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Cette partie intitulée, Les inégalités socio-spatiales de santé, est extraite du rapport La santé en France 2002, pages 200 à 202 et a
pour source : Salem Gérard, Rican Stéphane, Jougla Eric, Atlas de la santé en France, Paris : John Libbey Eurotext, 1999.
« Peu de travaux ont permis, à ce jour, d’étudier les inégalités Le contexte régional (environnemental, socio-économique,
de santé à la fois sous leurs aspects sociaux et spatiaux. Ainsi, culturel, etc.) constitue donc un facteur essentiel des disparités
les variations géographiques de santé ont été peu étudiées à sociospatiales de santé. Si les analyses écologiques indiquent
catégorie sociale équivalente. que les caractéristiques socioprofessionnelles des populations
constituent le déterminant principal des disparités spatiales de
Or l’étude des disparités régionales de mortalité pour le seul mortalité, elles indiquent aussi que les disparités entre zones
groupe des ouvriers et employés ne change pas la géographie subsistent après contrôle desdites caractéristiques. L’étude précise
générale de la mortalité. Les taux de décès sont plus élevés sur de l’interaction entre catégorie socioprofessionnelle, contextes
le croissant nord, tandis que les niveaux de mortalité sont bas sociaux, environnementaux et sanitaires nécessiterait donc des
en Midi-Pyrénées et en Languedoc-Roussillon. Pour ce groupe, analyses à des échelles plus fines et plus pertinentes».
on observe donc bien une disparité géographique indépendante
du poids qu’ils représentent dans les populations régionales.
Cette observation est moins nette pour le groupe des cadres
supérieurs et professions libérales. Le niveau de la mortalité L’analyse ci-dessus suggère que la surmortalité bretonne était en
générale varie beaucoup moins et on note les plus forts risques partie due à la catégorie des ouvriers employés sur la période
de décès prématurés dans la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, 1987-1993.
en Corse et dans la Région parisienne. Ils sont à relier à une Ces travaux seraient à reprendre sur la période récente afin de
surmortalité par sida qui pèse fortement (au moins jusqu’à 1995) confirmer ou d’infirmer ce contrat.
sur la mortalité de cette catégorie sociale entre 25 et 44 ans.
Ainsi, lorsque l’on restreint l’analyse aux causes de décès liées
à l’alcoolisme ou au tabagisme, on retrouve — quelle que soit la
catégorie sociale — le croissant nord de surmortalité, évoquant
l’importance des « facteurs régionaux », indépendamment des
groupes sociaux considérés (figure 9).
4,2
4,0
3,4
3,0
2,7
2,4
1,9 Q6