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4. Aucustin-Louis CAUCHY (1789-1857) COURS D’ANALYSE DE LECOLE ROYALE POLYTECHNIQUE; Pan M. Aucustin-Louis CAUCHY, Ingeaiear des Ponte et Ohansades, Professeur GAnalyae & TEcole polytechnique, Membre de PAcadémie des sciences, Chevalier de ta Légion dhonneur. 1” PARTIE. Awauysz aLcéerique. DE LIMPRIMERIE ROYALE. Chez Desvre Freres, Libraires du Roi et de Ja Bibliothéque du Roi, rue Serpente, 0." 7. 1821 INTRODUCTION. Quant aux méthodos, j'ai cherché i feur donner toute Ja rigneur qu'on exige en géomeétrie, de maniire & ne jamais recou- sir aux raisons tirées do ia généralits do Palgébre. PRELIMINAIRES, REVUE DES DIVERGES HSPRCRS DE QUANTITES REELLES QUE L/oN PHUT CONSIDELER, SOIT EN ALGKORE, SOIT EN TRIGONOMETRIZ, BT DES NOTATIONS A U'AIDE DESQUELLES ON LES REPRESENTE. — DES NOWENNGS ENTRE PLUSKSURS QUANTITES. Lorsque les valeurs successivement attribuées & une méme variable s'approchent indéfiniment d'une valeur fixe, de ma- nigre & finir par en différer aussi pea que V'on voudra, cette der- nidre est appelée 1a dimite de toutes les autres. Ainsi, par exemple, un nombre irrationnel est la limite des diverses fractions qui en four- nissent des valeurs de plus en plus approchées. En Géométrie, Ia sur- face du cercle est la limite vers laquelle convergent les surfaces des polygones inserits, tandis que le nombre de leurs cétés croit de plus en plus, ete. Lorsque les valeurs numériques successives d’une méme variable décroissent indéfiniment, de manitre & s'abaisser au-dessous de tout nombre donné, cette variable devient ce qu'on nomme un infiniment petit ou une quantité inférument petite. Une variable de cette espece a zéro pour limite. Loraqu’une quantité variable converge vers unc limite fixe, il est souvent utile d'indiquer cette limite par une notation particulidre; c'est ce que nous ferone, en plagant I'abréviation kim dovant la quantité variable dont il s*agit. CHAPITRE Il. DES QUANTITES INPINWENT PETITES OU INFINIMENT GRANDES, BT DE LA CONTINUITE DES FONCTIONS. YALEURS SINGULIERES DES FONCTIONS DANS QUSLQUES CAS PARTICULIERS. § 1. — Des quantites infiniment petites ct infiniment grandes. Soit « une quantité infiniment petite, c’est-a-dire une variable dont la valeur numérique décroisse indétiniment. Lorsque dans un méme calcul on fait entrer les diverses puissances entiéres de a, savoir a a Dy way cos diverses puissances sont respectivement désignées sous le nom dinfiniment petits du premuer, du second, du troisiéme ordre, etc. En général, on appolle inflniment petit du premier ordre toute quantité variable dont le rapport avec & converge, tandis que la valeur numé- rique de adiminue, vers une limite finie différente de zéro ; infiniment. petit du second ordre toute quantité variable avec «, et dont le rap- port avec a? converge vers une limite finie différente de zéro, etc. Cela posé, si l'on désigne par & une quantité finie différente de zéro, et par sun nombre variable qui décroisse indéfiniment avec la valeur numé- rique de «, la forme générale des quantités infiniment petites du pre- mier ordre sera ka oudumoins ka(te); ‘Taéontae I, ~ La somme de plusieurs infiniment petits des ordres monty on, (at, n°, ... désignant des nombres supérieurs @ n) est un nowvel infini- ‘ment petit de Vordre n. Démonstration. — En effet, kam (ike)+ Mar (ke) + Mam (see) +... ahetl e+ fe (te) + Karey + -] shat (ibe), ¢, élant un nombre qui converge aveo a vers la limite zéro. § Ul. — De la continuité des fonctions. Parmi les objets qui se rattachent & la considération des infiniment petits, on doit placer les notions relatives & la continuité ou & la dis- continuité des fonctions. Examinons d'abord sous ce point de vue les fonctions d'une seule variable. Soit f(w) une fonction de la varinble «, et supposons que, pour chaque valeur de x intermédiaire entre deux limites données, cette fonction admette constamment une valeur unique et finie. Si, en par- tant d’une valeur de # comprise entre ces limites, on attribue & la va- riable x un accroissement infiniment petit «, la fonction elle-méme recovra pour accroissement la dilférence Me+2)—fl2) qui dépendra en méme temps de Ia nouvelle variable a et de fa valeur de x, Cela posé, la fonction f(a) sera, entre les deux limites assi- gnées & Ia variable 2, fonetion continue de cette variable, si, pour chaque valeur de « intermédiaire entre ces limites, la valeur numé- rigue de la différence He+a)—f(2) déeroit indéfiniment avec celle de a, En d'autres termes, la fonc- tion flee) restera continue par rapport a 2 entre les limites donndes, si, entre ces limites, un aceroissement infiniment petit de la variable produit toujours un accroissement infiniment petit de la fonction elle-méme. LUVRES COMPLETES AUGUSTIN CAUCHY PUBLINAES SOUS LA DIRKCTION scENTIFIOUE DE VACADEMIE DES SCIENCES DE M. LE MINISTRE DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE. Il" SERIE. — TOME LV. PARIS, THIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE DU BUREAU DES LONGITUDES, DE L'éCOLE POLYTECHNIQUE, Quai des Augusting, 55 M DCCC XCIX RESUME DES LECONS DONNEE8 A VECOLE ROYALE POLYTECHNIQUE LE CALCUL INFINITESIMAL. TROISIEME LECON. DERIVEHS DES FORCTIONS D'UNE SEULE VARIABLE. Lorsque la fonction y = f(x) reste continue entre deux limites données de Ia variable a, et que l'on assigne & cette variable une valeur comprise entre les doux limites dont il s'agit, un accroisse- ment infiniment petit, attribué & la variable, produit un accrois- sement infiniment petit de la fonetion clle-méme. Par conséquent, si l'on pose alors Ax = é, les deux termes du rapport aux différences w ay fle fe) seront des quantités infiniment petites. Mais, tandis que ces deux termes s'approcheront indéfiniment ct simultanément de la limite zero, te rapport lui-méme pourra converger vers une autre limite, soit positive, soit négative. Cette limite, lorsqu’elle existe, a une valeur déterminée pour chaque valeur particuliére de 2; mais elle varie avec a. Il en sera de méme on général: seule- ment Ia forme do la fonction nouvelle qui servira de limite au rap- port L2+9=S) dépondru de Ia forme de la fonction proposée y= (2). Pour indiquer cette dépendance, on donne i la nouvelle fonction le nom de fonction dérivée, ot on la désigne, & Vaide d'un accent, par la notation yo fiz). Sil'on prend une de ces fonctions simples pour y, il sera facile en général d’obtenir la fonction dérivée y’. On trouvera, par exemple, pour y=ax, dy _a(e+é)—a0 a = %

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