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Colles d'agrégation de géographie, épreuve d'histoire, oral, corpus documentaire—printemps 2023, M. Flonneau. Préparation du concours externe de l’agrégation du second degré ; histoire contemporaine : Le travail en Europe occidentale des années 1830 auc années 1930. Mains-d'wuvre artisanales et industrielles, pratiques et questions sociales. Corpus Travail, logement ouvrier et urbanisme 9 pages Documents Table des matidres, bibliographie et extrait de Jean-Baptiste Godin, La richesse au service du peuple. Le familistére de Guise, Paris, 1874. (pages 2-3) Mlustrations extraites de Bernard MARREY, Un capitalisme idéal, Clancier Guénaud, 1984 et de Noisiel, la chocolaterie Menier, Seine-et-Marne, Images du patrimoine, 1994, (pages 4-5). Extrait des statuts du Musée social et listes des « missions et enquétes » jusqu’en 1908. (pages 6-7) Extraits Georges Benoit-Lévy, La cit Gide (page 8). Charles GIDE, Economie, sociale, 1905; introduction du rapport sur Exposition universelle de 1900 (page 9). Henri Jouve, 1904 ; préface de Charles xvi XVIL xvi XIX. XX. XXI XXIL XXiIL XXIV, XXV. XXVI XXVIL EXVIIE XXIX. XXX XXXI XXXIL XXILL weds ol Ls dl shh L TABLE DES MATIERES Les equivalents de la richesse Le palais social Datails de construction Propriétés de unite architecturaie Facilité des relations Economie domestique Généralisation du bien-& Lair: ventilation et salubri générales Teau : sources, fontaines et con- sommation Lieau + réservoirs et arrosages. . 1eau : lavoirs et buanderies Tveau : bains, douches et piscine Ca lumigre : symbole du progres a fumigce : éelairage de jour La fumigre : éclairage de nuit Securité des personnes Remarques Objections. Opposition et obstacles Lassociation empéchée Voie de libre émancipation, Le capital de Pouvrier, Marche financiére Locations et revenus Ressources sociales intérieures Les principes en action Service médical Education intégrale Nourricerie et pouponnat Bambinat Ecoles Principes dorganisation Services de propreté générale ke Gon Le fo 83 94 101 103 105 107 Wp Me Co vances dv logement u Agréments, fetes et plaisirs 12 Réglement et fiberté 15 Police ou ordve intérieut 18 m 1 Systéme administratit Le pouvoir ditigeant Bibliographic des ceuvses de 4.-B. Godin Bt ‘Table des illustrationyZ5 >, : 133 BIBLIOGRAPHIE DES @UVRES DE J.B. A. GODIN — L’impét et ses privilégiés, Litge, 1851 = Sohutions sociales, Paris, 1871 — La souveraineté et tes droits du peuple, Paris, 1874. = Les socialistes et tes droits du travail, Pais, 1874 — La richesse au service du peuple — Le Familistére de Guise, Paris, 1874 - La politique du sravail et a politique des privi ‘ges, Paris, 1875. — Mutualité sociale et association du capital et du travail, Paris, 1880. — Mutualité nationale contre la misere, pétition et proposition de loi d la Chambre des députés, Paris, 1883. Le gouvernement, ce qu'il a été, ve qu'il doit etre, et le vrai socialisme en action, Paris, 1883. ~ La république du travail et ta réforme partermen: taire, in « CEuvres posthumes », Paris, 1889. ARTICLES Etudes sociales, 0° 4, 6, 8, 9, 10. Le Devoir, 1878-1888. ‘Le désarmement européen et Varbitrage international, Guise, 1885. eine: samme nap sof : a8%ey ap songus og 12 Buot 9p Senet Spe aunauipIUT 3no> es | anopLojold 3p sonew Op i apesey ap sanau sg e fen sofet9 ston 2 apeemeyo steped 9] 1p sowrures me ‘SIA ®_ 2p santrend meanou un my,pmoine psodwion argismunét a1 anb apruvus op rusuisoesdie ‘unos ys1049 Imy “2yta Bap son" soigudosd xn 2 ‘weno: ‘2810.1 2p 23178 ¥} ap sauuTeid sap Sesuudasius sop sed sosyupi 3¢ areanod «5 "299 SHEAR A, ; bed ane 2p sounds wowsddojsagp 2] red Syinze “oqpoanou PHBE 9p 9PLT “suena ssudanua oun 3g weaned woendod x ap suiossq so] red gubsew ayey min soituosiod “005 B spuoy we anb aipystumg np suomaoeyaun,| ueuied e290 13 jessoogu encour anao Bipuaz otnt Snpu.] 9p 12 sumnouBe,, 9p uoMeIDosSe,| » solaissod ssomosss1 ap sunuos paws smd Bg mi908 np anbaydesgodoy womsod ng anus sieped np anpusig,t sinoi suep SIOM puosduos asmieyzures np yessu9% 9B uone|nonS eit” ‘sia@i9n xme 19 sou: nus senbunwswos - ‘agroesuco ase anzed anne oun ! sonenbs ‘sopeuoinozd > snuuon 3p 1b souaje# ane qussinpuos yored sop 5: -P utWwOyD UOs Ife ywauurBEK IME EME yeIGOS sreyEd mp a9p,) anb #30) “ass3your soqfuny ssianed snjd xne sou ‘snoy op iyord ne ang-u0%q 2yep05 “saueisoq gi comaus,p agisdosd aun simpeynueur es yo ssouspuadsp 395 ‘2. ‘uonestununwos ap TUBA soBessed iq “syjeqdse,y sunwos in wea un,p sapaed 1D 9p Seumgut Of 39 ane8ze] 3p sonawe sos es “unapuojoxd ap sangur gE Io sngiu og © sysnes a[f,7 “ofenuva syued reasp aoeid 2 eur 2p “aaiWuasd P Weae uD Tos ‘Heed np solre sop TuPUNO, tard serine “soinot "e sajgepjord sumuioa” suontodsp S98 souosaid sed spuatuo.u af “pump9 mu,pmolne. ‘iors srajod somwssd ap sued sol IeeALIOGS Us ‘TVIOOS SivIVa aT Ht B¥LaVHD « Statuts du Musée social », 1894 ~ modifications de 1896 et 1900, i Le Musée social en son temps, sous la direction de Colette Chambelland, préface de Pierre Rosanyallon, Pari 5s Presses de I"ENS, 1998, STATUTS (aanende aw dioret a 34 aad! £696 et modifie par doves des 15 mai (898 et 24 seri £900), Amncte vnnen ‘Le Société dui Matée social a pour but do mettre gentui= foment A la dispeition du public, avee informations et consultations, les documents, choddes, pons, statu, et, or inaitations et organituions soeales qui out pour objet ot pour odsaltet 'eméliorer Is aituation matéielle et mo- sale et travailleurs, Anmieex 2, Les prinetpaux moyens d'action que Ia Société se pro- pose domplayer spat ¢ 19 Uae exposition permanente d doonons ; 2 Une biblithaque et ane sulle de travail ouvertes gr * tuiternene octal sell au Comité de direction ot qui se partagent en seo tions, lis sot pommes pout trie ans, exe Ie proposition u Comité de directo, pare fondalour, sx vie duran, et fnsuite par le Grand Conse; 4 De roembres correspondentecoisis de Jn mbna ma niéte purist Jot personces et les sovidten désigndes par compdtence eb la neture delete tgavaux, pec pT Aprdstndécts da fondteu, is Seedté se Fokepnes ¥Desmbres dhonowsr at dor membres eolebore teura et correspondents inigude & Tarlele précédest 2 Dion Grand Conti! de sozonte macbres, v4 pls, dont tert patie les prétidents d'honneur t Tos men. bres dv Comité do direction; les autres mamabressereat Asignés, poor la promide fois, pa les presidents Chon ‘eur ol parle Comité de diveeion, e,loradu renouvetlac sent eeecesi, yor le Grand Cancel Anricer Apri te Aécés du fondatear, Jat pedsidents honneur et les membves du Comité de direction désignent poor la premitre fos es autres mombees de Grand Cou formément Tastcle 4, Les membres du Grand Conseil, désigags comma i ext it ou paragraphe précédent, remplivent leurs fonetions pendant six années. Ie sortent du Grand Conseil & ison un tee tus les deux Vs cov diamine Jes noms des membres ¢ortents lore 4 Ln communication our intéressés de tous lex rensei« ‘pnemonte gui pousront dive deriendés por eux auujet des aus socal 4" Des cunsullations techniques, soll ue 'agensement eourres coder, coll sur ln siteation duvees exiatantes ot les modilestions que celle situation poureit com porter: B Lorganisstion de contérances, da coure ot de dé= ‘monstrations ocales aynet pour bat de commenter los documents exponés et de valgarter lex inatitutions done rome socinle; O* Des missions d'étade ot denqudte on France ateanger ‘7 Des publications servant b site connaitee les traveve deta Socite da Aus tcia! 6 lee docomente rasemblés pe alla 8 Ves prix et dos médaills 4 dcerner aux traveux los plus remaequabies ot organisation do concours sue des sojets epécaax, Hh Anrieus a. us Socté du Muse socal se compare, pendant Is vie A fondetaor 1 De présideats d'honpaur at de membres éhonneur qui saront choisis por Te fondatear ou, pete Ii, pat Io Grand Conse. Sent, és 4 pedsent, nomamés président Aonneer: MN. Jules Sitmon, Léon Say ot le comte de Obambrun, fondatear de la Socidt © Des sept membres formnt le Comité de diestion ont est ped Varies 7 eiapeés; 3 De membres calleborstever, Tigo quvenira les anciens membres qui n'ont pax encore 4id sourieay renoutellewent Laneienneté dtermivers par le solte Ye sang de ost, {Le Groad Conseil procdde b'éection pour le remplece ment des membres soriots, Ns sont eséligibles. En est de décée ou de démittion d'un membre dans Vinteralie de deux renouvellemente, Je Grind Copssi purvait 8 eel vacance sue Ik proposition da Camité da ivetion, Anneus 6: Le Soni dy Hunde soa! Gant pouvvue dane dotation sulfsante, ses membres n'ont A payer aucune cetisation, Awneue 7. La Sociié ett sdminitede per va Comitd de dretin, composé de wep! membres qul saat ommés poor septnes ot rhigiber, Lp Comité de direct nomme tous lea ans les mem bres de son borseu, qui comprend: un prdsdeas, deur ise-présidens, um secretaice et um Urisories, Crile dec lérefanetion peut sajouter & Pune daw sate Cheque snnde, un des membres du Comilé do dives tion eat désigné par Ye sort pour sertlr du Comité, Le ‘irae a's au qu'entce les membres qui n'ont paw encore 66 soumis & le edéection, Lanelonneté détermine ensuite 1 cang de se les membres du Comité fe direction sont aotamés exe Ye fondateur. A expieation de Jour soandet, comme en MM. Joues Sieararee, président; ‘Gwanves Rout vee-préeidanl el tesovier Enive Greyson, wee-poident; Bvovane Guowen, sertaire ; Exim Dosray 3 uve Giaor ; Gzonexs Preor, v LISTE DES Missions Anno 1696 awh, bs Rovsitns (Paul) {en collaboration avec MM. Kreocois de Canwownes, Octave Fesry, Anges Feeony et lovept Wane), — Le Trade-Unionisme en Angleterco Bionoet (Goorges) (en cllahorelion nvee MM. Chen Douis~ ‘ser Bdouaed Juusner, Louis Quesnae el ve Sar-Caovne Les popilations rurales ot In crise agesive en Alle magze. Année 4890 on Rovsiens (Paul) (eu collabosntion avec MA, on Cane Dovel, Claudio Jasmsr et Louis Vicousove), Les industries monopalsdes (Teves) aux Elats-Uai, Manisa (Ldopold, ne Rozavose et Rawson (Cher Le prévoyance sociale on Italia, Fosren (Edouard). — Lee populations ouvsbres un Weste pholie(Allamagne). SonecanGanvennirz, — Windustrie dans la Russie cen: ‘ale, Sonwanin (Sine), —~ Uindust Vieounoux (Louis. — Ln eon vridves aux Etats-Unis, de In contection & Bertin ition des forces au: ‘Année 190% Suita, ~ La grdve dee tllistes de Ca La grave det docks de Macs Sauuow (G.. — Les retcatos oarvires en Belgique, ‘Tosacon-Scuevetcns— l.ee syndicate ouviersellemands, Sevous {Andet-B).Le «owestingaysien » 4 Whitechapel Année 1902 Manncrav (Loroto}, — Le mouvement social aux Etalye Unis, Woure (Maurice). —~ Lenseignoment professionnel ox Alleragae, Mawroox {Paul} et Aurassa iMaurie), — La eslse dt ‘onismo en Angleterse, vr (Peal. = Les Hoffer (lorme dassstance par te domicile aux Pays-Bes), Goto Paul). — ta evise agente en Nal Sauasn (Gaston). — es deraiess résultats de a lo beige des relrsiles, LLecanessmien (Georges). ~ Loe Grofter d'Bsasse, Savovs (Andvést.). ~ La crise économique allemand Dunne La Toun. w- La Tuite eontce Faleoolisme aie Elese Unis npateaven, -~ Les ten Haliende, ‘Vans (Louiy). = assuranoe contse le chdmage en Alle, smog, ns agricolas en Danemare ‘Annéo 1897 ~ Lo mouvement coopéeatit Durovmrrate fice en Allemagae. Foren (Bdovard), —~ action wocinle de ln grande induse lois en Allemagoe Senueme Geran "Ukraine (Rosse), Sicnsus (Mlorace).~ Vesaurance contro le ehimuge on Suite La situation deonomique de Année 1898 Muutia (Victor. ~ La coopération at Porgenlsationsoca- isle an Belgique. Btude epdeisle du « Vonralt Vioovvovs (Lens). ~ Etude générale des conditions éo- ‘omique et sociale dans VAtrique du Sod, = Le so Yisme GE en Austlie et NouvelledZélande, orgavsulon curedre eu Canad Année 4899 Sixots (Andr6-E,). — Création dane, bingue ceatrale Anesion on Suisse, ve Saas (Léon), — Les ey ‘Vasuss (Lous). ~ La Fédération oussire do. Gund (Re Eique) tt (Georges). — Liessor éeonouique et les tsnsfor- ‘mations sociales de VEmpire slleman. Année 4900 sialon rales en Belgique, v Yours (Loni). = Les Année £903, Masiersae (Léopold), ~ Le mouvement social avx Bats Vals, Minus (Albert), — La leg Halie, = Gro (Paul}o-~ Le mouvement nursee anatehisteb Basce tone (Eapegne) Sauaow (Gatton). — La Belgique, Forven (Edouerd). — Lforganisation de Vhygidne sociale pac lee munieipelités en allesigse, Vanurs (Louis). — Lorganisation des bureaie de plseee ‘ment ofetels dons PAllemagoe du sud, Bexorr-Lévt (Georges). ~ Les « Gatden-Cities + ca Angleieve, Focauicny (oomte do}, — Les gadves de paysens en Tlie, Lain Qluuriee), ~ Le sovalisme agrvire en Allemagne, Duras (Alber). —~ Les coopératives da voote des efeéales en Allemagne et en Auttiche, Avat-Lanist(Miehol).— Les syadieuts des travailens de Ia vigne an Langaedoe, Savous (Andr6E,).— Le développement éeonomigue dw Forwest (tte. avin (Charles). — Les feattotions sociales det prow ‘ince de Con, 1 ouyriére et sociale on sur es etrates oavritres en ‘Année 1904 Manutuans(Léopold).~ Reprdseniation officiel ds Mosde le de SehateLous, Les modes a'étabisseent i houlléee en Aaletene nw ‘SuOWSH Sop aps x ssppubu2 39 suossy bsuf 806TH, Georges BENOIT-LEVY, La cité.jardin, Paris, Henri Jouve, 1904, Bibliotheque du Musée Social, Préface par Charles Gide. Ut n'est que trop vai que le travail enlaidit le milieu naturel oi it S'installe, Les grands centres activité industrielle forment sur fa figure d’un pays des taches de boue. de suie et de scories, qui, comme des plaies gangréneuses, s’Stendent et rongent peu & peu la tere, la verdure et les ruisseaux sous leurs hideuses banticues. Il faut avoir vu des vies industrielles comme celles du Nord de la Franced ¢ la Belgique ou de |’Angleterre, pour savoir & quel point le travail peut after le terre, atrister la vie et obscurcir le ciel. Chapitre 1° : ce qu’est una Cité-jardin, Comment Vauteur a été amené a écrire ce livre, ‘Au début de L'organisation du travail, Le Play écrivait: « En ce qui conceme organisation du travail, ’ai pensé que je devais agir par des exemples plus que par des préceptes ; je me suis donc attaché a Pétude et a la description des ateliers mad2les, oui les ouvriers comme les patrons restent completement satisfaits de leur sort». Nous reprendrons pour notre part la parole de I'illusre maftre en ajoutant toutefois que nows ne nous sommes pas borné seulement & la description d'ateliers modeles, mais & ’étude de vlles modétes oti est possible de vivre une « vie modéle ». [..-] Pour que Pindividu méne une vie digne et juste il tui faut une famitle, une maison, une cid Nombreux sont ceux & qui manque la vraie famille, rares sont ceux qui ont vraiment feur tit, et exceptions sont ceux qui appartiennent a une citéréellementdigne de ce not. 1 fut un temps out les fondateurs de cités furent les moines, ob la. vie sociale se développa autour des couvents. C'est autour des usines aujourd*hui que doivent se créer les centres de vie sociale, c'est aux industriels de eréer les nouvelles Cités, c’est & eux que revient de les faire saines et de les faire belles, et c'est pour cela c’est deux que nous devons attendre toutes nos améliorations sociales, Je fus confirmé dans cette idée en constatant que les améliorations sociales et économiques sont indissolublement liges, La od l'industrie est puissamment organisée, 18 ot la situation économique est prospére, l'état social et état moral sont aussi meilleurs La Cité heureuse, la Cité du bonheur serait done celle 08 par une production rationnelle et prospére, un centre modéle de vie sociale se eréerait. Pout cela inutile d’évoquer les anciennes utopies, inutile non plus de faire appel & autant de spectres qu’il y a de doctrines économiques. 1 appartient aux industriels rationnellement organisés de oréer ce centre moddle non dans un esprit d'avonture et de révolution, mais déférence méme pour I’évolution économique qui exige 1a constitution de villes modéles et modernes conformes @ nos nouveaux besoins et adaptées aux nouvelles installations industrielles. [.-] Ceci n'est pas une conclusion. Quelgues mots pour terminer.{...] En chaque sidcle il y eut des ghettos ; aux ghettos religieux ont suceédé fes ghettos ouvriers. Une révolution supprima les premiers. L’évolution lente et majestueuse des fois économiques et sociales détrut peu & peu les seconds, Avec douceur et sans fracas fe soleil perce toutes les ténébres, ot dans les Cités-Jardins de santé et de Beauté ses rayons Iuiront pour tous. Il faut bien se pénétrer de vette idée c'est que l'on tend de plus en plus a abandonner les mots désuets de « vétements pour ‘ouvtiers », « viandes pour ouvriers », « Cités pour ouvriers ». ce nest pas que les riches deviennent plus pauvres et cherchent & effacer toute distinction en se mettant au niveau des plus misérables, mais au contmire fe bien-dtre général augmente et s'il y a tenciance a nivellement c'est au profit des uns sans que cela soit au détriment des autres. Les idées de bien-ttre, de confort, de propreté, se généralisent et se répandent partout, Les progrés de la civilisation sont en raison directe de la multiplicité et de I"état d’éducation des besoins; suivant 1"évolution de Mhumanité en sa marche continue vers fe progrés, fa notion de vie « vivre d’abord » s'est compliquée successivement de ta notion de « bien vivre une vie saine » et de la notion du beau « vivre dans une cité belle » Charles GIDE, Economie sociale, 1905 Réédition du rapport sur économie sociale & Exposition universelle de 1900, Ministére du Commerce, Exposition comprenait 121 classes et 7 grandes divisions, Introduction : L'économie sociale au XIXe sidcle / 1— Les Expositions d'Economie sociale Alexandre Millerand, ministre du Commerce, & la séance de distribution des prix de prix : « Aucune attraction n’aura en plus de succés que te Palais de I'Economie sociale » {...] Ik est vrai que c'est par millions que les visiteurs ont franchi les portes de ce palais édifié sur les bords de Seine, d'allure simple, de lignes sobres. [...] Ce n'est point a dire qu'un «palais de Economic politique » n'edt pu trés bien trouver sa place aussi dans "Exposition. [...] Mais cette superbe sciences des richesses n’eiit rien dit au peuple de ses peines ni des moyens de les guétir, tandis que T'Economie sociale lui parlait de tout cela. {...] Aujourd’hui nous ne voyons plus dantagonismes entre I"Economie politique et l’Economie sociale: ce sont deux disciplines distinctes par leur domaine et par leur objet et qui peuvent méme se rendre plus de services par leur dédoublement que par leur confusion, La premiére, qu'on commence 8 appeler « I’Economie politique pure », pour la distinguer de sa secur, s'attache de plus en plus a étudier les rapports spontanés, nécessaites, qui s'établissent entre les hommes et les choses, rapports déquilibre, d’échange ou de succession ; elle s’efforce de les découvrir, de les expliquer, caleuler méme mathématiquement en les réduisant & quelques mobiles dégagés par abstraction de tous les autres. Méme quand elle devient « Economie politique appliquée », elle cherche seulement les moyens les plus économiques dutiliser ces lois naturelles, mais s'abstient de toute appréciation sur Ia valeur morale de ces applications, L’Economie sociale descend de ces spheres sereines dans la réalité et les préoccupations de la vie: elle étudie de préférence les rapports volontaires, contractuels ou Légaux, que les hommes forment entze eux en vue de s"assurer une vie plus facile, un lendemain plus certain, une justice plus bicaveillante et plus haute que celle qui porte pour tout embléme les balances du marchand. Elle ne se fie point au libre jeu des lois naturelles pour assurer le bonheur des hommes, ni d’ailleurs aux jons du dévouement ou d'une vague philanthropic, mais elle croit A la nécessité et de Vefficacité de organisation youlue, réfléchie, rationnelle, et en somme elle répond assez bien a la définition qu’en donnait M. le Président do le République dans son discours d'ouverture de Exposition : « leffort pour perfectionner Mart de vivre en societe ». Toutefois fe mot d'Economie sociale, tel qu’il figurait sur le fronton du Palais, était pris dans un sens plus restreint. II n'embrassait point le domaine de la théorie, mais seulement celui des applications pratiques, non les systémes et les programmes de réforme sociale, mais les institutions et organisations sociales, non ce qui doit étre en tant que résultats obtenus. Et encore, parmi ces institutions, n’embrassait-il a peu pres exclusivement que celles qui intéressent la classe ouvriére, parce que ¢’est surtout pour celle-ci que les conditions économiques de la vie heureuse font défaut : ‘en ce qui conceme les classes possédantes, la propriété constitue une institution sociale qui rend toutes les autres & peu prés superflues. En sorte que Exposition d’Economie sociale dont nous avons & nous occuper ici pourrait étre définie stricto sensu : exposition de tous les efforts tentés pour élever la condition du peuple,

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