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Suite de la série N°5

Exercice 5 : Etude d’une Pompe à Chaleur (cycle récepteur réel) destinée au chauffage d’une
habitation :
Une pompe à chaleur à fréon 22 (CHF2Cl : difluorochlorométhane) prélève de la
chaleur à un circuit d'eau froide et cède de la chaleur à de l'eau chaude qui circule dans le sol
de l'habitation. Le fréon décrit un cycle :
 dans l'évaporateur, il subit une évaporation complète sous la pression de vapeur
saturante P2 et à la température T2 ;
 le fréon gazeux sort du compresseur à la température T3 et sous la pression P1 ;
 dans le condenseur le fréon gazeux se refroidit, puis se liquéfie complètement
sous la pression de vapeur saturante P1 et à la température Tl ;
 en traversant le détendeur, le fréon subit une détente de Joule-Thomson,
passant de (T1, P1) à (T2, P2) ; cette détente s'accompagne d'une vaporisation
partielle du liquide. Tous les calculs seront réalisés pour une masse m = 1 kg
de fréon et on pose :
 Lv (T) : chaleur latente de vaporisation du fréon ;
 cL : capacité thermique massique du fréon liquide, supposée indépendante
de T et de P;
 le fréon gazeux est assimilé à un gaz parfait de masse moléculaire molaire
M, et pour lequel γ = 1,20 ;
 l'énergie cinétique macroscopique ainsi que l'énergie potentielle de
pesanteur seront négligées dans tout le problème ;
 le volume massique vL du fréon liquide est indépendant de la pression et
de la température ;
 l'installation fonctionne en régime permanent.

Données :
- T2 =273 K ; T1 =305 K ; Lv(T2) =205 kJ/kg ; Lv(T1) =175 kJ/kg ;
- cL = chaleur massique du fréon liquide = 1, 38 kJ/kg.K ;
- P2 = 5. 105 Pa ; P = 12,65 . 105 Pa
- vl = 0,75 dm 3/kg ; R =cte de G.P = 8,31 J/mol.K
- Masse molaire du fréon : M = 86,5 106-3 kg/mol

Liquide (1) (P1,T1)


(3)(P1,T3)
Vapeur sèche
Condenseur
Compresseur
Détendeur

(2)(P2,T2)
Liquide+vapeur Vapeur saturante
Évaporateur

1) Préliminaire :
a) Montrer que la capacité thermique massique à pression constante du fréon gazeux
𝜸𝑹
a pour expression : 𝒄𝑷 = 𝑴(𝜸−𝟏).
b) La calculer numériquement.
c) Un fluide traverse une machine stationnaire. Par unité de masse de fluide
transvasé, la machine reçoit un travail W’ et une chaleur q. Montrer qu’avec les
approximations du problème définies précédemment la différence d’enthalpie
massique h entre la sortie et l’entrée, représentées par des indices s et e , obéit à
l’équation : 𝒉𝒔 − 𝒉 𝒆 = 𝑾′ + 𝒒
2) Étude de la compression :
a) La compression est adiabatique et réversible ; en déduire T3, puis le travail w′
en fonction des données.
b) Quelle est la variation d'entropie massique du fréon ?
3) Passage dans le condenseur :
a) Calculer la quantité de chaleur reçue par le fréon.
b) Calculer sa variation d'entropie massique.
4) Passage dans le détendeur :
a) Le détendeur est un robinet, auquel on ne fournit ni travail, ni chaleur. Quelle
est la variation de l’enthalpie du fréon ?
b) En déduire la fraction massique x de fréon gazeux à la sortie du détendeur.
c) Calculer la variation d'entropie massique du fréon.
d) Commenter.
5) Passage dans l'évaporateur :
a) Calculer la quantité de chaleur reçue par le fréon.
b) Calculer sa variation d'entropie massique.
6) Efficacité :
Le compresseur est entraîné par un moteur électrique de rendement électro- mécanique
r = 0,8. Définir l'efficacité e de cette pompe à chaleur et l'évaluer. Si on peut faire
varier Tl et T2, pour quelles valeurs de ces paramètres l’efficacité est-elle la meilleure ?
Quel avantage présente ce chauffage par rapport au chauffage électrique ?
7) Étude du cycle thermodynamique :
a) Vérifier le bilan énergétique du cycle.
b) Vérifier le bilan entropique du cycle.
c) Utilisation d'un diagramme entropique. Représenter qualitativement sur le
diagramme le cycle de la PAC. Montrer que le travail w′ reçu par le fréon est
supérieur à l'aire du cycle.
8) Fonctionnement de l’installation :
Cette pompe à chaleur sert à compenser les pertes de chaleur de l'habitation
maintenue à la température T4 = 293 K, alors que la température extérieure est
Te = 273 K
a) Dans le but d'évaluer ces pertes, on coupe le chauffage ; la température de
l'habitation passe alors en une durée ∆t = 4 heures de T4 = 293 K à T5 =283 K.
On admet que la quantité de chaleur perdue pendant la durée dt petite s'écrit :
𝜹𝑸 = −𝒂𝒌(𝑻 − 𝑻𝒆 )𝒅𝒕, où k = 2.107 J/K désigne la capacité thermique de
l'habitation, T sa température à l'instant t, et a une constante dépendant de
l'isolation. Donner une équation différentielle décrivant l'évolution T(t) ; en
déduire a.
b) Calculer la puissance électrique consommée Pe pour maintenir la température
de l'habitation à la valeur constante T4.
c) L'eau qui alimente la source froide subit une chute de température de
∆t = 4 degrés centésimaux durant la traversée de l'échangeur. En déduire son
débit massique.
On donne Capacité thermique massique de l'eau froide utilisée cf =4,18 kJ/kg.K
Correction de l’exercice 5 :
1) Préliminaire :
𝐶
a) D’après la loi de Mayer 𝐶𝑃 − 𝐶𝑉 = 𝑛𝑅, et 𝛾 = 𝐶𝑃 ; en divisant par la masse m = nM
𝑉
𝛾𝑅
on aura : 𝐶𝑃 = 𝑀(𝛾−1)
𝛾𝑅 1,2∗8,31
b) AN. : 𝐶𝑃 = 𝑀(𝛾−1) = 0,2∗0,0865 = 576,4 J/kg.K
c) Soit une machine stationnaire traversée par un écoulement stationnaire d’un fluide et qui
reçoit le travail W’ et la chaleur Q.
Appliquons le premier principe au système formé par cette machine et par le fluide
qui dans l’état initial est en partie dans la machine et en partie à l’entrée et dans l’état
final est en partie dans la machine et en partie à la sortie. Notons par l’indice e le fluide
à l’entrée et par l’indice s le fluide à la sortie.
Soit Se et Ss et les sections du tuyau à l’entrée et à la sortie et Le et Ls les
longueurs qu’y occupe le fluide dans l’état initial et dans l’état final.
Outre W’, le système reçoit le travail des forces de pression à l’entrée PeLeSe, le
travail des forces de pression à la sortie – PsLsss et le travail du poids qui est mg(zs-ze)
parce que le poids dérive d’une énergie potentielle mgz et parce que la machine et
l’écoulement sont stationnaires, ce qui fait que l’énergie potentielle qu’ils stockent est
constante.
Comme l’écoulement et la machine sont dans un état stationnaire, l’énergie stockée
𝒔
dans la machine ne varie pas, donc ∆ 𝑬𝑪 + 𝑼 = 𝑬𝑪 + 𝑼 𝒆 ;
D’autre part 𝑯𝒆 = 𝑼𝒆 + 𝑷𝒆 𝑳𝒆 𝑺𝒆 et 𝑯𝒔 = 𝑼𝒔 + 𝑷𝒔 𝑳𝒔 𝑺𝒔. En divisant par la masse
m de fluide transvasée et en représentant par des minuscules les grandeurs massiques :
𝟏 𝒔
𝒉 + 𝟐 𝒗𝟐 + 𝒈𝒛 = 𝒘′ + 𝒒 ; ce qui se réduit en tenant compte des
𝒆

approximations du problème : 𝒉𝒔 − 𝒉𝒆 = 𝒘′ + 𝒒 (équation des machines)

2) Etude de la compression
a) La transformation est une adiabatique réversible d’un gaz parfait, qui obéit à la loi de
1−𝛾 1 1
𝑃 1−𝛾 12,65 1−1,2
Laplace :𝑇𝑃 𝛾 = 𝑐𝑡𝑒  𝑇3 = 𝑇2 𝑃1 = 273 5
= 318,7 𝐾.
2

b) 𝒘′ = 𝒉𝒔 − 𝒉𝒆 = 𝑪𝑷 𝑻𝟑 − 𝑻𝟐 = 𝟓𝟕𝟔, 𝟒 𝟑𝟏𝟖, 𝟕 − 𝟐𝟕𝟑 = 𝟐𝟔𝟑𝟎𝟎 𝑱/𝒌𝒈


c) Comme la transformation est adiabatique et réversible, ∆s = 0.

3) Passage dans le condenseur :


a) Dans le condenseur (échangeur thermique où le fluide (fréon) est en contact avec la source
chaude (habitation)) le fréon à l’état de gaz subit un refroidissement isobare de l’état (P1,
T3) puis une condensation totale :
(P1, T3) vapeur sèche  (P1, T1) vapeur saturante  (P1, T1) liquide saturant
𝑸𝟏 = 𝑪𝑷 𝑻𝟑 − 𝑻𝟏 − 𝑳𝑽 = 𝟓𝟕𝟔, 𝟒 𝟑𝟎𝟓 − 𝟑𝟏𝟖, 𝟕 − 𝟏𝟕𝟓𝟎𝟎𝟎 = −𝟏𝟖𝟐𝟗𝟎𝟎 𝑱/𝒌𝒈 .
b) La transformation dans le condenseur se fait de façon réversible et à P =cte donc :
𝜹𝑸 𝒅𝑻 𝒅𝑳𝒗 𝑻 𝑳𝒗 (𝑻𝟏 ) 𝑱
𝒅𝒔 = 𝑻
= 𝑪𝒑 𝑻
− 𝑻
 ∆𝒔 = 𝑪𝒑𝑳𝒏 𝑻𝟏 - 𝑻𝟏
= −𝟓𝟗𝟗, 𝟏 𝒌𝒈.𝑲
𝟑

4) Passage dans le détendeur :


a) Dans le détendeur, le fluide supposé G.P, subit une détente de Joule-Thomson qui est
isenthalpique si le gaz est un G.P donc : 𝒉𝒔 − 𝒉𝒆 = 𝟎 ; pas de variation de
l’enthalpie.
b) Fraction massique x de fréon gazeux à la sortie du détendeur :
Lorsque le fluide traverse le Détendeur, il passe de l’état liquide à l’état de
mélange (liquide +gaz)( c’est l’une des particularités du fréon lors de sa détente dans le
détendeur ).
On peut calculer les variations des fonctions d’état (s ou h) sur le chemin :
Liquide à (P1,T1)  Liquide à (P2,T2)  fraction x gazeuse et (1-x) liquide à (P2,T2)
Les propriétés d’un liquide dépendent peu de la pression : on peut calculer sa variation
d’enthalpie sans se préoccuper de la pression.
𝑪𝑳 𝑻𝟏 −𝑻𝟐 𝟏,𝟑𝟖(𝟑𝟎𝟓−𝟐𝟕𝟑)
∆𝒉 = 𝑪𝑳 𝑻𝟐 − 𝑻𝟏 + 𝒙𝑳𝒗 𝑻𝟐 = 𝟎  𝒙 = 𝑳𝒗 𝑻𝟐
= 𝟐𝟎𝟓
= 𝟎, 𝟐𝟏𝟓𝟒

c) Variation de l’entropie massique dans le détendeur : La détente est réversible donc


𝜹𝑸 𝑻𝟐 𝑳𝒗 (𝑻𝟐 ) 𝟐𝟕𝟑 𝟎,𝟐𝟏𝟓𝟒∗𝟐𝟎𝟓𝟎𝟎𝟎 𝑱
∆𝒔 = = 𝑪𝑳 𝑳𝒏 +𝒙 = 𝟏𝟑𝟖𝟎𝑳𝒏 + = 𝟖, 𝟖
𝑻 𝑻𝟏 𝑻𝟏 𝟑𝟎𝟓 𝟐𝟕𝟑 𝒌𝒈.𝑲

d) La variation de l’entropie ∆𝐬 > 0  la transformation est adiabatique irréversible

5) Passage dans l'évaporateur :


a) 𝑸𝟐 = 𝟏 − 𝒙 𝑳𝒗 (𝑻𝟐 ) = (1 -0,2154)*205000 = 160800 J/kg
𝑳 𝒗 𝑻𝟐 𝑱
b) ∆𝒔 = 𝟏 − 𝒙 = 𝟓𝟖𝟗, 𝟏
𝑻𝟐 𝒌𝒈.𝑲

6) Efficacité (coefficient de performance de la PAC) :


L’efficacité est le rapport du gain, c’est-à-dire la chaleur communiquée à l’habitation à
𝒘′
chauffer - 𝑸𝟏 , au coût, qui est l’énergie à donner au compresseur (où r est le
𝒓

rendement électro- mécanique r=0,8). L’efficacité e est donc :


−𝑸𝟏 𝟏𝟖𝟐𝟗𝟎𝟎
𝒆=𝒓 𝒘′
= 𝟎, 𝟖 𝟐𝟔𝟑𝟎𝟎
= 𝟓, 𝟓𝟔
On peut améliorer l’efficacité si on peut rapprocher les températures T1 et T2. On
remarque que le chauffage de l’habitation est 5,56 fois moins coûteux que le chauffage
électrique.
7) Étude du cycle thermodynamique :
a) Bilan énergétique du cycle récepteur de la PAC :
Pour un cycle, le premier principe s’écrit : U= w’ +Q1 +Q2 =0 ; or cette
somme calculée avec les valeurs trouvées au fil de ce problème donne w’ +Q1 +Q2 =
26300 – 182900+160800 = 4200 J/kg  la vérification est acceptable à la rigueur
(erreur 2 % comparée aux énergies échangées).
b) Bilan entropique du cycle :
Comme l’entropie est une fonction d’état, la somme des variations d’entropie lors du
𝐽
cycle devrait être nulle. Or, elle vaut ∆𝑠 = −599,1 + 8,8 + 589,1 = −1,2 𝑘𝑔 .𝐾 .

La vérification est acceptable (erreur 0,2 %).


c) Utilisation d'un diagramme entropique :
T(K) Courbe de saturation

Condenseur compresseur

Détendeur

Evaporateur

Pour un cycle w = w ′ et w + q = 0 (1er principe) . Si le cycle était réversible, 𝑞 = 𝑇𝑑𝑠,


donc w’ serait égal à l’aire du cycle ; mais en réalité, le passage dans le détendeur est irréversible, donc
q< 𝑇𝑑𝑠 et w’ est supérieur à l’aire du cycle.

8) Fonctionnement de l’installation :
a) Appliquons le premier principe à l’habitation pendant le temps dt :
dU = kdT = -ak(T-Te)dt où Te est la température à l’extérieure de l’habitation
−𝒅𝒕
 𝒂𝒅𝒕 = (𝑻−𝑻𝒆) équation différentielle en T
𝑻𝟓 𝒅𝑻 𝟏 𝑻 𝑻
 𝒂𝒕 = − 𝑻𝟒 𝑻−𝑻𝒆
 𝒂 = 𝒕 𝑳𝒏𝟓 𝑻𝟒− 𝑻𝒆 =4,81.10-5s-1
𝟓− 𝒆

−𝑸𝟏
b) On a : 𝒆=
𝒘é𝒍𝒆𝒄
𝒂𝒌(𝑻𝟒− 𝑻𝒆 ) 𝟒,𝟖𝟏.𝟏𝟎−𝟓
 𝑷𝒆 ∶ 𝒑𝒖𝒊𝒔𝒔𝒂𝒏𝒄𝒆 é𝒍𝒆𝒄𝒕𝒓𝒊𝒒𝒖𝒆 = = 𝟐𝟎 = 𝟑𝟒𝟔𝟎 𝑾
𝒆 𝟓,𝟓𝟔
c) On a Q1 = -182900 J/kg < 0 ; Q1 = +16840 J/kg > 0 et la quantité de chaleur perdue par
l’habitation q = 19250 J/kg
𝟏𝟔𝟖𝟒𝟎
Donc la puissance rejetée dans la source froide est 𝑷𝟐 = 𝟏𝟖𝟐𝟗𝟎𝟎
𝟏𝟗𝟐𝟓𝟎 = 𝟏𝟔𝟗𝟑𝟎 𝑾
𝑷𝟐 𝟏𝟔𝟗𝟑𝟎
Or 𝑷𝟐 = 𝒅 ∗ 𝒄𝒇 ∗ ∆𝑻  𝒅 = = = 𝟏, 𝟎𝟏𝟑 𝒌𝒈/𝒔
𝒄𝒇 ∗∆𝑻 𝟒𝟏𝟖𝟎∗𝟒

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