Y M B AROUM
1. Symbaroumvousattend… 10
2. Bienvenue à Symbaroum ! 175
Le retour de la Reine 18
La Terre Promise 19
Us et Coutumes 20
3. Factions 26
Maisons nobles 26
Les clans barbares 29
L’Église de Prios 31
L’Ordo Magica 31
L’Armée de la reine 32
Le Pacte de Fer 33
4. DAVOKAR 35
Davokar clair 35
Davokar sombre 37
Voyager en Davokar 38
5. Fort Chardon 40
Historique 42
Aperçu 43
Aux alentours 43
Curiosités 44
Personnalités 48
Zones de conflits 50
Les personnages et Fort Chardon 52
6. Yndaros 55
Historique 56
Aperçu 57
7. Karvosti 65
Historique 66
Aperçu 66
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LIVRE 2 :
LE LIVRE DES
JOUEURS
8. Introduction 74
Le rôle des joueurs 74
Comment créer un personnage 76
9. Archétypes 84
Guerrier 84
Mystique 90
Roublards 96
10. Attributs 102
Les Attributs 102
Tests 103
11. Races 104
Humains 104
Changelins 107
Ogres 109
Gobelins 109
12. Traits 110
13. Talents 114
14. Traditions mystiques 128
Conjuration 128
Magie 129
Sorcellerie 129
Théurgie 130
Mystiques indépendants 131
15. Pouvoirs mystiques 132
Rituels 142
16. Équipement 152
Armes 152
Armures 155
Qualités 156
Biens et Services 157
17. Règles des joueurs 161
Ordre des tours 161
Actions en combat 162
Dégâts et guérison 164
Actions spéciales 165
Autres règles importantes 166
 LIVRE 3 : SCÉNARIO :

LE LIVRE DU
MENEUR DE JEU
18. Introduction 170
Avant la partie 170
Pendant la partie 172
Après la partie 173
19. Règles du Meneur de Jeu 175
La résolution de problèmes 175
Conflits sociaux 176
Combats 177
Temps en jeu 178
Ombre et Corruption 180
Règles spéciales 181
Règles optionnelles 183
20. Règles de Campagne 188
Voyages et Rencontres 189
Argent 190
Artéfacts 192
21. Aventures 194
L’aventure classique 194
Panoramas 196
Les scènes-clés 196
Épreuves 198
Récompenses 198
Techniques de MJ 200
22. MONSTRES 202
Catégories de monstres 202
Traits monstrueux 202
LA TERRE
PROMISE
24. La Terre Promise 242
Tutoriel narratif 243
Personnages prétirés 246
25. En route pour Yndaros 250
Scène 0 : Introduction 250
Scène 1 : Mise à l’essai 251
26. En compagnie de voleurs 252
Scène 2 : Trouver le voleur 252
Scène 3 : Récupérer la Pierre Solaire 253
27. LA PASSE DES MONTAGNES 256
Introduction pour le Meneur de Jeu 256
Introduction pour les joueurs 256
Scène 4 : Le coût du bois 257
Scène intermédiaire : Tempête nocturne 258
Scène 6 : L’ultimatum 258
Scène 7 : Négociations tendues 259
Scène 8 : Extradition ou combat 259
Épilogue : Vision d’avenir 262
28. ANNEXES 263
Artéfacts 263
Lieux 263
29. index 266

23. Monstresetadversaires 208

Elfes 208
Trolls 213
Adversaires humains 216
Arachnides 224
Prédateurs 226
Reptiles 228
Créatures ailées 230
Abominations 233
Morts-vivants 236

Thibaut Marin-Cudraz (order #10878607)

 Chers souscripteurs,
Nous vous remercions de tout coeur, non seulement pour votre soutien à l’édition française de Symbaroum,
mais également pour l’ambiance incroyable que vous avez entretenue durant toute la souscription. Merci pour
tous ces souvenirs qui ont fait de cet exercice délicat et stressant qu’est une souscription un vrai bonheur.
Nous avons ri ensemble, retenu notre souffle, exulté, visité Yndaros, grimpé sur le plateau de Karvosti, pour
nous faufiler parfois sous les sombres frondaisons de Davokar.
Pour tous ces moments incroyables, Pèlerins d’Yndaros, Éclaireurs de l’Armée royale, Grands chefs barbares
de Karvosti, Grands Templiers de Prios et parfois, secrètement ou non, Chevaliers de l’Ordre de l’Andrik,
encore merci et à très bientôt.

AKA Games

Grand Templier de Prios « Early Bird »

Patrick ABITBOL, Karim AISSAOUI, Sébastien AUDIBERT, Bruno BARBIER, Michel BARBIER, Jean-Sébastien
BARTHES, Serge BILLARANT, Charley BLANC, David BLONDEAU, Christophe BODIN, Sylvain BOUCAULT,
Clément BOURGOIN, Jérôme BOUSSERT, Nicolas BROUDIC, Éric CABANNE, Jean-Stéphane CABEZA, Pierre
CAMPAN, Jérôme CARRIER, Damien CASSINI, Thierry CASTERAS, Pascal CONDON, Olivier CRESPIN,
Benjamin CRESPY, Laurent CUENNET, Sylvain DABRIOU, Thibault DAPREMONT, Olivier DARLES, Wladimir
DE CERNOWITZ, Fabrice DELCOURT, Gauthier DESCAMPS, Philippe DEVILLÉ, Coraline DI SILVESTRO, Marc
DIEU, Julien DUTEL, Dorothée DUVAL, Emmanuel BERDAGUER, Paul ENGUEHARD, Arnaud FALCON, Guillaume
FAURE-LENORMANT, Grégory FIOT, Pierre-Antoine GAGNON, Emilien GARCIA, Pierrick GARRY, Arnaud
GAUGAIN, Axel GOTTELAND, Sébastien HALLER, Sébastien HAUGUEL, Gaël HENRY, Jérôme ISNARD, Amaury
ITHIER, Clément JACQUET, Sylvain KELLER, Jérôme LARUE, Morgan LATERRADE, Matt LATROY, Jérôme LE
MAIRE, Sébastien LE SANT, Arnaud LECOINTRE, Fabrice LESTRADE, Romain LEVRAY, Elise LLORET, Arturo
LOPEZ, Jean-Marc LOPEZ, Olivier MARCHAND, Franck MARTINEAU, Étienne MERCIER, Fabrice MERLE-
REMOND, Patrice MERMOUD, Benjamin MESTRE, Cyril MIMOUNI, Madeline MORISSET, Samuel MOULLE,
Ludovic PAULET, Emmanuel PERSONNE, Nicolas PICQ, Élise PIERRE, Toussaint PIGEON, Fabien PLASSIER,
Stéphane POUDEROUX, Antony PRESSELLO ENKIRCHE, Thomas QUILLIEC, Pierre-Olivier RAKOTONDRABE,
Nicolas RISMANN, Marc RIVAULT, Olivier ROBINEAU, Renaud ROUGERON, Valentin ROUSSEL, Yann SALAUN,
Olivier SANFILIPPO, Marc SAUTRIOT, Julien SCHILTZ, Arnaud SEBAN, Cédric SERGENT, Frédéric SIMON,
Olivier SIMPERE, Cédric STEFFEN, David SUBRENAT, Laetitia THIRION, Christophe VAN ROSSOM, David
VIAL, Thibault VILLIERS POULAIN, Philippe WINTER

Grand Templier de Prios

Ismaïl AHMED, Jean-Marie ALFONSI, Pierre ALLORY-BILINSKI, Cédric AMBIEHL, Arnaud AMEELE, Cédric
AMIARD, Jeff-Clyde ANDERS, Jérémy ANDRE, David APPERT-RAULLIN, Julien AUCOUTURIER, Denis AVON,
Johann BAE, Stéphanie BARBATO, Alexandre BARTHELEMY, Yann BASCOU, Gaël BEAUDOUIN, Sébastien
BELLET, Patrice BENECH, Nicolas BERNARD, Dany BERNASCONI, Léandre BERNIER, Arnaud BERTHOUMIEU,
Jérôme BERTIN, Yannick BERTONI, Julien BES, Jean-Baptiste BESSON, Rudy BETREMIEUX, Swan BLANC, Vincent
BLANCHARD, Hugues BLAZART, Thierry BLIND, Anael BLOT, Edwige Boffy VENDEVOGEL, Thomas BOLON,
Sylvain BONNEAU, Bastien BONNES, Jean-François BOQUILLARD, Gabriel BOQUILLION, Stéphane BORDIGA,
Bruno BOSC-ZANARDO, Valentin BOUCHER, Antoine BOUET, Jérôme BOURDEAU, Thierry BOUSSAGEON,
Matthieu BOYER, David BREANT, Matthieu BREHANT, Alexis BRIENS, Xavier BRINON, Gilles CADEAU,
Philippe CALVET, Johan CAMUS, Benjamin CANDOTTI-BESSON, Pierre CAPEAU, Franck CARTEL, Mariannick
CAUHAPE, Sébastien CELERIN, Emmanuel CHALARIS, Charles CHAMOULAUD, Frédéric CHARVET, Cyril
CHATHUANT, Thibault CHAUVET, Michel CHEVALIER, Francois CHEVROLLIER, Vincent CHOUZENOUX,
Kevin CHRISTIAEN, Xavier CHUNG MINH, Loïc CLEMENCEAU, Vincent COCHET, Yann COLLETTE, Pierre
COPPET, Benoît CORBIERE, Julien CORROYER, Christophe COSTARD, Xavier COULIN, Xavier COULY, Eric
COUTAUD, Anthony CUSSAC, Jean-François DABOMPRE, Christophe DAHURON, Jocelyne DAIN, Bruno DARVE,
Alexis DAVID, Florent DAVRIEUX, Frédéric DECAUDIN, Nicolas DEGAND, Gérald DEGRYSE, Vincent DELABY,
Richard DELAPLACE, Emmanuel DELOGET, Antoine DELROEUX, Maxence DELSAUT, Regis DEMEULANT,
Patrick DEROUBAIX, Rémi DESHAYS, Sébastien DOGGWILLER, Frédéric DORNER, Maxime DROUOT, Fred
DUCHAUSSOIS, Florian DUCROS, Emmanuel DUFOUR, Thomas DUFOURG, Barnabé DUMONT, Gaël DUMORTIER
, François DUPONT-TRONVILLE, Jacques Duriez, Christophe ECKENFELS, Guillaume ESCRIVANT, Guillaume

Thibaut Marin-Cudraz (order #10878607)

 FABRE, Patras FABRICE, Ludovic FARINES, Bertrand FAYOLLE, Nicolas FEDELIC, Gabriel FERRANDEZ, Guillaume
FERTE, Renaud FIGUERES, Nicolas FLAMENT, Jérémy FRADET, Émilien FRANCOIS, Stéphane FRISCOURT,
Stéphane GAILLARD, Thibaut GAILLARD, Nicolas GAILLAUD, Régis GAINAND, Frédéric GALLAIS, Olivier
GALMARD, Christian GAMAS, Gil GAUSSEN, Emmanuel GHARBI, René-Philippe GIMENEZ, Vincent GIUSTI,
Bruno GOMIERO, Laurent GOUDET, Loïc GRANDEMANGE, Michael GRAZ, Benoît GRIETTE, Céline GROGNUZ,
Fabien GUENOT, Étienne GUERRY, Anne-Sophie GUICHENEY, Nicolas GUILBERT, Romain GUILLAUME, Florent
GUINOISEAU, Vincent GUSSEMBURGER, Yoan HAMELIN, Alexandre HAMMERLI, Christopher HANIN,
Jean-Christophe HAPPE, Christophe HEBRAT, Nicolas HEITZ, François HENRY, François HOLOWENCZAK,
Fabrice HUBERT, Jérôme HUGUENIN, Fabien HUMETZ, Nicolas JACQUEMARD, Jérôme JAVELAS, Daniel
JEAN, Benoît JOBELOT, Jérôme JOCAL, Aurélien JOLLY, Stéphane JONVEAUX, Matthieu JOURDAIN, Cédric
JOSEPH, Ismael JULLIEN, Patricia KARIGER, Séverin KEIZER, Yann KERNEN, Michel KWIATKOWSKI,
Jean-Michel LABETOULE, Stéphane LACOSTE, Jean-François LAGUE, Vincent LAJOANIE, Pierre LAMBERT,
Olivier LANTZ, Richard LAVOINE, Renaud LE VAN KIM, Yannick LE VELER, Laurent LE MOINE, Mickael
LE., Stéphane LEBONNOIS, Mickael LEBRETON, Vincent LEDRU, Johan LEGALOIS, Antoine LENOIR, Jérôme
LESTRA, François LEVIN, Emmanuel LOISON, Rémy LOPEZ, Mathieu LORANGE, Laurent LOYER, Philippe
MAGDELENAT, Dimitri MAGNIN, Eddy MAHJOUB, David MAJORCZYK, Cindy MALAIVE, Grégoire MALAVAUX,
Adrien MANZANO, Frédéric MARAIS, Gary MARGOLINE, Julien MARREL, Jean MARTIN, Freddy MARTINEZ,
Jens-Thorsten MARX, Laurent MASSEZ, Johnny MATHIAS, Sébastien MATTLER-BOHRO, Mickael MENARD,
Bastien MERIC, Thibaut MERMET, Thomas MICHELON, Romain MOATTI, Damien MOERMAN, Christophe
MOINE, Olivier MONTENOISE, Benjamin MOTTIN, Ilan MSIKA, Thierry MULTEDO, Rohan MUSSARD,
Sébastien NICODEME, Olivier NOWAK, Christophe PALAU, COURSIER Pascal, Dimitri PAWLOWSKI, Xavier
PEILLON, Julien PERRIAT, Hugues PEUGEOT, Olivier PHILIPPOT, Sébastien PIAU, Arnaud PICHON, Benjamin
PINAULT, René PINSON, Vincent POIREL, François PORTALIS, Mikael POUJOL, Renaud POULIQUEN, Éric
POUPARDIN, Olivier PRIETO, Sylvain PRONOVOST, Miguel QUAREMME, Pascal QUIDAULT, Christophe
QUILLATEAU, Nicolas RAFFIN, Arnaud RAMELOT, Thibaut RECALDE, Félix REINMANN, David RENARD,
Antoine RENARD, Thomas RENAUDIER, Sébastien REQUIER, Jérôme RIGAUD, Frédéric RIONDET, Sébastien
RIVOIRE, Cédric ROCHARD, Fabrice RODRIGUEZ, Thomas ROESCH, Sébastien ROGERIEUX, Christophe
ROGGE, Olivier ROHLAND, Brice ROLAN, Paul ROMON, Dominique ROULLAND, Jérôme ROUQUET, David
ROUSSEL, Gaétan ROUXEL, Frédéric RYCHTER, Vincent RYCX, Mathieu SAINTOUT, Stéphane SARTI, Stéphane
SCAVEE, Séverin SCHAEFER, Galaad SCHORP, David SCHWEIGHOFER, Fabrice SEIGNOL, Pierre-Alexandre
SERRA, Emmanuel SERRES, Nicolas SIGOURAKIS, Stéphane SIKORSKI, Franck SIMON, Philippe SIMON,
Franck SINIGAGLIA, Arnaud SPICHT, Christian St-Onge, Anne STORY-VANBUYTEN, Sylvain TANGUY, Jean
TARDIEU, Franck TARENDEAU, Nicolas TAYLOR, Jean-Baptiste TESTUD, Olivier TETAZ, Samuel TIGNEL,
Samuel TISSIER, Jean-Marc TOMMASI, Sébastien TORRES, Bernard TRUC, Florian TURCHET, David URBAIN,
Mikael VACHERON, Damien VANBESELAERE, Nicolas VANDEMAELE-COUCHY, Jérôme VANDENBERGUE,
Gérard VARRE, Marc VERDIER, Pierre VIDY, Arnaud VILTART, Albert Virole, Jérôme VORZANGER, Francis
WIEDERKEHR, Étienne ZAJACZKOWSKI, Ahmed ZEMMOUCHI, Vincent ZIMMERMANN, David ZINN.

Grand chef barbare de Kavorsti « Early Bird »

Nicolas BENLOULOU, Laurent BERNASCONI, Julien BERNAT, Nicolas BERTIN, Édouard BLAES, Loïc
BOCQUET, Vincent BOTTOIS, Théo CARCIAN, Stéphane CHAPUS, Mickael CHEYNET, Sylvain COLLAS,
Anthony COMBREXELLE, Nicolas DELZENNE, Olivier DEMOULIN, Alexandre Dobly, Sylvain DRUGUET,
Laurent DUQUESNE, Laurent FERREBOEUF, Thomas GEORGET, Nicolas GREVET, Denis HUNEAU, Christophe
JEFFRARD, Pierre-Emmanuel KIRSA, Olivier LAFON, Geoffrey LARAMEE, Mathieu LE CORRE, Phat-long LE
HUYNH, Guillaume LECLEF, Mathieu LEFEUVRE, Arnaud LIZIARD, Florian MARINIER, Hervé MAUGIS,
Benjamin MEQUIGNON, Nicolas MUGGIANU, Alexandre OLIVE, Julien PALLUEL, Guillaume PINGLAUT,
Thierry PRADEL, Alban QUADRAT, Thomas B. REVERDY, Frédéric ROUMY, Suzy SABLIER, Frédéric SAN PEDRO,
Alban SCHUITEN, Cédric SOTTEAU, Thomas STERCHI, Emmanuel TEXIER, Rafael VAILLANT, Frédéric VISTE

Grand chef barbare de Kavorsti

Franck ANDRIEU, Adrien ANNE, Julien ANNEN, Charles BALLERAIT, Raphael BARAILLE, Guillaume
BARRY, David BARTHELEMY, Romain BARTKOWIAK, Christophe BAUDOUX, Pierre BAULET, François
BEAUJARD, Mehdi BEN NAAMANE, Sylvain BERTON, Ludovic BIEGEL, Gwénolé BIGOT, Bertrand BLAES,
Jérôme BLANC, Eric BONNET, Ghislain BONNOTTE, Alain BONZON, Wilfried BOSSON, Sébastien BOUCHER,

Thibaut Marin-Cudraz (order #10878607)

 Olivier BOUSQUET, Guillaume BOUTIGNY, Raphaël BOUYSSEL, David BRILLET, Cyrille BRISSEAU, Philippe
BUSSO, Anthony CALLA, Cécile CARCAGNO, Hugo CHARPEINE, Jean-François CHEVALIER, Thomas CHOYER,
Sébastien CICCIA, Simon CLEMENT, Nicolas CLEMOT, Jérémie COGET, Dominique COLINET, Nicolas COLMARD,
Florent CORRILLON, Kevin CORSIEZ, Yves COSSART, Jérémy DAUFFY, Charles-Édouard de MONCUIT, Guillaume
DEGREMONT, Thomas DELCEY, François DELPEUCH, Nicolas DELZENNE, Charlie DEMANGE, Antoine DERYCKE,
Grégory DESAUNAY, Thibaut DESCAMPS, Charles DESCHUYTENEER, Frédéric DEUX, Thierry DOISNEAU,
Radoslaw DOLLER, Dominique SUCHAIRE, Rémi DOREAU, David DOUSSE, Ludovic DRIGEARD, Alexandre
DUBOSQ, Nolwenn DUMONT, Jean DUPERRET, Guillaume DUPORT, Julien DUPRIE, Pierre ELMALIH, Maxime
EMPEREUR, Patrice ESMIEU, Matthieu ETASSE, Fabien FAIVRE, Vincent FAVREAU, Pierre FEBVRE, Janos
FERNANDEZ, Sébastien FERRARA, Claude FÉRY, Sacré FLORENT, Nathan FLUCKIGER, Damien FOULHOUX,
Nicola FRACCALVIERI, Grégory FRÉMAUX, Simon GABILLAUD, Nicolas GAUTIER, Julien GEORGET, Frédéric
GHESQUIERE, Frédéric GIRAUD, Thomas GLORIEUX, Benjamin GOVAERT, Loic GRANDIN, Julien GRANDJEAN,
Mathieu GRAYER, Cédric  GUILLARD, Maxence GUMIERO, Vincent HAMMADACHE, Florian HAMON, Adrien
HANUS, Florent HARTMANN, Aurélien HEESTERMANS, Philippe HEREDIA, Guillaume HERLIN, Pierre HESPEL,
Emmanuel HEURTIER, Samuel HEUTTE, Romaric HURON, Michel ISNARD, Raphael ITZYKSON, Christophe
JANKOWSKI, David JAUSSAUD, David JEZEQUEL, Bruno JUNQUE, Taleb KARIM, Anthony KERIGNARD,
Thibaut KLEIN, Paul LAINE, Arnaud « taro_d_zbel » LAMBILLOTTE, Gaël LANDREAU, Christophe LAUDON,
Arnaud LAUNAY, Renaud LAURENCE, Romain LAZE, Sébastien LE MOIGNE, Jules LE MAITRE, Arnaud
LECOMPTE, Laurent LEFEBVRE, Teddy LEGUET, Julien LEMARQUAND, Julien LEROY, Jean-Yves LOISY,
Jean-Baptiste LONGSENS, Stéphane LOREK, Benjamin MAES, Grégoire MAILLE, Sébastien MALANGEAU,
Francois MALLET, Freddy MALONDA, Gaël Malry, Philippe MARICHAL, Jérémie MARRALE, Nicolas MARTI,
Érik MARTIN, Yoann MARTINS, Frédéric MARTORELL, Sébastien MARY, Vincent MASCLET, Matthieu
BUREL, Étienne MAURY, Vincent MELOCCO, Frédéric MENAGE, Rémi MERCIER, Jérôme MERCIER, Bertrand
MICHELOT, Olivier MIGNATON, Guillaume MONSCHE, Thibault MORISSET, Xavier MULOTTE, Mehdi NABIL,
Meddy NEBOUD, Antoine NOBILET, Dogan OGRETEN-WEISS, Benoit PAPY, Laurent PELISSIER, Aurélien
PELLETIER, Arnaud PERRET, Romain PETITJEAN, Jean-Baptiste PIEDALLU, Pierre PIGNEDE, Baptiste PILLET,
Alexis PINOT, César PIRINO, Thomas POISSON, Alexandre PRIGNON, Jean-Christophe PROFIT, Philippe
QUANQUOIT, Mathieu RANDOUR, Patrice RAUCHLE, Vincent REGUIGNE, Adrien RENAULT, Nicolas REVERDY,
Thomas REY, Olivier RIBON, Alan ROGIER, Frédérik ROSATI, Emmanuel ROUILLE, Julien ROULIC, Philippe
RUIZ, Marc SABONNADIERE, Mehdi SAHMI, Guillaume SAINT-JUST, Nicolas SANCHEZ, Fabien SAULIER,
Alexis SCHACH, Romain SCHMITTER, Nicolas SCHOTT, Christophe SICARD, Cédric SOURZAC, Jean SUSS,
Gauthier TACCHELLA, Adrien TAGAN, Réouven TENENBAUM, Charlotte TRAMPONT, André VAN MALDER,
Arne VANGHELUWE, Quentin VASSEUR, Jérôme VERDIER, Guillaume VINCENT, Denis WICHER, Aurélien
ZUCHOWSKI, Thomas ZULIANI

Éclaireur de l'Armée royale

Genseric DELPATURE, Louis DESRIAUX, Samuel GUILLON, David HUOT, Julien LEVIONNOIS, Alexis
PERNOD, Frédéric ROMERO, Pascal SARADJIAN

Pélerin d'Yndaros
Olivier ARNAUD, Axel CHOUTEAU, Nicolas DOBIN, Arthur DONNER, Arnaud LEOBET, Florian MARBOEUF,
David PERCHAIS

Magasins
Un grand merci à tous les magasins ayant ouvert durant la souscription une succursale à Yndaros ou à Fort
Chardon pour soutenir la reine Korinthia.

Par ordre alphabétique : Espace culturel à Quimper, Excalibur à Montpellier, Geek Factory à Nogent sur
Marne, Helvetia Games en Suisse à Sion, Jeux du Monde à Toulouse, L’Antre Jeux en Belgique à Bruxelles,
L’Oeuf Cube à Paris 5e, La Crypte du Jeu à Marseille, La Guilde des Joueurs au Mans, La librairie du Manoir à
Montpellier, La Règle du Jeu à Tours, Le Bazar du Bizarre à Rouen, Le Noctambule à Louviers, Le Temple du Jeu
à Nantes, Le Temple du Jeu à Rennes, Le Warp à Rouen, Ludocortex à Annecy, Philibert à Strasbourg, Rocambole
à Lille, Rôle Games à Marseille, Sortilèges à Angers, Sortilèges à Nantes, Trollune à Lyon

Thibaut Marin-Cudraz (order #10878607)

 Att följa A.K.A. Games fundraiser-kampanj inför översättningen och lanseringen av Symbaroum
har varit helt fantastiskt. Vi vill rikta ett varmt tack till teamet och ett minst lika hjärtligt
tack till alla backare som har bidragit till framgången, genom att både stötta kampanjen och
sprida information om spelet. Triumfen i Frankrike fyller oss med ödmjukhet, och även med
kraft och mod inför vårt fortsatta utforskande av Ambria och Davokar. Vår gemensamma resa
över slättlandets böljande fält, under skogarnas kronor, ner i Ovärldens mörker har bara börjat,
men vi vågar lova att den kommer att bli spännande, underhållande och inte minst långvarig.

För som Herakleo av Attio säger: « Vi är Korinthia Nattbanes folk och vi skall aldrig besegras! »

Mattias Johnsson

Suivre la campagne de financement participatif destinée à la traduction et au lancement

de Symbaroum en français a été absolument extraordinaire. Nous tenons à exprimer
nos remerciements les plus chaleureux à toute l’équipe mais aussi et surtout à tous les
souscripteurs qui ont contribué à ce succès, en soutenant la campagne et en parlant partout
du jeu. Ce triomphe en France nous remplit d’humilité, et nous donne également l’énergie
et le courage nécessaires pour poursuivre notre exploration du monde de Symbaroum. Ce
voyage que nous allons entreprendre ensemble à travers les plaines vallonnées d’Ambria,
sous les immenses frondaisons de Davokar et dans les noires profondeurs des Abysses ne
fait que débuter. Mais nous vous promettons qu’il sera long, palpitant, et divertissant.

Car comme Herakléo d’Attio l’a déclaré : « Nous sommes le peuple de

Korinthia Nightbane et nous ne serons jamais vaincus ! »

Mattias Johnsson

Thibaut Marin-Cudraz (order #10878607)

 Symbaroum
vous attend...
Le livre que vous tenez entre les mains n’est pas un livre comme les
autres, mais une porte sur un autre monde. Un monde où la gloire,
la fortune et la connaissance vous attendent dans les profondeurs de
Davokar ; un monde où vous serez peut-être amenés à commercer avec
les onze clans barbares ou à piller leurs trésors ; un monde où vous
aurez la possibilité de vous établir à Yndaros, la capitale, et de vous
élever parmi les puissants et les guildes, ou de vous fondre dans la
masse des réfugiés ; un monde, enfin, où vous pourrez combattre pour
l’honneur de la reine Korinthia ou vous allier aux anciens gardiens de
la forêt. Quel que soit le chemin que vous choisirez d’emprunter, soyez
certains que d’inoubliables aventures vous attendent au tournant.

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Thibaut Marin-Cudraz (order #10878607)
 S Y M BA ROU M VOU S AT T E N D... 1

Le Livre de règles de Symbaroum est divisé en trois

sections — celle de l’Univers, celle du Joueur et celle du
Meneur de jeu— qui contiennent tout ce dont vous aurez
besoin pour jouer. La première section vous permettra
de faire connaissance avec le royaume d’Ambria et la
forêt de Davokar. Vous y trouverez, entre autres choses,
des informations concernant l’histoire, la géographie et
les habitants de la région, ainsi qu’une présentation de
plusieurs factions dont les conflits internes et externes
rythment la vie des Ambriens.
La section du Joueur fournit de son côté toutes
les informations nécessaires à la création d’un
Personnage Joueur (PJ), ce terme désignant l’ava-
tar ou l’alter ego d’un joueur dans l’univers du jeu.
Vous y trouverez des explications sur la manière
de déterminer la race à laquelle le PJ appartient,
les Attributs et les Talents qu’il possède, ainsi que
les armes et l’équipement qu’il transporte. Cette
section aborde également les règles avec lesquelles
les joueurs devront se familiariser, en particulier
celles qui opèrent lorsqu’un PJ se retrouve impliqué
dans un combat ou qu’il doit surmonter une épreuve.
La dernière section de ce livre est quant à elle
exclusivement réservée à celui ou celle, parmi les
membres de votre groupe de joueurs, qui aura choisi
d’endosser la responsabilité de Meneur de Jeu (MJ).
Outre une présentation détaillée des règles du jeu,
vous y trouverez des explications sur le rôle du MJ,
des outils pour vous aider à concevoir vos propres
aventures ainsi qu’un descriptif complet des créa-
tures, bêtes sauvages et adversaires auxquels les PJ
pourront être confrontés au cours de leurs péripéties.
Si vous avez déjà une certaine expérience du jeu de
rôle, l’introduction qui suit ne vous apprendra proba-
blement rien que vous ne sachiez déjà. En revanche,
nous espérons que les débutants trouveront dans ces
quelques pages des réponses utiles à leurs questions.
Dans les deux cas, que vous soyez joueurs confirmés ou
non, c’est avec grand plaisir que nous vous guiderons
à travers les méandres de Davokar, là où s’étendent
les ruines de l’antique Symbaroum. Nous sommes
convaincus que vous et vos amis y trouverez ce que
vous recherchez, et bien plus encore...

Tutoriel Narratif
En marge du scénario d’introduction, vous
trouverez p. 241, un tutoriel narratif qui
vous permettra de vous faire une idée des
interactions entre Meneur de Jeu et joueurs
lors d’une partie de Symbaroum. Nous
recommandons au MJ de lire ce tutoriel en
premier, et aux joueurs de s’en abstenir avant
d’avoir joué l’aventure en question.

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Thibaut Marin-Cudraz (order #10878607)
 Un jeu de rôle ?
Pour faire simple, on peut dire qu’un jeu de
rôle se compose essentiellement de deux choses :
d’un monde fictionnel rempli de lieux à visiter et
de créatures à rencontrer d’une part ; de règles
qui dictent ce qu’il est possible d’accomplir dans
cet univers et qui permettent de déterminer le
résultat d’une action donnée, d’autre part.
Le but d’une partie de jeu de rôle n’est pas
de mettre les joueurs en compétition, mais sim-
plement de raconter une histoire. Il s’agit avant
tout de s’amuser en imaginant à plusieurs — de
préférence entre amis — les aventures vécues par
les personnages. Pour ce faire, le rôle du Meneur
de Jeu est essentiel. C’est en effet à lui qu’incombe
la responsabilité de gérer le bon déroulement de
la partie, en décrivant par exemple le monde dans
lequel évoluent les personnages et en confrontant
ces derniers à divers problèmes et épreuves. Voilà
d’ailleurs pourquoi le MJ est le seul joueur à ne pas
incarner de PJ. Toutefois, si le Meneur de Jeu est bien
l’animateur et l’arbitre de la partie, n’oubliez pas qu’il
n’est pas seul à raconter l’histoire : une partie de jeu
de rôle est un dialogue entre tous les joueurs présents.

Le monde de Symbaroum
Les mondes fictionnels décrits dans les jeux de rôle
sont en général très semblables et en même temps
très différents du nôtre. Si chacun possède ses
propres spécificités, celui de Symbaroum s’inspire
fortement de l’Europe médiévale tardive, notam-
ment en ce qui concerne le niveau de développement Vous trouverez un
des différents peuples qui l’habitent. La vie y est exemplaire de la feuille
ainsi difficile, en particulier pour les plus faibles et de personnage à la fin de
les plus fragiles, et la hiérarchie sociale souvent très cet ouvrage. Vous êtes
stricte. Néanmoins, les lois de la nature n’y sont pas libre de la reproduire,
les mêmes et font de la magie et des miracles une de l’imprimer et de la dis-
réalité, de même que certaines créatures telles que tribuer comme bon vous
les trolls, les elfes et les vouivres. Vous trouverez semble.
une description détaillée du monde de Symbaroum
dans la première section de ce livre.
Ce monde partage également certaines caracté-
ristiques avec le nôtre. Tous deux ont été façonnés
par une histoire riche en événements ; on y trouve
des villes, des villages ainsi qu’une nature à la fois
belle et sauvage ; et surtout, leurs habitants croient
Conseils et astuces
Internet regorge de sites et de forums où vous pourrez trouver davan-
tage d’informations sur les jeux de rôle. Les forums vous permettront
également d’échanger avec des joueurs expérimentés et de leur poser
des questions, que vous ayez besoin d’aide pour comprendre le fonction-
nement d’une règle ou de conseils pour concevoir vos propres aventures.
Vous pouvez rejoindre la communauté Symbaroum sur le forum d’AKA
Games à http://www.aka-games.fr/forum
fermement que ce qui les entoure est réel et que
leurs actions ont des conséquences. Après tout,
l’Ambria ou Davokar ont beau être des contrées
fictives, elles n’en restent pas moins tangibles
aux yeux de ceux qui y habitent, y compris les
personnages.
Liberté et immersion
De même qu’une encyclopédie ou un article publié
sur internet ne pourra jamais vous offrir une des-
cription détaillée d’un pays comme la France ou
la Suède, ce livre n’a pas pour vocation de dresser
une liste exhaustive des individus, lieux et phé-
nomènes présents en Ambria et dans la forêt de
Davokar. Considérez plutôt les informations qu’il
contient comme une base sur laquelle vous et vos
amis pourrez vous appuyer lors de vos aventures.
Si, en cours de partie, les personnages souhaitent
en apprendre plus sur un lieu ou un PNJ évoqué
dans cet ouvrage et que vous manquez de détails
à son sujet, gardez à l’esprit qu’il n’appartient qu’à
vous et vos amis de le « découvrir » en le décrivant
tous ensemble. Rappelez-vous également que même
si les suppléments à paraître décriront l’Ambria et
le Davokar plus en détail, vous avez dès à présent
la liberté d’explorer ces régions comme bon vous
semble, voire, si vous le souhaitez, de visiter les
contrées qui s’étendent au-delà.

12
Thibaut Marin-Cudraz (order #10878607)
 S Y M BA ROU M VOU S AT T E N D...
Les joueurs
Dans un jeu de rôle, chaque participant (à l’excep-
tion du Meneur de Jeu) interprète un Personnage
Joueur par l’intermédiaire duquel il perçoit et agit
sur le monde. Le joueur décide de ce que son PJ
fait ou dit, et lance des dés pour déterminer si le
personnage réussit ce qu’il entreprend.
Les Personnages Joueurs
Pour créer un Personnage Joueur (ou PJ), il vous
suffit de vous munir d’une feuille de personnage et
de suivre les étapes décrites dans le Livre du Joueur.
La feuille de personnage sert à conserver une trace
du nom du PJ, des compétences qu’il possède, de ses
objectifs, de son équipement et de plusieurs autres
détails le concernant. Chaque fois que le PJ apprend
quelque chose, gagne une récompense, se procure
une nouvelle pièce d’équipement ou voit ses ambi-
tions changer, le joueur procède aux modifications
nécessaires sur sa feuille de personnage.
Dans Symbaroum, les personnages des joueurs
forment un groupe uni où chacun a de bonnes
raisons de vouloir coopérer avec les autres. Bien
entendu, des conflits peuvent survenir entre les
PJ, mais ils ne devraient jamais dépasser le cadre
de la simple dispute.
Les règles de Symbaroum ont été conçues
pour favoriser la collaboration entre les joueurs,
et l’équilibre du jeu repose sur un principe de
consensus entre tous les participants, Meneur de
Jeu inclus. Si certains jeux de rôle mettent l’accent
sur les conflits entre PJ ou considèrent que le MJ est
l’adversaire des joueurs, Symbaroum n’en fait pas
partie, ou n’a du moins pas été conçu dans cette
optique.
Les dés
Si, dans la plupart des jeux de rôle, joueurs et
Meneur de Jeu se partagent les jets de dés, dans
Symbaroum, ce sont les joueurs et eux seuls qui
effectuent tous les tests. Ainsi, lorsqu’un PJ tente
d’accomplir quelque chose, le joueur qui l’interprète
lance un dé à vingt faces (1D20) pour savoir si sa
tentative est couronnée ou non de succès.
L’action est considérée comme réussie si le
résultat affiché par le dé est inférieur ou égal au
Seuil de Difficulté fixé par le MJ. Ce seuil corres-
pond à la valeur de l’un des Attributs de base du
personnage, plus d’éventuels modificateurs en
fonction des circonstances. Pour les tests servant
à déterminer, par exemple, les dégâts infligés par
une arme ou l’efficacité d’un pouvoir mystique, on
utilise d’autres dés appelés D4, D6, D8, D10 ou D12
en fonction du nombre de faces qu’ils possèdent.
Thibaut Marin-Cudraz (order #10878607)
1
Set de Dés
Le Meneur de Jeu
Pour faire simple, le Meneur de Jeu, ou MJ, est
celui qui donne vie au monde et qui met les person-
4 nages à l’épreuve tandis que ces derniers tentent
d’accomplir leurs objectifs. À l’instar d’un véritable
chef d’orchestre, le MJ doit être capable d’improvi-
ser lorsque les PJ font quelque chose d’inattendu,
Quatre faces (D4) mais aussi d’aider les joueurs lorsque le besoin s’en
fait sentir, afin de rendre l’histoire aussi palpitante
et agréable que possible.
Si être Meneur de Jeu nécessite parfois un
investissement coûteux en temps de préparation,
6 cela se révèle bien souvent gratifiant, en particu-
lier lorsque les joueurs viennent vous voir en fin
de séance pour vous faire savoir combien ils ont
Six faces (D6) apprécié la partie.
Les Personnages Non-Joueurs
Les individus et autres créatures qui peuplent le
8
monde dans lequel les PJ évoluent sont appelés
Personnages Non-Joueurs (PNJ) et sont en règle
générale interprétés par le MJ. Un PNJ peut tout
aussi bien être un serveur jovial travaillant à
Huit faces (D8) l’auberge du coin qu’une bête furieuse hantant
les profondeurs de Davokar.
Comme indiqué précédemment, le Meneur
0
de Jeu n’a pas besoin d’effectuer de test lorsqu’un
PNJ agit. En effet, les PNJ sont caractérisés par des
valeurs fixes qui sont utilisées pour déterminer
le Seuil de Difficulté des actions entreprises par
les PJ. Cela signifie qu’au lieu de perdre du temps
Dix faces (D10) à lancer des dés, le MJ peut se concentrer sur la
description du monde et sur les réactions des dif-
férents Personnages Non-Joueurs.
12 Les aventures
Si les décisions des joueurs ont un impact sur le
déroulement de la partie, le MJ a cependant une
responsabilité particulière vis-à-vis de l’histoire
Douze faces (D12) racontée. En effet, l’essentiel du travail de prépa-
ration lui incombe, et donc le choix de l’aventure
qui servira au développement de l’intrigue, qu’il
s’agisse d’une aventure qu’il aura lui-même conçue
ou d’une aventure publiée dans le commerce.
20 Dans la dernière section de ce livre, vous trou-
verez des conseils pour concevoir des aventures
dites Classiques et d’autres appelées Panoramas
Vingt faces (D20) Scénaristiques. Toutefois, il n’existe pas de règles
particulières en ce qui concerne la rédaction
d’aventures, et rien n’oblige le Meneur de Jeu à
passer des heures à imaginer des trames scéna-
ristiques complexes. Parfois, il peut être tout aussi
amusant de s’asseoir à la table de jeu et de se laisser
porter par les idées des joueurs. N’oubliez pas qu’au
final, le jeu de rôle est un loisir qui se pratique à
plusieurs. Il est donc important que chacun y trouve
son compte !
13
 elle l’étrave d’un navire pris dans la tempête,

t
juchée sur sa monture, elle fendait les vagues de
ténèbres qui s’abattaient sur elle. Je me tenais
à ses côtés, mon cœur partagé entre la peur et
l’admiration, et je suis l’un des rares à pouvoir
témoigner de ce qui se produisit alors, lorsque les
premières lueurs de l’aube embrasèrent son armure
et que je vis notre jeune Reine disparaître dans la
lumière du jour naissant pour devenir le bras armé du soleil – Korinthia
Fléau-de-la-Nuit, notre souveraine, pourfendeuse des ténèbres.
Tant de sang répandu, tant de vies gâchées, tant de larmes versées
par nos yeux rougis. Pour survivre à la trahison des Sombres Seigneurs,
nous avons dû payer le prix fort, fuir nos cieux obscurcis par la cendre,
nos terres rendues stériles par la poussière, nos rivières souillées par la
fange. Mais dans notre détresse, nous avons découvert la source de notre
salut : la Terre Promise.
Guidés par la lumière de Korinthia, nous sommes devenus plus forts,
prêts à tout recommencer. Nous étions les enfants d’Albérétor, nous
sommes devenus les mères de l’Ambria. Nos cœurs noircis par le chagrin
seront emplis par des larmes de joie et d’espoir, non de douleur et de
détresse. Nous récolterons bientôt les fruits de la terre et des forêts, nous
exploiterons la force des rivières et des montagnes, et nous nous élèverons
plus haut que jamais, là où nulle ombre, nulles ténèbres ne peuvent nous
atteindre. Car telle est la volonté de Prios.
Nous sommes le peuple de Korinthia Fléau-de-la-Nuit et nous ne serons
jamais vaincus !

Extrait du discours du Nouvel An prononcé par Hérakléo d’Attio, Esplanade du Triomphe, Yndaros

Thibaut Marin-Cudraz (order #10878607)

 LIVRE 1 :

L E M O NDE
DE
S Y M BA R O U M

Thibaut Marin-Cudraz (order #10878607)

Thibaut Marin-Cudraz (order #10878607)
 BIENVENUE À SYMBAROUM ! 2

Bienvenue à
Symbaroum !
Ou plutôt, bienvenue dans la région autrefois gouvernée par Symbaroum, un
empire qui, à en croire ses vestiges, disposait de connaissances très avancées dans les
domaines liés à l’architecture, la spiritualité, les arts et la magie. Un empire qui, selon
toute vraisemblance, connut une chute aussi rapide que brutale.

Cette partie comprend une description de la
région servant de cadre de jeu à Symbaroum et
qui englobe le royaume d’Ambria, les sombres
étendues de Davokar, les vastes plaines qui courent
à l’ouest de la forêt et les deux chaînes de mon-
tagnes qui marquent ses frontières méridionales
et orientales. Si les terres qui s’étendent au-delà
seront parfois évoquées, sachez qu’elles feront
l’objet de futurs suppléments, à commencer par
l’Albérétor, le royaume qui s’étend au sud des
Titans, et ancienne patrie des Ambriens.
Avec ce livre, nous avons pris la décision de nous
concentrer sur une zone géographique restreinte
afin de vous proposer une description aussi détail-
lée et nuancée que possible. Si le manque de place
nous a malgré tout forcés à faire des choix quant
aux informations présentées ici, nous espérons
qu’après avoir parcouru ces pages, vous vous
sentirez suffisamment à l’aise avec le royaume
d’Ambria et ses environs pour combler les vides
par vous-mêmes.
Vous trouverez dans ce premier chapitre une
présentation de l’histoire de la région, ainsi que
de sa géographie et de ses habitants. Le second
chapitre s’intéressera quant à lui à certaines
des factions les plus puissantes présentes en
Ambria, tandis que la forêt de Davokar, le cœur
de Symbaroum, sera abordée dans le troisième cha-
pitre. Suivront trois chapitres décrivant les centres
de population les plus importants de la région, à
savoir la ville de Fort Chardon, Yndaros la capitale
de l’Ambria, ainsi que le plateau de Karvosti où
réside le Haut Chef des clans barbares. Notez
toutefois que, dans la mesure où Fort Chardon
constitue un point de chute pour la plupart des
explorateurs et des chasseurs de trésors présents
en Ambria, la ville fera l’objet d’une présentation
plus détaillée qu’Yndaros et Karvosti, qui seront
abordés en profondeur dans les suppléments à
venir.
Nous espérons que les descriptions, illustra-
tions et cartes contenues dans cette section vous
donneront envie de vous plonger dans l’univers de
Symbaroum, et de contribuer à son développement.
Ce n’est qu’à travers vous qu’Ambria et Davokar
pourront prendre vie, et c’est pourquoi nous vous
invitons à partager vos idées, vos réflexions et
vos scénarios avec la communauté des joueurs de
Symbaroum. Ainsi, grâce à vous, nous développe-
rons et améliorerons ensemble cet univers de jeu.

17
Thibaut Marin-Cudraz (order #10878607)
 Le retour de la Reine
La Grande Guerre, les hordes affamées des Sombres
Seigneurs déferlant sur Albérétor, les morts par
dizaines de milliers, la famine — un cauchemar qui
dura pendant près de deux décennies et qui meur-
trit à jamais le cœur de ceux qui en réchappèrent.
Mutilés, brisés, anéantis, les survivants n’eurent
même pas le temps de savourer leur victoire. Le pays
était en ruines, et quand bien même les Sombres
Seigneurs avaient été défaits, leur magie funeste
continuait à faire son œuvre, empoisonnant la terre
et gâchant les récoltes. Quant à la Reine, elle n’était
plus que l’ombre d’elle-même, et son sourire autrefois
radieux avait disparu derrière un masque sans vie.
Vingt et un ans se sont écoulés depuis la défaite
des Sombres Seigneurs ; vingt et un ans depuis que
la Reine réalisa que, pour sauver ses sujets d’une
mort certaine, elle devait les mener par-delà la
chaîne de montagnes des Titans, sur les terres
fertiles qui, d’après les légendes, avaient vu naître
son peuple. Le temps était venu pour Korinthia de
réclamer son héritage.
Pendant cent ans, la région était restée aux mains
de belliqueux clans barbares qui s’étaient installés
sur les terres du nord après la chute de Lindaros. À
en croire les légendes, la cité-État, jadis prospère,
avait vu ses habitants décimés par une épidémie
de fièvre hémorragique infligée par des puissances
célestes, et les barbares avaient mis près d’un siècle
à oser s’approcher des ruines contaminées.
Toujours est-il que quelques mois seulement
après la bataille décisive qui avait vu la défaite
des Sombres Seigneurs, les armées de Korinthia
parvinrent à franchir les montagnes et à atteindre
Lindaros. Sur place, les soldats de la Reine décou- radicales furent prises pour parer au plus pressé.
vrirent que les ruines étaient déjà occupées par Les barbares qui refusèrent de se soumettre furent
les barbares du clan Kadiz, qui avaient été chassés exécutés, bannis ou emprisonnés par les soldats de AINSI PARLA AROALÉTA
hors de Davokar un demi-siècle plus tôt. Après Korinthia, plus expérimentés et mieux équipés ; les
seulement trois jours de siège, le chef du clan autres furent employés comme main-d’œuvre dans
« ... et le jour se leva,
accepta de se soumettre devant la toute-puissance des conditions proches de l’esclavage. Nombre des lorsque l’engeance du
de l’armée de Korinthia, et la reconstruction de propres sujets de la Reine connurent un sort simi- Serpent prit les armes,
Lindaros put commencer, une tâche principale- laire, notamment ceux qui avaient fui Albérétor lorsque les crimes de jours
ment menée à bien par des milliers de prisonniers en laissant derrière eux leurs richesses ou qui ne innombrables durent être
de guerre et autant de prétendus volontaires, des possédaient pas de compétences particulières. Au dénombrés et expiés, corne
hommes et des femmes qui n’avaient pas attendu bout du compte, ce sont des milliers d’hommes après corne, croc après
pour abandonner les terres mortes d’Albérétor. et de femmes qui furent victimes de la politique
croc. Et les yeux aveuglés
Sept années s’écoulèrent avant que Korinthia d’expansion de Korinthia. Cependant, qui s’en
ne se joigne finalement aux réfugiés. Elle baptisa soucie aujourd’hui ?
des pécheurs versèrent
son nouveau royaume du nom d’Ambria, « la Pour ceux qui vivent désormais en paix à l’in- des torrents de larmes,
Rayonnante » ; et, en l’honneur de son père le roi térieur des frontières de l’Ambria, seul compte le leurs gorges tranchées
héros Ynédar, elle renomma Yndaros la capitale en remarquable travail accompli durant cette période. gémirent lorsqu’ils s’en-
plein essor. Trois ans plus tard, elle leva ses armées Bien que la restauration d’Yndaros soit loin d’être fuirent sur leurs membres
contre le seigneur de guerre Haloban et s’empara de achevée, la cité s’est développée de manière spec- brisés. Alors, Symbaroum
sa forteresse — un succès militaire qui lui permit taculaire au cours des deux dernières décennies. s’enfonça dans un
d’étendre sa domination jusqu’à la lisière de Davokar Dans le même temps, les chevaliers de la Reine
sommeil sans rêves… »
et de commencer à en exploiter les richesses. ont conquis l’ensemble des terres qui s’étendent
La décennie suivante fut marquée par l’expan- au sud de Davokar, et tous les regards se tournent
sion rapide de l ’Ambria, et nombre de décisions désormais vers l’ouest et le nord.

18
Thibaut Marin-Cudraz (order #10878607)

Il y a sept ans, Lasifor Noirenuit, le prince
des chasseurs de trésors d’Ambria, fit débuter la
construction de Fort Chardon. Les travaux furent
en grande partie financés par la récompense
qu’il avait perçue en rapportant de Davokar une
brassée de Chardons du Crépuscule, une herbe
rare, prétendument capable de soulager les maux
d’Abésina, la mère de Korinthia, atteinte d’une
La Terre Promise
La région que Korinthia est déterminée à
conquérir est dominée par Davokar, un immense
enchevêtrement d’arbres, de taillis, de ravines et
de fondrières. Même pour un explorateur aguerri,
atteindre la limite nord de cette forêt aux multiples
visages prendrait des semaines, sinon des mois,
en admettant bien sûr qu’il survive aux bêtes
sauvages, aux elfes hostiles, aux abominations et
à une nature aussi belle que perfide.
Au sud de Davokar, le paysage se compose de
vastes plaines fertiles recouvertes d’une herbe
pâle, de bosquets épars et de larges champs de
culture irrigués par les nombreux cours d’eau qui
Thibaut Marin-Cudraz (order #10878607)
BIENVENUE À SYMBAROUM ! 2
grave maladie. Depuis, la ville fortifiée sert de Le seigneur de guerre
refuge aux explorateurs qui s’aventurent dans Haloban et les guer-
les profondeurs de Davokar. Car si la forêt regorge riers du clan Jézora ne
de ressources naturelles et de vestiges antiques, purent rien faire pour
elle abrite également son lot d’abominations empêcher les armées
endémiques, de créatures aux sombres origines de Korinthia de les
et de gardiens bien décidés à combattre les ravages balayer.
causés par les explorateurs humains.
serpentent à travers la région. Celle-ci est divisée
en sept duchés rassemblés autour d’un domaine
contrôlé par l’Église dédiée à Prios, le Dieu-Soleil,
Ordonnateur des lois. Le Grand-duché de Korinthia
est de loin le plus étendu de tous, et abrite en son
sein la capitale du royaume, Yndaros — une ville
immense en comparaison de Fort Chardon, de
Ravénia ou de Fort-le-Temple, le haut siège de
l’Église du Soleil.
La région est également bordée par deux chaînes
de montagnes aussi sauvages que majestueuses ;
au sud, la chaîne des Titans, et, à l’est, celle des
Grands Freux, qui deviennent de plus en plus hautes
19
 Chronologie
-500 (approximativement)
Les clans de Davokar s’unis-
sent sous la bannière d’un
Haut Chef pour combattre le
Roi-Araignée. Fondation de
la cité-État de Lindaros.
-21
Les Sombres Seigneurs
s’emparent de la ville
frontalière de Bérendoria.
-10
Le Roi Ynédar est tué.
Korinthia est couronnée
Reine d’Albérétor.
-2
Korinthia est emprisonnée
par les Sombres Seigneurs.
0 (automne)
Les barbares du clan Kadizar
se soumettent et les troupes
de Korinthia investissent les
ruines de Lindaros.
7 nouveau royaume s’étend
La Reine s’installe dans
la capitale. Elle renomme
cette dernière Yndaros
et baptise son nouveau
royaume du nom d’Ambria.
10
Le clan Jézora est mas-
sacré et son chef Haloban
est exécuté sur la Place du
Triomphe.
13
La ville de Fort Chardon est
construite.
16
À l’issue de la bataille de
Karvosti, l’Église du Soleil
est autorisée à restaurer
les ruines du temple dé-
couvertes sur le plateau.
21
De nos jours.
20
Thibaut Marin-Cudraz (order #10878607)
-1000 (approximativement)
L’Empire symbarien
s’effondre et tombe dans
l’oubli.
-200 (approximativement)
Les habitants de Lindaros
sont décimés par une
épidémie de fièvre hémor-
ragique.
-19
Albérétor lance une offen-
sive contre les Sombres
Seigneurs, marquant le
début de la grande guerre
-5
Le Dieu-Soleil Prios est
déclaré Dieu unique et ordon-
nateur des lois d’Albérétor.
0 (hiver)
La Reine est libérée, la
forteresse des Sombres
Seigneurs est prise d’assaut
et la guerre prend fin.
5 Us et Coutumes
Les duchés sont créés. Le
des Grands Freux à l’est à la
rivière Éblis à l’ouest.
8
La Cathédrale des Martyrs
est inaugurée à Yndaros.
11
Le huitième duché est
créé et la ville de Sévona
est fondée.
15
Le Premier Père Jécibégaï
accède au plus haut siège
de l’Église du Soleil.
19
La Reine déclare que tous
les artisans doivent s’orga-
niser en guildes.
et escarpées à mesure que l’on s’aventure vers le
sud. En dehors de quelques hameaux miniers et du
monastère des Frères du Crépuscule, situé au sud
d’Yndaros, les Ambriens n’y ont pas encore établi de
véritables colonies. Elles sont en revanche le refuge
de nombreux brigands, libres-penseurs et autres
barbares. C’est également dans ces montagnes que
se trouve le royaume nain de Küam Zamok, dont
les habitants se montrent totalement indifférents
envers les humains — si l’on excepte les quelques
familles ayant choisi, pour une raison étrange, mais
largement débattue, de s’installer à Yndaros.
En ce qui concerne le climat, celui-ci est plus rude
qu’en Albérétor. Les vents chargés d’humidité souf-
flant des océans du sud s’élèvent et se refroidissent
au contact des Titans, si bien que la région essuie
régulièrement de fortes pluies, en particulier durant
l’automne. Les températures chutent en hiver et les
rues d’Yndaros sont couvertes de neige pendant un
mois ou deux, voire même davantage lors de ces hivers
que les barbares nomment Istaros. Des vents arctiques
soufflent alors depuis le nord, porteurs d’un froid si
intense qu’il glace le sang de ceux qui osent s’aventurer
plus de temps qu’il n’en faut loin de la chaleur des
foyers pour aller chercher un peu de bois de chauffage.
Bien avant l’arrivée de Korinthia et de son
peuple, les terres du nord étaient déjà occupées
par plusieurs communautés aux ambitions parfois
conflictuelles, chacune ayant ses propres us et cou-
tumes. De fait, si la création du royaume d’Ambria
a affecté l’ensemble des habitants de la région,
tous ne réagissent pas de la même manière à la
présence des Ambriens et certains n’hésitent pas
à se rebeller, ou du moins à affirmer leur indépen-
dance vis-à-vis de la Reine et de l’Église du Soleil.
Les lignes qui suivent brossent un rapide por-
trait des différentes populations installées dans les
plaines et dans la forêt — des plus civilisées aux
moins cultivées. Il s’agit d’une brève description, et
de ce fait assez simplifiée. En réalité, de nombreuses
exceptions à ce qui suit existent. Cependant, gardez
à l’esprit qu’elle donne tout de même un bon aperçu
des peuples, des cultures, des traditions, mais aussi
des conflits dans cette région.
Peuples
Pour présenter les choses simplement, le Davokar
et ses environs sont occupés par trois peuples dis-
tincts : les Ambriens, les barbares et les Peuples
Anciens (comprenant notamment les elfes, les
gobelins et les ogres). Du point de vue des repré-
sentants de chaque groupe, une telle classification
paraîtrait maladroite. En effet, il leur semblerait
saugrenu d’être mis dans le même panier que des
individus plus ou moins étranges à leurs yeux.
 Gaoïa

carte des lieux connus en N

Ambria & Davokar

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dessinée par le cartographe
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A

L E S Küam Zamok

T I T A N S
Thibaut Marin-Cudraz (order #10878607)
 Toutefois, cela ne change rien au fait qu’il existe
des caractéristiques communes au sein de chaque
groupe, justifiant ainsi de tels regroupements.
Les Ambriens sont tous originaires du royaume dis-
paru d’Albérétor, au sud des Titans. Ils se caractérisent
par un sens profond de la spiritualité, un goût prononcé
pour le savoir et l’artisanat, ainsi qu’un talent certain sur
les champs de bataille. Si la plupart d’entre eux ont été
durement marqués par la Grande Guerre, cet épisode
sombre de leur histoire les a également rendus plus
forts. Pour survivre, ils ont dû apprendre à faire preuve
de discipline et d’organisation, que ce soit d’un point de
vue militaire, administratif ou économique. En d’autres
termes, la guerre a fait d’eux un peuple civilisé.
Par ailleurs, l’ambition est un trait de caractère
particulièrement répandu chez les Ambriens. Ils
sont toujours prompts à conquérir de nouveaux terri-
toires et à s’approprier de nouveaux biens, et tâchent
de faire de leur mieux en toutes circonstances. À
leurs yeux, la nature est une ressource à exploiter,
et les richesses qu’elle renferme autant de moyens de
s’assurer une vie confortable, ou du moins tolérable.
Pour cette raison, de nombreux Ambriens n’hésitent
pas à risquer leur vie en s’aventurant en Davokar, à
la recherche de trésors ou de savoirs oubliés.
En ce qui concerne les clans barbares, ces der-
niers vivent en meilleure harmonie depuis l’arrivée
Colons et dissidents
Parmi les Ambriens, les colons sont ceux qui ont le plus de contacts avec les
barbares et les représentants des Peuples Anciens. À l’heure actuelle, toutes
les terres situées entre les Titans, Davokar, les Grands Freux et la rivière Éblis
sont considérées comme ambriennes. Toutefois, les ambitions de Korin-
thia sont grandes et une douzaine de colonies ont déjà été fondées sur des
territoires encore contrôlés par d’autres puissances. La plupart d’entre elles
se trouvent à moins d’une journée de voyage de la lisière de Davokar, sur les
berges méridionales du lac Volgoma ou le long de la route reliant Fort Chardon
à Karvosti. Les autres sont situées dans les montagnes et dans la forêt qui
s’étend à l’extrême ouest de la rivière Doudram.
Les colons ne sont cependant pas les seuls à vivre au contact des elfes
et des barbares. Certains réfugiés ont profité de la chute d’Albérétor pour
échapper à l’autorité de la Reine et fonder leurs propres communautés.
Ces colonies libres abritent généralement de dix à trente familles ayant
choisi de se regrouper à l’écart du royaume, la plupart du temps pour
échapper aux persécutions religieuses qui visent ceux qui refusent de se
convertir à l’évangile prêché par le Premier Père Jécibégaï.
Si dans les premières années qui suivirent la naissance de l’Ambria, la
plupart des séparatistes n’eurent aucune difficulté à s’arroger quelques
terres à l’abri de l’influence de la Reine et de l’Église du Soleil, la situation a
depuis changé. Face à l’expansion du royaume, nombreux sont ceux qui ont
ainsi été forcés de fuir vers les profondeurs de Davokar pour échapper à la
répression. Si la liberté a un prix, celui-ci est de plus en plus considérable
à mesure que Korinthia étend sa domination sur la région. Malgré tout, les
terres sauvages qui bordent l’Ambria continuent d’abriter une vingtaine de
colonies libres qui refusent de se soumettre à l’autorité de la Reine.
22
Thibaut Marin-Cudraz (order #10878607)
de la Reine et de ses sujets. Si chaque clan possède ses
propres us et coutumes, ils ont également beaucoup
en commun, et il est d’ailleurs couramment admis
que tous les barbares sont les descendants du peuple
de Symbaroum, la civilisation qui dominait la région
il y a de cela un millénaire. Celles qui symbolisent le
mieux ces similitudes sont sans doute les sorcières
qui font office de guides spirituels et conseillers
auprès des différents clans. Sous leur conduite, les
barbares ont pleinement conscience de dépendre de
la nature dans laquelle ils vivent pour leur sécurité
et leur survie. Et ils ont tous été témoins de ce qui
se produit lorsque quelqu’un enfreint les interdits
édictés par celle qui dirige toutes les sorcières depuis
Karvosti, la Huldra Yéléta.
Pour finir viennent ceux que l’on désigne sous
le nom de Peuples Anciens, c’est-à-dire les elfes,
les nains, les gobelins, les trolls, les ogres ou
encore les changelins. En majorité, ces créatures
se considèrent comme les enfants de la nature et
traitent celle-ci avec respect. Il y a bien sûr quelques
exceptions, à commencer par les gobelins ayant pris
goût au mode de vie ambrien et les familles naines
installées à Yndaros. Mais de manière générale, les
représentants des Peuples Anciens et les Ambriens
ont du mal à s’entendre lorsqu’il est question de
Davokar.
Ces discordances, pour ne pas dire cette animo-
sité, sont particulièrement vives entre les sujets
de Korinthia et les elfes. Se référant à un antique
traité supposément signé par les hommes à l’époque
de la chute de Symbaroum, les gardiens de la forêt
exigent en effet des Ambriens qu’ils se tiennent à
l’écart de Davokar. Selon eux, une alliance appelée
le Pacte de Fer fut même forgée, leur donnant le
droit de traquer et de tuer tous ceux qui osent violer
ce traité — une allégation dont Korinthia et ses
chevaliers se moquent royalement, et qu’aucun
chasseur de trésors ne prend réellement au sérieux.
Spiritualité
La Grande Guerre eut de nombreuses conséquences.
L’une d’elles, et non des moindres, fut l’avènement
de Prios au statut de Dieu unique, alors qu’il n’était
jusqu’alors considéré que comme une divinité parmi
d’autres. Là où les Sombres Seigneurs représentaient
les ténèbres et la mort, Prios devint le symbole de la
lumière d’Albérétor et du pouvoir créateur du soleil.
Jécibégaï, le Premier Père actuel de l’Église du Soleil, a
depuis exprimé cela en ces termes : « Dans les abysses,
au cœur même des ténèbres, apparut l’étincelle qui
donna l’espoir au monde ; l’étincelle qui, par nos soins,
fera flamboyer Prios comme jamais auparavant. »
Aujourd’hui, Prios est reconnu comme l’Unique et
l’Ordonnateur des Lois, et presque tous les Ambriens
adhèrent à Ses commandements sous la conduite
des prêtres et des théurges de l’Église du Soleil. Il
est dit que Prios est partout sous les cieux, et qu’il
 BIENVENUE À SYMBAROUM ! 2

Les Hordes des Ténèbres

Si deux décennies se sont écoulées depuis
la défaite des Sombres Seigneurs, les évé-
nements de la Grande Guerre sont toujours
présents dans l’esprit des Ambriens et
continuent d’alimenter les conversations.
Bien entendu, les habitants du
royaume préfèrent se remémorer les actes
héroïques des porteurs de lumière et des
soldats de Korinthia plutôt que d’évoquer
certains souvenirs douloureux. Ainsi, les
défaites sanglantes, les héros tombés
sous les assauts des morts-vivants, ou les
guerriers de la Reine forcés de tuer encore
et encore leurs propres frères et sœurs —
ramenés à la vie par la noire magie des
Sombres Seigneurs — sont autant de
souvenirs généralement refoulés.
Ceux qui étaient présents se sou-
viennent. Les autres inventent des
histoires pour nourrir leurs fantasmes.
Mais de manière générale, les Ambriens
ne parlent jamais des horreurs de la
Grande Guerre, sauf lorsque l’alcool ou
les cauchemars les font divaguer. Quelles
que soient les difficultés, ils font de leur
mieux pour se tourner vers l’avenir. Et ils
sont déterminés à devenir puissants au
point qu’aucun ennemi n’osera plus les
attaquer.

appartient aux humains de faire fructifier Sa créa-
tion. Malheureusement, les hommes ont pendant
longtemps négligé ce devoir sacré et Prios a perdu
de Son pouvoir, tant et si bien qu’Il est aujourd’hui
mourant. Mais, aux dires des sermons, il existe
encore un espoir. En travaillant dur, en cultivant
la terre, en exploitant les ressources des forêts et des
montagnes et en colonisant les contrées sauvages, les
humains pourront réparer leurs erreurs. Ce n’est
qu’à ce prix que Prios recouvrera Sa toute-puissance.
Bien entendu, Davokar occupe une place centrale
dans les projets de l’Église du Soleil. Aux yeux du
clergé, les étendues sauvages qui recouvrent l’an-
cienne Symbaroum sont l’exemple même de ce qui
résulte lorsque l’homme renonce à ses devoirs envers
le Dieu-Soleil. Davokar doit être purifiée, son pouvoir
dompté, et ses ressources exploitées. Voilà pourquoi
la Curie, le haut conseil de l’Église du Soleil, n’hésite
pas à envoyer des missionnaires et des explorateurs
au plus profond de la forêt. Et voilà aussi pourquoi
un temple a été établi à Karvosti, là où se trouve la
Grande Assemblée des clans barbares.
Malgré tout, certains dieux continuent à vivre
dans l’ombre de Prios, des dieux qui ne sont pas sans
rappeler ceux vénérés par les clans. À ce sujet, nom-
breux sont les théurges et les érudits à avoir tenté
de décrire et de cataloguer les divinités et autres
esprits auxquels les barbares vouent des cultes.
Jusqu’à présent, aucun n’y est parvenu. Chaque
clan possède ses propres croyances, et toutes
sont très différentes les unes des autres. Comme
indiqué plus haut, certains barbares vénèrent des
divinités proches de celles ayant été bannies par
les Ambriens. Ainsi, le dieu serpent Uron, auquel
les membres du clan Gaoïa vouent un culte, partage
certains traits avec la Terre-Mère des Ambriens ; le
loup sanglant Arex, vénéré par le clan Baïaga, est
clairement assimilable à l’Éclaireur ; et l’araignée
Oroké, adorée un peu partout en Davokar, n’est pas
sans rappeler le Pendu. Les barbares pratiquent
également le culte des ancêtres, et honorent aussi
bien les lieux qu’ils considèrent comme sacrés que
certaines bêtes, voire certaines monstruosités telles
que la Fille du Sang du clan Saar-Kahn. Les céré-
monies religieuses sont également très différentes
d’un clan à un autre, et vont des prières collectives
aux rituels sacrificiels, comme lorsque les membres
du clan Énoaï se laissent mordre par des araignées
venimeuses dans le but de se rapprocher d’Oroké.
De leur côté, les représentants du Peuple Ancien
semblent avoir une approche plus animiste de la
spiritualité. Plutôt que d’honorer des dieux, ils se
contentent d’exprimer leur gratitude aux esprits qui,
Exemples de tabous
selon eux, habitent tous les éléments de la nature.
Ils remercient ainsi le courant de les laisser traver- du clan Baïaga
ser la rivière sans danger, le noisetier de les laisser
récolter ses fruits, ou le cerf de se laisser piéger. On N’approchez pas des
raconte qu’Élori, l’émissaire des elfes à Yndaros, pentes de l’Arête de la
fut interrogé sur ses croyances lors d’une visite à la Crypte : Grabando y
cour de Korinthia. Les mots exacts qu’il employa ne sommeille et ne doit
sont évidemment connus que de ceux qui étaient pas être dérangé.
présents, mais à en croire les rumeurs, il répondit
par une insulte : « Il est vain de croire que le monde se N’évoquez pas la
soucie d’être adoré ou qu’il écoute les prières ; c’est une Marcheuse des Eaux
présomption qui reflète le propre désir de l’homme Blanches par son nom :
d’être adoré et d’imposer sa volonté au monde. » elle entendra votre
appel et y répondra
Pratiques culturelles avec force.
Les Ambriens, tout comme les barbares accordent
une grande importance aux traditions orales. À Ne mangez jamais les
leurs yeux, un orateur de talent est pour ainsi dire fruits printaniers de la
l’égal d’un grand guerrier, et le Haut Chef aime Cloche Écarlate : son
s’entourer d’un ou deux conteurs dans sa forteresse nectar est empoisonné
de Karvosti. Ces chroniqueurs sont généralement et ses graines corrom-
choisis lors d’un concours annuel qui se tient pen- pues.
dant les jours de marché, aux environs de l’équinoxe
d’automne. Ils ont pour responsabilité de rappeler Ne buvez jamais de
et de raconter les événements historiques. l’eau arc-en-ciel : cela
Outre l’art du conte, les barbares apprécient exacerbe la soif et la
tout particulièrement les jeux d’armes ou les acti- rend dangereuse.
vités permettant de rendre hommage à la nature.
Il serait exagéré de dire qu’ils vouent un culte à N’écoutez pas les
Davokar, mais sous la conduite des sorcières, chants de ceux qui se
tous les barbares prennent soin de se montrer dérobent à vos yeux :
respectueux envers la nature qui les nourrit et ce sont des avertisse-
leur enseigne l’humilité. Le rôle des conteurs est ments, non des appels.

23
Thibaut Marin-Cudraz (order #10878607)
 sur ce point primordial, puisqu’ils sont ceux qui se
chargent de rappeler ce qu’il advient lorsque sont
brisés les tabous édictés par la Huldra.
Chez les Ambriens, les traditions orales sont
nombreuses et variées. Les bardes et les poètes qui
se produisent dans les tavernes, les restaurants et
les auberges sont très populaires, de même que les
acteurs, les danseurs et les artistes les plus talentueux.
Si leurs sujets de prédilection restent bien entendu la
Grande Guerre, les martyrs et les porteurs de lumière
— des hommes et des femmes s’étant distingués par
leur foi envers Prios — les récits prenant pour cadre
Davokar ont nettement gagné en popularité au cours
de ces dernières années. Ainsi, les chansons à la gloire
des chasseurs de trésors sont désormais monnaie
courante, de même que les histoires mettant en
scène des combats titanesques avec des vouivres ou
des grands trolls, ou celles évoquant les incroyables
richesses dissimulées parmi les ruines qui courent
sous la surface de la forêt. Par ailleurs, les conteurs
ambriens n’hésitent pas à rendre visite à leurs homo-
logues barbares afin d’enrichir leur répertoire de
nouveaux récits, et en particulier de ceux attribués
à Aroaléta, la légendaire Huldra.
Toutefois, si les traditions orales sont plus diver-
sifiées chez les Ambriens que chez les barbares,
cette diversité traduit une différence culturelle
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Thibaut Marin-Cudraz (order #10878607)
La Prophétie de Sarkomal
Selon certains échos circulant à Yndaros et à Fort Chardon, l’Église du
Soleil aurait découvert une ancienne prophétie dans les ruines d’un temple
situé à quelques jours de marche à l’est de Karvosti. Bien que le Premier
Père Jécibégaï ait fermement nié être au courant d’une telle trouvaille, cela
n’a pas empêché la rumeur de se répandre, bien au contraire. Il n’aura d’ail-
leurs pas fallu attendre longtemps pour que différentes versions du texte
fassent leur apparition, toutes annonçant la domination à venir de l’Ambria
sur les terres de l’antique Symbaroum et l’ascension de la Reine Korinthia
sur le trône de l’empire disparu.
Toutefois, si la base est identique, les détails diffèrent grandement
d’une version à une autre. Ainsi, aucune ne s’accorde avec les autres sur
quand et comment cela se produira, ni même sur la question de savoir
si cela sera bénéfique aux Ambriens. Il n’existe en réalité qu’une seule
strophe qui soit commune à toutes les versions, et qui, selon la rumeur,
serait issue du texte détenu par la Curie :
« ... là où le jour et la nuit n’ont de sens, où l’obscurité miroite et où la
lumière se rassemble dans les ombres, se trouve le trône sur lequel de
nouveau siégera une maîtresse, une régente, une égale des dieux... » Néan-
moins, personne n’a été jusqu’à présent en mesure de prouver l’authentici-
té de ce passage, ni même l’existence de la prophétie. Et même si cela était
le cas, il existerait de toute façon bien trop de traductions et d’interpréta-
tions possibles pour affirmer quoi que ce soit.
 BIENVENUE À SYMBAROUM !
majeure entre les deux peuples. En effet, alors que
les rites des sorcières et les histoires narrées au
coin du feu sont l’occasion pour les membres des
clans de se rassembler, les clivages qui séparent
les Ambriens tendent à se refléter jusque dans la
diversité de leurs pratiques culturelles.
Ainsi, nombreux sont les nobles à posséder des
salles privées aux murs décorés de magnifiques tapis-
series évoquant la guerre ou célébrant la nature, et
où se produisent danseurs, acteurs et musiciens. De
leur côté, les marchands et les artisans fréquentent
les mêmes salons où les spectateurs sont répartis en
fonction de leurs revenus et de leur statut social, les
meilleures places étant bien entendu les plus chères.
Quant aux Ambriens les plus pauvres, ils doivent se
Les origines de ces contenter des récits de tavernes ; et dans le cas des
imposants Colosses sont esclaves, des serfs et des paysans, d’histoires racontées
toutes sujettes à inter- par les anciens au moment des repas. Bien sûr, cette
prétation. Ces monstres stratification sociale n’est pas complètement figée et se
d’apparence débonnaires constate surtout dans les villes, mais il n’en reste pas
n’en demeurent pas moins vrai que les sujets de Korinthia sont inégaux à la
moins impressionnants, fois sur l’accès aux ressources et aux divertissements.
notamment lorsqu’ils
sont aperçus avec une Zones de tensions et conflits
sorcière de Davokar Dans la mesure où les trois principales popula-
transportée sur leur dos. tions qui occupent la région entretiennent toutes
des relations différentes avec Davokar, il serait
Thibaut Marin-Cudraz (order #10878607)
2
logique de conclure que les Ambriens sont en conflit
permanent avec les Peuples Anciens, et que les bar-
bares se retrouvent régulièrement pris entre deux
feux. Bien entendu, la situation est beaucoup plus
complexe qu’il n’y paraît et de nombreux individus
vont à l’encontre des valeurs ou des intérêts de leur
peuple respectif, qu’il s’agisse des Ambriens ayant
décidé de se joindre aux elfes pour protéger Davokar
ou des barbares, des changelins, des ogres et des
elfes solitaires ayant choisi l’Ambria comme patrie.
Il n’en reste pas moins que la région est en proie
à des conflits ouverts, opposant des Ambriens dési-
reux d’explorer et d’exploiter Davokar, et des repré-
sentants des Peuples Anciens peu enclins à les laisser
faire. À l’heure actuelle, les terres qui s’étendent de
la forêt jusqu’aux Titans sont sous la domination
incontestable de la Reine et de ses sujets, et il est peu
probable que les choses changent sans une alliance
de l’ensemble des elfes et des barbares contre les
nouveaux arrivants. En revanche, les rapports de
force sont plus équilibrés en Davokar. Les armées de
la Reine ont du mal à se montrer pleinement efficaces
dans la forêt, là où les elfes peuvent compter sur
leur expérience et leur grande connaissance des
lieux. En outre, les Ambriens ont du mal à rester
unis face aux horreurs que la région renferme. Les
intérêts personnels et les luttes de pouvoir entre les
différentes factions ont tendance à prendre le pas
sur le bien commun, en particulier dès qu’il s’agit
de partager les informations, les ressources et les
trésors découverts dans la forêt.
La situation est telle que certains Ambriens
préfèrent désormais s’associer avec des barbares ou
des représentants des Peuples Anciens pour mener
à bien leurs projets. Ainsi, plutôt que de contacter
l’Ordo Magica ou les Patrouilleurs de la Reine, de
nombreux ducs et barons n’hésitent pas à faire
appel à des barbares ou à des chefs gobelins pour
s’occuper de certaines affaires. Il en va de même
pour les mages, les érudits et les Patrouilleurs,
préférant engager les habitants de la région plutôt
que de partager les intérêts avec d’autres Ambriens.
Seule l’Église du Soleil se montre réticente à faire
appel à une aide extérieure, ses membres refusant
de s’allier avec ceux qu’ils qualifient de « créatures
de la nuit ». Néanmoins, dans le cadre d’entreprises
missionnaires, il arrive qu’ils s’appuient sur les
connaissances et les compétences de gobelins, de
barbares et d’ogres convertis.
Pour toutes ces raisons, il est difficile de décrire
avec précision les relations qui unissent les différents
peuples de la région sans tomber dans la caricature
trompeuse. Afin de bien saisir les véritables enjeux
des conflits qui animent l’Ambria et ses environs, il est
nécessaire de prendre en compte un certain nombre
de facteurs, à commencer par les intérêts parfois
contraires des différentes factions présentées dans
le chapitre suivant. Et il ne faut pas oublier non plus
que, face à la menace grandissante que représentent
les forces corrompues de Davokar, le besoin impose
parfois de forger des alliances contre nature.
25
 Factions
Ce chapitre offre une brève introduction aux factions les plus
puissantes de l’Ambria, ainsi que quelques informations sur les clans
barbares et sur le prétendu Pacte de Fer. De manière générale, les
rapports au sein de la plupart de ces groupes et entre eux sont tout sauf
harmonieux – les luttes de pouvoir, qu’elles soient internes ou externes,
sont relativement fréquentes, de même que les changements de politiques
et les contestations intestines. Malgré tout, les factions décrites dans
ces pages sont au cœur des jeux de pouvoir et de manipulation qui
se déroulent en Ambria. Et à moins d’être particulièrement habile,
il demeure difficile d’accomplir quoi que ce soit sans le soutien des
membres les plus influents d’au moins l’une d’entre elles.

Maisons nobles
La société ambrienne, à l’instar de la société
albéretienne, est une société fortement hiérarchi-
sée, gouvernée depuis des siècles par une assemblée
de familles nobles appelées « maisons ». Les postes
attribués aux divers représentants de ces maisons
dépendent de la position que la famille occupe dans
l’ordre de succession.
Le royaume d’Ambria est divisé en sept duchés,
eux-mêmes divisés en domaines plus ou moins éten-
dus, appelés comtés ou baronnies selon leur taille.
Officiellement, il revient à la Reine de nommer les
ducs, qui à leur tour doivent désigner les comtes et
les barons chargés d’administrer les terres et les
sujets. Néanmoins, il arrive régulièrement que ces
conventions ne soient pas respectées. Ainsi la Reine
peut, si elle le souhaite, accorder à la personne de son
choix le titre de Prince du Royaume, ce qui confère
à ce dernier les prérogatives d’un duc sur une petite
parcelle de terre. La rumeur veut également que la
Reine ait, en certaines occasions, choisi de nommer
elle-même un comte à la tête d’un domaine, en oppo-
sition à la volonté du duc en question. En outre, il
arrive parfois qu’un comte fasse preuve d’une telle
autorité que ses sujets lui témoignent davantage
de respect qu’au duc auquel la région est inféodée.
La première des familles nobles d’Ambria est La reine Korinthia,
la maison royale de Kohinoor, dont les principaux escortée par les Frères
représentants sont Korinthia Fléau-de-la-Nuit et ses du Crépuscule, défilant
proches, parmi lesquels on compte cinq des six ducs dans les rues d’Yndaros
du royaume. Si la situation de la maison semble idéale, en direction de la Ca-
de nombreux bruits de couloir laissent à penser que thédrale des Martyrs, à
les choses sont plus compliquées qu’il n’y paraît. Que l’occasion d’un service
la mère de la Reine ait pris un nouvel époux et lui ait commémoratif en
donné une fille du nom d’Esmérelda avant de tomber l’honneur des morts
gravement malade soulève ainsi bien des questions. victorieux.
De même, de nombreuses rumeurs laissent entendre
que le seul oncle encore vivant de la Reine nourrirait
une certaine amertume à l’idée d’avoir laissé passer
sa chance de monter sur le trône. En outre, les cousins
de Korinthia sont réputés pour leur incompétence et
il se dit que les autres maisons attendent la première
opportunité de détrôner  la maison Kohinoor. Il n’est
donc pas difficile d’imaginer que la Reine doive se
montrer particulièrement prudente lorsqu’il s’agit
de nommer un nouveau duc.
D’un autre côté, il ne faut pas apporter une
confiance aveugle à tout ce qui se raconte. Après
tout, les apparences ne sont pas toujours aussi
trompeuses qu’il y paraît, et force est de constater
que la gouvernance de l’Ambria est somme toute

26
Thibaut Marin-Cudraz (order #10878607)

La reine Korinthia
Marchant la tête haute et affichant une confiance à toute
épreuve, la reine Korinthia porte les espoirs et les peines de son
peuple. Elle n’était âgée que de douze ans lorsque le roi Ynédar
fut tué sur le champ de bataille, mais elle n’hésita pas un seul
instant à reprendre le flambeau de son père. Elle hérita de sa
monture, le légendaire Maître, fit restaurer sa lance brisée et elle
mena les forces de la lumière au-devant des armées de la nuit,
et ce pendant près d’une décennie.
Deux ans avant la fin de la guerre, la pointe empoisonnée
d’une lance fut fatale à Maître, et Korinthia fut capturée par les
Sombres Seigneurs. Certains de leur victoire sur les armées
d’Albérétor, ces derniers ne réalisèrent que trop tard leur erreur.
Enhardis par le désir de sauver leur Reine, les chevaliers de
Korinthia se dressèrent face aux armées des ténèbres. Malgré
la terrible magie nécromantique de leurs adversaires, ils
Thibaut Marin-Cudraz (order #10878607)
FAC T IONS 3
parvinrent à libérer leur souveraine qui, à la tête d’un bataillon
réduit et décimé de Templiers, lança l’ultime offensive contre la
forteresse des Sombres Seigneurs.
Les années de captivité et les ravages causés à sa terre
natale n’ont jamais réussi à faire vaciller la volonté de Korinthia.
Bien que son visage lacéré soit désormais dissimulé derrière
un masque de porcelaine émaillée, elle est restée la même : une
reine guerrière triomphante, honorée du titre de Fléau-de-la-
Nuit depuis sa victoire sur les ténèbres.
Et si certains peuvent penser qu’elle est affaiblie, voire mou-
rante, ou que la femme derrière le masque n’est pas celle qui fut
emprisonnée par les Sombres Seigneurs, personne ne l’évoque
jamais à haute voix mais le chuchote et seulement en présence
de gens de confiance.
27
 La Huldra Yéléta
Même s’il ne l’avouera
jamais, le comman-
dant Iakobo de Véarra
lui-même, dirigeant de
la Fraternité du Soleil
Mourant, a bien du mal
à soutenir le regard de
Yéléta. L’évocation de
son masque grotesque,
de ses manières
sauvages et de sa voix
grondante suffisent
à effrayer parents et
enfants, et les histoires
que l’on chuchote sur
sa cruauté sont mon-
naie courante dans les
tavernes d’Yndaros.
Yéléta effraie autant
qu’elle fascine. La plu-
part des Ambriens sont
convaincus que celle
que l’on surnomme
parfois la Haute Sor-
cière ne quitte jamais
son repaire dissimulé
dans les galeries qui
s’étendent sous la
surface de Karvosti.
Certains vont même
jusqu’à prétendre
qu’elle n’est en réalité
qu’une vieille femme,
certes puissante, mais
en aucun cas malfai-
sante.
Il est néanmoins
certain qu’elle est
en relation avec les
créatures qui habitent
Davokar, même si la
question de savoir
si elle est leur alliée
ou non reste entière.
Peut-être la Huldra n’a-
t-elle tout simplement
pas encore choisi son
camp, celui des hu-
mains ou des bêtes. Ou
peut-être attend-elle
le bon moment pour
agir, avec le soutien des
clans barbares.
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Thibaut Marin-Cudraz (order #10878607)
relativement fonctionnelle. De constants progrès
dans le développement de la région peuvent se
faire sentir, l’armée constitue un rempart solide
face aux abominations de Davokar et de nouvelles
colonies sont fondées pour ainsi dire tous les mois.
Et même si les rumeurs qui circulent sur la Reine et
son entourage contiennent un fond de vérité, rares
sont ceux à mettre en doute les capacités de Korinthia
Fléau-de-la-Nuit à gérer les querelles internes.
Yndarien
Le Grand-duché d’Yndarien est le domaine de la
reine Korinthia. Le climat y est humide, les terres
fertiles et les habitants nombreux. Ainsi, environ
quarante pour cent de la population ambrienne vit
sur les terres qui s’étendent des montagnes à la
rivière Doudram, et de nouveaux réfugiés arrivent
chaque jour. Bien que la plupart d’entre eux choi-
sissent de s’installer dans les provinces voisines, et
en particulier en Nouvelle Bérendoria, nombreux
sont les habitants du Grand-duché d’Yndarien à
manifester leur souhait de voir les routes qui tra-
versent les montagnes être définitivement fermées,
inquiets à l’idée que la Terre Promise se retrouve
envahie par une horde de charognards malades.
Mervidun
Officiellement, Mervidun est dirigé par Abésina,
la propre mère de la Reine, affligée d’une grave
maladie. En réalité, le duché est gouverné par le duc
Sesario, l’homme qui a épousé Abésina à l’époque
où Korinthia était emprisonnée et qui lui donna une
fille du nom d’Esmérelda. Depuis son siège situé à
Mergilé, il contrôle le commerce de métaux, de granit
et de bois, des matières premières qui transitent
rapidement par la rivière Noora et qui ont fait de
Mervidun l’un des duchés les plus riches du royaume.
Nouvelle Bérétor
La Nouvelle Bérétor est gouvernée par le duc Ynédar,
le propre neveu de Korinthia. Son père Korian, le
frère jumeau de la Reine, fut tué alors qu’il tentait
de libérer sa sœur à l’époque où elle était retenue
prisonnière par les Sombres Seigneurs. Ynédar,
nommé ainsi en hommage à son grand-père, n’est
pas plus âgé que le royaume et peut se targuer
d’entretenir de bonnes relations avec les barbares.
Mais la fierté du domaine réside avant tout dans
l’ingénieux système mis au point par ses habitants,
qui leur permet d’extraire les huiles combustibles
se trouvant dans les Marais.
Séragon
Lorsqu’elle réalisa que sa famille proche ne suffirait
pas à assurer la régence de l’ensemble des duchés
d’Ambria, la Reine se tourna alors vers l’un de ses
cousins, en l’occurrence le fils du plus jeune des
frères du défunt Roi Ynédar, le duc Gadramei,
régulièrement accusé de n’être qu’un bon à rien
qui boit plus que de raison et qui néglige ses
devoirs envers la Reine et le royaume. Mais même
si Seragon est le plus pauvre et le moins stable des
duchés, Gadramei est jusqu’à présent parvenu à
assurer avec une redoutable efficacité la sécurité
des terres qui bordent Davokar, et ce malgré les
frontières de la province coïncidant avec celles du
territoire contrôlé par le redoutable clan Karohar.
Kasandrien
Âgée de dix-sept ans seulement et dotée d’un tem-
pérament fougueux, Esmérelda, la demi-sœur de la
reine, est la duchesse de Kasandrien. La cité d’Agrella
est située sur les rives du lac Ébel, ce qui en fait un
passage obligé pour tous ceux qui voyagent le long
des rivières ambriennes. En outre, la duchesse est
particulièrement fière d’héberger sur ses terres
le siège de l’Ordo Magica. Les habitants du duché
sont également connus pour vivre en accord avec
la maxime la plus célèbre d’Esmérelda : « Les morts
victorieux ne doivent pas être pleurés, mais célé-
brés et honorés ». Agrella est, de ce fait, la cité de
l’éternelle jubilation.
Narugor
Le duché de Narugor marque la frontière nord
de l’Ambria et abrite les forts Otra Senja et Otra
Dorno – soulignant, que le duc Junio de Berraka
s’est vu confier la tâche expresse d’empêcher les
ombres de Davokar de s’étendre sur le royaume. Le
duc lui-même est un héros du peuple dont les hauts
faits lui ont permis de s’élever au plus haut rang de
la noblesse. Il est ainsi la preuve vivante que la fin de
la guerre et les migrations ont quelque peu assoupli
les structures autrefois si rigides des maisons nobles.
Nouvelle Bérendoria
La rumeur veut qu’Alessaro de Kohinoor garde ran-
cune à sa nièce d’être montée sur le trône à sa place,
bien que la succession ait en réalité été décidée par
un groupe de chefs militaires et de nobles influents.
Le fait que Korinthia l’ait hissé au rang de duc de la
Nouvelle Bérendoria n’y change rien, d’autant que sa
nomination à la tête de ce duché isolé, stérile et ven-
teux ressemble davantage à un exil qu’à une faveur.
Quoiqu’il en soit, des rapports récents en provenance
de Sévona, la capitale du duché, semblent indiquer
qu’Alessaro est en passe de se faire de nouveaux
alliés au sein des clans de l’ouest.
Domaine de Prios
Situé en plein cœur de l’Ambria, à l’abri de tout
danger, le Domaine de Prios est dirigé par le Premier
Père Jécibégaï, qui agit comme le représentant
direct du Dieu-Soleil. Sur ces terres fertiles et pai-
sibles, à l’intersection des deux routes principales
du royaume qui relient respectivement Yndaros à
Fort Chardon et Kurun à Ravénia se dresse Fort-
Le-Temple, le siège de l’Église du Soleil.

Les clans barbares
𒌋
𒈝𒅖
𒁹𒀴𒆬𒆰
𒁷𒃡𒄑
𒀔𒀜 Lorsque les Ambriens s’installèrent au sud de
𒌋
Davokar, la région était déjà occupée par treize
clans barbares. Il n’en reste aujourd’hui que onze,
𒈨
le clan Kadiz ayant été soumis et ses membres inté-
grés à la population ambrienne, tandis que le clan
Jézora a purement et simplement été exterminé par
les armées de la Reine. Il se murmure depuis peu
Cette transcription, en qu’il existerait un douzième clan aux méthodes
partie abîmée et illi- particulièrement brutales et sanguinaires, connu
sible, a été découverte sous le nom de clan de la Bête. Toutefois, en l’ab-
dans la poche d’une sence de rapports fiables, rien ne permet de prouver
exploratrice retrouvée la véracité d’une telle rumeur, et ni l’Ordo Magica
morte à proximité ni les autres factions ne semblent y accorder le
de Fort Chardon, du moindre crédit. Les barbares eux-mêmes sont
côté de la Porte Nord sceptiques.
de la ville. Certains Les tensions entre les clans se sont récemment
racontent qu’elle faisait apaisées, en partie grâce à l’arrivée des Ambriens,
partie d’une expédition mais également en raison de la menace grandis-
à la recherche de la my- sante que représentent les bêtes et les abominations
thique Symbar, le siège qui hantent Davokar. Les chefs des clans affirment
de l’antique Symba- vouloir la paix, et tout indique qu’il ne s’agit pas
roum censé se trouver de paroles en l’air. Bien entendu, les conflits ter-
au cœur de Davokar. ritoriaux n’ont pas complètement disparu – en
particulier dans le nord ainsi qu’entre les clans
Karit et Vajvod à l’est. Cependant, à l’heure actuelle,
force est de constater qu’aucune guerre de clans
n’est à déplorer dans la région.
Le Haut Chef des barbares, dont le siège se
trouve à Karvosti, est élu à vie lors d’un conseil
qui se tient à la Grande Assemblée, à l’approche de
la mort de son prédécesseur. Son rôle n’est toutefois
pas de diriger, mais d’agir comme un médiateur ou,
lorsque la situation l’exige, d’arbitrer les conflits
au sein des clans et entre eux, à condition toutefois
que les chefs desdits clans lui en fassent la demande
expresse. En effet, ces derniers ne sont pas tenus
de se soumettre à l’autorité du Haut Chef, et n’ont
de comptes à rendre à personne (si ce n’est, bien
entendu, à leurs sujets). De ce fait, s’il existe de
Haut Chef Tharaban
Le Haut Chef des barbares siège à Karvosti, à environ cinq journées de che-
val de Fort Chardon. Les pèlerins ayant visité le Temple du Soleil Couchant
qui se trouve sur le plateau affirment que le Haut Chef réside au cœur
d’une impressionnante forteresse entourée d’un mur de pierre et défendue
par les membres de la Garde de la Rage Assoupie. Tharaban lui-même se
montre rarement mais il est parfois possible de l’apercevoir observant Kar-
vosti depuis les murailles de sa forteresse, ou s’aventurant sur le plateau en
compagnie d’une escorte d’une douzaine d’Enragés – généralement pour
se rendre auprès de la Huldra ou à la Grande Assemblée.
Tharaban est aussi bien décrit comme un fin diplomate que comme un
parfait idiot ; comme un puissant chef de guerre que comme une marion-
nette manipulée par la Huldra. Quelle que soit la vérité, les quatre-vingt-dix-
neuf guerriers qui composent la Garde de la Rage Assoupie font du Haut
Chef un adversaire à ne pas sous-estimer.
Thibaut Marin-Cudraz (order #10878607)
FAC T IONS 3
nombreuses similitudes entre les clans, chacun
dispose de sa propre structure hiérarchique, de
ses propres lois et de ses propres coutumes.
Ces similitudes sont en grande partie impu-
tables aux sorcières, qui sont dirigées par celle
que l’on nomme la Huldra qui, tout comme le Haut
Chef, réside à Karvosti. Quatre fois par an (aux
solstices d’hiver et d’été, ainsi qu’aux équinoxes
de printemps et d’automne), la Huldra rassemble
les chefs des différents nodes magiques des clans,
appelés « les Gardiens ». Certains disent que ces
rassemblements ne font qu’évoquer la situation en
Davokar, mais la rumeur court qu’ils sont l’occasion
pour les sorcières de chercher des solutions aux
conflits tombants sous la responsabilité du Haut
Chef. En effet, l’influence des sorcières sur le Haut
Chef et les chefs des différents clans est de notoriété
publique ; au point que Lévia Soleij, l’un des Maîtres
les plus respectés de l’Ordo Magica, estime que
l’actuelle Huldra, Yéléta, a davantage d’emprise sur
son peuple que Korinthia n’en a sur les Ambriens.
Gaoïa
Les membres du clan Gaoïa vivant le plus au nord
sont considérés comme brutaux et primitifs,
même par les autres barbares. Ils ne se montrent
que rarement sur les terres méridionales. Les
seules exceptions sont leurs robustes Enragés et
les quelques émissaires légèrement plus civilisés
que le chef de clan Rabaïamon envoie de temps à
autre en visite de courtoisie à Karvosti. Par ailleurs,
la rumeur veut qu’ils soient alliés à une vouivre,
appelée Grand-père Lint.
Énoaï
Les Énoaïs vivent sur les cimes des arbres ou
dans des cavernes creusées sous les racines de
pins géants. À titre d’exemple, il est possible de
citer le légendaire village d’Énovak, niché sous
un pin massif qui partage son nom avec le clan, où
se trouve notamment la demeure du chef Karona,
ainsi qu’une cinquantaine d’habitations et un
marché.
Godinja
La plupart des masques portés par les barbares sont
fabriqués par les artisans de ce clan. Les Goeds sont
un peuple fier, convaincus d’être les descendants
de l’élite dirigeante de Symbaroum. Des origines
dont les autres clans doutent, sans pour autant les
contester. En revanche, tous s’accordent à penser
qu’il y a deux générations de cela, les membres
du clan Godinja étaient très proches des elfes qui
vivent en Davokar. La rumeur, largement alimen-
tée par le clan, veut d’ailleurs que du sang elfe coule
dans les veines du puissant chef Vikomer.
29
 Yédésa
Comparés à leurs voisins du nord, les Yèdes ont de
bonnes raisons d’être fiers. En plus de Tharaban,
cinq des neuf précédents Hauts Chefs furent des
membres du clan Yédésa. Cela peut s’expliquer par
le fait que les Yèdes ont depuis longtemps aban-
donné la vie nomade en faveur d’un mode de vie plus
sédentaire. Depuis la disparition du clan Jézora,
la forteresse du chef Léonod est sans conteste la
plus impressionnante des constructions barbares.
Baïaga
En plus de compter de nombreux représentants à
Karvosti et à Fort Chardon, les Baïags sont connus
pour combattre aux côtés d’ours apprivoisés,
appelés Baïagorns. Rassemblés en petits groupes
nomades, ils vivent principalement de la chasse
et de la pêche qu’ils pratiquent sur les terres du
clan. Toutefois, nombre d’entre eux n’hésitent
pas à s’aventurer hors de leur territoire pour des
périodes plus ou moins longues – une habitude que
les autres barbares interprètent comme un manque
de cohésion et de loyauté au sein du clan.
Zarek
Les Zareks comptent parmi les barbares les plus
enclins à tolérer la présence des Ambriens en
Davokar. Leurs principales colonies sont situées
le long de la rive nord du lac Volgoma, et la rumeur
parle d’une collaboration étroite avec Alessaro de
Kohinoor, une association qui aurait vraisem-
blablement pour origine le jour où les Ambriens
auraient aidé Monovar, le chef des Zareks, à se
débarrasser de son grand ennemi Haloban, du
défunt clan Jézora.
Le Premier Père Jécibégaï
L’homme qui siège sur le Trône du Crépuscule à Fort-le-Temple est né
Déméon Soleij. Il officiait en tant que prêtre au sein du bataillon qui vint
au secours de Korinthia lorsqu’elle fut emprisonnée par les Sombres Sei-
gneurs. Sans lui, la Reine n’aurait pu être libérée. Dans un élan d’héroïsme
encore célébré aujourd’hui, il avança nu à travers le mur de flammes
impies qui retenait Korinthia captive et il la porta hors de sa prison. Si la
Reine s’en sortit avec quelques légères brûlures, Déméon perdit la vue, ses
cheveux et se retrouva couvert de cicatrices de la tête aux pieds. Toutefois,
personne n’a jamais entendu le pieux Manteau Noir se plaindre des bles-
sures qu’il reçut ce jour-là. Contrairement à Korinthia, il n’a jamais cherché
à dissimuler son visage défiguré ; il se contente de couvrir ses orbites
vides d’un bandeau, afin d’éviter les infections.
Lorsque son prédecesseur rendit son dernier souffle, la question de savoir
qui allait prendre sa succession à la tête de l’Église ne se posa même pas. Il ne
fallut pas plus d’une heure aux membres de la Curie pour annoncer la nomi-
nation du Frère Déméon sous le nom de Premier Père Jécibégaï. Et ils auraient
difficilement pu faire meilleur choix. Personne n’aime autant Prios que lui,  et
personne ne se bat avec autant de conviction pour que les Ambriens accom-
plissent la volonté du Dieu-Soleil et que Son pouvoir soit restauré.
30
Thibaut Marin-Cudraz (order #10878607)
Odaïova
Le territoire du clan Odaïova s’étend du plateau
de Karvosti à Fort Chardon, ce qui signifie que
la route qui relie les deux colonies traverse les
terres des Odavs. Il n’est donc pas surprenant que
ces derniers se soient habitués à la présence des
Ambriens et qu’ils aient appris à en tirer profit.
Ainsi, les membres du clan jouent souvent les
intermédiaires entre les sujets de la reine et les
barbares, permettant ainsi au chef Embersind de
jouir d’une position bien plus confortable que ses
homologues des autres clans.
Karohar
Contrairement aux Odavs, les Karits sont réputés
pour leur agressivité et se montrent particulière-
ment méfiants, voire hostiles, envers les sujets de
la Reine. Cela s’explique vraisemblablement par
le fait que les chasseurs de trésors ambriens ont
envahi leur territoire au cours des deux dernières
décennies, avec pour conséquence de faire fuir le
gibier et d’attirer l’attention des elfes. Il se peut
également que cela ait un rapport avec ce qui est
arrivé aux anciens alliés des Karits – Haloban et ses
Jézites. Quoi qu’il en soit, les explorateurs ambriens
sont rarement les bienvenus sur les terres du clan
Karohar.
Vajvod
Au sud-est de Davokar, à proximité de la forteresse
de pierre de Vojvodar et de la rivière Doudram,
s’étend le territoire des Vajvods. L’isolement du
clan et le caractère ouvert de ses membres ont
permis aux Ambriens d’asseoir leur emprise sur
la région, emprise qu’ils maintiennent notamment
grâce à la colonie de la Tourbière de Karo, aux
nombreux navires de commerce qui remontent la
rivière jusqu’à sa source et à l’avant-poste que les
Patrouilleurs de la Reine y ont installé.
Saar-Kahn
Les Saars du clan Saar-Kahn parlent une langue
gutturale que même les autres barbares ont du
mal à comprendre. Ils vivent dans un isolement
volontaire à proximité d’une ancienne citadelle,
vénèrent celle qu’ils appellent la Fille du Sang
et se considèrent comme les véritables héritiers
de Symbar. Il n’est pas rare que les barbares des
autres clans soient la cible de pilleurs saariens,
mais le chef Razameaman attribue ces incidents à
des séparatistes rebelles. Des allégations que, faute
de preuves, personne n’ose réfuter.
Varakko
Plus au sud, à proximité de la frontière ambrienne, les
Varaks parcourent les plaines sur leurs chariots. Ils
composent le plus petit des clans barbares, car ils sont
les plus exposés aux « rebelles » Saars. Le duc Alessaro
les autorise à vivre en Nouvelle Bérendoria pendant

la majeure partie de l’année, et la rumeur prétend
qu’il chercherait à mettre un terme à la vendetta qui
oppose le chef Didramon à Monovar du clan Zarek.
L’Église de Prios
L’Église du Dieu-Soleil Prios dispose de son
propre domaine en Ambria, un territoire aussi
vaste qu’un duché et qui s’étend tout autour de
Fort-le-Temple. C’est à cet endroit que réside le
Premier Père de Prios, élu à vie par la Curie, le corps
dirigeant de l’Église où officient les chefs des trois
ordres qui la composent : le Clergé, les Templiers
et les Frères du Crépuscule. Jécibégaï, qui siège
actuellement sur le Trône du Crépuscule, faisait
partie des Frères avant son élection six ans plus tôt.
Les théurges et les liturges du Clergé sont char-
gés d’interpréter les commandements de Prios et
de s’occuper de Ses temples, des cathédrales d’Yn-
daros et de Fort-le-Temple, jusqu’au sanctuaire de
Karvosti. Leur représentante au sein de la Curie
se nomme Anabella Argona, la propre sœur du
comte Alkantor Argona. Nombreux sont ceux qui
accusent ce dernier de chercher à profiter de la
situation pour étendre ses terres et son influence.
Les Chevaliers du Soleil Mourant, aussi appelés
Chevaliers du Soleil ou Templiers, forment le bras
armé de l’Église. Ces combattants aguerris et bien
équipés, tous issus de familles nobles, jouèrent un
rôle déterminant dans l’issue de la Grande Guerre
– un fait d’armes que leur commandant, Iakobo de
Véarra, ne manque jamais de rappeler.
Enfin, les Frères du Crépuscule, également appe-
lés les Manteaux noirs, constituent un ordre monas-
tique dont le siège se trouve au sud d’Yndaros, sur le
versant nord des Titans. Outre plusieurs couvents
dispersés un peu partout en Ambria, l’ordre dispose
également d’une institution religieuse à Yndaros et
s’occupe des activités de renseignement au sein du
royaume et hors de ses frontières. Comme aime à le
dire Frère Eumenos, le porte-parole de l’ordre, si les
armes des Templiers sont pointées vers les ennemis
qui se trouvent au-delà des frontières de l’Ambria,
celles des Manteaux noirs sont, quant à elles, poin-
tées vers ceux qui se trouvent à l’intérieur.
L’Ordo Magica
Il y a environ un an, le plus important des ordres
ambriens dédiés aux études académiques et aux
enseignements mystiques fut relocalisé d’Yndaros
à Agrella, sur les berges du lac Ébel. Néanmoins,
l’organisation dirigée par le Grand Maître Seldonio
possède des chapitres dans toutes les colonies
majeures de l’Ambria, ainsi que dans une poi-
gnée d’avant-postes en Davokar. Chacun d’entre
eux est dirigé par un Maître de Chapitre, auquel
répondent les Maîtres de l’Ordre. Ces derniers sont
des experts dans leurs domaines respectifs tels que
Thibaut Marin-Cudraz (order #10878607)
FAC T IONS 3
Le Grand Maître Seldonio
Si nombre de puissants maîtres furent tués lors de la Grande Guerre, ce
ne fut pas le cas de Seldonio. En tant que Grand Maître de l’Ordo Magi-
ca, sa présence était requise au sein du conseil de guerre, et il passa la
majeure partie du conflit loin des champs de bataille. Si cela lui valut d’être
parfois accusé de lâcheté, personne en Ambria ne doute cependant qu’il
possède d’immenses pouvoirs. En effet, certains récits vieux de près de
deux siècles mentionnent déjà son nom, et il semble d’ailleurs que ni lui ni
personne ne connaisse son âge véritable.
Toutefois, Seldonio n’est pas le plus puissant des mages ambriens.
Trois autres Maîtres de l’Ordre parvinrent à survivre à la Grande Guerre :
Variol le tisseur de tempêtes, Kullinan de la défunte Maison de Furia et,
probablement la plus puissante de tous, la mentaliste Élionara Chatjaune.
La rumeur prétend que ce sont eux qui poussèrent à la relocalisation du
siège de l’Ordo Magica afin de pouvoir poursuivre leurs travaux dans la
paix et la tranquillité, et ce malgré les réticences de Seldonio, dont ils ne
partagent pas l’intérêt pour les hommes et les animaux du royaume. Il se
murmure d’ailleurs chez de nombreux novices et adeptes que les jours de
Seldonio à la tête de l’Ordo Magica seraient comptés, raison pour laquelle
le Grand Maître de l’Ordre passerait le plus clair de son temps au chapitre
d’Yndaros et non plus dans ses quartiers à Agrella.
la Botanique, les Études Elfiques, la Connaissance
des Bêtes ou la Magie, et sont assistés par un certain
nombre de novices et d’adeptes.
AINSI PARLA La principale motivation de l’Ordo Magica est
AROALÉTA la curiosité : ses membres recherchent la connais-
sance pour la connaissance en elle-même. Ils orga-
« ... et les recherches nisent des expéditions au cœur des montagnes et
se poursuivent des forêts, d’où ils rapportent d’étranges artefacts
inlassablement, afin de les étudier et de déterminer leurs propriétés
pour retrouver la et leurs usages. À leurs yeux, c’est la philosophie,
mythique Ambal et non la spiritualité, qui permet d’appréhender le
Séba, où la vérité est monde tel qu’il est réellement. Voilà pourquoi les
d’or, où les clefs du membres de l’Ordo Magica s’en remettent davan-
tage à l’expérience et aux preuves concrètes plutôt
pouvoir originel sont
qu’à la foi – ce qui les met très souvent en conflit
gravées en cercles, avec les théurges et les Manteaux noirs.
autour des treize Toutefois, cette recherche obsessionnelle de
piliers. Car la brume connaissances ne signifie pas pour autant que l’ordre
jamais ne se dissipe. est complètement coupé du reste de la civilisation
Car personne, pas ambrienne. Seldonio est pleinement conscient
même Fofar le qu’il est parfois nécessaire de faire appel à une aide
extérieure. Les membres de l’Ordo Magica ont par
Destructeur, ne peut
exemple besoin de la bénédiction de la Reine pour
écarter le voile qui
explorer librement Davokar, de l’argent des nobles
recouvre une vallée pour financer des expéditions et des Patrouilleurs
qui n’existe pas. » pour assurer leur sécurité. De plus, ils n’hésitent
pas à tirer profit de leurs découvertes et de leurs
connaissances, comme en témoigne le Vivisectorium
d’Yndaros, où les gens peuvent payer pour voir les
Maîtres de l’Ordre pratiquer des dissections sur tout
et n’importe quoi – qu’il s’agisse d’animaux de ferme,
de trolls enragés ou de véritables abominations.
31
 L’Armée de la Reine
Si la reine Korinthia est la commandante en
chef des armées ambriennes, la plupart des
opérations militaires sont en réalité supervisées
par le vénérable connétable Bérémo d’Hérengol.
L’armée se compose de six divisions, dont les soldes
et l’équipement sont fournis par les duchés, et d’une
septième rattachée au grand duché d’Yndarien
au service direct de la Reine. Chaque division
est composée d’unités d’infanterie, de cavalerie,
d’archers et de ravitaillement.
L’armée comprend également les Patrouilleurs
ainsi que les Pansars de la Garde royale. Ces der-
niers sont commandés par le Général Jomilo et
sont stationnés dans une forteresse récemment
restaurée, à l’ouest de la capitale. Les Patrouilleurs
forment à de nombreux égards un corps à part de
l’armée, et ils se concentrent principalement sur les
missions de renseignement et de reconnaissance
dans les régions frontalières. Leur commandant, le
colonel Révina de Kalfas, fait partie des proches de
la Reine, et il se murmure qu’elle serait la favorite
à la succession de Bérémo au poste de connétable,
lorsque ce dernier se retirera – ce qui ne manque
pas de faire bouillir d’indignation les généraux.

Bérémo d’Hérengol
Issu d’une longue lignée d’éminents chefs
militaires, Bérémo est le connétable du
royaume depuis vingt-six longues années. Il
est considéré par beaucoup comme le fleuron
de sa maison, et comme l’un des principaux
artisans de la défaite des Sombres Seigneurs.
Bien qu’il approche des soixante-dix ans et
malgré les nombreuses rumeurs qui circulent
à ce propos, rien n’indique qu’il soit sur le
point de prendre sa retraite, ni que la Reine ne
semble décidée à se passer de ses services.
Au cours des récentes festivités du Nouvel
An 21, il est d’ailleurs apparu en pleine forme
lorsqu’il défila à la tête de la garde d’honneur.
En trop bonne forme, selon certains.
Nombreuses sont ainsi les rumeurs
qui entourent la deuxième grande figure
militaire du royaume. Certaines racontent
qu’il est éreinté, mais que la Reine se refuse
à le congédier par respect pour tout ce qu’il
a accompli durant son service, d’autres
affirment que Bérémo aurait conclu un pacte
avec des puissances obscures afin qu’elles lui
restituent la vigueur de sa jeunesse, voire que
Korinthia serait sous l’emprise du vieillard.

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Thibaut Marin-Cudraz (order #10878607)
 FAC T IONS 3

Élori l’émissaire
Élori est un elfe imposant au visage sévère,
chargé de négocier avec la reine Korinthia
depuis qu’elle s’est installée en Ambria. Avant
leur migration, les Ambriens n’avaient jamais
eu de contact avec le peuple elfe, et le refus
des habitants de la forêt de les laisser explo-
rer Davokar a fait naître chez eux une haine
des « oreilles pointues » aussi intense que
celle des trolls enragés ou des abominations.
Néanmoins, la situation ne semble pas gêner
Élori, qui ne se montre que rarement dans les
rues d’Yndaros, et seulement lorsqu’il se rend
au palais royal, escorté par les gardes de la
Reine.
On prétend qu’Élori serait venu à Yndaros
en quête d’une solution pacifique aux conflits
qui opposent les elfes aux humains, mais per-
sonne n’est dupe sur son rôle d’espion. Les
soupçons qui pèsent sur lui se sont d’ailleurs
renforcés il y a environ deux ans, lorsqu’il
reçut la visite d’Aloéna, une gigantesque créa-
ture de sexe féminin résidant habituellement
dans un bosquet, sur la falaise de Karvosti.
La teneur de leur entrevue reste un mystère
mais, depuis, Élori se montre davantage.
Les railleries et projectiles dont il est la cible
l’affectent aussi peu qu’auparavant.

Le Pacte de Fer
Les elfes évoquent souvent le Pacte de Fer, mais
la nature et les termes de cette alliance restent
largement débattus. D’après les légendes qui
circulent dans les tavernes d’Yndaros, les elfes
de Davokar affirment que les humains se seraient
engagés à les laisser prendre soin de la forêt et à ne
jamais y remettre les pieds. Selon eux, cette pro-
messe aurait été faite par de nombreux dirigeants
humains, y compris Argalo, un aïeul de Korinthia,
ainsi que les ancêtres des chefs de clan Rabaïamon
et Razaméaman. Certains racontent également
que, pour sceller ce pacte, les dirigeants humains
auraient offert six mille anneaux de fer au seigneur
elfe Énéano.
S’il est difficile de démêler le vrai du faux,
certaines légendes barbares semblent attester
de l’existence et de la légitimité du Pacte de Fer.
Toutefois, nombreux sont les nobles ambriens à
penser qu’il s’agirait d’un mensonge inventé par ces
perfides « oreilles pointues » pour tenir les barbares
éloignés des profondeurs de Davokar. Et ce, bien
que les elfes mettent chaque jour à exécution leur
menace de se venger des humains qui osent violer
le traité.

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Thibaut Marin-Cudraz (order #10878607)
Thibaut Marin-Cudraz (order #10878607)
 DAVO K A R 4

Davokar
Offrir un bref aperçu de Davokar relève du défi en soi, non seulement parce que
la forêt est d’une nature particulièrement changeante, mais également parce que
la majeure partie des lieux n’a toujours pas été correctement cartographiée. Depuis
des siècles, les clans barbares se tiennent éloignés des profondeurs de Davokar, et ne
s’aventurent jamais vers les terres qui se trouvent à plus de quatre jours de marche
vers l’intérieur. Il existe deux raisons à cela. D’une part, la bordure extérieure contient
déjà tout le gibier et les plantes nécessaires à leur survie. D’autre part, ils obéissent
à une longue liste de tabous qui leur interdit de pénétrer dans les profondeurs de la
forêt. Les sorcières affirment en effet que Davokar est plongée dans le sommeil, et que
la forêt ne doit pas être dérangée sous peine de voir s’abattre un déluge de mort et
destruction sur la région.

Les stratèges et les explorateurs de la reine
Korinthia, y compris les membres de l’Ordo Magica,
s’accordent néanmoins à dire que les propos des
sorcières sont exagérés. Ils pensent qu’en réalité,
ces tabous ne sont que l’écho des avertissements
proférés par les elfes, et que les règles édictées par
la Huldra ne servent qu’à maintenir la paix avec
les gardiens de la forêt. Mais les stratèges appellent
également à la prudence. Les Ambriens n’en savent
que trop peu sur Davokar, l’antique civilisation de
Symbaroum et les abominations pour déterminer
si les légendes des sorcières ne contiennent pas un
fond de vérité.
Quoi qu’il en soit, Davokar se trouve sur le
seuil de l’Ambria, la Terre Promise de Korinthia
Fléau-de-la-Nuit. Elle se dresse là, avec ses res-
sources naturelles et ses ruines regorgeant de
trésors, et ne pas l’exploiter serait contre-nature
pour un Ambrien.
Peut-être est-ce d’ailleurs ce tempérament qui
les pousse à toujours tenter d’expliquer l’inexpli-
cable ? La description de Davokar qui se trouve Un texte retrouvé près
ci-après est basée sur le Principe de Dualité, une de l’entrée nord de la
théorie avancée par Malliano, un célèbre Maître de Pyramide de Serand.
l’Ordre. Il s’agit sans doute à ce jour de la description Il pourrait contenir le
de la forêt la plus simple et la plus compréhensible. nom de l’architecte,
Elle peut paraître simpliste, voire parfois trom- bien que ce soit sujet à
peuse, mais elle donne un bon aperçu de ce qui caution.
vous attend sous la canopée formée par les arbres
de Davokar.

Davokar clair
Malliano officie comme Maître de l’Ordre au
chapitre d’Yndaros. C’est un individu profondément
religieux, et cela se ressent dans sa description de
Davokar. Il considère ainsi que la forêt est divisée en
deux régions, selon que la lumière du soleil arrive
ou non à percer le feuillage pour atteindre le sol.
Nombre de ses détracteurs l’accusent d’avoir conçu
cette classification en étroite collaboration avec le
Père Péonio, Premier Théurge de la Cathédrale des
Martyrs, dans la capitale.
Malliano décrit assez justement la bordure de
la forêt comme remarquablement luxuriante et

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Thibaut Marin-Cudraz (order #10878607)
 Licence d’exploration
Depuis l’automne de l’an 15, toute personne
d’origine ambrienne souhaitant s’aventurer en
Davokar doit d’abord obtenir une licence d’ex-
ploration, aussi connue sous le nom officiel de
« licence pour l’exploration et le voyage dans la
forêt de Davokar ». Elle peut être achetée, pour
une durée d’un mois ou d’un an, au quartier
général de la Garde municipale à Yndaros ou à
la Légation de la Reine à Fort Chardon. Son prix
dépend du nombre de personnes qu’elle couvre :
plus le groupe est grand, plus le coût individuel
est important. Cela signifie qu’en cas de contrôle
par une troupe de Patrouilleurs, les membres
d’une troupe d’aventuriers en train d’explorer
les terres sauvages ont tout intérêt à détenir
davantage que de simples licences individuelles.
Des frais supplémentaires s’ajoutent égale-
ment au prix de base, selon le but et la composi-
tion de l’expédition. Qu’il s’agisse de récolter des
ressources, de cueillir des baies ou d’explorer
des ruines, vous paierez dans tous les cas un
supplément pour chacune de ces trois activités :
le bailleur de licence supposera en effet que vous
irez nécessairement récolter du bois pour vous
chauffer, cueillir des baies pour vous nourrir,
et que vous explorerez au sens large du terme.
L’aspect arbitraire de ce système irrite la plupart
des gens, surtout quand en plus s’ajoutent des
frais d’incompétence ou d’intention — attribués
respectivement en fonction de l’expérience du
groupe en terre sauvage, et du caractère poten-
tiellement troublant ou provocateur de leur
objectif. Pour toute personne désirant voyager
dans la forêt sans risquer d’amendes ou la perte
de doigts/mains, il n’existe toutefois pas d’autre
alternative que de payer la somme demandée
par les autorités.

Tableau 1 — Coût d’une licence

Nombre de Personnes Coût par mois Coût par an
Une personne 2 thalers 9 thalers –
2-5 personnes 10 thalers 50 thalers –
6-8 personnes 25 thalers 90 thalers –
9-10 personnes 55 thalers 180 thalers –
Illimité – 450 thalers –
Suppléments coûts
Récolte – – 3–10 thalers
Cueillette – – 5–12 thalers
Exploration – – 5 thalers/personne
Chariots – – 5 thalers/chariot
Incompétence – – 5–15 thalers
Intentions – – 5-50 thalers
Autres – – 1-50 thalers

Thibaut Marin-Cudraz (order #10878607)


d’une saisissante beauté. Durant l’été, des faisceaux
de lumière scintillent dans l’air humide où volent
insectes et grains de pollen, faisant étinceler la
mousse et les pétales répandus au sol. La splendeur
ardente de l’automne est encore plus frappante, et
la blancheur immaculée de la forêt pendant l’hiver
suscite également l’émerveillement.
Malliano formule toutefois une mise en garde :
aussi belle que puisse apparaître la nature, elle
recèle son lot de dangers ; les fruits et les baies
peuvent se révéler mortels, et nombreux sont les
voyageurs ayant disparu dans une fondrière qu’ils
avaient confondue avec un chemin de terre ferme.
Quant aux créatures que la forêt abrite, Malliano
décrit le Davokar clair comme le territoire des
barbares et de leur gibier. Bien sûr, cela signifie
également que des prédateurs viennent y chasser,
des meutes de félispectres, de jakaars et d’aranéas,
ainsi que de trolls enragés et même des abomina-
tions affamées. Les elfes se doivent également d’être
mentionnés. Les prudents elfes du printemps se
contentent de jouer aux voyageurs humains des
Davokar sombre
Au-delà de la frontière arbitraire que Malliano
traça entre clair et sombre, certaines régions ne
devraient pas être traversées sans s’armer d’une
extrême précaution, de préparatifs minutieux, et de
l’aide de plusieurs compagnons sachant manier une
lame. Contrairement à la lisière, les profondeurs
de la forêt regorgent de dangers, et ni les barbares
ni les Patrouilleurs ne s’y aventureront pour vous
secourir. En résumé, personne ne se risque dans les
sombres recoins de Davokar sans être prêt à risquer
sa vie pour la connaissance, la gloire ou la richesse.
Selon Malliano, les étendues de Davokar sombre
sont caractérisées par une végétation si sauvage et
dense qu’elle empêche la lumière de percer la canopée.
Néanmoins, les témoignages des quelques chercheurs
de trésors revenus vivants et sains d’esprit de leur
voyage dans les profondeurs de la forêt tendent à
remettre en question le Principe de Dualité. Selon eux,
les rayons du soleil atteignent bien le sol de la forêt,
bien qu’ils ne repoussent en aucun cas les horreurs
qui se trouvent au cœur de Davokar.
Que les nombreuses suppositions de Malliano
soient vraies ou fausses, les explorateurs attestent
d’une nature sournoise dans les régions intérieures
de Davokar, d’une nature qui regorge de dangers dis-
simulés là où les aventuriers s’y attendent le moins,
de menaces telles que des ruisseaux sans fond, de
minuscules créatures venimeuses, des précipices
camouflés par la végétation et des lianes carnivores
ou simplement assoiffées de sang. Certains parlent
également d’infections et de parasites rendant
leurs victimes démentes, paralysées, enragées ou
morts vivantes ; d’anciennes malédictions aux effets
similaires ; et même de lieux défiant toute raison,
Thibaut Marin-Cudraz (order #10878607)
DAVO K A R 4
tours aux conséquences plus ou moins dramatiques, HYMNE AUX PROFONDEURS
mais les elfes d’été, plus impétueux, n’hésitent pas BOISÉES, PAR TAUBIO
à faire de ces mêmes voyageurs des cibles pour
leurs flèches meurtrières, en particulier lorsqu’ils
Scintillants rideaux de
se dirigent vers des endroits considérés comme rayons dorés,
interdits par les gardiens de la forêt. Dans les airs flotte une si
Enfin, quelques mots à propos des ruines de la divine fragrance,
bordure. La région entourant Karvosti et les terres Tout de lambeaux de
du sud ont déjà été minutieusement explorées par brume enveloppé,
les expéditions des Patrouilleurs de la Reine, de Un royaume à la
l’Ordo Magica et des chasseurs de trésors indépen-
rare magnificence.
dants, ce qui a mené à la découverte de sites tels
que la Pyramide de Serand, les Colonnes d’Haganor Les papillons sur leurs
et les grands aqueducs de Clairpuits. Mais cela ne
frêles ailes s’envolent,
signifie pas pour autant qu’il ne reste rien à exhu-
Et un renardeau sur la
mer. Même aujourd’hui, des individus chanceux
ou bien préparés peuvent toujours découvrir de piste d’un daim.
nouvelles ruines près de la frontière sud. Et pour L’écureuil roulé en boule
ceux assez courageux pour s’aventurer plus au nord qui somnole,
ou plus profondément, sous la forêt elle-même, il Sûr et certain qu’ici-bas
reste encore beaucoup de découvertes intéressantes rien ne craint.
à faire.
À quelques sauts de lui,
l’écureuil côtoie
Toute cette sublime
où il neige en plein été, où les plantes scintillent
beauté morte et fanée,
d’une lueur étrange et où les cauchemars prennent
Et des êtres insatiables
inexplicablement vie. Cependant, ni Malliano, ni
Lukressia, ni aucun autre spécialiste de Davokar guettent leurs proies,
n’est en mesure de distinguer le vrai du faux. En Affamés, impossibles
admettant bien sûr qu’il existe ne serait-ce qu’un à rassasier.
fond de vérité parmi toutes ces rumeurs.
Les informations sont tout aussi parcellaires Des créatures meur-
concernant les habitants des profondeurs de la trières partout errent,
forêt. Qu’il s’y trouve des abominations démentes, Silhouettes mons-
de féroces trolls enragés, des nuées de suinte- trueuses et spectrales,
crocs et des meutes de loups malefaims semble Et des fleurs aussi meur-
vraisemblable, à en croire les récits des explora- trières qu’éphémères,
teurs. Il pourrait également exister un fond de
Vous y attendent pour
vérité dans les rumeurs qui parlent d’un clan de
barbares sanguinaires, même si leur repaire reste
leur festin fatal.
toujours inconnu. En revanche, en ce qui concerne
Oh ! Davokar, serre-moi,
les créatures surnaturelles capables de changer
emporte-moi !
de forme, les guerriers elfes au teint pâle comme
l’ivoire, les mastodontes possédés ou les fourbes À toi mon être désire
dragons, les témoignages se font bien plus rares s’abandonner.
et bien moins fiables. Sous des cieux étoilés
Il en va de même pour certains personnages mourir contre toi
mystérieux, tels que le Seigneur des Marécages Est l’unique destin
et la vieille sorcière Aubépine, d’anciennes créa- que j’ose espérer.
tures aussi puissantes que courroucées, à en croire
les récits des barbares. Malheureusement, les
chasseurs de trésor tombant face à face avec les
résidents de la forêt ont rarement l’opportunité de
revenir vivants pour conter leurs aventures. Et les
quelques chanceux qui y parviennent néanmoins
sont généralement dans un état qui n’incite pas
leurs interlocuteurs à accorder le moindre crédit
à ce qu’ils racontent.
37
 Ce qui pousse les explorateurs ambriens à braver
ces dangers tient bien sûr à l’espoir de trouver des
trésors datant de l’époque de Symbaroum. Malliano
ne fait d’ailleurs aucun effort pour cacher le fait
que les chances de trouver des ruines bien préser-
vées et remplies de trésors ne font qu’augmenter
à mesure que l’on s’enfonce en Davokar. Mais il
met aussi l’accent sur la difficulté à trouver ces
ruines, car elles sont généralement recouvertes
par la végétation ou enfouies sous terre, et toujours
occupées par quelqu’un ou quelque chose prêt à
défendre son territoire. Même si ce « toujours »
est à considérer avec précaution, les rapports des
Patrouilleurs et de l’Ordo Magica semblent indiquer
que les avertissements de Malliano sont justifiés.
D’un autre côté, s’aventurer dans les profon-
deurs de Davokar pourrait bien en valoir la peine.
À en juger par la fortune amassée par Iassogoï de
Brigo lors d’une unique expédition dans les ruines
d’Odaban, ceux qui parviendront à trouver l’em-
placement de lieux comme Saroklaw, Dakovak ou
même Symbar n’en reviendront certainement pas
les mains vides. Si jamais ils en reviennent.
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Thibaut Marin-Cudraz (order #10878607)
Voyager en Davokar
Une fois votre licence d’explorateur acquise, vous AINSI PARLA
être libre de poser le pied dans la forêt. Parcourir AROALÉTA
les trajets cartographiés, comme le sentier qui
relie Fort Chardon à Karvosti, ou ceux allant de la
« … et Érégan
lisière aux avant-postes établis dans les bois, peut prophétisa ainsi : “le
se faire en relative sécurité grâce aux patrouilles chemin qu’arpente
des Patrouilleurs de la Reine. Mais déviez un peu du le sage est bien plus
chemin, et de mauvaises surprises vous attendront. long, deux fois plus
Le voyage à cheval est possible dans la bor- long à travers ces bois
dure, mais à vitesse limitée, car les routes ne sont ténébreux ; tandis que
pas pavées. Pour les longs trajets, il est souvent
celui de l’imprudent
préférable de marcher en menant l’animal par la
bride. Ce faisant, il est possible de couvrir entre
est bien plus court,
trois et cinq kilomètres par jour, selon le terrain et deux fois plus court à
la densité de la végétation. Il est conseillé de s’ap- travers ces bois téné-
provisionner généreusement en eau et en viande breux, écourté par la
séchée avant le voyage, les sources et ruisseaux folie et une pluie de
se révélant parfois corrompus et les feux de camp coups sanglants. »
pouvant attirer des visiteurs indésirables. En
Davokar, chaque repas peut être le dernier sans
les précautions appropriées.
 Dans les profondeurs de la forêt, si le cheval
est rarement une option envisageable, les bêtes de
somme sont une mauvaise idée. La vue ou l’odeur
d’un troll enragé peuvent faire s’emballer l’animal,
vous laissant démuni face aux horreurs qui hantent
Davokar. Il est tout autant déconseillé de s’y aven-
turer sans un certain nombre de compagnons, dont
un guide compétent capable de repérer les pièges
que recèle la forêt et de trouver de l’eau saine, du
gibier et des plantes comestibles.
Vous trouverez davantage d’informations sur
les voyages en Davokar à la page 188 du Livre du
Meneur de Jeu, mais pour résumer, tout voyage
en Davokar est dangereux, et ceux qui ne se pré-
parent pas correctement avant de s’y aventurer
n’en reviennent que rarement.
Thibaut Marin-Cudraz (order #10878607)
Symbar
Les rumeurs prétendent que tous les barbares de la région de Davokar
descendraient de la même civilisation ; un empire appelé Symbaroum,
dont le siège central était situé dans ce qui est aujourd’hui le cœur de
Davokar. Les légendes abondent à propos de l’origine de la chute de Sym-
baroum ; mais bien que les détails changent d’une histoire à l’autre, la plu-
part racontent que son dernier empereur aurait provoqué le courroux d’un
être suprême, causant la ruine de l’empire. Nombreux sont ceux qui rêvent
de découvrir le cœur de Symbaroum, que les sorcières et les barbares
nomment Symbar. Nombreux sont également ceux qui ont essayé, mais, à
ce jour, personne n’a réussi. Ou plus exactement, personne n’est à ce jour
revenu pour témoigner d’une expédition réussie jusqu’à Symbar. Cela ne
dissuade pas pour autant les chasseurs de trésors de planifier et de lancer
de nouvelles expéditions, guidés par des hommes et des femmes préten-
dant enfin détenir des informations fiables quant à son emplacement. Car
tant que les récits des trésors de Symbaroum l’emporteront sur les récits
de ses horreurs, le charme du mythe survivra. Et il continuera à prendre
des vies les unes après les autres, après les autres…
39
 Fort Chardon
L’expédition, qui aurait dû n’être qu’une simple excursion vers les ruines de
l’ancienne Odaban, vira au désastre. Dès l’aube du quatrième jour, nous avons
rencontré un troll enragé blessé, atteint par plus d’une douzaine de flèches elfiques et
désireux d’avoir un peu de compagnie dans sa route vers l’au-delà. Deux de mes amis
le suivirent, et deux autres les rejoignirent le jour suivant, victimes d’une fièvre causée
par ses morsures. Et avant d’avoir pu parcourir la moitié de la distance, trois autres
de mes compagnons étaient morts. Kéros fut attiré dans de dangereux bourbiers par
des fées ; puis le bras de Fabia fut tranché par un élan corrompu et elle se vida de son
sang ; et enfin Rôde, notre guide gobelin, préféra  se suicider plutôt que de recevoir le
don mortel et venimeux d’un suinte-crocs.
Ne restaient alors que l’un des mercenaires et moi-même. Tout espoir envolé mon
cœur accueillait la mort comme une vieille amie. Mais le guerrier me traîna vers le
sud, m’obligeant à avancer. Sa volonté farouche aurait pu échouer, si nous n’avions été
sauvés par une flamme encore plus vive. Lorsque toutes mes forces m’abandonnèrent,
il me porta sur son épaule et me hissa de branche en branche en haut d’un grand pin.
Lorsque nous atteignîmes son faîte, il me claqua la joue, m’indiquant le sud du doigt.
Là-bas, dans le lointain, brûlait le feu qui me redonna la force de continuer, le Fanal
de Fort Chardon. Ce brasier s’élevant au-dessus d’un océan de feuilles éclairées par
la lune me guidait vers la chaleur, la sécurité et un bon matelas garni de traversins.
C’est ainsi que je parvins à survivre, comme tant d’autres avant moi. Le sanctuaire du
maire Noirenuit est le port d’attache de tous les explorateurs et chasseurs de trésors.
Nous y débutons nos expéditions et nous luttons ensuite pour y rentrer. Chez nous,
notre foyer.

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Thibaut Marin-Cudraz (order #10878607)
Thibaut Marin-Cudraz (order #10878607)
 Historique
La Porte Est, au mo-
ment le plus tranquille,
quelques minutes Lorsque tout le monde sut que la mère de la Reine
avant l’aube. était tombée malade et que la maison Kohinoor
annonça vouloir donner une récompense de taille à
quiconque trouverait un remède, Lasifor Noirenuit
comprit que son heure était venue.
Avec sa compagne Yagaba, il ramassa une bras-
sée de Chardons du Crépuscule, dans un endroit
secret situé dans les profondeurs de Davokar, et
il la remit au medicus de la Reine. Il troqua une
partie de sa récompense contre un titre de Prince
du Royaume, régnant ainsi sur une région précé-
demment sous la coupe du chef de guerre Haloban.
Le reste du paiement fut utilisé pour fonder une
nouvelle ville, à la lisière même de Davokar.
C’est ainsi que Fort Chardon fût créé, le rêve
d’un chasseur de prime désireux d’assurer son
avenir, mais aussi de faire une bonne action pour
ses frères et ses sœurs en exil. La ville fortifiée
n’est aujourd’hui ni plus ni moins que ce qu’elle
devait être : un endroit suffisamment sûr à l’orée de
Davokar, où les sujets de la reine Korinthia peuvent
trouver refuge, repos, commerces et distractions
avant ou après un éventuel retour d’expédition
42
Thibaut Marin-Cudraz (order #10878607)
dans la forêt. Que le maire Noirenuit mène une vie
agréable grâce aux diverses taxes levées, personne
ne songe à le lui reprocher, sachant qu’une part des
revenus finit inexorablement dans le trésor royal et
qu’il est évident que la création de Fort Chardon a
grandement facilité le commerce et autres relations
avec les clans barbares.
La palissade en bois de bouleau, comme la
plupart des bâtiments qu’elle protège, fut érigée
durant l’été et l’automne de l’an 13, en particulier
grâce à la tribu de gobelins avec laquelle le maire
Noirenuit avait noué des liens d’amitié durant ses
voyages. Aujourd’hui la ville compte environ six
mille résidents permanents. Mais en y ajoutant les
visiteurs, les paysans des environs et les voyageurs
qui ne font que la traverser, c’est environ dix mille
personnes qui se retrouvent entre ses murs. Une
garde municipale bien payée, commandée par le
propre frère de Lasifor et composée de vétérans
de la Grande Guerre, assure le maintien de l’ordre.
Les contrevenants peuvent s’attendre à des
punitions souvent plus sévères qu’à Yndaros. Après
une succession de petits délits, le malfaiteur peut

se voir dépouillé de tous ses biens et jeté hors des
portes de la ville, avec deux doigts, voire une main,
en moins.
Le contraste entre le citoyen contribuable et le
travailleur étranger est aussi nette que le tranchant
d’une hache barbare. Tant qu’un citoyen ne se livre
pas à des homicides volontaires ou à la torture, il
a tout pouvoir sur ses travailleurs sans risque de
réprimande. Les personnes de passage sont logées à
meilleure enseigne, mais si elles ne sont ni célèbres
ni riches, ou ne font pas montre de talents extraor-
dinaires, elles seront traitées avec froideur, voire
mépris. Dans Fort Chardon, la force fait loi et plus
une personne est puissante, plus elle dispose de
droits, ce qui est source de grande fierté.
Thibaut Marin-Cudraz (order #10878607)
FORT CHARDON 5
Aperçu
La palissade, haute de neuf mètres et composée
de lourds troncs de bouleaux coupés à la lisière de
la forêt, encercle un campement devenu plus dense
et plus élevé avec le temps. Les larges rues jugées
nécessaires pour éviter que les flèches enflam-
mées des elfes ne fassent brûler toute la ville ont,
à quelques exceptions près, été remplacées, par
d’étroites ruelles serpentant entre les bâtiments
qui se sont étendus en largeur comme en hauteur.
Pour contrebalancer les effets négatifs de ce chan-
gement, une grande quantité de bois a été coupée
afin d’établir la distance entre la Porte Nord et la
lisière de la forêt à environ deux cents pas. En outre,
le nombre de tours sur la portion septentrionale
de la palissade a doublé, et toutes sont équipées de
balistes et de catapultes.
Quoi qu’il en soit, les habitants les plus en vue du
Fort ont choisi d’installer leur domicile au sud de la
ville. Vous pouvez donc y admirer le palais du maire
Noirenuit, disposant de sa propre palissade, la léga-
tion royale, la tour de l’Ordo Magica et de splendides
résidences appartenant à quelques-uns des plus
grands explorateurs ambriens comme Iassogoï de
Brigo, Lysindra Poignedor, Elméa Patte-de-Lapin
et Goracaï le Jeune, qui découvrit les aqueducs et
la ville engloutie de Clairpuits.
Le centre-ville rassemble toute l’activité com-
merciale du nord de l’Ambria, en particulier quand
sont mis à la vente des objets en provenance de
Davokar ou fabriqués par les barbares. Tout autour
du Puits de Bronze sur l’Esplanade des Antiquités se
trouvent des échoppes où il est possible d’acquérir
et vendre des biens, et, tout proches l’Agence de
Mère Méhira et la Mission de Père Sarvola. À l’est,
à l’ouest et au nord du centre-ville, des habitations
jouxtent des maisons d’hôte et des tavernes, un
mélange plus hétéroclite que dans le quartier sud,
AINSI PARLA majoritairement résidentiel. La seule exception
AROALÉTA est le quartier de la Place du Crapaud, une zone
consacrée au plaisir et à l’ivrognerie qui a connu
“... et tout au fond, le son apogée il y a deux ans, lorsque le palais des
monde fut violé, car plaisirs, nommé les Salons de Symbaroum, y a
la coquille est conçue ouvert ses portes.
pour son contenu.
Ajouter du pouvoir
au pouvoir sans en
Aux alentours
fortifier son renfort Au nord de fort chardon, une petite bande de
terrain vague s’étend juste à la lisière de la forêt.
est aussi inexcusable
Surnommée généralement le Coupe-Feu, elle sert
qu’inconsidéré. Et surtout à empêcher les hommes et les bêtes sortant
lorsque la coquille des bois d’approcher subrepticement de la ville. De
se rompt, la force est grands axes de communication ont été construits en
démultipliée par la direction d’Yndaros ainsi que d’est en ouest entre
colère et la honte.» les forteresses Otra Senja et Otra Dorno, des tours
qui ont conservé le nom qu’elles portaient du temps
où elles faisaient partie des défenses d’Haloban. Le
long de la route reliant les forts, des tours de garde
habitées sont placées tous les mille pas environ, et
43
 des douves de quatre mètres de large et cinq mètres
de profondeur sont en construction, protégeant les
basses terres des bêtes de Davokar.
Même s’il est nécessaire de posséder un passe
ou de payer pour entrer en ville, la fondation de
Fort Chardon a revitalisé la région tout entière.
À environ une journée de chevauchée au sud du
Fort, la noble maison Argona y possède un domaine
et entretient le village attenant. Par ailleurs, la
maison Érèbe, plus modeste, gère des terres au sud
et à l’ouest même de la ville, tout comme la maison
Derégo à l’est. Ainsi, des terres agricoles s’étendent
tout du long entre Otra Senja et Otra Dorno, consti-
tuant un terrain de chasse idéal pour les bêtes qui
se débrouillent pour traverser la grand-route sans
se faire repérer.
Sur la route menant à Yndaros, proche de la
palissade, se dresse le camp de tentes permanent
du nom de Noirelande ou, plus ironiquement,
Moque-Chardon. Ici résident ceux qui travaillent
dans le Fort, mais dont les employeurs renâclent
à payer leur hébergement en ville. Il s’agit des
constructeurs, serviteurs, blanchisseurs, femmes
de chambre, etc. Mais au cours des années,
Noirelande est devenu le refuge des chercheurs de
trésors, pèlerins et explorateurs indépendants qui
ne veulent, ou ne peuvent pas payer, la protection
Curiosités
Cette section fournit une description des
endroits les plus intéressants et typiques de Fort
Chardon. Cette liste n’est pas exhaustive, mais per-
met d’imaginer plus clairement l’atmosphère et le
caractère de la ville. Ce qui se tapit sous la surface
ne sera pas abordé dans cet ouvrage, si ce n’est sous
forme d’indices et de rumeurs qui se racontent dans
les tavernes et sur les places publiques.
Sombregîte
À l’exception de sa compagne Yagaba et d’une équipe
de serviteurs, le maire Lasifor Noirenuit vit seul
dans son palais de bois, qu’il a nommé Sombregîte.
Le bâtiment compte trois étages s’élevant au
sommet d’une colline herbeuse et en pente douce
encerclée d’une palissade de bois haute comme un
homme. Proche de la porte de la palissade, l’unique
autre bâtiment de la propriété est occupé par le
garde personnel du maire.
Nombreuses sont les rumeurs bruissant sur
Sombregîte et ce qui peut s’y trouver. Les rumeurs
parlent de coffres remplis d’or, de murs drapés de
tapisseries antiques et de masques étranges, et
d’herbes miraculeuses poussant sur le toit-terrasse
tels le Lys d’Argent à la si douce sève sucrée et la
Rose de Nuit si friande de la lumière de la lune.
Mais à l’exception de la sorcière et des serviteurs,
seules de rares personnes triées sur le volet ont été
conviées à voir bien plus que le bureau du maire,
44
Thibaut Marin-Cudraz (order #10878607)
du maire Noirenuit. Cela a donc entraîné l’ouver-
ture d’auberges, tavernes et autres établissements
plus permanents. Par conséquent, en dépit d’une
anarchie quasi totale et d’un manque d’accord royal
officiel, Noirelande se transforme rapidement en un
campement pérenne. Si cette expansion se poursuit
au même rythme, il ne faudra pas longtemps avant
que sa population dépasse celle de Fort Chardon.
À environ une heure de cheval vers l’est, au sud
de la route principale, se trouve une autre colonie
où s’est installée Karabbadokk, la tribu de gobelins
qui a construit la quasi-totalité de Fort Chardon et
dont les membres exécutent toujours la plupart des
tâches les plus ingrates et difficiles pour le maire
Noirenuit. Ils coupent et transportent des troncs
d’arbres, nettoient les rues avant l’aube, et sont
employés comme plongeurs, crieurs, messagers,
nettoyeurs de latrines et creuseurs de douves.
Honnêtement, les gobelins valent mieux que ça.
Les personnalités de la tribu des Karabbadokks sont
le chef de la tribu, Idelfons, et l’ancien guide, Garm
Verrampant. D’autres membres sont également
très réputés : le ramoneur Yppa, Olf le fabricant
de nasses et les frères ogres Kulds et Klagga qui
sont recrutés lorsque quelque chose de lourd doit
être transporté jusque dans le Fort ou à l’occasion
d’excavations en Davokar.
situé au rez-de-chaussée du bâtiment. De grandes
précautions sont prises, car Sombregîte est assu-
rément considéré comme la cible la plus convoitée
de tout cambrioleur.
La Légation royale
La fille aînée de la maison Argona, Suria, une veuve
cultivée et consciencieuse, remplit la fonction de
légat de la Reine à Fort Chardon. La toute nouvelle
Légation est proche de la palissade de la résidence
du maire et comprend sept personnes chargées de
parler au nom de l’administration de Korinthia et
d’envoyer des rapports quotidiens à Yndaros sur
les affaires mineures ou majeures.
Le père de Suria, l’impressionnant comte
Alkantor Argona, passe de plus en plus de temps à
l’étage supérieur du bâtiment qu’il semble considé-
rer comme sien. Le bruit court qu’il mènerait sa fille
à la baguette et que, pour sa part, elle consacrerait
tout son temps à tenter de dissimuler les penchants
de son père pour toutes formes de vils plaisirs. Mis à
part ces ragots, il est certain que le comte rencontre
souvent le maire sans en dissimuler les raisons, qui
sont de notoriété publique : tous deux ont beau-
coup à perdre par l’importance grandissante de
Noirelande, tout particulièrement parce que la
situation joue en faveur de la maison Érèbe et de
son chef charismatique, le baron Grafoldo.
 FORT CHARDON 5

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9 21
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26
35 7
38
14 24
32
30
1
17 8

31
29
N
13

NO

NE
27
33

E
sO

SE
0 150 m
échelle 1:6 000
S

L’Ordo Magica
La tour de l’Ordo Magica est, à l’exception du Fanal,
le bâtiment le plus élevé de Fort Chardon. Ses sept
étages se dressent sur une parcelle cernée d’un
mur de pierres, où les novices de Maître Cornélio
cultivent et étudient diverses herbes récupérées
dans la forêt. Ce n’est que l’an dernier qu’ils ont
découvert l’huile inf lammable extraite de la
graine de damdra. Ce qui les a conduits à mener
d’importantes mais dangereuses excavations sur
le territoire de la vouivre Skaramagos.
C’est officiellement le Maître du Chapitre,
Cornélio qui gère les affaires locales. Mais
d’autres maîtres occupent également la tour et
parfois l’écho de disputes qui éclatent entre eux
se répercute de toit en toit. Le plus grand désaccord
semble exister entre le Maître du Chapitre et les
deux autres Maîtres en résidence à Fort Chardon,
Goncaï et Eufrynd. Le fait que ces deux derniers
aient été aperçus dans les bras l’un de l’autre dans
un boudoir des Salons de Symbaroum n’aide pas
réellement à renforcer l’autorité de Cornélio. Cette
situation pourrait mener le chapitre à abandonner
son actuelle attitude précautionneuse pour des
stratégies d’explorations plus audacieuses.

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Thibaut Marin-Cudraz (order #10878607)
 Tableau 2 - Talents à louer L’Agence de Mère Méhira
Lorsque l’ancienne chasseuse de trésors, Méhira,
Nom Occupation Description Témérité
perdit son bras gauche, son œil droit et la plus
Serex d’Attio Combattant Excellent stratège, Forte
grande partie de ses capacités respiratoires lors
expérience du combat,
dur, colérique d’une rencontre avec une nuée de suinte-crocs, elle
rangea son équipement d’aventurière sur une éta-
Vanoya Combattante Forte, téméraire, loyale, Forte
Fend-crâne têtue gère et s’installa à Fort Chardon. Mais, tout comme
son ancien collègue, le maire Noirenuit, elle ne
Urfons Combattant Bonne connaissance Extrême
des lieux, gobelin,
put se résoudre à s’endormir sur ses lauriers. Elle
discret, dévoué ouvrit très rapidement une nouvelle affaire, à la fois
lucrative et conforme aux ambitions de la Reine.
Bourru Éclaireur Bonne connaissance Forte
des bêtes, bon pisteur, Tout chasseur de trésors peut s’inscrire à l’agence
calme, ogre en fournissant un certain nombre de détails person-
Hugaléa Éclaireuse Très bonne éclaireuse, Absurde nels, dont ses principales compétences et sa dispo-
silencieuse, propre, sition à prendre des risques (faible, forte, extrême,
gobeline absurde). Les compétences sont classées sous les
Sérafia Éclaireuse Bonne pisteuse, Forte catégories a) Combattant b) Éclaireur c) Mystique
bonne tireuse, bonne et doivent être vérifiées d’une manière ou d’une autre.
grimpeuse, comprend Une fois que l’agent a effectué sa première mission, les
l’elfique employeurs évaluent ses performances et contribuent
Galfénio Mystique Mage indépendant, Forte à l’évaluation de sa cote. Le prix à payer pour engager
bonnes compétences, un agent dépend de cette note, de la longueur supposée
martiales, un peu insta-
de la mission et d’une estimation de son risque. Le
ble, changelin
quart du prix total plus un montant fixe sont versés en
Méomaar Mystique Sorcière du clan Faible
acompte à Mère Méhira, le reste étant versé à l’agent,
Baïaga, parle avec les
animaux et les plantes,
une fois le travail achevé.
susceptible
Elvéa Mystique Mage, connaissance Extrême
La Mission
des plantes, inébran- Un bâtiment tout proche de l’Esplanade des
lable Antiquités a empoisonné les relations entre le maire
Noirenuit et la Curie, l’assemblée des dirigeants
de l’Église du Soleil. Il s’agit de la mission d’un
prêtre du Soleil de haut rang, le Père Sarvola. Le
vieil homme est réputé dans l’Église pour avoir
Le Fanal dénoncé des pratiques grossières, cruelles, et
La construction de ce phare miraculeux qui se condamnatoires. Il prêche que : « Tel le soleil qui
dresse à environ quatre-vingt-dix mètres de haut nous baigne tous généreusement de ses rayons,
au-dessus de la Place du Crapaud coûta la vie à neuf nobles comme humbles, pécheurs comme dévots,
gobelins et trois ogres. La flamme à son sommet notre Église doit traiter tous les enfants de Prios
est alimentée avec de l’huile provenant d’un pla- avec le même amour et la même chaleur. » Il dispose
teau situé quinze mètres plus bas. Ce dernier sert depuis environ deux ans d’un héritage conséquent,
également de poste de guet pour les Patrouilleurs qu’il utilise pour diffuser son message d’amour et
de la Reine. Les soldats qui y sont stationnés ont de compassion. De plus en plus de prêtres à peine
également pour tâche d’empêcher les nombreux ordonnés prennent la décision de venir l’aider à
désespérés de sauter du haut du Fanal vers une gérer sa soupe populaire à Noirelande, et y faire un
mort si convoitée. peu de prosélytisme comme chez les Karabbadokks.
Cette tour massive est un peu devenue le symbole Les théurges littéralistes, en particulier le
de la lutte ambrienne pour l’apprivoisement de la Père Elféno à la tête du temple du Soleil local et les
Nature et les gardiens de Davokar semblent l’avoir Manteaux noirs, condamnent fortement la permis-
pris pour cible prioritaire. On peut dénombrer trois sion accordée par le maire Noirenuit à Sarvola de
tentatives pour la réduire en cendres rien que sur mener ce mouvement hérétique en ville. Le maire
l’année dernière. Chaque fois, ces attaques étaient leur rétorque que tout individu payant ses taxes et
menées par de bons citoyens soudoyés, car sur le ne provoquant pas d’émeute est toujours le bienvenu.
point d’être ruinés. Toutefois, il semblerait que des agents de l’Église
Personne ne sait qui les a payés, mais à en croire aient décidé de prendre l’affaire en main. De nou-
les rumeurs, l’or proviendrait de gobelins ou d’elfes, velles rumeurs malveillantes concernant Sarvola
supposés faire partie d’une alliance anti-humains. apparaissent chaque jour et ses sermons sont souvent
interrompus par des huées et de violentes réactions,
à priori spontanées, dans l’assistance.

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Thibaut Marin-Cudraz (order #10878607)

L’Esplanade des Antiquités
L’activité de l’Esplanade des Antiquités, en plein
centre-ville, dépend des succès variables des chas-
seurs de trésors et des explorateurs. Les stands
et les échoppes y sont toujours présents, tout
comme les nombreux et avides acheteurs potentiels
d’Yndaros et des maisons nobles. Mais parfois ces
derniers ne peuvent rien faire d’autre que siroter
des boissons chaudes dans les célèbres maisons
de thé de l’esplanade ou admirer l’antique Puits
de Bronze, un vestige de l’antique Symbaroum et
l’une des raisons de l’implantation de Fort Chardon
en ces lieux.
Mais tout change lorsqu’une ou deux expéditions
reviennent des contrées sauvages. En général,
quelques jours d’attente sont nécessaires avant que
les trésors n’atteignent l’esplanade, une sélection
d’acheteurs potentiels ayant la primeur de l’inspec-
tion des objets. Puis lorsqu’ils sont enfin là, tout le
quartier est en effervescence : de la nourriture et
des boissons sont proposées depuis chaque fenêtre,
le son des voix marchandant chaque prix se mêle à
la cacophonie des bardes qui se font concurrence
et aux cris des victimes de tire-laine. Il n’y a qu’à
l’intérieur du Trésor ou du Bazar de Faraldo, éta-
blissements ayant souvent le privilège de vendre
les plus belles pièces, qu’un certain calme prévaut
durant les enchères.
Les Salons de Symbaroum
Fort Chardon offre un immense choix de tavernes,
bouges, troquets et estaminets, où les citadins
peuvent satisfaire leurs divers besoins et désirs.
Mais parmi ces établissements, les Salons de
Symbaroum occupent une place particulière.
Vous pouvez déguster le plus tendre des filets de
daim à la Taverne du Triomphe d’Afadir, des bières
au sirop chez Brassin ou profiter des meilleures
opportunités de jeu chez Benego, mais ce n’est que
sous le toit d’Ordélia Folâtre que tous ces plaisirs
se retrouvent.
Les Salons de Symbaroum, ou tout simplement
« les Salons », proposent trois étages de purs délices
et deux autres d’un genre plus salace. Les visiteurs
peuvent boire, manger, parier et assister à des spec-
tacles d’effeuillage, ou payer l’entrée aux étages
supérieurs où ils pourront assouvir, six jours sur
sept, divers désirs charnels. Ce qui s’y passe durant
le septième jour est laissé à conjectures, mais la
rumeur véhicule surtout trois possibilités : un
nettoyage méticuleux, des sessions particulières
avec des invités spéciaux et des rites occultes dirigés
par Ordélia en personne.
Thibaut Marin-Cudraz (order #10878607)
FORT CHARDON 5
La Garnison Le Puits de Bronze
La garde municipale de Fort Chardon est à la fois
conséquente et bien payée. Les cent cinquante guer- de Fort Chardon
riers sont divisés en trois équipes, mais peuvent, en Le puits couvert en
cas de troubles, être réunis en une seule. Lorsque bronze, qui indique
cela se produit, ils forment une force de frappe aujourd’hui le centre
impressionnante, ne serait-ce que parce qu’ils sont de Fort Chardon, se
dirigés par un trio d’officiers très expérimentés. trouvait jusqu’à l’an 10
Les capitaines Tallios, Marvello et Dékamédo dans la cour de la forte-
sont, comme la majorité de leurs subordonnés, resse du chef de guerre
des vétérans de la Grande Guerre, durant laquelle Haloban. Les érudits
ils tinrent le rôle de commandants dans des zones de l’Ordo Magica ont
très peuplées. Leurs spécialités consistent à étouf- déterminé qu’il datait
fer dans l’œuf les agitations naissantes, sermonner du temps glorieux de
les fauteurs de troubles et prédire où éclateront les Symbaroum et ont
prochaines difficultés. également tenté de
Il se murmure que le seul problème de la déchiffrer les symboles
garde serait que le commandant ne montre pas gravés tout autour
le même dévouement que ses capitaines. Hérado de son rebord. Tout
Veillebrune, le plus jeune frère du maire Noirenuit le monde s’accorde à
aurait uniquement obtenu ce poste parce que dire que le texte conte
Lasifor préférait un commandant qu’il pouvait la naissance, la vie et
contrôler et en qui il avait confiance. Beaucoup la mort de quelque
suggèrent qu’Hérado, un homme imprévisible et puissante créature.
anxieux, au poing de velours dans un gant de fer, Les interprétations
pourrait poser un problème lorsque les défenses diffèrent sur les détails
de la ville seront vraiment testées. de ce qui rendait cette
créature singulière et
La Place du Crapaud sur sa nature même.
Dans l’ombre du Fanal se trouve une grande place Était-ce un dragon, un
circulaire flanquée de tavernes et d’estaminets, serpent ou tout autre
dont les Salons de Symbaroum. S’il était possible type de reptile ? Il est
d’élire le quartier le plus dangereux de la ville, ce toutefois évident pour
serait celui jouxtant la Place du Crapaud. Beaucoup tous que le puits fournit
plus de crimes y sont perpétrés que dans tout le toujours suffisamment
reste de Fort Chardon, et c’est dans le voisinage de cette eau fraîche et
immédiat de la base du Fanal que les affaires les claire comme du cristal
plus louches se traitent et dégénèrent souvent, car qui étanche la soif
il est très rare d’apercevoir des gardes municipaux d’une bonne partie des
en service dans ce quartier. habitants de la ville.
Mais ce que cette place compte de plus célèbre
est, sans aucun doute, la statue qui lui a donné son
nom. Sur un socle de basalte noir, ceint par un bassin
lui-même cerclé de pierre, se dresse le squelette
réassemblé d’un monstre gigantesque très sem-
blable à un crapaud. Cette carcasse fut découverte
presque intacte lors de la construction de la palissade
et fut restaurée par les érudits de l’Ordo Magica.
Et même si la bête en elle-même suffit à inspirer
les fantasmes les plus fous, la majorité des inter-
rogations se concentrent sur la simple clochette de
cuivre suspendue par un ruban au cou de la créature.
Cela signifierait que le crapaud géant était l’animal
familier de quelqu’un ? Mais alors… de qui ?
Cette créature était-elle douée d’intelligence
et portait-elle cette clochette comme penden-
tif ? Pourquoi le son qu’elle émet est-il si faible ?
Sonnerait-elle de la même façon si son battant
originel était retrouvé ?
47

AINSI PARLA
AROALÉTA
“... et le chaudron de
Vouax, la matriarche
troll, orné des mots
du Tisseur, enduit
de la graisse des
Gardiens, tomba
dans les Abysses,
dans le Néant. Le
récipient brassant la
chute de tous ne sera
peut-être plus jamais
réchauffé, ni par le
feu ni par l’obscurité
des Abysses.»
48
Thibaut Marin-Cudraz (order #10878607)
Aux Ruines
Fort Chardon accueille bon nombre d’auberges et de
maisons d’hôtes de qualités variables. Tandis que
les représentants de la Reine et les nobles préfèrent
La Cour et la Harpe sur l’Esplanade des Antiquités,
ou À la Louche Ailée, proche de la Porte Est, les
explorateurs préfèrent quant à eux Le Repos de
la Couturière à côté de la tour de l’Ordo Magica.
Quant aux visiteurs à la bourse moins garnie, ils
jettent leur dévolu sur des établissements dans le
voisinage de la Porte Ouest, tels que La Sorcière
et le Familier, la maison d’hôtes Chez Arkério ou
La Roseraie, bon marché mais infestée de puces.
Mais pour les chasseurs de trésors, rien ne vaut
Aux Ruines.
Cette maison d’hôtes est aussi vieille que la ville
elle-même et a compté quelques clients célèbres.
Personnalités
Si la plupart des gens qui vivent à Fort Chardon ou
qui ne font que le traverser ont un lien avec Davokar
ou les ruines de Symbaroum, beaucoup d’autres
mènent des vies parfaitement banales. Ils se lèvent
à l’aube et triment, ou se tournent les pouces jusqu’à
l’heure du souper. Les individus décrits dans ces
paragraphes ne sont pas tout à fait ordinaires, mais
ne font pas non plus partie des gens influents ou du
gratin. Voici toute une sélection d’habitants très
variés, que les personnages peuvent rencontrer dès
leur première visite à Fort Chardon et qui ont tous,
par chance, des ambitions qu’ils rêvent de réaliser.
Kadra, chasseuse de trésors
Orpheline d’à peine quatorze ans, c’est avec une
caravane de réfugiés que Kadra arriva à Yndaros.
Elle n’avait dans ses bagages rien d’autre que des
souvenirs traumatisants : la mort de ses parents,
la tutelle exercée par son oncle et la fatale révolte
de son frère Julio qui la condamna à une vie de
solitude et de pauvreté. Seule en Terre Promise,
elle dut lutter pour survivre, d’abord en tant que
servante dans la capitale, puis comme femme de
chambre dans la propriété de la maison Argona.
Elle y rencontra d’autres jeunes filles et garçons
aux rêves de liberté et de richesse. Ils fréquentèrent
ensemble l’auberge du village d’Argona, écoutèrent
les récits sur les trésors de Davokar, puis décidèrent
de se lancer. Du groupe qui s’élança sur les routes
et plus tard dans le Gouffre de Jérak, seule Kadra
en réémergea, sérieusement contusionnée, mais
avec un sac rempli de précieux artefacts pillés dans
les ruines des profondeurs. Depuis, deux années
se sont écoulées et Kadra se débrouille toujours
avec ce qu’elle a gagné en vendant ses trouvailles,
attendant de croiser le chemin des bonnes per-
sonnes, des aventuriers compétents qui pourraient
l’accompagner une fois de plus à Jérak en lui laissant
ensuite au moins la moitié du butin.
Certains prétendent par exemple qu’Iassogoï de
Brigo se reposait Aux Ruines avant d’entreprendre
cette expédition qui le porta au firmament, tout
comme Lysindra Poignedor. Si ce que raconte le
patron des lieux, Maître Pergalo, est vrai, ces deux
noms ne sont que le début d’une longue liste de
chasseurs de trésors ayant couronné leurs expédi-
tions de succès après avoir passé ne serait-ce qu’une
nuit sous son toit. En outre, beaucoup sont tentés
par la dégustation d’une soupe de l’après-midi,
mijotée sur un feu ouvert et dans un chaudron
géant déterré non loin du squelette exposé Place du
Crapaud. Personne n’a été en mesure de déchiffrer
les inscriptions archaïques qui le recouvrent, mais
quoi qu’elles veuillent dire, voilà bien une marmite
idéale pour concocter une bonne soupe.
Gandérald, explorateur
Gandérald, adepte de l’Ordo Magica, est un chan-
gelin, né parmi les elfes de Davokar mais élevé par
les membres du clan Karohar à l’orée de la forêt.
Comme la majorité de ses congénères, il quitta sa
famille humaine au décès de ses parents adoptifs.
Après avoir parcouru la campagne ambrienne
durant des années, il arriva à Yndaros au moment
où l’Ordo Magica organisait son recrutement
annuel ouvert à tous. Il fut reçu haut la main et se
hissa jusqu’au titre d’adepte en à peine deux ans.
Aujourd’hui, Gandérald travaille pour Maître
Goncaï et partage son ambition de pouvoir étudier
et comprendre les Peuples Anciens en particulier
les elfes. Il envisage de placer sur une carte toutes
les observations faites sur les activités elfiques,
dans l’espoir de découvrir où se trouvent leurs
villages, cités ou lieux de rendez-vous. Il se focalise
actuellement sur deux endroits, tous deux situés
bien au-delà de la lisière de Davokar et il tente de
convaincre le Maître du Chapitre qu’ils valent la
peine d’être examinés de plus près. S’il y parvient,
il aura besoin de compagnons de voyage qualifiés.
Elda, vendeuse d’antiquités
Véritable honte pour ses parents, à cause de ses
cheveux pâles et de sa peau bleutée, Elda du clan
Godinja s’est toujours sentie étrangère à son propre
peuple.
Elle a préféré, mais pas vraiment par choix,
errer dans les bois plutôt que se mêler à la commu-
nauté et n’écouta pas les anciens qui lui disaient
de se tenir à l’écart des antiques ruines. Ainsi,
elle amassa un nombre conséquent de richesses
et de trouvailles diverses et ce, bien avant d’avoir
entendu parler des Ambriens et de leur appétit
pour les trésors de Davokar.

Lorsque Fort Chardon ouvrit ses portes, Elda fut
l’une des premières à acquérir une petite maison
à l’intérieur de la palissade. Elle y mène une vie
simple, développant des contacts avec des explora-
teurs et des chasseurs de trésors. Son échoppe sur
l’Esplanade des Antiquités est toujours bien garnie
d’objets intéressants. Les commissions qu’elle fac-
ture pour la délivrance de certificats d’authenticité
et pour la revente sont plus basses que celles de la
plupart de ses concurrents, une des raisons pour
laquelle les tout nouveaux chasseurs de trésors
préfèrent rester dans ses bonnes grâces. Elle se
tient également au courant de toutes les rumeurs
concernant des terrains de fouilles prometteurs
et pourrait bien aiguiller des aventuriers dans la
bonne direction en échange d’une option sur leurs
éventuelles trouvailles.
Galéno, missionnaire
Galéno est âgé de vingt-six ans et ne se souvient
guère de l’endroit dans lequel il a grandi, si ce n’est
des nuages de poussière des terres stériles et la
recherche incessante d’eau potable. Le camp de
réfugiés d’Yndaros n’était pas plus réconfortant,
son père y mourant de tuberculose et sa mère
l’abandonnant pour un inconnu au regard froid
et aux rêves de chasse au trésor. Recueilli par un
charitable prêtre du Soleil, il fut envoyé à l’école
religieuse où il apprit à révérer Prios, le Dieu
unique.
Galéno étudia avec assiduité et lut tout ce qui
lui tombait sous la main, à la recherche de textes
en accord avec la bonté de son père adoptif. Mais il
n’y trouva que des règles aussi froides qu’un cœur
de pierre, des passages justifiant la loi du plus fort
et des exigences universelles visant à la vénéra-
tion inconditionnelle et autodestructrice du Dieu
Unique. Puis il entendit parler du Père Sarvola...
Deux mois plus tard, il avait quitté Yndaros et
repris ses études à la Mission de Fort Chardon, bien
déterminé à prêcher l’amour de Prios à des gobe-
lins illettrés ainsi qu’à tous ceux qui cherchaient
des trésors dans leurs bouteilles de bière noire.
Jusque-là, il n’a guère gagné que quelques baston-
nades et autres volées de coups, mais il ne compte
pas abandonner. Il rêve de s’aventurer loin dans les
bois dans l’espoir de tomber sur le campement de
l’une des nombreuses tribus de gobelins, pour bien
sûr les convertir au service de Prios. Il prendra la
route dès qu’il aura trouvé une escorte convenable.
Vallomei de Dérégo, noble
Si beaucoup de jeunes nobles rêvent d’Yndaros et
de la cour, Vallomei de Dérégo, quatrième fils du
baron Valtos, fait partie de ceux qui préfèrent les
aventures aux intrigues. Comme beaucoup d’autres
enfants nobles, il possède plus d’or que de jugeote
et plus de prétention que de courage. C’est la raison
pour laquelle il prépare depuis trois ans l’expédition
Thibaut Marin-Cudraz (order #10878607)
FORT CHARDON 5
Entrer dans le Fort
Pour pouvoir passer la palissade, il faut posséder une patente d’entrée et
l’anneau de cuivre, d’argent ou d’or sur lequel elle a été estampée. Tous
ceux qui entrent et sortent pour le travail reçoivent des anneaux de cuivre,
et sont dédaigneusement surnommés les Cuivrés. Aux résidents sont attri-
bués des anneaux d’argent, mais ils peuvent demander une revalorisation
et recevoir des anneaux d’or, gravés ou non.
Ceux qui sont prêts à prendre des risques, peuvent acquérir des faux
dans les tentes de Noirelande ou chez les Karabbadokks. Si cela ne leur
sied guère, ils peuvent louer ou acheter une patente de passage à quelque
ouvrier de quart qui accepterait de le partager avec eux. Mais le moyen le
moins dangereux d’entrer dans le Fort consiste à s’acquitter de la rede-
vance. Le prix de base est d’un shilling la jambe ou la roue qui passe la
porte. C’est-à-dire deux shillings pour un homme à pied, 4 shillings pour un
homme avec une carriole à deux roues, 6 shillings pour un cavalier et son
cheval, et un shilling pour un vétéran unijambiste (sauf s’il entre poussé sur
un chariot). En outre, toute personne entrant à Fort Chardon pour commer-
cer doit déclarer ses marchandises et payer une taxe à hauteur du dixième
de leur valeur sur le marché.
parfaite et ne cesse d’en parler. L’équipement est
prêt, un cartographe l’a aidé à établir une carte et
les registres de l’agence de Mère Méhira ont été
rigoureusement étudiés pour y sélectionner le
groupe de parfaits compagnons de route.
Le but de cette expédition n’est rien de moins
que de trouver Symbar. Il désire devenir célèbre
pour être celui qui a découvert un passage sûr vers
le palais légendaire du dernier empereur barbare.
Tout est fin prêt pour le départ, à un détail près : le
choix d’une escorte. Vallomei méprise tellement le
« bas peuple » qu’il a du mal à accorder sa confiance
à quiconque. Mais dès que ce sera le cas, dès qu’il
trouvera un groupe d’aventuriers qui lui siéra, le
palpitant voyage vers le cœur de Davokar pourra
débuter.
Urfons, mercenaire
À l’âge de deux ans, alors qu’il cherchait des baies
aux environs de Davokar, Urfons le gobelin tomba
sur le cadavre d’un chasseur mis en pièces par une
bête de la forêt. À côté du corps se trouvait son épée
qu’Urfons dissimula sous de la mousse. Tous les
jours, il revint admirer et polir l’arme si brillante
et aiguisée.
En grandissant, il devint assez fort pour la
porter et passa alors plusieurs heures par jour
à s’entraîner, ferraillant contre des adversaires
imaginaires, les pierres et les buissons. Bien qu’il
n’ait aucune formation martiale, il apprivoisa son
arme, utilisant son poids pour la faire tournoyer
rageusement dans une sorte de danse des épées.
49
 Urfons, grand et fort pour un gobelin, est devenu
l’un des mercenaires les plus réputés de Mère
Méhira. Il n’est peut-être pas aussi talentueux que
le légendaire vétéran Serex d’Attio ou la guerrière
à la hache, Vanoya Fend-crâne, mais il a l’avan-
tage de n’être ni alcoolique, ni particulièrement
susceptible. En outre, Urfons a survécu à nombre
d’expéditions vers des lieux mythiques, bien loin
des parties les plus sûres de Davokar. Il saurait
facilement y retourner si un groupe voulait bien le
payer pour être guidé vers les Colonnes d’Haganor
ou la cité troglodyte de Kéruan.
Pellio, garde municipal
Hanté par les souvenirs des affrontements avec les
hordes des Sombres Seigneurs, Pellio accompagna
le premier détachement abandonnant le sud. Il
prit part au court siège du village de Kadizar et
Zones de conflits
Comparé à la grouillante et chaotique Yndaros,
Fort Chardon semble être une oasis de calme et de
paix. L’ambition de son maire a toujours été de pro-
curer un séjour agréable à tous ceux qui ont assez
d’argent pour en franchir les portes. Cependant,
lui ne chôme pas. À moins d’émettre de sincères
regrets et un don généreux en compensation de
leurs méfaits, les fauteurs de troubles et les pos-
sibles insurgés sont interceptés et bannis du Fort.
Les nuits peuvent bien entendu être agitées, car
l’excès de boisson et les bagarres sont tolérés par la
garde, du moins pour les tavernes autour de la Place
du Crapaud, mais toutes les atteintes à l’ordre public
sont sévèrement réprimées. Si elles sont repérées…
À peine huit ans après sa fondation, des failles
ont été détectées dans les murs, au propre comme au
figuré. Le système d’anneaux et de patentes d’entrée,
censé contrôler qui passe par les portes dans un
sens comme dans l’autre, a révélé ses faiblesses à
l’apparition de contrefaçons ou de vols de documents.
En outre, les autorités ont, au fil des ans, démasqué
une poignée de gardes corrompus et mis au jour
un certain nombre de tentatives, plus ou moins
couronnées de succès, de passer sous la palissade.
La gratitude de certaines forces intra-muros
envers le maire et ses importantes réalisations
décline considérablement. Certains soulignent
que le prix à payer pour la relative sécurité de
Fort Chardon est beaucoup trop élevé, ou que la
rémunération pour services rendus est bien trop
basse. D’autres font de leur mieux pour échapper
aux taxes et autres impôts, en faisant des affaires en
secret ou en déplaçant leur commerce à Noirelande.
S’ajoute à cela une longue liste de querelles entre
familles ou individus, datant pour certaines du
temps de la Grande Guerre et faisant grincer et
bruire les mécanismes prétendument bien huilés
de Fort Chardon.
50
Thibaut Marin-Cudraz (order #10878607)
fut ensuite affecté à la défense de ses murs. Pour
se changer les idées, il se mit à jouer aux dés et
s’endetta très rapidement d’une petite fortune
auprès de personnes qui préféraient faire appel à
ses services plutôt que d’exiger un remboursement.
Pellio devint alors un expert des arrangements
douteux, des extorsions et extractions aux trafics
et autres actes de violence.
Il y a trois ans de cela le vétéran, alors âgé
de cinquante ans, quitta l’armée et déménagea
à Fort Chardon où il s’engagea dans la garde.
L’environnement calme était plus ou moins fait
pour un homme de sa trempe. Il est suffisamment
prudent pour ne pas s’engager dans des affaires
trop risquées, mais personne ne connaît de moyens
plus sûrs pour faire entrer, sortir ou se procurer
des marchandises de contrebande. Si vous désirez
quelque chose à Fort Chardon, demandez à Pellio !
Cette section décrit quelques conflits considé-
rés comme caractéristiques de Fort Chardon. Ils
peuvent bien entendu être utilisés comme base
pour créer des aventures, mais ils sont également
un bon moyen d’approfondir la description de la
région et de ses habitants.
Des gobelins grincheux
Depuis que les Karabbadokks ont été invités à
quitter les bois et à s’établir à l’est de Fort Chardon
par Lasifor Noirenuit, la tribu s’est montrée d’elle-
même totalement soumise. Son chef Idelfons se L’Anneau d’Haloban
considère lui-même comme un ami très proche est le nom de la rue
du maire Noirenuit, et se sent très honoré qu’on séparant le quartier de
lui permette de servir les ambitions d’un homme la Place du Crapaud du
si noble, impression renforcée par les nombreux et reste de la ville. Mieux
fastueux présents qu’il reçoit de son ami. vaut ne pas la franchir
Cependant, de plus en plus de gobelins parmi de nuit.
les plus jeunes refusent de se contenter des miettes
que leur laisse Lasifor. Menés par une tête brûlée
du nom d’Ugtuls, ils clament que le fier héritage
des Karabbadokks est souillé par leur statut actuel,
proche de celui d’esclave. Dès qu’ils s’enivrent, ils
se mettent à hurler à tue-tête un certain nombre de
menaces, depuis se mettre en grève jusqu’à s’empa-
rer du Fort par la force. Idelfons ignore Ugtuls, ne
le considérant que comme une brute inoffensive,
mais Garm Tortille-Ver, le chef officieux du vil-
lage comprend la gravité de la situation et tente
de calmer le jeu. La question est de savoir quand
la situation s’aggravera...
Les amis de la forêt
Que les sujets de la reine Korinthia soient charmés
par la puissance sauvage de Davokar n’est pas aussi
rare que certains pourraient le penser. L’année
dernière, les autorités arrêtèrent la vingtaine de
membres des Jakaars, une société secrète dirigée

par une novice de l’Ordre du nom d’Hurélia.
Ses membres avaient en commun une profonde
aversion pour la manière dont leurs compatriotes
traitent la forêt.
Les Jakaars ne formaient pas un culte et n’étaient
en aucun cas alliés aux forces maléfiques et corrom-
pues de Davokar, mais ils sont loin d’être inoffen-
sifs. N’ayant mené jusque là que quelques attaques
mineures, ils avaient l’intention de s’en prendre à
toute personne exploitant les bois ou commerçant
avec les chasseurs de trésors et les explorateurs. On
peut toutefois se demander comment ils comptaient
s’y prendre sans attirer la suspicion des chasseurs
de sorcières ou sans se retrouver directement
impliqués dans des activités occultes.
Stimulants malsains
La végétation de Davokar peut avoir certaines pro-
priétés des plus étonnantes et en consommer la plus
petite graine peut entraîner des effets dévastateurs.
Demandez à l’exploratrice Lupina, littéralement
déchirée de l’intérieur par un ventrevigne ayant pris
racine dans sa gorge. Certaines plantes ont à la fois
des effets positifs et négatifs et il existera toujours des
individus prêts à parier leur vie et à payer le prix fort
pour une prise éclair de masse musculaire, une amé-
lioration de la vision nocturne, un teint resplendissant
Thibaut Marin-Cudraz (order #10878607)
FORT CHARDON 5
voire une sensation d’extase, avec pour conséquences
une addiction définitive, une crise de rage meurtrière
ou une soif de sang incontrôlable.
Certains en tirent évidemment profit. Dans la
plupart des cas, même les vendeurs ne connaissent
pas les effets à long terme de la consommation de
leurs «médicaments» mais ils passent parfois sous
silence les effets secondaires et gardent secrètes
leurs tractations comme, par exemple, le «Maître
des Miracles». Il s’agit d’un individu masqué, régu-
lièrement aperçu à Yndaros et dans le Fort faisant
la promotion de ses cures euphorisantes.
L’apostat Sarvola
Selon la Curie, l’organe dirigeant de l’Église du
Soleil, le Père Sarvola est un hérétique propageant
de fausses doctrines et traînant le sublime nom
de Prios dans la fange. Mais ils sont les seuls à
s’inquiéter des agissements de l’apostat. Bien au
contraire, beaucoup approuvent silencieusement
les activités du missionnaire auprès de la racaille
gobeline et des barbares, ainsi que ses appels à la
générosité, à l’amour et à la fraternité. En résumé,
tant que la reine, Lasifor Noirenuit, le Grand Maître
Seldonio et toutes les personnes influentes tolèrent
les actions de Sarvola, la Curie ne peut pas grand-
chose, du moins pas ouvertement.
51
 Le développement de
Noirelande
Noirelande s’étend. Ce qui fut jadis un petit cam-
pement voit aujourd’hui ses tentes se multiplier à
travers la terre noire et, durant l’été, il abrite plus
de personnes que le Fort lui-même. La propriété
appartient à la maison Érèbe, dirigée par le baron
Grafoldo, ravi de cette transformation. Sa famille
gagne beaucoup d’argent sur les loyers et les taxes
Ce qui est connu sous levées sur les boutiques, les maisons d’hôtes, les
le nom d’Inscriptions artisans et les restaurants, qui forment à eux
de la Crypte souleva la tous un petit village proche de la grand-route. Les
question du nombre revenus sont en fait si bons que le baron a engagé
d’alphabets que pou- une garde pour maintenir l’ordre dans le camp,
vait contenir le langage une bande de mercenaires nommée les Pourpoints
symbarien. sanglants en raison de leur accoutrement. Il a éga-
lement envoyé une pétition à la reine afin qu’elle
autorise la construction de maisons permanentes
sur la propriété.
Grafoldo Érèbe et les plus riches entrepreneurs
de Noirelande s’activent pour que la pétition soit
approuvée, mais ils se battent contre des moulins
à vent. Lasifor Noirenuit, allié à la maison Argona,
est un opposant au projet, tout comme beaucoup de
marchands préférant que le commerce d’artefacts
Les personnages et Fort Chardon
Comme expliqué précédemment, Fort Chardon
sera sûrement le lieu d’où les personnages débute-
et de butin se fasse dans l’environnement contrôlé
du Fort. Au final, seule l’Église du Soleil semble
être de leur côté, en partie parce que ses prêtres
considèrent Noirelande comme un terrain propice
à la dépravation, mais également en représailles
au fait que le maire Noirenuit abrite une sorcière
barbare et l’hérétique Sarvola.
Problèmes sur l’Esplanade
des Antiquités
Si les marchands forment la faction la plus puis-
sante de Fort Chardon, les revendeurs d’antiquités
en composent l’élite. Et les intrigues sur et autour
des places de marchés valent bien celles des nobles
d’Yndaros.
Un vent de folie souffle sur la ville dès lors que
les rumeurs annoncent le retour couronné de
succès d’une expédition. Les marchands font de
leur mieux pour grappiller le moindre avantage,
n’hésitant pas à diffamer, voir à dépouiller leurs
concurrents, allant parfois jusqu’à l’enlèvement
et le meurtre. Ceux ayant réussi à surmonter les
difficultés malgré les troubles ne sont pas pour
autant tirés d’affaire, leurs rivaux mettant alors
tout en œuvre pour saboter les ventes.
Les étrangers peuvent également louer une
maison à un propriétaire qui a déménagé ou est