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La dimension humaine de la Révolution libératrice

L’Algérie combattante n’a eu de cesse d’oeuvrer activement pour adhérer aux conventions de Genève, faisant preuve
d’une volonté sans faille en matière de respect des normes du droit humanitaire. Le 20 juin 1960, le Gouvernement
provisoire de la République algérienne déposa, à Berne, en plein combat libérateur, les instruments d’adhésion aux
quatre conventions de Genève, ainsi que des témoignages irréfutables relatifs aux crimes commis par le colonisateur,
notamment la torture pratiquée sur tout Algérien suspecté d’aider la Révolution.

A la veille du déclenchement de la Révolution, le Front de libération nationale a rendu publique sa première


déclaration officielle connue sous le nom de « Proclamation du 1er Novembre». Cet appel, définissait les
principes inspirant ce mouvement révolutionnaire, fixait ses objectifs qui sont la liberté et l’indépendance et
jetait les bases de la reconstruction de l’Etat algérien après la liquidation du système colonial. Pour l’Algérie
colonisée et combattante les valeurs du droit international humanitaire ne sont pas étrangers à la religion
musulmane. Dès la naissance de l’Islam, le Prophète Mohamed (QSSSL) et ses Compagnons fixèrent les règles
de conduite militaire, à l’occasion des grandes batailles qu’ils eurent à mener. L’Islam a été bel et bien le
précurseur du droit international humanitaire. S’inspirant de ces mêmes valeurs, le parcours de l’Emir
Abdelkader est éloquent à ce sujet.
Plusieurs soldats étrangers déserteurs de l’armée française ayant rejoint le maquis ont témoigné du
traitement humain qui leur avait été réservé par les Moudjahidine et de l’aide dont ils avaient bénéficié pour
regagner leurs pays. L’adhésion de l’Algérie combattante, à travers son gouvernement provisoire, signifiait pour
les dirigeants l’expression la plus solennelle d’une volonté de respecter le droit humanitaire
L’occupant, par l’intermédiaire de ses policiers, de son armée (dont les unités de commandos et de
parachutistes) s’est livré à la pratique de la torture érigée en véritable système, à l’encontre de milliers
d’Algériens, sans aucune forme de procès, depuis le déclenchement de la Révolution libératrice.
Le sort des combattants de l’ALN qui tombaient entre les mains de l’ennemi subissaient était les sévices
corporels et moraux avant leur exécution par divers procédés, et ce, en violation des dispositions de la
convention de Genève sur le traitement des prisonniers de guerre. Des milliers de prisonniers ont ainsi été
exécutés ou déclarés disparus. Sous l’occupation coloniale, le citoyen algérien était dénommé « indigène »,
privé du statut juridique d’être humain, il n’était ni Français ni Algérien et ne bénéficiait même pas des droits
accordés aux étrangers.
Amel Fodil-Chérif. El-Djeich N° 712 Novembre 2022

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