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SOMMAIRE
INTRODUCTION
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INTRODUCTION GENERALE
Il n’est pas question ici d’entrer dans les détails de fonctionnement de tous les
régimes à travers le monde. En effet, il n’est pas besoin pour un juriste de
connaître parfaitement un système politique. Il doit simplement disposer des clés
d’analyse lui permettant de comprendre (et de déduire) la façon dont
fonctionnent des institutions. Si la curiosité pousse le lecteur à connaître ensuite
mieux un régime, il lira des ouvrages spécifiques à celui-ci et il n’oubliera pas
de consulter la pratique de ce régime, sinon il risque de commettre la même
erreur que celle que commettrait un étranger à la seule lecture de la Constitution
de 1958 s’agissant de la France.
Reste à savoir avec qui comparer. Certains ouvrages comparent les grandes
démocraties (Yves Mény et Philippe Lauvaux) mais ceux-ci ne coïncident pas
sur l’étendue territoriale de ces « grandes démocraties » (Allemagne, Etats-Unis,
France, Grande-Bretagne et Italie pour Yves Mény ; auxquels Philippe Lauvaux
ajoute la Suisse, la Suède, le Japon et l’Espagne). D’autres doctrines, font un
choix moins fondé sur un aspect qualitatif que sur un aspect géographique.
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Marie-Claire Ponthoreau, Droit(s) constitutionnel(s) comparé(s), Paris, Economica, 2010.
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Notre cours se situe dans cette seconde approche de comparaison des institutions
politiques à travers différents système politiques des différents continents.
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L’étude d’institutions politiques comparées se présente comme un voyage à
travers les différents pays du globe permettant à la fois d’approcher les grands
concepts du droit constitutionnel et de sensibiliser au droit comparé et à l’étude
des droits étrangers. En effet, il a pour ambition d’examiner la façon dont
fonctionne la démocratie, l’Etat de droit, les relations entre le pouvoir central et
le pouvoir local et la séparation des pouvoirs. La perspective comparative
permet d’entrevoir qu’au-delà de différences ponctuelles ou culturelles entre
Etats se profile un véritable patrimoine commun aux démocraties. Mais avant
d’entrer dans l’étude comparée des institutions politiques, quelques définitions
conceptuelles doivent être faites pour baliser le terrain. Ces précisions porteront
sur les notions d’institutions, de régime politiques et de culture politique, mais
aussi sur les instruments de l’approche politique comparée (typologie, type
idéal…). Il s’agit enfaite d’un préalable essentiel à la bonne compréhension du
cours.
1) L’institution
Seront successivement abordés le concept (a) et les types d’institutions
(b).
a) Le concept
L’institution est un concept. Elle traduit une pensée, une idée. L’institution,
dit J. Cadart (D. const. et instit. po, p. 38 et s.) « C’est ce qui est établi de
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manière durable, permanente, en vertu de l’union des volontés individuelles
agissant pour une entreprise commune ». L’élément volonté humaine distingue
l’institution de ce qui est une donnée de la nature (ex : l’homme, les saisons
etc.). Ainsi entendu, l’institution recouvre deux aspects :
- L’institution –organe et
- L’institution mécanisme. (Règles auxquelles obéissent les organes)
Par contre, les institutions mécanismes sont les règles auxquelles obéissent
les organes, les règles de fonctionnement de ces organes. Par exemple, la
constitution, le mariage, la circoncision sont des institutions mécanismes. La
constitution est une institution- mécanisme, en tant qu’ensemble de règles
auxquelles obéissent le gouvernement, le parlement et les citoyens. Les deux
aspects de l’institution se retrouvent souvent imbriqués : la commune par
exemple est une institution organe qui comprend le maire, le conseil municipal
et des commissions.
Elle est une institution mécanisme en tant que règles, idée d’autonomie
propre à ce type d’organe. La décentralisation exprime d’une manière générale
l’idée d’autonomie appliquée à des collectivités territoriales.
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institutions politiques devient le problème général de l’objet d’étude de la
science politique. Les deux termes ont le même sens, sauf que le terme
institution politique semble viser la science politique axée sur l’étude
institutionnelle, l’étude des règles juridiques. On peut, en effet, être axé sur
l’étude de l’Etat, du pouvoir, c’est-à dire sur les règles juridiques (aspects
institutionnels) d’agencement et de fonctionnement des organes politiques et sur
leurs pratiques. Ou alors on peut être tourné vers l’étude des phénomènes
sociaux qui se manifestent dans la cité, en ne privilégiant pas l’étude des
institutions (ex : comportement électoral ; union ou fusion des partis politiques)
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d’égalité ou de hiérarchie entre les organes) et l’observation de cet ensemble
aboutit à faire des distinctions en régime parlementaire, régime présidentiel,
régime semi-présidentiel ou semi-parlementaire, régime d’assemblée, régime
présidentialiste selon les déplacements du centre du pouvoir. Il y a toujours un
décalage entre le régime tel qu’il existe dans les textes et le régime tel qu’il se
comporte dans la pratique, tel qu’il devait être suivant une Constitution. Décrire
donc le régime c’est mesurer le décalage entre les institutions telle que créées et
la réalité ou l’étendue du système.
3) La culture politique
La culture politique n’est pas immuable, elle change, elle évolue. Dans un
même Etat, on peut distinguer des sous-cultures, des différences de réaction face
au politique : les paysans, les citadins, les riches, les intellectuels ne réagissent
pas toujours de la même façon. La culture politique fait partie de
l’environnement du système politique.
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4) Le concept de politique
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CHAPITRE I – LES INSTUTIONS POLITIQUES DES DEMOCRATIES
OCCIDENTALES
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et des droits personnels considérés comme des droits naturels. Cette théorie
des droits naturels a été reprise au 18ème siècle par les penseurs et laïcisée
sous la forme de droits individuels fondamentaux.
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1. Le choix de gouvernants par des élections libres (ce qui suppose la
liberté de candidature, la liberté de suffrage, la liberté du scrutin) ;
2. L’exercice du gouvernement par la majorité ;
3. L’obligation de respecter l’opposition ;
4. Le respect de la constitution par les pouvoirs publics
(constitutionnalisme) ;
5. La garantie des droits fondamentaux des citoyens.
1) La monarchie absolue
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La confusion des pouvoirs dans la monarchie absolue résulte du fait que les
fonctions législatives, exécutives et juridictionnelles sont exercées par le même
organe, le Monarque. Selon la formule de Louis XIV, « l’Etat, c’est moi ». Le
monarque fait les lois, veille à leur exécution et rend la justice. C’est en quelque
sorte l’antithèse de la démocratie.
2) Le régime d’assemblée
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Ces régimes résultent d’une interprétation du principe de la séparation des
pouvoirs dans toute sa rigueur : distinction entre les fonctions et les organes qui
les exercent, spécialisation des fonctions et autonomie des organes. Selon
Montesquieu, « lorsque dans la même personne ou dans le même corps la
puissance législative est réunie à la puissance exécutive, il n’y a plus de
liberté ». Chaque organe exerce une fonction et une seule. L’idée est de traduire
en pratique la pensée de Montesquieu qui dit que « il faut que par la disposition
des choses, le pouvoir arrête le pouvoir ».
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parlementaire mais généralement dans le cadre d’une collaboration des pouvoirs.
L’appellation de régime présidentialiste sera pratiquement réservée, avec une
connotation péjorative, aux régimes dans lesquels un déséquilibre prononcé se
produit en faveur du président, volontairement ou involontairement.
Le parti unique est censé traduire l’unité nationale ou œuvre à cette unité. Ces
régimes peuvent être de deux types : les régimes totalitaires et les régimes
simplement autoritaires.
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pouvoir est monopolisé par un homme ou par une oligarchie partisane ou non
partisane. Cette monopolisation peut se faire autour d’un parti ou autour d’un
homme. La monopolisation peut se réaliser par la répression d’adversaire ou
l’interdiction de partis d’opposition. Les pays du tiers monde fournissent des
exemples de régimes autoritaires, sans ambition idéologique totalitaire.
Généralement, ce n’est pas seulement deux partis politiques qui existent mais
les autres drainent très peu d’électeurs ont très peu d’adhérents et sont, en plus,
écrasés par le mode de scrutin qui ne leur laisse aucune chance d’avoir un
nombre significatif d’élus.
Le fait que seulement deux partis politiques monopolisent le champ influe sur
le fonctionnement de l’organisation constitutionnelle. L’exemple typique en est
donné par la Grande Bretagne où le système constitutionnel (coutumier) ne peut
se comprendre, dans la réalité de son fonctionnement, qu’à travers cette donnée.
Les USA aussi en sont un autre grand exemple.
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Le multipartisme et le bipartisme font tous partie du pluralisme politique.
Celui-ci peut se définir comme l’acceptation de la compétition entre plusieurs
partis politiques pour la conquête et l’exercice du pouvoir politique dans un Etat.
La différence fondamentale est donc que, dans le bipartisme, l’on est presque
sûr qu’un seul des deux partis aura la majorité de gouvernement alors que cela
n’est pas le cas dans le multipartisme. Le multipartisme conduit fréquemment à
des gouvernements de coalition. Le parti majoritaire au parlement n’a souvent
pas une majorité absolue. Ce système conduit souvent à l’instabilité
gouvernementale.
Les régimes politiques sont aussi souvent appréciés à partir, non pas du
système de parti, mais à partir d’autres axes tel que le critère, plus diffus de
l’intervention du citoyen. La démocratie suppose la participation du citoyen à la
décision sur les affaires politiques. Le niveau de participation ou les formes de
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cette participation peuvent être des indices de bon ou de mauvais
fonctionnement de la démocratie.
1) Le referendum
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La démocratie est aussi appréciée, surtout dans les pays nouvellement
entrés dans le processus démocratique, à l’étalon du dynamisme de ce qu’on
appelle « la société civile ». Celle-ci désigne la diversité des organisations
situées entre la famille (cellule de base) et l’Etat, en dehors des partis
politiques qui sont considérés comme relevant du champ politique.
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l’éprouver, à la faire rompre en la mettant devant l’alternative de tolérer les
diverses formes de violence ou d’être en contradiction avec ses principes de
tolérance.
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B. L’exemple de bipartisme imparfait : la République Fédérale
d’Allemagne (RFA)
2. Au sein de l’exécutif
Un chef d’Etat (le président fédéral) sans pouvoir, élu pour 5 ans
par un collège composé des parlementaires (des 2 chambres) et de
délégués élus par les législatures des Länders (Etats fédérés).
Un chancelier (1er Ministre, actuellement Angela MERKEL élu par
le Bundestag sur proposition du Président.
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partis absorbés par les deux grands. Les trois partis qui participent
régulièrement au gouvernement sont :
Le CDU (union chrétienne démocrate) et sa branche bavaroise CSU
(Union chrétienne sociale) qui forment la CDU/CSU.
Le SPD (Parti social démocrate) ;
Le FDP (Parti libéral démocrate).
Les verts (dont l’ex. ministre des affaires étrangères Oscar Fisher en est
issu ainsi que le député européen et célèbre leader de la révolution de mai
1968 en France, B. Cohn-Bendit)
Le PDS (ex : parti communiste de RDA)
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L’avantage de ce système électoral est que le choix du chancelier est dicté par
les élections, le Président proposant le chef du parti vainqueur qui, faute souvent
de pouvoir composer un gouvernement homogène, est appelé à former un
gouvernement de coalition.
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2) La fréquence des gouvernements de coalition
3) L’instabilité gouvernementale
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Ainsi, beaucoup de ces constitutions ont adopté les traits du régime
parlementaire rationalisé se traduisant notamment par la limitation des
possibilités de mise en jeu de la responsabilité politique du gouvernement :
menace de dissolution pour contrer la grogne des parlementaires et des alliés,
alourdissement de la procédure de recours à la motion de censure. Mais ces
mécanismes ne sont pas destinés à faire face à des dissensions entre alliés. La
démission d’un ministre marque souvent la chute du gouvernement.
1) L’Italie
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Ministre. Le gouvernement, dirigé par le 1er Ministre, doit être investi par le
parlement par le vote de confiance et est responsable devant le parlement.
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démocratie chrétienne, de même que son protagoniste le Parti communiste
italien (PCI) a subi des reculs électoraux et a dû se transformer après la
déconfiture des Etas socialistes.
2) La Belgique
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vain de composer un gouvernement. Un premier ministre par intérim fut nommé
pour trois mois. Ce fut après cette période que reproposé une seconde fois, les
négociations aboutirent à la formation d’un gouvernement d’union nationale.
3) La France
Le régime politique français est dans une position intermédiaire entre les pays
à régimes multipartistes marqués par l’instabilité gouvernementale et les
régimes bipartites ou tripartites à grande stabilité gouvernementale. Il présente
de grandes originalités dans l’ossature constitutionnelle. Deux traits de
particularités peuvent être relevés.
a) Le régime constitutionnel
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constitutionnelles de rationalisation du régime parlementaire (limitation du
domaine de la loi et du règlement, limitation des possibilités de renverser le
gouvernement par la motion de censure et le vote de défiance, élargissement des
possibilités de dissolution du parlement), ainsi que les quelques pouvoirs donnés
au Président ne changeaient pas la nature de régime parlementaire.
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devenu par la suite UDF= Union pour la Démocratie Française). Mais la perte de
la présidence par l’UDR (principal parti se réclamant de Charles De gaulle) au
profit de son allié Giscard d’Estaing en 1974 annonçait déjà une recomposition
des forces politiques, d’autant plus que les partis de gauche s’organisaient dans
un « programme commun de la gauche » signé en 1972 par le parti socialiste de
F. Mitterrand, le parti communiste, le PSU (parti socialiste unifié) de Michel
ROCARD, le MRG (Mouvement des Radicaux de Gauche) de J.J. SERVAN-
SCHREIBER.
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appel à la sagesse de deux hommes pour éviter les chocs quotidiens sur ce que
chacun peut faire ou ne peut faire.
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réunir à lui seule (sauf lors d’une élection anticipée destinée à profiter
d’un climat favorable) la majorité absolue aux élections législatives.
PC 73 86 44 32
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Section III – Le régime présidentiel : le modèle Américain
Le régime politique américain (USA) est marqué d’une très grande originalité
et l’on peut dire qu’il est unique. Ce caractère de modèle unique tient à plusieurs
facteurs cumulés :
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l’Angleterre à la fois pays colonisateur et pays dont la majorité des
américains sont ressortissants d’origine. Cette guerre ne prit fin qu’en
octobre 1781 et alors s’engagea les négociations pour la constitution d’un
Etat fédéral après la confédération établit le 14 novembre 1777 pendant la
guerre d’indépendance.
En partant des critères d’analyse des régimes politiques des Etats libéraux,
deux traits peuvent être ressortis : le système de partis politiques et la
stabilité absolue de l’exécutif.
Sur ce plan, le bipartisme américain n’est pas traversé par les fractures
idéologiques plus ou moins prononcées entre socialiste et conservateur ou
libéraux comme en G.B. et en RFA ou en Europe de manière générale. Les USA
n’ont pas importé les luttes idéologiques entre socialistes, communistes,
libéraux, démocrates chrétiens, etc. Les partis socialistes et communistes ont
tenté de s’y greffer en vain : il y a certes eu la période de répression du
communisme ou supposé tel sous la guerre froide (le Mac carthisme) mais
l’élément fondamental est que ces courants n’avaient pas prise. Les
revendications et particularismes sont portés non pas par des partis politiques
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mais par des groupes de pressions : mouvements noirs, Ku Klux Klan et lobbies
militaro-industriels.
Certes les démocrates sont présentés comme plus à gauche, un parti plus
social que les républicains taxés de conservateurs et de libéraux. Mais il s’agit
d’une catégorisation européenne. En réalité, chaque parti est traversé par des
différences de sensibilités et de doctrines économiques et sociales peu éloignées.
Le libéralisme économique, et le capitalisme sont largement acceptés comme
base de la société. De même, le partage entre sudistes, réputés favorables au
parti démocrate, et nordistes, favorables au parti républicain, est tout aussi
relatif : il s’agit d’une fréquence de vote majoritaire et non pas d’une véritable
ligne de partage.
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L’indiscipline est favorisée par le système électoral qui fait que l’élection du
parlementaire ne dépend pas du leader du parti. Un sénateur ne doit pas son
mandat au leader même s’il est président en exercice. L’élection présidentielle
n’a aucun effet d’entraînement sur les autres élections (Sénat, chambre des
représentants, gouverneur). Certains ont parlé de « no parti system » (P. Avril
cité par Gicquel, p. 266).
1) Le monocéphalisme de l’exécutif
Le Président est donc tout puissant, et cette puissance est favorisée par sa
désignation par élection au suffrage universel juridiquement indirect, mais en
fait quasiment direct après une dure épreuve de désignation des candidats. Les
éléments de sa puissance sont les suivants : il détient le pouvoir réglementaire, il
est chef de l’administration, il est responsable de la politique étrangère, il est le
commandant en chef des forces armées, ses secrétaires d’Etat sont révocables ad
nutum (Lincoln aurait dit : sept oui ou un non et le non l’emporte).
Les candidats sont désignés au sein des deux partis politiques soit par des
primaires soit par des caucus selon la procédure retenue dans chaque Etat. La
phase finale dans chaque parti étant la réunion d’une convention en juillet – août
pour investir leur candidat.
Les élections primaires consistent à faire intervenir les électeurs d’un parti
dans la sélection des candidats à la candidature. Ces primaires peuvent être
fermés si les électeurs doivent déclarer préalablement leur appartenance au parti
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(réduction aux membres du parti). Elles sont ouvertes si peuvent y prendre part
tous ceux qui veulent participer au vote. Il est donc organisé des élections dans
l’Etat ou cette procédure est retenue pour désigner des candidats.
La particularité de ces deux formes est que lors de ces élections (primaires)
ou de ces assemblées (caucus), il est élu des déléguées à la convention qui
doivent choisir le candidat. Chaque candidat se bat donc pour réunir le plus
grand nombre de délégués élus sur son nom. Mais il y a aussi les super délégués
constitués des élus et des cadres du parti, qui participent à la convention en étant
libres de leur vote, contrairement aux délégués ordinaires. Ces super délégués,
qui se composent des membres du congrès, des gouverneurs, des membres du
Comité national du parti et autres personnalités influentes, représentent une
certaine proportion des grands électeurs du parti : 796 sur 4049 chez les
démocrates ; 463 sur 2380 chez les républicains. Pour le parti Démocrate, par
exemple, où se sont affrontés Barack OBAMA et Mme Hilary CLINTON, il
fallait obtenir 2025 délégués sur les 4049 pour être désigné à la convention du
parti en fin août 2008 à Denver. Pour les républicains, il faut obtenir 1191
délégués sur 2380.
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quasiment aucune chance de passer mais il peut troubler le système en rendant
incertain les résultats des élections des grands électeurs.
- Ce sont les Etats qui élisent les présidents (puisque les grands électeurs
viennent avec mandat de choisir tel candidat) ;
- Chaque Etat désigne ses mandataires pour aller à l’élection du Président
(au lieu de donner mandat à ses parlementaires où à des diplomates ou au
gouvernement de l’Etat) ;
- Pour désigner ses mandataires, chaque Etat organise des votes au scrutin
majoritaire de liste et sont désignés les membres de la liste qui a obtenu la
majorité ;
- Les listes à la désignation des mandataires étant constituées sur la base
que l’Etat se prononce pour tel ou tel candidat, les membres de la liste
élue ont un mandat impératif, celui de voter pour le candidat en question ;
- En cas d’égalité, il revient au Congrès de désigner le Président.
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CHAPITRE II- LES INSTITUTIONS POLITIQUES EN AFRIQUE
L’étude des institutions politiques des Etats africains doit nécessairement être
replacée dans le contexte spécifique de ce continent. L’Afrique, qualifiée de plus
vieux continent, est composée d’une cinquantaine d’états ayant accédé à
l’indépendance très récemment, puisque le plus grand nombre a accédé à
l’indépendance dans les années 1960. L’Afrique fait partie des pays du tiers-
monde. Même si cette classification tend à tomber en désuétude depuis « la
chute du mur de Berlin », elle permet de comprendre l’évolution politique de ces
pays.
Le tiers-monde est composé d’Etats venus tard dans l’arène mondiale, pour
avoir été colonisés ou dominés par les pays européens et d’Amérique du Nord.
Après leurs indépendances, qui datent de la fin du 19 ème siècle, pour l’Amérique
latine, à la moitié du 20ème siècle pour l’Afrique, ils continuent en général de
subir une domination économique et culturelle. Ainsi, système libérale et
système socialiste étaient les deux modèles d’institutions politiques qui
s’offraient à eux après la seconde Guerre mondiale.
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Nous nous limiterons dans ce chapitre aux difficultés d’adaptation du modèle
libéral en Afrique, qui s’est traduit par des échecs aussi bien du régime
parlementaire que du régime présidentiel, à quelques rares exceptions près. Mais
après l’effondrement du socialisme, l’on assiste à un retour à la démocratie
libérale. C’est ce que nous verrons dans les deux sections qui suivent.
Sur le plan économique, elle était et est composée de pays dont la population
est à grande majorité rurale et pratique une agriculture de subsistance. L’absence
de nation, l’analphabétisme et l’étroitesse numérique des élites font que le
système de la démocratie représentative ne peut être compris et fortement
soutenu par une idéologie politique partagée. Il ne s’agit pas de dire que la
démocratie est un luxe mais de reconnaître qu’elle ne bénéficie pas d’une grande
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assise sociale. Les troubles ethniques ou économiques plongent ces pays dans
l’instabilité politique, conduisant à la recherche des voies énergiques de
gouvernement.
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Les Etats africains vont évoluer dès les premières années des indépendances
vers une concentration des pouvoirs. Cette concentration se manifeste à travers
le passage d’Etats fédéraux à des Etats unitaires ou la régression de la
décentralisation administrative ; le passage du parlementarisme au
présidentialisme ; le passage du multipartisme au parti unique (de droit ou de
fait) ou au parti dominant ; le renforcement de l’exécutif et la personnalisation
du pouvoir.
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vote bloqué sur un texte à la demande de l’exécutif ; etc. en contrepartie, la
motion de censure (institution du régime parlementaire) est accordée à
l’Assemblée, avec des mesures visant à restreindre son exercice (majorité
qualifiée, délai de débat, interdiction pour un député d’en signer d’autres dans
un délai défini).bien plus, l’on assistera à un rejet du modèle libéral qui se
traduira dans les emprunts au système socialiste.
Par contre, en Afrique, dans la majorité des cas, le parti n’affiche pas une
idéologie déterminée. Comme le note M. Bernard Chantebout, le monopartisme
dans le tiers-monde ne répond pas au même but que dans les régimes
communistes : « l’objectif de ces partis n’est pas de transformer la société à la
lumière d’une idéologie, mais simplement d’empêcher la naissance d’une
opposition susceptible de menacer les gouvernants en place ».
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2) La conception de l’Etat
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Dans l’ensemble, les emprunts au système soviétique, de même qu’au
système français ou des USA, servaient à renforcer le pouvoir de l’exécutif. Que
ces pays aient voulu créer un régime présidentiel (dans la majorité des cas) ou
instaurer des formes collégiales de gouvernement, la pratique a donné naissance
à des régimes présidentialistes.
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1) Le cas du Botswana
Malgré la longue domination d’un seul parti, le jeu est reconnu démocratique
parce que les élections sont organisées de manières satisfaisantes : le processus
est libre et impartial, le résultat étant accepté, après les recours juridictionnels
éventuels. La domination du BDP est imputable à un certain nombre de facteurs
et non à la fraude.
Au parlement qui compte une seule chambre, une partie des députés (60 sur
70) est élue à la majorité simple et au scrutin uninominal dans une vingtaine de
circonscriptions. Dans la circonscription, l’électeur à trois voix et élit trois
députés. Sur les autres sièges (10), huit sont réservés aux « perdants les mieux
placés » (à l’exclusion des candidats indépendants).
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Plus tard apparaîtra le MMM (Mouvement Militant Mauricien), dirigé par
Paul Bérenger qui commença à émerger aux élections de 1976.
Mis à part ces deux cas, le Sénégal peut aussi être considéré comme un Etat
où le fonctionnement régulier d’institutions démocratiques pluralistes a existé.
Preuve de la recherche d’un modèle parlementaire majoritaire, ce pays a même
tenté (comme la 3ème république de l’ex. Haute-Volta), de mettre en place un
bipartisme ou un tripartisme forcé (reconnaissance de l’existence légale des trois
partis politiques les mieux placés après une élection de mise en place des
institutions constitutionnelles). Au-delà de cette expérience originale, le Sénégal
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a connu une continuité constitutionnelle depuis 1960. Ce fait n’est pas
particulier (car c’est le cas également de la Côte d’Ivoire) mais il témoigne
d’une certaine stabilité institutionnelle. De plus, le Sénégal a connu des élections
régulières depuis 1963. Depuis 1978, les élections opposent plusieurs partis
politiques. A part l’intermède des premières années où l’opposition entre le
Président de la république et le Premier ministre, Mamadou DIA a failli
compromettre l’existence d’une opposition, le pluralisme politique a toujours
existé. Ni la constitution, ni le code électoral sénégalais ne faisait d’exclusive en
consacrant un parti unique.
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Afrique. Il serait inexact de ne voir que ce facteur externe, qui a lui seul ne
suffirait pas. En Afrique, sur le plan interne, il y a eu des expériences de
démocratie libérale, généralement limitées et, surtout, l’on remarque un certain
essoufflement économique et politique qui s’exprime par divers indices :
Les années 1990 resteront dans l’histoire comme une période de rupture
marquée par la vague de transition démocratique, principalement en Europe de
l’Est et en Afrique, le mouvement de transition démocratique semblant avoir été
antérieur en Amérique latine.
Une distinction peut donc être faite entre les transitions opérées sans
conférence nationale souveraine et les transitions à l’aide de conférences
nationales souveraines, même si le succès de la transition ne dépend pas du
choix de l’une ou l’autre voie.
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constitution et ceux qui ont seulement procédé à une révision de l’ancienne
constitution. Certains comme le Burkina Faso, qui ont adopté une nouvelle
constitution, ont connu des instances du genre conférence mais non souveraine.
a) Se classent parmi les pays qui ont seulement procédé à une révision de
l’ancienne constitution, le Sénégal et la Côte d’Ivoire.
b) Le Burkina Faso peut aussi être rangé dans la catégorie des Etats qui ont
réalisé la transition sans conférence nationale souveraine, que le processus ait
été différent de ceux du Sénégal et de la RCI. La différence se situe d’abord
dans le fait que le Burkina Faso se situe dans les pays qui ont recours à
l’adoption d’une nouvelle constitution soit parce qu’il n’y avait pas de
constitution (Etat d’exception) soit parce que la constitution en vigueur consacre
un système non démocratique. La différence se situe ensuite dans le fait que, s’il
n’y a pas eu de CNS au sens d’un organe investit de pouvoirs confisqués au
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gouvernement et au parlement en place, il y a eu des cadres formels de
négociation des nouvelles institutions avec l’opposition. Ainsi, certains pays ont
connu des commissions constitutionnelles, des conférences, assises ou états
généraux non souverains. L’objectif de cette procédure est également de
parvenir à un consensus minimum de la classe politique sur le projet de
constitution avant sa soumission à la ratification du peuple par référendum.
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De temps en temps, des hommes d’opposition ou des observateurs imputent
l’existence d’un parti dominant et la faiblesse au fait qu’il n’y ait pas eu de
conférence nationale souveraine. Mais ils devraient tout autant l’imputer au fait
d’avoir abandonné notre processus autonome de négociation des réformes
institutionnelles, qui était entrain de produire ses fruits avec l’adoption de la
constitution, au lieu de changer de voie.
D’autres pays qui ont connu une transition sans CNS se voient reprocher
cette sorte de tare originelle. Mais le passage par la CNS n’est apparemment pas
un gage de transition parfaite ou durable.
Le Bénin est le pays qui a lancé la transition par la voie de la tenue d’une
conférence nationale souveraine. Des instances de ce genre ont existé dans
l’histoire sous d’autres noms. Mais l’expression CNS se réfère en Afrique au
processus de sortie de crise organisé au Bénin. Ce pays, dont le régime se
rangeait dans les pays à orientation socialiste, était dans l’impasse sur le plan
économique et politique. Dès 1989, des consultations pour des solutions de
sortie de crise furent engagées. Ces consultations aboutirent à l’idée d’une
conférence nationale du type « états généraux » réunissant les « forces vives »
de la nation et un comité préparatoire fut mis en place le 22 décembre 1989
(Voy. Robert DOUSSOU, Le Bénin : du monolithisme à la démocratie
pluraliste, un témoignage, in G. Conac (sous la direction), L’Afrique en
transition vers le pluralisme, Economica, 1993, pp. 179 et s.). La CNS
commença ses travaux à partir du 19 février 1990. Le caractère souverain résulte
de ce que le Président KEREKOU s’est engagé à appliquer les résultats des
travaux, de sorte que les décisions prises par la CNS devaient être considérées
comme obligatoires et, au besoin, devaient être rendues exécutoires par la
sanction classique de la promulgation.
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Après l’expérience réussie du Bénin, certains pays s’y sont engagés avec plus
ou moins de bonheur. C’est le cas, en Afrique de l’Ouest, du Mali, du Togo, du
Niger.
Mais le succès dans la mise en œuvre des institutions issues de la CNS est
tributaire de plusieurs autres facteurs :
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organisation manifeste. De même l’élection présidentielle de 1997 avait été
boycottée par l’opposition. Fort heureusement, l’alternance a pu se réaliser sans
accroc, ce qui justifie que l’on ait une bonne appréciation de cette transition.
Ces deux cas apparaissent comme des situations extrêmes mais ils montrent
bien que les difficultés de la transition démocratique ne tiennent pas seulement
aux voies d’adoption des nouvelles constitutions.
Après les transitions, les régimes politiques mis en place recouvrent une
grande diversité, malgré l’uniforme consécration des principes de la démocratie
libérale.
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§ 2 – La diversité des régimes politiques
Uniformité ou similitude et diversité sont les deux traits que l’on retrouve
dans le constitutionnalisme d’Afrique francophone notamment.
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2) Les choix de régimes politiques
Si l’on s’en tient aux choix intentionnels des constituants (et non pas des
qualificatifs donnés par des auteurs), l’on constate que les nouvelles
constitutions expriment la diversité de régimes politiques, comme quelques
exemples peuvent en attester.
Par contre, le Mali par exemple a choisi le régime parlementaire, même s’il
n’est pas moniste européen. Dans la constitution issue de la transition, ce sont
les traits du parlementarisme qui sont mis en relief : c’est le premier ministre qui
détermine et conduit la politique de la nation (article 53) ; le chef de l’Etat
nomme le premier ministre sans obligation particulière, mais il ne peut mettre
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fin à ses fonctions que « sur présentation par celui-ci de sa démission » ; le chef
de l’Etat ne peut recourir au référendum que sur proposition du gouvernement
pendant les sessions ou sur proposition de l’Assemblée. Selon Eloi Diarra, ces
dispositions montrent que le constituant malien « n’a pas entendu en faire (du
chef de l’Etat) le pivot de toute la vie constitutionnelle » (in RJPIC, 1995, P.
268). La constitution du Togo est aussi de type parlementaire : c’est le
gouvernement qui détermine et conduit la politique de la nation (article 77) et le
chef de l’Etat est tenu de nommer le premier ministre dans la majorité
parlementaire.
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CHAPITRE III – LES INSTITUTIONS POLITIQUES EN AMERIQUE
LATINE
Comme en Afrique, dans les pays d’Amérique latine, l’on a constaté une
évolution vers le régime présidentiel déformé, et ces déformations traduisent
aussi une inadaptation de ces institutions aux systèmes sociaux. Ainsi, cette
inadaptation s’est aussi traduite par l’abandon du régime parlementaire, puis
l’adoption, non pas du régime présidentiel, mais du régime présidentialiste,
c’est-à-dire volontairement déformé dès le départ au profit de l’exécutif.
69
l’autorité des pays colonisateurs (Espagne et Portugal) les unit lors de la lutte de
libération.
Sur le plan économique, ces pays sont (et sont encore) dominés par de grands
propriétaires terriens qui emploient les paysans dans leurs plantations
(latifundias) ou encore berger (gauchos).
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§ 2 – Le contexte d’instabilité politique
Comme plus tard en Afrique francophone, ces pays sont marqués au début
par les luttes politiques entre partisans de l’unité et partisans du fédéralisme ou
même de la confédération. Les caciques sont en général plus favorables à des
formes d’union plus lâche qui sauvegardent leurs pouvoirs sur les communautés
restreintes mais autonomes. De même, les luttes entre partisans du régime
parlementaire et partisans du régime présidentiel ont pour toile de fond la
sauvegarde des pouvoirs des chefs et propriétaires latifundiaires. L’exemple des
USA amène à l’adoption d’institutions de type présidentiel. Les Constitutions de
ces pays affirment leur fidélité aux principes de séparation des pouvoirs. Par
exemple, la Constitution du Venezuela du 21 décembre 1811, celle de Colombie
de 1811, celle du Pérou du 17 décembre 1822, celle de Bolivie de 1825, etc.
affirment leur adhésion au principe de séparation des trois pouvoirs comme
principe fondamental de la démocratie.
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ministres et c’est un évènement quand un ministre fait un an à son poste.
Présidence de Balmaceda).
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nombreuses crises (grèves, guerres civiles), la technique des décrets-lois se
trouve souvent utilisée par l’exécutif.
Dans l’ensemble, les régimes mis en place ont comme traits le caractère
autocratique et la personnalisation du pouvoir. Mais dans ces Constitutions, il y
a aussi une recherche de garantie contre la dictature. Cette volonté est marquée
par le principe du non-continuisme. La quasi-totalité des Constitutions imposent
au Président de ne pas solliciter le renouvellement après un ou deux mandats
(généralement un mandat long de 7 ans). Ce principe, qui part de bonnes
intentions, a parfois aussi provoqué des crises et des coups d’Etat lors des
tentatives pour le détourner.
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EXERCICES ET CORRIGES
I- EXCERCICES
Sujet n°1
Sujet n°2
Sujet n°3
Sujet n°4
75
Sujet n°5
Sujet n°6
Sujet n°7
L’étudiant doit cocher uniquement ce qui est vrai. Toutes fausse réponse annule
la bonne ou les bonnes réponses cochées.
b) Dissoudre le parlement ;
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b) Domine le parlement
d) Ne peut démissionner.
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II- CORRIGES
Sujet n°1
Sujet n°2
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3) La stabilité politique de la RFA s’explique par le mode de scrutin qui est à
la fois proportionnel et majoritaire puisqu’il comporte des correctifs
permettant d’éliminer les extrêmes. Ces règles mises par le scrutin à
conduit à l’élimination des petits partis au parlements. Aussi ce système
électoral donne l’avantage de former un gouvernement de coalition encore
appelé compromis historique à défaut de former un gouvernement
homogène.
Sujet n°3
2) Similitudes :
Différences :
- L’instabilité gouvernementale.
Sujet n°4
80
Le régime politique est la résultante globale du système tel qu’il
fonctionne et non pas seulement que décrit. La raison de prendre en
compte le système tel qu’il fonctionne et des règles de fonctionnement
mais l’observation extérieure (détaché du fonctionnement).
Sujet n°7
1) C
2) C
3) A
4) A
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