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Chapitre 29

Sous-espaces affines

Sommaire
I Sous-espaces affines . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 291
1) Définition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 291
2) Propriétés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 292
3) Repères cartésiens . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 292
II Hyperplans affines . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 292
1) Équation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 292
2) Hyperplans affines dans un euclidien . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 292
III Équations linéaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 293
1) Définition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 293
2) Structure des solutions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 293
IV Solution des exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 294

I SOUS-ESPACES AFFINES

1) Définition
Soit →

u ∈ E, la translation de vecteur →

u est l’application 1 t→u : E → E définie par t→


− →
− → −
u ( v ) = u + v . L’ensemble

de ces applications est noté TE et il est facile de vérifier que (TE , ◦) est un groupe abélien, c’est un sous-groupe
du groupe des permutations de E.
Si →
−v,−→ sont deux vecteurs de E, alors il existe un unique vecteur →
w −
u ∈ E tel que t→ →
− −→
u ( v ) = w . Cette

propriété très simple, suggère un autre point de vue pour les éléments de E : la notion de points.
La propriété précédente peut alors s’énoncer sous la forme suivante : si A et B sont deux points de E, alors
−−→
il existe un unique vecteur → −
u tel que B = t→ →

u (A). Ce vecteur u est noté : AB , on remarquera que :

−−→ −−→
– AB = B − A, et A + AB = B,
−−→
– AB = 0 ⇐⇒ A = B,
−−→ −−→
– BA = −AB ,
−−→ −−→ −−→
– AC = AB + BC .

−−→
AB


0



1. non linéaire si →

u 6= 0 .

MPSI3 (2018-19) LYCÉE M ONTAIGNE – 291 – ©Fradin Patrick –


Hyperplans affines Chapitre 29 : Sous-espaces affines

Définition 29.1
Un sous - espace affine de E est l’image d’un s.e.v. de E par une translation. Soit V une partie de E, V
est un s.e.a. de E si et seulement si il existe un s.e.v V et un vecteur → −
u tel que V = t→
u < V >, si c’est

le cas, V est appelé direction du s.e.a. V (ce que l’on écrira : (V , V)), et on pose dim(V ) = dim(V). On
remarquera qu’un s.e.v. est un s.e.a. de direction lui-même.

2) Propriétés
– Si V est un s.e.a. de direction V, alors V est unique (mais pas le vecteur de la translation), de plus V est
un s.e.v. si et seulement si V contient le vecteur nul.
−−→
– Si (V ,V) est un s.e.a. alors ∀ A ∈ V , V = {A + → −
u /→ −
u ∈ V}, et V = {AB / B ∈ V }, on remarquera que
−−→
∀ B ∈ E, B ∈ V ⇐⇒ AB ∈ V.
– Si (V ,V) et (V 0 ,V 0 ) sont deux s.e.a. de E, et si V ∩ V 0 n’est pas vide, alors V ∩ V 0 est un s.e.a de direction
V ∩ V0.
−−→
– Soient (V ,V) et (V 0 ,V 0 ) sont deux s.e.a. de E, soient A ∈ V et A0 ∈ V 0 , alors V ∩ V 0 6= ∅ ⇐⇒ AA0 ∈ V + V 0 .
On remarquera que la condition est nécessairement remplie lorsque E = V + V 0 .

FExercice 29.1 Étudier les s.e.a. de E lorsque dim(E) = 3.

3) Repères cartésiens

Définition 29.2
Un repère cartésien R = (O, − e→ −→
1 , . . . , e n ) de E, est la donnée d’un point O de E (appelé origine du

→ −→
repère), et d’une base B = (e 1 , . . . , e n ) de E. Pour tout point M de E, on appelle coordonnées de M
−−→
dans le repère R, les coordonnées du vecteur OM dans la base B. On remarquera qu’il s’agit des
coordonnées de M − O dans la base B.

Propriété : si A et B ont pour coordonnées respectives (u 1 , . . . , u n ) et (v 1 , . . . , v n ) dans le repère R, alors les


−−→ −−→ −−→ −−→
coordonnées du vecteur AB dans la base B sont (v 1 −u 1 , . . . , v n −u n ). Il suffit pour cela d’écrire AB = OB −OA .

II HYPERPLANS AFFINES

1) Équation
Équation(s) cartésienne(s) d’un hyperplan affine : Soit R = (O, B) un repère de E, avec dim(E) = n, soit
(H , H) un hyperplan affine de E, soit a 1 x 1 + · · · + a n x n = 0 une équation de H dans la base B (un des a i
au moins est non nul), soit A(u 1 , . . . , u n ) ∈ H . Un point M de coordonnées (x 1 , . . . , x n ) appartient à H si et
−−→
seulement si AM ∈ H, ce qui revient à dire que a 1 (x 1 − u 1 ) + · · · + a n (x n − u n ) = 0, on obtient une équation
cartésienne de H de la forme a 1 x 1 + · · · + a n x n = b.

FExercice 29.2 Montrer que la réciproque est vraie, c’est à dire que les points de coordonnées (x 1 , . . . , x n ) vérifiant une
équation du type a 1 x 1 + · · · + a n x n = b avec au moins un des coefficients a i non nul, forment un hyperplan affine de
direction l’hyperplan vectoriel d’équation cartésienne a 1 x 1 + · · · + a n x n = 0.

2) Hyperplans affines dans un euclidien


On se place dans un repère R = (O, B) orthonormal (ce qui signifie que B est un b.o.n. de E).

Équation cartésienne et produit scalaire


Soit H un hyperplan affine de direction H, on sait que H admet une équation cartésienne de la forme
α1 x 1 + · · · + αn x n = c où les αi sont non tous nuls, soit n(α1 , . . . , αn ), et soit A(a 1 , · · · , a n ) un point de H , alors :

M(x 1 , . . . , x n ) ∈ H ⇐⇒ α1 x 1 + · · · + αn x n = c
⇐⇒ α1 x 1 + · · · + αn x n = α1 a 1 + · · · + αn a n (car A ∈ H )
⇐⇒ α1 (x 1 − a 1 ) + · · · + αn (x n − a n ) =
−−→
⇐⇒ (n|AM ) = 0

On dit que H est l’hyperplan affine passant par A et normal au vecteur n.

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Équations linéaires Chapitre 29 : Sous-espaces affines

À retenir
Les coordonnées d’un vecteur normal à H se lisent directement sur une équation cartésienne de H .
La direction de l’hyperplan affine est H = {x ∈ E / (n|x) = 0} = Vect [n]⊥ .

Distance d’un point à un hyperplan affine


M
Soit H un hyperplan affine, M ∈ E, P son projeté orthogonal sur H
et soit A ∈ H , alors AM2 = AP 2 + PM2 , par conséquent la distance AM
est minimale lorsque A = P auquel on a AM = PM, cette distance est


appelée distance de M à H et notée : n

d(M, H ) = PM. P
A

Calcul de d(M, H )
−−→ −−→ −−→ −−→ − −−→ −
Soit →

n un vecteur normal à H et A un point de H on a AM = AP + PM or AP ⊥→
n , d’où AM · →
n =
−−→ →− →

PM · n = ±PMk n k (vecteurs colinéaires) et donc :
¯−−→ ¯

−¯
¯AM · n ¯
¯
d(M, H ) = PM =
k→

nk
Si H est donné par une équation cartésienne α1 x 1 + · · · + αn x n = c dans un repère orthonormal, alors on
−−→ −
peut prendre n(α1 , . . . , αn ) et on a AM · →
n = α1 (x 1 − a 1 ) + · · · + αn (x n − a n ) = α1 x 1 + · · · + αn x n − c car A ∈ H ,
par conséquent on a :
|α1 x 1 + · · · + αn x n − c|
d(M, H ) = q
α21 + · · · + α2n

III ÉQUATIONS LINÉAIRES

1) Définition

Définition 29.3
Une équation linéaire est une équation du type : u(x) = b avec u ∈ L (E, F), b ∈ F et x ∈ E (inconnue).
L’équation u(x) = 0F est appelée équation homogène associée.

ZExemples :

 2x − y = 1
– Tout système linéaire est une équation linéaire, par exemple, le système x + 2y = 3 , peut

3x + 5y = −1
se mettre sous la forme u(X) = b avec u : R2 → R3 définie par u(x, y) = (2x − y, x + 2y, 3x + 5y), avec
b = (1, 3, −1) ∈ R3 et X = (x, y) ∈ R2 , il est facile de vérifier que u ∈ L (R2 , R3 ).
– Une équation différentielle linéaire est une équation linéaire, par exemple l’équation différentielle
y 0 + y = 1 peut se mettre sous la forme u(y) = b avec u : C 1 (R, R) → C 0 (R, R) définie par u(y) = y 0 + y (u
est linéaire), et b ∈ C 0 (R, R) la fonction constante 1.

2) Structure des solutions

Théorème 29.1 (structure des solutions d’une équation linéaire)


Soit u ∈ L (E, F) et soit b ∈ F, l’équation linéaire u(x) = b avec x ∈ E a des solutions si et seulement si
b ∈ Im(u). Si c’est le cas, et si x 0 ∈ E désigne une solution particulière (i.e. u(x 0 ) = b), alors l’ensemble
de toutes les solutions est S = {y + x 0 / y ∈ ker(u)} = x 0 + ker(u). C’est donc un sous-espace affine de
direction ker(u).

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Solution des exercices Chapitre 29 : Sous-espaces affines

Preuve : Il est clair qu’il y a des solutions si et seulement si b ∈ Im(u). Si on a u(x 0 ) = b, alors l’équation u(x) = b
équivaut à u(x) = u(x 0 ), ou encore à u(x − x 0 ) = 0F (u est linéaire), ce qui équivaut encore à ∃ y ∈ ker(u), x = y + x 0 . 

ZExemples :
– Le système linéaire équivaut à (méthode de Gauss 2 ) :
 
 −y + 2x = 1  −y + 2x = 1
5x = 5 (L2 ← L2 + 2L1 ) ⇐⇒ x = 1
 
13x = 4 (L3 ← L3 + 5L1 ) 0 = −9 (L3 ← L3 − 13L2 )

La dernière équation montre que ce système n’a pas de solution (i.e. b ∉ Im(u)).
– Pour l’équation différentielle, il y a une solution particulière : y 0 : t 7→ 1. L’équation homogène associée
est y 0 + y = 0 dont¯ les solutions sont les fonctions y = λφ où φ : t 7→ e −t . L’ensemble des solutions est
donc S = 1 + λφ ¯ λ ∈ R .
© ª

IV SOLUTION DES EXERCICES

Solution 29.1 Soit V un s.e.a. de E de direction V et contenant un point A :


– Si dim(V) = 0, alors V = {0E } et donc V = {A + u | u ∈ V} = {A}. Un s.e.a. de dimension 0 est réduit à un point.
– Si dim(V) = 1, alors V = →

u avec u 6= 0E , et donc V = {A + λu | λ ∈ R}, c’est la droite affine passant par A et de vecteur
directeur u.
– Si dim(V) = 2, alors V = −
u,−→
v avec (u, v) libre, et donc V = A + αu + βv ¯ α, β ∈ R , c’est le plan affine passant par A
© ¯ ª

et de base (u, v).


– Si dim(V) = 3, alors V = E, et donc V = {A + u | u ∈ E} = E.

Solution 29.2 Soit V = {M(x 1 , . . . , x n ) | a 1 x 1 + · · · + a n x n = b}, supposons le coefficient a 1 non nul, alors le point A(y 1 , . . . , y n )
avec (y 1 , . . . , yn) = ( ab1 , 0, . . . , 0), est dans V . D’autre part :

M(x 1 , . . . , x n ) ∈ V ⇐⇒ a 1 x 1 + · · · + a n x n = a 1 y 1 + · · · + a n y n ⇐⇒ a 1 (x 1 − y 1 ) + · · · + a n (x n − y n ) = 0
−−→
Soit V l’hyperplan vectoriel d’équation a 1 x 1 + · · · + a n x n = 0, alors M ∈ V ⇐⇒ AM ∈ V, donc V est l’hyperplan affine
passant par A et de direction V.

2. Carl Friedrich (1777 – 1855) : mathématicien allemand de génie, sans doute l’un des plus grands de tous les temps.

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