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16D112 Site EAD Lettres 21 22
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LESAGE)
Objectifs
Bibliographie
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16D112 Diachronie : phonétique historique du français (F.LESAGE)
Les devoirs devront être écrits à la main et envoyés par voie postale à
l’adresse du CFOAD - 4 bd Gabriel – BP17270- 21072 DIJON CEDEX (sauf réelle
impossibilité d’utiliser la voie postale – pour les étudiants résidant en Colombie ou au
Mexique notamment) ; par sécurité, avant de l’envoyer par la Poste, scannez
votre devoir en pdf (fusionné en un seul document) et le déposer sur la
Plateforme), les commentaires concernant la phonétique historique utiliseront le
système de transcription en alphabet des romanistes qui sera présenté dans le
prochain envoi du cours (vous pouvez déjà le voir dans l’ouvrage de Noëlle
Laborderie cité dans la bibliographie ci-dessus). Ces transcriptions utilisent des
signes diacritiques et doivent impérativement être écrites à la main. En effet,
l’écriture en machine n’est pas utilisable pour des transmissions électroniques, les
polices phonétiques n’étant pas compatibles entre Mac et PC et même entre
ordinateurs PC utilisant des systèmes différents ou des versions différentes de Word.
En outre, le jour de l’examen, vous devrez écrire à la main, il convient de s’y
entraîner au préalable. Les devoirs ne sont pas obligatoires puisque cette U.E.
est évaluée en contrôle terminal, mais il est conseillé de les faire afin de se
préparer à l’examen. L’expérience des années antérieures prouve que les
étudiants qui s’entraînent en rédigeant les devoirs réussissent mieux à
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INTRODUCTION GÉNÉRALE
Les pages qui suivent sont une introduction à l’histoire du français. Nous nous
intéresserons d’abord à la reconstruction de ses origines qui a pu être faite par le
passé avant d’exposer ce que nous en savons aujourd’hui.
Nous préciserons son appartenance à la famille des langues romanes qui est
issue d’une des branches de l’indo-européen.
Enfin nous proposerons une périodisation de l’histoire du français en présentant
brièvement chacune des périodes auxquelles seront successivement consacrés les
envois suivants.
Les envois 2, 3 et 4 seront complétés par des éléments de phonétique historique
qui permettent de mieux comprendre les évolutions non seulement phonétiques mais
aussi morphologiques.
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Mais c’est à la fin du XVIIIe siècle et surtout au XIXe siècle que des progrès
décisifs vont être accomplis dans cette quête des origines. Même si des voyageurs,
à la fin de XVIe siècle, avaient déjà observé telle ou telle ressemblance entre les
langues de l’Inde et le grec, le latin, l’italien ou les langues germaniques, les études
systématiques ne commencent qu’à la fin du XVIIIe et au début du XIXe siècle.
Contexte favorable en effet à cette époque : l’expansion coloniale et les activités
missionnaires. Cela a entraîné à Paris l’ouverture de cours de langues diverses
destinés aux missionnaires ou aux diplomates envoyés dans des pays lointains. On
crée même des enseignements de chinois, d’arabe (cf. Napoléon en Egypte) et
d’arménien (recherche d’alliance avec l’Arménie, Napoléon 1er ayant des vues sur la
Russie).
Ainsi au début du XIXe siècle, Paris était le seul lieu au monde où l’on pouvait
apprendre non seulement le latin, le grec et l’hébreu, mais aussi l’arabe, le persan, le
turc, l’arménien, le chinois et même le sanscrit grâce à un Anglais, Hamilton,
prisonnier de guerre « dispensé des rigueurs carcérales en échange d’explications
littéraires des textes sacrés de l’Inde »4
La source commune dont Jones fait ici l’hypothèse, c’est l’indo-européen qui en
effet n’existe plus mais qui a pu être reconstruit grâce aux recherches de la
grammaire comparée. C’est un Allemand, Franz Bopp, qui est considéré comme le
fondateur de la grammaire comparée. Il a fait ses études à Paris où il a suivi des
cours de sanscrit, de persan, notamment en plus des langues anciennes qu’il avait
4 G. Bergounioux, Aux origines de la linguistique française. Paris, Pocket, coll. « Agora », 1994, p. 16).
5 W. Jones, On the Hindus. Third discourse, 1788, cité par Michèle Perret, Introduction à l’histoire de
la langue française, p. 14.
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déjà étudiées préalablement, le latin, le grec et le gothique (état ancien des langues
germaniques, attesté par des transcriptions). Il pose les principes du comparatisme
dans un premier ouvrage publié en allemand en 1816 : Über das Conjugations
System der Sanskritssprachen (« Système de conjugaison du Sanscrit comparé avec
celui des langues grecque, latine, persane et germanique »), puis dans un deuxième
ouvrage publié à partir de 1833 Vergleichende Grammatik (« Grammaire
comparative »). Il met au point un type de démonstration fondé sur l’observation des
faits phonétiques : en comparant des formes attestées dans différentes langues, il
essaie de reconstruire la forme unique qui serait à l’origine des différentes formes. Il
raisonne sur des transcriptions phonétiques. Cela lui permet de poser des séries de
correspondances entre phonèmes de langues différentes. Par exemple, il observe
que le [v] germanique (w dans la graphie) correspond au [g] francais, ce qui permet
de rapprocher : wehr et guerre ; Wilhem et Guillaume ; wasp et guêpe ; wasten et
gâter, etc. La démonstration ne s’appuie pas sur une vague ressemblance des
formes mais sur le caractère systématique de la correspondance entre les phonèmes
[v] et [g]6.
Pour retrouver le plus grand nombre d’attestations permettant de rapprocher des
langues de même origine mais ayant abouti à des formes assez différentes, les
comparatistes, à partir de Bopp, entreprennent de rassembler les moindres
témoignages, les moindres attestations des langues anciennes, l’épigraphie
(archaïque ou tardive), les inscriptions funéraires ou votives, les graffiti (comme ceux
retrouvés à Pompéi), etc. Certains vont aussi recueillir des témoignages oraux
contemporains, ils réalisent des enquêtes linguistiques dans des villages isolés
auprès de paysans de régions reculées qui sont supposés garder l’état ancien d’une
langue, l’isolement étant considéré comme un facteur de conservatisme linguistique.
Entre différentes langues anciennes, on découvre un ensemble de
correspondances que seules des relations de parenté peuvent expliquer. Le travail
comparatif s’appuie sur la forme la plus ancienne de chacune des langues
considérées. Toutes ces langues doivent être des formes diverses prises au cours
du temps par une seule et même langue antérieure à l’histoire, langue hypothétique
à laquelle on donne le nom d’indo-européen. Aucun texte n’existe dans cette langue,
on ne sait pas exactement quand elle a été parlée (au plus tard au IIIe millénaire
avant notre ère, peut-être plus tôt), on ignore où exactement elle a été parlée (elle a
pu être parlée dans les plaines du nord ou plutôt du sud-est de l’Europe, – cela fait
encore débat). Mais la méthode comparative conduit à en affirmer l’existence et
permet d’en restituer la structure, au moins dans ses grandes lignes.
Les traits communs dégagés par les comparatistes font de l’indo-européen
ancien ou proto-indo-européen une langue où les noms se déclinaient, avaient deux
genres, l’animé (plus tard réparti en masculin et féminin) et l’inanimé (plus tard le
neutre), trois nombres, singulier, duel et pluriel. La morphologie verbale distinguait
deux voix, la voix active et la voix medio-passive, et trois modes principaux,
l’indicatif, le subjonctif et l’optatif, auxquels ont pu s’ajouter différentes formes
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d’impératif. Les formes reconstituées par les comparatistes sont précédées d’un
astérisque qui indique qu’elles ne sont pas attestées mais qu’elles sont le produit
d’une reconstitution. Les dictionnaires étymologiques indiquent parfois une racine
indoeuropéenne en amont de l’étymon latin qui est à l’origine de tel ou tel mot
français.
Les arborescences proposées pour regrouper la famille et les sous-familles des
langues indo-européennes font apparaître un regroupement d’un grand nombre de
langues, pour la plupart des langues d’Europe. Dans cette famille, la branche italique
est principalement représentée par le latin qui va connaître une grande expansion,
grâce aux conquêtes romaines qui ont constitué l’Empire romain dans le domaine
géographique que l’on appelle la Romania7.
La figure ci-dessous, empruntée à l’ouvrage de Christiane Marchello-Nizia, Le
français en diachronie : douze siècles d’évolution (p. 15), montre les différentes
branches de la famille des langues issues du proto-indo-européen :
7 Terme apparu au Ve siècle chez Orose, il a d’abord un sens politique avant de désigner l’ensemble
des populations parlant la langue de Rome. Les linguistes adopteront ce terme pour désigner
l’ensemble des territoires de langue romane.
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La préhistoire du français
L’installation des Gaulois est approximativement datée : vers 500 ans avant
notre ère. Mais le territoire qui correspond à la France était déjà peuplé auparavant.
Quelques noms communs sont entrés dans la langue provençale et certains sont
passés au français, comme dôme (« maison » en grec), enter (« greffer ») ou trèfle.
4. Les Gaulois
L’invasion celte est supposée s’être produite vers – 500 pour la vague la plus
importante. Les populations celtes sont venues d’une aire géographique
correspondant à la Bohême et à la Bavière et se sont répandues vers l’Europe de
l’ouest. Certains s’installent sur ce qui deviendra le territoire de la France (on les
appelle les Gaulois), d’autres repartent vers le nord de l’Italie, vers le nord de la
péninsule ibérique (Celtibères), d’autres encore vers l’Angleterre (Bretons).
Au moment de la conquête de la Gaule par les armées romaines, elle était
divisée en trois parties selon le témoignage de César : « La Gaule entière se divise
en trois parties, l’une habitée par les Belges, une autre par les Aquitains, la troisième
par les peuples nommés Celtes dans leur langue et Gaulois dans la nôtre »8. La
langue gauloise qui connaissait différents dialectes a pu subsister jusqu’au IVe siècle,
voire un peu au delà dans les zones montagneuses mais elle a disparu, supplantée
par le latin, la langue des colonisateurs romains.
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• suffixes -dunum signifiant « colline » dans les noms latins des villes Lugdunum
(Lyon) et Augustodunum (Autun) ; -magus signifiant « marché » dans Rotomagus
(Rouen) ; -lan signifiant « plaine » dans Mediolanum (Meulan).
Enfin, nous pouvons considérer comme un héritage gaulois la numérotation par
vingt qui se retrouve dans d’autres langues celtiques. En français classique, on
employait encore trois-vingt pour « soixante » et six-vingt pour « cent-vingt ».
L’hôpital ophtalmologique des Quinze-vingt à Paris fut fondé par Saint-Louis et ainsi
appelé car il était destiné à recevoir 300 aveugles. En français moderne, nous disons
encore quatre-vingt et quatre-vingt-dix alors que les Belges emploient les nombres
d’origine latine, octante et nonante.
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Adstrat (définition) : langue qui coexiste pendant une certaine période avec la
langue préexistante sans pour autant la remplacer. C’est le cas du vieux norois,
langue des Vikings qui se sont établis en Normandie aux IXe–Xe siècles : cet adstrat
scandinave a laissé au français quelques termes en rapport avec le domaine
maritime et des traces dans la toponymie normande.
L’héritage de cet adstrat norois consécutif à l’invasion des Vikings entre le IXe et
le Xe siècle est assez limité, il est resté :
• Des termes maritimes :
Hauban, hune, agrès, carlingue, étrave, quille, cingler, garer, crique, varech,
vague
• Des noms de poissons ou crustacés :
Marsoin, homard, turbot, crabe
• Des suffixes dans les toponymes : -tot (< toft = « ferme, village ») dans Yvetot ;
-bec (= « ruisseau ») dans Bolbec, Caudebec ; -fleur (= « baie ») dans Honfleur,
Harfleur.
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1. Proto-français
Le proto-français naît progressivement en se dégageant du latin parlé tardif dans
l’ancienne Gaule romaine ; la langue évolue après la chute de l’Empire Romain et
subit diverses influences : influence locale des langues préexistantes comme le
gaulois et influences extérieures des langues parlées par les populations qui
envahissent la Gaule romane après la chute de l’Empire romain.
Le texte qui est considéré comme le premier témoignage écrit du français – en
fait du proto-français – est un document que l’on appelle les Serments de
Strasbourg, daté de 842. Il s’agit d’un acte diplomatique, entre descendants de
Charlemagne, en langue romane et en langue germanique.
2. Français médiéval
Cette période s’étend sur quatre siècles et correspond globalement à la période
que les historiens appellent le Moyen Âge. Pour l’histoire de la langue, elle se
subdivise en deux périodes :
2.1. L’ancien français (AF), du IXe au XIIIe siècle
L’AF désigne l’ensemble des dialectes parlés et écrits au nord de la Loire entre
le IXe et le XIIIe siècle : picard, champenois, morvandiau, bourguignon, berrichon,
saintongeais, angevin, poitevin, wallon, lorrain, normand, anglo-normand, dialecte de
l’Ile-de-France...10
L’AF est, en phonétique, l’époque des nasalisations des voyelles suivies par une
consonne nasale ; la morphologie nominale se caractérise par une déclinaison à
deux cas, cas sujet et cas régime, seuls restes de la déclinaison latine ; les formes
de démonstratifs se répartissent en deux séries marquées par une opposition
sémantique (proximité vs éloignement) et non catégorielle (déterminants vs
pronoms) ; l’ordre des mots, grâce au marquage casuel apparaît encore assez libre
même s’il correspond en fait à des configurations assez précises11...
Par les manuscrits, nous n’avons accès qu’à la langue écrite et pas au dialecte
parlé dans telle ou telle région. On sait seulement que les différences entre les
dialectes étaient assez tranchées au point que la communication entre locuteurs de
provinces différentes était parfois difficile. Par contre, la langue écrite, plus ou moins
marquée de traits dialectaux restait lisible dans tout le domaine d’oïl.
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Il existait donc une scripta, langue commune écrite que l’on appelle le français
central, parfois identifiée au francien (langue écrite dans la région de Paris). Cette
scripta commune s’est développée grâce à la circulation des textes écrits en langue
romane : vies de Saints à partir du IXe siècle, chansons de gestes aux XIe et XIIe
siècles, roman d’abord en vers à partir de la seconde moitié du XIIe siècle, puis en
prose à partir du second tiers du XIIIe siècle. Quant aux écrits à caractère didactique,
ils restaient rédigés en latin.
Le développement de la littérature en langue romane entraîne la fixation
progressive d’une langue commune qui peut être comprise par tous dans toutes les
régions.
A cela s’ajoute, à la fin du Moyen Âge, l’accroissement du pouvoir royal et la
centralisation de l’appareil judiciaire – deux facteurs qui favorisent aussi l’expansion
de ce français central dans l’écriture, au détriment des différents dialectes.
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philosophie. Cette entreprise de traduction, faite à l’initiative des rois comme Jean le
Bon ou Charles V (fondateur de la Bibliothèque nationale) ou commanditée par de
grands seigneurs, n’a pas été sans conséquence sur le français : de nombreux mots
nouveaux ont été introduits dans la langue à cette époque pour les nécessités de la
traduction : souvent calqués sur le latin, ils appartiennent à la catégorie du lexique
que l’on appelle les « mots savants » et ils ont contribué à enrichir le vocabulaire
français.
Voir les nombreux exemples cités par Christiane Marchello-Nizia dans Le
français en diachronie, p. 132-133.
Pierre Bersuire traduit dans les années 1354-56 une partie des œuvres de
l’historien latin Tite-Live et, en tête de sa traductions des Histoires, il présente un
lexique de 70 mots nouveaux, en général calqués sur le mot latin, par exemple :
augur, cirque, comice, colonie, magistrat, inaugurer, transfuges, plébiscite,
inauguration...
Une autre traducteur, Nicole Oresme traduit plusieurs œuvres latines ainsi que
des œuvres du philosophe grec Aristote, à partir de leur version latine : La Politique,
Les Economiques, L’Ethique à Nicomaque. Pour mener à bien cette entreprise de
traduction, il fait environ trois cents emprunts direct au latin, par exemple :
abnégation, abus, abstraction, anarchie, aristocratie, arctique, atténuer, austral...
définir, démocratie, détermination...
« Grâce à cette intense activité néologique, environ 40% du vocabulaire
actuel datent des 14e et 15e siècles, dont une très grande partie du vocabulaire
abstrait et savant : nombreux composés en -ion, -tion, -ité, -ence : causalité,
déduction, évidence, existence, réflexion... »12
N.B. Retenir cette distinction déjà évoquée entre les mots de formation dite
« populaire » de ces mots de formation dite « savante ».
Les mots de formation populaire sont le résultat de l’évolution phonétique
normale et continue depuis le latin parlé tardif jusqu’au français alors que les
mots de formation dite « savante » sont empruntés au latin et leur forme est
calquée sur celle du latin.
Exemples :
Le mot latin insula connaît une évolution phonétique qui aboutit à l’AF isle
(FM île), nom de formation populaire. En revanche, l’adjectif insulaire est de
formation savante, on reconnaît bien l’adjectif latin insularis.
Le mot latin lacrima aboutit phonétiquement à l’AF lairme (FM larme), nom
de formation populaire, tout comme l’espagnol lagrima qui est resté assez
proche du latin.
Quant à l’adjectif lacrimal, il est visiblement de formation savante.
Dans la seconde moitié du XVe siècle, l’apparition de l’imprimerie (qui se
développe en France en 1460-70) favorise la diffusion de l’écrit.
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4. Le français classique14
Cette longue période s’étale sur les XVIIe siècles et XVIIIe siècles, allant, pour
certains auteurs, jusqu’à la parution de l’Encyclopédie de Diderot (1777)15 , pour
d’autres, jusqu’à la Révolution française, voire au delà.
13 Voir R. Anthony LODGE, Le français. Histoire d'un dialecte devenu langue, p. 173.
14 Depuis les années 1990, certains linguistes proposent de regrouper la langue du XVIe siècle et celle
de la première moitié du XVIIe sous l’étiquette de « Français préclassique ». C’est ainsi que la revue,
intitulée Le français préclassique regroupe des études sur la période 1501-1650.
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Glossaire
Vous trouverez ici un glossaire des principaux termes linguistiques utilisés dans
ce cours.
Adstrat : langue qui coexiste pendant une certaine période avec la langue
préexistante sans pour autant la remplacer. C’est le cas du vieux norois, langue des
Vikings qui se sont établis en Normandie aux IXe–Xe siècles : cet adstrat scandinave
a laissé au français quelques termes en rapport avec le domaine maritime et dans la
toponymie normande.
Doublet : Deux mots français remontant au même ancêtre latin, l'un de formation
populaire, l'autre de formation savante (ex. à partir du latin captivum : formation
populaire : chétif qui est le résultat de l’évolution phonétique continue depuis le latin
jusqu’au français ; formation savante : captif directement emprunté au latin. Chétif
est un mot hérité, captif est un emprunt, un latinisme.)
Emprunt : Mot issu d'une autre langue venant enrichir le lexique de la langue qui
intègre l’emprunt.
Étymon : Forme attestée ou restituée d’un mot de la langue mère qui est à
l'origine d'un mot de la langue fille : insulam est l’étymon de île.
Étymologie : Étude des relations des mots avec les étymons dont ils
proviennent.
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Superstrat : langue apportée par le peuple conquérant mais qui ne parvient pas
à s’imposer au peuple conquis dans son ensemble. C’est le cas du francique, langue
des Francs qui conquièrent le nord de la Gaule romane au Ve siècle : ceux-ci ont
continué à parler leur langue jusqu’au Xe siècle mais dans un cercle restreint qui était
celui de la cour et des dirigeants civils et militaires. Le francique a finalement disparu,
laissant un certain nombre de termes qui ont été latinisés et dont le français a hérité,
notamment dans les domaines des institutions, de la guerre et de la chasse.
18 Voirhttp://www.axl.cefan.ulaval.ca/monde/langues_baltes.htm
19 Les langues indiennes sont assez nombreuses, les principales sont l’hindi, le bengali, le marathi,
l’ourdou, le pendjabi, l’assamais, le singhalais et le népali, voir la liste complète sur la page Web
suivante : http://www.axl.cefan.ulaval.ca/monde/langues_indo-iran.htm
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