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Ecole Spéciale des Travaux Publics

2020-2021

Travail de Fin d’Etude


End-of-study work

Cédric KHOURI
Filière Bâtiment et Option Structure

Tuteur Entreprise : M. Clément FRECENON


Tuteur Ecole : Mme. Sandrine JUSTER-LERMITTE

ETUDE DU FLUAGE DES ELEMENTS VERTICAUX EN


BETON ARME
CREEP STUDY OF VERTICAL REINFORCED
CONCRETE ELEMENTS

Projet réalisé au sein de TERRELL GROUP

11 Rue Heinrich, 92100 Boulogne Billancourt


du 01/03/2021 au 03/09/2021
Soutenu le 06/09/2021

1
1 REMERCIEMENTS

Je souhaite vivement exprimer ma gratitude à toutes les personnes qui ont contribué au succès de
mon stage et qui m'ont aidé lors de la rédaction de ce rapport.

Tout d’abord à M. Clément FRECENON, Directeur Adjoint du pôle Ingénierie Structure chez TERRELL
GROUP mais également mon tuteur entreprise, à qui j’exprime ma profonde et sincère gratitude pour
sa disponibilité, ses conseils, son encouragement et sa patience sans failles, et sans qui je n’aurais pas
été capable de mener à bien ce travail et d’en comprendre toutes les subtilités.

La cohérence du présent rapport et du travail décrit n’aurait pas été possible sans l’enseignement de
Mme. Sandrine JUSTER-LERMITTE, professeure et responsable de l’option Structure à l’Ecole Spéciale
des Travaux Publics, que je tiens à remercier pour le temps précieux qu’elle a bien souhaité m’accorder
et pour ses compétences professionnelles dont elle m’a permis de profiter.

Je suis également grandement reconnaissant envers TERRELL GROUP et tous ses collaborateurs, et
notamment l’équipe STRUCTURE, pour leur aide et leur expérience ainsi que pour l’agréable ambiance
au bureau dans laquelle j’ai pu évoluer.

Je désire également remercier les professeurs de l’Ecole Spéciale des Travaux Publics, pour leur cours
de qualité et leur disponibilité et sans qui je ne serais évidemment arrivé à ce stade de ma vie
universitaire et professionnelle.

2
2 RESUME
L’action du fluage sur les bâtiments ne peut être négligée au risque de voir apparaitre des effets
indésirables et préjudiciables comme des déformations structurelles trop importantes. Celui-ci est
donc un élément important à prendre en compte lors de la construction d’un bâtiment et doit être
étudié et contrôlé.

Cela est particulièrement un sujet sensible dans le cas de bâtiments de grande hauteur pour lesquels,
les charges importantes à reprendre, et leur hauteur, impliquent un fluage cumulé non négligeable qui
risque de porter préjudice à l’intégrité structurelle de l’ouvrage, mais également à son esthétique. En
effet le fluage est généralement étudié dans le cas des ouvrages d’art, toutefois dans le cas de
bâtiments de grande hauteur, le cumul des nombreux étages soumis au fluage et donc le cumul de
leurs déformées respectives ne peuvent pas être négligés et doivent être pris en compte dans les
études au risque d’impacter grandement l’ouvrage. Il est également nécessaire de noter que les
éléments porteurs horizontaux, soumis donc à de la flexion sont également soumis au fluage ; toutefois
le but de ce travail est d’étudier l’impact de cet effet sur l’intégralité de l’ouvrage et non pas pour des
éléments ponctuels, pour lesquels le dimensionnement prend déjà en compte le fluage, nous nous
intéressons donc à l’étude du fluage de l’ensemble des éléments porteurs verticaux d’un ouvrage.

Le but de ce travail est donc de comprendre les mécanismes à l’origine du fluage ainsi que les
méthodes de calcul et règlements en découlant, pour pouvoir développer un outil de calcul se basant
sur une méthode de modélisation des effets du fluage. Cela amenant à développer un outil permettant
l’intégration de cette étude à un logiciel de modélisation structurelle, comme « Autodesk ROBOT »,
qui ne permettent généralement pas d’intégrer cette donnée dans les calculs.

La démarche se fait dans une optique d’utilité de conception : l’outil doit être utilisable facilement et
de manière instinctive par les ingénieurs structure lors de la conception, et est applicable dans le cadre
de ce travail seulement au cas des porteurs verticaux.

Ainsi l’étude s’est concentrée tout d’abord sur la comparaison des règlements de conception traitant
du fluage et de leurs divergences ou convergences pour déterminer lesquels sont les plus aptes à être
utilisés en bureau d’études.

Cela amène à développer et optimiser un outil de calcul du fluage selon différents règlements, à
différentes dates clés, notamment à long terme, là où les effets du fluage ont le plus d’impact, mais
qui traite également des déformées de retrait et des déformées élastiques instantanées. Et cela en
partant d’un modèle structurel pour un bâtiment donné.

Mots clés : fluage – déplacements – outil – conception

3
3 ABSTACT
Creep action on buildings cannot be neglected at the risk of seeing undesirable and prejudicial effects
appear, such as severe structural deformations. It is therefore an important element to take into
account during the construction of a building, and must be studied and controlled.

This is a quite important issue in the case of high-rise buildings for which, the important loads applied
and their height, imply a cumulative creep which can be prejudicial to the structural integrity of the
work, but also to its aesthetics. Indeed, creep is generally studied in the case of engineering structures,
but in the case of high-rise buildings, the accumulation of numerous floors subjected to creep and
therefore the accumulation of their respective deformations cannot be neglected and must be taken
into account in the studies at the risk of greatly impacting the structure. It is also necessary to note
that horizontal load-bearing elements, subject to bending, are also subject to creep; however, the
purpose of this work is to study the impact of this effect on the entire structure and not for specific
elements, for which the design already takes creep into account, we are therefore interested in the
study of the creep of all the vertical load-bearing elements of a structure.

The aim of this work is therefore to understand the mechanisms at the origin of creep as well as the
calculation methods and regulations resulting from it, in order to be able to develop a calculation tool
based on a modeling method of the effects of creep. This will lead to the development of a tool
allowing the integration of this study into structural modeling software, such as "Autodesk ROBOT",
which generally do not allow the integration of this data in the calculations.

The approach is based on design utility: the tool must be easily and instinctively usable by structural
engineers during the design phase and is applicable in this work only to the case of vertical carriers.

Thus, the study focused first of all on the comparison of design regulations dealing with creep and their
divergences or convergences to determine which are the most suitable for use in a design office.

This leads to the development and optimization of a creep calculation tool at different key dates,
especially in the long term where the effects of creep have the most impact, but it also deals with
shrinkage deformations and instantaneous elastic deformations. And this is done starting from a
structural model for a given building.

Key words: creep – displacements – tool – design

4
SOMMAIRE
1 REMERCIEMENTS ............................................................................................................................ 2
2 RESUME ........................................................................................................................................... 3
3 ABSTACT .......................................................................................................................................... 4
4 LISTE DES FIGURES........................................................................................................................... 7
5 LISTE DES TABLEAUX ....................................................................................................................... 8
6 LISTE DES SYMBOLES ....................................................................................................................... 9
7 LISTE DES ABREVIATIONS .............................................................................................................. 10
8 INTRODUCTION ............................................................................................................................. 11
9 ENGLISH INTRODUCTION .............................................................................................................. 13
10 ENVIRONNEMENT DE TRAVAIL ................................................................................................. 15
10.1 Historique du groupe ............................................................................................................ 15
10.2 Département structure ......................................................................................................... 16
11 LES DEFORMATIONS DU BETON ................................................................................................ 17
11.1 Les déformations de retrait ................................................................................................... 17
11.2 Les déformations dues à un chargement .............................................................................. 17
11.2.1 Les déformations instantanées ..................................................................................... 17
11.2.2 Les déformées de fluage ............................................................................................... 18
11.2.3 Déformée totale ............................................................................................................ 18
12 MECANISMES DU FLUAGE ......................................................................................................... 18
12.1 Les sources du fluage ............................................................................................................ 18
12.1.1 Le fluage propre ............................................................................................................ 18
12.1.2 Le fluage de dessiccation............................................................................................... 20
12.2 La cinétique du fluage ........................................................................................................... 20
13 LA MODELISATION DU FLUAGE ................................................................................................. 21
13.1 Principes généraux des méthodes de calculs ........................................................................ 21
13.2 Principe de superposition...................................................................................................... 22
13.3 Les différents règlements étudiés ......................................................................................... 23
13.3.1 L’Eurocode 2 – Partie 1.................................................................................................. 23
13.3.2 L’Eurocode 2 – Partie 2.................................................................................................. 25
13.4 Calcul du fluage spécifique .................................................................................................... 26
13.4.1 Eurocode 2- Partie 1 ...................................................................................................... 26
13.4.2 Eurocode 2- Partie 2 ...................................................................................................... 28
13.4.3 Comparaison des règlements ........................................................................................ 30
14 LA MODELISATION DU RETRAIT ................................................................................................ 32
14.1 Les différents règlements étudiés ......................................................................................... 32

5
14.1.1 L’Eurocode 2 – Partie 1.................................................................................................. 32
14.1.2 L’Eurocode 2 – Partie 2.................................................................................................. 33
14.2 Calcul du retrait relatif .......................................................................................................... 34
14.2.1 Eurocode 2- Partie 2 ...................................................................................................... 34
14.2.2 Eurocode 2- Partie 1 ...................................................................................................... 35
15 DEVELOPPEMENT DE L’OUTIL ................................................................................................... 36
15.1 Optique de l’outil................................................................................................................... 36
15.2 Démarche de conception ...................................................................................................... 37
15.3 Mise en place de l’outil pour les poteaux ............................................................................. 37
15.3.1 Fonctionnement global de la feuille .............................................................................. 37
15.3.2 Données à rentrer par l’utilisateur ................................................................................ 38
15.3.3 Principes de calcul ......................................................................................................... 39
15.3.4 Vérification de l’outil de calcul ...................................................................................... 42
15.4 Mise en place de l’outil pour le cas des voiles ...................................................................... 46
15.4.1 Etude des zones en traction .......................................................................................... 47
15.5 Application de l’outil à un projet réel.................................................................................... 49
15.6 Impact de l’outil..................................................................................................................... 53
16 CONCLUSION ............................................................................................................................. 54
17 ENGLISH CONCLUSION .............................................................................................................. 55
18 BIBLIOGRAPHIE .......................................................................................................................... 56
19 ANNEXE ..................................................................................................................................... 57
19.1 Classes de ciment .................................................................................................................. 57
19.2 Rayon moyen h0 .................................................................................................................... 57
19.3 Outils de calcul ...................................................................................................................... 58
19.4 Code....................................................................................................................................... 59
19.4.1 Fonction de calcul du module Ecm................................................................................ 59
19.4.2 Fonction de calcul de la surface Ah ............................................................................... 60
19.4.3 Fonction de calcul de la déformée élastique ................................................................ 60
19.4.4 Fonction de calcul de la déformée de fluage selon l’EC2-1........................................... 61
19.4.5 Fonction de calcul de la déformée de fluage selon l’EC2-2 avec FS .............................. 62
19.4.6 Fonction de calcul de la déformée de fluage selon l’EC2-2 sans FS .............................. 64
19.4.7 Fonction de calcul de la déformée de retrait selon l’EC2-1 .......................................... 66
19.4.8 Fonction de calcul de la déformée de retrait selon l’EC2-2 avec FS ............................. 67
19.4.9 Fonction de calcul de la déformée de retrait selon l’EC2-2 sans FS .............................. 67
19.4.10 Code implémenté dans le bouton Excel .................................................................... 68

6
4 LISTE DES FIGURES

Figure 1 : les différents modules du béton


Figure 2 : influence du vieillissement sur le fluage
Figure 3 : schématisation du mécanisme lié la pression de disjonction
Figure 4 : cinétique du fluage
Figure 5 : principe de superposition de Boltzmann
Figure 6 : principe de superposition par la méthode du temps équivalent
Figure 7 : fluage relatif en fonction de l’âge du béton pour l’EC2-2 avec et sans FS
Figure 8 : fluage spécifique en fonction de la résistance fck pour les 3 règlements étudiés
Figure 9 : fluage spécifique en fonction de la résistance fck, selon EC2-1 sous les 55Mpa et selon EC2-2
au-dessus
Figure 10 : voile soumis à de la flexion
Figure 11 : cumul des efforts dus à la flexion et ceux dus à un effort normal dans le voile
Figure 12 : Etude du fluage selon [7]
Figure 13 : Etude du fluage selon [6]
Figure 14 : Etage type et repérage des poteaux Tour Saint-Gobain

7
5 LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : comparaisons des déformées de fluage de l’outil et de la note de calcul de la tour St-
Gobain (EC2-1)
Tableau 2 : résultat des déformées des différents types de fluage de l’outil (EC2-2)
Tableau 3 : valeur de kh en fonction de h0
Tableau 4 : comparaison des déformées des différents types de retrait entre l’outil et la note de
calcul de la tour St-Gobain (EC2-2)
Tableau 5 : comparaisons des déformées de retrait de l’outil et de la note de calcul de la tour St-
Gobain (EC2-1)
Tableau 6 : déformées élastiques Robot Autodesk pour les charges G/Q et G+Q
Tableau 7 : déformées élastiques SCIA Engineering pour les charges G et G+Q
Tableau 8 : déformées élastiques Robot Autodesk pour les charges G et G+Q après modification de la
résistance à 35Mpa
Tableau 9 : résultats de l’outil pour les déformées instantanées
Tableau 10 : résultats déformées instantanées Robot Autodesk après modification du module à
34100 Mpa
Tableau 11 : résultats des déformées instantanées de l’outil pour différents modules E
Tableau 12 : dimensions des poteaux de la tour Saint-Gobain étudiés
Tableau 13 : planning de travaux par étage et par lot de la tour Saint-Gobain
Tableau 14 : âge du béton à différentes phases des travaux de la tour Saint-Gobain
Tableau 15 : descente de charge du béton à différentes phases des travaux de la tour Saint-Gobain
Tableau 16 : résultats de l’outil pour les données de la tour Saint-Gobain
Tableau 17 : déformées de fluage et de retrait de la tour Saint-Gobain
Tableau 18 : comparaison des déformées de l’outil et de la note de calcul de la tour St-Gobain

8
6 LISTE DES SYMBOLES

εfl : déformée de fluage


ε̇ fl : vitesse de déformation de fluage
ε̈ fl : accélération de déformation de fluage
εfp : déformée de fluage propre
εfd : déformée de fluage de dessiccation
εel : déformée élastique instantanée
εrch : déformée de retrait thermique
εca : déformée de retrait endogène
εcd : déformée de retrait de dessiccation
εc : déformée sous charge
εr : déformée de retrait
t: date d’étude
τ: variable de temps
t0 : date de chargement
ts : date de fin de cure
T: température
∆t : gradient de température
J: fonction de complaisance
C: coefficient de fluage spécifique
φ: coefficient de fluage
σ: contrainte
E: module d’Young
Ec : module tangent à l’origine
Ecm : module sécant
Es : module d’Young de l’acier
fck : valeur caractéristique de la résistance du béton en compression
fcm : valeur moyenne de la résistance en compression du béton, mesurée sur cylindre
Ac : section de béton brut
Ah,k : section homogène de béton à la phase k
ρ: taux d’armature
Ni : effort normal
NNi : composante axiale dans le poteau due à un effort normal
NMi composante axiale dans le poteau due au moment dans le voile.
M: moment
I: inertie
v: distance au centre de gravité
ep : épaisseur du voile
L: longueur du voile

9
7 LISTE DES ABREVIATIONS
ELU : Etat Limite Ultime

ELS : Etat Limite de Service

IGH : Immeuble de Grande Hauteur

EC : EuroCode

BHP : Béton Haute Performance

FS : Fumée de Silice

SF : Silica Fume

BA : Béton Armé

EXE : Exécution

10
8 INTRODUCTION
La déformation des matériaux est un sujet majeur de la construction de par l’impact que peuvent avoir
des déplacements non prévus ou non contrôlés sur l’intégrité d’un ouvrage. En effet, des déformées
trop importantes peuvent porter atteinte au bon fonctionnement de l’ouvrage, c’est pour cette raison
que les ouvrages ne sont pas seulement étudiés en résistance à l’Etat Limite Ultime (ELU), prévu pour
éviter la ruine, mais ils le sont également à l’Etat Limite de Service (ELS) qui étudie les déformées de
l’ouvrage et leur impact. Ce dernier cas peut dans certains cas prévaloir sur la résistance pure de la
structure et peut même mener au bout d’un certain temps à une ruine de l’ouvrage : l’ELS devient ELU.

Bâtiments structurellement stables mais penchés créant un inconfort dans l’utilisation

Parmi ces déformées se trouvent les déformées instantanées, qui se développent immédiatement lors
de la mise en œuvre du béton et les déformées différées composées du retrait et du fluage, qui se
développent au cours du temps.

Toutefois ces déformées ne furent pas prises en compte dès le début de la construction béton,
notamment pour le fluage.
Les premières observations et études de ce phénomène, qui correspond à la déformation de l’élément
sous application d’une charge constante au cours du temps, furent faites par Eugène Freyssinet
pendant la construction du pont du Veurdre (Allier) en 1911 dont il observait les déformations. Il mena
donc des études, notamment sur la précontrainte, pour pallier ce problème et tenta d’étudier le
mécanisme de celui-ci, concluant que le fluage dépendait des mouvements de l’eau dans le ciment,
faisant du fluage un phénomène de retrait amplifié par l’application d’une charge. [1]

11
Cette étude menée par Freyssinet a conduit à mettre à jour les règlements de conception, notamment
vis-à-vis du Circulaire de 1906 qui stipulait que le béton possède un module constant au cours du temps
de la même manière que l’acier.

Une série d’études et de recherches sur ce phénomène a été menée depuis et l’est toujours pour
tenter d’expliquer ce phénomène et de le modéliser.

Il semble donc important d’expliciter les différentes hypothèses et résultats trouvés sur le phénomène
de fluage ainsi que les différents modèles, pour bien comprendre le sujet et pouvoir ensuite arriver à
la création d’un outil cohérent avec tous ces résultats.

De même, il apparaît que la prise en compte de ce phénomène ne peut être négligée au risque
d’amener à des catastrophes. Toutefois le fluage n’est généralement pas pris en compte dans les outils
numérique de modélisation structurelle, largement utilisés de nos jours en conception. Ainsi, il est
intéressant de parvenir à mettre en place un outil externe aux logiciels de calcul mais qui travaille en
collaboration avec ceux-ci, pour ainsi intégrer cette donnée aux modèles, le tout en étant simple
d’utilisation et adapté à la conception.

12
9 ENGLISH INTRODUCTION
The deformation of materials is a major subject in construction because of the impact that unplanned
or uncontrolled displacements can have on the integrity of the structure. Indeed, deformations that
are too important can affect the proper functioning of the structure, which is why structures are not
only studied in terms of Ultimate Limit State (ULS) resistance, designed to avoid ruin, but also in terms
of Service Limit State (SLS) which studies the deflections of the work and their impact. The latter state
can, in some cases, prevail over the pure resistance of the structure and can even lead after a certain
time to the ruin of the structure: the SLS becomes ULS.

Structurally stable but leaning buildings creating discomfort in use

Among these deformations we find instantaneous deformations, which develop immediately when
the concrete is casted, and delayed deformations composed of shrinkage and creep, which develop
over time.

However, these deformations were not taken into account at the beginning of concrete construction,
especially creep.

The first observations and studies of this phenomenon, which corresponds to the deformation of the
element under the application of a constant load over time, was made by Eugène Freyssinet during
the construction of Le Veurdre bridge (Allier) in 1911, whose deformations he observed. He, therefore,
conducted studies, including on prestressing, to overcome this problem and tried to study the
mechanism of it, concluding that creep depended on the movement of water in the cement, making
creep a type of shrinkage amplified by the application of a load. [1]

13
This study conducted by Freyssinet led to an update of the design regulations, particularly with respect
to the 1906 Circular which stipulated that concrete has a constant modulus over time in the same way
as steel.

A series of studies and research on this phenomenon have been conducted since then, and are still
being conducted to try to explain this phenomenon and to model it.

It seems important to explain the different hypotheses and results found on the phenomenon of creep
as well as the different models, in order to understand the subject and to be able to create a tool
consistent with all these results.

Similarly, it appears that the consideration of this phenomenon cannot be neglected at the risk of
leading to disasters. However, creep is generally not taken into account in the numerical tools of
structural modeling, widely used nowadays in design. Thus, it is interesting to set up a tool external to
the calculation software but which works in collaboration with it, to integrate this data into the models,
while remaining easy to use and adapted to the design stage.

14
10 ENVIRONNEMENT DE TRAVAIL
10.1 Historique du groupe
Créée en 1982 par trois ingénieurs (Ray Elms, Geoff Rooke et Peter Terrell) qui s’associent et forment à
Boulogne-Billancourt le bureau d’ingénierie Terrell Associés., Terrell est une société d’ingénierie
spécialisée dans les domaines des structures, des fluides et des façades.

Ses références portent sur tous types de bâtiments, et particulièrement ceux dont la conception
conjugue problématiques techniques et enjeux architecturaux.

Terrell est un des acteurs principaux du développement en France des structures mixtes acier/béton,
maîtrisant la construction métallique et le béton, l’expertise de Terrell s’est élargie à la construction
bois.

Conscients des enjeux environnementaux de notre époque, les ingénieurs de Terrell sont attentifs aux
problématiques environnementales qu’ils intègrent dès les phases initiales du projet.

Avec une centaine de collaborateurs basés principalement à Paris, Toulouse et Londres, Terrell est
engagé sur un grand nombre de projets de taille et de degrés de complexité variable, dans les secteurs
privés ou publics, en construction neuve comme en réhabilitation.

Le bureau d’études Terrell est réputé pour sa maitrise de la construction bois, plus respectueuse de
l’environnement. Cet engagement envers l’écologie et envers la promotion de la construction bois se
traduit par la présence d’un département Structure Bois au sein de la société.

De plus la société s’ouvre de plus en plus à l’international, tout d’abord en menant des projets en
Europe mais aussi sur d’autres continents. De plus, la volonté de s’ouvrir à différentes cultures
s’observe également au sein des équipes, composées de collaborateurs de multiples nationalités et
origines, apportant chacun leurs connaissances et atouts propres aux projets.

La culture d’entreprise se veut conviviale et amicale, toutes les strates de la hiérarchie se côtoient ce
qui permet la création d’un vrai lien entre les différents collaborateurs.

La société possède quatre implantations dans le monde :


-Boulogne-Billancourt, siège social
-Toulouse
-Londres
-Dubaï

15
10.2 Département structure
Le département structure de la société Terrell a pour rôle de fournir des solutions techniques
conformes aux souhaits du client c’est-à-dire respectant le Programme, le cahier des charges et
l’architecture choisie, tout en étant les plus favorables possible techniquement et économiquement.

Ces solutions sont d’ordre structurel, ainsi leur travail est de modéliser les charges qui sont susceptibles
de s’appliquer sur le bâtiment considéré, d’étudier quels types de structures va permettre de supporter
ces charges et d’optimiser ces structures selon les retours des clients.

Pour cela, il est donc nécessaire, en collaboration avec les autres acteurs, d’analyser l’implantation du
projet et de repérer toutes les charges susceptibles d’apparaitre et en quels endroits sur la structure
choisie ; de modéliser cette structure pour pouvoir mener les calculs et la vérifier tout en s’assurant
que le tout reste dans l’enveloppe économique convenue.

Travaillant grandement sur des Immeubles de Grandes Hauteur (IGH), mon travail trouve donc une
application concrète mais également un environnement propice plein de ressources pour mener à bien
ce sujet.

16
11 LES DEFORMATIONS DU BETON

Le béton est un matériau viscoélastique dont le chargement cause deux types de déformations :

-une déformation instantanée ou élastique (immédiate)


-des déformations différées, le fluage et le retrait, qui débutent au jeune âge et continuent au cours
de la vie du béton.

Il est important de traiter toutes ces déformations car à long terme c’est bien le cumul de celles-ci qui
sera potentiellement préjudiciable, bien que ce travail se concentre en priorité sur le fluage. [4]

Il est également possible de différencier ces déformations d’une autre manière :

11.1 Les déformations de retrait


Également appelé les déformées spontanées, les déformées de retrait apparaissent en même temps
que les premières réactions chimiques au sein du béton, sans application de charge sur le matériau.
Le premier type de retrait est le retrait endogène (d’auto-dessiccation/d’hydratation), celui-ci est dû
aux premières réactions chimiques dans le béton.
Le second type de retrait est le retrait de dessiccation (séchage) dû à la variation d’hygrométrie du
milieu ambiant.
Le troisième type de retrait est le retrait thermique dû à un écart de température entre le milieu
ambiant et le béton, cette différence de températures vient du fait que les réactions entre l’eau et le
ciment sont exothermiques.

11.2 Les déformations dues à un chargement


11.2.1 Les déformations instantanées
Lors de l’application d’une charge sur le matériau la première déformée à apparaitre est la déformée
instantanée. Il est considéré que pour une sollicitation inférieure à 60% de la résistance le
comportement est élastique : la déformée est réversible et est proportionnelle au module d’Young E.
Toutefois en observant la courbe de la contrainte longitudinale en fonction de la déformation
longitudinale, lors d’un essai de compression simple, nous remarquons des non-linéarités. Cela est dû
au fait que le module d’Young qui peut soit être le module tangent Ec, mesuré selon la pente à l’origine
ou le module sécant Ecm mesuré selon la pente d’une courbe interceptant l’origine pour une ordonnée
fixe (entre 0 et 0.4fcm).

Figure 1 : les différents modules du béton

17
Le module sécant pouvant être calculé comme suit selon l’EC2 :
.
= 22 ∗ ( /10)

Avec fcm en MPa et Ecm en GPa.

Le module tangent Ec peut être pris égal à 1.05Ecm.

De plus ces modules sont fonction du vieillissement du béton et sont donc variables dans le temps.

11.2.2 Les déformées de fluage


Le fluage est divisé en deux types :
Le premier est le fluage propre qui correspond aux déformées sous charge lorsque le matériau est
protégé de tout échange d’eau avec l’extérieur.
Le deuxième est le fluage de dessiccation qui correspond aux déformées sous charge lorsque le
matériau est soumis à des variations hydriques du milieu ambiant.

11.2.3 Déformée totale


Ainsi il apparaît que la déformée totale du matériau est la somme de l’ensemble de ces déformées :

εtot = εel + εrch + εca + εcd + εfp + εfd

Avec :
- εel : déformée élastique
- εrch : déformée de retrait thermique
- εca : déformée de retrait endogène
- εcd : déformée de retrait de dessiccation
- εfp : déformée de fluage propre
- εfd : déformée de fluage de dessiccation

Le retrait thermique est considéré négligeable et ne sera donc pas traité.

12 MECANISMES DU FLUAGE

12.1 Les sources du fluage


Les origines du fluage restent floues mais certaines théories ont été avancées pour essayer
d’expliquer ce phénomène.

12.1.1 Le fluage propre


C’est le fluage qui apparaît lorsqu’il n’y a pas d’échange hygrométrique entre le béton et le milieu
ambiant. Le taux d’hygrométrie possède toutefois un effet sur le béton : la quantité d'eau étant plus
faible, le taux de fluage diminue d’autant plus, d’où la grande part de fluage propre au jeune âge.
Ainsi c’est ce type de fluage qui apparaît en prépondérance pour un béton de jeune âge ou pour le cas
de structure massive. [2],[3]

Ce type de fluage dépend du matériau lui-même (granulat, liant...) et du comportement structurel de


celui-ci.

18
Les paramètres le faisant varier sont :
-l’âge du béton
-la contrainte/chargement appliqué
-l’âge auquel on charge l’élément et la durée du chargement [3]

Le fluage propre du béton a un caractère vieillissant : lorsque le béton vieillit il durcit, ce qui agit sur la
valeur du module, réduisant ainsi le fluage au cours du temps. [4]

Figure 2 : influence du vieillissement sur le fluage

Les origines précises du fluage propre ne sont pas déterminées, mais plusieurs hypothèses ont été
avancées pour tenter de l’expliquer dans lesquelles nous ne rentrerons pas dans les détails :

- un glissement entre les lamelles du gel de silicate de calcium hydraté (C-S-H), hypothèse privilégiée
pour expliquer le fluage propre à court et à long terme.
- un transfert de matières, lié aux phénomènes de pressions de disjonction entre deux surfaces de
solide adjacentes et aux pressions de dissolution.

Figure 3 : schématisation du mécanisme lié la pression de disjonction

19
12.1.2 Le fluage de dessiccation

Le fluage de dessiccation correspond au fluage dans le cas d’un changement d’état hydrique interne.
Ce comportement, appelé l’effet Pickett. [4]

12.2 La cinétique du fluage

Différentes études menées sur le fluage ont montré que les déformées de fluage peuvent se
décomposer en trois phases distinctes caractérisées par le comportement de la déformation εfl, de la
vitesse de déformation ε̇ fl et de l’accélération de la déformation ε̈ fl.

La vitesse de déformation selon les phases est toujours constante, c’est au niveau de l’accélération
que la différence se joue :

-Phase Primaire : l’accélération est négative, après une déformation initiale brutale, la déformée tend
à se stabiliser
-Phase Secondaire : l’accélération est proche d’une valeur nulle, la déformée augmente de manière
constante.
-Phase Tertiaire : l’accélération devient positive et la déformation augmente brutalement jusqu’à
arriver à la rupture du matériau, cette phase n’apparait que si le matériau travaille proche de la
résistance, dans la majorité des cas, seules les deux premières phases apparaissent. [1]

Figure 4 : cinétique du fluage

20
13 LA MODELISATION DU FLUAGE
13.1 Principes généraux des méthodes de calculs
La déformation totale du béton peut s’écrire comme la somme d’une déformation sous charge
(instantanée et fluage) et d’une déformation indépendante du chargement (retrait …).

εtot= εc + εr

Avec :
- εc : déformée sous charge
- εr : déformée de retrait

La déformation sous charge, celle qui nous intéresse, est définie grâce à l’intégrale de Stieltjes qui fait
intervenir la fonction de fluage J (t, ) (ou appelée aussi la fonction de complaisance).

εc (t) = εtot (t) - εr (t) = ∫ ( , ) ( )

En appliquant le principe de superposition (voir ci-dessous), nous pouvons simplifier cette intégrale
tant que nous considérons les contraintes dans le domaine linéaire du béton.

εc (t) = ( , 0) ( )
La fonction de complaisance peut être définie soit par un coefficient de fluage spécifique, soit par un
coefficient de fluage :
1
( , 0) = + ( , 0)
Ecm(t0)
Avec C(t,t0) le coefficient de fluage spécifique et Ecm(t0) le module sécant du béton à l’instant t0.

1 φ(t, t0)
( , 0) = +
( 0)

Avec φ(t, t0) le coefficient de fluage et Ec le module tangent à l’origine du béton.

Dans chacun des cas, le fluage est exprimé par le deuxième terme, tandis que les déformées
instantanées sont exprimées par le premier terme, ce qui donne comme déformées de fluage :
( , )
εfl (t) = C(t,t0) ( ) = ( )
La majorité des règlements traitant du fluage s’efforcent de déterminer cette fonction de
complaisance et particulièrement le deuxième terme dans le cas de l’étude au fluage, les règlements
les plus utilisés pour l’étude du fluage sont :

-l’Eurocode 2
-le BPEL 91
-le ACI 209
-le modèle B3, un modèle de calcul du fluage découlant du règlement ACI 209, plus précis que les
autres modèles et utilisant les fonctions de complaisance C0 et Cd pour le calcul du fluage propre et
de dessiccation, au lieu de calculer le fluage total à l’aide du coefficient de fluage φ(t, 0).
Dans le cadre de ce travail seul l’Eurocode sera étudié dans ces différentes parties.

21
13.2 Principe de superposition
Le fluage étudié au sein d’une structure découle d’une suite de charges qui se superposent à l’élément
étudié. Pour étudier l’effet de ces superpositions de charges, deux modèles sont utilisables :

Le principe de superposition de Boltzmann : la linéarité du fluage par rapport au chargement est


supposée vérifiée :

Figure 5 : principe de superposition de Boltzmann

Cette méthode est simple d’utilisation et sera celle utilisée dans le cadre de cette étude, toutefois elle
possède des limites :
-elle suppose une symétrie dans le cas de chargement et déchargement, en réalité la contrainte après
déchargement est plus élevée, toutefois nous considérons le déchargement d’un ouvrage non
pertinent dans le cas de cette étude.
-elle ne prend pas en compte certains paramètres comme l’hygrométrie ou le degré d’hydratation
-nécessité d’être dans le domaine linéaire du comportement du béton, imposant de vérifier que la
contrainte dans le béton est inférieure à 45% de la contrainte résistante
-des non-linéarités apparaissent dans le cas d’une simultanéité des mécanismes de fluage et de retrait
qui entraine des fissurations, celles-ci ne sont pas prises en compte dans le cadre de cette méthode
-nécessite de grands temps de calcul

La méthode du temps équivalent (méthode incrémentale) : elle consiste en un calcul d’un temps
équivalant α qu’aurait mis l’élément étudié dans les conditions actuelles et sous la contrainte actuelle
pour atteindre la déformation de fluage actuelle.

Figure 6 : principe de superposition par la méthode du temps équivalent

22
13.3 Les différents règlements étudiés
13.3.1 L’Eurocode 2 – Partie 1
L’Eurocode 2- Partie 1 permet de calculer le coefficient de fluage du béton et donc d’en déduire la
déformée correspondante.

Il convient de prêter attention au fait que le béton ne doit pas être soumis à une contrainte de
compression de 0.45fck(t0), cela permet de considérer un comportement linéaire.

Les différentes formules données par l’EC2-1 sont les suivantes :

Où φ0 est le coefficient de fluage conventionnel défini comme suit :

φRH permet de tenir compte de l’effet de l’humidité relative RH (%) sur le coefficient de fluage
conventionnel :

β(fcm) permet de tenir compte de l’effet de la résistance du béton sur le coefficient de fluage
conventionnel

β(t0) permet de tenir compte de l’effet de l’âge du chargement sur le coefficient de fluage
conventionnel

h0 est le rayon moyen de l’élément, en mm (voir en annexe pour l’explication physique)

Avec Ac la section droite et u le périmètre de l’élément en contact avec l’atmosphère.

23
βc(t,t0)est un coefficient qui rend compte du développement du fluage avec le temps après
chargement :

t l’âge du béton à l’instant considéré, en jours


t0 est l’âge du béton au moment du chargement, en jours
t – t0 est la durée non ajustée du chargement, en jours

βH est un coefficient dépendant de l’humidité relative (RH en %) et du rayon moyen de l’élément (h0
en mm) :

α1/2/3 sont des coefficients tenant compte de l’influence de la résistance du béton :

Il convient de corriger le temps de chargement t0 pour prendre en compte l’influence du type de


ciment sur le coefficient de fluage

t0,T est l’âge du béton au moment du chargement, en jours, non corrigé.


α est une puissance qui dépend du type de ciment (voir en annexe pour les types de ciment) :
=-1 pour un ciment de classe S
=0 pour un ciment de classe N
=1pour un ciment de classe R

Il est également possible de corriger l’âge au chargement en tenant compte de l’influence de la


température :

T(Δti) est la température durant la période de temps Δti , en °C


Δti est le nombre de jours où règne la température T
Toutefois cette approche n’a pas été prise en compte dans le cadre de ce travail, celle-ci demandant
de fournir des hypothèses trop détaillées, à savoir la température qu’il fera lors du chargement ainsi
que les différents intervalles de température lors du coulage du béton. Cela met à mal la vocation
utile et facile d’utilisation de l’outil à mettre en place, notamment pour une phase de conception. De
plus il apparait que l’utilisation de cette durée corrigée par la prise en compte de la température

24
induit une différence de 5% par rapport à la durée non corrigée, différence que l’on peut considérer
négligeable.

13.3.2 L’Eurocode 2 – Partie 2


Cette partie de l’EC2 est initialement dédiée à la conception des ponts, toutefois rien n’empêche
d’étudier la méthode de calcul de fluage de ce code et de possiblement l’utiliser pour des cas qui ne
s’apparentent pas à des ponts.
La règlementation précise bien que la modélisation suivante s’applique spécifiquement à des bétons
de haute performance dont la classe de résistance est supérieure à C50/60 et dont la classe de ciment
est R. Deux variantes sont proposées : avec et sans fumée de silice (FS). Il est également précisé que
cette méthode est préférable à celle de l’EC2-1 pour le cas de BHP et le cas d’éléments épais.

La méthode permet également de différencier la partie fluage propre et fluage de dessiccation et donc
de mieux apprécier la part de chaque composante.

La méthode s’applique pour une humidité relative inférieure à 80% et toujours dans un état élastique
du béton soit pour σ<0.45fck.

Définissant la déformée de fluage totale :

13.3.2.1 Fluage propre


Le coefficient de fluage propre se définit comme suit :

Et

25
13.3.2.2 Fluage de dessiccation
Le coefficient de fluage de dessiccation se définit comme suit :

Et εcd la déformée de retrait de dessiccation, s’exprimant comme suit :

Avec

Et

13.4 Calcul du fluage spécifique


Pour comparer les différents résultats fournis par ces différentes règlementations, il convient de
travailler en fluage spécifique, c’est-à-dire la déformée de fluage par unité de contrainte. Pour être
dans un cas encore plus général et simplifier la comparaison, nous préférons utiliser le fluage
spécifique par unité de longueur soit en µm/m/Mpa.

13.4.1 Eurocode 2- Partie 1


La première réglementation à être étudiée est l’EC2-1.
Les données à rentrer par l’utilisateur sont les suivantes :
Données
Données béton Données élément et environement
fck 35 Mpa b 0,3 m
fcm 43 Mpa h 0,3 m
RH 50 % >> Humidité de l'environement ambiant
Type de ciment RS
α 1

Données Chargement
t0 28 j >> Age du béton au moment du chargement
t0 corrigé 32,46 j
t 1825 j >> Age du béton

26
Avec : - fck la résistance caractéristique en compression du béton
-fcm la résistance moyenne du béton (=fck+8)
-b et h sont les dimensions de l’élément
-RH l’humidité relative
-t0 l’âge du béton lors du chargement
-t l’âge du béton à la date d’étude
-le type de ciment (S ; N/R ou RS), qui permet de déterminer le coefficient α, intervenant dans
le calcul du temps t0 corrigé

Ces données amènent ensuite au calcul des différents paramètres nécessaires au calcul du fluage selon
les formules de l’EC2-1 citées plus haut :

Coefficients de calcul du coefficent de fluage


Ac 1,440000 m² Aire de la section transversale
u 4,800000 m Perimètre de la partie exposée à la dessication
ho 600,0 mm Rayon moyen de l'élément

Ecm 39099,87 Mpa 22000x(fcm/10)^0,3


Ec 41054,87 Mpa 1,05*Ecm

α1 0,6282
α2 0,8756
α3 0,7174
εfl 6,97176541 µm/m/Mpa
φ rh 1,1691
β(fcm) 2,0373
β(t0) 0,5214

φ0 1,2418

βH 1076,145
β C(t;t0) 0,2305

φ(t;t0) 0,286

β C(∞;t0) 1,0
φ(∞;t0) 1,2418

La vérification des calculs s’est faite en comparant les résultats à ceux de la Note de calcul
l’affaissement des poteaux de la tour Saint-Gobain, faite en phase EXE, ci-dessous un tableau
comparatif des résultats :
Hypothèses Hypothèses
fck 60 Mpa fck 45 Mpa
Ciment RS Ciment RS
HR 55% HR 55%
t0 7jr t0 7jrs
Poteau ø800 Poteau ø800

Date t (jrs) εfl εfl EXE Ecart Date t (jrs) εfl εfl EXE Ecart
28 10,7 11 -2,7% 28 14,3 14 2,1%
90 16,8 17 -1,2% 90 22,5 22 2,3%
270 22,7 23 -1,3% 270 30,4 30 1,3%
365 24,3 24 1,3% 365 32,6 33 -1,2%
1530 30,4 30 1,3% 1530 40,9 41 -0,2%
4452 32,8 33 -0,6% 4452 44,2 44 0,5%
36500 34,2 34 0,6% 36500 46,2 46 0,4%
Tableau 1 : comparaisons des déformées de fluage de l’outil et de la note de calcul de la tour St-Gobain (EC2-1)

27
La comparaison a été menée sur la base d’un groupe d’hypothèses initiales à savoir :
-la résistance fck
-le type de ciment
-l’humidité relative HR
-la date de chargement
-les dimensions du poteau
Ensuite les valeurs données par l’outil mis en place, εfl, et par celles de la note de calcul, εfl EXE, ont
été comparées sur différentes dates. Cela a été fait pour deux groupes d’hypothèses initiales.

Les écarts maximaux entre ces résultats sont de l’ordre de 2.7% et cet écart diminue à fur et à mesure
que l’on étudie un béton vieillissant jusqu’à être de l’ordre e 0.5%.

La vérification du calcul des coefficients a été effectuée avec l’aide d’une feuille de Monsieur THONIER
permettant le calcul du coefficient de fluage. Ci-dessous un exemple des résultats obtenus pour un
essai :
Hypothèses Résultats
fck 35 Mpa
φ(t;t0) 1,981
Ciment RS
HR 50% Résultats Thonier
t 1825jrs j(t,to) 1,981
t0 28jrs
Poteau 30x30

Le calcul du fluage selon l’EC2-1 est donc validé.

13.4.2 Eurocode 2- Partie 2


La seconde réglementation à être étudiée est l’EC2-2.
Les données à rentrer par l’utilisateur sont les suivantes :
Données
Données béton Données élément et environement
fck 35 Mpa b 0,3 m
fcm 43 Mpa h 0,3 m
RH 50 % >> Humidité de l'environement ambiant
Type de ciment RS
Coeffficient s 0,2
α 1
Données Chargement
t0 28 j >> Age du béton au moment du chargement
t0 corrigé 32,46 j
t 1825 j >> Age du béton
ts 0 j Date de fin de cure

Avec : - fck la résistance caractéristique en compression du béton


-fcm la résistance moyenne du béton (=fck+8)
-b et h sont les dimensions de l’élément
-RH l’humidité relative
-t0 l’âge du béton lors du chargement
-t l’âge du béton à la date d’étude
-ts l’âge de fin de cure
-le type de ciment (S ; N/R ou RS), qui permet de déterminer les coefficients α et s, intervenants
respectivement dans le calcul du temps t0 corrigé et de fcm(t0)

28
Ces données amènent ensuite au calcul des différents paramètres nécessaires au calcul du fluage selon
les formules de l’EC2-2 citées plus haut :
Coefficients de calcul du coefficent de fluage
Ac 0,502655 m² Aire de la section transversale
u 2,513274 m Primètre de la aprtie exposée à la dessication
ho 400,0 mm Rayon moyen de l'élément

fcm(t0) 59,8 Mpa 0,818730753 Ok


fcm(t) 88,66986076 Mpa
Ecm 39941,06 Mpa 22000x(fcm/10)^0,3
Ec 41938,11 Mpa

Le calcul qui suit différencie le fluage propre et le fluage de dessiccation mais aussi les cas avec et sans
fumée de silice :
Avec fumée Sans fumée
Fluage propre Fluage propre
φbo 0,895198142 φbo 1,4
βbc 11,53917452 βbc 18,0343937
φb(t,t0) 0,703657124 φb(t,t0) 0,98216018

Fluage de dessication Fluage de dessication


φdo 1000 φdo 3200
K(fck ) 18 K(fck ) 18
βbc 0,007 βbc 0,021
εd(t) 0,001472938 εd(t) 0,00127099
εd(t0) 0,000241518 εd(t0) 8,9514E-05
φd(t,t0) 1,231420161 φd(t,t0) 3,78072423

εb(t,t0) 6,48967E-06 soit 19,6656621 μm/m/Mpa εb(t,t0) 9,0582E-06 soit 27,4492071 μm/m/Mpa
εd(t,t0) 1,13571E-05 soit 34,415473 μm/m/Mpa εd(t,t0) 3,4869E-05 soit 105,66289 μm/m/Mpa
εcc(t,t0) 1,78468E-05 soit 54,0811351 μm/m/Mpa εcc(t,t0) 4,3927E-05 soit 2,92846613 μm/m/Mpa

De même la vérification s’est faite en comparant à la Note de calcul de phase EXE de l’affaissement
des poteaux de la tour Saint-Gobain, avec les valeurs suivantes :
Hypothèses
fck 60 Mpa
Ciment RS
HR 55%
t0 7jr
ts 3jr
Poteau ø800

Sans fumée de silice


Date t (jrs) εfl εb εd
28 13,5 13,4 0,2
90 19,9 19,1 0,8
270 26,1 23,7 2,4
365 28 24,8 3,2
1530 39,2 28,9 10,4
4452 49,8 30,9 19
36500 63,4 31,8 30,5

Avec fumée de silice


Date t (jrs) εfl εb εd
28 9,7 9,5 0,2
90 13,6 12,8 0,7
270 17,2 15,2 2
365 18,2 15,7 2,5
1530 23,6 17,8 6
4452 26,8 18,5 8,4
36500 29,4 19,3 10,1

Tableau 2 : résultat des déformées des différents types de fluage de l’outil (EC2-2)

29
Les écarts sont très faibles pour le calcul du coefficient du retrait, pour ce calcul, le terme RH a été
considéré en pourcentage. Nous avons donc ici une incohérence dans la note de calcul qui prend en
compte RH de deux manières différentes. Le cas où RH est en pourcentage nous semble plus correct
et cohérent avec l’EC2. Ainsi cela sera de cette façon que les calculs seront menés.

Le calcul du fluage propre selon l’EC2-2 a été vérifié ainsi que le calcul du retrait, le fluage de
dessiccation dépendant du retrait nous pouvons considérer que celui-ci est également vérifié.

13.4.3 Comparaison des règlements


Une comparaison des valeurs de fluage spécifique a été menée pour étudier de quelle manière
appliquer au mieux ces méthodes.

Tout d’abord une comparaison entre les valeurs de fluage pour l’EC2-2 pour les cas avec et sans fumée
de silice en fonction de l’âge du béton :

Figure 7 : fluage relatif en fonction de l’âge du béton pour l’EC2-2 avec et sans FS

Il apparait que la différence à un bas âge est minime, toutefois l’écart se creuse de plus en plus suite
au vieillissement du béton. On observe clairement que le fluage d’un BHP sans FS peut être plus de
deux fois supérieur à celui d’un BHP avec FS.
La cinétique de fluage est plus importante pour le cas sans FS, d’où une augmentation brutale et rapide
du fluage, alors que dans le cas sans FS, le fluage se stabilise rapidement et tend vers une asymptote,
faisant donc apparaitre un écart non négligeable.

La comparaison suivante se fait entre les trois cas étudiés, et ce, à toute résistance fck, bien que les EC
recommandent d’utiliser la Partie 2 pour les BHP seulement.

30
Figure 8 : fluage spécifique en fonction de la résistance fck pour les 3 règlements étudiés

Il apparait que la méthode de l’EC2-1 donne des valeurs de fluage plus faibles que la méthode de l’EC2-
2, tout en restant proche du cas avec fumée de silice (avec un écart max de 50%), le cas sans FS donnant
des valeurs beaucoup plus élevées donnant un écart max de 170%.

L’EC2 demande à utiliser la méthode de l’EC2-1 pour le cas bétons courants (fck<55 Mpa), cela semble
favorable car le fluage sera alors plus faible que si la méthode EC2-2 est utilisée. Cependant, il est
également recommandé d’utiliser la méthode EC2-2 pour le BHP qui prend en compte les spécificités
de celui-ci, résultant en un fluage plus élevé.

La configuration optimale serait d’utiliser l’EC2-1 pour les bétons courants et de passer à l’EC2-2
lorsque la résistance atteint 55Mpa, donnant la courbe suivante :

Figure 9 : fluage spécifique en fonction de la résistance fck, selon EC2-1 sous les 55Mpa et selon EC2-2 au-dessus

C’est cette manière de faire qui est préconisée, toutefois dans l’outil développé, les calculs pour les
deux règlements apparaitront pour permettre à l’utilisateur de se faire une idée des résultats et de les
exploiter de la manière dont il le souhaite.

31
14 LA MODELISATION DU RETRAIT

Le retrait étant indissociable du fluage, notamment dans le cas de calcul de déformée, il convient
d’étudier les méthodes de calcul de celui-ci, sans toutefois rentrer dans les détails comme pour le cas
du fluage, et de l’intégrer à l’outil de calcul.

14.1 Les différents règlements étudiés


14.1.1 L’Eurocode 2 – Partie 1
L’EC 2-1 différencie le retrait de dessiccation et le retrait endogène en définissant le retrait total
comme leur somme :

Où :

-εcs est la déformation totale de retrait


-εcd est la déformation due au retrait de dessiccation
-εca est la déformation due au retrait endogène

14.1.1.1 Retrait de dessiccation


Le retrait de dessiccation est défini comme suit :

-Avec k h est un coefficient dépendant du rayon moyen h 0 (déjà cité dans le calcul du fluage) :

Tableau 3 : valeur de kh en fonction de h0

Ce tableau permet de mettre en place une interpolation linéaire pour avoir la valeur de k h .

Et :

Le terme ε cd,0 s’exprime comme suit :

32
Avec :

-fcm est la résistance moyenne en compression (MPa)


- fcmo = 10 MPa
- αds1 est un coefficient qui dépend du type de ciment :

= 3 pour les ciments de classe S


= 4 pour les ciments de classe N
= 6 pour les ciments de classe R

-αds2 est un coefficient qui dépend du type de ciment :

= 0,13 pour les ciments de classe S


= 0,12 pour les ciments de classe N
= 0,11 pour les ciments de classe R

-RH est l'humidité relative de l'environnement ambiant en %


-RH0 = 100 %.

14.1.1.2 Retrait endogène


Le retrait endogène s’exprime de la manière suivante :

Avec

14.1.2 L’Eurocode 2 – Partie 2


Le retrait tel qu’exprimé par l’EC2-2 a déjà été mentionné et vérifié dans la partie dédiée au fluage de
l’EC2-2. Cette partie ne sera dédiée qu’à présenter les formules décrites par l’EC2-2 pour le calcul du
retrait relatif à savoir les déformées par unité de longueur.

14.1.2.1 Retrait de dessiccation


Le retrait de dessiccation est exprimé comme :

Avec

33
14.1.2.2 Retrait endogène
Le retrait endogène diffère si le calcul se fait pour un âge t<28jours ou si t ≥ 28 jours.

-Pour t<28jours :

Avec :

-Pour t≥28 jours :

14.2 Calcul du retrait relatif


14.2.1 Eurocode 2- Partie 2
De même que pour le cas du fluage, nous calculons le retrait endogène et de dessiccation pour les
cas avec et sans FS.
Avec fumée Sans fumée
Retrait endogène Retrait endogène
ε ca(t) 0,00007 soit 70 μm/m ε ca(t) 0,00007 soit 70 μm/m

Retrait de dessication Retrait de dessication


εcd(t) 0,000489723 soit 489,7229825 μm/m εcd(t) 0,0004337 soit 433,700016 μm/m

Retrait total Retrait total

ε cs(t) 0,000559723 soit 559,7229825 μm/m ε cs(t) 0,0005037 soit 503,700016 μm/m

La vérification est considérée comme faite :

34
Hypothèses
fck 60 Mpa
Ciment RS
HR 55%
t0 7jr
ts 3jr
Poteau ø800

Sans fumée de silice


Date t (jrs) εr εr EXE Ecart εca εca EXE Ecart εcd εd EXE Ecart
28 82,3 82 0,4% 79,2 79 0,3% 3,2 3 6,7%
90 105,6 106 -0,4% 94,8 95 -0,2% 10,8 11 -1,8%
270 140,8 141 -0,1% 109,34 109 0,3% 31,5 31 1,6%
365 152,6 153 -0,3% 111,1 111 0,1% 41,6 42 -1,0%
1530 245,5 246 -0,2% 112 112 0,0% 135,5 134 1,1%
4452 355,5 355 0,1% 112 112 0,0% 243,5 243 0,2%
36500 503,3 503 0,1% 112 112 0,0% 391,3 391 0,1%

Avec fumée de silice


Date t (jrs) εr εr EXE Ecart εca εca EXE Ecart εcd εd EXE Ecart
28 88,5 88 0,6% 79,2 79 0,3% 9,3 9 3,3%
90 125,6 126 -0,3% 94,8 95 -0,2% 30,8 31 -0,6%
270 191,6 192 -0,2% 109,4 109 0,4% 82,3 82 0,4%
365 215,4 215 0,2% 111,1 111 0,1% 104,4 104 0,4%
1530 358,5 358 0,1% 112 112 0,0% 246,5 246 0,2%
4452 453,4 453 0,1% 112 112 0,0% 341,4 341 0,1%
36500 526,6 527 -0,1% 112 112 0,0% 414,6 415 -0,1%

Tableau 4 : comparaison des déformées des différents types de retrait entre l’outil et la note de calcul de la tour St-Gobain (EC2-2)

14.2.2 Eurocode 2- Partie 1


En partant des données fournies par l’utilisateur pour le fluage, l’outil calcule les déformées relatives
pour chaque type de retrait :
Calcul des déformations de retrait
Retrait de dessiccation
β_RH 1,29211875
ε cd,0 0,000432978 retrait de dessiccation de référence
kh 0,725
βds 0,991308363

ε cd(t) 0,00031118 soit 311,180471 μm/m


Retrait endogène
βdas 1
εca( ∞) 0,0001375

ε ca(t) 0,0001375 soit 137,5 μm/m


Retrait total
ε cs(t) 0,00044868 soit 448,680471 μm/m

De même que pour le fluage, la vérification s’est faite en comparant les résultats avec la note de calcul
de la tour Saint-Gobain :

35
Hypothèses
fck 60 Mpa
Ciment RS
HR 55%
ts 3jr
Poteau ø800

Date t (jrs) εr εr EXE Ecart εca εca EXE Ecart εcd εd EXE Ecart
28 105,7 106 -0,3% 81,7 82 -0,4% 24,1 24 0,4%
90 177,2 177 0,1% 106,3 106 0,3% 70,9 71 -0,1%
270 271,2 271 0,1% 120,4 120 0,3% 150,9 151 -0,1%
365 298,3 298 0,1% 122,3 122 0,2% 176,1 176 0,1%
1530 399,2 399 0,1% 125 125 0,0% 274,2 274 0,1%
4452 434,4 434 0,1% 125 125 0,0% 309,5 309 0,2%
36500 453,8 454 0,0% 125 125 0,0% 328,8 329 -0,1%

Hypothèses
fck 45 Mpa
Ciment RS
HR 55%
ts 3jr
Poteau ø1200

Date t (jrs) εr εr EXE Ecart εca εca EXE Ecart εcd εd EXE Ecart
28 72,6 73 -0,5% 57,2 57 0,4% 15,5 15 3,3%
90 123,1 123 0,1% 74,4 74 0,5% 48,7 49 -0,6%
270 202,2 202 0,1% 84,3 84 0,4% 118 118 0,0%
365 229,5 230 -0,2% 85,6 86 -0,5% 144 144 0,0%
1530 360,2 360 0,1% 87,5 87 0,6% 272,7 273 -0,1%
4452 421,1 421 0,0% 87,5 87 0,6% 333,6 334 -0,1%
36500 459,2 459 0,0% 87,5 88 -0,6% 371,7 372 -0,1%
Tableau 5 : comparaisons des déformées de retrait de l’outil et de la note de calcul de la tour St-Gobain (EC2-1)

L’écart maximal sur le retrait total est de 0.5%, les calculs sont donc vérifiés pour le fluage.

15 DEVELOPPEMENT DE L’OUTIL
15.1 Optique de l’outil
L’outil a pour but de permettre d’évaluer les déformées des éléments verticaux d’une structure en
Béton Armé, notamment les déformées de fluage, peu prises en compte dans les logiciels de
modélisation structurelle.

L’outil est donc pensé pour venir en complément des logiciels de modélisation en apportant une
réflexion sur les déformées que va subir la structure au cours de sa durée de vie et notamment à
certaines dates clés, tout en étant simple d’utilisation et adapté à la conception structurelle.

Il permettra de vérifier la conception structurelle mais également de permettre à l’utilisateur de


comprendre quels facteurs influencent les résultats pour pouvoir agir sur ceux-ci et optimiser sa
conception que ce soit en matière de coût ou en termes d’écologie en jouant sur le type de ciment et
de béton.

36
15.2 Démarche de conception
L’outil se présente comme une feuille Excel travaillant de pair avec le logiciel Robot via le module Result
Connect, permettant d’importer depuis un modèle Robot les données géométriques d’une file de
porteurs verticaux (poteaux ou voiles) et de les combiner à des données complémentaires remplies
par l’utilisateur (généralement non intégrées dans les modèles) pour calculer les déformées de fluage
(relatives et absolues) selon les différents cas étudiés précédemment : l’EC2-1 et l’EC2-2 avec et sans
FS, le tout en prenant compte du phasage des chargements. Ces déformées sont données pour des
dates clés, à savoir :
-livraison
-livraison +2 ans
-livraison + 5 ans
-livraison + 10ans

Comme précisé précédemment, il est préférable d’utiliser l’EC2-1 pour des bétons courants de
résistance inférieure à 55MPa et d’utiliser l’EC2-2 pour des BHP, toutefois les déformées sont données
pour chaque réglementation quelle que soit la résistance du béton pour permettre à l’utilisateur
d’avoir toutes les informations.

En plus de ces déformées, l’outil calcule également les déformées de retrait selon les différents
règlements cités, aux différentes dates clés, mais aussi la déformée élastique instantanée, pour ainsi
obtenir une vision complète des effets des déformées sur la structure.

15.3 Mise en place de l’outil pour les poteaux


15.3.1 Fonctionnement global de la feuille
La feuille Excel est dotée d’un bouton lié à une procédure VBA qui permet d’automatiser le reste des
calculs et d’utiliser directement des résultats d’un modèle Robot.

Après avoir rempli les différentes données (voir ci-dessous), l’utilisateur doit sélectionner les poteaux
à étudier sur Robot et appuyer sur le Bouton pour mettre en place la procédure.

La procédure débute par réinitialiser et mettre en forme les cellules sur laquelle elle intervient, elle
réunit ensuite la sélection sur Robot dans une variable et renvoie dans l’Excel en première colonne le
numéro de barre ainsi que la section.

Via l’outil Results Connect, les dimensions de la section (D pour les sections circulaires et h et b pour
les sections rectangulaires) sont extraites et importées dans l’Excel, de même que pour les charges P,
G’ et Q, cumulées à chaque étage. Les types de chargement sont reconnus grâce au numéro de cas de
charge rempli par l’utilisateur et les poteaux sont triés du plus élevé au moins élevé grâce par
croissance du chargement (en considérant que la charge reprise augmente vers les étages inférieurs,
les zones de reprise dont donc à traiter à part par l’utilisateur en les considérant comme une nouvelle
file de poteaux).

Ensuite les données rentrées par l’utilisateur sont affectées aux cellules correspondantes et au
niveau correspondant.

Un autre tri est enclenché pour remettre les données entrées par l’utilisateur dans le tableau dans le
bon ordre, car ils ont été déplacés par le tri précédent.

La procédure recalcule ensuite la feuille avec les différents éléments au bon endroit pour avoir les
résultats des différentes déformées.

37
15.3.2 Données à rentrer par l’utilisateur
L’utilisateur doit rentrer les données suivantes pour qu’elles soient affectées au niveau courant :

-la date de livraison, en jours à partir du premier jour de coulage


-les données pour le cas d’un étage courant : ● la résistance fck
● la durée de cure ts
● le type de ciment (S ; N/R ; RS)
● l’humidité ambiante RH (en%)
● le taux d’armature ρ (en%)
● la durée après coulage de l’application de PP : t1
● la durée après coulage de l’application de G’ : t2
● la date après le premier jour de l’application de Q : t3
Les données pour le cas d’un étage Non-Courant sont à rentrer directement sur les lignes des niveaux
concernés
L’utilisateur doit de même rentrer les données concernant le fichier Robot pour permettre un bon
import des informations :
● les numéros de cas de charges PP, G’ et Q
● le type de construction, à savoir ascendant ou descendant
Le type de construction permet de déterminer le sens de l’axe local X des barres pour déterminer à

Construction
« ascendante »
Construction
« descendante »

quelle distance relative des barres chercher les efforts (soit 0, soit 1).
Le cas ascendant signifie que le repère local X est orienté selon les étages supérieurs soit selon Z, le
cas descendant signifie l’inverse soit que le repère local X est orienté selon –Z.
Cela permet de sortir la sollicitation dans le poteau au bon nœud.

38
Date livraison 1826,5 j
Liv+2 2556,5 j
Liv+10 5476,5 j
Liv+50 20076,5 j

Type C (courant) ou NC (Non courant) >> Remplir dans le tableau si NC


Etage courant
fck 35,00 Mpa ρ 0%
ts 3,00 j t1 28 j PP
Ciment RS t2 28 j G'
RH 50 % t3 793 j Q

N°cas de charge Construction Robot ascendante


PP 3
G' 2
Q 1

Enfin l’utilisateur doit rentrer les informations concernant les étages :

● la date de coulage de l’étage (en jours)


● le nom de l’étage
● le numéro d’identifiant de l’étage : le plus bas étant le n°1
● le type d’étage : Courant (C) ou Non-Courant (NC)
● la hauteur d’étage

15.3.3 Principes de calcul


Le calcul des déformées se fait selon les formules étudiées plus haut, conformément aux règlements.
Les différences par rapport aux formules présentées sont la prise en compte du vieillissement du béton
dans la valeur du module sécant Ecm en l’exprimant de la manière suivante :

Ainsi que la prise en compte de la présence d’armatures dans le béton, se traduisant par l’utilisation
d’une section homogène dans les calculs :

Avec : Ac l’aire de béton


ρ le taux d’armature
Ecm,k le module à la phase k
Es=200 000Mpa le module de l’acier

De plus le calcul ne se fait pas pour une charge unique s’appliquant à un moment unique, il faut tenir
compte du phasage : celui-ci considère que l’on applique d’abord le poids propre PP à une durée t1
après le coulage du poteau considéré, que l’on considère identique pour chaque étage, puis les autres
charges permanentes G appliquées à une durée t2 après le coulage du poteau que l’on considère
identique pour chaque étage également, et enfin les charges d’exploitation Q appliquées à une date
(et non une durée) t3 après le premier jour de coulage (les charges d’exploitation sont considérées
comme appliquées sur l’ensemble du bâtiment en même temps).

Pour considérer ce phasage, le principe de superposition a été appliqué. Cela se traduit par la somme
des effets des déformations pour chaque nouveau chargement pris indépendamment.

39
Ainsi la méthodologie de chaque cas de calcul repose sur le même principe, à savoir l’utilisation d’une
fonction de base qui calcule la déformée relative en µm/m/Mpa ainsi que d’une fonction de
superposition qui permet d’appliquer la superposition de Boltzmann à l’étage considéré, en
incrémentant les charges qui s’appliquent par phase, sauf pour le cas des charges d’exploitation qui
s’appliquent toutes au même moment.

Les fonctions de superposition reposent sur les fonctions de base et permettent de calculer la
déformée relative en µm/m.
Trame de la fonction :

-initialiser la valeur i qui sera la ligne Excel de l’étage considéré


-initialiser la variable k à la valeur max-1, max étant l’id maximal du bâtiment étudié
-initialiser les valeurs delta telle que :

Delta=φ(t, tk) ∗ Pk/(Ec ∗ Ah, tk)


En considérant delta1 pour le poids propre et delta2 pour G’. De plus Pk est la force au premier étage
et tk la somme des durées ti allant de la ligne de l’étage considéré au dernier niveau.

Suite à cela, une boucle s’active pour permettre la superposition. Celle-ci est active tant que k est
supérieur ou égal à l’id de l’étage étudié.
Au sein de la boucle on introduit une variable j initialisée à 23 (la première ligne du tableau sur l’outil).
On incrémente ensuite en ajoutant le delta de force appliquée étage par étage, en prenant comme tk,
la somme des ti allant de la ligne e l’étage au niveau de ligne k.
On obtient à la fin :

φ(t, tk) ∗ Pk/(Ec ∗ Ah, tk)

Ce raisonnement a été mis en place pour tous les types de déformées.

40
Exemple d’application de l’algorithme de superposition

Initialisation : dans cette exemple la ligne étudiée est la ligne 25


-max=4
-id=2
-i=21-id+max =24
-k= max-1 = 3

(, )∗
Δ1 =

φ(t, 2 )∗ 4
Δ2 =
Ec ∗ Ah
Boucle 1 :
-k = 3 ≥id = 2
-j = 23

φ(t, 1 ) ∗ [ 3 − 4]
Δ1 = Δ1 +
Ec ∗ Ah
φ(t, 2 ) ∗ [ 3 − 4]
Δ2 = Δ2 +
Ec ∗ Ah
Boucle 2 :
-k = 2 =id
-j = 24

φ(t, 1 ) ∗ [ 2 − 3]
Δ1 = Δ1 +
Ec ∗ Ah
φ(t, 2 ) ∗ [ 2 − 3]
Δ2 = Δ2 +
Ec ∗ Ah
Boucle 3 :
-k = 1 < id
Fin de la boucle
Δ = Δ1 + Δ2

41
15.3.4 Vérification de l’outil de calcul
Les logiciels utilisés pour cette démarche de vérification sont les logiciels Robot Structural Analysis et
Scia Engineer.

Les vérifications se font dans le cas simple d’un simple poteau BA de 30x30cm sur une hauteur de
3.6m. Pour simplifier, nous prenons un ratio d’armature de 0% ainsi qu’une résistance caractéristique
de 35Mpa, une humidité relative de 50% et un ciment RS.

Les charges appliquées sont simples : une charge permanente et une charge d’exploitation, toutes
deux appliquées en tête et de valeur 5MN.

La vérification des valeurs de déformées relatives étant déjà effectuée, ce test vise en premier lieu à
déterminer si l’outil fonctionne correctement au niveau de l’import et de traitement de données.

Pour commencer il convient de vérifier la cohérence des résultats entre les deux logiciels, et si
différence il y a, comprendre d’où elles viennent.

15.3.4.1 Comparaison des déformées élastiques


La déformée élastique linéaire sous les charges précédemment citées donne les valeurs suivantes
sous Robot :

-charges G ou Q : 0.63cm
-combinaison ELS G+Q : 1.25cm

Tableau 6 : déformées élastiques Robot Autodesk pour les charges G/Q et G+Q

42
De même sous Scia Engineer les résultats sont les suivants :

-charges G ou Q : 0.59cm
-combinaison ELS G+Q : 1.17cm

Tableau 7 : déformées élastiques SCIA Engineering pour les charges G et G+Q

Les valeurs pour les déformées instantanées sont cohérentes entre les deux logiciels.

Toutefois, les vérifications précédentes se sont faites en considérant un béton sans résistance
caractéristique dans Robot. En remplaçant le béton par du BETON35 nous trouvons les résultats
suivants :

-charges G ou Q : 0.56cm
-combinaison ELS G+Q : 1.11cm

Tableau 8 : déformées élastiques Robot Autodesk pour les charges G et G+Q après modification de la résistance à 35Mpa

Les valeurs des deux logiciels sont donc très proches.

Pour la comparaison avec la feuille Excel, il convient de prendre en compte l’âge du béton auquel ont
été appliquées les charges G et Q.
Ces données peuvent être définies sur Scia Engineer :

En rentrant celles-ci dans la feuille Excel, nous trouvons :

43
Le fait de mettre PP=G=5MN et Q=0MN permet d’avoir des calculs comparables aux logiciels, à cause
de la date d’application de la charge Q qui est à part dans la feuille Excel et qui faussera donc les calculs.

De même la date de livraison (date d’étude) est supérieure de 1.5j pour coïncider avec la date de
coulage de 1.5j et donc avoir effectivement un âge de béton de 1825j.

Les résultats pour le cas ELS sont les suivants :

ε( μm/m) ΔL/étage (mm) ΔL cumulé (mm)


3263,044 11,7470 11,747
Tableau 9 : résultats de l’outil pour les déformées instantanées

La déformation est similaire à celle trouvée par les logiciels, cela confirme donc la feuille Excel pour ce
type de déformée.
Les différences peuvent être expliquées par la différence des modules d’Young :
Robot : 36000Mpa
Scia :34100Mpa
Excel : valeur variable selon l’âge du béton, ici de 35779Mpa

Par exemple en modifiant la valeur du module sur Robot, nous trouvons des résultats identiques à
ceux de Scia Engineer :

Tableau 10 : résultats déformées instantanées Robot Autodesk après modification de module à 34100 Mpa

44
De même nous pouvons vérifier en modifiant le module d’Young dans la feuille Excel, pour un cas de
charge simple :

ε( μm/m) ΔL (mm)
E=36000 Mpa 1543,209877 5,56

E=34100 Mpa 1629,195178 5,9


Tableau 11 : résultats des déformées instantanées de l’outil pour différents modules E

Nous remarquons que les valeurs sont similaires à celles des logiciels, ainsi la formule pour le calcul
des déformées élastiques instantanées est vérifiée.

De même en complément des précédentes vérifications, une vérification complémentaire a été


menée à l’aide des logiciels de calcul :

15.3.4.2 Comparaison des coefficients de fluage


L’option de calcul de déformation à long terme de Scia Engineer permet d’afficher le coefficient de
fluage du béton, il est donc possible de vérifier la feuille de calcul correspondante qui a servi pour
l’introduction de ce même coefficient dans les calculs de fluage.
En reprenant les mêmes conditions que précédemment et en appliquant l’Annexe B.1 de l’EN 1992-
1-1 :

Le logiciel affiche un coefficient de 1.98 :

La feuille Excel donne :

φ(t;t0) 1,981

De même, nous changeons les hypothèses pour continuer la vérification :

Et nous trouvons :

45
La feuille Excel donne :

φ(t;t0) 1,808

Le calcul du coefficient de fluage est cohérent avec celui de Scia pour la méthode de l’EN 1992-1-1.

15.4 Mise en place de l’outil pour le cas des voiles


Les IGH, type d’ouvrage le plus sensible au fluage, possède généralement des voiles porteurs béton,
notamment au sein du noyau. Ceux-ci, au même titre que les poteaux, sont soumis à de fortes charges
et sont donc soumis à des déplacements instantanés et différés, dont le fluage.

Toutefois dans le cas de bâtiment possédant des porte-à-faux, il est possible de voir apparaitre de la
traction dans certaines zones des voiles, modifiant ainsi le comportement de ceux-ci, d’où la nécessité
de traiter particulièrement ce point.

L’outil de calcul pour ce type d’éléments porteurs est sensiblement similaire dans l’approche à celui
des poteaux : les calculs de déformées sont les mêmes et le fonctionnement de la feuille Excel est le
même.

La différence entre les deux approches et que le voile est considéré comme une suite de poteaux
juxtaposés de largeur b, dépendant du nombre de divisions que l’utilisateur choisit d’étudier,
impactant ainsi la précision.

Toutefois contrairement aux poteaux, qui sont considérés seulement sujet à la compression, un voile
peut être soumis à de la flexion faisant ainsi apparaitre des zones comprimées et des zones tendues.

Figure 10 : voile soumis à de la flexion

La détermination des efforts axiaux dans chaque partie de voile, considérée comme un poteau donc,
se fait en utilisant l’effort normal total réduit dans le voile et le moment total réduit du voile fourni par
Robot.

Ainsi, la composante axiale Ni de chaque partie de voile se déduit ainsi :

Ni = NNi + NMi

Avec NNi la composante axiale dans le poteau due à un effort normal et NMi la composante axiale dans
le poteau due au moment dans le voile.

46
Figure 11 : cumul des efforts dus à la flexion et ceux dus à un effort normal dans le voile

La composante NNi se détermine simplement en divisant l’effort normal réduit dans le voile par le
nombre de divisions du voile : on considère que cet effort normal se répartit équitablement dans
chaque zone.
La répartition de l’effort dû au moment est considérée comme étant linéaire, l’effort résultant est
déterminé par intégration de la contrainte sur chaque portion de mur étudié.
Nous considérons une répartition linéaire le long du mur avec une contrainte maximale notée Smax ,
.
valant = .
Avec M le moment réduit dans le voile
v la distance au centre de gravité, valant ici 0.5L

I l’inertie du voile, valant ici

La contrainte le long du voile, à une distance x du bord, vaut donc :


2x
( ) = Smax( − 1)
L
La force au sein d’une partie de voile délimitée par x=a et x=b, est donc l’intégrale de cette valeur
entre a et b, multiplié par l’épaisseur :

NMi = .∫ ( − 1)

NMi = . .[ + − ]
Obtenant ainsi les deux composantes de la force axiale appliquée à chaque portion de voile, il est
possible d’obtenir l’effort normal dans ces zones et de les traiter comme des poteaux comme cela a
déjà été fait.

Toutefois il convient d’étudier plus précisément les zones qui travaillent en traction et non pas en
compression comme cela a été le cas dans l’étude des poteaux et de prendre la spécificité de ce type
de sollicitation sur les différentes déformées.

15.4.1 Etude des zones en traction


15.4.1.1 Etude de l’influence sur le fluage
L’étude du fluage étant déjà compliquée en compression et les mécanismes à son origine incertaine,
cela l’est encore plus en traction du fait de la difficulté de mener des tests assez long et précis sur la
faible plage de contrainte que le béton peut supporter en traction avant la structure.
Les études menées sur cette configuration de fluage restent rares et sont parfois contradictoires dans
leurs résultats.

47
En effet, pour certains, le fluage en compression simple est plus important que le fluage observé en
traction simple, celui-ci ayant un effet compensé par le retrait qui agit de manière opposée [6], pour
d’autres, la déformée de fluage en traction est supérieure à celle en compression [7], [8].
Les études sont cependant plus cohérentes sur l’étude du fluage en flexion pour lequel il apparait une
cinétique et un comportement symétrique entre les fibres comprimées et les fibres tendues et dont
les valeurs de fluage sont comprises entre les valeurs de fluage pour les cas de traction ou compression
pures.

Figure 12 : Etude du fluage selon [7] Figure 13 : Etude du fluage selon [6]

Il apparait donc qu’il n’y a pas de réel lien entre fluage en compression et fluage en traction, celui-ci
semble en effet dépendre de multiples facteurs, tout d’abord l’âge du béton lors de l’étude, car ce type
de fluage possède une cinétique davantage changeante que celle d’un cas en compression, la cinétique
devenant non seulement plus lente mais aussi négative au fur et à mesure. De plus les conditions
extérieures ont également un impact plus important dans ce type de situation, notamment à cause du
retrait qui contrecarre le fluage et impacte sa cinétique.
Les différents résultats contradictoires cités ci-dessus sont donc selon les conditions pour lesquelles
l’étude a été menée : âge, humidité, type de contrainte. [9]

Il est donc impossible en l’état actuel des choses d’établir une relation simple entre le fluage en traction
et celui en compression. De même ; il n’existe pas de modélisation calculatoire dans les règlements
qui prennent ce type de situation en compte.

Dans notre cas nous supposons que la résistance du béton en traction n’est jamais atteinte, ainsi dans
le cas de la présence de forces de traction dans les parties de voiles étudiées, nous considérons que ce
sont bien les armatures qui travaillent et que par conséquent le fluage est nul dans cette situation.

15.4.1.2 Etude de l’influence sur la déformée instantanée élastique


Dans le cas de la compression pure, la déformée élastique est calculée à parti de la loi de Hooke :

ε=
.

Avec P la force appliquée


A l’aire de la section (homogène dans notre cas)
E le module d’Young du béton (dépendant de l’âge du béton dans notre cas)

48
Dans le cas de la traction simple, ce sont les armatures qui travaillent, la déformée instantanée est
donc déterminée par la loi de Hooke mais en utilisant dans ce cas le module d’Young de l’acier Es valant
210 Gpa.

ε= .

15.4.1.3 Etude de l’influence sur la déformée de retrait


Le retrait ne dépendant pas du chargement, le calcul des déformées de retrait est donc inchangé que
l’on soit en situation de compression ou de traction.
Toutefois, il est nécessaire de remarquer que le retrait s’oppose aux déformées instantanées, il
convient donc de mettre en place une convention de signe pour savoir si la partie de voile étudiée
s’allonge ou se raccourcit.

Nous considérons que la compression et les déformées qui en découlent (raccourcissements) sont
notées positivement, à l’inverse la traction et les déformées afférentes (allongement) sont notées
négativement.

15.5 Application de l’outil à un projet réel

De la même manière que les différents termes de déformées relatives ont été vérifiés via la note de
calcul d’Exécution de la tour Saint-Gobain, l’outil entier est appliqué à ce projet.
Il convient de prendre en compte le fait que la note de calcul est issue de la phase EXE, dont les données
sont plus détaillées que celles utilisées dans le cadre de cette étude qui a pour but de fournir un outil
de conception, il convient donc de déterminer les hypothèses à prendre pour se rapprocher le plus de
la configuration réelle du projet.

La tour Saint-Gobain est composée de 45 niveaux, dont 5 en infrastructure et 40 en superstructure.


Les porteurs sont répartis de la manière suivante à tout étage :

Figure 14 : Etage type et repérage des poteaux Tour Saint-Gobain

Dans notre cas nous étudions le cas du poteau d’angle P06 et sur les 11 premiers niveaux (du SS5 au
R+5) pour plus de clarté dans l’étude.

49
Les dimensions des porteurs sont les suivantes :

Tableau 12 : dimensions des poteaux de la tour Saint-Gobain étudiés

La note de calcul nous informe que le coulage commence le 12/04/2017 et que la date de livraison est
le 31/05/2019, ce qui donne environ 780jours.
Toutefois nous étudions les déformées au 29/09/2017, soit à 167jours

De plus, le planning de travaux est fourni et est le suivant :

Tableau 13 : planning de travaux par étage et par lot de la tour Saint-Gobain

En considérant le GO, la façade, le Siporex, le jardin et les CET comme G’, nous pouvons considérer
comme simplification d’hypothèses qu’il y a environ un mois entre chaque application de charges, soit
t1=30jours et t2=30x2=60jours.

De même l’âge du béton est fourni à différentes phases des travaux, nous pouvons en déduire une
simplification : la date de coulage va de 3 en 3 :

50
Tableau 14 : âge du béton à différentes phases des travaux de la tour Saint-Gobain

De même le document fournit les descentes de charges pour chaque phase :

Tableau 15 : descente de charge du béton à différentes phases des travaux de la tour Saint-Gobain

Dans l’outil, le PP est calculé directement à partir des dimensions des porteurs, et Q n’a pas besoin
d’être pris en compte car il n’est pas encore appliqué dans notre cas. Pour G, il est remarquable que
l’on ajoute approximativement 750kN à chaque coulage d’étage (le GO étant prépondérant),
cumulable jusqu’au SS5.

En intégrant ces données dans l’outil, nous trouvons les valeurs suivantes de déformées, pour le cas
de l’EC2-1, utilisé pour les calculs de la tour Saint-Gobain :

51
EC2-1
EC2-1
Fluage Retrait
ε( μm/m) ΔL/étage (mm) ΔL cumulé (mm) ε( μm/m) ΔL/étage (mm) ΔL cumulé (mm)
R5 14,5008 0,0557 2,225 170,423 0,654 7,853
R4 27,6324 0,1326 2,170 171,931 0,825 7,199
R3 38,2434 0,2325 2,037 173,416 1,054 6,373
R2 46,4706 0,1636 1,805 174,879 0,616 5,319
R1 53,8780 0,1897 1,641 176,322 0,621 4,703
R0 61,1401 0,3130 1,451 177,744 0,910 4,083
S1 67,1500 0,2686 1,138 179,146 0,717 3,173
S2 56,7835 0,1789 0,870 180,530 0,569 2,456
S3 76,1932 0,2499 0,691 181,895 0,597 1,887
S4 62,2886 0,2255 0,441 183,242 0,663 1,291
S5 63,3460 0,2154 0,215 184,572 0,628 0,628
Tableau 16 : résultats de l’outil pour les données de la tour Saint-Gobain

La note de calcul de la tour Saint-Gobain donne :

Fluage Retrait

Tableau 17 : déformées de fluage et de retrait de la tour Saint-Gobain

Ainsi nous avons les résultats suivants :

Excel St-Gobain
Fluage 2,225 2
Retrait 7,853 7
Tableau 18 : comparaison des déformées de l’outil et de la note de calcul de la tour St-Gobain

Les résultats sont assez similaires pour considérer que l’outil et que la fonction de superposition est
valide. Les différences peuvent toutefois s’expliquer par la simplification opérer au niveau des
chargements et des différentes dates qui ne sont pas aussi précises que les données d’entrée
disponibles en EXE.

52
15.6 Impact de l’outil

L’outil prend donc en compte les différentes déformées affectant un bâtiment dès la phase conception
et assez précisément compte tenu des données disponibles. Il permet de gagner du temps en alliant
fluidité et simplicité d’Excel ainsi que précision des modèles structuraux 3D. Cela permet également
d’optimiser les modèles qui peuvent dorénavant servir au calcul de ces déformées et donc de gagner
du temps de calcul pour l’ingénieur structure, temps plus que précieux pour celui-ci.

Cela permet donc d’optimiser les études sur un projet donné et donc d’en laisser pour d’autres projets
impactant ainsi directement la rentabilité des études.

Cela permet également, dès la phase conception, d’étudier quel béton est le plus optimal et ce, pour
chaque niveau, abaissant ainsi les coûts sur chantier mais permettant également de jouer sur le type
de ciment pour permettre à long terme, d’avoir une conception à la fois économique mais aussi
respectueuse de l’environnement.

53
16 CONCLUSION
La nécessité de calculer les déformées impactant les ouvrages, et notamment le fluage, a poussé à
mettre en œuvre un outil de calcul de ces déformées le plus complet possible pour la phase
conception. L’absence d’intégration de ces calculs dans les logiciels de modélisation structurelle,
communément utilisés dans le cadre d’études de conception, favorise la recherche d’intégration de ce
calcul à ces logiciels et modèles pour ainsi pouvoir optimiser à la fois les études et leur durée.

Ainsi Excel, par sa facilité d’utilisation, semble l’outil idéal pour mener cette étude à bien. Cette étude
à nécessité de prendre connaissance des différents règlements et des modélisations afférentes à
chacune d’entre elles, ainsi que de leur pertinence pour pouvoir ensuite définir quelles
réglementations utiliser et dans quels cas pour avoir les résultats les plus justes et fins possibles.

Il apparait suite à cette étude que l’utilisation de l’Eurocode 2 – Partie 1 est privilégiée pour les bétons
courants, alors que l’Eurocode 2-Partie 2 est plus adapté aux Béton à Hautes Performances, donnant
une valeur de fluage plus précise que l’EC2-1 mais permettant de comparer également les cas avec et
sans fumée de silice dans le béton, bien que la nécessité d’utiliser la FS apparaisse pour ne pas obtenir
un fluage excessif.

Partir des résultats de la littérature et de la bibliographie pour intégrer ces données dans un outil Excel,
à la fois complet au niveau des données nécessaires mais aussi au niveau des différents résultats
obtenus, nécessite des adaptations continues et itératives, ainsi que la recherche de moyens nouveaux
pour obtenir un outil pratique d’utilisation. Des qualités importantes et indispensables pour tout
ingénieur Structure qui doit toujours s’adapter et trouver des solutions. Le développement de l’outil
s’est donc concentré sur l’adaptation des différentes théories étudiées, au sein du logiciel Excel, mais
aussi sur le couplage entre celles-ci et un logiciel de modélisation structurelle.

Ce travail, au-delà du résultat final, a permis de travailler et d’améliorer ces compétences notamment
l’adaptabilité et la capacité de chercher des solutions hors de ce qui était prévu à la base. Cela a
également permis la découverte de codes VBA complexes ainsi que du module Result Connect
permettant de relier Excel (et donc les VBA) à Autodesk Robot, le logiciel de modélisation le plus
répandu.

Cet outil a été appliqué dans le cadre de cette étude aux porteurs verticaux à savoir les poteaux et
voiles en béton armée, amenant ainsi à une adaptation de l’outil en fonction des cas qui diffère par
leur comportement en certains points, mais également par la disposition de l’outil, à savoir l’utilisation
des codes informatiques et modules qui ont dû être adaptés à chaque cas.

L’application de ce travail au projet de la tour Saint-Gobain a permis de valider le fonctionnement de


l’outil et sa pertinence. Les résultats sont assez proches de ceux de la note de calcul de la tour pour
considérer qu’ils sont valides. Toutefois les faibles disparités observées peuvent s’expliquer par le fait
que la note de calcul ait été produite en phase EXE avec donc plus d’informations et de données
détaillées qu’en phase conception. L’outil étant destiné pour cette phase, et pour les hypothèses
disponibles durant celle-ci, les résultats sont plus que satisfaisants et utilisables de manière précise.

54
17 ENGLISH CONCLUSION
The need to calculate the deformations impacting the structures, and in particular creep, pushed to
implement a complete tool of calculation of these deformations as complete as possible for the design
phase. The absence of integration of these calculations in structural modeling softwares, commonly
used in design studies, favors the search for integration of this calculation in these softwares and
models in order to optimize both the studies and their duration.

Thus Excel, by its ease of use, seems the best tool to carry out this study. This study required to have
knowledge of the various regulations and models of creep related to each one of them, as well as to
be able to define which regulations to use and in which cases to have the most accurate and fine results
possible.

It appears from this study, that the use of Eurocode 2 - Part 1 is better for common concretes, whereas
Eurocode 2 - Part 2 is more adapted to High Performance Concrete, giving a more precise creep value
than EC2-1 but also allowing to compare the cases with and without silica fume in the concrete,
although the need to use the SF appears to avoid excessive creep.

Integrating these data into an Excel tool, with complete necessary data and complete obtained results,
requires continuous and iterative adaptations, as well as the search for new ways to obtain a practical
tool. These are important and indispensable qualities for any structural engineer who must always
adapt and find solutions. The development of the tool thus focused on the adaptation of the various
theories studied, within the Excel software but also on the coupling between these and a structural
modeling software.

This work, beyond the final result, allowed to work and improve these skills, especially the adaptability
and the ability to look for solutions outside of what was originally planned. It also allowed the discovery
of complex VBA codes as well as the Result Connect module allowing to link Excel (and thus VBA) to
Autodesk Robot, the most widespread modeling software.

This tool was applied in this study to the vertical carriers, i.e. the reinforced concrete columns and
walls, thus leading to an adaptation of the tool according to the cases which differ by their behavior in
certain points but also by the use of the data-processing codes and modules which had to be adapted
to each case.

The application of this work to the Saint-Gobain Tower project has allowed us to validate the results
of the tool and its relevance. The results are close enough to those of the calculation note of the tower
to consider that they are valid. However, the small disparities observed can be explained by the fact
that the calculation note was produced in EXE phase with more information and detailed data than in
the design phase. The tool being intended for this phase, and for the hypotheses available during this
phase, the results are more than satisfactory and usable in a precise way.

55
18 BIBLIOGRAPHIE

[1] Contribution à la modélisation du béton vis-à-vis du vieillissement et de la durabilité : interaction


des déformations de fluage et du comportement non-linéaire du matériau. - Amandine BERTHOLLET

[2] POH K.W. (1998) General creep – time equation. Journal of Materials in Civil Engineering. 1998,
Vol.10, No.2,.

[3] NEVILLE A.M., DILGER W.H. and BROOKS J.J. (1983) Creep of plain and structural concrete. London
: Construction Press. 1983, 361p..

[4] DEFORMATIONS INSTANTANEES ET DIFFÉRÉES DES BÉTONS À HAUTES PERFORMANCES- Robert LE


ROY

[5] Comportement mécanique du béton – Bilan de six années de recherche JEAN-MICHEL TORRENTI

[6] Etudes expérimentale et numérique des interactions entre le fluage en traction et


l'endommagement du béton - Narintsoa RANAIVOMANANA

[7] Comparison of Concrete Creep in Compression, Tension, and Bending under Drying Condition -
Seung-Gyu Kim, Yeong-Seong Park, and Yong-Hak Lee

[8] Tensile and Compressive Creep of Early Age Concrete: Testing and Modelling - Dawood S. Atrushi

[9] STRENGTH, SHRINKAGE AND CREEP OF CONCRETE IN TENSION AND COMPRESSION - S A


Kristiawan

56
19 ANNEXE
19.1 Classes de ciment
La désignation d’un ciment se fait selon la norme NF EN 197-1. Elle se présente sous la forme d’une
succession de caractères comme suit :

Les classes de ciment N, R et S cités dans cette étude sont explicités dans l’EC2-1 §3.1.2 (6) :

La classe R correspond aux ciments de résistance CEM 42,5 R, CEM 52,5 N et CEM 52,5 R
La classe N correspond aux ciments de résistance CEM 32,5 R, CEM 42,5 N
La classe S correspond aux ciments de résistance CEM 32,5 N

19.2 Rayon moyen h0


Le rayon moyen d’une pièce peut être défini par le rapport suivant :

Avec Ac l’aire de la section transversale du béton et u le périmètre exposé à la dessiccation

Ce rayon traduit la capacité de l’humidité au sein de la pièce à migrer vers l’extérieur. Plus ce rayon est
élevé plus l’humidité prend du temps pour s’évaporer. En effet, cette valeur correspond à deux fois la
moyenne des trajets que doit faire l´eau lors de son évaporation pendant le durcissement du béton.

57
Ci-dessous un exemple pour le cas d’une pièce circulaire complétement exposée :

∫ ( )
La moyenne des trajets est ici de ce qui donne un trajet moyen de r/2. Le rayon moyen

a une valeur de = soit deux fois le trajet moyen.

Cette approche reste toutefois simplifiée, notamment dans le cas de pièces circulaires pour
lesquelles il y a plus de matière proche des bords qu’au centre, devant ainsi faire réduire le rayon
moyen si le calcul était plus détaillé.

19.3 Outils de calcul

Hypothèses générales à renter par l’utilisateur et bouton de calcul

58
Tableau résumant les données par porteurs

Tableau de résultats des déformées élastiques

Les tableaux suivants montrent différents résultats pour la date de livraison, l’outil fait de même pour
les dates Livraison + 2ans, Livraison + 10ans et Livraison + 50ans

Tableaux de résultats du retrait et du fluage pour le cas de l’EC2-1

Tableaux de résultats du retrait et du fluage pour le cas EC2-2 sans fumée de silice

Tableaux de résultats du retrait et du fluage pour le cas EC2-2 avec fumée de silice
Voile n° Section Coualge (j) Niv id Type H(m) ep (m) L(m) PP G Q t1 t2 t3 fck (Mpa) ts (j) Ciment RH(%) ρ
14 130 R8 100 C 3,6 0,3 5 0,0115 2,5004 2,5004 0,5 10 796 35 3 RS 55 0%
130 R8 99 C 3,6 0,3 5 0,0115 2,5004 2,5004 0,5 10 796 35 3 RS 55 0%
130 R8 98 C 3,6 0,3 5 0,0115 2,5004 2,5004 0,5 10 796 35 3 RS 55 0%
130 R8 97 C 3,6 0,3 5 0,0115 2,5004 2,5004 0,5 10 796 35 3 RS 55 0%
130 R8 96 C 3,6 0,3 5 0,0115 2,5004 2,5004 0,5 10 796 35 3 RS 55 0%
130 R8 95 C 3,6 0,3 5 0,0115 2,5004 2,5004 0,5 10 796 35 3 RS 55 0%
130 R8 94 C 3,6 0,3 5 0,0115 2,5004 2,5004 0,5 10 796 35 3 RS 55 0%
130 R8 93 C 3,6 0,3 5 0,0115 2,5004 2,5004 0,5 10 796 35 3 RS 55 0%
130 R8 92 C 3,6 0,3 5 0,0115 2,5004 2,5004 0,5 10 796 35 3 RS 55 0%
130 R8 91 C 3,6 0,3 5 0,0115 2,5004 2,5004 0,5 10 796 35 3 RS 55 0%
13 130 R8 90 C 3,6 0,3 5 0,0252 2,5349 2,5349 0,5 10 796 35 3 RS 55 0%
130 R8 89 C 3,6 0,3 5 0,0252 2,5349 2,5349 0,5 10 796 35 3 RS 55 0%
130 R8 88 C 3,6 0,3 5 0,0252 2,5349 2,5349 0,5 10 796 35 3 RS 55 0%
130 R8 87 C 3,6 0,3 5 0,0252 2,5349 2,5349 0,5 10 796 35 3 RS 55 0%
130 R8 86 C 3,6 0,3 5 0,0252 2,5349 2,5349 0,5 10 796 35 3 RS 55 0%
130 R8 85 C 3,6 0,3 5 0,0252 2,5349 2,5349 0,5 10 796 35 3 RS 55 0%
130 R8 84 C 3,6 0,3 5 0,0252 2,5349 2,5349 0,5 10 796 35 3 RS 55 0%
130 R8 83 C 3,6 0,3 5 0,0252 2,5349 2,5349 0,5 10 796 35 3 RS 55 0%
130 R8 82 C 3,6 0,3 5 0,0252 2,5349 2,5349 0,5 10 796 35 3 RS 55 0%
130 R8 81 C 3,6 0,3 5 0,0252 2,5349 2,5349 0,5 10 796 35 3 RS 55 0%

Tableaux des données pour le cas de l’outil adapté au voiles

19.4 Code
19.4.1 Fonction de calcul du module Ecm

59
19.4.2 Fonction de calcul de la surface Ah

19.4.3 Fonction de calcul de la déformée élastique

60
19.4.4 Fonction de calcul de la déformée de fluage selon l’EC2-1
19.4.4.1 Fonction de calcul de la déformée relative pour l’application d’une charge

19.4.4.2 Fonction de superposition

61
19.4.5 Fonction de calcul de la déformée de fluage selon l’EC2-2 avec FS
19.4.5.1 Fonction de calcul de la déformée relative de fluage PRORPE et avec FS pour l’application
d’une charge

19.4.5.2 Fonction de superposition du fluage PROPRE

62
19.4.5.3 Fonction de calcul de la déformée relative de fluage DE DESSICATION et avec FS pour
l’application d’une charge

19.4.5.4 Fonction de superposition du fluage DE DESSICATION

63
19.4.6 Fonction de calcul de la déformée de fluage selon l’EC2-2 sans FS
19.4.6.1 Fonction de calcul de la déformée relative de fluage PRORPE et sans FS pour l’application
d’une charge

19.4.6.2 Fonction de superposition du fluage PROPRE

64
19.4.6.3 Fonction de calcul de la déformée relative de fluage DE DESSICATION et sans FS pour
l’application d’une charge

19.4.6.4 Fonction de superposition du fluage DE DESSICATION

65
19.4.7 Fonction de calcul de la déformée de retrait selon l’EC2-1

66
19.4.8 Fonction de calcul de la déformée de retrait selon l’EC2-2 avec FS

19.4.9 Fonction de calcul de la déformée de retrait selon l’EC2-2 sans FS

67
19.4.10 Code implémenté dans le bouton Excel

68

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