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Histoire de l’architecture des Temps modernes e323 (XVe-XVIIIe siècles)

Pr. Philippe Dufieux École nationale supérieure d’architecture de Lyon

2 – LA RENAISSANCE À ROME
2 – La Renaissance à Rome
La Rome de Jules II
Bramante à Rome
Les San Galli
Raphaël architecte
Le maniérisme
Michel-Ange et Jules II
Sanmicheli et Sansovino
Vignole
Les églises de la Contre-réforme
Andréa Palladio et l’architecture de la villa
2 – La Renaissance à Rome
La Rome de Jules II
Bramante à Rome
Les San Galli
Raphaël architecte
Le maniérisme
Michel-Ange et Jules II
Sanmicheli et Sansovino
Vignole
Les églises de la Contre-réforme
Andréa Palladio et l’architecture de la villa
En 1506, Michel-Ange puis, en 1508, Raphaël viennent à Rome, appelés par Jules II (1503-1513). En
quelques mois d'immenses travaux provoqués par de nombreux mécènes attirent dans la cité pontificale
tous les artistes de renom. Rome reprend en une décennie une importance majeure. Le mouvement créé
par Jules II s'accentue encore sous son successeur, le cardinal Jean de Médicis, fils de Laurent, qui prend le
nom de Léon X (1513-1521).

Raphaël Sanzio, Le pape Jules II, huile sur bois, Raphaël Sanzio, Portrait de Léon X, huile sur bois, 1518-
1511-1512, 108 x 80,7 cm, Londres, National Gallery. 1520, 154 x 119 cm, Florence, Galerie des Offices.
Les guerres d’Italie
À la tête d'une armée, Charles VIII descend en
Italie (septembre 1494) et conquiert le
royaume de Naples (février 1495) où il se fait
couronner roi. Mais une coalition, la Sainte
Ligue (mars 1495) l'oblige à abandonner sa
conquête et à rentrer en France, après avoir
bousculé les coalisés à Fornoue (juillet 1495).

La deuxième expédition est dirigée par


Louis XII. Le roi s'empare du Milanais
(décembre 1499). En butte à la Sainte Ligue
(octobre 1511), formée contre lui par le pape
Jules II, il perd le Milanais (1512) et meurt
en 1515.

Par la victoire de Marignan (septembre 1515),


François Ier, successeur de Louis XII,
reconquiert le duché de Milan, reconnu
possession de la France par le traité de Noyon
(août 1516), qui laisse Naples à l'Espagne. Sont
également signés le traité dit de la « Paix
perpétuelle » avec la Suisse, puis le concordat
de Bologne, qui scelle la réconciliation entre la
France et la papauté.
Le sac de Rome
La conquête et le pillage de Rome dit aussi –
sac de Rome (mai 1527) – par les troupes
impériales de Charles Quint menées par le
connétable de Bourbon, est l’une des
conséquences de l'engagement du pape
Clément VII contre l'empereur aux côtés du
roi de France François Ier. Cet événement, qui
provoque un retournement des alliances
pontificales, marque la fin de la Renaissance
romaine avec la dispersion des artistes que la
papauté avait attirés auprès d'elle depuis le
milieu du XVe siècle.

Tiziano Vecelli [Le Titien], Portrait de Charles Quint,


vers 1533, huile sur toile, 98 x 71 cm, Naples, Museo
di Capodimonte.
Lorenzo Lotto, Portrait d’Andrea Odoni, 1527, Royal Collection, Hampton Court.
Le célèbre Torse en marbre, connu à Rome depuis le XVe siècle,
Le Laocoon est dégagé sur l’Esquilin en 1506, entre dans les collections vaticanes entre 1530 et 1536. Il est
il est conservé au musée Pio-Clementino (Vatican). conservé aujourd’hui au Belvédère (Vatican).
Etienne du Pérac, Arco di Costantino, Fontana Meta Studante e Arco di Titus, gravure, 1575.
Sous l’impulsion de Jules II, de nombreux quartiers de Rome sont
régénérés ; il fait relever les murs de la ville, rectifier de nombreuses
voies, et fait aménager la via Guilia, longue rue droite, qui devient un
important centre administratif et résidentiel.

Giuseppe Vasi, Palazzo Sacchetti sulla strada Giulia (Rome), gravure, 220 × 340 mm,
Veduta di Roma dalla raccolta nota con il titol o magnificenze di Roma antica e moderna.

Giovanni Battista Nolli, Nuova Pianta di Roma del 1748.


2 – La Renaissance à Rome
La Rome de Jules II
Bramante à Rome
Les San Galli
Raphaël architecte
Le maniérisme
Michel-Ange et Jules II
Sanmicheli et Sansovino
Vignole
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Andréa Palladio et l’architecture de la villa
Donato Bramante (1444-1514)

reçoit une formation de peintre et d’architecte. Il entre au


service des Sforza à Milan comme architecte dès 1474 et
travaille avec Léonard de Vinci. Il conçoit l'église Santa
Maria presso San Satiro (1482-1486), le cloître de San
Ambrogio à Milan (1497-1498) et achève l’église Santa
Maria delle Grazie à Milan (1492-1498). Il part à Rome en
1500 où se définit son classicisme dont le Tempietto de
l'église San Pietro in Montorio (1502-1510 ) constitue le
jalon fondateur et engage les travaux de reconstruction de
la basilique Saint-Pierre à Rome (commencés en 1506), à
la demande du pape Jules II.
Donato Bramante, Cloître de Santa Maria della Pace à Rome (1504).
Donato Bramante, Cortile du palais de la Chancellerie à Rome (vers 1505).
Donato Bramante, Tempietto de San Pietro in Montorio à Rome (1503).
Donato Bramante, Tempietto de San Pietro in Montorio à
Rome (1503).
Coupe du Tempietto publiée dans les Quattro Libri Raffaello Sanzio [Raphaël], Le Mariage de la Vierge (détail), tempera et huile
dell'Architettura de Palladio (1570). sur panneau, 1504, Milan, Pinacothèque de la Brera.
Donato Bramante, Tempietto de San Pietro in Montorio à Rome (1503).
Donato Bramante, Les Loges de la cour Saint-Damase au Vatican,
encre et lavis sur papier [d’après Panini , XVIIIe siècle].
Donato Bramante, Le Belvédère du Vatican (à partir de 1503).
Giovanni Battista Nolli, Nuova Donato Bramante, Projet pour la cour du Belvédère au Vatican [et sa restitution],
Pianta di Roma del 1748. encre et lavis sur papier, vers 1500, Florence, Galerie des Offices.
D’après Jean-Baptiste Louis Georges Seroux d'Agincourt, Histoire de l’Art par les
Monumens, depuis sa décadence au IVe siècle jusqu'à son renouvellement au XVIe,
Paris, Treuttel & Würtz, 1810-1823 .
Donato Bramante, Cortile du belvédère au Vatican à Rome (à partir de 1503).
La basilique paléochrétienne de Saint-Pierre de Rome est édifiée sous Constantin vers 326.
Façade et plan publiés par Jean-Baptiste Louis Georges Seroux d'Agincourt, Histoire de l’Art
par les Monumens, depuis sa décadence au IVe siècle jusqu'à son renouvellement au XVIe,
Paris, Treuttel & Würtz, 1810-1823.
Médaille de Caradosso (1503) reproduisant le premier projet de Bramante pour Saint-Pierre de Rome, Paris, Bnf.
Après la mort du pape Jules en 1513, Bramante (mort en 1514) est remplacé par Antonio da Sangallo et Fra
Giocondo, qui meurent tous deux en 1515, puis par Raphaël. Le principal changement dans le plan de
Raphaël tient à la conception d’une nef à cinq travées, avec une série de chapelles absidiales dans les allées
latérales. Le chœur et les transepts possèdent des déambulatoires.

Les projets de Raphaël et de San Gallo pour la basilique Saint-Pierre de Rome.


Antonio da Sangallo le jeune, Maquette du projet de
Saint-Pierre de Rome (abside), Vatican, Fabbrica di
San Pietro.
Antonio da Sangallo, Projet pour la basilique Saint-Pierre de Rome, gravure, Paris, Bnf/Gallica.
Domenico Cresti da Passignano, Michel-Ange présentant la maquette de
Saint-Pierre de Rome au pape Paul IV, Vatican, Fabbrica di San Pietro.
Michel-Ange, qui dirige la construction à
partir de 1547, revient au plan central
comme Bramante. À sa mort, en 1564, une
grande partie de l'édifice est achevé. Le
dôme ne dépassait cependant pas la hauteur
du tambour ; il est complété et légèrement
transformé de 1585 à 1593 par Giacomo
della Porta et Domenico Fontana.

Michel-Ange, Giacomo della Porta, Luigi Vanvitelli, Maquette


pour la coupole de Saint Pierre de Rome, Rome, musée du
Vatican
Michel-Ange, Dôme de Saint-Pierre de Rome (1547-1564).
Michelangelo Buonarroti, Projet pour la basilique Saint-Pierre de Rome, gravure, 1546-1564, publié par Étienne Dupérac (vers 1569).
Metropolitan Museum of Art, New York (Harris Brisbane Dick Fund, 1941).
Carlo Maderno, Façade de Saint-Pierre de Rome (1607-1612).
Carlo Maderno, Vestibule de Saint-Pierre de Rome (1607-1612).
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La Rome de Jules II
Bramante à Rome
Les San Galli
Raphaël architecte
Le maniérisme
Michel-Ange et Jules II
Sanmicheli et Sansovino
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Giuliano da Sangallo (1445-1516).
[frères]
Antonio da Sangallo le Vieux (1455-1534)

Antonio da Sangallo le Jeune (1484-1546) [neveu]


Antonio San Gallo l'Ancien, Portique de la place de l'Annunziata à Florence (1516-1525).
Antonio San Gallo l'Ancien, Eglise votive de San Biagio à Montepulciano en Toscane (1519-1526).
Antonio San Gallo l'Ancien, Palazzo Cervini à Montepulcia et palais Del Monte à Monte San Savino en Toscane (vers 1530).
Antonio da San Gallo le Jeune et Pier Francesco da Viterbo, Forteresse de Basso à Florence (1534-1537).
Antonio da San Gallo le Jeune, Eglise Notre-Dame-de-Lorette à Rome (1507).
Antonio da San Gallo le Jeune, Palais Farnèse à Rome (1534-1546).
Antonio da San Gallo le Jeune, Palais Farnèse à Rome (1534-1546).
Antonio da San Gallo le Jeune,
Palais Farnèse à Rome (1534-1546).
Antonio da San Gallo le Jeune et Michel-Ange, Palais Farnèse à Rome (1534-1546).
Antonio da San Gallo le Jeune et Michel-Ange, Palais Farnèse à Rome (1534-1546).
Le salon des fastes farnésiens est réalisé par Francesco Salviati entre 1552 et 1558.
Annibal et Augustin Carrache, Galerie du palais Farnèse [Polyphème et Acis] (1597-1608).
2 – La Renaissance à Rome
La Rome de Jules II
Bramante à Rome
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Raphaël architecte
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Raphaël

Raffaello Sanzio, dit Raphaël (1483-1520), apprend le


métier de peintre auprès de son père avant de se former
auprès du Pérugin à Pérouse. En 1504, il s'installe à
Florence où il étudie les maîtres contemporains. En 1508,
Raphaël est appelé à Rome par le pape Jules II pour
décorer plusieurs pièces du Vatican (stanze). Après la
mort du pontife en 1513, son successeur, Léon X, le
nomme architecte en chef de la basilique Saint-Pierre.
Architecte du Vatican, il achève les galeries de la cour
Saint Damase, en trois étages de loggie (à partir de 1515)
et fait évoluer les plans de Bramante pour la basilique
Saint-Pierre. Comme de nombreux artistes
contemporains, Raphaël se fait architecte à la demande
de ses commanditaires prestigieux.

Raffaello Sanzio, Autoportrait, huile sur bois, 47,5 x 33 cm,


1504-1506, Florence, Galerie des Offices.
Raphaël Sanzio, Chambre de la Signature [La Dispute du Saint-Sacrement, L'École d'Athènes, Le Parnasse et Les Décrétales],
Rome, palais du Vatican (1510-1511).
Raphaël Sanzio, Chambre de la Signature [La Dispute du Saint-Sacrement, L'École d'Athènes, Le Parnasse et Les Décrétales],
Rome, palais du Vatican (1510-1511).
Dans les mêmes années, Raphaël travaille aux décors des
Loges du palais apostolique, réalisés entre 1516 et 1519.
Antonio Tempesta, Grotesques, 1579-1580, Florence, Musée des Offices
La chapelle Chigi à Sainte-Marie du Peuple (Santa Maria del Popolo) est conçue par Raphaël pour le banquier Agostino Chigi en 1513.
Donato Bramante, Palais Vidoni Caffarelli à Rome [Caprini] (vers 1510).
Donato Bramante, Palais Vidoni Caffarelli à Rome (vers 1510).
Le palazzo Branconio dell'Aquila est dessiné par Raphaël pour son ami
Giovanni Battista Branconio dell'Aquila en 1520 (détruit).

Autoportrait de Raphaël et de Giovanbattista Branconio dell'Aquila,


1518-1520, 99 × 83 cm, huile sur toile, Paris, Musée du Louvre.
Le Palais Spada a été construit en 1540 pour le cardinal Girolamo Capodiferro par l’architecte Bartolomeo Baronino.
2 – La Renaissance à Rome
La Rome de Jules II
Bramante à Rome
Les San Galli
Raphaël architecte
Le maniérisme
Michel-Ange et Jules II
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Andréa Palladio et l’architecture de la villa
Raphaël Sanzio, Villa Madame à Rome construite pour le cardinal Jules de Médicis à partir de 1518 ; les travaux sont poursuivis par Antonio da
Sangallo le Jeune.
Loggia di Raffaello (1518), Rome, Villa Madama.
Le palais du Té, à Mantoue, construit par les Gonzague dans un ancien haras, a été aménagé et décoré en 1525 par Giulio Pippi , dit Jules Romain
(1499-1546), constitue l’un des exemples les plus achevés du maniérisme. La salle des Géants compte pour le chef-d'œuvre de Jules Romain.
Jules Romain, Palais du Té de Mantoue (1525-1536).
Jules Romain, Palais du Té de Mantoue (1525-1536).
Jules Romain, Palais du Té de Mantoue (1525-1536).
Jules Romain, Palais du Té de Mantoue (1525-1536).
Jules Romain, Palais du Té de Mantoue (1525-1536).
Jules Romain, Palais du Té de Mantoue [salle des Géants](1525-1536).
La villa Farnesina à Rome, a été construite entre 1508 et 1511 par l'architecte Baldassarre Peruzzi pour le compte du Siennois Agostin Chigi,
banquier et trésorier du pape Jules II.
La Farnesina ou Farnésine, via della Lungara, à Rome, a été construite entre 1508 et 1511 par l'architecte Baldassarre Peruzzi.
Baldassarre Peruzzi, Palazzo Massimo alle Colonne à Rome (1532).
Baldassarre Peruzzi, Palazzo Massimo alle Colonne à Rome (1532).
Baldassarre Peruzzi, Palazzo Massimo alle Colonne à Rome (1532).
2 – La Renaissance à Rome
La Rome de Jules II
Bramante à Rome
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Michel-Ange et Jules II
Sanmicheli et Sansovino
Vignole
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Michelangelo Buonarroti

1475 : Naissance à Caprese de Michelangelo Buonarroti


1487 : À Florence, Michel-Ange entre dans l’atelier des
peintres Ghirlandaio.
1490-1492 : Il apprend la sculpture au jardin de San Marco,
où il rencontre Laurent le Magnifique, qui l’accueille à sa cour.
1498 : Il commence à sculpter la Pietà du Vatican.
1501-1504: Retour à Florence où la République lui commande
le David
1505 : Le pape Jules II lui confie la réalisation de son
tombeau.
1508-1512 : Michel-Ange peint le plafond de la chapelle
Sixtine.
1513-1515 : Il sculpte les Esclaves et le Moïse pour le
tombeau du pape.
1522-1534 : Il travaille aux tombeaux des Médicis et à la
Bibliothèque Laurentienne.
1535-1541 : Après le retour définitif à Rome, il peint le
Jugement dernier.
Giorgio Ghisi (d’après Marcello Venusti), 1545 : Le tombeau de Jules II est achevé.
Portrait de Michel-Ange, vers 1564, burin 0 1552-1561 : Il se consacre de plus en plus à l’architecture et
surtout à la fabrique de la basilique Saint-Pierre.
1564 : Michel-Ange meurt dans sa maison de Rome.
Entre 1498 et 1499, Michel-Ange taille la Pietà, conservée à la basilique Saint-Pierre.
Entre 1501 et 1504, l’artiste exécute son célèbre David, véritable géant de marbre
(4,34 m de haut, galleria dell’Accademia, Florence),
commandé par la Seigneurie florentine.
En 1505, Michel-Ange est rappelé à Rome par le pape Jules II pour la réalisation de deux commandes. La plus importante est celle des fresques
de la voûte de la chapelle Sixtine, qui l’occupe de mai 1508 jusqu’en octobre 1512.
Michel-Ange Buonarroti, Projet de 1513 pour le Tombeau de Jules II,
plume et encre brune, esquisse à la pierre noire, lavis d’encre brune,
New York, The Metropolitan of Art, Rogers Fund (1962, n° 62.93.1)

Michel-Ange Buonarroti, Projet de 1513 pour le Tombeau de Jules II, esquisse à


la pierre noire, plume et encre brune, lavis d’encre brune, lavis d’encre brune,
Florence, Galleria degli Uffizi, Gabinetto Disegni e Stampe (n. 608 E.)
Michelangelo Buonarroti dit Michel-Ange, Captifs
[L'esclave mourant et L'esclave rebelle], marbre,
entrés au Louvre en 1794 (M.R. 1589).
Michel-Ange Buonarroti, Tombeau de Jules II, marbre,
1505/1506-1545, Rome, Basilique San Pietro in Vincoli.
Bibliothèque Laurentienne (Florence)
Commande du pape Clément VII, la
bibliothèque Laurentienne de Florence est
une œuvre dessinée par Michel-Ange
(v. 1524-1534). Après le départ de l'artiste
pour Rome, la direction des travaux est
confiée aux architectes Giorgio Vasari et
Bartolomeo Ammannati ; ce dernier réalise
en particulier le splendide escalier du
vestibule, modèle d'architecture
maniériste.
Michel-Ange Buonarroti, Tombeau de Julien de Médicis, Nouvelle Michel-Ange Buonarroti, Tombeau de Laurent de Médicis, Nouvelle
Sacristie, Florence, San Lorenzo, Chapelle Médicis, 1524-1534 . Sacristie, Florence, San Lorenzo, Chapelle Médicis, 1524-1534 .
Michel-Ange Buonarroti, Nouvelle Sacristie, Florence, San Lorenzo, chapelle Médicis, 1524-1534 .
Michel-Ange, Le Jugement dernier,
Rome, chapelle Sixtine (1536-1541).
Michel-Ange, Place du Capitole à Rome (dessinée en 1536).
Michel-Ange, Place du Capitole à Rome (dessinée en 1536).
Michel-Ange, Place du Capitole à Rome (dessinée en 1536).
Michel-Ange, Place du Capitole à Rome (dessinée en 1536).
Michel-Ange, Porta Pia à Rome (à partir de 1562).
2 – La Renaissance à Rome
La Rome de Jules II
Bramante à Rome
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Le maniérisme
Michel-Ange et Jules II
Sanmicheli et Sansovino
Vignole
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Andréa Palladio et l’architecture de la villa
Michel Sanmicheli

Michel Sanmicheli (1484-1559) se forme auprès de son


père architecte à Vérone, se rend à Rome auprès
d’Antonio da Sangallo le Vieux et évolue dans le cercle
de Bramante. En 1509, il est appelé à Orvieto pour
diriger les travaux de la construction de la cathédrale
qu’il suit pendant vingt ans. En 1527, après le sac de
Rome, il se rend à Vérone où il poursuit sa carrière – il
réalise la Porta Nuova et la Porta Palio – et travaille
pour la République de Venise comme architecte
militaire. Sanmicheli a publié un traité sur les ordres
intitulé :
I Cinque Ordini dell Architettura (Les Cinq Ordres de
l'Architecture). Il est l’auteur des palais Bevilacqua
(1530), Canossa (1532), Pompei (1555) et Guastaverza
(1555) à Vérone, des palais Corner Mocenigo et
Grimani (1556) à Venise.
Michel Sanmicheli, Palais Bevilacqua à Vérone (1530).
Michel Sanmicheli, Palais Canossa à Vérone (1532).
Michel Sanmicheli, Palais Grimani à Venise(1561-1575).
Jacopo Sansovino

Jacopo Tatti dit Jacopo Sansovino (1486-1570) séjourne à


Florence et à Rome de 1518 à 1527 où il dessine les plans
de l'église San Giovanni dei Fiorentini à partir de 1519. En
1527, il fuit le sac de Rome pour Venise où il se fixe
définitivement et conduit de nombreux travaux parmi
lesquels la Scuola della Misericordia (à partir de 1532),
l’église San Francesco della Vigna (1534) et l’église San
Giminiano. Ses travaux les plus importants touchent au
réaménagement de la place Saint-Marc qui débutent en
1537 et se poursuivent jusqu'en 1544 : la Biblioteca
Marciana (1545-1556) et la logetta du campanile de Saint-
Marc. L’architecte signe le palais de la Monnaie [Zecca]
(1537) – qui marque l’introduction d’un ordre rustique à
Venise – le palais Corner della Ca’Grande (1532) et le
palais Dolfin à Venise (1538).
Jacopo Tintoretto, Portrait de Jacopo Sansovino,
huile sur toile, Florence, Galerie des Offices.
Jacopo Sansovino, La Logetta à Venise (1537 à 1549).
Jacopo Sansovino, Biblioteca Marciana à Venise (à partir de 1545).
Jacopo Sansovino, Palais Corner della Ca’Grande à Venise (1532).
Jacopo Sansovino, Palazzo Dolfin Manin à Venise (1538).
Jacopo Sansovino, La Zecca [hôtel des monnaies] à Venise (1545).

LA zecca
Les architectes de la Première Renaissance :

Filippo Brunelleschi (1377-1446)


Michelozzo (1396-1472)
Leon Battista Alberti (1404-1472)

Les architectes de la Haute Renaissance :

Bramante (1444-1514)
Giuliano da Sangallo (1445-1516)
Sangallo le Jeune (1483-1546)
Jacopo Sansovino (1486-1570)
Michel-Ange (1475-1564)
Raphaël (1483-1520)

Les architectes maniéristes :

Jules Romain (1499-1546)


Giacomo Barozzi da Vignola Vignole (1507-1573)
Andrea Palladio (1508-1580)
Bartolomeo Ammannati (1511-1592)
2 – La Renaissance à Rome
La Rome de Jules II
Bramante à Rome
Les San Galli
Raphaël architecte
Le maniérisme
Michel-Ange et Jules II
Sanmicheli et Sansovino
Vignole
Les églises de la Contre-réforme
Andréa Palladio et l’architecture de la villa
Regola delli cinque ordini d’architettura, Venise,
Girolamo Porro, 1596 [page de titre].

Giacomo Barozzi da Vignola dit Vignole (1507-1573)

Giacomo Barozzi étudie la peinture à Bologne et se tourne


très tôt vers l’architecture. Il travaille un temps pour
Giacomo Melenghini de Ferrare, architecte du pape Paul III
à Rome et relève de nombreux édifices antiques. Le
Primatice – qui est au service de François Ier – l'emmène en
France où il séjourne deux ans. Il réalise, avec le fondeur
Francisque Ribon, les figures en bronze qui décorent les
jardins de Fontainebleau (1541-1543). Vignole est l’auteur
de la Villa Giulia à Rome (1550), réalisée à la demande du
pape Jules III, de l’église Sant'Andrea à Rome (1552-1554),
du palais Farnèse de Caprarola (1559-1573), de la villa
Gambara près de Viterbe, de la basilique Sainte-Marie-des-
Anges d'Assise (1569-1679) et surtout de l'église du Gesù à
Rome (1568) qui s’impose comme le modèle d’église de la
Contre-réforme catholique. Il succède à Michel-Ange
comme architecte de la basilique Saint-Pierre de Rome.
Vignole se fait connaître également comme théoricien par
son Traité des cinq ordres d'architecture, publié en 1562
qui devait exercer une très grande influence en particulier
sur les architectes français.
Giacomo Barozzi, Villa Giulia à Rome (1550).
Giacomo Barozzi, Villa Giulia à Rome (1550).
Giacomo Barozzi, Villa Giulia à Rome (1550).
Giacomo Barozzi, Villa Giulia à Rome (1550).
Giacomo Barozzi, Palais Farnèse de Caprarola (1559-1573).
Giacomo Barozzi, Regola delli cinque ordini d’architettura, [Rome], s.n. [1562]
Face aux ambiguïtés des méthodes étudiées pour obtenir
des proportions idéales en utilisant les ordres, Vignole
met au point une « règle » unique régissant les cinq
ordres à la fois : l’entablement doit avoir pour hauteur le
quart de celle de la colonne, et le piédestal, le tiers. La
hauteur de l’ordre est alors divisée en 19 parties égales,
dont 12 sont attribuées à la colonne, 3 à l’entablement et
4 au piédestal. Ce modèle arithmétique permet d’adapter
chaque ordre à une hauteur donnée, une façade ou une
décoration intérieure. La Regola de Vignole constitue un
outil pratique d’une rare efficacité au service des
architectes.

Giacomo Barozzi, Regola delli cinque ordini d’architettura, [Rome], s.n. [1562]
2 – La Renaissance à Rome
La Rome de Jules II
Bramante à Rome
Les San Galli
Raphaël architecte
Le maniérisme
Michel-Ange et Jules II
Sanmicheli et Sansovino
Vignole
Les églises de la Contre-réforme
Andréa Palladio et l’architecture de la villa
Leon Battista Alberti, Eglise Sant'Andréa de Mantoue
(1472-1494).
Leon Battista Alberti, Façade de Santa Maria Novella à Florence (1458-1470).
Le modèle demeure, pour ainsi dire jusqu’au XVIII e siècle, celui des églises de la contre-réforme dont l’église du
Gesù à Rome est l’archétype. Construite à partir de 1568 sur un projet de Vignole, l’église des Jésuites doit sa façade
à l’architecte Giambattista Della Porta (1575). Le Gesù fixe le type de l'église de la Contre-réforme : vaisseau unique,
chapelles communicantes, transept non saillant, chœur très court avec abside, tribunes. L’accent est mis sur la
visibilité des offices et la fluidité des espaces intérieurs.
Vignole et Giacomo della Porta, Eglise du Gesù à Rome (1568-1584).
Vignole et Giacomo della Porta, Eglise du Gesù à Rome
(1568-1584).
Andrea Palladio, San Giorgio Magiore à Venise (1575).
Andrea Palladio, Eglise du Rédempteur à Venise (1575-1576)
Andrea Palladio, Eglise du Rédempteur à Venise (1575-1576)
Andrea Palladio, San Francesco della Vigna à Venise (1565).
Andrea Palladio, Tempietto Barbaro à Maser (1580).
Anonyme français du XVIe siècle, San Andrea via Flaminia, plan et coupe
transversale, encre et lavis sur papier, 44,6 x 29,5 cm, New-York, The
Metropolitan Museum of Art.

San Andréa sur la via Flaminia, élevée sur les plans de Giacomo Barozzi
da Vignola en 1552, achevée en 1554.

Giacomo Barozzi da Vignola, Santa Anna dei Palafrenieri à Rome,


commencée vers 1572
Vignole et Giacomo della Porta, Eglise du Gesù à Rome (1568-1584).
Giacomo della Porta, Santa Maria dei Monti à Rome (1533-1603).
Giacomo della Porta, Sant'Andrea della Valle à Rome (1591-1623 achevée par Carlo Maderno).
Jacopo Sansovino, Eglise San Giovanni dei Fiorentini à Rome (à partir de 1519).
Giacomo della Porta et Domenico Fontana, Eglise Saint-Louis-des-Français à Rome (achevée en 1589 ).
Santa Maria Presso San Celso à Milan est commencée à
partir de 1493 par les architectes Gian Giacomo Dolcebuono
et Giovanni Battagio.
2 – La Renaissance à Rome
La Rome de Jules II
Bramante à Rome
Les San Galli
Raphaël architecte
Le maniérisme
Michel-Ange et Jules II
Sanmicheli et Sansovino
Vignole
Les églises de la Contre-réforme
Andréa Palladio et l’architecture de la villa
Le palais des Doges (XIVe-XVe siècles) constitue l’un des prototypes les plus achevés de l'architecture vénitienne aux côtés de la Ça' d'Oro (1427-
1436) et du palais Pisani (milieu du XVe siècle)
La Ça' d'Oro [maison d’or] à Venise (1427-1436) a été construit
par les architectes Marco d'Amadio et Matteo Raverti.

Palais Pisani-Moretta à Venise (seconde moitié du XVe siècle)


Mauro Cordussi (attr.), Palais Corner-Spinelli
à Venise (vers 1490).
Mauro Codussi, Palais Vendramin-Calergi à Venise (1481-1509). Le palais Cornaro à Venise (fin XVe siècle).
La Scuola San Rocco à Venise (1517-1560), construite par Bartolomeo Bon (1516 à 1524 ), Sante Lombardo et Antonio Scarpargnino qui reprend
les travaux de 1526 à 1548 .
Jacopo Tintoretto, La Vie, la Passion et la mort du Christ [décors de l'étage supérieur de la Scuola San Rocco].
Scuola Grande di San Marco à Venise, d’après un projet de Pietro Lombardo e Giovanni Buora, achevé en 1490 par Mauro Codussi.
Basilique Saint-Marc à Venise (IXe-Xe siècles).
Santa Maria de’Miracoli de Venise est achevée en 1489 sous la San Zaccaria de Venise (1444-1515) par Antonio
direction de l'architecte Pietro Lombardo. Gambello, la façade est de Mauro Codussi.
Mauro Codussi, San Michele in Isola à Venise (1469-1479).
Eglise San Salvatore à Venise (vers 1507).
Andrea Palladio (1508-1580)

Andrea di Pietro della Gondola –dit Palladio – reçoit une


formation de maçon à Padoue, sa ville natale. En 1524, il s'établit
à Vicence, où il travaille chez des sculpteurs. En 1541, il se rend
pour la première fois à Rome où il s'adonne à l'étude des ruines
antiques. Comme pour de nombreux artistes, l'expérience du
voyage à Rome se révèle déterminante et sera renouvelée à
plusieurs reprises. Palladio y séjourne en 1545, en 1546-1547, en
1549 et pour la dernière fois en 1554. En 1570, Palladio publie
les Quattro libri di architettura considéré comme le traité le plus
achevé de la Renaissance.

Il est l’auteur de la basilique de Vicence (à partir de 1548), du


palais Chiericati à Vicence (1550), de la Loggia del Capitanio
(1571), du Théâtre Olympique (achevé après 1580). Ses
nombreuses villas lui assurent une formidable renommée
contemporaine qu’il s’agisse de La Villa Godi Malinverni (1537-
1542), de la Villa Badoer à Fratta Polesine (1549), de la Villa
Barbaro dite villa Volpi à Maser (1557-1558), de la Villa Foscari
(1559-1560), de la Villa Serego à Santa Sofia (1565), comme de la
Villa Capra dite Villa Rotonda (1566-1571).
Andrea Palladio, Basilique de Vicence (à partir de 1548).
Andrea Palladio, Basilique de Vicence (à partir de 1548).
Andrea Palladio, Palazzo Thiene à Vincenza (1542).
Donato Bramante, Palais Vidoni Caffarelli à Rome [Caprini] (vers 1510).
Andrea Palladio, Palazzo Thiene à Vicence (1542).
Andrea Palladio, Palazzo Barbaran da Porto à Vicence (1570-1575).
Andrea Palladio, Loggia del Capitanio ou Palazzo del Capitaniato à Vicence (1571-1572).
Andrea Palladio, Palais Porto-Breganze à Vicence (à partir de 1571) et Palais Valmarana (commencé en 1565).
Andrea Palladio, Palais Chiericati à Vicence (1551-1557).
Andrea palladio, Palais Schio à Vicence (1560).

Plan du rez-de-chaussée du palais Schio par


Ottavio Bertotti Scamozzi (1776).
Villa de Poggio a Caiano en Toscane (vers 1480-1485), construite
pour Laurent le Magnifique par Giuliano da Sangallo.
Andrea Palladio, Villa Godi Malinverni (1537-1542).
Andrea Palladio, Villa Godi Malinverni (1537-1542).
Andrea Palladio, Villa Godi Malinverni (1537-1542).
Andrea Palladio, Villa Poina Maggiore (1548-1549).
Andrea Palladio, Villa Barbaro à Maser (1554).
Andrea Palladio, Villa Barbaro
à Maser (1554).
Andrea Palladio, Villa Barbaro à Maser (1554).
Andrea Palladio, Villa Cornaro à Piombino Dese (1551-1553).
Andrea Palladio, Villa Cornaro à Piombino Dese (1551-1553).
Andrea Palladio, Villa Cornaro à Piombino Dese (1551-1553).
Andrea Palladio, Villa Badoer à Fratta Polesine (vers 1556).
Andrea Palladio, Villa Badoer à Fratta Polesine (vers 1556).
Andrea Palladio, Villa Foscari à Malcontenta di Mira (commencée vers 1558).
Andrea Palladio, Villa Foscari à Malcontenta di Mira (commencée vers 1558).
Andrea Palladio, Villa Rotonda ou Villa Almerico-Capra (1566-1571).
Andrea Palladio, Villa Rotonda ou Villa Almerico-Capra (1566-1571).
Andrea Palladio, Villa Rotonda ou Villa Almerico-Capra (1566-1571).
Andrea Palladio, Teatro Olimpico, Vicenza (1580-1583).
La villa Médicis à Rome a été bâtie pour le cardinal Giovanni Ricci di Montepulciano autour de 1544 par l'architecte Giovanni Lippi et son fils
Annibale Lippi.

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