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« Le succès est une joie. L’échec n’est qu’un succès remis. » [Manuel, p.291, chap.39, n.

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Toi dont la foi et le courage inébranlables


Ont frayé des chemins dans les montagnes
Et grands lacs de difficultés redoutables
Sois notre courage quand ardue est la besogne »
[Marc Gaston KANGNI–DOSSOU]

Neuvaine de prières pour la promotion de la cause de béatification


de la Vénérable Edel QUINN (14/09/1907 – 12/05/1944)
CURIA ‘ETOILE DE LA REDEMPTION’ DE BE-KLIKAME
Sixième jour : Lundi 08 mai 2023

« Le succès est une joie. L’échec n’est qu’un


succès remis. » [Manuel, p.291, chap. 39, n.25]
INTRODUCTION
Dans toutes et chacune de ses tâches, qu’elles soient entreprises de son propre chef ou
assignées par une tierce personne, l’homme doit rechercher avant tout le succès.
Ce succès, lorsqu’il est atteint, est une source de joie. Malheureusement, et même en se
donnant tous les moyens de réussir, il arrive parfois qu’on échoue. La tentation est alors
grande de perdre courage, de désespérer, de pleurer à chaudes larmes, de rendre les
armes, de déserter les lieux du combat. Cette tentation est d’autant plus grande que les
efforts et sacrifices consentis ne portent pas ou ne semblent pas du tout porter leur fruit.
L’apostolat de la Légion de Marie ne fait pas exception à ce principe. C’est probablement
pour cela que notre Curia a voulu qu’en ce sixième jour de la neuvaine de prière pour la
cause de béatification de la Vénérable Edel QUINN, nous réfléchissions ensemble sur
cette section tirée du Manuel en son chapitre 39 donnant des directions fondamentales
pour l’apostolat légionnaire : « Le succès est une joie. L’échec n’est qu’un succès
remis. » (Manuel, p.291, chap. 39, n. 25)
En s’inspirant du Manuel, les officiers de la Curia veulent certainement galvaniser leurs
troupes, je veux dire l’armée de soldats de la Vierge Marie parfois dispersés, terrifiés et
perdus « au milieu des croix, des labeurs et des déceptions de la vie », au lieu de
« demeurer calmes et constants » pour être vraiment « terrible comme une armée
rangée en bataille ». Galvaniser les troupes, c’est aussi donner aux soldats déçus et
désespérés par les échecs répétés ou sporadiques, un supplément de motivation en les
invitant à poser un autre regard sur l’échec censé être, non pas une fatalité, mais une
épreuve passagère qui fait irruption dans le processus et remet le succès recherché à plus
tard. Que faire pour ne pas être grisé par le succès ni désespéré par l’échec ? Quand la
joie du succès n’est pas au-rendez-vous, comment se surpasser pour accueillir l’échec
comme un succès remis à plus tard ? Ce ne sont-là, bien chers frères et sœurs, que

« Le succès n’est pas final. L’échec n’est pas fatal. C’est le courage de continuer qui compte.» (Winston CHURCHILL) MGKD / 1
« Le succès est une joie. L’échec n’est qu’un succès remis. » [Manuel, p.291, chap.39, n.25]

quelques questions autour desquelles tournera notre développement qui, nous l’espérons
vivement, sera enrichi par l’apport des uns et des autres.
Au moment où nous pensions avoir arrêté le plan à adopter pour la présente
communication, cette pensée de l’ancien Premier Ministre Britannique Sir Winston
CHURCHILL nous est spontanément venue à l’esprit : « Le succès n’est pas final.
L’échec n’est pas fatal. C’est le courage de continuer qui compte ». Nous avons alors
curieusement décidé d’articuler le développement du thème autour de cette belle
citation de motivation.

I. LE SUCCES N’EST PAS FINAL


Le succès, avions-nous dit, doit être le but recherché dans chacune des tâches que nous
entreprenons ou qui nous sont assignées. Et ce succès se reconnaît à la joie qu’elle
procure à l’âme qui l’atteint. Le philosophe français Henri BERGSON soutenait que la
joie est le signe du succès ou de la réussite de la vie lorsqu’il écrivait dans son ouvrage
intitulé L’Energie spirituelle ceci : « La joie annonce toujours que la vie a réussi,
qu’elle a gagné du terrain, qu’elle a remporté une victoire : toute grande joie a un
accent triomphal ». Quel légionnaire n’a jamais exulté de joie ou expérimenté une
satisfaction profonde au sortir d’une visite de foyer où dans la plupart des maisons
visitées, sa venue et son bref séjour ont procuré de la joie aux hôtes ? Il ne s’agit là que
d’un succès temporaire mais cela rend joyeuses les âmes, celles des visiteurs et celles
des hôtes. Tout ce que nous demande le Christ Ressuscité, c’est d’être témoin de sa joie
et de sa paix tous les jours jusqu’à la fin de nos jours ici-bas. Rappelez-vous de ce
passage de l’Evangile où les Apôtres reviennent tout joyeux de leur première mission et
le Christ les invitait à ne pas se tromper de joie : « Ne vous réjouissez pas parce que
les esprits vous sont soumis ; mais réjouissez-vous parce que vos noms se trouvent
inscrits dans les cieux » (Cf. Lc 10,17-21). On comprend dès lors que tout succès que
nous pouvons atteindre ici-bas ne peut qu’être éphémère. Le succès final, nous
l’atteindrons quand notre campagne sera terminée et que nous serons jugés dignes
d’entrer dans la joie de notre Seigneur et notre Maître.
Alors, pendant que nous sommes encore vivants, apprenons à célébrer modestement
les succès temporaires tout en nous préparant à l’éventualité de l’échec afin que,
lorsqu’il survient, il ne nous soit pas fatal.

II. L’ECHEC N’EST PAS FATAL


Qu’il nous soit permis d’ouvrir cette partie par une autre citation : « J’ai toujours pensé
que, malgré les difficultés, je sortirais vainqueur de la lutte que l’homme doit mener
sur terre. Mais les premiers coups que je viens de recevoir m’ont ébranlé. On
pourrait même me croire vaincu, mais je crois qu’on n’est vaincu que dans la mesure
où l’on accepte sa défaite ». Ces propos sont tirés du célèbre roman Les Frasques
d’Ebinto de l’écrivain et universitaire ivoirien Amadou KONE. Ce dernier mettait
justement ces mots sur les lèvres d’Ebinto, personnel principal du roman, blasé par les
réalités de la vie. Si les deux premières phrases semblent indiquer qu’Ebinto ploie sous le
poids de la fatalité d’un échec auquel il ne s’attendait pas du tout, la troisième et
dernière laisse entrevoir une lueur d’espoir. De fait, on sent chez Ebinto, un refus de se
résigner, de courber l’échine face aux affres d’un destin qui s’est plu à briser ses rêves
en le confrontant à une réalité plutôt décevante.

« Le succès n’est pas final. L’échec n’est pas fatal. C’est le courage de continuer qui compte.» (Winston CHURCHILL) MGKD / 2
« Le succès est une joie. L’échec n’est qu’un succès remis. » [Manuel, p.291, chap.39, n.25]

Bien-aimés, dans votre vie apostolique tout comme dans votre vie courante, vous aurez
souvent à faire face à l’adversité, aux critiques hostiles, aux rejets, aux calomnies, aux
médisances, aux trahisons, mais vous ne devez pas baisser les bras. Un soldat ne se
résigne pas simplement parce que ses efforts peinent à être couronnés de succès. La vie
est une succession de chutes et de relèvements. La chute étant presqu’inévitable,
quiconque refuse de se relever après une chute se résigne et abandonne la lutte. D’un
soldat lâche et résigné, on ne peut rien espérer de bon. D’un chrétien constamment
plongé dans la nuit de la tristesse des échecs ou de frustrations dont il refuse de se
remettre, on ne peut pas faire un témoin du Christ ressuscité. Dans son exhortation
apostolique Evangelii gaudium, le pape François disait que le chrétien ne doit pas avoir
« un air de carême sans pâques », ni « une tête d’enterrement ».
Comment pouvez-vous prétendre annoncer au monde que Jésus est ressuscité et vit à
jamais quand vous avez toujours une mine endeuillée parce que refusant de faire le deuil
de vos échecs, déceptions, frustrations… ?
« Je ne croirai aux chrétiens que quand ils montreront des airs de sauvés », disait le
philosophe allemand Friedrich NIETZSCHE. Soldats de la Mère du Sauveur, le monde a
besoin de notre joie pour croire que le Christ est vraiment ressuscité. Allons-nous nous
relever promptement de chacune de nos chutes pour continuer à marcher résolument sur
les pas du Ressuscité et Le suivre jusque dans son Royaume où notre joie sera parfaite ?

III. C’EST LE COURAGE DE CONTINUER QUI COMPTE


Où trouver la force de continuer à lutter quand tout semble perdu, quand tous les efforts
semblent vains ? Il faut ici une dose de courage surnaturel ; mais peu sont ceux qui le
possèdent. On ne perd pourtant rien en continuant d’essayer malgré tout. Ici, Winston
CHRUCHILL doit encore nous inspirer. En effet, au cours de la deuxième guerre mondiale,
alors que le Maréchal Pétain avait déjà opté pour la capitulation de la France, que le
Général de Gaulle avait fui Paris pour trouver refuge à Londres pour continuer la
résistance et que le Royaume-Uni était la dernière nation européenne à résister à la
percée nazie, le Premier Ministre Winston CHURCHILL, en bon stratège, continuait à
galvaniser les troupes britanniques par ses discours tant mobilisateurs que motivateurs,
refusant catégoriquement de capituler pour accepter la victoire des pays de l’Axe. « Je
n'ai à offrir que du sang, du labeur, des larmes et de la sueur. Mais je ne capitulerai
jamais ! » déclarait-il le 13 mai 1940. Deux ans et demi plus tard, soit le 10 novembre
1942, alors qu’on venait de boucler 3 ans de guerre et que beaucoup voyaient la fin de la
guerre et la défaite des Alliés, Winston CHURCHILL affirmait : « Ce n'est pas la fin. Ce
n'est même pas le commencement de la fin. Mais, c'est peut-être la fin du
commencement ». La suite de l’histoire lui donnera raison puisque la guerre a encore
duré pratiquement 2,5 ans avec la victoire des Alliés proclamée le 08 mai 1945, victoire
célébrée encore aujourd’hui dans les pays alliés. En France par exemple, aujourd’hui est
un jour férié.
Quand le combat devient dur et que la tendance est plutôt de capituler que de continuer
malgré les échecs, nous devons être, chers frères et sœurs, non pas des Pétain et des De
Gaulle, mais des CHURCHILL.

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« Le succès est une joie. L’échec n’est qu’un succès remis. » [Manuel, p.291, chap.39, n.25]

Par-delà tout, il faut puiser le courage de continuer dans la foi en Dieu et en son Fils
Jésus-Christ, Vainqueur du monde. « Je vous dis tout cela pour que vous ne risquiez
pas de tomber… Je vous ai dit tout cela pour que vous trouviez en moi la paix. Dans
le monde, vous trouverez la détresse, mais ayez confiance : moi, je suis vainqueur
du monde » (Jn 16,1.33), disait le Christ à ses disciples à l’heure où il s’apprêtait à les
quitter pour aller vers son Père. Savoir que Jésus est vainqueur du monde et que tout
n’est pas fini tant que Dieu n’a pas dit le dernier mot doit être pour nous une source
ultime de motivation nous dotant du courage de continuer, en osant ouvrir une fenêtre
sur l’espérance, même quand tous les horizons semblent bouchés.

CONCLUSION
S’il est vrai que le succès est une joie, il est aussi vrai que le succès qui procure plus de
joie est celui vient après avoir surmonté l’échec. L’échec devient dès lors comme un
ascenseur qui propulse vers un succès plus grand et plus éclatant. Encore faut-il savoir
tirer des leçons de l’échec, qui n’est pas une fatalité, et avoir le courage de continuer la
marche en destination du succès malgré l’échec. Ce n’est qu’à ce titre que l’échec sera
pris pour un succès remis et cela seulement.
En juillet 2021, au lendemain du sacre de l’Argentine de MESSI en Copa America face au
Brésil, son plus grand rival, nous avions consacré un billet à cette victoire qui survient
après 28 années d’échecs et de déceptions. Souffrez que les mots concluant ce billet
viennent clore cette communication.
« Il faut toujours viser le succès et croire en Dieu et en son propre talent ou génie. Et
lorsqu'on rencontre l'échec en visant le succès, il faut l'accepter pour ce qu'il est :
une épreuve passagère et non une fatalité. L'échec est comme un feu rouge qui vous
impose un arrêt momentané dans votre voyage en destination du succès. Il se peut
que vous ayez à croiser plusieurs feux rouges sur le trajet, mais n'oubliez jamais
votre destination. Après chaque feu rouge, chaque échec donc, repartez au feu vert
et continuez votre trajet jusqu'à la destination finale. Que rien ni personne ne vous
détourne de votre objectif car tant que Dieu n'a pas dit son dernier mot, l'espoir est
toujours permis. Armez-vous de persévérance pour affronter chaque combat de la vie
jusqu'à l'ultime combat victorieux qui vous fera oublier tous les combats perdus de
par le passé. C'est au moment opportun que Dieu vous comblera. Ne vous précipitez
donc point en sombrant dans le désespoir quand la victoire finale semble tarder à vos
yeux. Maître du temps et des circonstances, Dieu fait tout concourir au bien de ceux
qui l'aiment (cf. Rm 8,28) ; de plus, comme le disait Qohéleth, Il fait toute chose belle
en son temps (cf. Qo 3,11). »

MAGNIFICAT ANIMA MEA DOMINUM !


Fait à Lomé, le 06 mai 2023
Marc Gaston KANGNI–D.

« Le succès n’est pas final. L’échec n’est pas fatal. C’est le courage de continuer qui compte.» (Winston CHURCHILL) MGKD / 4

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