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uveraineté et droits h Droits humains protégés, souveraineté préservée A> Une protection normative / garantir lexercice des droits humains -La premitre idée a développer traite du consentement de I’Etat quant au systéme universel des droits ‘humains Les traités intemationaux relatifs aux droits humains imposent trois obligations aux Fats : obligation de respecter ; obligation de protéger ; et l’obligation de mettre en oeuvre. L’approche libérale des droits humains : étre un Etat souverain signifie étre un Etat ot le peuple est souverain, le pouvoir est limité et out les libertés individuelles sont respectées. La souveraineté ne veut pas dire que I'Etat ne soit pas soumis & des régles de droit international qui lui sont supérieures : la simple existence de plusieurs Etats sur le globe leur impose des régles de répartition de compétences (la souveraineté n'est pas absolue, elle est limitée par le droit intemational et plus par Vobligation de respecter les droits humains par exemple). A titre d’exemple, la CPIJI dans l’affaire du Vapeur Wimbledon, (arrét du 17 aotit 1923) se refuse 4 voir dans la conclusion dun traité quelconque, par lequel un Etat s’engage a faire ou a ne pas faire quelque chose. un abandon de sa souveraineté. Sans doute, « toute convention engendrant une obligation de ce genre, apporte une restriction @ l'exercice des droits souverains de l'Etat, en ce sens qu'elle imprime & cet exercice une direction déterminée. Mais la faculté de contracter des engagements internationauc est précisément un attribut de la souveraineté de I'Etat. » La souveraineté n’implique nullement que I’Etat peut s'affranchir des régles du droit international (dans un traité international par exemple). L’Etat n’est souverain que lorsqu’il est soumis directement au droit international. Selon le constitutionnalisme libéral « il n'y aurait de constitution que lorsque celle-ci présente un contenu précis : lorsqu’elle assure par ses dispositions la protection des droits individuels et la souveraineté du ‘peuple ». La régle qui préside A la conclusion d’un traité est celle du consentement ; elle découle du principe de souveraineté. En somme, I’Etat doit mettre sa législation en conformité avec les instruments internationaux des droits humains. -La deuxiéme idée a développer : humains du domaine réservé. Les droits humains ont été intemationalisés afin d°éviter que des crimes soient commis en toute impunite derriére I"écran de la souveraineté. Dans sa résolution relative 4 la protection des droits de I' Homme et le principe de non-intervention dans les affaires intérieures des Etats, l'Institut de droit international a effectivement affirmé que « les droits de I'homme, bénéficiant désormais dune protection internationale, cessent d’appartenir a la categorie des affaires qui relevent essentiellement de la compétence nationale des Etats.» Les obligations des Etats pour le respect des droits de "homme sont désormais de nature erga omnes ternationalisation des droits humains ou l'exclusion des droits ins B- Une protection institutionnelle / la mise en oeuvre des droits hu Une protection par les instances indépendantes. Une protection qui doit étre assurée par I’ Administration (non~ Une protection juridictionnelle (I'égalité devant la loi/la justice). scrimination, égalité, neutralité) Hl- Droits humains violés, souveraineté limitée Contréler le respect des droits hum s par les Etats Idée 1 : Une protection assurée par les Organisations internationales ; au niveau universel par exemple le controle sur les rapports et sur les plaintes assuré par les organes onusiens des droits humains comme le Comité des droits de I' Homme. Tdée2 : La consécration et la consolidation d'une justice internationale qui soit compétente en cas de violation de ces droits reste le garant le plus efficace pour prévenir et réprimer les violations de ces droits (au niveau universel : CPI, au niveau régional : la CEDH, CADH...) B- Humaniser la souveraineté Idée 1 : « Humaniser » la souveraineté renvoie au fait que le respect des droits humains est devenu le critére de la souveraineté qui implique incontestablement la responsabilité de protéger. Ce point de vue correspond exactement & celui que développe le Rapport de la Commission intemationale de I'intervention et de la souveraineté des Etats. Dans ce Rapport, intitulé « la responsabilité de protéger », la souveraineté est clairement « considérée comme responsabilité ». En effet, pour la Commission, la source de la responsabilité de I'Etat de protéger ses populations ne doit étre recherchée ni dans les traités ni dans la coutume mais dans Ia souveraineté : la responsabilité de protéger est inhérente & la souveraineté. Idée 2 : Les régimes fondés sur Ia discrimination raciale : le droit international interdit les régimes fondés sur la discrimination raciale et I'Apartheid. Certaines conventions internationales ont consacré I’exception au principe de l'autonomie constitutionnelle en.ce qui conceme les régimes fondés sur la discrimination raciale et Apartheid. On peut citer & cet effet, la Convention internationale sur I’élimination de toutes les formes de discrimination raciale du 21 décembre 1965 et la convention internationale sur I’élimination et la répression du crime d’apartheid du 30 novembre 1973. Organes conventionnels eneceoes Comité pour I’élimination de la discrimination raciale Comité des droits économiques, sociaux et culturels Comité des droits de homme Comité pour ’élimination de la discrimination a 'égard des femmes Comité contre la torture Comité des droits de l'enfant Comité des travailleurs migrants Sous-comité pour la prévention de la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants Comité des droits des personnes handicapées Comité des disparitions forcées Organes créés en vertu de la Charte des Nations Unies —a Conseil des droits de ’homme Procédures spéciales 45 mandats thématiques 13 mandats par pays Examen périodique universel Enquétes menées ala demande du Conseil des droits de l'homme LES MECANISMES INTERNATIONAUX DES DROITS HUMAINS Au demewrant, « l'efficacité des droits et des libertés proclamés dans les instruments de protection des droits de Uhomme est étroitement dépendante des contréles mis en place pour en garantir le respect ». Or, contrairement aux systémes régionaux européen, interaméricain et africain adoptant, entre autres, un mécanisme contentieux avec un organe juridictionnel pouvant rendre une décision contraignante, le systéme universel, forgé au fil de |'évolution de la société internationale, fait intervenir un certain nombre d'organes non juridictionnels, diversifiant ainsi les mécanismes onusiens de surveillance des droits de la personne. Les mécanismes universels des droits humains Le systéme onusienpour la protection des droits humains Qu’ils soient internationaux, nationaux ou régionaux, les mécanismes des droits humains sont essentiels pour inscrire dans la réalité les droits et obligations figurant dans les instruments internationaux des droits humains. D'emblée, il existe deux mécanismes de contréle de la mise en ceuvre de ces instruments au niveau universel: /~- Le contréle sur les rapports relatifs 4 la fagon dont un Etat s'acquitte de ses obligations internationales dans 1’ ordre juridique interne vis-a-vis des droits humains. -. Le contréle sur les.plaintes, qui autorise les.individus comme les personnes. appartenant des minorités ou d’autres Etats parties 4 porter devant l’organe chargé du contréle de l’application d’une convention internationale, des affaires jugées litigieuses. De sureroit, ces mécanismes appelés les organes chargés des droits humains, comportent deux types d’organes: Jes organes de la Charte des Nations Unies, dont le Conseil des droits de ‘Homme, et Jes organes de traités, ou en d'autres termes les organes créés par les instruments internationaux des droits humains. ° 1, Les mécanismes de traités a- Les organes de traités Les moyens que les organes de 1'O.N.U. emploient, servent & controler Je respect par les Etats parties de leurs obligations en vertu d’un instrument international des droits humains. Ces moyens sont a caractére non-juridictionnels et moins contraignants, La Tunisie, comme tous les Etats qui ont ratifi¢ un instrument international des droits humains est tenue de présenter a l'organe compétent de I'O.N.U,, & intervalles réguliers, des rapports sur la mise en ceuvre des droits consacrés dans cet instrument. Les principaux instruments qui protégent les droits humains sont : Le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, la Convention internationale sur Télimination de toutes les formes de discrimination raciale et la Convention contre Ia torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants. Tous ces instruments sont dotés d’un organe qui surveille l’application et le respect des droits. Pour lutter contre toutes les formes de discrimination, un Comité pour I'élimination de Ia discrimination raciale a été institué afin que «les Etats parties s'engagent & présenter au Secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies, pour examen par le Comité, un rapport sur les mesures d'ordre législatif; judiciaire, administratif ou autre quiils ont arrétées et qui donnent effet aux dispositions (la Convention internationale sur I'élimination de toutes les formes de discrimination raciale] »', Pour la lutte contre Ja torture, c’est le Comité contre la torture qui surveille l'application de la convention contre la torture : « les Etats parties présentent au Comité, par l'entremise du Secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies, des rapports sur les mesures qu'ils ont prises pour donner effet & leurs engagements en vertu de la présente Convention, dans un délai d'un an & compter de I'entrée en vigueur de la Convention pour I'Etat partie intéressé, Les Etats parties présentent ensuite des rapports complémentaires tous les quatre ans sur toutes nowelles mesures prises, et tous autres rapports demandes par le Comité »*, * Article 9(1) de la Convention internationale sur !élimination de toutes les formes de discrimination raciale. ? Antcle 19 (1) de la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants. 2 Pour les droits civils et politiques, l'organe compétent c'est le Comité des droits de I'Homme dans le PLD. recommandations I'litat partie sous Ia forme d’« observations finales »°, occupations et de ses il examine chaque rapport et fait part de ses p Pour faire rapport sur l'application de l'article 27 du P.1.D.C.P., par exemple, les données que I'Etat fournit doivent porter sur le type des minorités et sur les mesures concrétes adoptées par I'Etat pour préserver leur identité religicuse, culturelle et linguistique ou autre. Ainsi que sur les autres mesures destinges & leur offrir des chances égales en matiére économique et politique‘. A cbté du pacte jumeau, le P.1.D.C.P., la surveillance de application du Pacte International relatif aux Droits Economiques, Sociaux et Culturels (P.I.D.E.S.C.) est assurée par le Comité des Droits Economiques, Sociaux et Culturels (C.D.E.S.C.). Seulement, il s’avére que les rapports comme moyen de contréle de la mise en ceuvre de la protection des droits des individus sont limités, car, ils sont soumis a la volonté absolue de I’Etat et inefficace, car ils ne permettent pas une garantie compléte du respect des droits et libertés. L’Etat peut ne pas donner une analyse approfondie sur Ia situation des droits humains et surtout concernant les personnes minorées, Les rapports périodiques risquent, notamment, de ne pas répondre toutes les questions relatives a Vapplication d'un instrument international des droits humains ou que les réponses soient formulées de maniére servir les intéréts de I’Etat en dissimulant la vraie situation des droits humains, dont la situation des personnes minorées. A ce niveau, les O.N.G. locales et internationales qui sont qualifiées de garde-fous ou « watch dog »*, elles veillentau respect et A la mise en ceuvre des droits humains par I’Btat. En d’autres termes, ces O.N.G. concernées par les mesures de.mise.en ccuvre des instruments des droits humains, en rapport avec leurs activités, font partie des composantes principales de la société civile. A ce propos, les O.N.G. recensent les abus, conduisent des missions d’enquéte, dénoncent les violations des droits humains auprés des instances compétentes, suivent le traitement des dossiers, demandent des compensations pour les victimes et des sanctions proportionnées aux crimes pour les auteurs.Elles peuvent, en effet, produire un rapport paralléle auprés des experts ou instances décisionnelles de 1’O.N.U. > Articles 28 ets. du PLLD.CP, * Pour de plus amples détsils, voir « Manvel relatif &l'établissement des rapports sur les droits de "Homme », Centre des Nations Unies pour les droits de I'Homme et Institut des Nations Unies pour la formation et la recherche, Nations Unies, New York, 1991, p. 88, * Of STEINER (J): Diverse partners: Non-Governmental Organizations and the human rights movement, Marvard Law College, ‘Cambridge, 1991 and L. SHELTON (D): Advanced introduction 10 international human rights law, Edward Elgar Publishing. Cheltenham, 2014, p.294, 3 Ainsi, un rapport parallale ow alternatif comprend des témoignages permettant aux experts des différents organes de taites de verifier, préciser ou compléter certaines informations. Dans esprit de cette procédure, le rapport altematif est un outil subsidiaire et complémentaire dans le cadre de appréciation du rapport de Etat Les rapportsaltematfs traitent de questions relatives aux droits humains et évoquent souvent une ou plusieurs questions se rapportant aux droits des personnes appartenant 4 des minorités. b- Le mécanisme de plaintes individuelles des organes de traités ‘Au niveau universel, la mise en ceuvre de In protection des droits humains est assurée par des procédures ouvertes aux particuliers et aux groupes qui souhaitent que I"O.N.U. intervienne lorsque leurs droits, tels qu’ils sont prévus dans les instruments internationaux des droits humains, ont été violés. C'est le droit de recours individuel qui donne a la notion de droits de I"Homme sa signification concrete’, A travers ce droit, les individus ont obtenu la possibilité de faire valoir leurs droits. Ceci est essentiellement réalisé sur la base de trois traités concernant: les droits civils et politiques, qui sont énoncés dans le Pacte intemational relatif aux droits civils et politiques; la torture et les traitements cruels, qui sont définis dans la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants ; Ia discrimination raciale, qui est prohibée par la Convention intemationale sur 'élimination de toutes les formes de discrimination raciale. Chacun de ces traités établit un Comité quasi-juridictionnel qui est chargé d’examiner les requétes’. La pluralité de ces Comités profite surtout aux catégories vulnérables comme les personnes minorées qui ont la possibilité d’adresser des requétes appelées aussi « communications » sur la base de I’un des traités mentionnés. Le Protocole facultatif se rapportant au Pacte international relatif aux droits civils et politiques stipule que « tout Etat partie au Pacte qui devient partie au présent Protocole reconnait que le Comité a compétence pour recevoir et examiner des communications émanant de particuliers relevant de sa juridiction qui prétendent étre victimes d'une violation, par cet Etat partie, d'un * BUERGENTHAL (1), SHELTON (D) and STEWART (D-P): International Human Rights in a nutshell, West Academic, St Paul Minnesota, 2009, pp. 347-348, 7 Yoir Procédures d'examen des requtes soumizes par des poticullersen vertu des instruments des Nations Unies rela ou droits de !' Homme, Fiche information n*7/Rev.2 Nations Unies, New York et Gendve, 2013. 4 queleonque des droits énonoés dans le Pacte. Le Comité ne recoit aucune communication intéressant wn Etat Partie au Pacte qui n'est pas partie au présent Protocole »*. Meme s'il existe quelques différences de procédures entre les trois Comités, leur conception et leur fonctionnement sont tres similaires®, ‘Adresser une plainte dans ce cadre est possible uniquement contre un Etat qui satisfait 4 deux conditions, Premigrement, il doit étre partic au traité en question, ¢'es ratifié, A-dire qu'il doit avoir Deuxigmement, I'Etat partie doit avoir reconnu In compétence du Comité eréé par le traité pour examiner les requétes individuelles'*, En ce qui conceme le Pacte international relatif aux droits civils et politiques (P.LLD.C.P.), les Etats parties reconnaissent Ia compétence du Comité des droits de I'Homme en adhérant & un traité distinct : le premier Protocole facultatif se rapportant au Pacte international relatif aux droits civils et politiques (Protocole)"". Ainsi, la Tunisie a adhéré 4 ce Protocole en 2011, afin de reconnaitre que le Comité des droits de V’Homme a compétence pour recevoir et examiner des plaintes émanant de particuliers relevant de sa juridiction qui prétendent étre énoneés dans le P.LD.CP.” imes d'une violation, par un Etat partie, de I'un des droits Les individus qui se voient lésés dans Jeurs droits au niveau national doivent avant de choisir le mécanisme le plus approprié, commencer par préparer et vérifier certaines informations. Elles doivent satisfaire & certaines conditions, en soulignant d'abord les droits reconnus par exemple par le P.LD.CP. qui ont été violés.” * Article 1” du Protocole facutatf se rapportant au Pact international relatif aux droits eivilsetpoitques, Adopt et ouvert la signature, Ia ratification et A Tadhésion par Assemblée générale dans sa résolution 200 A (XXI) du 16 décembre 1966. * Pour In procédure de la requéte auprés du Comité des droits de I'Homme, Voir DE ZAYAS (A): « Les procédures de ‘communications individuelles devant le Comité des droits de I'Homme des Nations amicle 28 du PLD.CP " DHOMMEAUX (J): « Le Comité des droits de I'Homme: 25 ans dexptrience », in Liberté justice, tolérance, Mélange en hhommage au doyen Gérard Cohen-Jonathan, vol. 1, Bruylant, Bruxelles, 2004, pp 664-665. " Décret-loi n® 2011-3 du 19 février 2011, portant approbation de I'adhésion de la République Tunisienne au Protocole facuatif se rapportant au Pacteinterationelrelaif aux droits civils et politiques, .O.R.T. n°12 du 22 février 2011, pp. 181-182. ” Le Comité rappelle son Observation générale n° 22 sur I'article 18 du Pacte et considére que In liberé de manifester sa religion englobe le port de vétements ou de couvre-chefs distnetifs. Il n'est pas contest que la religion sikhe impose & ses ‘membres masculins le port du turban en public, Le turban serait considéré comme un devoir religieux pour wn homme, mais i test également li A I'identité personnelle. Le Comité considere donc que le port du turban ou du keski est un acte motivé par la religion de auteur et que, par conséquent, interdiction du port du Kesk, instaurée par a loi n® 2004-228 constiue une restriction de lexercice du droit & la lberé de religion “Article 18 PALD.CP. liberi de religion CCPR/C/106/0/1852/2008 Bikramjit Singh contre France constatatons adopts le 1* novembre 2 5 En vertu de Varticle $ du Protocole, le Comité des droits de I" Homme « examine les communications en tenant compte de toutes les informations éerites qui lui sont soumises par le particulier ou Etat intéressé », 11 faut donc Vexistence d’une violation dépassant le cadre des possibilités théoriques. 11 faut vraiment étre vietime'*, Dés lors, 1a vietime doit présenter, chronologiquement, tous les faits sur lesquels Ia pl fondée. Elle doit aussi expliquer en détail les mesures prises pour épuiser les recours qui sont ouverts dans I'Btat partie, telles que les démarches faites auprés des tribunaux et des autorités. 1 faut indiquer notamment pourquoi la vietime considére que les faits exposés constituent une Violation du traité en question, La communication doit vraiment étre argumentée et étayée'’. Fournir tous les documents étayant les affirmations et les arguments, en particulier les décisions administratives ou judiciaires qui ont été rendues dans le pays, est indispensable. Il est utile aussi de fournir des copies des lois nationales pertinentes. Si la requéte contient les éléments essentiels, elle est enregistrée, c’est-A-dire inscrite officiellement sur la liste des affaires dont le Comité compétent est saisi, Lraffaire est ensuite transmise 4 Etat partie concemé, pour que celui-ci puisse formuler des observations. I doit le faire dans un certain délai. Les deux étapes importantes d’une affaire sont appelées «stade de la recevabilitén et «stade du fondy. Au stade de la recevabilité, le Comité examine sila demande est «recevable», autrement dit, si les conditions formelles auxquelles elle doit satisfaire sont remplies. Si tel est le cas, le comité examine alors le «fond» de laffaire, pour décider si les droits garantis dans un traité ont été violés ou non. Le délai dans lequel I'Etat doit répondre a une plainte varie selon les Comités. Une fois que I'Etat aura répondu a la demande, Ia possibilité de faire des observations est ouverte. ‘La aussi, le délai varie selon les Comités, L’affaire est alors en état pour la décision du Comité. ™ Le Comité des droits de I"Homme rappelle qu'sucun individu ne peut, dans I'abstraitet par voie d°actio populars,contester tune Joi ou une pratique, d’aprés lui, contraire au Pacte, Toute personne qui se prétend vitime d'une violation d'un doit protégs par le Pacte doit démontrer soit qu'un Etat parte a, par action ou par omission, ja porté atteinte &'exercice de son droit, soit qu'une telle atteinte est imminente, en se fondant par exemple sur le droit en vigueur ou sur une décision ou une pratique Judiciaire ou administrative, ‘CCPR/C/BB/D/1453/2006 André Brun conte France, Décision du 18 octobre 2006, Tt reléve que l'auteur n'a pas démoniré comment 'Etat partie & in concreto resteint la liber des parents d'assurer de manitre sénérale I"éducation morale de leurs enfants ou n'a pas pris de mesure pour protéger les mineurs, y compris les fils de auteur. CCPRICISS/D/472/1991 Jean-Paul Lippmann contre France décision du 26 octobre 1998. 6 si I'ftat partic n'a pas répondu a la requéte, des rappels Iui seront adressés et, s'il ne répond toujours pas, le Comité rendra sa décision sur l'affaire uniquement sur la base de la requéte!® Cela dit il est nécessaire de se pencher sur le respect des « constatations » du Comité par I’Etat concemé, Ces constatations ne constituent pas de véritables « actes introductifs d'instance judiciaire », «le Comité n'ayant regu des Etots parties et des auteurs des communications que de maigres renseignements sur les mesures éventuellement adoptées pour donner effet ses constatations. Pour pouvoir évaluer Iefficacité de la procédure prévue par le Protocole facultatif, il convient d’établir un mécanisme permettant de voir si les constatations du Comité ont été ou non suivies d'effet »"”. En effet, le Comité des droits de I"Homme exprime ses « constatations » sous la forme d’opinions Juridiques et il n'existe pas de procédure juridique permettant de les mettre en ceuvre, C’est done aux Ttats seuls qu'il appartient de les respecter, par désir sincdre de s'acquitter des obligations qu’ils ont contractées en ratifiant le Pecte'’, Ainsi, ce désir sincére permettra 4 ce que les instruments des droits humains tiennent compte de Vuniversalisme de ces droits, qui varie en fonction des réalités spécifiques des pays qui les congoivent, 2. Les organes de Ia Charte Le Conseil des droits de "Homme est un organe intergouvernemental du systtme des Nations Unies chargé de renforcer la promotion et 1 protection des droits de I'Homme partout dans le monde pour faire face aux situations de violations des droits de I'Homme. Pour ce faire, il formule des recommandations leur sujet. Le Conseil des droits de I'Homme (CDH) a été eréé par Ia résolution de "Assemblée générale 60/251 du 3 avril 2006, Le CDH est désormais un organe subsidiaire de I"Assemblée générale. Le CDH est composé de 47 membres (et non pas d'experts comme pour les organes de traités) élus A la Pour les « décisions » du Comité des droits de I'Homme, voir DHOMMEAUX (J): «Jurisprudence du Comité des droits de Homme des Nations Unies (1993-1996) », Annuaire francais de droit imernational, vl. 2, n°1, 1996, pp. 619-714, DE ZAYAS (A: « Les procédures de communications individuelles devant le Comité des droits de I'Homme des Nations Unies », RT-D.H.,n°199004, p. 348. par exemple, dans certains affies, le Comité a recommandé aux autorités de prendre des mesures efficaces pour remédier ‘aux violations en sassurant que les victimes peuvent wtilement contestr ces violations devant les tribunaux et sccorder une reparation aux auteurs des communications (les Affaires Wilson ¢. Philippines pour violation des articles 7,9 et 10, N°868/1999, 30 octobre 2004 : Mulezi e. République Démocratique du Congo pour violation des articles 6, 7, 9 (I, 2 et 4), 10(I}et 23, 1N"9622001, 6 juillet 2004 ; Khomidoy c. Tadjikistan pour violation des articles 7,9 et 14[1, 3 (8, b,€ et )] lus conjointement avec Tarticle 6, N°1011/2002, 29 juillet 2004 ; Ahani e. Canada pour violation des '9 (4) et 13 Iu conjointement avec Tartcle 7, N°1081/2002, 29 mars 2004 ; Madafferi e. Australie pour violation des articles 10 (1), 17 (1) lu conjointement avec article 23 ainsi que Particle 24, N°1011/2001, 28 juillet 2008). 7 majorité des membres de I'Assemblée générale, Les Etats membres du CDH sont tenus de faire respecter les normes les plus importantes en mati¢re de promotion et de prot on des droits humains. De plus, si un Etat membre du Conseil commet des violations flagrantes et systématiques des droits humains, il peut voir son adhésion au Conseil suspendue par un vote de celui-ci & Ia majorité des deux tiers. Le principe de représentation géographique équitable est appliqué dans la répartition des sigges au sein du Conseil, Par ailleurs, les O.N.G. se vouent & a promotion et & la protection des droits humains et axent leur action sur l’application (ou la violation) par les gouvernements des normes universelles ou régionales des droits humains. Par exemple, les O.N.G. présentent au Conseil des droits de T'Homme"® leurs rapports sur des situations qu’ils jugent préoccupantes, et les gouvernements concemés exercent, souvent, leur droit de réponse. Le Conseil peut alors désigner des groupes d@enquéte ou des experts, organiser des visites sur place, se mettre en rapport avec les gouvernements mis en cause, proposer son concours et condamner les violations. S*il juge que la gravité de Ia situation le justifie, le Conseil peut ordonner une enquéte, qui sera confiée, soit a un groupe d’experts indépendants (groupe de travail), soit a un spécialiste (rapporteur ou représentant spécial). Se fondant sur les conclusions des experts, le Conseil s’adresse ensuite au gouvemement concerné pour l'inciter & apporter des changements, - ‘Les mécanismes du Conseil des droits de "Homme : L’Examen Périodique Universel (EPU), mécanisme permettant d’évaluer Ia situation des droits humains dans tous les Etats membres des Nations Unies; L'EPU se base sur trois sources d'informations différentes, de valeur égale, Il s*agit de trois rapports écrits: & Un rapportnational, présenté par I'Etat examiné (environ 20 pages, 10 700 mots) ; + Un rapport incluant des observations et recommandations issues des mécanismes onusiens des droits de I’ Homme et des agences des Nations Unies (environ 10 pages) ; # Et un rapport, préparé par le HCDH, compilant des informations provenant d'autres parties prenantes telles que I"Instance nationale des droitshumains du pays examiné et la société civile, tant nationale qu’internationale (environ 10 pages). Pour les mécanismes du Conseil, voir: Le Conseil des droits de I'Homme : Guide pratique, Maut-Commnissariat des Nations ‘Unies aux droits de "Homme et Organisation internationale dela Francophonie, Gentve, 2015, p. 42 ets Les Etats peuvent, avant lexamen, soumettre des questions A I’tat examing. L’examen au sein du groupe de travail consiste en un dialogue interactif de 3 heures 30 minutes entre Etat ‘examiné et les Etats membres des Nations Unies. Avant l'adoption du rapport au sein du groupe de travail, les Etats doivent stassurer que le résumé de leurs déclarations est fidéle a celles-ci et que les recommandations qu'ils ont émises, sont listées en fin de rapport et identiques & leur déclaration. L’examen et I'adop' n du document final de 'EPU en séance plénigre du Conseil durent 60 minutes pour chaque pays. L'Etat examiné explique sa position sur les recommandations regues, présente ses observations sur les engagements pris, répond aux questions. Les Etats membres et les observateurs peuvent présenter leurs observations sur le document final. *Le Comité consultatif, composé de 18 experts, sert de « laboratoire d'idées » au Conseil en lui fournissant expertise et conseils sur des questions thématiques des droits humains; La Procédure de requéte qui permet aux individus et aux organisations de porter 4 l'attention éu Conseil, tout ensemble de violations flagrantes et attestées par des éléments dignes de foi, de tous les droits humains et de toutes les libertés fondamentales; - Organe subsidiaire du Conseil des droits de Homme Le Forum sur les questions relatives aux minorités, établi par le CDH en 2007 par la résolution 6/15, sert de plate-forme pour le dialogue et la coopération sur des questions relatives aux personnes appartenant a des minorités nationales ou 17 ethniques, religieuses et linguistiques. Il apporte des contributions et des compétences thématiques aux travaux de I’Expert indépendant sur les questions relatives aux minorités, qui transmet les recommandations pour examen au Conseil. Le Forum tient une session annuelle de deux jours sous la direction d'un expert sur les questions relatives aux minorités, désigné par le Président du Conseil, sur la base dun roulement géographique et en consultation avec les groupes régionaux.”> % Voir: Le Conseil des droits de I'Homme : Guide protique, aut-Commissariat des Nations Unies aux droits de I'Homme et (Organisation internationale de la Francophonie, Geneve, 2015, 598. ‘pourra faire le printemps de la dcentralisation en Tunisie, méme Si certaines failles cu difficultés pourront émerger ; mais ; Anotre sens ; sans dévaloriser Vapport du-dit Code. Tdonayen Wobib Bat 9 Le juge judiciaire tunisien et le droit international des droits de ’ Homme Aymen ZAGHDOUDI Mate assuat ex dot ble Aina ce prese des cence de efor Universi fe Manoua «Le fait religiewx existe indépendamment des particularités de chaque croyance. A un niveau psychologique et social profond, le christianisme, le bouddhisme, Vhindouisme, Vislam et les culos animistes sont la méme chose: une interprétation du monde qui donne un sens & la vie, 9 Toutefois, cete interprétation du monde ne devrait pas ére imposte par la voie normative dans la mesure oi elle pourrait entrer cn confit avec les caractéristiques primordiales de la personne hhumaine & savoir: Iégalité, la dignité et la liberté. Pour surmonter cette contradiction, le droit international des droits de I'Homme® constitue une interprétation du monde basée sur Iidée de Vhéritage ‘universel commun. Sa vocation principale est le renforcement du «rendez-vous » des civilisations, toutes les civilisations. Dans ce cadre, étude de Tattinude du juge judiciaire ranisien ‘envers lensemble des normes internationales en matiére des dreits etre bumain requiert une importance particuliére car utilisation (0) COURBAGE Yousef # TODD Emmanuel, Le rnder-vous der alain, Sei et ‘Repique ds iter, 2007, Pai, p29. 2) wou waco en eet ceze exresion dan le sow de Howembie Jes rei Iernaionles wiverele relatives ou dros de Thome dune mane gindra. it {Fag de rigs wnversles ul on pu ever accord wnanine de Vensombie dt a) ‘ndipendanment des contra et pd iis ulna ou og apligus. » RAMROUNL Salen «Conshstion tnsienne et doit nxematonal der ros Ge YHorune». bs {Le continion navsinne ef le dol eration, Jourbes } (Be dope Abdelgfanah Amor, CPU, Tih, 2005, p. 339 8 Mélange on Vhonnear dh Pris BELAID le rapport de higrarchie que hui dicte article 32 de pee csr Soasere 0a partes com rea a ea ‘constitutionnelle. Gop Le fags fice « ft rears wx als iterations ins plats hire, Par exemple, voir: Cass Gi. N° SII du $fvcer2008/ Cour € Appel e Tans att 607 Gv 201 Go Ape eT mata CHG 65 B23, Cour Ape de Moar et 10566235 ju 202, at (01) Per dre Sveoppemest coca a potters iron iat (Comsdion, le noord ea et ia prouction der dots Sberts © - (23) Dias Jamel, Le we ex gerd de Fertile 32 de ls eonsincion, C7, Tos, 2006 p. 207 ‘Lejuge uta isin et rt iteration a Aynen Zaghoadi 603 On a pu constater que le juge judiciare fait recours aux traités fnterationaux sans pour autant tirer les conséquences légales qui découlent du principe de Ia hiérarchie des normes & savoir de la norme supéricure et exclusion de 1a norme droits des femmes « qui ne 3 defn pr ebiomce tar mart Gi Ga GiB 311 te ener (G5) BEN TESGAA Moin at pc, ot longs en VBonner du Peed BELATD Leone Jia une te rit internation Aye Zhou 605 et qu'elles méritent une revolution juridique afin de purifier le droit national de toutes egressions textuelles leur gard. Le deuntme exemple peut Eve tiré d'un jugement de la Cour "Appel de Tunis durant la période transitoire durant laquelle la -Exemple] : Dans son rapport présenté au Comité des droits de I'Homme (C.D.11,) en 2007, sur l'application du P, Catholiques et les Juifs. Alors que pour les Amazighs, on constate une négation de leurs droits. », la Tunisie affirme qu'elle econnait et garantit les droits des minorités religieuses : les « La composition démographique de la population tunisienne est du point de vue ethnique fortement homogine. Elle est constituée essentiellement d'Arabes musulmans de rite malékite. Les sectes religieuses sont pratiquement inexistantes. I m'existe aucune communauté autonome particuligrement et stographiquement localisée qui revendique une spécificité. Les Berbéres, représentant la population autochtone, ne forment pas une minorité revendiquant une reconnaissance de sa spécificité puisqu'ils sont des citoyens pleinement et entiérement iniégrés dans le tissu social, La population non musulmane est constituée en majorité par la communauté juive. Celle-ci jouit de tous les droits proclamés par l'article 27 du ' « Leffcacité c’est le différentiel mesuré entre le but visé par une politique publique (dont la loi n'est qu'une ‘composante de mise en ceuvre) et les effets observes dans la réalité du terrain.» A distinguer de « I'effectivité s'apprécie selon différents indicateurs qui varient selon le type de norme A exécuter : le degré de mise en ceuvre, le degré 'observation (pour les obligations), le degré d’ (pour les droits) ou le degré d’attention (pour les mesures ée persuasion). » FLOCKIGER (A): « L’évaluation législative ou comment mesurer l'efficacité des lois », Revue européenne des sciences sociales {En ligne), XLV-138 | 2007, mis en ligne le 01 juillet 2010, consulté le 02 décembre 2015. URL : bttp/ress revues.ora/195 ; DOL: 10.4000/ress.195 ? Anticle 4 (1) Déclaration des droits des personnes appartenant & des minorités nationales ou ethniques, religieuses et linguistiques, adoptée par Assemblée générale dans sa résolution 47/135 du 18 décembre 1992 » Amticle $ (a) Convention intemationale sur Pélimination de toutes les formes de discrimination raciale, adoptée et ‘ouverte dla signature eta la ratification par Assemblée générale dans sa résolution 2106 A(XX) du 21 décembre 1965 Pacte. Il a été déjé indiqué lors du commemaire de Uarticle 18 du Pacte que cette communauté jouit du libre exercice de son culte (...). De la méme facon, les chrétiens qui sont en majorité des femmes occidentales vivant en Tunisie et ayant acquis 1a nationalité tunisienne par suite de leur mariage avec des Tunisiens, pratiquent librement leur culte dans tes Eglises, parsemées sur le territoire national et gérées de facon libre et autonome »*. 1alisation de la question des droits des minorités Amazighs, la question du C.D.H. Giait de « préciser si des mesures sont prises ou envisagées afin de garantir le maintien et le développement de la culture berbére en accord avec l'article 27 du Pacte ». Dans ses réponses aux observations relatives au méme rapport, faites par le Comité des droits de I'Homme tion de l'article 27 du P.1.D.C.P,), la Tunisie affirme que : « L'origine ethnique de la (concernant Pappli Tunisie est berbére. La population tunisienne a toutefois intégré des éléments venus de I’extérieur. Aucune revendication interne ne s'est jamais manifestée pour invoquer des droits spécifiques une catégorie. inorité ethnique. 11 est Contrairement a ce qui se passe ailleurs, la Tunisie ne connait pas de phénoméne de onnant que ce genre de question soit évoqué relativement A un pays ethniquement intégré. ~Exemple 2 : Face au manquement de la Tunisie 4 s’acquitter de ses obligations internationales vis-a-vis la minorité amazighe, le C.D.ES.C a présenté des recommandations, tout en précisant que « le Comité recommande &l'Etat partie de reconnaitre la langue et la culture du peuple autochtone amazigh et en assurer 1a protection et la promotion comme I'a demande le Comité de lutte contre la discrimination raciale en 2009. » Lors de l'échange qui a eu lieu le 22 et 23 septembre 2016 entre experts onusiens et Ia délégation du ions avec les ‘gouvernement tunisien, présidée par M. Mehdi Ben Gharbia, secrétaire dEtat chargé des rel instances constitutionnelles et la société civile et des droits de I"Homme, il a déclaré que : « Les minorités, notamment Amazighe, jouissent des mémes droits constitutionnels que le reste de la Population... Certes, il y @ une identité arabo-musulmane mais la Constitution protége les minorités. Le gouvernement n'a aucun probléme avec une communauté quelle qu'elle soit »*, ~Exemple 3 : le C.D-E.S.C. a rappelé les discriminations basées sur orientation sexuelle et "identité de genre en affirmant que : « Bien que la Constitution consacre le droit dla vie privée et la liberté d'expression, de pensée et opinion, Je Comité note avee inguiétude que la discrimination envers les lesbiennes, gays, bisexuels, transgenres ow “Comité des droits de I"Homme, examen des rapports présentés par les Etats parties en application de Vanticle 40 du Pacte, cinquitme rapport périodique Tunisie [14 décembre 2006] CCPRIC/TUN/S 25 avril 2007. Paragraphes 398, 399 et 401. * Committee on Economic, Social and Cultural Rights, Fifty-ninth session, 27 September 2016, E/C.12/2010SR.S8. “Mr. Ben Gharbia (Tunisia) said that while the majority of Tunisians were Muslim Arabs, all persons were equal before the law, regardless of their faith. The Government was open to dialogue with representatives of the Amazigh minority and wished to safeguard the rights of that population". imersexuées (L.G.B.T1) persiste dans la loi et la pratique. Le Comité reléve avee préoceupation que les relations consenties entre personnes du méme sexe sont incriminées par article 230 du Code pénal sous Vappeltation de sodomie, et que Varticle 226 du Code pénal réprimam Voutrage public d la pudeur est ° réguligrement prétexte au harcélement des minorités sexuelles (...) le Comité recommande 4 I'Etat partie d'abroger sans délai article 230 du Code pénal »°. Exemple 4 : la recommandation du Conseil des droits de I'Homme des Nations Unies, de décriminaliser les actes homosexuels visant a: « abroger la législation établissant une discrimination sur la base de l'orientation sexuelle afin de garantir les mémes droits & l'ensemble des citoyens, y compris les lesbiennes, les gays, les personnes bisexuelles et transgenres »7. En 2012, le ministre des droits de I'Homme et de la justice transitionnelle aurait expliqué que la recommandation rejetée et qui appelait les autorités tunisiennes a abroger l'article 230 du Code pénal criminalisant 'homosexualité masculine et féminine, n’était pas en harmonie avec la législation et la réalité de la société tunisienne. Lors de l’examen périodique universelle de 2017, la Tunisie a accepté deux recommandations visant a ce que cessent immédiatement les examens anaux et a garantir la protection des personnes LGBTQI de toutes formes de stigmatisation, de discrimination et de violence. Toutefois, la Tunisie a rejeté 14 recommandations relatives Ala dépénalisation des relations homosexuelles par l'abrogation de l'article 230 du Code pénal. Exemple 5 :I'Etat lors de la remise des rapports périodiques au Comité pour I’Elimination de la Discrimination Raciale, parle d'actes isolés en rapport avec la discrimination raciale : «Le probleme de la discrimination raciale n‘existe pas en Tunisie. Les autorités publiques ne se sont jamais trouvées confrontées & ce problime. Les autorités ne se sont livrées d aucune pratique de discrimination raciale contre des personnes, groupes de personnes ou institutions. ® » * Comité des droits économiques, sociaux et culturels, Observations finales concernant le troisidme rapport périodique de la Tunisie, 7 octobre 2016, E/C.12/TUN/CO/3, paragraphe 24. * Conseil des droits de I'Homme : Rapport du Groupe de travail sur "Examen péri 2012, A/HRC/21/5, Recommandation n° 116.5. * Douziémes rapports périodiques que les CERDIC/226/Add.10. (State Party Report) pare, 30. fique universe! Tunisie, 9 juillet iS parties doivent présenter en 1992 : Tunisia, 21/04/1993. Faculté des sciences juridiques, politiques et sociales de Tunis Deuxitme année mester en droit humanitaire et droits humains Test Question 1: En 2012, le ministre des droits de 'Homme et de Ia justice transitionnelle aurait expliqué que ta recommandation rejetée et qui appelait les autorités tunisiennes A abroger Marticle 230 du Code penal isant Yhomos asouline et f 0" était pas en harmonie avec la léyislation et La ré de la société tunisienne, Lors de Yexamen périodique universelle de 2017, la Tunisie a accepté deux recommandations visant & ce que cessent immédiatement les examens anaux et 4 gerantir la protection des personnes LGBTQI de toutes formes Ge stigmatisation, de discrimination et de violence. Toutefois, la Tunisie e rejeté 14 recommandations relatives & la dépénalisation des relation: mosexvelles par I'sbragation de l'article 230 cu Code pé 1- Quepensez-vous dela réponse de la Tunisie en 2012 et en 2017 par rapport ses obligations en des droits humains ? Quelles sont ces obligations? 2- Parlez brigvement de l’examen périodique universel ? Est-il efficace ? 3- Quelle est la valeur juridique des recommandations citées dans I’extrait ? Question 2: fin de garantir le droit & la santé, les obligations incombant & I’Etat sont : -Les autorités se gardent de restreindre le droit & la santé (notamment par des stérilisations foreées ou Vexpérimentation médicale). -La pratique des mutilations sexuelles féminines est interdite et éradiquée. -Un nombre suffisant d’hépitaux et d'autres établissements publics de soins de santé fournissent des services accessibles & tous dans des conditions d’égalité. 1+ Décrivez Jes obligations incombant Al'Etat. 2+ Dans le cas de violation de ce droit, quelle solution proposez-vous pour la victime ? (Expliquez pourquoi vous avez choisi !"/les organe(s) onusien(s) en mentionnant le ou les instrument(s) intemationaux des droits humains) 2 3. Corrigé Question 1 : (10 points) (4 points) -La réponse de la Tunisie en 2012 et en 2017 par rapport ses obligations en matidre des droits humains. En 2012, nous considérons que la réponse est subjective. Le ministre se base sur un référentiel conservateur qui ne prend pas en considération I’universalité des droits humains. En 2017, la réponse est contradictoire. Comment peut-on protéger les personnes homosexuelles mais au méme temps ne pas abroger une disposition pénale qualifiée d’ « homophobe st ? Cette protection s'avére impossible. En effet, protéger veut dire adopter des lois qui garantissent les droits de ces personnes. Done, abrogation de article 230 telle que recommandée par le Conseil des droits de I'Homme est indispensable. -Les obligations consistent d’abord & assurer : le respect des droits des personnes homosexuelles. II s‘agit une obligation négative qui incombe a I"Etat de ne pas priver les individus de l'exercice de leurs droits. Ensuite, la protection des droits oblige les Etats parties & un traité la Tunisie, d’adopter une loi qui garantit la dignité, I’égalité devant la loi et devant la justice afin d’éliminer toute forme de discrimination & l’encontre des personnes LGBT. (4 points) Examen Périodique Universel (EPU), est un mécanisme du Conseil des droits de I" Homme permettant d’évaluer Ia situation des droits humains dans tous les Etats membres des Nations Unies. Un rapport national est présenté au Conseil. L'examen du rapport s'effectue au sein du groupe de travail et qui consiste en un dialogue interactif entre I’Etat examiné et les Etats membres des Nations Unies. L’Etat examiné explique sa position sur les recommandations recues, présente ses observations sur les engagements pris et répond aux questions. Les Etats membres et les observateurs peuvent présenter leurs observations sur Te document final. -Lefficacité : 'exécution des recommandations est soumise a la volonté absolue de I'Etat. Par conséquent, IEPU ne permet pas une garantie compléte du respect des droits et libertés. Par ailleurs, les rapports périodiques risquent, notamment, de ne pas répondre A toutes les questions relatives 4 application dun instrument intemational des droits humains ou que les réponses soient formulées de maniére a servir les intér@ts de I'Etat en dissimulant la vraie situation des droits humains. ‘Afin d’assurer I'application des recommandations, un mécanisme de suivi a été mis en place afin de veiller a ce que les recommandations des organes de la charte et de traités soient mises en cuvre dans le but d'améliorer pour tous le respect, la protection et l'application des droits humains, Ce mécanisme permet de rendre compte au rapporteur pour le pays ou au rapporteur chargé du suivi dans un délai d'un an (parfois de deux ans, comme le Comité pour lélimination de la discrimination & Mégard des femmes) des mesures qu’ils ont prises pour donner suite & des recommandations précises ou a des «sujets de précccupation prioritaires», pouvant étre mises en ceuvre rapidement. Le rapporteur en informe ensuite le co 2 points) Les recommandations du Conseil des droits de I'Homme ne sont pas contraignantes, Les Etats sont libres de les rejeter ou de les accepter ou d’en accepter quelques-unes. Par exemple, dans le cas que nous analysons, Ja Tunisie a accepté deux recommandations et a rejeté 14 recommandations Question 1+ (4 points) La premiére obligation est de nature négative. II s'agit de l'obligation de respecter. En d'autres termes, Etat doit s‘abstenir de porter atteinte 4 I’exercice du droit a la santé. La deuxitme et la troisiéme obligation sont de nature positive. Interdire les mutilations sexuelles par une loi est une obligation de protéger. Alors que les services de santé fournis par I'Etat renvoient & une obligation de mise en euvre. + (10 points) 2+ (6 points) Le droit & la santé est garanti par le Pacte International relatif aux Droits Economiques, Sociaux et Culturels (PLD.ES.C). La surveillance de Vapplication du P.LD.ES.C. est assurée par le Comité des Droits Economiques, Sociaux et Culturels (C.D.E.S.C). Le Comité a la compétence pour recevoir et examiner les communications de particuliers faisant valoir une atteinte a leurs droits en vertu du Pacte. Dans ce cas la victime peut porter plainte devant ce Comité, 11 faut d'abord vérifier que tous les recours internes ont été épuisés. Cependant, cette régle ne "applique pas dans les cas oii la procédure de recours excéde des délais raisonnables. La victime doit présenter, chronologiquement, tous les faits sur lesquels la plainte est fondée. 1 faut indiquer notamment pourquoi la victime considére que les faits exposés constituent une violation de ce Pacte, La communication doit vraiment étre argumentée et étayée. Fournir tous les documents étayant les affirmations et les arguments, en particulier les décisions administratives ou judiciaires qui ont été rendues dans le pays, est indispensable. Il est utile aussi de fournir des copies des lois nationales pertinentes, Le Comité examine si la demande est «recevablen, autrement dit, si les conditions formelles auxquelles elle doit satisfaire sont remplies. Si tel est le cas, le Comité examine alors le «fond» de Maffaire, pour décider si les droits garantis ont été violés ou non, Etanes de ta procédure d'examon dos requates ‘Communieation Canton RESO [rorresreneoivonert i TS So Geicaesteds ei) Ia Porcine si Ora eesti Paes fori geet) eee Senora pets Ue i Re a tina mea aN IT Ree I Source Prochduesdexunen des equdes sume pr des parte’ en vert Ses MSPurents es Nakane nee mis nur ats de rane ihe Srtxmaon n* 7 2 (2013, New You et Ganon COM, Navons net, 2013 Oupontie a nip ww che er/DocumenuiMueataisFaetSheet Ros? 9d 83 spéciale dans un délai précis. UONG qui a saisi la procédure spéciale peut alors examiner la réponse de I'état aux allégations, ce qui pourra servir de source d'information sur la position de Fétat sur ce qui est arrivé/ ce qu'il arrive 8 la victime, ‘ Saisir les procédures spéciales peut faire partie d'une stratégie de plaidoyer au nom d’un client ‘ou d’une victime. Il peut s'agir d'une stratégie particuliérement utile lorsque que les possibilités nationales d'attirer 'attention sur une situation ont été épuisées. 3. Comment saisir les procédures spéciales ? Etape 1. Soumettre l'information. Une procédure formelle doit &tre suivie pour saisir les procédures spéciales. Cette procédure consiste 3 remplir le formulaire en ligne qui se trouve sur le site web du HCDH ou & envoyer directement des informations Vadresse suivante: urgent-action@ohchr.org. Il est également possible d’envoyer un dossier physique contenant les informations & adresse suivante: HCDH-ONUG, 8-14 ‘Avenue de la Paix, 1211 Genéve 10, Suisse. Il est toute! préférable de privilégier le formulaire en ligne qui permet d'effectuer un suivi de la demande. Nous vous encourageons vivement & consulter et & vous familiariser avec la page web du HCDH. consacrée aux interactions dela société civile avec les procédures spéciales : https://spsubmission.ohchr.org/ UI convient de noter que le consentement de la personne passible de peine de mort concernée doit tre obtenu avant qu’un-e expert'e ne soit contacté-e. Pour que la situation puisse étre examinée, les informations suivantes doivent étre fournies lors de la saisine parle biais du formulaire en ligne ou par courriel des procédures spéciales : # Wentité de la/des victimes(s) présumée(s) ; + Identité du/des responsable(s) présumé{s) de la violation ; + Identité de la/des personne(s) ou organisation(s) qui présentent la communication (cette Information est confidentielle) ; ‘+ Description de la violation ; Consentement : a vietime présumée, sa famille ou ses représentants doivent indiquer s'ils Consentent a ce que: © Lenom de la victime soit divulgué dans une communication au gouvernement. © Lenom de la victime apparaisse dans un rapport public. 1 soumission d'une situation aux procédures spéciales ne signifie pas que cette situation sera automatiquement étudiée, La soumission aura plus de chances d'@tre étudiée si les bonnes pratiques, suivantes ont été mises en ceuvre : ¥ La demande ne doit pas étre motivée par des raisons politiques ; Y Lasoumission doit utiliser un langage factuel et donner une description factuelle de la violation Présumée des droits humains ; Y La soumission doit étre basée sur des sources crédibles et inclure des informations qui ne se trouvent pas uniquement dans la presse ; . N’incluez que des informations pertinentes ~ et soyer aussi concis que possible ; Dans la mesure du possible, utlisez en priorité le formulaire en ligne, plutdt que le courriel ou le systéme postal. De a esd

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