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AROMATHÉRAPIE PRATIQUE

1. PLANTES AROMATIQUES : GÉNÉRALITÉS BOTANIQUES

1.a. Répartition dans le règne végétal et localisation anatomique

Règne végétal :
- Nombre limité de famille.
- Quasiment que chez les végétaux supérieurs.*

Localisation anatomique :
- Stockage possible dans tous les organes.
- Parfois dans un seul ou plusieurs en fonction de la plante.
- Si dans plusieurs, la composition chimique diffère.
- Composés aromatiques stockés dans des structures spécialisées sur ou à proximité
de la surface de la plante : cellules différenciées, poches sécrétrices, poils sécréteurs,
canaux sécréteurs.

/!\ La quantité et la composition chimique varie en fonction du cycle de


croissance de la plante ainsi que des facteurs environnementaux. /!\

1.b. Fonction au sein du végétal :


→ Pas entièrement élucidée.
- Rôle physiologique propre à la plante.
- Préservation face aux conditions climatiques
- Protection contre les attaques crypto organiques* ou parasitaires.
- Inhibition de la germination
- Contrôle de croissance des autres plantes du périmètre
- Attraction et moyens de communications avec les pollinisateurs.

2. ESSENCE ET HUILE ESSENTIELLE TECHNIQUES


D’OBTENTION

2.1. Distinction essence/huile essentiel (HE)

DÉFINITIONS :
Essence : désigne les substances odorantes volatiles contenues dans les plantes
aromatiques. Elle est obtenue sans modification chimique liée à l’usage de solvants ou à la
vapeur d’eau, simplement par pression mécanique.

Huile essentielle : produit de composition généralement assez complexe renfermant les


produits volatils contenues dans les végétaux et + ou - modifiés au de la préparation . Elle
est obtenue soit par entraînement à la vapeur d’eau, soit par des procédés mécaniques, soit
par distillation sèche.

Je retiens donc que :

- La composition de l’essence n’est pas identique à celle de l’HE.


- L'essence ne subit pas de transformation.
- L’HE ne contient QUE les composés susceptibles d’être entraînés par la vapeur d’eau,
et avec une certain proportion, lors de la distillation;
→ LA COMPOSITION CHIMIQUE DE LA PLANTE EST DIFFÉRENTE DE CELLE DE
SON HUILE ESSENTIELLE.

2.2. Techniques d’extraction des HE

Les 2 méthodes principales :


→ Sont les seules autorisées par la Pharmacopée française pour la fabrication d’huiles
essentielles à but thérapeutique.

Expression mécanique à froid :


→ Réservée aux zestes de fruit du genre Citrus en raison de la fragilité de leurs composés
aromatiques.
Elle se réalise à t° ambiante ou à froid. Le produit obtenu s’appelle essence car il n’a pas
subi l’action de la chaleur, il reste identique à la substance sécrétée par la plante.

Entraînement à la vapeur d’eau :


→ On le nomme aussi distillation.
Il permet d’obtenir l’HE et l’hydrolat contenant les composés aromatiques les plus
hydrophiles de l’HE (1%) ainsi que la fraction moléculaire hydrosoluble de la plante.
/!\ Si le végétal trempe dans l’eau au lieu d’être traversé par la vapeur d’eau, on parle
d’hydro-distillation.

Variantes industrielles autorisées :


- Entraînement à la vapeur d’eau
- Turbo Distillation = hydro-distillation.
- Hydrodiffusion ou percolation = pulse la vapeur d’eau de haut en bas à travers le
végétal.
- Hydrodistillation par micro-ondes = sous vide.

Autres techniques d’obtention de produits aromatiques (non autorisées en


aromathérapie) :

- Distillation sèche ou Pyrogénation : distillation de bois, écorces ou racines, à t° très


élevée, sans adjonction d’eau ou de vapeur d’eau.

- Extraction par solvants → Les produits obtenus ne sont pas des HE !


- Concrète : solvant non aqueux permettant d’obtenir un extrait aromatique d’un
végétal frais.
- Enfleurage : diffusion à froid d’un végétal à travers un corps gras, permet l’obtention
d’une pommade florale odorante.
- Absolue : Obtenu à partir des deux éléments précédents par extraction à l’alcool, à t°
ambiante. L’éthanol est ensuite éliminé par distillation.

- Extraction par dioxyde de carbone supercritique :


→ Cette méthode onéreuse permet un haut rendement en essences de qualité
supérieure, principalement utilisée par les parfumeurs.

2.3. Rendement en huile essentielle


→ Extrêmement variable d’où les écarts de prix en fonction des plantes;
Exemple - Extrait de tableau de rendement :

3. CRITÈRES FONDAMENTAUX DE QUALITÉS DES HE :

→ La qualité des HE conditionne directement ses propriétés + diminue l’incidence de ses effets
secondaires ou indésirables.

3.1. HE 100% PURE ET NATURELLE


Une HE ne doit pas être :
- Rectifiée → distillation fractionnée
- Modifiée → élimination de composés, ajout de composant naturel ou de synthèse
- Coupée → avec d'autres HE

3.2. ORIGINE ET CARACTÉRISTIQUES DE L’HE


→ IMPÉRATIF DE CONNAÎTRE L'ESPÈCE BOTANIQUE ET L’ORGANE PRODUCTEUR AINSI
QUE LE CHÉMOTYPE DE L’HE.

- Identité botanique : Le nom latin permet une identification parfaite. Il faut indiquer :
genre, espèce, variété, hybride ou clone.

- Partie productrice de la plante : en fonction de la partie distillée les HE sont


différentes → Spécifier l’organe producteur.

- Chimiotype ou Chémotype (CT) : Plusieurs races chimiques ou spécificités


biochimiques nommées CT pour la même espèce botanique et le même organe
producteur. Le CT est en lien avec les conditions environnementales et produit des
propriétés thérapeutiques différentes.

→ La dénomination complète d’une HE doit contenir le nom latin, la partie de la plante


utilisée et le CT.

3.3. CONDITIONS DE CULTURE ET DE DISTILLATION

CULTURE ET RÉCOLTE DE LA PLANTE AROMATIQUE :


- La qualité de la plante influe l’HE produite.
- Choix prioritaire sur l'agriculture biologique.
- Récolte : au moment propice et opportun, respect des saisons.

QUALITÉ DE LA DISTILLATION
→ Rien ne peut remplacer une distillation artisanale faite dans les règles de l’art !

- Préparation du végétal avant la distillation : respecter les conditions en fonction


des plantes utilisées → Pré-fanage, séchage, distillation immédiate après récolte.

- Qualité de l’appareillage utilisé : contenance, nature de la cuve, forme, qualité des


soudure → facteurs importants pour un résultat optimal. /!\ meilleure qualité d’huile si
cuve petite. /!\

- Conduite de distillation : savoir-faire du distillateur, respects de certains facteurs →


plantes non tassées, eau de source non calcaire, température et pression. → Temps
aussi long que nécessaire : peut jouer sur la présence de certains constituants et donc
de l'efficacité thérapeutique.

- Temps de repos : bénéfique à l’huile essentielle.

3.3. CONDITIONS DE STOCKAGE ET DE CONSERVATION


→ Les HE se dégradent facilement si elles sont mal stockées.

Les HE doivent être conservées :


- à l’abri de l’air, la lumière, de la chaleur et de l’humidité.
- à t° peu élevée : - 20°
- jamais dans des flacons en plastique.
- HE entre 3 à 5 ans
- Essence jamais + de 20 ans.

→ On peut rajouter des billes de verre pour limiter la présence d’air dans les HE en allant.
3.5. ANALYSES ET CONTRÔLE DE LA QUALITÉ DES HE
CONTRÔLES DES CARACTÈRES PHYSIQUES

Examen organoleptique :
- Normes AFNOR et la Pharmacopée
- Vérifie si l’HE n'est pas vieille ou oxydée.
- Odeur, aspect, viscosité, couleur (charte) et saveur.

Les indices physiques :


- NF ISO et Pharmacopée
- Densité, indice de réfraction, pouvoir rotatoire, miscibilité de l’éthanol et inflammabilité.

ANALYSE CHROMATOGRAPHIQUE

Réalisée par chromatographie en phase gazeuse -


CPG, qui permet de déterminer la composition
chimique de l’HE.

Elle est couplée avec une spectrométrie de masse


- SDM qui permet d'évaluer le pourcentage de
chaque constituant.

Ces deux techniques


couplées permettent d’obtenir
un bulletin de contrôle illustrant
le profil chromatographique de
l’HE tant sur le plan qualitatif
(chaque composant est
malaisé par un pic) que
quantitatif (hauteur du pic).

AUTRES ANALYSES
- Analyses chimiques : détermination de l’indice d’acide, d’ester, de la
durée de saponification, etc.
- Recherche et contrôle de l’absence de résidus de pesticides et autres
produits indésirables.

3.6. LES LABELS


- correspondent aux normes en vigueur : AFNOR, Pharmacopée française
ou européenne et sont liés à des critères de qualité.
- Iden pour certaines certifications : AB, nature et Progrès, etc.
- D’autres labels propres au laboratoire “auto-labels” n’assurent pas la certification qualitative.
4. PROPRIÉTÉS PHYSIQUES DES HE :

→ Elles auront des répercussions sur les propriétés et le mode d’action des HE mais aussi sur les
condition de conservation.
- Liquide à t° ambiante pour la plupart d’entre elles, + ou - fluides.
- Huileuse, mais non grasse car volatile.
- Densité généralement inférieure à celle de l’eau.
- Lipophile : insoluble dans l’eau mais soluble dans les HV, les corps gras et l’alcool.
- Indice de réfraction* élevée
- Pouvoir rotatoire*
- Sensibilité à l’oxydation

5. COMPOSITION CHIMIQUE DES HE :

→ Complexe, comprend plusieurs centaines de constituants qui font partie des métabolites
secondaires de la plante aromatique.

5.1. STRUCTURE DE BASE DES MOLÉCULES AROMATIQUES


- Composés terpéniques : assemblage d’unité de base C5H8 qui donneront les
→ monoterpène C10H16
→ sesquiterpènes C15H24
→ diterpènes C20H32, etc.
De +, ils peuvent être très variés en structure, mono ou polyinsaturés et très variés en
fonctionnalité (alcool, cétone, éther…)

- Dérivés du phénylpropane : caractérisés par un cycle benzénique associé à 3 chaînes de


carbones.

- Composés résultant de la transformation des molécules non volatiles :


→ composés soufrés néoformés
→ composés issus de processus de dégradation d’acides-gras

5.2. MONOGRAPHIE DES FAMILLES BIOCHIMIQUES DES HE

MONOTERPENES SESQUITERPENES
Composés en C10, les + fréquents des HE. Composés en C15, faible quantité dans les HE sauf celles
→ Pins sylvestre, citron, thym… issus de bois, racines ou oléorésines.
→ Ylang-ylang, origan, myrte…
Propriétés principales :
- antiseptiques atmosphériques Propriétés principales :
- toniques généraux - anti-inflammatoires
- tonique digestif - calmant
- décongestionnants respiratoire - hypotenseurs légers
- activation de la circulation lymphatique - activateurs des systèmes veineux et lymphatiques
- contribue à l'immuno stimulation - parfois anti-allergique
- antalgique pour certains - contribue à l'immuno stimulation
Précautions d’emploi : dilué.
- sensibilité cutanée
- irritation cutanée
- Prudence en cas d’insuffisance rénale

PHENOLS MONOTERPÉNOLS
dérivés des terpènes composés en C10 avec une fonction alcool
→ Sarriette, serpolet, thym → Bois de rose, lavandin, menthe poivrée

Propriétés principales : Propriétés principales :


- Immunostimulants - anti-infectieux : anti-bactérien, anti-viral,
- toniques généraux anti-fongique
- hypertensifs - Immunostimulants ou immunomodulants
- hypertherminasants - neurotoniques
- hypertensifs
Précautions d’emploi : - hyperthermisants
- absolument mélangés à d’autres HE ou
dilués avec HV Propriétés spécifiques à certains monoterpénols :
- Pas de diffusion ! - Menthol : anesthésiant
- Linalol : astringent cutané
- Thujanol : stimulant hépatocytaire
- Citronnelol : répulsif moustiques

SESQUITERPÉNOLS ET DITERPÉNOLS ALDÉHYDES AROMATIQUES


Composés en C15 ou C20, en faible concentration composés dérivés de la voie du phénylpropanes.
dans les HE → Cannelle de ceylan, anis vert, badiane
→ Carotte, néroli, sauge sclarée
Propriétés principales :
Propriétés principales : - anti-infectieux majeurs : bactéricide, virucide,
- Propriétés neurovégétatives ou hormonales fongicide, anti-parasitaire
- Immunomodulants ou immunostimulants - immunostimulants
- toniques généraux - toniques généraux
- stimulants veineux et lymphatiques - hypertensif, hyperthermisant
- protecteur des tissus
Précautions d’emploi :
- très irritants pour la peau et les muqueuses
- potentiellement hépatotoxique
- pas de diffusion

ALDÉHYDES TERPÉNIQUES CÉTONES


→ Lemongrass, verveine citronnée, Mélisse composés à structures très variés
→ Romarin CT verbénone, menthe poivrée, sauge
Propriétés principales : officinale
- anti-inflammatoires
- calmants du système nerveux Propriétés principales :
- parfois sédatifs - Mucolytiques
- hypotenseur - Lipolytiques
- antifongiques - activation du processus de la cicatrisation
- Citronellol : insectifuge - résorption des hématomes
- cholagogue et cholérétique
- antiparasitaire
Précautions d’emploi : - antivirales, anti mycosiques
- possible irritation cutanéo-muqueuse Toxicité :
- dilution dans HV - par la voie orale
- personnes plus sensibles que d’autres
- neurotoxicité
- effet abortif possible

ESTERS ETHERS
Composés médians des HE, réaction entre Composés caractérisés par une fonction R-O-R;
fonctions alcool et acide. → Basilic exotique, estragon, laurier noble
→ Lavande officinale, petit grain bigaradier,
gaulthérie couchée Propriétés principales :
- spasmolytiques puissants
Propriétés principales : - antalgiques
- antispasmodiques - anti-inflammatoire
- rééquilibrant du système nerveux - rééquilibrants nerveux
- anti-inflammatoires - stomachiques
- antalgiques - certains : hormone-like

OXYDES TERPÉNIQUES LACTONES


composés très couramment rencontrés dans les HE composés à structures très diverses
→ eucalyptus radié, eucalyptus globulus, ravintsara → inule odorante, achillée millefeuille, laurier noble

Propriétés principales :
Propriétés principales : - antispasmodiques
- décongestionnants broncho-pulmonaires - Mucolytiques
- expectorants et mucolytiques - anticoagulant
- anti-infectieux, antiviraux - cholagogue et cholérétique
- immunomodulants - stimulant des sécrétions digestives
- anti-inflammatoire - antifongique et antiparasitaire
-
Précautions d’emploi :
- risque allergique (voie cutanée)
- neurotoxicité théorique

ACIDES COUMARINES
Composés les plus anti-inflammatoires du règne Formés d’un lactone aromatique avec un groupement
végétal, dotés d’un groupe COOH associé à une phényl, en état de traces dans les HE!
→ Cannelle de ceylan, bergamote, khella
fonction alcool.
En état de traces dans les HE! Propriétés principales :
→ Genévrier commun, benjoin - anticoagulantes
- sédatives nerveuses
Propriétés principales : - hypotensives
- Anti-inflammatoires puissants et - spasmolytiques
antalgiques. - stimulantes hépatiques
- hypothermisants
- hypotenseurs Précautions d’emploi :
- certaines sont photosensibilisantes
- /!\ association médicaments anti-coagulants
→ coumarines = fluidifiant sanguins

PHTALIDES AUTRES COMPOSÉS

4 atomes de carbone + groupement phényl


→ Livèche (racine), céleri cultivé (graine) - composés azotés : rares et en faible concentration
dans les HE sauf celle de Citrus reticulata (feuille).
Propriétés principales : Fort pouvoir calmant.
- draineurs majeurs des émonctoires
- dépigmentant cutané - Composés soufrés : composés en quantité
importante dans les HE d’ail ou d’oignon :
propriétés antibactériennes et antiparasitaires.
FORTEMENT CAUSTIQUES donc quasiment
inutilisables. Sinon à l'état de traces dans d’autres
plantes.

6. PROPRIÉTÉS PHYSIOLOGIQUES DES HE

6.1. SYNERGIE ET TOTUM


Les HE sont des substances biologiques vivantes, énergétiques, constituées d’une multitude de PA
présents en quantité variable et entrant en “synergie” les uns avec les autres. => Effet totum.

Chaque principe actif :


- est accompagné de ses précurseurs et métabolites
- coexiste avec les autres PA de l’HE
De + :
- Différence capitale entre l’action d’un PA seul et l’action de l’HE dans sa globalité.
- Les propriétés de l’HE n’est pas la somme des propriétés de chaque composant.
- On ne sait pas toujours quels sont les composés les + essentiels → même en faible quantité
participe à l’activité thérapeutique de l’HE.

/!\ c’est la totalité des composants et leurs interactions qui permettent l'activité thérapeutique.

Le totum présente d’autres avantages :


- potentialisation de l’activité
- modulation positive de l’activité
- meilleure tolérance de l’HE
- moins de toxicité ou effets indésirables.

6.2. PROPRIÉTÉS ANTI-INFECTIEUSES

PROPRIÉTÉS ANTIBACTÉRIENNES,
ANTIVIRALES, ANTIFONGIQUES,
ANTIPARASITAIRES

→ Propriétés majeures, présentes dans quasiment


toutes les HE. En fonction des doses utilisées, une
action différenciée est possible. L'efficacité d’une HE
sur un germe donné se mesure par le calcul de la
concentration minimale inhibitrice ou CMI
→ aromatogramme.
PROPRIÉTÉS IMMUNOMODULANTES OU IMMUNOSTIMULANTES
→ propriétés liées aux précédentes

PA IMPLIQUÉS
- Phénols ou aldéhydes aromatiques
- Monoterpénols ou aldéhydes terpéniques

6.2. AUTRES PROPRIÉTÉS


→ les propriétés des plantes sont multiples.

Sédative Anti-inflammatoire Anti-allergique Tonique digestive


Mucolytique anti-oedémateuse Calmante Expectorante
Antihistaminique Cholérétique Cicatrisante Anti antalgique
Cholagogue Anti-ecchymotique Phlébotonique Régulat° des systèmes..

7. MODE D’ACTION DES HE

7.1. REMARQUES GÉNÉRALES


- Une même HE possède plusieurs activité
- L’HE constitue une forme galénique hautement concentrée -> agit à faible quantité.
- La lipophile et la volatilité de l’HE → rapidité d’action.
- Possibilité d’inversion des effets avec la dose
- L’action des HE se manifeste sur 3 axes dans l’organisme :
→ niveau pharmacologique
→ niveau énergétique
→ niveau informationnel

7.2. ACTION PHARMACOLOGIQUE


/!\ Les actions pharmacologiques des HE correspondent à la relation structure-activité des PA
qui les composent. Ces effets peuvent se manifester de manière directe ou indirecte. /!\

ACTION DIRECTE
s'exerce dans trois domaines spécifiques :
– Pouvoir antiseptique
– Pouvoir désintoxiquant
– Action sur les différents métabolismes

ACTION INDIRECTE
Elles agissent en intervenant sur les processus biologiques et par modification du terrain
local et général grâce à leur activité énergétique.

7.3. ACTION BIOÉNERGÉTIQUE


- Sur l'infiniment petit → notre organisme est sensible aux forces électromagnétiques qui font
partie de tout système vivant. Certains PA sont capteurs d'électrons ou dits “positivants”, ce
qui génère une action stimulante tandis que d’autres sont à l'inverse des donneurs d'électrons
ou dits “négativants”, ce qui génère une action calmante.

- Les HE sont également capables d’interagir sur certaines constantes comme le pH, le
potentiel d’oxydoréduction ou encore la résistivité.

7.3. ACTION INFORMATIONNELLE

ACTION INFORMATIONNELLE ENDOGÈNE


Cette action est observable avec des doses physiologiques (faibles). L’HE agit alors en tant que
régulatrice (en lien avec l’action indirecte). L’HE peut donc se comporter comme un bio-activateur au
sein de l’organisme par action feed-back.

ACTION INFORMATIONNELLE EXOGÈNE : VOIE OLFACTIVE


→ Relations entre la psychologie et les odeurs perçues.

L'odeur parvient directement au système limbique “cerveau émotionnel” avant même son
intégration ou interprétation, par le néocortex “cerveau rationnel”.

La perception d’une odeur créée de nombreuses réactions :


- sentiments ou émotions spécifiques
- Modification dépendantes du système nerveux autonome et endocrinien observable au niveau
clinique.
- Modifications du comportement car la perception de l’odeur permet de créer un ancrage
émotionnel qui nous aide sur le plan psychologique et émotionnel.

Il y a 3 notes :
- Note de tête : HE très volatiles, effet immédiat sur l’odorat.
- Note de cœur : odeur durable, chaude et ronde.
- Note de fond :: odeur lourde, persistante, fixe les autres arômes.

8. VOIES D’ADMINISTRATION DES HE

8.1. REMARQUES GÉNÉRALES


Il existe 4 voies principales d’administration : orale, cutanée, respiratoire et rectale. Leur choix dépend
de l’objectif, de la nature de l’huile essentielle et du patient.

→ La durée du traitement s’étendra de 5 à 10 jours en aigu et jusqu’à 3 semaines en


chronique, à renouveler éventuellement après une fenêtre thérapeutique de 10 jours.

8.2. VOIE ORALE


→ devrait idéalement être accompagnée d’un conseil médical.

POSOLOGIE CHEZ L’ADULTE


- Aigu : 100 à 300mg par jour en 2 à 4 prises soit 6 gouttes HE pures max.
- Chronique : 25 à 100 mg / jour.
POSOLOGIE ENFANT
- Avis médical
- - de 7 ans : hydrolats
- + de 7 ans : 2 à 2.5 mg par kg et jour, en 2 à 4 prises.

NORMALEMENT
- 1 goutte HE = 20mg
- 1 ml d’HE = 45 / 50 gouttes

/!\ en fonction des comptes gouttes le mg/goutte diffère ! Demander au laboratoire. /!\

VOIE SUBLINGUALE

Avantages :
- la muqueuse sublinguale est très vascularisé et permet un accès direct dans la veine jugulaire
externe → action très rapide de l’HE
- idéale pour les affections pharyngées nasales et sinusiennes.
- Excellente biodisponibilité
-
Mode opératoire :
- 1 à 2 gouttes pures ou incorporées sur un support (HV, miel)
- Boire ensuite eau tiède à chaude (minimisation du goût)

Inconvénients :
- Goût fort des HE
- Pas adapté à l’enfant
- Déconseillée pour les HE agressive (HE à phénols ou aldéhydes aromatiques)

VOIE ORALE “CLASSIQUE”

Caractéristiques :
- Acidité stomacale transforme une partie des PA
- Intestin grêle est le lieu principal de résorption.
- Passage hépatique où aura lieu les glucuro et sulfo conjugaison

Différents modes opératoires en fonction de la forme galénique :

- Forme liquide → Solutions buvables permettant une bonne dispersion des HE


- Formes solides :
HE incorporées dans des gélules : réalisées à la pharmacie. Les HE sont absorbées sur une
poudre inerte, type silice hydratée.Doivent être stockées dans un flacon adéquat, à l’abri de la
lumière, de la chaleur et de l’humidité. Doivent être consommées dans les 2 mois (perte de PA
due à la volatilité des HE).
HE incorporées dans des capsules huileuses : réalisées de manière industrielle. HE + HV
permettant d‘être moins agressif pour les muqueuses digestives.

- Avantages de ces formes solides :


- Facilité d’administration
- Absence de goût
- Inconvénient de ces formes solides :
- Adaptation posologique plus difficile
- Mauvaise conservation → HE attaque l'enveloppe des gélules.

Effets secondaires des HE par voie orale :


Les HE peuvent provoquer nausées et pyrosis. C’est pourquoi il faut les prendre en même temps que
les repas.

Contre-indications des HE par voie orale :


- Femme enceinte ou allaitante
- Enfant - de 7 ans
- Ulcère gastroduodénal.

Précautions d’emploi des HE par voie orale :


- Pas de traitement prolongé - voir poso.
- Pas de dose élevée
- Tenir compte des précautions spécifiques de certaines HE

8.3. VOIE CUTANÉE


GENERALITES
→ voie de choix pour les HE qui possèdent une forte affinité pour la peau du fait de leur caractère
lipophile.

Caractéristique de la voie cutanée :


- Les HE pénètre la peau par diffusion passive et passe rapidement la couche cornée
- Diffusion par microcirculation = action locale, régionale puis générale (en 10 minutes).
- Action olfactive alliant efficacité et bien-être.
- Voie idéale pour les enfants et personnes intolérantes aux HE par voie orale

Les différentes options :


- HE pure : qu’avec celles dénuées de toute agressivité.
- HE diluées : formule à privilégier. Notamment avec HV.
- Possibilité avec gel, lotion, crème.

CHOIX DE L’EXCIPIENT POUR LE PASSAGE DES HE À TRAVERS LA PEAU


→ le choix détermine la facilité de passage. La peau étant une barrière hydrophobe, seuls les
principes actifs lipophiles peuvent être absorbés.

→ La libération des PA de l’HE va dépendre de plus facteurs :


- De l’affinité et de la solubilité des PA pour l’excipient - cf schéma
- De degré de pénétration de l’excipient à travers la peau - choix des jules importants.
- De la concentration de l’HE. - attention quantité HE.
- De la présence de promoteurs d'absorption → Alcool augmente le passage des HE.
- De la durée de contact de la préparation avec la peau

ZONE DE MASSAGE
- Intérieur des poignets, plus du coude : zone pratique d’accès.
- Plexus : système nerveux périphérique → gestion du stress.
- Plantes des pieds : pratique chez l’enfant, réflexologie plantaire.
- Organe cible : action ciblée de l’organe affectée.
- Temps, nuque : maux de tête.
- Cou : irritation de la gorge
- Thorax et haut du dos : affections respiratoires
- Abdomen : problème digestif, spasmes
- Colonne vertébrale : stress, action apaisante, immunité
- En face des surrénales : immunité et fatigue.

DOSES ET DILUTIONS DES HE


- Pour la cosmétique : 0.1 à 2%.

- Effet thérapeutique : 3 à 50%, parfois pure :


→ cicatrisation : 3%
→ Anti-stress ou circulatoire : 5 à 7%
→ Muscles et articulations : 10%
→ Infections : 10 à 30%
→ Action locale puissante : 30%
→ Spasmes et douleurs : jusqu’à 50%

/!\ Plus la zone de massage est importante, plus l’huile doit être diluée.

Le bain :
- HE mélangées à un excipient spécifique dispersant.
→ Adulte : 15 / 25 gouttes pour 15 à 20 minutes
→ Enfant : 2 à 10 gouttes en fonction de l’âge / quantité d'eau.
→ Pieds : 3 à 5 gouttes.

EFFETS SECONDAIRES DES HE PAR VOIE CUTANÉE


- Irritation chez les personnes sensibles.
- Le surdosage peut provoquer sensibilisation ou allergies.

CONTRE-INDICATION DES HE PAR VOIE CUTANÉE


- Grossesse
- Allergie

PRÉCAUTIONS D’EMPLOI DES HE PAR VOIE CUTANÉE


- Préféré un usage dilué
- JAMAIS de HE pures dans le bain

8.4. VOIE PULMONAIRE OU RESPIRATOIRE


→ PA actifs volatiles rapidement absorbés par la muqueuse respiratoire. Action globale et générale
des HE.

DIFFUSION ATMOSPHÉRIQUE
→ diffuser des HE dans l’air d’une pièce, souvent en synergies.
- Assainissement de l’air ambiant
- Bénéfices de l’action spécifique des HE sur les voies respiratoires : rhumes, etc.
- Créer une ambiance de détente, favoriser la relaxation.
- Éloigner les moustiques.
- Neutraliser les mauvaises odeurs

Diffusion passive :
HE sur un support neutre ou pulvériser aux 4 coins de la pièce [30% HE dans alcool].
→ action ambulatoire, limitée et faible avec une évaporation lente et naturelle des HE.

Diffusion active :
Avec diffuseur électrique adapté au volume de la pièce qui NE CHAUFFE PAS l’huile.
- Micro-diffusion ; performante et maximale dans la pièce et absorption efficace dans les voies
respiratoires.
- Consommation réduite d’HE
- L'appareil peut fonctionner en continu ou alternatif
- 15 minutes de fonctionnement suffisent pour saturer l’air d’une pièce en PA.
- Peut s'effectuer en présence d'adultes - 10 / 15 minutes max - ttes les heures.
- Diffusion plus longue en absence de personnes (avant le coucher) : 30/45 minutes pour
chambre d’adulte, 10 minutes pour chambre d'enfants. JAMAIS pour - de 3 ans.

INHALATIONS
Inhalation sèche :
- HE sur mouchoir en tissu
- Inspirations à intervalles réguliers
- Pratique en ambulatoire.
- HE pure ou mélangée (alcool).
- Pas avec n’importe HE

Inhalation humide :
- Avec inhalateur
- JAMAIS avec le bol d’eau et la serviette
- Pour affections respiratoires.
- 2 à 6 gouttes d’HE avec 20 gouttes de dispersant ou 1 càs d’alcool à 90° avec 150 à 250 ml
d’eau très chaude. 5 à 10 minutes, 2 à 3 fois par jour.

VOIE OLFACTIVE
- Choix des HE en fonction du besoin
- Choix de la dilution
- Olfaction

CONTRE-INDICATIONS ET PRÉCAUTIONS D’EMPLOI DE LA DIFFUSION


- Déconseillé chez les asthmatiques, les insuffisances respiratoires ou allergiques.
- Enfants de + de 7 ans → diffuseur brumisateur en l’absence des enfants.
- Ne pas diffuser les HE irritantes pour les muqueuses.
- Ne pas diffuser en continu.

CONTRE-INDICATIONS ET PRÉCAUTIONS D’EMPLOI DES INHALATIONS


- Identiques à celle de la diffusion active
- Déconseillées aux enfants de - de 12 ans.
- Ne pas sortir immédiatement après, attendre 1 heure.
9. RISQUES ET TOXICITÉ DES HE

Ce qui peut rendre le HE toxiques :


- Surdosage
- Durée excessive du traitement
- Mauvaise appréciation des précautions d’emploi
- Non-respect des contre-indications de certaines HE
- Non-respect des recommandations d’emploi liées au patient et à la voie d’administration

9.1. TYPES DE TOXICITÉ


NEUROTOXICITÉ ET EFFET ABORTIF
→ HE à cétones au monopole pharmaceutique :
- Artemisia sp. : Grande + petite absinthe, armoise commune - blanche - arborescente.
- Cèdre blanc ou de corée, Thuya
- Hysope, Sauge officinale, Tanaisie
- Sassafras, Sabine, Rue, Chénopode, moutarde jonciforme.
→ HE à cétones en VL :
- Lavande stoechade, Eucalyptus mentholé, menthe pouliot, Cèdre de l’atlas.
→ HE à anethole au monopole pharmaceutique :
- Anis vert, Badiane, Fenouil

=> contre-indiquées aux femmes enceintes, allaitantes, personnes âgées, épilepsies, troubles
nerveux, enfant - de 7 ans.

HÉPATOTOXICITÉ
Saturation de la fonction de détoxification du foie via absorption prolongée d’HE à phénol :
- Les origans, Sarriette, Thym vulgaire, Serpolet.
- Ajowan, Cannelle de Ceylan, Girofle.
+ Basilic exotique ou HE à pyranocoumarines.

=> HE à phénols ou aldéhydes aromatiques devraient pas être incorporées à un mélange HE pures à
de de 35% si voie orale.

NÉPHROTOXICITÉ
Si absorption prolongée d’HE riches en monoterpènes : Juniperus, Abies, Pinus, etc.
=> Pas d’usage prolongé sans avis médical.

DEMORCAUSTICITE, NECROSES
Application ou absorption d’HE dermocaustiques pas assez diluées.
- Toujours diluées à max 10% du mélange.
- Application sur surface réduite.
- Pas sur peau sensible.
- Pas la voie pulmonaire.

IRRITATION CUTANEE
HE non diluées riches en terpènes, aldéhydes terpéniques ou salicylate de méthyle.
→ Pinus, Abies, Juniperus, Gaultheria, Listée citronnée, Lemongrass, etc.
Recommandation :
- Diluées à 10/30% max
- Pas femmes enceintes, pas enfants
- Si irritation : sous l’eau pendant 15 minutes puis application HV calendula.

ALLERGIES
- HE à lactones sesquiterpéniques - Laurier noble
- HE à aldéhyde cinnamique - Cannelle de Ceylan, Chine et Vietnam.
- HE à linalol, géraniol, citronellol, citral, eugénol, limonène.

PHOTOSENSIBILISATION ET PHOTOTOXICITÉ
Exposition solaire importante après application cutanée d’HE riche en furocoumarines et
pyrocoumarines.
- Citrus sp.
- Khella, Angélique (racine)
→ Attendre 8 à 24h avant exposition au soleil ou UV.

RISQUE CANCÉRIGÈNE
HE concernées :
- HE acore odorant
- HE à coumarines → Soleil / coumarines
- HE à effet oestro-like : sauge sclarée, cyprès, fenouil.

Recommandations :
- Ne pas utiliser l’HE d’acore odorant
- Ne pas utiliser de HE à effet oestro-like en cas de cancer hormono dépendant ni pendant la
grossesse.
- Respecter une durée de traitement court.

9.2. AUTRES RECOMMANDATIONS GÉNÉRALES


Grossesse et allaitement :
- HE contre-indiquées en automédication
- Avis médical indispensable.
- Surtout les 3 premiers mois.
-
Nourrissant et enfant de - 6 ans
- /!\ HE : Eucalyptus, Niaouli, Romarin, Lavandin → Convulsions et Troubles Respiratoires.
- /!\ HE : Menthes → Asphyxie en voie orale + effet glaçant en cutanée.

Antécédents d’épilepsie :
- /!\ HE : Eucalyptus, romarin, menthe poivrée, menthe des champs.

Personne allergique:
- Faire un test avec 1 goutte d’HE dans le pli du coude.

9.3. A NE PAS FAIRE !


- Injecter une HE
- Appliquer des HE pures dans le nez, la zone anale ou génitale
- Appliquer des HE même diluer dans le conduit auditif ou les yeux.
- Jamais de traitement long : + de 3 semaines.
- Ne pas laisser les flacons d’HE à la portée des enfants.

9.4. EN CAS D'INGESTION ACCIDENTELLE


- Contacter le SAMU
- Se rincer plusieurs fois la bouche avec de l’huile végétale et recracher
- Contacter le centre anti-poison
- Ne JAMAIS faire vomir la personne.
- Absorber du charbon actif si pas de centre-antipoison à disposition.

GLOSSAIRE

- végétaux supérieurs :
plantes à feuilles et à fleurs.

- crypto organique :
qui se caractérise par des organes reproducteurs cachés ou peu visibles.

- Indice de réfraction :
rapport de la vitesse de la lumière de la vide c sur la vitesse de la lumières dans le milieu
étudié v. IR = C/V

- hypertensif :
qui augmente la tension vasculaire

- hyperthermisant :
augmente la chaleur temporelle

- Pouvoir rotatoire :
angle de déviation du plan de polarisation d’une lumière polarisée de manière rectiligne pour
un observateur situé en face du faisceau incident.

- immunomodulant :
régule les dysfonctionnements du systèmes immunitaires

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