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Maroc: Transferts monétaires conditionnels et éducation September 17, 2010

RETENIR LES ENFANTS À L'ÉCOLE

Une réussite évaluée de près à l’heure où les familles bénéficient de


mesures incitatives
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Vue d'ensemble
Amener et retenir garçons et filles à l’école, en particulier dans des zones défavorisées, est
une grande priorité de développement du gouvernement marocain. La Banque mondiale
accompagne cet effort par des services de conseil sur la conception et la mise en œuvre d’un
programme de transferts monétaires ciblés et par une évaluation des résultats de ce
programme en vue de faciliter et d’optimiser son déploiement ultérieur. Le programme pilote de
transferts monétaires conditionnels mis en place dans ce cadre touche désormais plus de 160
000 ménages et près de 300 000 élèves.
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Défi
Les taux d’inscription à l’école primaire au Maroc ont
+ de résultats
récemment atteint des niveaux proches de l’objectif de
l’éducation primaire pour tous. Toutefois, dans les zones

160 000
rurales, seuls 40 à 50 % des élèves inscrits en première
année du primaire achèvent effectivement les six années de
ce cycle d’enseignement, les filles affichant de surcroît des
taux bien plus bas. La valeur de référence pour le taux ménages sont concernés par le
programme pilote de transferts
d’abandon était de 23 % par district scolaire en moyenne, monétaires conditionnels
entre la première à la cinquième année du primaire. Le
programme pilote de transferts monétaires conditionnels
adopté par le gouvernement vise à faire baisser cette valeur
au moins à 16 % dans les districts scolaires en bénéficiant.
300
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Démarche
Le programme pilote permet de comparer et d’évaluer
000
différents modes de transferts monétaires. Dans un premier élèves sont concernés par le
programme pilote de transferts
groupe d’étude couvrant une soixantaine de districts monétaires conditionnels
scolaires, les parents bénéficient de transferts monétaires
inconditionnels pour chaque enfant en âge d’aller à l’école
primaire, qu’il soit scolarisé ou pas. Dans trois autres
groupes d’étude, le gouvernement verse des transferts LIENS CONNEXES
conditionnels aux parents d’enfants inscrits de la 3e à la 6e Le Maroc et la Banque mondiale
année du primaire, à condition que l’enfant aille à l’école.
Stratégie de partenariat

Projets en cours
Afin de pouvoir expérimenter différents niveaux de suivi de
l’assiduité scolaire, trois sous-groupes d’étude ont été créés. État récapitulatif des
Dans le premier groupe, un suivi « léger » confirmera financements
l’assiduité à partir de la fiche de présence de l’enseignant, Études économiques et
ce qui constitue le système d’information utilisé couramment sectorielles
au Maroc. Au-delà d’un certain nombre de jours d’absence
Toutes les publications
dans un mois donné, le transfert monétaire correspondant ne
sera pas versé. Le deuxième groupe va être soumis à un « Doing Business
suivi intensif » avec, en plus du contrôle des fiches de Données sur le Maroc
présence, des inspections mensuelles inopinées pour vérifier
Objectifs de développement
la présence en classe. Enfin, le dernier groupe fait l’objet
pour le Millénaire 
d’un « suivi total » avec la mise en place d’un système de
suivi continu sophistiqué constitué d’un dispositif de
reconnaissance biométrique d'empreintes digitales. Le but de
la démarche est de déterminer lequel des mécanismes de
 
suivi est le plus efficace. Des programmes similaires testés
dans d’autres pays (en Europe de l’Est et en Afrique
notamment) ont montré que le fait de s’en remettre uniquement à la surveillance de
l’enseignant pouvait donner lieu à une collusion entre élèves et enseignants et conduire par
conséquent à moins d’efficacité. C’est pourquoi le programme pilote introduit deux méthodes
de contrôle externe (inspecteurs et machines biométriques).

Par ailleurs, pour déterminer quel membre de la famille serait le mieux à même de recevoir les
transferts, le père ou la mère ont été choisis de manière aléatoire dans chaque classe étudiée.
La démarche prévoit que le gouvernement marocain finance et organise les versements, tandis
que la Banque mondiale fournit des conseils sur la conception des activités et réalise une
évaluation rigoureuse de leur impact.

Résultats
Ce programme pilote de transferts monétaires conditionnels est devenu opérationnel au
deuxième semestre 2007 et concerne 53 288 ménages et 93 536 élèves du primaire choisis
aléatoirement pour les besoins de l’évaluation dans des régions pauvres ayant de forts taux
d’abandon scolaire. Le gouvernement a d’ores et déjà élargi ce programme (dans des zones
non contrôlées) à un groupe additionnel de 109 908 ménages et 206 434 élèves du primaire.
Les résultats de l’étude de référence montrent que le programme atteint véritablement les plus
nécessiteux. La valeur de référence de la consommation annuelle par tête des ménages est de
5 208 dirhams marocains (590 dollars), ce qui illustre la pauvreté des régions ciblées. Le
programme de transferts monétaires conditionnels est censé porter ce montant à 5 720
dirhams marocains (657 dollars) d’ici la fin 2010. Le programme profite aussi à des familles
ayant des niveaux d’instruction extrêmement faibles : 73 % des chefs de famille de
l’échantillon, et 95 % de leurs épouses, ne savent pas lire ou écrire.

Contribution de la Banque
Un don initial du Fonds fiduciaire espagnol pour les évaluations d’impact (500 000 dollars) a
financé l’enquête quantitative de référence portant sur les écoles et les familles. Ce don a été
complété par des ressources de la Banque pour couvrir les heures de travail du personnel.
L’équipe a par la suite obtenu une allocation de 93 500 dollars du Plan d’action pour l’égalité
des sexes, et bénéficié d’une portion d’un don de 386 000 dollars d’un fonds fiduciaire coréen
destiné à des projets basés sur les technologies de l’information, et d’une portion d’un don de
750 000 dollars du Fonds de partenariat pour la gouvernance. Les fonds fiduciaires ont
cofinancé le travail considérable de collecte de données entrepris dans le cadre de cette
activité pilote, ainsi que l’assistance technique fournie et facilitée par la Banque. Ils ont aussi
financé directement le programme pilote quand les procédures de passation de marchés du
gouvernement n’étaient pas assez rapides. La Banque a par ailleurs obtenu 50 % d’un don de
2,2 millions de dollars du Fonds japonais pour le développement social pour assurer la
viabilité et la poursuite du programme pilote, ainsi que son évaluation et la préparation de son
déploiement.
 
Partenaires
Le programme Tayssir est entièrement financé et administré par le ministère marocain de
l’Éducation nationale. Le Conseil supérieur de l’Enseignement a été impliqué dans la
conception originale et la mise en place du programme, avec le soutien de la Banque
mondiale et du Laboratoire d’action contre la pauvreté Abdul Latif Jameel (J-PAL,
www.povertyactionlab.org) du Massachussetts Institute of Technology (MIT). Les transferts
d’argent sont réalisés par le biais des succursales de la banque La Poste, qui a organisé des
déplacements pour gérer les paiements effectués dans des lieux reculés, trop éloignés des
bureaux de poste. La Banque mondiale a financé l’évaluation de l’impact du programme et
apporté son soutien à la conception, en collaboration avec J-PAL et son partenaire, l’ONG
Innovations for Poverty Action (IPA), qui dispose d’une antenne au Maroc. IPA et J-PAL ont
conçu une méthode d’évaluation de l’impact aléatoire pour le projet Tayssir et sa mise en
œuvre, et conduit l’ensemble du travail de terrain lié à l’évaluation entre 2008 et 2010. Ces
travaux ont été dirigés par Esther Duflo, professeur au MIT et directrice de J-PAL, Pascaline
Dupas, professeur associé à J-PAL et à l’université de Californie à Los Angeles (UCLA), et
Florencia Devoto, directrice d’IPA au Maroc.
 
Perspectives
L’évaluation finale de l’impact du programme pilote est en cours et se terminera vers la fin de
l’année 2010. En outre, le gouvernement marocain a sollicité l’assistance technique de la
Banque pour étendre cette activité à tout le secteur de l’éducation et, éventuellement, à
d’autres secteurs tels que la santé.
 
Bénéficiaires
Les transferts directs aux ménages permettent de lutter directement contre la pauvreté et sont
conditionnés à l’assiduité scolaire des enfants. Les données recueillies empiriquement sont très
positives, mais doivent être confirmés par l’évaluation d’impact qui sera finalisée vers la fin
2010. L’équipe a assisté à la distribution des allocations à un bureau de poste et recueilli le
témoignage des familles bénéficiaires, ainsi que celui des enseignants des écoles voisines.
 

Nous voyons l’impact du programme. Dans ma classe, trois


élèves qui ne fréquentaient plus l’école sont revenus.
Un enseignant de la région de Meknès.

Grâce au programme, de nombreux parents ont renvoyé


leurs enfants à l’école, en particulier des filles.
Un père de famille de la région de Meknès.

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