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3.

Les maisons passives

3.1Définition et situation géographique


Dans la ville de Freiburg, à 10 minutes à pied de l’Héliotrope, se trouve le Quartier Vauban, un
écoquartier crée sur une démarche du développement durable. On y trouve près de 5000 habitants
vivant presque sans voiture, dans des maisons, certes moins imposantes que l’Héliotrope mais qui
ont tout de même leur importance écologiques. Toutes ses maisons ont un points communs : ce sont
toutes des maisons à basse consommation d’énergie. Elles peuvent être de plusieurs sortes : Maison
à basse énergie, Maison à énergie positive, et le type de maison évoqué lors de ce travail, les
Maisons passives.
Source : Visit.freiburg.de

Une maison passive est une habitation qui combine confort et faible consommation d’énergie. Celle-
ci ne doit pas survivre une méthode de construction stricte mais doit cependant optimiser ses
techniques passives pour pouvoir limiter les pertes d’ énergie : orientation par rapport au soleil,
isolation,…Elle fait parti du groupe de construction bioclimatique qui cherche à minimiser ses besoins
en énergies extérieurs.

On retrouve, aujourd’hui, des maisons passives sur tous les continents mais elles sont assurément
différentes en fonction de leurs zones géographiques. En fonction de la région, du climat, des
matériaux à disposition, certaines caractéristiques seront plus favoriser que d’autres tout en gardant
le but fondamentale de ces maisons. Tandis qu’une maison dans un climats plus chauds prêtera plus
attention à une ventilation optimale pour éviter une surchauffe, une maison à climat plus froid
optimisera les techniques contre les pertes de chaleurs.
Source : Maisonapart.com

Source : Conseils.xpair.com

Villa Klébert, Martinique Maison Europassive en Alsace, France


3.2 Caractéristiques
Avant d’entamer l’étude des caractéristiques de ce style de maison, certaines mesures de
performances d’énergie sont nécessaire pour pouvoir comprendre les différents chiffres qui
suivront :

➢ Transmittance thermique ou valeur U : Anciennement appelé k, le facteur U représente le


coefficient de de transmission de chaleur à travers 1m² d’un ou plusieurs matériaux pour une
différence d’1 degré Kelvin entre l’intérieur et l’extérieur. Il est exprimé en W/m²K.
➢ Résistance thermique : A l’inverse de la valeur U, la résistance thermique, exprimé en
m²K/W, traduit la tendance d’un matériel à résister à un flux de chaleur.
➢ Conductivité thermique (λ) : Grandeur physique qui fait référence au comportement lors
d’un transfert thermique par conduction. Il est exprimé en W/mK.

*Lien mathématiques entre les 3 mesures de performance énergétique :


𝑒 1
R= = 𝑒 = é𝑝𝑎𝑖𝑠𝑠𝑒𝑢𝑟 𝑑𝑢 𝑚𝑎𝑡é𝑟𝑖𝑒𝑙
𝜆 𝑈
𝜆 = 𝑐𝑜𝑛𝑑𝑢𝑐𝑡𝑖𝑣𝑖𝑡é 𝑡ℎ𝑒𝑟𝑚𝑖𝑞𝑢𝑒 𝑑𝑢 𝑚𝑎𝑡é𝑟𝑖𝑒𝑙
➢ Facteur de transmission solaire : rapport entre l’énergie transmise par le rayonnement
solaire et l’énergie réellement transmise à la paroi, en pourcent.

3.2.1. Isolation optimale et vitrage

Pour pouvoir réduire sa consommation en chauffage, il est important d’opter pour une bonne
isolation thermique pour pouvoir réduire les pertes de chaleur de la maison. Une maison passive vise
une valeur U allant de 0.10 à 0.5 W/m²K en terme d’isolation des murs, toits et sols mais également
de la plomberie. Plus la valeur U sera élevé, plus l’isolation est faible et donc les pertes de chaleur
considérablement élevé. Il est donc nécessaire d’opter pour une isolation optimal pour pouvoir
arriver à une demande de chauffage inférieur ou égale à 15 kWh/m².an. Cependant, il n’y a aucune
indication sur le type de matière isolant mais il sera choisi en fonction de sa conductivité thermique.

Voici un tableau reprenant différents matériaux qui représente l’épaisseur nécessaire en mètre d’un
matériel en fonction de sa capacité à transmettre de l’énergie pour atteindre une valeur U de 0.13
W/m²K.

Prenons le cas de la brique ordinaire. Pour 2 mètres


d’épaisseur, la valeur U de 1.05
Source : lamaisonpassive.be

1 λ
𝑈= =
𝑅 𝑒
2.1
↔𝑈= 2
= 1.05 𝑊/𝑚²𝐾

Cette valeur U ne conviendra pas au maison passive


qui demande une certaine valeur de chauffage car
les pertes d’énergie serait trop importante.
Cependant, la valeur U = 0.13 peut être atteinte
que si l’on augmente l’épaisseur.
1 1 𝑒
= =
𝑈 0.13 2.1
2.1
↔𝑒= ≅ 16 𝑚è𝑡𝑟𝑒𝑠
0.13

Pour pouvoir obtenir une valeur U de 0.13 W/m²K, il faut donc 16 mètres d’épaisseur de béton
ordinaire, (irréalisable) contrairement à un matériel isolant de faible conductivité thermique comme
la mousse de polyuréthane par exemple, qui nécessite 0.188 mètres seulement pour arriver à cette
même valeur U. Il est donc plus préférable de choisir des isolants performants.

Les différents matériaux ayant tous des avantages et des inconvénients les plus couramment utiliser
sont :

➢ Isolant synthétique : polystyrènes, polyester, polyuréthane en mousse. (Les polymères sont


adapté à l’isolation car ils ont une faible conductivité thermique d’ordre de 0.1 à 0.3 W/mK
qui dépendra de la composition et l’organisation des chaines macromoléculaires)
➢ Isolant minéral, végétal et animal : Laine de roche, de mouton, de lin.
➢ Autres : liège, papier recyclé.

Le choix des fenêtres est d’autant plus important car elles ne peuvent être isolé de la même manière
que les murs puisqu’elles doivent laisser passer la lumière mais doivent également garantir une
température agréable tout au long de l’année. On peut quantifier la capacité d’un vitrage à laisser
passer la chaleur venant du rayonnement solaire par le facteur solaire g, en pourcent. Il comprend
l’énergie lumineuse directement transmise à travers la vitre mais également l’énergie absorbé par la
vitre. L’énergie non transmise réfléchit sur la paroi. Certaines vitres seront choisit en fonction de
leurs capacité à absorber la chaleur, par exemple dans les maisons se situant dans une région à
climat froid, tandis que dans les climats tropicales, on limitera l’absorption par les vitres pour éviter
une surchauffe.
Source : energieplus-lesite.be

Dans le schéma ci-contre, on observe


qu’avec un simple vitrage le facteur
solaire est plus important qu’avec un
double vitrage. Cependant la perte de
chaleur l’est aussi. Il est donc préférable
d’opter pour plusieurs couches (Doubles
et triples vitrages)
Dans nos régions, l’orientations des fenêtres au sud
est primordiale pour éviter les pertes de chaleur.
Une orientation optimale des fenêtres en fonctions
de la zone géographique diminue considérablement
la demande en chauffage.

Le choix du bon matériau isolant et du bon vitrage, toujours adapté à la zone géographie, pourrait
également être à l’encontre de la volonté de diminuer l’empreinte écologique. En effet, l’isolant le
plus performant mais qui a besoin de beaucoup d’énergies fossiles pour être produit, permettra
certes de diminuer l’énergie de chauffage au sein de la maison, mais aura un impact bien plus négatif
au sein de l’environnement en matière d’émission de gaz à effet de serre. Il est donc nécessaire
d’étudier le cycle de vie du matériau (ACV).

3.2.2. Etanchéité de l’air

Un autre point important à prendre en compte pour pouvoir limiter les pertes de chaleur à travers
les fuites d’air est l’étanchéité de l’air. Pour pouvoir avec une certification Maison Passive, le
bâtiment doit avoir une Valeur 50 (V50) < 0.6 h-1. La valeur 50 représente le nombre de volume d’air
renouvelé par heure à une différence de pression de 50 Pa

Comment mesure-t-on ce volume ?

Par test d’infiltrométrie : A l’aide d’un Blowertest et d’une pression, climat extérieur stable (pas
beaucoup de vent), on créera une dépression et une surpression de 50 Pa. On étudiera ensuite le
débit d’air renouvelé par heure. A la construction de la maison passive, il est essentiel de pratiquer ce
test pour déterminer si les enveloppes du bâtiments laissent passer un nombre de volume d’air ne
rentrant pas dans les normes de la maison passive et de les corriger en repérant ces fuites et en les
couvrant de plâtres, bois, papier.

L’étanchéité à l’air permet d’éviter les perditions de chaleur lors des périodes hivernales et donc de
diminuer la demande en chauffage mais permet également de ne pas provoquer de surchauffe en
été et de consommer trop d’énergie en ventilation.

3.2.3. Ventilation et Récupération de la chaleur

La ventilation a un rôle crucial dans tout types de maisons car elle permet, en renouvelant l’air,
d’éliminer les moisissures, d’obtenir de l’air propre, sans excès d’humidité. Alors que dans la plupart
des maisons conventionnelles, on ouvre les fenêtres pour renouveler l’air, cette technique est à
éviter dans les maisons passives puisqu’il s’agirait de perte trop importante de chaleur en hiver, et de
fraicheur en été.
Pour les maisons situé dans des zones à climat froid, la récupération de la chaleur est essentiel pour
limiter les perditions de chaleur. Voici un exemple de ventilation à récupération de chaleur : il s’agit
d’un système de double flux à récupération de chaleur.

A l’intérieur de l’échangeur de chaleur, la


chaleur de l’air chaud est transmis à l’air
froid, venant de l’extérieur, ce qui réduit
considérablement les pertes de chaleur.

Avec les échangeurs de chaleur les plus


performant, les systèmes de ventilation
économise beaucoup plus d’énergie grâce la
faible perte de chaleur, que ce qu’il
consomme.

3.2.4. Appareil électroménagers

La consommation en énergie d’une maison dépend également du comportement de l’habitant et de


la nature des appareils électroniques. Cette caractéristiques n’est pas obligatoire mais recommandé
puisque l’électroménager et l’éclairage correspond à 15 % de notre consommation et cela ne fait
qu’augmenter à cause du nombre croissant de nouveaux types appareils électrique. Il est donc
important de choisir des appareils économes, c’est-à-dire des classes A, A+ , A++.

L’étiquette énergétique permet de connaitre, avant l’achat d’un


électroménager, la consommation en énergie de celui-ci par an. Elle est
classé du plus économe au plus énergivore.

Cependant, l’achat d’appareils économes pour limiter sa consommation


en énergie par an n’est pas une solution recommandée seulement pour
les maisons passives mais est recommandé pour tout type d’habitat.

3.2.5. Energie renouvelables

Pour pouvoir limiter sa demande de chauffage en hiver, il nécessaire de capter le maximum de


chaleur venant des rayons du soleil car il s’agit d’une sources inépuisables d’énergie. Comme dit
précédemment, dans nos régions, une des utilisation de l’énergie solaire est l’orientation de la
plupart des fenêtres au Sud mais également l’emplacement des pièces qui nécessite d’être chauffé
(salon, salle à manger, chambre) dans cette même direction, tandis que les pièces tels que le garage
seront généralement placé au Nord.
Une maison passive peut se permettre de ne pas utiliser d’énergie renouvelables supplémentaires
pour se fournir en chauffage, eau chaude, eau sanitaire, électricité puisqu’elle consomme déjà que
très peu d’énergie. Cependant, beaucoup de maison passive, opte pour l’utilisation de techniques de
sources d’énergies renouvelables tels que l’énergie solaire mais également éolienne, biomasse pour
se procurer partiellement ou entièrement l’énergie nécessaire.

Quelques exemples d’installation utilisant des énergies renouvelables :

➢ Energie solaire : Panneaux photovoltaïque, panneaux solaire thermiques,…


➢ Energie éolienne : installation d’une éolienne dans le jardin, micro éolien.
➢ Energie biomasse : système de chauffage autonome au bois, blocs de bois, pellets de bois.
➢ La géothermie : pompe à chaleur géothermique.

Si la maison parvient, grâce à ces énergies renouvelables, à produire plus d’énergie que d’en
consommer, elle devient une maison passive à énergie positive.

3.3 Bilan
La maison passive ne doit pas suivre un modèle précis mais doit cependant respecter certains
critères. Pour obtenir la certification « Maison passive » en Belgique, on doit s’assurer du respect de
3 critères :

➢ Besoin net en énergie de chauffage ≤ 15 𝑘𝑊ℎ/𝑚². 𝑎𝑛


➢ Etanchéité de l’air n50 ≤ 0.6 𝑣𝑜𝑙/ℎ
➢ Risque de surchauffe ≤ 5%

Grace à toutes les stratégies passives et de récupération de chaleur, une maison passive peut
réduire jusqu’à 90% de consommation d’énergie par rapport à un bâtiment conventionnel.
Environnement.brussel
Si l’on calcule les émission de CO2 par an d’une maison passive et d’une maison dite « traditionnel »
(chauffé au gaz) de 150m² chacune, on obtiendra un résultat de 5.5 tonnes pour la maison
traditionnel et moins d’une tonne pour la maison passive.

Il est évident de préciser que les habitudes de consommation de l’habitant, vivant dans une maison
passive ou non, influences les émissions de carbones.

Bien que la maison passive est une solution envisage pour réduire notre empreinte écologique, elle
présente tout de même des limites.

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