Vous êtes sur la page 1sur 86

Université Tunis el Manar

ECOLE NATIONALE DES INGENIEURS DE TUNIS

DEPARTEMENT GENIE ELECTRIQUE

COURS

PROTECTION DES RESEAUX


ELECTRIQUES

ENSEIGNANT : GHODBANE Fathi

Version
2011/2012
AVANT PROPOS

Ce support est destiné aux élèves ingénieurs en troisième année de Génie Electrique’
Option Systèmes Electriques de l’Ecole Nationale des Ingénieurs de Tunis, pour illustrer le
cours de protection des réseaux électriques.
A travers les notions théoriques de base qui y sont présentées appuyées par un bureau
d’études, l’élève ingénieur doit être capable de :
 Calculer l’intensité d’un courant de court circuit quelque soit non seulement la nature
et le type de défaut mais aussi la configuration du réseau lui-même,
 Reconnaitre les mécanismes de protection : réducteurs de mesure, sélectivité,
caractéristiques du relais,
 Relever les avantages des protections numériques,
 Recenser les problèmes que peuvent rencontrer les différents organes du réseau,
 Trouver les solutions pour ces problèmes.

Sur la base de ces objectifs, ce cours est divisé en trois grandes parties :
 Généralités sur les protections électriques
 Principe et caractéristiques des protections
 Les protections des différents éléments du réseau

A noter que ce travail permettra aux élèves ingénieurs d’appréhender d’une manière
simple la protection des réseaux électriques.

2
SOMMAIRE

Avant Propos

PARTIE 1

GENERALITES SUR LES PROTECTIONS ELECTRIQUES

1. Etude des courts circuits…………………………………………………………….7


2. Défauts triphasés symétriques……………………………………………………....24
3. Défauts biphasé terre………………………………………………………………..25
4. Défaut phase-terre dit homopolaire…………………………………………………26

PARTIE 2

PRINCIPE ET CARACTERISTIQUES DES PROTECTIONS

LA SELECTIVITE DES PROTECTIONS……………………………………………..32


1. Sélectivité ampèremetrique ………………………………………………………..32
2. Sélectivité chronometrique ………………………………………………………...35
3. Sélectivité logique ……………………………………………………………….....35
4. Sélectivité directionnelle ………………………………………………………….. 37

LES REDUCTEURS DE MESURE……………………………………………………...38


1. Les transformateurs de courant……………………………………………………..38
2. Les transformateurs de tension……………………………………………………...43

CARACTERISTIQUES ET PERFORMANCES DES SYSTEMES DE


PROTECTION…………………………………………………………………………….46

1. Conditions imposées aux systèmes de protection ………………………………….46


2. Généralités sur la détection des défauts……………………………………………..46
3. Généralités sur les relais…………………………………………………………….47

LA PROTECTION NUMERIQUE……………………………………………………….49
1. Les protections dans un passé récent ……………………………………………….49
2. Aperçu sur le principe de fonctionnement ………………………………………….50

3
PARTIE 3

PROTECTIONS DES DIFFERENTES PARTIES DU RESEAU

LES TRANSFORMATEURS……………………………………………………………51
1. Rôle des transformateurs…………………………………………………………...51
2. Problématiques et contraintes des transformateurs………………………………...51
3. La protection des transformateurs …………………………………………………56

LES ALTERNATEURS…………………………………………………………………..60
1. Les défauts affectant l’alternateur………………………………………………….60
2. Mise en œuvre de la protection ……………………………………………………64

LES MACHINES ASYNCHRONES…………………………………………………….70


1. Rôle des moteurs asynchrones……………………………………………………...70
2. Problématiques et contraintes des moteurs asynchrones …………………………..70
3. La protection des moteurs asynchrones ……………………………………………71

LES JEUX DE BARRES………………………………………………………………….78


1. Rôle des jeux de barre ……………………………………………………………...78
2. Contraintes et problématiques des jeux de barre …………………………………..78
3. Protections………………………………………………………………………….79

LES LIGNES DE TRANSPORT HT…………………………………………………….81

1. Rôle des lignes de transport ………………………………………………………..81


2. Contraintes et problématiques des lignes de transport ……………………………81
3. Protection des lignes de transport ………………………………………………….82

4
PARTIE 1 :

GENERALITES SUR LES PROTECTIONS ELECTRIQUES

5
INTRODUCTION

La production de l’énergie électrique à proximité des lieux d’utilisation n’est pas


toujours possible. Généralement, cette énergie est produite par des groupes de production
« G » sous une moyenne tension (15,5 kV ; 12,5 kV ; 11 kV ; 5,5 kV) dans des lieux de plus
au moins distants des centres de consommation. Elle sera ensuite transformée sous une haute
tension (90 kV ; 150 kV ; 225 kV…..) par des transformateurs élévateurs « TE » installés à la
sortie des générateurs.
La totalité de l’énergie produite ou le surplus disponible sera transporté par un
ensemble de lignes électriques « L » sous une haute tension, plusieurs dizaines ou centaines
de kilomètres, jusqu’aux centres de consommation ; Elle sera de nouveau transformée par des
transformateurs abaisseurs « TA » et distribuée sous une moyenne tension (30kV ; 10 kV….)
pour la mettre à la disposition des usagers.
L’ensemble des générateurs, des lignes de transport, des transformateurs élévateurs et
abaisseurs, constitue le réseau de production et de transport d’énergie électrique. Dans un tel
réseau, les différents centres de production peuvent se prêter mutuellement secours et on peut
dans ces conditions, exploiter chaque générateur au mieux des intérêts de l’ensemble du
réseau. On dit qu’on a affaire avec un réseau interconnecté Fig.1.1.
Le réseau peut être le siège de défauts et en particuliers de court- circuits. Il est
indispensable de mettre l’élément affecté hors service afin de limiter les dégâts que peut
causer l’arc électrique et d’éviter ses répercussions sur le fonctionnement général du réseau.
La mise hors service automatique d’un élément en défaut est confiée aux systèmes de
protections. Ces systèmes jouent un rôle très important dans le fonctionnement des réseaux
électriques, puisque c’est d’eux que dépend la sécurité du matériel et du personnel ainsi que la
continuité de service.
La sûreté et la disponibilité exemplaire du réseau électrique sont conditionnées par la
grande fiabilité du matériel fourni par les constructeurs mais surtout par un système de
protection très efficace qui à chaque incident d’origine interne ou externe pallie rapidement
les effets de l’incident avant d’en éliminer les causes. Ce système de protection s’est construit
progressivement à partir d’une analyse de défaillance sur un savoir faire important chez les
exploitants de réseau et chez les constructeurs du matériel destiné à assurer la protection du
réseau et de ses éléments essentiels (disjoncteurs, moteurs, transformateurs, etc.).

TE

L L TA
TE
TA
G L
TA
L
TA

Fig.1.1 Schéma simplifié d’un réseau électrique

6
1. ETUDE DES COURT-CIRCUITS

Une installation électrique est susceptible de subir des courts-circuits dont l’origine peut
être :
- mécanique, par exemple une rupture de conducteurs ou une liaison électrique
accidentelle entre deux conducteurs par un corps étrangers tels que outils ou animaux ;
- électrique, suite à la dégradation de l’isolement entre phases ou entre une phase et la
masse ou à la terre, ou suite de surtensions d’origine interne (manœuvres) ou
atmosphérique (coup de foudre) ;
- une erreur d’exploitation, par exemple la mise à la terre d’une phase, un couplage
entre deux sources de tension différentes ou des phases ou la fermeture par erreur d’un
appareil de coupure.

Ces court-circuits peuvent être fugitifs ou permanents. Les défauts fugitifs


disparaissent d’eux même après l’ouverture des disjoncteurs de protection et ne
réapparaissent pas lors de la remise en service (le défaut est ‘brûlé’). Les défauts
permanents nécessitent la mise hors tension d’un câble, d’une machine… et l’intervention
du personnel d’exploitation.

L’installation électrique doit être protégée contre les court-circuits et ceci sauf
exception, chaque fois qu’il y a un raccordement électrique, ce qui correspond le plus
généralement à un changement de section des conducteurs. La valeur du courant de court-
circuit doit être calculée à chaque étage de l’installation pour les différentes configurations
possibles du réseau afin de pouvoir déterminer les caractéristiques du matériel qui doit
supporter ou qui doit couper ce courant.

Pour choisir convenablement les appareils de coupure (disjoncteurs ou fusibles) et


régler les fonctions de protection, quatre valeurs de courant de court-circuit doivent être
connues :
- La valeur crête du courant de court-circuit maximal (valeur de la première crête de
la période transitoire) ; elle détermine :
- le pouvoir de fermeture des disjoncteurs et des interrupteurs,
- la tenue électrodynamique des canalisations et de l’appareillage ;

- La valeur efficace du courant de court-circuit maximal. Elle correspond à un


court-circuit triphasé symétrique à proximité immédiate des bornes aval de l’appareil
de coupure. Cette valeur détermine :
- le pouvoir de coupure des disjoncteurs et des fusibles,
- la contrainte thermique que doivent supporter les matériels ;

- La valeur maximale des court-circuits entre phases ; elle est indispensable au choix
de la courbe de déclenchement des disjoncteurs et des fusibles ou au réglage des seuils
des protections à maximum de courant, notamment :
- lorsque la protection des personnes repose sur le fonctionnement des dispositifs de
protection à maximum de courant phase ; c’est le cas en basse tension pour les
schémas de liaison à la terre TN ou IT,
- afin d’assurer la sélectivité entre les protections.

7
- La valeur du courant de court-circuit monophasé terre ; elle dépend
essentiellement du régime de neutre et détermine le réglage des protections contre les
défauts à la terre.

1.1. Etablissement des courants de court-circuit et forme de l’onde


Lors d’un court-circuit, il apparaît d’abord un courant transitoire, puis le courant
évolue vers une valeur stable. Nous allons étudier deux cas, car la forme de ce courant
transitoire est différente selon que le court-circuit est alimenté par le distributeur
d’énergie (dans ce cas, les alternateurs sont suffisamment éloignés pour que l’on
puisse négliger leurs effets) ou qu’il est alimenté par un alternateur. Dans le cas où les
deux sources fonctionnent en parallèle, les deux courants s’ajoutent.
1.1.1 Etablissement du court-circuit aux bornes de l’alimentation du distributeur
Le réseau amont d’un court-circuit peut se mettre sous la forme d’un schéma
équivalent constitué d’une source de tension alternative d’amplitude constante E et
d’une impédance en série Zcc (Figure 1.2).
Zcc est l’impédance de court-circuit, elle est égale à l’impédance équivalente aux
câbles, aux lignes et transformateurs parcourus par le courant de court-circuit. Toutes
les impédances doivent être ramenées à la tension E.

Zcc= R2  X 2 avec X=Lw


Icc A
Zcc

réseau
E

B
Fig.1.2 Schéma équivalent du réseau amont au court-circuit

Ainsi, lors d’un court-circuit on applique une tension e=E 2 sin (ωt+α) à un circuit composé
d’une réactance et d’une résistance en série.
α est l’angle d’enclenchement, il définit la phase de la tension à l’instant d’apparition du
court-circuit.
X
Appelons φ le déphasage entre la tension et le courant en régime établi, on a alors tg φ= .
R
On démontre que l’expression du courant de court-circuit est :

E 2   
R
Icc= sin        sin    e X 

Z cc  

8
Fig.1.3 Décomposition du courant de court-circuit s’établissant aux bornes de l’alternateur

Le courant Icc est donc la somme d’un courant sinusoïdal

sin     
E 2
Ia =
Zcc
et d’un courant apériodique tendant vers 0 de façon exponentielle :

R

sin   e  X a plus grande valeur
E 2
Ic = -
Zcc

La valeur efficace du courant en régime établi est donc :

E
Ieff =
Zcc
Si l’angle d’enclenchement    , la composante apériodique est nulle, le régime est dit
symétrique.

Si     , la composante apériodique est maximale, le régime est dit asymétrique
2
maximal ; c’est la condition qui entraîne la plus grande valeur du courant crête, on a alors :

E 2    
R
 
sin     e X 
Icc=
Z cc   2 

ère
Le courant atteint la valeur crête maximale (1 crête) lorsque :

 
sin     1 d’où   
 2
La valeur crête maximale du courant est donc :

E 2  
R 
Î= 1  e X 
R2  X 2  
 

9
Définissons le coefficient K caractéristique du rapport entre la valeur crête maximale du
courant transitoire et la valeur efficace du courant en régime établi :
Î= K Ia

  
R
K= 
2 1 e X 
 
 
Notons que le facteur 2 provient du fait que l’on compare un courant crête à un courant
efficace.
R
Il est intéressant de définir K en fonction du rapport , caractéristique de l’impédance du
X
réseau amont (tableau 1).
R
En général, le rapport est compris :
X
- entre 0, 05 et 0,3 en HTA,
- entre 0,3 et 0,6 en BT (à proximité des transformateurs).

R 0 0,05 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6 ∞


X
K 2,83 2,62 2,45 2,17 1,97 1,82 1,71 1,63 1,41
K 2 1,85 1,73 1,53 1,39 1,29 1,21 1,151 1
2

1.1.2 Conséquences du courant transitoire


Lors d’un court-circuit sur une installation alimentée par un réseau de distribution publique
(loin des alternateurs), il apparaît une composante apériodique qui dure quelques périodes
(entre 20 et 80ms).
La valeur crête du courant transitoire est 1,6 à 2,5 fois supérieure à la valeur efficace du
courant de court-circuit en régime établi. Elle détermine les forces électrodynamiques que
doivent supporter les canalisations et l’appareillage, et le pouvoir de fermeture des appareils
de coupure.
De plus, les disjoncteurs lorsqu’ils ne sont pas retardés ont généralement un temps
d’ouverture inférieur à la durée de la composante apériodique ; ils devront don être capables
de la couper.
R
Pour les disjoncteurs BT, le pouvoir de coupure est défini en fonction de cos   .
R2  X 2
1.1.3 Etablissement du court-circuit aux bornes d’un alternateur
On suppose que le court-circuit est suffisamment proche devant l’impédance de l’alternateur,
de façon à négliger l’impédance des câbles devant l’impédance de l’alternateur.
Les calculs sur les régimes transitoires des machines synchrones montrent que l’expression du
courant est :
    
      
i (t )   E 2 
1

1
e d  
T " 1

1 T '

1  cos     E 2
e a cos 
T
 X "d X ' d  e
d

 d
X ' X d  X  X "
 
d d

10
 est l’angle d’enclenchement, il définit la phase de la tension à l’instant d’apparition du
court-circuit.
Le courant i(t) est maximal pour  =0, on a alors :
    
      
i (t )   E 2 
1

1
e T "d  
1

1 T 'd

1  cos   E 2
e Ta
 X "d X ' d  e 
  d
X ' X d  X d

X " d

E : tension simple efficace aux bornes de l’alternateur


X’’d : réactance subtransitoire
X’d : réactance transitoire
T’’d : constante de temps subtransitoire
T’d : constante de temps transitoire
Ta : constante de temps apériodique
Le courant de court-circuit est donc la somme d’un courant apériodique :
t
E 2  Ta
ic  e
X "d

et d’un courant sinusoïdal amorti :

   
     
i (t )   E 2  
1

1
 T "

1

1 T 'd

1 
cos 
 X "d X ' d 
e e
d

 X 'd X d  Xd 
 
La composante apériodique a une valeur élevée mais une durée très courte, de 10 à 60ms.
Pour la composante sinusoïdale amortie, tout se passe comme si la réactance de la machine
était variable et évoluait suivant les trois périodes suivantes :
- subtransitoire (X’’) : intervenant pendant 10 à 20 ms après le début du court-circuit,
- transitoire (X’d) : se prolongeant jusqu’à 100 à 400ms,
- synchrone (X d ) : réactance synchrone, à considérer après la période transitoire.
Le courant de court-circuit est donc la somme de 4 composantes illustrées par la figure 1.4 :
- (a) contribution de la réactance transitoire,
- (b) contribution de la réactance subtransitoire,
- (c) contribution de la réactance synchrone,
- (d) contribution de la composante apériodique,
- (e) courant de court-circuit total.

11
Fig.1.4 Décomposition du courant de court-circuit d’un alternateur

1.2. Le court-circuit triphasé


C’est le défaut correspondant à la figure 1.5. En général, il provoque les courants de
défauts les plus importants. Son calcul est donc indispensable pour choisir les matériels
(intensités et contraintes électrodynamique maximales à supporter).
Le calcul du courant de court-circuit triphasé est simple en raison du caractère symétrique
du court-circuit. En effet, le courant de court-circuit a la même valeur dans chaque phase.

12
On peut donc faire un calcul en utilisant un schéma monophasé équivalent du réseau
amont au court-circuit, comme on peut le faire en régime normal.

Fig.1.5 Court-circuit triphasé

La valeur du courant de court-circuit triphasé Icc3 est :

Un
Icc3 =
3Z cc
Un : tension composée efficace
Zcc : impédance de court-circuit
L’impédance de court-circuit est égale à l’impédance équivalente aux câbles, aux lignes et
aux transformateurs parcourus par le courant de court-circuit.
Dans la pratique on commence par déterminer l’impédance équivalente de la source
d’alimentation (alimentation par le réseau de distribution publique ou par un alternateur), puis
les impédances de chaque transformateur, câble ou ligne, parcourus par le courant de court-
circuit.
Caque impédance doit être ramenée au niveau de tension du défaut présumé. La tension à
prendre en compte pour le calcul est différente selon que le réseau où est situé le défaut
présumé est en haute ou basse tension.
En basse tension, le guide pratique UTE C 15-105 prend la tension à vide (réseau hors
charge) pour le calcul du courant de court-circuit maximal :
U0
Icc3=
3Z cc
En haute tension, le guide pratique UTE C 13-205 et la norme CEI 909 appliquent un
coefficient 1,1 à la tension nominale pour le calcul du courant de court-circuit maximal :

1,1U n
I cc3 
3Z cc

1.3. Les courts-circuits déséquilibrés


Les types de court-circuit déséquilibré sont :
- Le court -circuit monophasé à la terre ou défaut phase-terre (figure 1.6),
- Le court-circuit biphasé isolé (figure 1.7),
- Le court-circuit biphasé terre (figure 1.8).

13
Fig.1.6 Court-circuit monophasé –terre

Fig.1.7 Court-circuit biphasé isolé

Fig.1.8 Court-circuit biphasé terre

La méthode de calcul des courants de court-circuit déséquilibré est plus complexe que celle
des courts-circuits triphasés symétriques. En effet, le caractère déséquilibré des courants et
des tensions ne permet pas l’utilisation d’un schéma monophasé équivalent.
Par exemple, pour un défaut monophasé terre franc sur la phase1, au lieu du défaut :
- V1=0, V2=U12 et V3= U13
- I1= Icc, I2=0 et I3=0 (en négligeant le courant de charge).
La méthode de calcul généralement utilisée est la méthode des composantes symétriques.

14
1.3.1. Méthodes des composantes symétriques

Elle consiste à décomposer un système de trois tensions d’amplitudes et de phases


quelconques en la somme de trois systèmes de tensions triphasées équilibrées dits direct,
inverse et homopolaire (figure 1.9). On peut démontrer mathématiquement que cette
décomposition existe quelles que soient les valeurs des courants et des tensions.
Le système direct est le système de tensions de l’alimentation, 3 tensions égales déphasées de
120° dans le sens des aiguilles d’une montre : V1d, V2d et V3d .
Le système inverse est le système de 3 tensions égales déphasées de 120° dans le sens inverse
des aiguilles d’une montre : V1i, V2i et V3i.
Le système homopolaire est le système de 3 tensions phase terre égales non déphasées : V10 ,
V20 et V30 .

Fig.1.9 Décomposition d’un système de 3 tensions d’amplitudes et de phases quelconque en


la somme de 3 systèmes de tensions triphasées équilibrées
Le réseau est alors équivalent à la somme de 3 schémas monophasés Figure 1.10.

Fig.1.10 Schémas monophasés équivalents direct, inverse et homopolaire du réseau

15
La source d’alimentation étant un système triphasé direct, elle apparaît comme de
tension du schéma monophasé direct. Les schémas monophasés inverses et homopolaires sont
a priori dépourvus de source de tension.
Les valeurs des impédances Zd, Zi et z0 sont données par les constructeurs (câbles, lignes,
transformateurs, alternateurs…) et le distributeur ou peuvent être déterminées à partir des
règles. Malgré le caractère un peu abstrait de la méthode de calcul, ces impédances sont
mesurables facilement et ont un caractère physique concret.
Pour mesurer l’impédance direct d’un élément du réseau (câble, transformateur,
machines tournantes…), on lui applique un système direct de tensions triphasées aux bornes
des 3 phases et on mesure le courant.
Pour mesurer l’impédance inverse d’un élément du réseau (câble, transformateur,
machines tournantes…), on lui applique un système inverse de tensions triphasées aux bornes
des 3 phases et on mesure le courant.
Pour mesurer l’impédance homopolaire d’un élément du réseau (câble, transformateur,
machines tournantes…), on lui applique une tension phase-terre aux bornes des 3 phases et on
mesure la valeur du courant.

1.3.2. Valeurs des impédances des éléments du réseau

Remarques générales concernant les impédances directes

Zd est l’impédance directe d’un élément, elle correspond à l’impédance mesurée


lorsqu’on lui applique un système de tensions triphasées aux bornes de trois phases. Elle est
identique à l’impédance Zcc utilisée pour le calcul des courants de court-circuit triphasé
symétrique. En effet, lors d’un court-circuit triphasé symétrique, le système direct de tensions
de l’alimentation est appliqué aux éléments du réseau parcourus par le courant de court-
circuit.
On a donc la relation Zd= Zcc pour tous les éléments du réseau.

Remarques générales concernant les impédances inverses

Le caractère symétrique des câbles, des lignes et des transformateurs entraîne que
l’impédance directe est égale à l’impédance inverse pour ces éléments.
On a donc la relation Zi =Zd=Zcc pour tous les éléments du réseau autres que les machines
tournantes.

Remarques générales concernant les impédances homopolaires

Elle est directement liée au régime du neutre du distributeur :


- si le neutre est mis à la terre par une bobine de Petersen, l’impédance homopolaire est
considérée comme infinie, car le courant de défaut à la terre est nul.
- Si le neutre est mis directement à la terre, l’impédance homopolaire est à peu près
égale à l’impédance directe ;
- Si le neutre est mis à la terre par résistance, l’impédance homopolaire est à peu près
égale à 3 fois cette résistance, car les impédances du transformateur et des liaisons
sont négligeables devant la résistance de limitation.

Un
Z0=3Zn avec Z n=
3I l

16
Il : courant de limitation
Exemple :
Pour le réseau EDF de la France, les réseaux HTB et basse tension sont à neutre mis
directement à la terre.
Les réseaux HTA sont à neutre mis à la terre par résistance de limitation à :

- Il = 300A pour les réseaux aériens,


- Il = 1000A pour les réseaux souterrains.

Pour une tension composée Un= 21kV :

21000 1
Z0 = x  40 Ω
3 300

21000 1
Z0 = x  12 Ω
3 1000

1.3.2.1.Impédance des alternateurs


Pour les alternateurs, au lieu de donner les valeurs des impédances caractéristiques (Xd, X’ d,
X’’d , Xi, X0) en ohms, les constructeurs donnent celles-ci en %.
On a, par définition, la relation suivante :

X % Vn
X (Ω) =
100 I n
Les constructeurs donnent la puissance nominale apparente S n en kVA :
Sn=3VnI n
3V 2 n X %
X (Ω) =
S n 100
U 2 n X %
X (Ω) =
S n 100
La résistance est négligeable devant la réactance pour les différentes impédances directes,
inverses et homopolaires des alternateurs.

1.3.2.1.1. Impédance directe

Le courant de court-circuit triphasé évolue suivant les 3 stades suivants :


- subtransitoire (X’’d) : intervenant pendant 10 à 20 ms après le début de court-circuit,
- transitoire (X’d) : se prolongeant jusqu’à 100 à 400 ms,
- synchrone (X d) : réactance permanente ou synchrone à considérer après la
période transitoire.
L’impédance à prendre en compte dépend donc de l’objectif de calcul :
- Pour la vérification des contraintes électrodynamique, le courant de court-circuit
maximal est calculé d’après la réactance subtransitoire :

Un
Icc3 
3 X '' d

17
- Pour la vérification des contraintes thermiques, le courant de court-circuit maximal est
calculé d’après la réactance transitoire :
Un
Icc3 
3X 'd
- Pour le réglage des seuils des protections à maximum de courant phase, notamment
lorsque l’alternateur peut fonctionner iloté du réseau de distribution publique, le
courant de court-circuit minimal est calculé d’après la réactance transitoire et la
réactance inverse :
U
Icc3  ' n
X d  Xi
Il n’est généralement pas tenu compte du régime permanent en supposant que les
dispositifs de protection coupent le courant pendant le régime transitoire. Dans le cas
contraire, on utilise une protection à maximum de courant phase à retenue de tension.
- Pour la détermination du pouvoir de coupure des disjoncteurs basse tension, le courant
de court-circuit maximal est calculé d’après la réactance subtransitoire :

Un
Icc3 
3X 'd
- Pour la détermination du pouvoir de coupure des disjoncteurs haute tension, il faut
déterminer la valeur de la composante périodique et la valeur de la composante
apériodique à l’instant d’ouverture minimal des contacts, auquel on ajoute une demi-
période de la fréquence assignée.

1.3.2.1.1.2. Impédance inverse


Le champ produit par un système triphasé inverse de courants tourne dans le sens
opposé au sens de rotation de la machine, il n’y a donc pas de réaction d’induit.
L’impédance inverse est alors la réactance propre du circuit inducteur :

Xi=X’’d

1.3.2.1.1.3. Impédance homopolaire

Lorsque l’on applique un système de 3 tensions homopolaires sur le stator, le flux induit
sur le rotor est nul (car il n’y a pas de champ tournant), il n’y a donc pas de réaction
d’induit. Ainsi, cette impédance ne dépend que de l’enroulement statorique, sa valeur est
donc faible.
Notons que pour calculer le courant de court-circuit phase-terre, le mode de mise à la terre
du neutre de la machine est très important pour déterminer l’impédance homopolaire de
l’ensemble alternateur et impédance de mise à la terre du neutre :
- lorsque le neutre est mis directement à la terre Zens=jX0
- lorsque le neutre est mis à la terre par une impédance Z N, Zens = 3 ZN +j X0 ≡ 3 ZN. car
en général X0<<ZN.
- lorsque le neutre est isolé de la terre Zens= ∞

18
1.3.2.2. Impédance des moteurs asynchrones

1.3.2.2.1. Impédance directe

Elle est définie par rapport au courant de court-circuit du moteur, c'est-à-dire son impédance
au démarrage.
I
X ' M %  n  100
Id
Sa valeur est généralement comprise entre 10 et 20 %.

1.3.2.2.2. Impédance inverse

Elle est très peu différente de l’impédance directe.

Zi= X’ M

1.3.2.2.3. Impédance homopolaire

Comme pour les alternateurs, elle ne dépend que de l’enroulement statorique, sa valeur est
donc faible ; Pour les calculs de court-circuit homopolaire, on ne s’y intéresse pas car le
neutre d’un moteur est généralement isolé, elle apparaît donc comme infinie.

1.3.2.3.Impédance des transformateurs

Pour les transformateurs, au lieu de donner la valeur de l’impédance en ohms, le constructeur


donne la tension de court-circuit Ucc exprimée en %.
Cette tension de court-circuit représente la tension en primaire qui, appliquée au
transformateur en court-circuit au secondaire, donne un courant égal au courant nominal.
U cc %
Vn  ZI n
100
U % Vn
Z  cc
100 I n
Les constructeurs de transformateurs donnent la puissance nominale apparente S n en kVA :
Sn=3 Vn, I n

U cc % 3V 2 n
Z
100 Sn

ou :
U cc % U 2 n
Z
100 S n
Si on prend pour Un une tension primaire du transformateur, on trouve son impédance vue du
primaire, et si on prend pour Un la tension secondaire, on trouve son impédance vue du
secondaire.

19
1.3.2.3.1. Impédance directe

En général, en première approximation on peut prendre ZT=XT


R
Par exemple, pour les transformateurs HTA/BT, T est proche de 0.3
XT
Z T=X T+R T=X T+ (0.3)2 X2T=1,09X2T
2 2 2 2

XT=0,96ZT
RT
Pour les transformateurs HTB/HTA, est proche de 0,05, on trouve :
XT

XT=0,999ZT

L’impédance d’un transformateur est donc souvent considérée comme réactance pure.
La valeur de la résistance du transformateur R T est déterminée à partir des pertes dues à la
charge :
Pertes= 3RT I2n
pertes
RT 
3I 2 n
U 2n
RT  pertes
S 2n
On a alors : X T  Z 2T  R 2T

La connaissance de la valeur de RT est notamment intéressante pour les petits transformateurs


pour lesquels la valeur de RT est proche de XT.

1.3.2.3.1.2. Impédance homopolaire

Pour les transformateurs, l’impédance homopolaire dépend des possibilités de rebouclage des
courants de défauts à la terre.
La figure 1.11 indique l’impédance homoplaire des transformateurs en fonction des modes de
couplage.

20
Fig.1.11 Impédance homopolaire des transformateurs

21
1.3.2.4.Impédance des liaisons

1.3.2.4.1. Résistances des lignes aériennes, des câbles et des jeux de barre

Elle se calcule aisément avec la formule suivante :


L
R
S
L : longueur de la liaison en m
S : Section du conducteur en mm 2
ρ: Résistivité du matériau de l’âme

Afin de tenir compte de l’influence de la température du matériau pendant le court-circuit, la


résistivité ρ est prise égale à :
- 1,25 fois la résistivité des conducteurs à 20°C pour le calcul des courants de court-
circuit maximaux, soit 0,0225 Ωmm2/m pour le cuivre et 0,016 Ωmm2 /m pour
l’aluminium.
- 1,5 fois la résistivité des conducteurs à 20°C pour le calcul des courants de court-
circuit minimaux, soit 0,027 Ωmm2/m pour le cuivre et 0,041 Ωmm2/m pour
l’aluminium.

1.3.2.4.2. Réactance directe des lignes aériennes

La réactance linéique des lignes aériennes est proche de celle du vide µ0 ω (µ0 = 4 π x10-7).
Les valeurs à retenir sont :
- X= 0,3 Ω/Km pour les lignes BT ou HTA
- X= 0,4 Ω/Km pour les lignes HTB

1.3.2.4.3. Réactance directe des câbles

La réactance directe des câbles se calcule par la formule suivante :

  d 
X  0,0157  0,144Log  en Ω/Km
  r 
d : distance moyenne entre les conducteurs
r : rayon des âmes conductrices
Log : logarithme décimal
Les valeurs à retenir sont présentées dans le tableau suivant.

22
1.3.2.4.4. Réactance homopolaire des câbles

En HT, elle est à peu près égale à 3 fois l’impédance directe

X0=3Xd

En BT, elle est proche de Xd, pour le calcul on peut prendre :

X0=Xd

1.3.2.4.5. Réactance homopolaire des lignes aériennes

La réactance homopolaire des lignes aériennes est à peu près égale à 3 fois la réactance
directe :

X0=3Xd

23
2. Défauts triphasés symétriques

24
3. Défauts biphasé terre

25
4. défaut phase-terre dit homopolaire

26
27
Exemple :

28
29
30
PARTIE 2

PRINCIPE ET CARACTERISTIQUES DES PROTECTIONS

31
La sélectivité des protections

La sélectivité des protections consiste à isoler le plus rapidement la partie du réseau affectée par un
défaut et uniquement cette partie, en laissant sous tension toutes les parties saines du réseau.
Pour y parvenir différents systèmes peuvent être mis en œuvre :
 La sélectivité ampèremetrique (par les courants)
 La sélectivité chronométrique (par le temps),
 La sélectivité par échange d’informations dite sélectivité logique,
 La sélectivité par utilisation de protections directionnelles ou différentielles.
1) Sélectivité ampèremetrique :
Elle est basée sur le fait que dans un réseau, la valeur du courant de court-circuit est d’autant plus faible
que le défaut est plus éloigné de la source.
La protection à maximum de courant est réglée à un seuil Ir vérifiant la relation suivante :
Iccmax (B) < Ir < 0.8 Iccmin (A)
Une protection ampèrmetrique est disposée au départ de chaque tronçon. Son seuil est réglé à une valeur
inférieure à la valeur du courant de court-circuit minimal provoqué par un défaut sur la section surveillée, et
supérieure à la valeur maximale du courant provoqué par un défaut situé en aval (au delà de la zone surveillée).

Fig.2.1 Principe de la sélectivité ampèremétrique

2) Sélectivité chronométrique :
Elle consiste à donner des temporisations différentes aux protections à maximum de courant. Ces
temporisations sont d’autant plus longues que la protection est plus proche de la source.

32
Fig.2.2 Principe de la sélectivité chronométrique

Le défaut en D est vu par toutes les protections (A, B, C et D). Cependant la protection située en D est activée
plus rapidement que les protections situées en C, B et A.
Ir(A) > Ir(B) > Ir(C) > Ir(D)

Sélectivité chronométrique avec des protections à maximum de courant à temps indépendant :


La temporisation de la protection est constante et indépendante du courant.

33
Sélectivité chronométrique avec des protections à maximum de courant à temps dépendant :
La temporisation de la protection est d’autant plus petite que le courant est élevé.

La différence Δt des temps de fonctionnement entre deux protections successives est l’intervalle de sélectivité, il
comprend :
 Le temps de coupure des disjoncteurs tc,
 Les tolérances des temporisations δt,
 Le temps de mémoire de la protection amont tm,
 Une marge de sécurité.

34
Δt doit satisfaire la relation suivante : Δt >= tc + tm + 2 δt + marge
Exemple : En valeurs maximales pour le relais Sepam 2000
tc= 85 ms
tm= 5ms
δt= 25 ms
Δt est de l’ordre de 0.3 s ou parfois de l’ordre de 0.255s.

3) Sélectivité logique :

Les sélectivités ampèremetriques et chronométriques ont des inconvénients :


Si le nombre de protections en cascade est grand, le temps d’élimination du défaut le plus en amont est prohibitif
et incomparable avec la tenue des matériels au courant de court-circuit. De plus, le courant de défaut le plus
élevé est éliminé après la temporisation la plus longue.
Lorsqu’un défaut apparaît dans un réseau en antenne, le courant de court-circuit circule du point de
défaut jusqu’à la source :
 Les protections en amont du défaut sont sollicitées.
 Les protections en aval du défaut ne sont pas sollicitées.
 Seule la première protection directement en amont du défaut doit être activée.
Dans le système de sélectivité logique, à chaque disjoncteur est associé une protection apte à émettre et à
recevoir un ordre d’attente logique. Lorsqu’une protection est sollicitée par un courant de défaut :
 Elle émet un ordre d’attente logique à la protection située directement en amont
 Elle provoque le déclenchement du disjoncteur associé si elle n’a pas reçu d’ordre d’attente logique par
une autre protection.

35
Fig.2.3 Principe de la sélectivité logique

Lors d’un défaut en A :


 Les protections 1, 2, 3 et 4 sont sollicitées.
 La protection 1 émet un ordre d’attente logique vers la protection amont N°2 et un ordre de
déclenchement au disjoncteur D1.
 La protection N°2 émet un ordre d’attente logique vers la protection N°3 et reçoit l’ordre d’attente
logique provenant de la protection N°1 qui verrouille l’ordre de déclenchement du disjoncteur D2.
 La protection N°3 émet un ordre d’attente logique vers la protection amant N°4 et reçoit l’ordre
d’attente logique provenant de la protection N°2 qui verrouille l’ordre de déclenchement du disjoncteur
D3.
 La protection N°4 reçoit l’ordre d’attente logique provenant de la protection N°3 qui verrouille l’ordre
de déclenchement du disjoncteur D4.

Le disjoncteur D1 élimine le défaut en A au bout de temps : tD1=t1 + tc (D1)


Avec : t1 : temporisation de la protection N°1.
tc (D1) : temps de coupure du disjoncteur D1.
Par soucis, de sécurité, la durée l’attente logique est limitée par exemple à 200 ms après la temporisation de la
protection aval donnant l’ordre d’attente logique.

36
4) Sélectivité directionnelle :

Dans un réseau bouclé, où un défaut est éliminé par les deux extrémités, il faut utiliser des protections sensibles
au sens de circulation du courant de défaut, pour pouvoir le localiser et l’éliminer de façon sélective. On utilise
pour cela des protections à maximum de courant directionnelles.

Fig.2.4 Principe de la sélectivité directionnelle

D1-D2 : équipés de protection à maximum phase directionnel.


D3-D4 : équipés de protection à maximum phase.
Lorsqu’un défaut apparaît en A :
 Les courants de court-circuit Icc1 et Icc2 s’établissent simultanément.
 La protection directionnelle en D2 n’est pas activée car elle est traversée par un courant circulant dans
un sens opposé à son sens de détection.
 La protection directionnelle en D1 est activée car elle est traversée par un courant circulant dans le sens
de sa détection. Elle provoque le déclenchement du disjoncteur D1, le courant Icc2 est coupé.
 Un système d’inter-déclenchement provoque l’ouverture de D3, le courant Icc1 est coupé.
 La protection en D4 n’est plus activée.
 Le tronçon en défaut est isolé.

37
Les réducteurs de mesure
I. Introduction
Les postes à HT sont le siège de perturbations électriques et électromagnétiques exceptionnelles, dues
en particulier aux manœuvres des appareillages. Les lignes sont exposées aux décharges atmosphériques et
transmettent les surtensions rapides correspondant aux équipements qui leur sont couplés.
Les équipements chargés du comptage de l’énergie et des la protection du réseau sont des dispositifs de
mesure à BT précis, rapides mais délicats, ils utilisent de plus en plus des composants électroniques et sont
fonctionnellement reliés à des automatismes numériques dont la fiabilité n’est assurée que par la mise en œuvre
dans un environnement électrique et climatique sain.
Les grandeurs mesurables par ces dispositifs sont relativement à faible niveau, soit typiquement de
l’ordre de 1A pour les courants et de 100V pour les tensions ; elles sont normalisées, de façon à les rendre
indépendantes des réseaux, autorisant ainsi une standardisation des équipements.
Le comptage effectué en vue de la facturation doit être précis. Une incertitude de un pour mille sur la
puissance de 1140 MW se traduit en effet au bout d’une année par un manque à gagner de 10 GWh.
Nécessité du transformateur de mesure :
Il est indispensable d’utiliser un dispositif intermédiaire entre la ligne (ou la câble) et les équipements à basse
tension pour les deux raisons suivantes :
 Réduction des valeurs des courants et des tensions à des valeurs compatibles avec les appareils
de mesure et de protection.
 Découpage de ces appareils vis-à-vis des hautes tensions, permanents ou transitoires des
réseaux.
Ce dispositif appelé souvent réducteur de mesure délivre une image fidèle de courant (ou tension) en ligne.
La CEI (Commission Electrotechnique Internationale) définit la tension la plus élevée pour le matériel
comme la tension efficace entre phase la plus haute pour laquelle le matériel est spécifié et qu’il doit pouvoir
supporter pendant une durée indéfinie.

II. Les transformateurs de courant (TC)


Ils fournissent un courant proportionnel au courant traversant le câble afin d’effectuer un comptage de
l’énergie ou d’analyser ce courant par un dispositif de protection.

38
1 Rappel théorique

Fig. 2.5 Bobinage du transformateur de courant


Circuit magnétique : en alliage de fer.
Primaire : peut être bobiné à n1 spires et peut être réduit à un simple conducteur n1=1.
Ip : courant primaire.
Is courant secondaire.

Fig. 2.6 Courbe de magnétisation en fonction de l’induction magnétique B

 Régime normal B non saturé (1) :


Le courant Im est très faible et peut être négligé B <Bsat.
 Régime saturé (2) :
B>Bsat donc le courant Im devient très important. Le transformateur de courant sature et le courant Is chute
lorsque Im croit.
Ip/n+Is=Im

39
Fig.2.7 Evolution du courant primaire

Fig. 2.8 Evolution du courant secondaire

Remarque1:
La qualité du TC est liée à la valeur de la perméabilité relative μr du circuit magnétique (μr = 1000 pour le fer).
μr devient très faible lorsque l’induction B dépasse l’induction magnétique de saturation Br.
Pour effectuer une mesure correcte du courant, il faut éviter la saturation. La condition est B<B sat.

Remarque 2 :
 la valeur de Bsat est imposée par le constructeur du circuit magnétique.
 Il existe une charge maximale de fonctionnement qui ne sature pas le circuit magnétique et permet
d’obtenir une mesure correcte du courant. Zmax comprend l’impédance du câble reliant le TC au relais et
l’impédance d’entrée du relais  il faut donc éviter d’avoir une distance trop importante entre le TC et
le relais et parfois il faut augmenter la section du câble de liaison afin de minimiser l’impédance totale
de la charge.

2 L’utilisation des TC dans les réseaux électriques

Fig.2.9. transformateur de courant

40
Ces transformateurs alimentent des dispositifs de mesure et de protection. L’isolation galvanique sépare
électriquement le circuit secondaire du circuit primaire. Elle permet la mise à la terre du dispositif de mesure
ou de protection et assure ainsi la sécurité du personnel d’exploitation.
Le secondaire est connecté sur une faible impédance : le TC est donc utilisé presque en court-circuit.
P=Z Is² Us = Z Is.
Avec P est la puissance fournie au secondaire.
Si Z=0 P=0 et Us =0 il n’y a pas donc de risque de destruction.
Par contre si le secondaire est ouvert Z∞, P ∞ et Us∞. Les pics de tension peuvent atteindre plusieurs
Kv ce qui est dangereux pour le matériel et le personnel.

Il ne faut donc jamais laisser ouvert le circuit secondaire d’un TC.

3 Caractéristiques générales et paramètres du TC suivant la


norme CEI 185.
 Courant assigné au secondaire :
il est égal à 1A ou 5A.
 Courant assigné au primaire :
il est défini par la norme : 10, 12.5, 15, 20, 25, 30, 40, 50, 60, 75.
 Le rapport de transformation kn :
Exemple : 100/5 A kn=Ipn/Isn= 20.
 Puissance de précision :
C’est la puissance apparente en VA à un facteur de puissance spécifié que le transformateur peut fournir au
circuit secondaire. Elle est définie par le courant secondaire assigné et la charge de précision sur la quelle sont
basées les conditions de précision.
Les valeurs normalisées sont : 1, 2,5, 5, 10, 15, 30 VA.
 Classe de précision
Elle définit les limites d’erreurs garanties sur le rapport de transformation et sur le déphasage dans des conditions
spécifiées de puissance et de courant.
Erreur sur le rapport de transformation :
Erreur de courant%= (Kn Is-Ip)*100/Ip.
Erreur de phase ou de déphasage :
C’est la différence de phase entre le courant primaire et le courant secondaire. Elle exprimée en minutes.
 Courant de court-circuit thermique assigné (Ith) :
C’est la valeur efficace maximale du courant primaire que le transformateur peut supporter pendant une seconde,
son secondaire étant mis en court circuit.
Pour déterminer un courant de court circuit thermique Ith’ pendant une durée T différente de 1 seconde, il est
admis d’utiliser la formule suivante :
(Ith’)²*T= Ith²*1.
Une durée T=3s est parfois demandée par les utilisateurs.

41
 Courant dynamique assigné (Idyn)
C’est la valeur crête maximale du courant primaire que le transformateur peut supporter, son secondaire étant
mis en court- circuit.
La valeur normale du courant dynamique assigneé est
Idyn=2.5 Ith

4 Les transformateur de courant utilisés pour la mesure suivant


la norme CEI 185 :
Ils doivent :
 Proteger les appareils de mesure contre les courts- circuit :
Elle est définie par le facteur de sécurité :
FS= Ipl/Ipn.
Avec Ipl : courant limite primaire pour la quelle l’erreur de courant secondaire est égal à 10%.
Ipn : courant primaire assigné.
 Avoir une protection adaptée :
Elle est définie par la classe de précision qui détermine l’erreur admissible en phase et en module sur une plage
de 5% à 120% du courant primaire assigné.
Les classes de précision normalisées CEI sont : 0.1, 0.2, 0.5 , 1, 3, 5.

Fig.2.10 Caractéristique du courant secondaire en fonction du courant primaire


Exemple transformateur de courant utilisé pour la mesure :

15VA
500/1A cl 0.5

Courant Courant Puissance de Classe de


primaire assigné secondaire assigné précision précision.

42
5 Les transformateur de courant utilisés pour la protection
suivant la norme CEI 185 :
Ils doivent avoir :
 un facteur limite de précision :
FLP est le rapport entre le courant limite de précision Il pour le quel l’erreur est garantie inférieure à 5 ou 10%
selon que la classe de précision est 5P ou 10P ; courant primaire assigné Ipn.
FLP= Il/Ipn.
Les facteurs limites de précision normalisés CEI sont :
5, 10, 15, 20, 30.
 une classe de précision :
La précision est définie par la classe de précision. Les classes de précision normalisées CEI 185 sont 5P et 10P.
Exemple transformateur de courant utilisé pour la protection :

100/1A 15va 5P10

Puissance de
Courant Courant précision Classe FLP
primaire assigné secondaire assigné de précision.

6 les capteurs de courant amagnétiques :


Les capteurs de courant amagnétiques fonctionnent sur le principe de la bobine de Rogowski. Ils délivrent à leur
secondaire une tension proportionnelle à la dérivée du courant primaire :
 Absence de saturation, d’hystérésis et de flux rémanent.
 Réponse parfaite en régime transitoire
 Linéarité de la caractéristique.
Les phénomènes sont fidèlement reproduits. Cependant, ils n’ont actuellement pas une précision suffisante pour
être utilisés pour un comptage tarifaire.

III. Les transformateurs de tension


Ils sont constitués d’un enroulement primaire, d’un circuit magnétique et d’un enroulement secondaire. Le tout
est enrobé dans une résine assurant l’isolation.

Fig.2.11 Transformateur de tension

43
P= Us²/Z
Avec : P est la puissance fournie au secondaire.
Is est le courant au secondaire.
Us est la tension au secondaire.
Si Z augmente alors P et Is diminuent. On peut donc sans danger installer aux bornes d’un TT une impédance
comprise entre son impédance nominale et l’infini (circuit ouvert). Par contre, si Z diminue  P augmente et le
TT détériorer par sur échauffement.
Il ne faut donc jamais court- circuiter un TT.

1 Caractéristiques générales et définitions des paramètres du


transformateur de tension suivant la norme CEI 186 :
 Tension primaire assignée (Up) :
Suivant leur conception, les transformateurs de tension seront raccordés entre phase et terre ou entre phases :

 Tension secondaire assignée :


Elle est égale à 100 en 100V pour les TT raccordés entre phase. Pour les transformateurs monophasés
destinés à être raccordés entre phase et terre, la tension secondaire assignée doit être divisée par √3.
 Puissance de précision
Elle est exprimée en VA c’est la puissance apparente que le transformateur de tension peut fournir au secondaire
lorsqu’il est branché mais sa tension primaire assignée est racordée à sa charge de précision, sans introduire
d’erreur dépassant les valeurs garanties par la classe de précision.
Les valeurs normalisées CEI sont 10, 15, 25, 30, 50, 75, 100, 150, 200, 300, 400, 500 VA.
 Classe de précision :
Elle définit les limites d’erreurs garanties sur le rapport de transformation et sur la phase dans des conditions
spécifiées de puissance et de tension.
Erreur sur le rapport de tension : C’est l’erreur en % que le transformateur introduit dans la mesure de tension.
Erreur de tension (%) = (Kn*Us-Up)*100/ Up
Erreur de phase ou de déphasage : C’est la différence de phase entre la tension primaire et la tension secondaire.
Elle est exprimée en minutes

44
a. Les transformateurs de tension utilisés pour la mesure
suivant la norme CEI 186 :
Les classes primaires normalisées sont :
 0.1, 0.2 : pour les appareils de laboratoire.
 0.5, 1 : les plus utilisées.
 3 : peu utilisée.
Exemple :

20000/√3- 100/√3 100 VA cl1

Tension Tension Puissance de Classe de


primaire assigné secondaire assigné précision précision.

b. Les transformateurs de tension utilisés pour la protection


suivant la norme CEI 186 :

Les classes de précision CEI sont 3P et 6P. En protection seule la classe 3P est utilisée.
Exemple :

20000 /√3- 100/√3

Tension
primaire assignée Tension secondaire
assigné

100 VA cl3 P Kt =1.9

Puissance Classe de
de précision précision. Facteur de tension.

La tension maximale que peut supporter le TT Umax =1.9*20000/√3=21.9KV.

45
Caractéristiques et performances des systèmes de
protection

Afin de limiter les dégâts que peuvent causer les défauts survenus sur un réseau électrique et d’éviter les
répercussions que le maintien d’un défaut aurait sur le fonctionnement général du réseau (en particulier la
stabilité), il est indispensable de mettre hors tension le plus rapidement possible l’élément du réseau ( ligne,
transformateur ou générateurs…) en défaut. Cette opération est confiée aux systèmes de protection.

I- Conditions imposées aux systèmes de protection


Une protection doit être
 Sélective : pour assurer la discrimination de l’élément en défaut.
 Sûre : elle doit fonctionner dans tous les cas requis.
 Autonomes : alimentation sûre car elle doit fonctionner dans des conditions d’alimentation
défavorable.
 Rapide : elle doit fonctionner dans un temps aussi court que possible.
 Indépendante de la configuration du réseau.
 Insensible aux variations de la topologie du réseau.
 Sensible : elle doit fonctionner quelque soit la valeur de l’intensité, la nature et l’endroit du
défaut.
 Insensibles aux surcharges admissibles et aux oscillations de U et I lors d’une marche hors
synchronisme pour éviter une reprise longue et pénible du service.

II- Généralités sur la détection des défauts

Le but essentiel de la protection est de non seulement détecter les défauts, mais aussi commander
automatiquement les appareils de coupure nécessaires pour éliminer le défaut.
Les grandeurs utilisées pour détecter un défaut sont :
 La vitesse.
 La pression.
 La température.
 L’apparition de fumée.
 La tension U.
 La fréquence F.
 L’intensité I.
 La vitesse de variation (la dérivée) de U, I ou F.
 La puissance apparente S= UI.

46
 La puissance active P = UIcosψ.
 La puissance réactive Q= UI sinψ.
 L’impédance Z=U/I.

III- Généralités sur les relais

1- constitution :
Un relais électrique est constitué schématiquement d’une ou plusieurs bobines, parcourus par un courant,
destinées à créer un ou plusieurs champs électriques qui provoquent le mouvement d’une armature mobile
solidaire d’un ou plusieurs contacts. Ils peuvent être, d’après la machine du courant d’alimentation, à courant
continu ou alternatif et d’après leur fonctionnement ampermétrique, voltmétriques ou wattmétrique.

2- Classification des relais :


Les relais utilisés sont munis à l’action d’une des grandeurs précédentes. Ils sont réglables et caractérisées par
leur seuil de fonctionnement. On distingue :
 Les relais qui peuvent effectuer une mesure ou en fonctionnement par tout ou rien.
 Les relais qui peuvent être instantanés ou temporisés.

3- Qualités des relais :


 Robustesse : un relais doit effectuer plusieurs manœuvres sans détérioration pour assurer la
sécurité de fonctionnement.
 Capacité de surcharge : le relais doit pouvoirs supporter les surintensités ou les surtensions
dans une certaine mesure sans détérioration ce qui caractérise le choix du relais dans la
pratique
 Consommation : c’est la puissance exprimée en VA absorbée par le relais sous la tension ou le
courant nominal. Elle définit l’impédance du circuit d’excitation du relais (bobiné).
 Sensibilité : elle définit la valeur minimum de fonctionnement. Cette notion (exprimée en
valeur absolue ou en %) est considérée uniquement pour le relais de mesure.
Exemple : un relais wattmétrique de 5A et de 100V est sensible à une puissance de 3%, d’où S=VI*sensibilité=
100*5*3/100= 15 VA
 Fourchette de fonctionnement : c’est l’écart entre la valeur de fonctionnement du relais et la
valeur de retour au repos du relais. Elle est fonction des conditions physiques d’emplois du
relais.
Exemple : un relais de fourchette 0.9 A signifie que si le relais ferme ses contacts pour un courant de 6A, alors le
courant de retour sera de Ir=( 6-0.9)=5.1A. on définit également un pourcentage de retour pour le rapport Ir/If.
 Vitesse de fonctionnement à l’excitation : c’est le temps qui s’écoule entre l’instant qui
alimente le relais et l’instant où l’ouverture ou la fermeture du contact du relais est effectuée.

47
 Vitesse de fonctionnement à la désexcitation : c’est le temps qui s’écoule entre l’instant où l’on
coupe l’alimentation du relais et l’instant où les contacts s’ouvrent ou se ferment. La vitesse de
fonctionnement d’un relais se décompose en : Temps mort (temps d’établissement ou
d’évanouissement du flux) et en Temps de coupure des contacts.
 Dispersion : La détermination, plusieurs fois, de la sensibilité d’un relais, de sa fourchette, ou
de sa vitesse de fonctionnement permet de trouver des valeurs légèrement différentes. C’est ce
qu’on appelle la dispersion du relais. Elle est due à la variation des frottements d’un
fonctionnement à un autre. On distingue deux cas pour déterminer ces valeurs à partir des
mesures effectuées : On trace la courbe des valeurs moyenne ou on trace une courbe
correspondante aux valeurs maxima et une courbe correspondant aux valeurs minima mais ce
cas n’est intéressant que si la dispersion est grandes.
 Capacité des contacts : elle est définie :
A la fermeture : c’est le courant que le contact peut établir dans un circuit sous une tension donnée.
A l’ouverture : c’est le courant que le contact peut interrompre en s’ouvrant.
En régime permanent : c’est l’intensité du courant que le contact peut supporter.
Elle est exprimée en VA ou en A pour une tension donnée.
 Rebondissement : ce phénomène se produit avec certains relais au moment de la fermeture du
contact. Le courant mobile frappe plusieurs fois le contact fixe avant la fermeture totale. Il
n’est dû plus principalement au fait que l’équipage mobile a acquis au cours de son
mouvement une force vive qui ne peut pas être absorbée en totalité par l’élasticité du contact
mobile.

Remarque : ces qualités sont en contradiction, par conséquent, on réalise généralement un compromis entre les
différentes qualités au cours de la construction du relais.

48
La protection numérique
Introduction
Les nouvelles méthodes développées dans l’industrie depuis quelques années, la sollicitation croissante du
réseau… ont mis en évidence l’importance de la notion de protection. Suivant la technologie, les dispositifs de
protection se sont évolués dépassant les inconvénients déjà rencontrés et se surpassant dans leur fonction
primaire. Le but de ce chapitre est de non seulement suivre l’évolution des protections vers le numérique et en
connaître les causes mais aussi avoir un aperçue sur leur principe de fonctionnement.

I- Les protections dans un passé récent


Dispositifs électromécaniques
On distingue selon leurs principes :
 Les relais électromagnétiques :
Ces relais sont basés sur l’action qui s’exerce entre les éléments de fer aimantés.
 Les relais électrodynamiques :
le champ d’un électro-aimant exerce son action sur un circuit mobile parcouru par un courant.
 Les relais magnétoélectriques :
Le champ produit par un aimant exerce son action sur un cadre mobile parcouru par un courant.
 Les relais à induction :
Au moins deux champs alternatifs exercent leurs effets sur les courants induits dans des éléments conducteurs
tels que disques ou autres (cas des protections de distance).

Dispositifs statiques
Les dispositifs statiques (électroniques) n’ont pas d’inertie et sont conçus à base de transistors et de composants
électroniques (comparateurs de phases, amplificateurs, filtres etc.). Leurs principaux inconvénients sont :
 Consommation importante en courant continu.
 Coût élevé.
 Dérive des composants au bout d’un certain nombre d’années de fonctionnement.
 Nécessite un contrôle périodique pour vérifier son bon état de marche.

Dispositifs numériques
C’est à la base de tous ces inconvénients pour un dispositif aussi important qu’une protection que le numérique a
vue le jour.

Avantages
Ils sont basés sur des composants électroniques et des microprocesseurs. Leurs principaux avantages sont :
 Communication facile (locale ou à distance).
 Intégration de plusieurs fonctions (par exemple : protection de distance, complémentaire, à Max I, de
débouclage, oscillo-perturbographe, réenclencheur, mesures, consignateur d’états etc.).

49
 Très faible consommation.
 Rapidité.
 Présence de mémoire.
 Auto-contrôle : permet d’avoir une disponibilité optimale, les autres types de protections nécessitent un
contrôle périodique. Le contrôle préventif n’est presque plus nécessaire.
 Facilité d’ajouter d’autres fonctions en changeant seulement d’EEPROM (le logiciel interne qu’elle
contient).
 Possibilité de transmission de données à distance.

II- Aperçu sur le principe de fonctionnement


Une protection numérique est équipée d’un software (qui permet la communication et la programmation) et d’un
hardware. Ce dernier consiste en un ou plusieurs microprocesseurs. Tout le fonctionnement de l’acquisition des
grandeurs mesurées (U, I, etc.) jusqu’à l’émission des ordres au disjoncteur sont traités par voie numérique. Le
fonctionnement est réparti comme suit :
 Acquisition des mesures (U, I etc.).
 Adaptation des signaux au niveau interne avec :
 Découplage galvanique.
 Suppression des bruits (filtrage).
 Obtention de signaux analogiques prêt au traitement.
 Amplification.
 Échantillonneurs-bloqueurs.
 Multiplexage.
 Conversion analogique-numérique.
 Modules de mémoires.
 Transmission des données au bus du micro-processeur.
 Traitement des signaux par les algorithmes de calcul et de filtrage numérique.
 Traitement des signalisations (contacts, leds).
 Traitement des entrées binaires.
 Traitement des ordres de commandes.

50
Fig.2.12 Schéma de principe d'une protection numérique

51
PARTIE 3

PROTECTIONS DES DIFFERENTES PARTIES DU RESEAU

52
Les transformateurs

I- Rôle des transformateurs


Le transformateur est une machine électrique permettant de modifier les amplitudes des grandeurs
électriques alternatives (tension et courant) selon leur besoin par. Ils permettent de:
 Minimiser les pertes d'énergie par effet Joule lors du transport d’énergie (une élévation de tension d'un
rapport 10 conduit à réduire ces pertes d'un facteur 100).
 Minimiser les chutes de tensions.
 Assurer une séparation galvanique entre réseaux de même tension (limite de propriété, changement de
régime de neutre...).
Bien que les transformateurs sont des appareils passifs d'une très grande fiabilité dont la durée de vie est de
plusieurs dizaines d'années, il n’en reste moins que des défauts peuvent survenir entraînant leur détérioration.

II- Problématiques et contraintes des transformateurs


1. Mises sous et hors tension
Les manœuvres d'un transformateur se limitent à la mise sous tension et à la mise hors tension. En
distribution publique, ces manœuvres sont exceptionnelles. Toutefois, les transformateurs sont mis sous et hors
tension lors des interventions des disjoncteurs du réseau amont, y compris lors des cycles de réenclenchements.
Des fermetures rapides peuvent entraîner la mise sous tension avec un fort flux rémanent, ce qui génère des
courants d'enclenchement particulièrement élevés.

2. Surtensions externes
Origine et sévérité
Les transformateurs de distribution sont soumis à des surtensions transitoires en provenance des réseaux
auxquels ils sont connectés. Ces surtensions proviennent soit de chocs de foudre directs ou induits sur les
réseaux MT ou BT, soit de la transmission par le niveau MT de surtensions de manœuvre générées sur le réseau
amont. Lors de la mise hors tension par un appareillage situé immédiatement en amont, des surtensions peuvent
être générées par l'ensemble transformateur - appareillage de coupure - circuit d'alimentation, entraînant alors
une sollicitation diélectrique du transformateur. Cette sollicitation se traduit par un vieillissement prématuré, ou
même par un défaut d'isolement entre spires, ou à la masse. Les critères de sévérité des surtensions vis-à-vis de
transformateurs sont la valeur crête, mais également la vitesse de variation de la tension qui amène une
répartition inégale de contraintes dans les enroulements et aboutit ainsi à dépasser la tenue entre spires même si
la valeur crête aux bornes de l’enroulement primaire ne dépasse pas les valeurs admises.
Risques d'exposition
Les risques d'exposition aux surtensions d'un transformateur donné sont liés à son environnement, avec des
critères tels que :
 L’alimentation MT par réseau aérien ou souterrain.

53
 La présence éventuelle, le dimensionnement et les conditions d'installation de limiteurs de surtensions
(parafoudres ou éclateurs).
 La longueur et la nature des connexions entre le réseau et le transformateur.
 Le type d'appareillage et les conditions de manœuvre.
 La qualité des prises de terre et de la conception du réseau de masse au niveau du poste, le réseau BT en
aérien ou souterrain.
 La mise à la terre du réseau BT et son couplage éventuel avec la prise de terre du poste.
Défaillances d'isolement
Les défaillances internes entraînées par les surtensions se présentent comme suit :
 Les défauts d'isolement entre spires d'un même enroulement (cas le plus fréquent),
 Les défauts entre enroulements,
 Les défauts d'isolement entre l'enroulement sollicité et une partie conductrice proche (noyau ou cuve).

3. Surcharges
Les échauffements admissibles dans les différentes parties du transformateur, en tenant compte des
valeurs limites d'échauffement fournies par les normes, basées sur une durée de vie escomptée liée au
vieillissement des isolants, caractérisent un fonctionnement permanent. Un courant de valeur supérieure à la
valeur assignée correspond à un fonctionnement en surcharge. Une situation de surcharge maintenue, entraîne un
dépassement des échauffements sur certains points du transformateur et, dans le cas d'une température ambiante
élevée, un dépassement des températures admissibles. La distinction entre échauffements et températures est
importante car elle permet d'apprécier différemment la criticité de certaines situations de surcharge.

4. Courts-circuits
En cas de défaut en aval du transformateur, l'impédance des circuits devient très importante dans les
calculs des courants de court-circuit, et seuls les défauts localisés à proximité immédiate du transformateur
représentent une contrainte significative pour celui-ci. Pour le transformateur, le défaut basse tension proche des
bornes se traduit par des contraintes thermiques, fonctions de la valeur et de la durée du défaut, et des contraintes
mécaniques, par effet électrodynamique (sur les enroulements) surtout à l'apparition du défaut. Les
transformateurs sont généralement conçus pour pouvoir supporter le court-circuit aux bornes.. Toutefois, la
répétition de défauts peut avoir un effet cumulatif, sur des déplacements de bobinages par exemple, et participer
à un vieillissement prématuré. Dans tous les cas, la durée du défaut doit être limitée par une protection sous
peine de conduire à la destruction par effet thermique (risque d’incendie).

5. Les défauts internes


Défauts entre spires
Les défauts entre spires de l'enroulement résultent de la dégradation locale de l'isolant du conducteur,
par contrainte thermique ou diélectrique. La manifestation immédiate se réduit à une faible augmentation du
courant primaire, du fait de la modification du rapport de transformation d'une part, et de l'apparition d'un
phénomène de spire en court-circuit sur l'enroulement concerné. Selon le courant qui va parcourir cette spire,

54
l'évolution du défaut va être plus ou moins rapide. En cas de courant important, l'échauffement local va entraîner
la détérioration des spires avoisinantes et le défaut va s'étendre rapidement.
Dans tous les cas, la présence d'un arc local va entraîner un dégagement gazeux, que le transformateur soit
immergé ou sec. Ce dégagement peut entraîner une montée en pression importante, jusqu'à rupture d'un élément
(cuve ou isolant solide).

Défauts entre enroulements


Les défauts entre enroulements MT sont rares mais peuvent donner lieu à des courants de défaut élevés,
avec des manifestations très importantes. Certaines localisations particulières, comme un défaut entre
enroulements au voisinage des connexions de point neutre d'un couplage étoile, s'apparentent à un défaut entre
spires car les points venant en contact ne sont pas à des tensions très différentes. Un défaut entre enroulements
peut également entraîner une mise en contact entre primaire et secondaire, avec l'apparition de potentiel
dangereux sur le réseau basse tension. Le risque pour les équipements et les personnes dépend des régimes de
neutre des deux réseaux.

Défauts à la masse et influence du régime de neutre


Les défauts entre enroulement MT et la masse ont comme origine une rupture d'isolement suite à une
surtension. Toutefois, ils peuvent également être la conséquence de défauts de type mécanique ou de l'évolution
d'un défaut électrique. Les caractéristiques d'un défaut à la masse dépendent du mode de mise à la terre du réseau
d'alimentation et de l'emplacement du défaut dans le transformateur.

6. Défauts liés à la technologie

D’autres possibilités de défaillance sont envisageables selon les technologies de transformateurs.


Transformateurs immergés
 Une fuite de diélectrique induit un défaut électrique par perte d'isolation en haut des bobinages.
 La pollution du diélectrique, par présence de particules issues de la cuve, du noyau ou des isolants, ou
par pénétration d'eau, peut également donner une situation de dégradation diélectrique.
Transformateurs à isolation solide
 Des contraintes mécaniques anormales (chocs, efforts de serrage de connexions...) peuvent fissurer
l'isolant, permettant des amorçages entre spires ou vers des masses avoisinantes.
 La fissuration d'isolant peut également être la conséquence d'un vieillissement thermique anormal lié à
une mauvaise utilisation du transformateur.
 Des imperfections de moulage de l'isolation solide peuvent donner naissance au phénomène de
décharges partielles.
 La présence de polluants externes (poussières) sur de tels transformateurs perturbe la répartition des
contraintes diélectriques en surface jusqu'à l'apparition de défauts d'isolement.
 L'approche de masses métalliques à une distance inférieure à la distante prescrite par le constructeur
peut créer localement une contrainte excessive pour l'isolation.

55
La majorité des contraintes les plus fréquentes pour un transformateur sont récapitulées dans le tableau ci-
dessous.

Contrainte Cause possible Défaillance la plus Manifestations initiales


probable
Surtensions Choc de foudre proche. Claquage entre spires Dégagement gaz ou
Manoeuvres du réseau MT. fumée.
Claquage entre Faible augmentation de
enroulement et masse. courant
Phase.
Courant à la terre.

Surintensité faible Surcharge. Destruction enroulements Dégagement gaz ou


Défaut impédant sur aux points les plus fumée.
réseau BT. chauds Faible augmentation de
avec court-circuitage de courant
spires. phase

Surintensité violente Défaut BT proche Destruction des Evolution rapide et


enroulements aléatoire vers un défaut
aux points les plus d’enroulements.
chauds avec court-
circuitage de spires et
déplacements de
bobine.

Vieillissement Cumul des contraintes Claquage entre spires Dégagement gaz ou


antérieures. MT. fumée.
Evolution possible à la Faible augmentation de
terre. courant
Phase.
Courant à la terre

Tableau 3.1 Récapitulation des contraintes sur le transformateur

III- La protection des transformateurs


Le choix concernant la protection des transformateurs de distribution (MT/BT) est relativement complexe
car cela nécessite de prendre en compte un grand nombre de paramètres et plusieurs choix techniques peuvent
être retenus pour assurer un même type de protection. L’utilisateur devra définir ses choix en termes de politique
d’exploitation et de protection :
 Sécurité des personnes et des installations, ou manifestations extérieures en cas de défaut,
 Continuité de service ou longévité des matériels,
 Coût d’investissement face aux probabilités de défaut.

56
1. Protections contre les défauts internes
Protection BUCHOLZ (par détection de gaz)
Cette protection est universellement employée. Elle est sensible à tous les défauts internes qui provoquent
un arc. Cet arc électrique provoque une décomposition de l’huile avec formation de gaz qui est détecté par la
protection BUCHLOZ. Cette protection comporte deux seuils :
 1er seuil : alarme.
 2ème seuil : déclenchement.
Elle constitue une protection très sensible et efficace ; elle agit dans la majorité des défauts internes et également
quand les autres protections sont inopérantes : court-circuit entre spires d’un même enroulement, défaut dans le
circuit magnétique etc.
Protection masse cuve
Lorsqu’un défaut se produit entre les bobinages du transformateur et la cuve, on isole la cuve par rapport au sol
par l’intermédiaire de plaques isolantes (au moins 8 Ω). Un transformateur de courant est placé en série avec la
cuve et la terre par un conducteur en cuivre. Ce transformateur alimente un relais ampéremètrique qui provoque
le déclenchement instantané des disjoncteurs encadrant le transformateur.
Protection différentielle
Elle se base sur le principe de comparaison phase par phase des courants entrants et sortants du transformateur
par un montage sensible à leur différence vectorielle.

R R

TR sain ou défaut externe TR en défaut I relais


I relais = 0 proportionnel à Icc

Le relais est généralement réglé pour détecter un courant différentiel de 20 à 30 % In. Mais la sensibilité n’a pas
besoin d’être constante dans toute la plage des courants de défauts. La sensibilité de ces protections est définie en
valeur relative par un rapport minimal entre I différentiel et I traversant :

K= I différentiel / I traversant = pourcentage de retenue

Le couplage des transformateurs de courant est fait de telle sorte à rattraper le déphasage entre I primaire et I
secondaire dû à l’indice horaire du transformateur

57
2. Protections contre les défauts externes
Protection de surcharge
Elle peut être :
 Une protection par image thermique :
Qui utilise une sonde à résistance chauffée par un courant proportionnel à celui du transformateur et placée dans
l’huile de celui-ci.
 Un dispositif de contrôle de surcharge
Utilisant à la fois les informations sur la température de l’huile et sur l’amplitude de Isurcharge. Ce dispositif
possède deux stades de fonctionnement :
1er stade : avec une temporisation de 20 minutes environ et permet une intervention « humaine » sur
l’exploitation du réseau, à l’apparition de la signalisation de surcharge.
2ème stade : possède une temporisation de déclenchement de 10 secondes environ (ou instantanée). Elle peut
également être à temps inverse.
Remarque : il s’agit de la temporisation de la STEG.

Protection de surtension : Eclateurs et parafoudres


Deux moyens de protection contre les surtensions sont utilisés de manière large : les éclateurs et les parafoudres.
 Les éclateurs sont les dispositifs les moins coûteux et les plus rustiques. Ils sont utilisés exclusivement
sur les réseaux aériens.
 Les parafoudres offrent une protection plus performante, mais pour un coût notablement plus élevé.

Protection à maximum de courant phase


Ces protections ont pour opérande la mesure du courant de court –circuit. Selon son intensité et se basant sur des
courbes de temps fixe, inverse ou indépendante elles donnent un ordre de déclenchement. Elles sont fortement
utilisées pour la protection contre les surtensions et les courts-circuits.

Protection neutre transformateur


Les défauts à la terre au niveau HT provoquent un courant de court-circuit qui passe par le neutre du
transformateur. Donc si on place un TC dans le circuit du neutre du transformateur, ce courant de défaut sera
détecté par un relais ampéremètrique réglé à un seuil donné. Le réglage actuel de cette protection sur le réseau de
la STEG est de : 360 A HT / 10 s afin de permettre une bonne sélectivité avec les autres protections.

Protection terre jeux de barres


Elle est destinée à protéger le transformateur contre les défauts à la terre qui peuvent se produire du côté MT.
Elle est constituée d’un TC placé dans le circuit du neutre artificiel créé par la BPN et d’un relais
ampéremètrique à temps inverse (ou à temps constant).

58
59
LES ALTERNATEURS
Introduction
Les génératrices synchrones triphasées ou alternateurs sont des convertisseurs électromécaniques qui
transforment l'énergie mécanique fournie par la turbine en énergie électrique triphasée.

La protection des alternateurs est une protection à double rôle puisque elle permet :
 La protection de l’alternateur contre les défauts internes.
 La protection du réseau contre le disfonctionnement pouvant le perturber.

Les protections contre les défauts internes devront être sélectives et instantanées tandis que les protections contre
les défauts externes devront être coordonnées avec les éléments concernés.

Les principaux problèmes affectant l’alternateur accroché au réseau sont :


 La surcharge.
 Les courts circuits externes entre phase.
 Le court circuit interne entre phases.
 Le défaut entre le rotor et la masse.
 Le défaut entre le rotor et la masse.
 La coupure d’une phase ou l’inversion de deux phases.
 La perte d’excitation.
 La marche en moteur.
 Une fréquence faible ou élevée.
 Une tension trop faible ou trop élevée.
 La perte de l’alimentation de du distributeur lors d’un fonctionnement couplé à celui-
ci.

I - Les défauts affectant l’alternateur


1. La surcharge
 Les surcharges se manifestent par des surintensités qui, si elles se prolongent, provoquent des
échauffements excessifs entraînant un vieillissement accéléré de l’alternateur.
 La protection peut être assurée soit par une protection à image thermique soit par surveillance
de la température.
Protection à image thermique :
Elle consiste à détecter l’existence d’une surcharge en faisant une estimation de l’échauffement de l’alternateur à
partir de la mesure de courant.
Elle détermine la protection de l’alternateur à partir du modèle thermique régi par l’équation différentielle
dE I
  E  ( )2
dt In

60
 :cst thermique
E : échauffement


I : courant éfficace de l ' alternateur

In :courant no min al
Il existe deux cas remarquables pour la résolution de cette équation.
L’échauffement de la machine à partir d’un état froid c’est à dire de E = 0 (puisque elle a la même température
que le milieu extérieure.
Ich 2 t
E ( ) * (1  e( ))
In 
τ : Constante de temps thermique donnée par le constructeur ou estimée par l’utilisateur.
Si on fixe un seuil de réglage Es on peut estimer le temps Ta d’activation de la protection par un courant de
charge constant :

  Ta 
2
 Ich 
E   * (1  e 
 In    

Particularités des relais de protection d’alternateur à image thermique


La composante inverse crée des champs tournants qui induisent des courants dont la fréquence est double ce qui
induit un échauffement important au niveau du rotor et dans le cas de cette protection la série SEPAM 2000 tient

compte du courant équivalent Iéq= I2+K*Ii2 avec KЄ 0 ; 2.25 ;4.5 ;9 


Remarque : la protection par l’image thermique est très efficace contre les surcharges lentes mais ne peut
protéger l’alternateur contre les surcharges longues.

Protection par surveillance de température :


Protection contre une température interne excessive, elle est associée à des détecteurs de température types
thermo sondes à résistance de platine thermovariables dont la mesure caractérise la température du milieu.
Ces protections sont très efficaces pour les mesures de surcharges lentes (variation de charge sur une
durée limitée) mais elles sont inefficaces pour les surcharges brusques  cette protection est complémentaire
avec la protection à max de courant.

2. Les courts-circuits externes entre phases


 Les courts-circuits externes sont les défauts apparaissant sur le réseau alimenté par
l’alternateur.
 Le type de protection dépend de la présence ou non d’un système permettant de maintenir le
courant de court-circuit à environ 3In pendant quelques secondes.

3. Les courts-circuits internes entre phases


 Les courts-circuits internes peuvent apparaître entre deux spires d’une même phase ou de
phase différentes, à la suite de la dégradation des isolants. Ces défauts produisent des
surintensités importantes entre phases.

61
 La protection peut être assurée soit par une protection différentielle à haute impédance soit par
une protection différentielle à pourcentage.

4. La coupure d’une phase ou l’inversion de deux phases


La protection est assurée par une protection à maximum de composante inverse. La protection contre l’inversion
de deux phases peut être effectuée par une protection de contrôle du sens de rotation des phases.

Protection à max de composante inverse (code ANSI 46)


Elle protège l’alternateur contre le déséquilibre de courant de valeur élevée qui risque de le détériorer. En cas
d’alimentation à 2phase lors de la fusion d’un fusible ou la coupure d’une phase, la composante inverse a une
valeur élevée et peut détériorer l’alternateur de façon très rapide.
Son principe est de déterminer le courant inverse Ii en effectuant le calcul suivant :

 1
 Ii  (I1  a 2 * I 2  aI3 )
 3

a  e( j2 )

 3
Protection contre une inversion du sens de rotation des phases (code ANSI 27D 47) :
Un sens de rotation des phases inverse peut être du à une erreur de connexion des phases d’un câble (inversion
de 2 phases). Cette inversion entraîne un fonctionnement en sens inverse des alternateurs. Ce qui peut être
préjudiciable à l’utilisation mécanique, et par conséquent, à l’alternateur.

5. Les défauts internes entre phase et masse


La méthode de protection dépend du régime de neutre et de l’emplacement de la mise à la terre pour les régimes
de neutre mis directement à la terre ou par impédance de limitation. De plus, l’alternateur fonctionne découplé
du réseau pendant les périodes de démarrage et d’arrêt, ou lors d’essai. Le régime de neutre peut alors être
différent selon que l’alternateur est couplé ou découplé du réseau. Les protections doivent donc être adaptées aux
deux cas.

6. Les défauts masse rotor


Le circuit d’excitation du rotor est à courant continu ; il est généralement isolé de la masse. Sa protection peut
alors être réalisée par un appareil à injection de courant alternatif basse fréquence (2.5 à 10 Hz) qui détecte les
défauts d’isolement. Le rotor est mis hors tension et l’alternateur hors service dés que l’appareil détecte un
défaut d’isolement afin d’éviter un risque de défaut double qui pourrait détériorer le rotor.

7. La perte d’excitation
La protection contre la perte d’excitation est réalisée par une protection contre les retours de puissance réactive.
Cependant, cette protection est inefficace lorsque l’alternateur est découplé du réseau.

62
Protection contre les retours de puissance réactive (code ANSI 32Q) :

Cette protection est utilisée pour détecter la perte d’excitation des machines synchrones couplées au réseau.
La perte d’excitation d’un alternateur préalablement couplé au réseau, provoque sa désynchronisation avec ce
réseau. Il fonctionne alors en asynchrone en légère survitesse. Les conséquences sont un échauffement du stator
car le courant réactif peut être élevé et un échauffement du rotor car il n’est pas dimensionné pour les courants
induits. La perte d’excitation peut être due à un défaut dans le circuit d’alimentation continu ou à un défaut du
circuit du rotor (coupure, court-circuit, etc.).
Lors d’une perte d’excitation, la machine compense la baisse de la puissance magnétisante du rotor en absorbant
de la puissance réactive sur le réseau. La puissance réactive de la machine est alors négative.
Principe de la protection
La protection détermine la puissance réactive Q de la machine et la compare à un seuil - Qs. Elle est activée si
Q< - Qs . Elle comporte généralement une temporisation à temps constant.
Comme indications de réglage, le seuil de puissance réactive peut être réglé à 30% de la puissance apparente :
Qs = 0.3 Sn. La temporisation peut être réglée à quelques secondes.

8. La marche en moteur
La protection contre la marche en moteur est réalisée par une protection contre les retours de puissance active.
Protection contre les retours de puissance active (code ANSI 32P) :
Elle permet de détecter une inversion du signe de la puissance active en l’absence de défaut électrique. Elle est
utilisée notamment pour protéger un alternateur contre un fonctionnement en moteur qui peut détériorer la
machine d’entraînement.
Le principe de cette protection est de déterminer la puissance active P et la comparer à un seuil - Ps. Elle est
activée lorsque P< -Ps. Elle comporte généralement une temporisation à temps constant.
Pour un alternateur couplé en réseau de distribution publique, lorsqu’une défaillance apparaît sur sa machine
d’entraînement (turbine, groupe diesel,…) il fonctionne en moteur synchrone et risque de détériorer la partie
entraînement.
Comme indications de réglage, le seuil de réglage Ps est fixé :
 entre 5% et 20% de la puissance nominale pour un groupe diesel ;
 entre 1% et 5% de la puissance nominale pour une turbine.
La temporisation est supérieure ou égale à 1 seconde.

9. Une fréquence trop faible ou trop élevée


La protection contre une fréquence trop faible ou trop élevée est réalisée par une protection à minimum ou
maximum de fréquence.
Protection à minimum ou à maximum de fréquence (code ANSI 81) :
Les variations de fréquence des groupes de production peuvent être dues :
 à une surcharge,
 à un mauvais fonctionnement du régulateur de fréquence.
Les conséquences sont :

63
 un mauvais fonctionnement des récepteurs synchrones (enregistreurs, horloge,…),
 une augmentation des pertes fer des circuits magnétiques des machines ; elles sont proportionnelles
au carré de la fréquence,
 une variation de la vitesse des moteurs qui peut entraîner des dégradations de l’utilisation
Le principe de cette protection se base sur la comparaison de la fréquence du réseau aux seuils de fréquences
minimale et maximale. Elle est désactivée lorsque la tension est inférieure à un seuil prédéterminé. Elle
comporte généralement une temporisation à temps constant
10. Une tension trop faible
La protection contre une tension trop faible est assurée par une protection à minimum de tension.
Protection à minimum de tension (code ANSI 27) :
La protection est activée si une des tensions est inférieure à un seuil Us. Elle comporte une temporisation à
temps constant.
11. Une tension trop élevée
La protection contre une tension trop élevée est assurée par une protection à maximum de tension.
Protection à maximum de tension (code ANSI 59) :
La protection est activée si une des tensions composées est supérieure au seuil de réglage. Elle comporte
généralement une temporisation à temps constant.
Le seuil de tension peut être réglé à 1.1 Un avec une temporisation de l’ordre de 1 seconde.

II- Mise en œuvre de la protection


II.1 Câblage relais alternateur
Les capteurs de courant doivent être dimensionnés de manière à ne pas saturer pour les valeurs de courant pour
lesquelles la précision est nécessaire (avec un minimum de 5In).

64
65
II.2 Indications de réglage des protections des alternateurs

Type de défaut Réglages


Protection à image thermique
- échauffement maximal autorisé : Es = 115 à 120%
- constante de temps : dépend de la taille de l’alternateur
Surveillance de la température
Surcharge
Ts : dépend de la classe thermique de l’alternateur
Protection par déclencheur magnétothermique pour protéger les petits
alternateurs
Seuil thermique = 1.2In
Alternateur avec maintien du courant à 3In
Protection à maximum de courant phase à temps indépendant :
- seuil de courant compatible avec les protections aval et inférieur à 2.5 In
- temporisation : sélectivité avec l’aval
Alternateur sans maintien du courant à 3In
- protection à maximum de courant phase à retenue de tension Ir =
Courts-circuits externes entre phases
1.2In
- temporisation : sélectivité avec l’aval
Protection par déclencheur magnétothermique pour protéger les petits
alternateurs

3 Vn
Im 
2X 'd
Protection différentielle à haute impédance
Ir = 5 à 15 % de In, pas de temporisation
Courts-circuits internes entre phases Protection différentielle à pourcentage
- pente = 37.5 %, seuil minimum = 30 % de In
- pas de temporisation
Protection à maximum de composante inverse à temps dépendant
Coupure d’une phase ou inversion de
- Ir = 15% de In
deux phases
- activation de la protection en quelques secondes au seuil de réglage
Neutre mis à la terre au niveau du stator de l’alternateur
Protection différentielle à haute impédance :
Ir = 20 % de In
Protection à maximum de courant sur la connexion de mise à la terre du
Courts-circuits internes entre phase
point neutre :
du stator et masse
Ir = 10 % de Il, temporisation : sélectivité avec l’aval
Neutre mis à la terre dans le réseau
Protection à maximum de courant terre au niveau du disjoncteur de
protection de l’alternateur :

66
Ir = 10 % de Il, temporisation = 0.1 seconde
Protection à maximum de tension résiduelle lorsque l’alternateur est
découplé :
Vrsd = 30 % de Vn, temporisation = quelques secondes
Neutre isolé
Protection à maximum de tension résiduelle :
Vrsd = 30 % de Vn, temporisation = quelques secondes
Contrôleur d’isolement à injection de courant alternatif basse frequence
Masse rotor
(2.5 à 10 Hz)
Protection contre les retours de puissance réactive
Perte d’excitation - |Qs| = 0.3 Sn
- temporisation = quelques secondes
Protection contre les retours de puissance active
- Ps = 1 à 5% de Pn pour une turbine
Marche en moteur
- 5 à 20 % de Pn pour un groupe diesel
- temporisation > 1 seconde
Protection à minimum ou maximum de fréquence
Fréquence trop faible ou trop élevée - fr = ± 2 Hz de la fréquence nominale
- temporisation = quelques secondes
Protection à minimum de tension
Tension trop faible - Ur = 0.75 à 0.8 Un
- temporisation en fonction de la sélectivité et des contraintes du réseau
Protection à maximum de tension
utilisation pour protéger contre une tension anormalement élevée :
Tension trop élevée Ur = 1.1 Un avec une temporisation de l’ordre de 1 seconde.
utilisation pour vérifier la présence d’une tension suffisante :
Ur = 0.95 Un avec une temporisation de l’ordre de 3 secondes.
Protection contre les retours de puissance active

- Ps = 1 à 2 % de 3 I n TCU nTT
Fourniture de puissance active au
réseau de distribution publique
I nTC: : calibre des transformateurs de courant
U nTT : calibre des transformateurs de tension
- temporisation nulle

67
II.3 Commande : (exemple : désexcitation)

But de la protection
Permet de supprimer rapidement l’alimentation d’un défaut interne quand le générateur est déconnecté du réseau.
Fonctionnement
La logique de désexcitation est activée par :
Ordre de désexcitation par la commande à la fermeture sur l’entrée I25.
Ordre d’arrêt que ce soit
Prioritaire
Commande à la fermeture sur l’entrée I23
Commande à ouverture sur l’entrée I22.
Télécommande maintenue KTC1 = 1
Télécommande maintenue KYC2 = 1 et validée par l’autorisation de télécommande sur l’entrée I18.

68
La protection
Bien sur tous les maximums (courant de phase, terre, phase à retenue de tension, phase directionnel,
terre directionnel)
Maximum de tension résiduelle : Max Vo.
Terre restreinte et différentielle machine pour les défauts internes.
Maximum de puissance réactive
Maximum de tension selon le paramétrage (KP7 = 1 pour le seuil 1) et (KP8 = 1 sur le seuil 2).

69
Les machines asynchrones
I- Rôle des moteurs asynchrones
La machine asynchrone a toujours été largement répandue dans le domaine industriel (90% des machines) pour
ses multiples avantages :
 Sa robustesse.
 Pas de maintenance spéciale.
 Construction standard.
 Prix compétitif.
Son principal souci réside dans le fait qu’elle fait appel à un fort appel de courant lors du démarrage. Ce courant
peut l’endommager et provoquer soit son vieillissement rapide ou sa destruction.

II- Problématiques et contraintes des moteurs asynchrones


Quelle soit à cage ou à rotor bobiné, les machines asynchrones sont toutes le siége de plusieurs contraintes plus
ou moins graves :
1- Les surcharges
Les surcharges se manifestent par des surintensités qui, prolongées, provoquent des échauffements excessifs
entraînant un vieillissement du moteur.
2- Les courts-circuits
Les courts circuits externes peuvent apparaître au niveau des bornes ou dans le câble d’alimentation entre
l’appareil de coupure et le moteur. Les courts circuits internes peuvent apparaître entre deux spires de phases
différentes ou d’une même phase, à la suite des dégradations des isolants. Ces défauts produisent des
surintensités importantes entre phase.
3- Coupure, inversion et déséquilibres de phases
La surveillance de la coupure d’une phase ou d’un déséquilibre est importante car ces défauts provoquent :
 dans le stator, une augmentation de courant,
 dans le rotor, un échauffement supplémentaire par effet Joule, dû au fait que tout régime déséquilibré se
traduit par l’apparition de courants inverses parcourant le rotor à deux fois la fréquence d’alimentation.
4- Défaut d’isolement entre spires
Les enroulements statoriques sont susceptibles d’être le siège de défauts entre spires d’une même phase ou entre
enroulements de phases différentes. Suivant la position électrique où le défaut se produit, il peut ne pas être vu
assez rapidement par la protection de surcharge et provoque des détériorations importantes.
5- Autres défauts
D’autres défauts peuvent apparaître et peuvent nuire d’une façon ou d’une autre au moteur :
 Défaut masse stator,
 Minimum et maximum de tension,
 Démarrage incomplet.

70
III- La protection des moteurs asynchrones
Une "protection moteur", regroupe l’ensemble des dispositifs permettant d’éviter des détériorations importantes
inhérentes à des conditions anormales de fonctionnement au niveau alimentation, moteur ou process.
 Le choix des protections à installer se fait en fonction :
 des conditions d’exploitation,
 de l’importance du service assuré par le moteur,
 du degré de sûreté recherché,
 du coût relatif de la protection vis-à-vis du moteur,
 de la probabilité d’apparition des défauts considérés.
 du type de charge entraînée,
 des perturbations pouvant apparaître sur le réseau,
 du type de moteur protégé.
1- Protection contre les surcharges
La surcharge peut être détectée par :
 les relais à maximum d’intensité à temps inverse.
Leur emploi nécessite : soit une courbe de fonctionnement I(t) autorisant le démarrage, soit un
dispositif de blocage du relais pendant le démarrage, et un seuil de fonctionnement Io voisin du courant nominal
In du moteur (1,1 In)
 les relais à image thermique
Ces relais sont certainement les mieux adaptés, car ils permettent d’utiliser au maximum les possibilités de
surcharge du moteur sans entraîner de détérioration. La courbe de fonctionnement I(t) du relais doit permettre le
passage du courant de démarrage sans déclenchement.
2- Protection contre les courts-circuits
Sur les équipements à disjoncteur, les courts-circuits sont détectés par des relais à maximum d’intensité à
fonctionnement instantané, réglés audessus du courant de démarrage.
Sur les équipements à contacteurs plus fusibles, les courts-circuits sont éliminés par les fusibles.
3- Protection contre les coupures, l’inversion et déséquilibres de phases
Ces défauts sont détectés grâce à un filtre qui met en évidence les composantes inverses.
L’inversion de phases est détectée soit par les courants, soit par les tensions
 par les courants : cette inversion est vue après la fermeture du contacteur, la machine entraînée subit le
défaut,
 par les tensions : elle permet d’interdire éventuellement la fermeture du contacteur si le réseau n’a pas
son ordre normal de succession des phases.
4- Protection contre les défauts d’isolement entre spires
La détection de ces défauts se fait généralement par comparaison de courants.
 protection différentielle longitudinale :
Elle protège contre les défauts entre enroulements de phases différentes. Pour la réaliser, le moteur doit avoir les
extrémités de ses enroulements, côté neutre, accessibles. Les défauts sont décelés en comparant les courants
d’entrée et de sortie d’une même phase. En l’absence de défaut, ces courants sont identiques et le relais de

71
protection n’est pas sollicité. Il déclenche lorsque la différence entre ces courants atteint une valeur fixée par le
réglage du relais.

Schéma d'une protection différentielle long

 protection différentielle transversale


Elle protège contre les défauts entre spires d’une même phase. Elle s’applique aux machines à phases divisées,
c’est-à-dire comportant deux enroulements par phase. Le principe de fonctionnement est identique au précédent
en comparant les courants de chacun des enroulements.

Schéma d'une protection différentielle transversale.

5- Protection masse stator


Le choix de cette protection doit être fait en fonction du régime du neutre du réseau alimentant le moteur :
 Protection moteur alimenté par réseau avec neutre à la terre ou impédant :

72
La détection du défaut est faite par la mesure du courant homopolaire qui s’établit entre la phase en défaut et la
masse du réseau. Cette mesure est faite par des relais à maximum d’intensité à seuil bas.
 neutre isolé :
La détection du défaut est faite par la mesure permanente de l’isolement global du réseau par rapport à la terre à
l’aide de dispositifs à injection de courant continu comme les contrôleurs permanents d’isolement, ou par des
relais à maximum de tension homopolaire délivrée par trois transformateurs de potentiel avec secondaire en
triangle ouvert.
6- La protection max de tension
Cette protection est à prévoir lorsque de fortes variations peuvent se produire sur le réseau d'alimentation. Elle
évite d’attendre le fonctionnement des relais de surcharge car un maximum de tension se traduit par une
surintensité du moteur et un accroissement du couple moteur pouvant être néfaste pour la machine entraînée. La
détection est faite par des relais de mesure à maximum de tension temporisés.

73
Annexe
La logique de commande :
1/ Arrêt de groupe :

Fonction disponible sur SEPAM 2000 elle effectue deux types d’arrêt :
Arrêt mécanique par l’action sur la machine d’entraînement.
Arrêt électrique par déclenchement.
Principe de fonctionnement :
La logique d’arrêt est en fait la combinaison entre deux composantes :
 l’ordre d’arrêt.
 la protection.
Le schéma ci dessus récapitule cet enchaînement.
L’ordre d’arrêt peut être :
Prioritaire : Comme son nom l’indique c’est la plus prioritaire de toutes, lorsque KTC54=1 il ’y
accrochage de l’alternateur et lors de l’apparition d’un défaut le KTC55 est mis à 1.
Commande à la fermeture sur l’entrée I23commande à l’ouverture sur l’entrée I22.
Télécommande maintenue KTC1=1.
Télécommande maintenue KTC2=1 validée par l’autorisation de la télécommande sur l’entrée I18.
La protection :
Retour de la puissance active validée si KP12=1.

74
Maximum de courant de phase : max.I
Maximum de courant terre : max Io
Maximum de courant phase à retenue de tension : max.i RTN U.
Maximum de courant phase directionnel : max.I dir.
Maximum de courant terre directionnel : max.Io dir.

Terre restreinte et différentielle machine pour les défauts internes.


Mise en œuvre :
Raccorder les entrées/sorties conformément au schéma de la notice SEPAM 2000 Générateur.
Régler les différentes protections en respectant la fiche de réglage.
Paramétrer KP12 à 1 pour utiliser le retour de puissance active dans la fonction.

2/ Contrôle de synchronisme :

Principe :
C’est une protection qui surveille les tensions en amont et en aval d’un appareil de coupure et prend
place dans la partie ‘‘enclenchement’’ de chaque fonction de commande ‘‘ouverture fermeture’’ c’est à
dire disjoncteur ou contacteur.

Application :
Elle est dédié pour la surveillance du couplage de deux réseaux, elle peut être réalisée par deux
systèmes de mesures réglables dans la fonction de protection contrôle de synchronisme :
-la mesure des écarts de tension (dUs), de fréquence (dFs) et d’angle de phase (dPhis).

75
-la réalisation des conditions d’un des quatre modes de tensions absentes (mode1, 2,3ou 4) sélectionné
dans cette fonction de protection.

Fonctionnement :
La demande de fermeture effectuée en locale ou à distance par l’opérateur est maintenue dans le Sepam
2000 pendant un temps T10 et provoque la fermeture de l’appareil de couplage lorsque les conditions de
synchronismes prévus sont réalisées.
Le SEPAM 2000 désactive la demande de fermeture lors d’un défaut ou lors de l’interruption par une
commande volontaire.
La fonction de contrôle des écarts est par défaut active mais peut être désactivées par la mise en 1 du
contact console KP34.ou par le contact télécommunication impulsionnel KTC58.
La fonction contrôle par mode de tension absentes est inactive par défaut et peut être activée lorsque la
fonction de contrôle des écarts est activée par la mise à 1 du contact KP35 ou par le contact
impulsionnel de télécommunication KTC56.
Les commandes d’activation ou de désactivation des fonctions de contrôle de synchronisme sont
télécommandées par le commutateur local ou à distance câblé à l’entrée I18.
Remarque : la commande locale branchée sur l’entrée I14 est interdite lorsque le commutateur est en position
distance.
La surveillance des tensions de part et d’autre de l’appareil de coupure est réalisée par deux entrées à contacts
fermés qui permettent le raccordement de contacts de défaut de disjoncteur BT.

Mise en œuvre :
Avec la console ou par la communication :
Régler la temporisation T10 (200ms :le réglage par défaut)
Régler les paramètres de la fonction contrôle synchronisme.

3/ Demande de délestage :

Elle assure la demande de délestage de la charge de l’alternateur.


Fonctionnement :
Si le disjoncteur est fermé, la demande de délestage est activée par :

76
Minimum de tension seuil1 ou seuil2.
Minimum de fréquence.
Mise en œuvre :
Raccorder les entrées/sorties conformément à la notice Sepam 2000Générateur.
Régler les différentes protections.
Paramétrer KP13 ou/et KP14à 1 pour mémoriser l’action des minimums de tension dans la fonction.

77
Les jeux de barres
Rôle des jeux de barre
Les jeux de barre sont les points où se rencontrent plusieurs départs. Ils sont constitués de un voir plusieurs
barres métalliques. Leur rôle est très important dans la configuration du réseau et leur nécessité trouve place
surtout dans la distribution de l’énergie.

I- Contraintes et problématiques des jeux de barre


Le principale problème des jeux de barre se trouve être les courts-circuits.
L’apparition d’un court-circuit et donc d’un arc de défaut entre les jeux de barre est un accident dont la
probabilité est extrêmement faible si l’installation est bien conçue, réalisée et entretenue. Cependant, elle n’est
pas nulle. Un tel court circuit est parmi les plus dangereux tant pour l’installation électrique (le poste) que pour
le personnel d l’exploitation.
Causes des courts-circuits sur les jeux de barre
Ce genre de court-circuit est provoqué par :
 Causes évolutives :
Elles résultent d’un affaiblissement progressif de la résistance entre les phases ou entre une phase et une masse.
Cet affaiblissement peut être la conséquence de dépôt, qui lors d’une condensation peut entraîner la formation
d’un pont de résistance superficielle telle qu’un cheminement à la surface des isolants puisse se créer. Suivant la
nature des isolants. Ce défaut initial peut s’éliminer de lui-même ou bien s’aggraver avec création d’un arc de
défaut.
 Causes mécaniques :
Elles résultent de l’intervention d’un élément conducteur étranger à la structure même de l’installation. C’est le
cas d’interventions maladroites de la part du personnel d’exploitation ( oublie ou glissement d’un matériel ) ou
bien même la présence d’animaux.
 Les surtensions :
Seules les surtensions de valeurs élevées provoquent des amorçages. Elles proviennent de la transmission par les
capacités des transformateur BT/MT des surtensions normales survenantes en MT, par exemple à l’occasion de
la coupure d’un courant magnétisant d’un transformateur.
Conséquences des courts-circuits sur les jeux de barres
Il est indispensable de noter que ces court circuits sont très violent et qu’ils peuvent engendrer des conséquences
très graves telles que :
 fusion des conducteurs,
 incendie et danger pour les personnes.
 les efforts électrodynamiques, avec déformation des JdB.
 arrachement des câbles.
 sur échauffement par augmentation des pertes joules, avec risque de détérioration des isolants ;
 les creux de tension pendant la durée d’élimination du défaut, de quelques millisecondes à quelques
centaines de millisecondes,

78
 la mise hors service d’une plus ou moins grande partie du réseau suivant son schéma et la sélectivité de
ses protections,
 l’instabilité dynamique et/ou la perte de synchronisme des machines,
 les perturbations dans les circuits de contrôle commande…
Protection des jeux de barres
Vu la gravité des défauts sur les jeux de barres, les éliminer d’une façon rapide et sélective est une priorité.
Plusieurs types de protection ainsi que des mesures préventives sont en conséquent utilisés.
Mesures préventives :
 Renforcement de l’isolement.
 Protection contre les surtensions atmosphériques au moyen de câble de garde au dessus du poste et sur
les lignes aériennes ainsi que par des éclateurs.

III- Protections
La structure du poste a une grande importance pour le choix de la protection à utiliser (2 JDB, 3 JDB, ring bus, 1
½ disjoncteur etc.).
 Protection par les protections de distance des postes avoisinants :
L’élimination du défaut se fait généralement avec la temporisation du 2ème stade (voire du 3ème stade). Toutes
les lignes issues du poste sont déclenchées et les répercussions sur la stabilité du réseau risquent d’être graves.
 Protection différentielle ampéremètrique :
Sa rapidité et sa sélectivité permettent une efficacité de l’élimination sure de tout défaut barre.
Elle est basée sur la loi de Kirchhoff : Ientrants + ISortants = 0 dans un nœud. Le principe de mesure
consiste alors à réaliser pour chacune des phases la somme vectorielle des courants entrant et sortant d’une
même zone.
La mesure s’effectue en général phase par phase. Un jeu de trois réducteurs de courant ( 1 par phase ) de même
caractéristiques est nécessaire par nœud électrique ou zone de barres.

Principe de la protection de distance.

 Protection directionnelle :
Elle est basée sur la comparaison du sens d’écoulement des puissances mesurées sur les différents départs. en
effet, Le signe de l’énergie de transition caractéristique du défaut permet de déterminer sa direction. Cette


énergie est calculée comme suit : S  U  I  dt

Si cette énergie est positive, le défaut est en aval. Dans le cas contraire, il est en amont.

79
Principe de la protection directionnelle

 Protection de débouclage de barres :


Cette protection a pour but, en cas de défaut sur les barres, de séparer le poste en deux (ou plusieurs) parties
indépendantes, pour permettre l’élimination du défaut tout en conservant une partie de poste sous tension.
Le sens de raccordement des transformateurs de courant est tel que tout défaut intérieur à la zone surveillé est vu
comme un défaut aval en première zone par la protection de distance. On peut utiliser une protection
différentielle de barre simplifiée surveillant en supervision tout le poste sans tenir compte de la position du
sectionneur, pour donner un ordre de déclenchement aux disjoncteurs de couplage et de tronçonnement. Son
fonctionnement est alors temporisé d’environ 100ms. Cette solution est appliquée aux postes ayant une structure
complexe.

80
Les lignes de transport (HT)
Rôle des lignes de transport
Les lignes de transport peuvent être : Simples à un ou plusieurs conducteurs par phase. En parallèle sur les
mêmes pylônes ou des pylônes différents.
Afin de minimiser les pertes sur les lignes, on doit transporter de l’énergie électrique en HT (La tension la plus
élevée possible). Mais, vu que transporter en hautes tensions est coûteux surtout à cause de l’isolation et des
dégâts entraînés par les incidents plus ou moins importants (coupures de longues durées etc.), l’exploitant doit :
 Assurer, le plus économiquement possible, la continuité et la qualité de service aux consommateurs.
 Rentabiliser le matériel d’exploitation en lui assurant une durée de vie raisonnable.

I- Contraintes et problématiques des lignes de transport


Les lignes de transport peuvent être le siège de phénomènes assez dangereux.
Les courts-circuits entre phases (biphasés et triphasés) et les défauts à la terre
Il s’agit du défaut majeur des lignes aériennes. Les courts-circuits sont beaucoup plus fréquents (conditions
atmosphériques, vent etc.).
Le court-circuit peut être réalisé :
 Soit par contact direct : deux conducteurs qui se touchent, chute d’un corps conducteur sur une ligne
aérienne etc.
 Soit par détérioration ou claquage de l’isolant créant un arc ou un amorçage.
Les causes de claquage ou de contournement d’un isolant sont multiples :
 Coup de foudre.
 Actions de l’humidité (surtout matinale) et du brouillard.
 Pollution (dépôt de sel, de produits chimiques).
Leurs conséquences sont très graves :
 perte de synchronisme
 Échauffement des conducteurs aux points faibles : manchons des lignes,
 La fusion des métaux sous l’effet de la chaleur de l’arc.
 La carbonisation des isolants.
 Des risques d’incendie.

Les surcharges
Les surcharges ont pour principales causes :
 Les courts-circuits.
 Les pointes de consommation et de transit : qu’on peut généralement tolérer en fonction du % de
surcharge.
 Report de charge sur la ligne lorsqu’il y a eu modification de la topologie du réseau.
La durée des surcharges peut être plus ou moins longue de quelques secondes à quelques heures. Leurs
principales conséquences sont :
 Effet calorifique à long terme (échauffement)

81
 Des points défectueux (tresses conductrices en mauvais état), constituent des « points chauds » qu’un
courant de surcharge peut souder.
Les oscillations
Les oscillations sont des déséquilibres du réseau dont les principales causes sont :
 1 ou 2 pôles d’un disjoncteur ou sectionneur resté(s) fermé(s) ou ouvert(s).
 Coupure d’une phase sans générer de court-circuit.
 Ouverture d’une bretelle sans générer de court-circuit.
Leurs conséquences sont assez graves pour les autres éléments du réseau :
 Vibrations et échauffements anormaux des alternateurs et moteurs.
 Les charges alimentées fonctionnent dans des conditions anormales.
 Le déséquilibre des phases en HT entraîne la présence d’un courant résiduel qui circule dans les neutres
des transformateurs et qui engendre leur échauffement.
Autres défauts
 Les baisses de fréquence.
 Les baisses de tension.
 Les défauts très résistants.

II- Protection des lignes de transport


Pour que, malgré les difficultés déjà citées, l’exploitant puisse mener à bien sa tâche , des moyens automatiques
de protection et de reprise de service sont à sa disposition afin que les défauts soient éliminés à temps sans
affecter la stabilité du réseau et la continuité de service:
 Dispositifs de protection.
 Dispositifs d’automatisme et de surveillance.

Compte tenu de la structure maillée d’un réseau HT les protections capables d’assurer à la fois la sélectivité et
une grande rapidité dans l’élimination des défauts violents affectant les lignes HT sont :
 Les protections à comparaison.
 Les protections de distance.
Protections à comparaison (à liaison pilote)
Elles sont basées sur la concordance ou l’opposition des phases des courants aux deux extrémités de la ligne,
selon que celle-ci est saine ou en défaut, ou sur la comparaison d’autres grandeurs (I, P).

82
Principe des protections à comparaison

S’il y a concordance des phases (ou des modules de I, P), on interdit les déclenchements.
S’il y a opposition des phases (ou différence des modules de I, P), on provoque les déclenchements.
Les grandeurs comparées peuvent être selon les équipements :
 La valeur instantanée du courant.
 La phase du courant.
 La puissance apparente etc.
La liaison pilote entre les deux extrémités de la ligne est réalisée selon les performances demandées et les
disponibilités ; elle peut être :
 La ligne HT elle-même : courants porteurs à haute fréquence (CPL).
 Une liaison spéciale filaire type PTT.
 Un câble de garde à fibre optique (CGFO) ou autre : un circuit incorporé au câble de garde de la ligne.
 Un faisceau hertzien.
 Un câble pilote enterré avec le câble de puissance (dans le cas de câbles HT souterrains).
Ce type de protections est surtout utilisé pour les lignes très courtes (liaisons postes – centrales par exemple) et
les câbles souterrains. Son avantage majeur est sa très grande rapidité. Ses inconvénients sont :
 Le fonctionnement de ces protections est tributaire de celui de la liaison pilote.
 Insensibilité aux défauts externes.
 Le coût de l’ensemble protections – équipements de communication est relativement élevé.
Protection de distance
Ce type de protection est le plus employé dans le monde entier, en raison notamment de son autonomie totale qui
n’exige aucune liaison entre les deux extrémités de la ligne à protéger. La protection de distance se base sur des
mesures locales des tensions et des courants.
Cette protection qui n’utilise que les grandeurs courants et tensions disponibles au point de mesure est
caractérisée par deux critères :
 La relation entre la distance de défaut et le temps de déclenchement de la protection.
 La grandeur électrique qui permet de mesurer la distance du défaut (réactance X).
La protection de distance présente l’avantage principal de fonctionner sur des grandeurs locales (images
secondaires des réducteurs de mesure des grandeurs HT au point considéré). Elle se compose de 4 sous-
ensembles fonctionnels de base :
 La mise en route (démarrage) qui détecte la présence d’un défaut, elle peut être ampéremètrique,
voltmètrique ou à minimum d’impédance.

83
 La sélection des phases pour déterminer celles qui sont en défaut.
 La mesure de distance (R, X) qui localise le défaut.
 Le directionnel qui détermine le sens du défaut : aval ou amont.
La sélectivité est obtenue par deux moyens :
 Un découpage de l’espace surveillé en zones (mesure de distance) :
Les 3 zones aval surveillent en principe :
1ère zone : 80% de la longueur de la ligne
2ème zone : jusqu’à 120 % de la longueur de la ligne.
3ème zone : jusqu’à 150 % de la longueur de la ligne.
4ème zone (amont) : JDB le plus proche en amont.
 L’affectation d’une temporisation à chaque zone de déclenchement (stades de déclenchements).
Défaut en zone 1 : éliminé après t1 (temps de réponse).
Défaut en zone 2 : éliminé après t2.
Défaut en zone 3 : éliminé après t3.
Défaut en zone 4 : éliminé après t4.

La sélectivité
Remarque : bien que ces deux protections sont les protections principales, ils en existent d’autres
Protection de secours : (à maximum de courant)
C’est une protection ampéremètrique non directionnelle qui est destinée à mesurer les surintensités consécutives
aux défauts monophasés ou polyphasés. Elle agit en cas de non fonctionnement de la protection principale
(défaut hors caractéristique ou blocage sur fusion fusible). Pour assurer la sélectivité, cette protection a une
temporisation supérieure au 4ème stade de la protection de distance. Elle est non directionnelle et entraîne un
déclenchement triphasé définitif (sans réenclenchement).
Protection complémentaire contre les défauts résistants
Elle est destinée à jouer le rôle de protection complémentaire de la protection principale pour les défauts
résistants pour lesquels cette dernière est insensible (défauts hors caractéristique). Elle ne doit pas gêner le
fonctionnement normal de la protection de distance. Elle se caractérise par :
 Son caractère directionnel.
 Son seuil de détection de courant résiduel.

84
 Son principe de fonctionnement : à puissance résiduelle (la plus appropriée physiquement) ou à courant
résiduel.
 Sa caractéristique à temps constant ou à temps inverse (normalisée CEI ou non normalisée).
 Sa possibilité à utiliser des schémas de téléprotection.
 Son angle caractéristique, pour certains types de protections (45°, 65° , 75°)
La protection complémentaire est inhibée pendant la durée des cycles de réenclenchement
monophasés, car la coupure d’une phase entraîne nécessairement la présence d’un courant
résiduel et d’une puissance résiduelle. Elle entraîne un déclenchement triphasé définitif (sans
réenclenchement).

Réenclencheur

La protection de distance est associée à un dispositif de réenclenchement triphasé ou


monophasé pour assurer la fermeture automatique du disjoncteur suite à l’élimination des
défauts fugitifs, ce qui améliore la qualité de service. Le déclenchement – réenclenchement
triphasé nécessite la présence d’un dispositif de contrôle de synchronisme.

Protection de débouclage

Cette protection est destinée à couper automatiquement une liaison (ligne HT) qui est le siège d’oscillations
accompagnant (un début de) une perte de synchronisme. Elle permet aussi de couper (scinder) le réseau en zones
capables de fonctionner dans des conditions acceptables d’équilibre entre production et consommation. Cette
protection est très utilisée sur les lignes d’interconnexion. On distingue deux principaux types de détection de
perte de synchronisme (out of step) :
o Détection des baisses de tension et d’un certain nombre de battements (baisse de tension suivie
par une remontée) ex : DRS50.
o Détection de l’inversion du signe de la résistance mesurée en régime triphasé (7SA511 –
7SA513).
Protection à minimum de fréquence
Elle permet de déclencher des lignes HT (ou MT) suite à une baisse de fréquence. Les départs MT sont
déclenchés pour délester leurs charges et ramener la fréquence à une valeur acceptable suite à la perte de moyens
de production. Elle peut agir suivant différents seuils de fréquence associés à différentes temporisations. Pour le
cas des lignes HT, elle est surtout utilisée sur les lignes d’interconnexion.

Protection wattmètrique
Elle est surtout utilisée sur les lignes d’interconnexions entre pays pour contrôler le transit actif sur ces liaisons
dans les deux sens.
Protection de surcharge
On peut utiliser la protection de secours à maximum de courant comme protection de surcharge. Ou bien utiliser
une protection de surcharge thermique avec ou sans capteurs de température et qui tienne compte de l’inertie
thermique de la ligne.

85
Protection des câbles souterrains
Les câbles souterrains se caractérisent par des longueurs courtes, une production de puissance réactive
importante et un argument plus petit que celui d’une ligne aérienne de mêmes caractéristiques (longueur,
section). Les câbles souterrains sont généralement protégés par des protections différentielles. Les protections
complémentaires ne sont pas utilisées vu l’absence de défauts résistifs. De même, tous les défauts sont éliminés
en triphasé vu l’absence de défauts fugitifs.
Dispositif d’anti-pompage
Lors de l’apparition d’un pompage (oscillations de tension et de courant) entre les groupes de production,
l’impédance mesurée par les protections de distance varie sensiblement mais lentement (< 200 /s) , alors que
pour un défaut réel (court-circuit) la variation est de 600 /s. Donc pour ne pas confondre un pompage avec un
court-circuit triphasé, on introduit une caractéristique plus grande que celle du démarrage de la protection ; si le
passage de la caractéristique d’anti-pompage vers la caractéristique de démarrage est tel que R/t<200 /s
avec absence de déséquilibre (courant résiduel), la protection est bloquée pendant un certain temps. Dans le cas
contraire, il y a déclenchement.

86

Vous aimerez peut-être aussi