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Etude Du Fluage Des Éléments Verticaux en Béton Armé
Etude Du Fluage Des Éléments Verticaux en Béton Armé
2020-2021
Cédric KHOURI
Filière Bâtiment et Option Structure
1
1 REMERCIEMENTS
Je souhaite vivement exprimer ma gratitude à toutes les personnes qui ont contribué au succès de
mon stage et qui m'ont aidé lors de la rédaction de ce rapport.
Tout d’abord à M. Clément FRECENON, Directeur Adjoint du pôle Ingénierie Structure chez TERRELL
GROUP mais également mon tuteur entreprise, à qui j’exprime ma profonde et sincère gratitude pour
sa disponibilité, ses conseils, son encouragement et sa patience sans failles, et sans qui je n’aurais pas
été capable de mener à bien ce travail et d’en comprendre toutes les subtilités.
La cohérence du présent rapport et du travail décrit n’aurait pas été possible sans l’enseignement de
Mme. Sandrine JUSTER-LERMITTE, professeure et responsable de l’option Structure à l’Ecole Spéciale
des Travaux Publics, que je tiens à remercier pour le temps précieux qu’elle a bien souhaité m’accorder
et pour ses compétences professionnelles dont elle m’a permis de profiter.
Je suis également grandement reconnaissant envers TERRELL GROUP et tous ses collaborateurs, et
notamment l’équipe STRUCTURE, pour leur aide et leur expérience ainsi que pour l’agréable ambiance
au bureau dans laquelle j’ai pu évoluer.
Je désire également remercier les professeurs de l’Ecole Spéciale des Travaux Publics, pour leur cours
de qualité et leur disponibilité et sans qui je ne serais évidemment arrivé à ce stade de ma vie
universitaire et professionnelle.
2
2 RESUME
L’action du fluage sur les bâtiments ne peut être négligée au risque de voir apparaitre des effets
indésirables et préjudiciables comme des déformations structurelles trop importantes. Celui-ci est
donc un élément important à prendre en compte lors de la construction d’un bâtiment et doit être
étudié et contrôlé.
Cela est particulièrement un sujet sensible dans le cas de bâtiments de grande hauteur pour lesquels,
les charges importantes à reprendre, et leur hauteur, impliquent un fluage cumulé non négligeable qui
risque de porter préjudice à l’intégrité structurelle de l’ouvrage, mais également à son esthétique. En
effet le fluage est généralement étudié dans le cas des ouvrages d’art, toutefois dans le cas de
bâtiments de grande hauteur, le cumul des nombreux étages soumis au fluage et donc le cumul de
leurs déformées respectives ne peuvent pas être négligés et doivent être pris en compte dans les
études au risque d’impacter grandement l’ouvrage. Il est également nécessaire de noter que les
éléments porteurs horizontaux, soumis donc à de la flexion sont également soumis au fluage ; toutefois
le but de ce travail est d’étudier l’impact de cet effet sur l’intégralité de l’ouvrage et non pas pour des
éléments ponctuels, pour lesquels le dimensionnement prend déjà en compte le fluage, nous nous
intéressons donc à l’étude du fluage de l’ensemble des éléments porteurs verticaux d’un ouvrage.
Le but de ce travail est donc de comprendre les mécanismes à l’origine du fluage ainsi que les
méthodes de calcul et règlements en découlant, pour pouvoir développer un outil de calcul se basant
sur une méthode de modélisation des effets du fluage. Cela amenant à développer un outil permettant
l’intégration de cette étude à un logiciel de modélisation structurelle, comme « Autodesk ROBOT »,
qui ne permettent généralement pas d’intégrer cette donnée dans les calculs.
La démarche se fait dans une optique d’utilité de conception : l’outil doit être utilisable facilement et
de manière instinctive par les ingénieurs structure lors de la conception, et est applicable dans le cadre
de ce travail seulement au cas des porteurs verticaux.
Ainsi l’étude s’est concentrée tout d’abord sur la comparaison des règlements de conception traitant
du fluage et de leurs divergences ou convergences pour déterminer lesquels sont les plus aptes à être
utilisés en bureau d’études.
Cela amène à développer et optimiser un outil de calcul du fluage selon différents règlements, à
différentes dates clés, notamment à long terme, là où les effets du fluage ont le plus d’impact, mais
qui traite également des déformées de retrait et des déformées élastiques instantanées. Et cela en
partant d’un modèle structurel pour un bâtiment donné.
3
3 ABSTACT
Creep action on buildings cannot be neglected at the risk of seeing undesirable and prejudicial effects
appear, such as severe structural deformations. It is therefore an important element to take into
account during the construction of a building, and must be studied and controlled.
This is a quite important issue in the case of high-rise buildings for which, the important loads applied
and their height, imply a cumulative creep which can be prejudicial to the structural integrity of the
work, but also to its aesthetics. Indeed, creep is generally studied in the case of engineering structures,
but in the case of high-rise buildings, the accumulation of numerous floors subjected to creep and
therefore the accumulation of their respective deformations cannot be neglected and must be taken
into account in the studies at the risk of greatly impacting the structure. It is also necessary to note
that horizontal load-bearing elements, subject to bending, are also subject to creep; however, the
purpose of this work is to study the impact of this effect on the entire structure and not for specific
elements, for which the design already takes creep into account, we are therefore interested in the
study of the creep of all the vertical load-bearing elements of a structure.
The aim of this work is therefore to understand the mechanisms at the origin of creep as well as the
calculation methods and regulations resulting from it, in order to be able to develop a calculation tool
based on a modeling method of the effects of creep. This will lead to the development of a tool
allowing the integration of this study into structural modeling software, such as "Autodesk ROBOT",
which generally do not allow the integration of this data in the calculations.
The approach is based on design utility: the tool must be easily and instinctively usable by structural
engineers during the design phase and is applicable in this work only to the case of vertical carriers.
Thus, the study focused first of all on the comparison of design regulations dealing with creep and their
divergences or convergences to determine which are the most suitable for use in a design office.
This leads to the development and optimization of a creep calculation tool at different key dates,
especially in the long term where the effects of creep have the most impact, but it also deals with
shrinkage deformations and instantaneous elastic deformations. And this is done starting from a
structural model for a given building.
4
SOMMAIRE
1 REMERCIEMENTS ............................................................................................................................ 2
2 RESUME ........................................................................................................................................... 3
3 ABSTACT .......................................................................................................................................... 4
4 LISTE DES FIGURES........................................................................................................................... 7
5 LISTE DES TABLEAUX ....................................................................................................................... 8
6 LISTE DES SYMBOLES ....................................................................................................................... 9
7 LISTE DES ABREVIATIONS .............................................................................................................. 10
8 INTRODUCTION ............................................................................................................................. 11
9 ENGLISH INTRODUCTION .............................................................................................................. 13
10 ENVIRONNEMENT DE TRAVAIL ................................................................................................. 15
10.1 Historique du groupe ............................................................................................................ 15
10.2 Département structure ......................................................................................................... 16
11 LES DEFORMATIONS DU BETON ................................................................................................ 17
11.1 Les déformations de retrait ................................................................................................... 17
11.2 Les déformations dues à un chargement .............................................................................. 17
11.2.1 Les déformations instantanées ..................................................................................... 17
11.2.2 Les déformées de fluage ............................................................................................... 18
11.2.3 Déformée totale ............................................................................................................ 18
12 MECANISMES DU FLUAGE ......................................................................................................... 18
12.1 Les sources du fluage ............................................................................................................ 18
12.1.1 Le fluage propre ............................................................................................................ 18
12.1.2 Le fluage de dessiccation............................................................................................... 20
12.2 La cinétique du fluage ........................................................................................................... 20
13 LA MODELISATION DU FLUAGE ................................................................................................. 21
13.1 Principes généraux des méthodes de calculs ........................................................................ 21
13.2 Principe de superposition...................................................................................................... 22
13.3 Les différents règlements étudiés ......................................................................................... 23
13.3.1 L’Eurocode 2 – Partie 1.................................................................................................. 23
13.3.2 L’Eurocode 2 – Partie 2.................................................................................................. 25
13.4 Calcul du fluage spécifique .................................................................................................... 26
13.4.1 Eurocode 2- Partie 1 ...................................................................................................... 26
13.4.2 Eurocode 2- Partie 2 ...................................................................................................... 28
13.4.3 Comparaison des règlements ........................................................................................ 30
14 LA MODELISATION DU RETRAIT ................................................................................................ 32
14.1 Les différents règlements étudiés ......................................................................................... 32
5
14.1.1 L’Eurocode 2 – Partie 1.................................................................................................. 32
14.1.2 L’Eurocode 2 – Partie 2.................................................................................................. 33
14.2 Calcul du retrait relatif .......................................................................................................... 34
14.2.1 Eurocode 2- Partie 2 ...................................................................................................... 34
14.2.2 Eurocode 2- Partie 1 ...................................................................................................... 35
15 DEVELOPPEMENT DE L’OUTIL ................................................................................................... 36
15.1 Optique de l’outil................................................................................................................... 36
15.2 Démarche de conception ...................................................................................................... 37
15.3 Mise en place de l’outil pour les poteaux ............................................................................. 37
15.3.1 Fonctionnement global de la feuille .............................................................................. 37
15.3.2 Données à rentrer par l’utilisateur ................................................................................ 38
15.3.3 Principes de calcul ......................................................................................................... 39
15.3.4 Vérification de l’outil de calcul ...................................................................................... 42
15.4 Mise en place de l’outil pour le cas des voiles ...................................................................... 46
15.4.1 Etude des zones en traction .......................................................................................... 47
15.5 Application de l’outil à un projet réel.................................................................................... 49
15.6 Impact de l’outil..................................................................................................................... 53
16 CONCLUSION ............................................................................................................................. 54
17 ENGLISH CONCLUSION .............................................................................................................. 55
18 BIBLIOGRAPHIE .......................................................................................................................... 56
19 ANNEXE ..................................................................................................................................... 57
19.1 Classes de ciment .................................................................................................................. 57
19.2 Rayon moyen h0 .................................................................................................................... 57
19.3 Outils de calcul ...................................................................................................................... 58
19.4 Code....................................................................................................................................... 59
19.4.1 Fonction de calcul du module Ecm................................................................................ 59
19.4.2 Fonction de calcul de la surface Ah ............................................................................... 60
19.4.3 Fonction de calcul de la déformée élastique ................................................................ 60
19.4.4 Fonction de calcul de la déformée de fluage selon l’EC2-1........................................... 61
19.4.5 Fonction de calcul de la déformée de fluage selon l’EC2-2 avec FS .............................. 62
19.4.6 Fonction de calcul de la déformée de fluage selon l’EC2-2 sans FS .............................. 64
19.4.7 Fonction de calcul de la déformée de retrait selon l’EC2-1 .......................................... 66
19.4.8 Fonction de calcul de la déformée de retrait selon l’EC2-2 avec FS ............................. 67
19.4.9 Fonction de calcul de la déformée de retrait selon l’EC2-2 sans FS .............................. 67
19.4.10 Code implémenté dans le bouton Excel .................................................................... 68
6
4 LISTE DES FIGURES
7
5 LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : comparaisons des déformées de fluage de l’outil et de la note de calcul de la tour St-
Gobain (EC2-1)
Tableau 2 : résultat des déformées des différents types de fluage de l’outil (EC2-2)
Tableau 3 : valeur de kh en fonction de h0
Tableau 4 : comparaison des déformées des différents types de retrait entre l’outil et la note de
calcul de la tour St-Gobain (EC2-2)
Tableau 5 : comparaisons des déformées de retrait de l’outil et de la note de calcul de la tour St-
Gobain (EC2-1)
Tableau 6 : déformées élastiques Robot Autodesk pour les charges G/Q et G+Q
Tableau 7 : déformées élastiques SCIA Engineering pour les charges G et G+Q
Tableau 8 : déformées élastiques Robot Autodesk pour les charges G et G+Q après modification de la
résistance à 35Mpa
Tableau 9 : résultats de l’outil pour les déformées instantanées
Tableau 10 : résultats déformées instantanées Robot Autodesk après modification du module à
34100 Mpa
Tableau 11 : résultats des déformées instantanées de l’outil pour différents modules E
Tableau 12 : dimensions des poteaux de la tour Saint-Gobain étudiés
Tableau 13 : planning de travaux par étage et par lot de la tour Saint-Gobain
Tableau 14 : âge du béton à différentes phases des travaux de la tour Saint-Gobain
Tableau 15 : descente de charge du béton à différentes phases des travaux de la tour Saint-Gobain
Tableau 16 : résultats de l’outil pour les données de la tour Saint-Gobain
Tableau 17 : déformées de fluage et de retrait de la tour Saint-Gobain
Tableau 18 : comparaison des déformées de l’outil et de la note de calcul de la tour St-Gobain
8
6 LISTE DES SYMBOLES
9
7 LISTE DES ABREVIATIONS
ELU : Etat Limite Ultime
EC : EuroCode
FS : Fumée de Silice
SF : Silica Fume
BA : Béton Armé
EXE : Exécution
10
8 INTRODUCTION
La déformation des matériaux est un sujet majeur de la construction de par l’impact que peuvent avoir
des déplacements non prévus ou non contrôlés sur l’intégrité d’un ouvrage. En effet, des déformées
trop importantes peuvent porter atteinte au bon fonctionnement de l’ouvrage, c’est pour cette raison
que les ouvrages ne sont pas seulement étudiés en résistance à l’Etat Limite Ultime (ELU), prévu pour
éviter la ruine, mais ils le sont également à l’Etat Limite de Service (ELS) qui étudie les déformées de
l’ouvrage et leur impact. Ce dernier cas peut dans certains cas prévaloir sur la résistance pure de la
structure et peut même mener au bout d’un certain temps à une ruine de l’ouvrage : l’ELS devient ELU.
Parmi ces déformées se trouvent les déformées instantanées, qui se développent immédiatement lors
de la mise en œuvre du béton et les déformées différées composées du retrait et du fluage, qui se
développent au cours du temps.
Toutefois ces déformées ne furent pas prises en compte dès le début de la construction béton,
notamment pour le fluage.
Les premières observations et études de ce phénomène, qui correspond à la déformation de l’élément
sous application d’une charge constante au cours du temps, furent faites par Eugène Freyssinet
pendant la construction du pont du Veurdre (Allier) en 1911 dont il observait les déformations. Il mena
donc des études, notamment sur la précontrainte, pour pallier ce problème et tenta d’étudier le
mécanisme de celui-ci, concluant que le fluage dépendait des mouvements de l’eau dans le ciment,
faisant du fluage un phénomène de retrait amplifié par l’application d’une charge. [1]
11
Cette étude menée par Freyssinet a conduit à mettre à jour les règlements de conception, notamment
vis-à-vis du Circulaire de 1906 qui stipulait que le béton possède un module constant au cours du temps
de la même manière que l’acier.
Une série d’études et de recherches sur ce phénomène a été menée depuis et l’est toujours pour
tenter d’expliquer ce phénomène et de le modéliser.
Il semble donc important d’expliciter les différentes hypothèses et résultats trouvés sur le phénomène
de fluage ainsi que les différents modèles, pour bien comprendre le sujet et pouvoir ensuite arriver à
la création d’un outil cohérent avec tous ces résultats.
De même, il apparaît que la prise en compte de ce phénomène ne peut être négligée au risque
d’amener à des catastrophes. Toutefois le fluage n’est généralement pas pris en compte dans les outils
numérique de modélisation structurelle, largement utilisés de nos jours en conception. Ainsi, il est
intéressant de parvenir à mettre en place un outil externe aux logiciels de calcul mais qui travaille en
collaboration avec ceux-ci, pour ainsi intégrer cette donnée aux modèles, le tout en étant simple
d’utilisation et adapté à la conception.
12
9 ENGLISH INTRODUCTION
The deformation of materials is a major subject in construction because of the impact that unplanned
or uncontrolled displacements can have on the integrity of the structure. Indeed, deformations that
are too important can affect the proper functioning of the structure, which is why structures are not
only studied in terms of Ultimate Limit State (ULS) resistance, designed to avoid ruin, but also in terms
of Service Limit State (SLS) which studies the deflections of the work and their impact. The latter state
can, in some cases, prevail over the pure resistance of the structure and can even lead after a certain
time to the ruin of the structure: the SLS becomes ULS.
Among these deformations we find instantaneous deformations, which develop immediately when
the concrete is casted, and delayed deformations composed of shrinkage and creep, which develop
over time.
However, these deformations were not taken into account at the beginning of concrete construction,
especially creep.
The first observations and studies of this phenomenon, which corresponds to the deformation of the
element under the application of a constant load over time, was made by Eugène Freyssinet during
the construction of Le Veurdre bridge (Allier) in 1911, whose deformations he observed. He, therefore,
conducted studies, including on prestressing, to overcome this problem and tried to study the
mechanism of it, concluding that creep depended on the movement of water in the cement, making
creep a type of shrinkage amplified by the application of a load. [1]
13
This study conducted by Freyssinet led to an update of the design regulations, particularly with respect
to the 1906 Circular which stipulated that concrete has a constant modulus over time in the same way
as steel.
A series of studies and research on this phenomenon have been conducted since then, and are still
being conducted to try to explain this phenomenon and to model it.
It seems important to explain the different hypotheses and results found on the phenomenon of creep
as well as the different models, in order to understand the subject and to be able to create a tool
consistent with all these results.
Similarly, it appears that the consideration of this phenomenon cannot be neglected at the risk of
leading to disasters. However, creep is generally not taken into account in the numerical tools of
structural modeling, widely used nowadays in design. Thus, it is interesting to set up a tool external to
the calculation software but which works in collaboration with it, to integrate this data into the models,
while remaining easy to use and adapted to the design stage.
14
10 ENVIRONNEMENT DE TRAVAIL
10.1 Historique du groupe
Créée en 1982 par trois ingénieurs (Ray Elms, Geoff Rooke et Peter Terrell) qui s’associent et forment à
Boulogne-Billancourt le bureau d’ingénierie Terrell Associés., Terrell est une société d’ingénierie
spécialisée dans les domaines des structures, des fluides et des façades.
Ses références portent sur tous types de bâtiments, et particulièrement ceux dont la conception
conjugue problématiques techniques et enjeux architecturaux.
Terrell est un des acteurs principaux du développement en France des structures mixtes acier/béton,
maîtrisant la construction métallique et le béton, l’expertise de Terrell s’est élargie à la construction
bois.
Conscients des enjeux environnementaux de notre époque, les ingénieurs de Terrell sont attentifs aux
problématiques environnementales qu’ils intègrent dès les phases initiales du projet.
Avec une centaine de collaborateurs basés principalement à Paris, Toulouse et Londres, Terrell est
engagé sur un grand nombre de projets de taille et de degrés de complexité variable, dans les secteurs
privés ou publics, en construction neuve comme en réhabilitation.
Le bureau d’études Terrell est réputé pour sa maitrise de la construction bois, plus respectueuse de
l’environnement. Cet engagement envers l’écologie et envers la promotion de la construction bois se
traduit par la présence d’un département Structure Bois au sein de la société.
De plus la société s’ouvre de plus en plus à l’international, tout d’abord en menant des projets en
Europe mais aussi sur d’autres continents. De plus, la volonté de s’ouvrir à différentes cultures
s’observe également au sein des équipes, composées de collaborateurs de multiples nationalités et
origines, apportant chacun leurs connaissances et atouts propres aux projets.
La culture d’entreprise se veut conviviale et amicale, toutes les strates de la hiérarchie se côtoient ce
qui permet la création d’un vrai lien entre les différents collaborateurs.
15
10.2 Département structure
Le département structure de la société Terrell a pour rôle de fournir des solutions techniques
conformes aux souhaits du client c’est-à-dire respectant le Programme, le cahier des charges et
l’architecture choisie, tout en étant les plus favorables possible techniquement et économiquement.
Ces solutions sont d’ordre structurel, ainsi leur travail est de modéliser les charges qui sont susceptibles
de s’appliquer sur le bâtiment considéré, d’étudier quels types de structures va permettre de supporter
ces charges et d’optimiser ces structures selon les retours des clients.
Pour cela, il est donc nécessaire, en collaboration avec les autres acteurs, d’analyser l’implantation du
projet et de repérer toutes les charges susceptibles d’apparaitre et en quels endroits sur la structure
choisie ; de modéliser cette structure pour pouvoir mener les calculs et la vérifier tout en s’assurant
que le tout reste dans l’enveloppe économique convenue.
Travaillant grandement sur des Immeubles de Grandes Hauteur (IGH), mon travail trouve donc une
application concrète mais également un environnement propice plein de ressources pour mener à bien
ce sujet.
16
11 LES DEFORMATIONS DU BETON
Le béton est un matériau viscoélastique dont le chargement cause deux types de déformations :
Il est important de traiter toutes ces déformations car à long terme c’est bien le cumul de celles-ci qui
sera potentiellement préjudiciable, bien que ce travail se concentre en priorité sur le fluage. [4]
17
Le module sécant pouvant être calculé comme suit selon l’EC2 :
.
= 22 ∗ ( /10)
De plus ces modules sont fonction du vieillissement du béton et sont donc variables dans le temps.
Avec :
- εel : déformée élastique
- εrch : déformée de retrait thermique
- εca : déformée de retrait endogène
- εcd : déformée de retrait de dessiccation
- εfp : déformée de fluage propre
- εfd : déformée de fluage de dessiccation
12 MECANISMES DU FLUAGE
18
Les paramètres le faisant varier sont :
-l’âge du béton
-la contrainte/chargement appliqué
-l’âge auquel on charge l’élément et la durée du chargement [3]
Le fluage propre du béton a un caractère vieillissant : lorsque le béton vieillit il durcit, ce qui agit sur la
valeur du module, réduisant ainsi le fluage au cours du temps. [4]
Les origines précises du fluage propre ne sont pas déterminées, mais plusieurs hypothèses ont été
avancées pour tenter de l’expliquer dans lesquelles nous ne rentrerons pas dans les détails :
- un glissement entre les lamelles du gel de silicate de calcium hydraté (C-S-H), hypothèse privilégiée
pour expliquer le fluage propre à court et à long terme.
- un transfert de matières, lié aux phénomènes de pressions de disjonction entre deux surfaces de
solide adjacentes et aux pressions de dissolution.
19
12.1.2 Le fluage de dessiccation
Le fluage de dessiccation correspond au fluage dans le cas d’un changement d’état hydrique interne.
Ce comportement, appelé l’effet Pickett. [4]
Différentes études menées sur le fluage ont montré que les déformées de fluage peuvent se
décomposer en trois phases distinctes caractérisées par le comportement de la déformation εfl, de la
vitesse de déformation ε̇ fl et de l’accélération de la déformation ε̈ fl.
La vitesse de déformation selon les phases est toujours constante, c’est au niveau de l’accélération
que la différence se joue :
-Phase Primaire : l’accélération est négative, après une déformation initiale brutale, la déformée tend
à se stabiliser
-Phase Secondaire : l’accélération est proche d’une valeur nulle, la déformée augmente de manière
constante.
-Phase Tertiaire : l’accélération devient positive et la déformation augmente brutalement jusqu’à
arriver à la rupture du matériau, cette phase n’apparait que si le matériau travaille proche de la
résistance, dans la majorité des cas, seules les deux premières phases apparaissent. [1]
20
13 LA MODELISATION DU FLUAGE
13.1 Principes généraux des méthodes de calculs
La déformation totale du béton peut s’écrire comme la somme d’une déformation sous charge
(instantanée et fluage) et d’une déformation indépendante du chargement (retrait …).
εtot= εc + εr
Avec :
- εc : déformée sous charge
- εr : déformée de retrait
La déformation sous charge, celle qui nous intéresse, est définie grâce à l’intégrale de Stieltjes qui fait
intervenir la fonction de fluage J (t, ) (ou appelée aussi la fonction de complaisance).
En appliquant le principe de superposition (voir ci-dessous), nous pouvons simplifier cette intégrale
tant que nous considérons les contraintes dans le domaine linéaire du béton.
εc (t) = ( , 0) ( )
La fonction de complaisance peut être définie soit par un coefficient de fluage spécifique, soit par un
coefficient de fluage :
1
( , 0) = + ( , 0)
Ecm(t0)
Avec C(t,t0) le coefficient de fluage spécifique et Ecm(t0) le module sécant du béton à l’instant t0.
1 φ(t, t0)
( , 0) = +
( 0)
Dans chacun des cas, le fluage est exprimé par le deuxième terme, tandis que les déformées
instantanées sont exprimées par le premier terme, ce qui donne comme déformées de fluage :
( , )
εfl (t) = C(t,t0) ( ) = ( )
La majorité des règlements traitant du fluage s’efforcent de déterminer cette fonction de
complaisance et particulièrement le deuxième terme dans le cas de l’étude au fluage, les règlements
les plus utilisés pour l’étude du fluage sont :
-l’Eurocode 2
-le BPEL 91
-le ACI 209
-le modèle B3, un modèle de calcul du fluage découlant du règlement ACI 209, plus précis que les
autres modèles et utilisant les fonctions de complaisance C0 et Cd pour le calcul du fluage propre et
de dessiccation, au lieu de calculer le fluage total à l’aide du coefficient de fluage φ(t, 0).
Dans le cadre de ce travail seul l’Eurocode sera étudié dans ces différentes parties.
21
13.2 Principe de superposition
Le fluage étudié au sein d’une structure découle d’une suite de charges qui se superposent à l’élément
étudié. Pour étudier l’effet de ces superpositions de charges, deux modèles sont utilisables :
Cette méthode est simple d’utilisation et sera celle utilisée dans le cadre de cette étude, toutefois elle
possède des limites :
-elle suppose une symétrie dans le cas de chargement et déchargement, en réalité la contrainte après
déchargement est plus élevée, toutefois nous considérons le déchargement d’un ouvrage non
pertinent dans le cas de cette étude.
-elle ne prend pas en compte certains paramètres comme l’hygrométrie ou le degré d’hydratation
-nécessité d’être dans le domaine linéaire du comportement du béton, imposant de vérifier que la
contrainte dans le béton est inférieure à 45% de la contrainte résistante
-des non-linéarités apparaissent dans le cas d’une simultanéité des mécanismes de fluage et de retrait
qui entraine des fissurations, celles-ci ne sont pas prises en compte dans le cadre de cette méthode
-nécessite de grands temps de calcul
La méthode du temps équivalent (méthode incrémentale) : elle consiste en un calcul d’un temps
équivalant α qu’aurait mis l’élément étudié dans les conditions actuelles et sous la contrainte actuelle
pour atteindre la déformation de fluage actuelle.
22
13.3 Les différents règlements étudiés
13.3.1 L’Eurocode 2 – Partie 1
L’Eurocode 2- Partie 1 permet de calculer le coefficient de fluage du béton et donc d’en déduire la
déformée correspondante.
Il convient de prêter attention au fait que le béton ne doit pas être soumis à une contrainte de
compression de 0.45fck(t0), cela permet de considérer un comportement linéaire.
φRH permet de tenir compte de l’effet de l’humidité relative RH (%) sur le coefficient de fluage
conventionnel :
β(fcm) permet de tenir compte de l’effet de la résistance du béton sur le coefficient de fluage
conventionnel
β(t0) permet de tenir compte de l’effet de l’âge du chargement sur le coefficient de fluage
conventionnel
23
βc(t,t0)est un coefficient qui rend compte du développement du fluage avec le temps après
chargement :
βH est un coefficient dépendant de l’humidité relative (RH en %) et du rayon moyen de l’élément (h0
en mm) :
24
induit une différence de 5% par rapport à la durée non corrigée, différence que l’on peut considérer
négligeable.
La méthode permet également de différencier la partie fluage propre et fluage de dessiccation et donc
de mieux apprécier la part de chaque composante.
La méthode s’applique pour une humidité relative inférieure à 80% et toujours dans un état élastique
du béton soit pour σ<0.45fck.
Où
Et
25
13.3.2.2 Fluage de dessiccation
Le coefficient de fluage de dessiccation se définit comme suit :
Où
Avec
Et
Données Chargement
t0 28 j >> Age du béton au moment du chargement
t0 corrigé 32,46 j
t 1825 j >> Age du béton
26
Avec : - fck la résistance caractéristique en compression du béton
-fcm la résistance moyenne du béton (=fck+8)
-b et h sont les dimensions de l’élément
-RH l’humidité relative
-t0 l’âge du béton lors du chargement
-t l’âge du béton à la date d’étude
-le type de ciment (S ; N/R ou RS), qui permet de déterminer le coefficient α, intervenant dans
le calcul du temps t0 corrigé
Ces données amènent ensuite au calcul des différents paramètres nécessaires au calcul du fluage selon
les formules de l’EC2-1 citées plus haut :
α1 0,6282
α2 0,8756
α3 0,7174
εfl 6,97176541 µm/m/Mpa
φ rh 1,1691
β(fcm) 2,0373
β(t0) 0,5214
φ0 1,2418
βH 1076,145
β C(t;t0) 0,2305
φ(t;t0) 0,286
β C(∞;t0) 1,0
φ(∞;t0) 1,2418
La vérification des calculs s’est faite en comparant les résultats à ceux de la Note de calcul
l’affaissement des poteaux de la tour Saint-Gobain, faite en phase EXE, ci-dessous un tableau
comparatif des résultats :
Hypothèses Hypothèses
fck 60 Mpa fck 45 Mpa
Ciment RS Ciment RS
HR 55% HR 55%
t0 7jr t0 7jrs
Poteau ø800 Poteau ø800
Date t (jrs) εfl εfl EXE Ecart Date t (jrs) εfl εfl EXE Ecart
28 10,7 11 -2,7% 28 14,3 14 2,1%
90 16,8 17 -1,2% 90 22,5 22 2,3%
270 22,7 23 -1,3% 270 30,4 30 1,3%
365 24,3 24 1,3% 365 32,6 33 -1,2%
1530 30,4 30 1,3% 1530 40,9 41 -0,2%
4452 32,8 33 -0,6% 4452 44,2 44 0,5%
36500 34,2 34 0,6% 36500 46,2 46 0,4%
Tableau 1 : comparaisons des déformées de fluage de l’outil et de la note de calcul de la tour St-Gobain (EC2-1)
27
La comparaison a été menée sur la base d’un groupe d’hypothèses initiales à savoir :
-la résistance fck
-le type de ciment
-l’humidité relative HR
-la date de chargement
-les dimensions du poteau
Ensuite les valeurs données par l’outil mis en place, εfl, et par celles de la note de calcul, εfl EXE, ont
été comparées sur différentes dates. Cela a été fait pour deux groupes d’hypothèses initiales.
Les écarts maximaux entre ces résultats sont de l’ordre de 2.7% et cet écart diminue à fur et à mesure
que l’on étudie un béton vieillissant jusqu’à être de l’ordre e 0.5%.
La vérification du calcul des coefficients a été effectuée avec l’aide d’une feuille de Monsieur THONIER
permettant le calcul du coefficient de fluage. Ci-dessous un exemple des résultats obtenus pour un
essai :
Hypothèses Résultats
fck 35 Mpa
φ(t;t0) 1,981
Ciment RS
HR 50% Résultats Thonier
t 1825jrs j(t,to) 1,981
t0 28jrs
Poteau 30x30
28
Ces données amènent ensuite au calcul des différents paramètres nécessaires au calcul du fluage selon
les formules de l’EC2-2 citées plus haut :
Coefficients de calcul du coefficent de fluage
Ac 0,502655 m² Aire de la section transversale
u 2,513274 m Primètre de la aprtie exposée à la dessication
ho 400,0 mm Rayon moyen de l'élément
Le calcul qui suit différencie le fluage propre et le fluage de dessiccation mais aussi les cas avec et sans
fumée de silice :
Avec fumée Sans fumée
Fluage propre Fluage propre
φbo 0,895198142 φbo 1,4
βbc 11,53917452 βbc 18,0343937
φb(t,t0) 0,703657124 φb(t,t0) 0,98216018
εb(t,t0) 6,48967E-06 soit 19,6656621 μm/m/Mpa εb(t,t0) 9,0582E-06 soit 27,4492071 μm/m/Mpa
εd(t,t0) 1,13571E-05 soit 34,415473 μm/m/Mpa εd(t,t0) 3,4869E-05 soit 105,66289 μm/m/Mpa
εcc(t,t0) 1,78468E-05 soit 54,0811351 μm/m/Mpa εcc(t,t0) 4,3927E-05 soit 2,92846613 μm/m/Mpa
De même la vérification s’est faite en comparant à la Note de calcul de phase EXE de l’affaissement
des poteaux de la tour Saint-Gobain, avec les valeurs suivantes :
Hypothèses
fck 60 Mpa
Ciment RS
HR 55%
t0 7jr
ts 3jr
Poteau ø800
Tableau 2 : résultat des déformées des différents types de fluage de l’outil (EC2-2)
29
Les écarts sont très faibles pour le calcul du coefficient du retrait, pour ce calcul, le terme RH a été
considéré en pourcentage. Nous avons donc ici une incohérence dans la note de calcul qui prend en
compte RH de deux manières différentes. Le cas où RH est en pourcentage nous semble plus correct
et cohérent avec l’EC2. Ainsi cela sera de cette façon que les calculs seront menés.
Le calcul du fluage propre selon l’EC2-2 a été vérifié ainsi que le calcul du retrait, le fluage de
dessiccation dépendant du retrait nous pouvons considérer que celui-ci est également vérifié.
Tout d’abord une comparaison entre les valeurs de fluage pour l’EC2-2 pour les cas avec et sans fumée
de silice en fonction de l’âge du béton :
Figure 7 : fluage relatif en fonction de l’âge du béton pour l’EC2-2 avec et sans FS
Il apparait que la différence à un bas âge est minime, toutefois l’écart se creuse de plus en plus suite
au vieillissement du béton. On observe clairement que le fluage d’un BHP sans FS peut être plus de
deux fois supérieur à celui d’un BHP avec FS.
La cinétique de fluage est plus importante pour le cas sans FS, d’où une augmentation brutale et rapide
du fluage, alors que dans le cas sans FS, le fluage se stabilise rapidement et tend vers une asymptote,
faisant donc apparaitre un écart non négligeable.
La comparaison suivante se fait entre les trois cas étudiés, et ce, à toute résistance fck, bien que les EC
recommandent d’utiliser la Partie 2 pour les BHP seulement.
30
Figure 8 : fluage spécifique en fonction de la résistance fck pour les 3 règlements étudiés
Il apparait que la méthode de l’EC2-1 donne des valeurs de fluage plus faibles que la méthode de l’EC2-
2, tout en restant proche du cas avec fumée de silice (avec un écart max de 50%), le cas sans FS donnant
des valeurs beaucoup plus élevées donnant un écart max de 170%.
L’EC2 demande à utiliser la méthode de l’EC2-1 pour le cas bétons courants (fck<55 Mpa), cela semble
favorable car le fluage sera alors plus faible que si la méthode EC2-2 est utilisée. Cependant, il est
également recommandé d’utiliser la méthode EC2-2 pour le BHP qui prend en compte les spécificités
de celui-ci, résultant en un fluage plus élevé.
La configuration optimale serait d’utiliser l’EC2-1 pour les bétons courants et de passer à l’EC2-2
lorsque la résistance atteint 55Mpa, donnant la courbe suivante :
Figure 9 : fluage spécifique en fonction de la résistance fck, selon EC2-1 sous les 55Mpa et selon EC2-2 au-dessus
C’est cette manière de faire qui est préconisée, toutefois dans l’outil développé, les calculs pour les
deux règlements apparaitront pour permettre à l’utilisateur de se faire une idée des résultats et de les
exploiter de la manière dont il le souhaite.
31
14 LA MODELISATION DU RETRAIT
Le retrait étant indissociable du fluage, notamment dans le cas de calcul de déformée, il convient
d’étudier les méthodes de calcul de celui-ci, sans toutefois rentrer dans les détails comme pour le cas
du fluage, et de l’intégrer à l’outil de calcul.
Où :
-Avec k h est un coefficient dépendant du rayon moyen h 0 (déjà cité dans le calcul du fluage) :
Ce tableau permet de mettre en place une interpolation linéaire pour avoir la valeur de k h .
Et :
32
Avec :
Avec
Avec
33
14.1.2.2 Retrait endogène
Le retrait endogène diffère si le calcul se fait pour un âge t<28jours ou si t ≥ 28 jours.
-Pour t<28jours :
Avec :
ε cs(t) 0,000559723 soit 559,7229825 μm/m ε cs(t) 0,0005037 soit 503,700016 μm/m
34
Hypothèses
fck 60 Mpa
Ciment RS
HR 55%
t0 7jr
ts 3jr
Poteau ø800
Tableau 4 : comparaison des déformées des différents types de retrait entre l’outil et la note de calcul de la tour St-Gobain (EC2-2)
De même que pour le fluage, la vérification s’est faite en comparant les résultats avec la note de calcul
de la tour Saint-Gobain :
35
Hypothèses
fck 60 Mpa
Ciment RS
HR 55%
ts 3jr
Poteau ø800
Date t (jrs) εr εr EXE Ecart εca εca EXE Ecart εcd εd EXE Ecart
28 105,7 106 -0,3% 81,7 82 -0,4% 24,1 24 0,4%
90 177,2 177 0,1% 106,3 106 0,3% 70,9 71 -0,1%
270 271,2 271 0,1% 120,4 120 0,3% 150,9 151 -0,1%
365 298,3 298 0,1% 122,3 122 0,2% 176,1 176 0,1%
1530 399,2 399 0,1% 125 125 0,0% 274,2 274 0,1%
4452 434,4 434 0,1% 125 125 0,0% 309,5 309 0,2%
36500 453,8 454 0,0% 125 125 0,0% 328,8 329 -0,1%
Hypothèses
fck 45 Mpa
Ciment RS
HR 55%
ts 3jr
Poteau ø1200
Date t (jrs) εr εr EXE Ecart εca εca EXE Ecart εcd εd EXE Ecart
28 72,6 73 -0,5% 57,2 57 0,4% 15,5 15 3,3%
90 123,1 123 0,1% 74,4 74 0,5% 48,7 49 -0,6%
270 202,2 202 0,1% 84,3 84 0,4% 118 118 0,0%
365 229,5 230 -0,2% 85,6 86 -0,5% 144 144 0,0%
1530 360,2 360 0,1% 87,5 87 0,6% 272,7 273 -0,1%
4452 421,1 421 0,0% 87,5 87 0,6% 333,6 334 -0,1%
36500 459,2 459 0,0% 87,5 88 -0,6% 371,7 372 -0,1%
Tableau 5 : comparaisons des déformées de retrait de l’outil et de la note de calcul de la tour St-Gobain (EC2-1)
L’écart maximal sur le retrait total est de 0.5%, les calculs sont donc vérifiés pour le fluage.
15 DEVELOPPEMENT DE L’OUTIL
15.1 Optique de l’outil
L’outil a pour but de permettre d’évaluer les déformées des éléments verticaux d’une structure en
Béton Armé, notamment les déformées de fluage, peu prises en compte dans les logiciels de
modélisation structurelle.
L’outil est donc pensé pour venir en complément des logiciels de modélisation en apportant une
réflexion sur les déformées que va subir la structure au cours de sa durée de vie et notamment à
certaines dates clés, tout en étant simple d’utilisation et adapté à la conception structurelle.
36
15.2 Démarche de conception
L’outil se présente comme une feuille Excel travaillant de pair avec le logiciel Robot via le module Result
Connect, permettant d’importer depuis un modèle Robot les données géométriques d’une file de
porteurs verticaux (poteaux ou voiles) et de les combiner à des données complémentaires remplies
par l’utilisateur (généralement non intégrées dans les modèles) pour calculer les déformées de fluage
(relatives et absolues) selon les différents cas étudiés précédemment : l’EC2-1 et l’EC2-2 avec et sans
FS, le tout en prenant compte du phasage des chargements. Ces déformées sont données pour des
dates clés, à savoir :
-livraison
-livraison +2 ans
-livraison + 5 ans
-livraison + 10ans
Comme précisé précédemment, il est préférable d’utiliser l’EC2-1 pour des bétons courants de
résistance inférieure à 55MPa et d’utiliser l’EC2-2 pour des BHP, toutefois les déformées sont données
pour chaque réglementation quelle que soit la résistance du béton pour permettre à l’utilisateur
d’avoir toutes les informations.
En plus de ces déformées, l’outil calcule également les déformées de retrait selon les différents
règlements cités, aux différentes dates clés, mais aussi la déformée élastique instantanée, pour ainsi
obtenir une vision complète des effets des déformées sur la structure.
Après avoir rempli les différentes données (voir ci-dessous), l’utilisateur doit sélectionner les poteaux
à étudier sur Robot et appuyer sur le Bouton pour mettre en place la procédure.
La procédure débute par réinitialiser et mettre en forme les cellules sur laquelle elle intervient, elle
réunit ensuite la sélection sur Robot dans une variable et renvoie dans l’Excel en première colonne le
numéro de barre ainsi que la section.
Via l’outil Results Connect, les dimensions de la section (D pour les sections circulaires et h et b pour
les sections rectangulaires) sont extraites et importées dans l’Excel, de même que pour les charges P,
G’ et Q, cumulées à chaque étage. Les types de chargement sont reconnus grâce au numéro de cas de
charge rempli par l’utilisateur et les poteaux sont triés du plus élevé au moins élevé grâce par
croissance du chargement (en considérant que la charge reprise augmente vers les étages inférieurs,
les zones de reprise dont donc à traiter à part par l’utilisateur en les considérant comme une nouvelle
file de poteaux).
Ensuite les données rentrées par l’utilisateur sont affectées aux cellules correspondantes et au
niveau correspondant.
Un autre tri est enclenché pour remettre les données entrées par l’utilisateur dans le tableau dans le
bon ordre, car ils ont été déplacés par le tri précédent.
La procédure recalcule ensuite la feuille avec les différents éléments au bon endroit pour avoir les
résultats des différentes déformées.
37
15.3.2 Données à rentrer par l’utilisateur
L’utilisateur doit rentrer les données suivantes pour qu’elles soient affectées au niveau courant :
Construction
« ascendante »
Construction
« descendante »
quelle distance relative des barres chercher les efforts (soit 0, soit 1).
Le cas ascendant signifie que le repère local X est orienté selon les étages supérieurs soit selon Z, le
cas descendant signifie l’inverse soit que le repère local X est orienté selon –Z.
Cela permet de sortir la sollicitation dans le poteau au bon nœud.
38
Date livraison 1826,5 j
Liv+2 2556,5 j
Liv+10 5476,5 j
Liv+50 20076,5 j
Ainsi que la prise en compte de la présence d’armatures dans le béton, se traduisant par l’utilisation
d’une section homogène dans les calculs :
De plus le calcul ne se fait pas pour une charge unique s’appliquant à un moment unique, il faut tenir
compte du phasage : celui-ci considère que l’on applique d’abord le poids propre PP à une durée t1
après le coulage du poteau considéré, que l’on considère identique pour chaque étage, puis les autres
charges permanentes G appliquées à une durée t2 après le coulage du poteau que l’on considère
identique pour chaque étage également, et enfin les charges d’exploitation Q appliquées à une date
(et non une durée) t3 après le premier jour de coulage (les charges d’exploitation sont considérées
comme appliquées sur l’ensemble du bâtiment en même temps).
Pour considérer ce phasage, le principe de superposition a été appliqué. Cela se traduit par la somme
des effets des déformations pour chaque nouveau chargement pris indépendamment.
39
Ainsi la méthodologie de chaque cas de calcul repose sur le même principe, à savoir l’utilisation d’une
fonction de base qui calcule la déformée relative en µm/m/Mpa ainsi que d’une fonction de
superposition qui permet d’appliquer la superposition de Boltzmann à l’étage considéré, en
incrémentant les charges qui s’appliquent par phase, sauf pour le cas des charges d’exploitation qui
s’appliquent toutes au même moment.
Les fonctions de superposition reposent sur les fonctions de base et permettent de calculer la
déformée relative en µm/m.
Trame de la fonction :
Suite à cela, une boucle s’active pour permettre la superposition. Celle-ci est active tant que k est
supérieur ou égal à l’id de l’étage étudié.
Au sein de la boucle on introduit une variable j initialisée à 23 (la première ligne du tableau sur l’outil).
On incrémente ensuite en ajoutant le delta de force appliquée étage par étage, en prenant comme tk,
la somme des ti allant de la ligne e l’étage au niveau de ligne k.
On obtient à la fin :
40
Exemple d’application de l’algorithme de superposition
(, )∗
Δ1 =
∗
φ(t, 2 )∗ 4
Δ2 =
Ec ∗ Ah
Boucle 1 :
-k = 3 ≥id = 2
-j = 23
φ(t, 1 ) ∗ [ 3 − 4]
Δ1 = Δ1 +
Ec ∗ Ah
φ(t, 2 ) ∗ [ 3 − 4]
Δ2 = Δ2 +
Ec ∗ Ah
Boucle 2 :
-k = 2 =id
-j = 24
φ(t, 1 ) ∗ [ 2 − 3]
Δ1 = Δ1 +
Ec ∗ Ah
φ(t, 2 ) ∗ [ 2 − 3]
Δ2 = Δ2 +
Ec ∗ Ah
Boucle 3 :
-k = 1 < id
Fin de la boucle
Δ = Δ1 + Δ2
41
15.3.4 Vérification de l’outil de calcul
Les logiciels utilisés pour cette démarche de vérification sont les logiciels Robot Structural Analysis et
Scia Engineer.
Les vérifications se font dans le cas simple d’un simple poteau BA de 30x30cm sur une hauteur de
3.6m. Pour simplifier, nous prenons un ratio d’armature de 0% ainsi qu’une résistance caractéristique
de 35Mpa, une humidité relative de 50% et un ciment RS.
Les charges appliquées sont simples : une charge permanente et une charge d’exploitation, toutes
deux appliquées en tête et de valeur 5MN.
La vérification des valeurs de déformées relatives étant déjà effectuée, ce test vise en premier lieu à
déterminer si l’outil fonctionne correctement au niveau de l’import et de traitement de données.
Pour commencer il convient de vérifier la cohérence des résultats entre les deux logiciels, et si
différence il y a, comprendre d’où elles viennent.
-charges G ou Q : 0.63cm
-combinaison ELS G+Q : 1.25cm
Tableau 6 : déformées élastiques Robot Autodesk pour les charges G/Q et G+Q
42
De même sous Scia Engineer les résultats sont les suivants :
-charges G ou Q : 0.59cm
-combinaison ELS G+Q : 1.17cm
Les valeurs pour les déformées instantanées sont cohérentes entre les deux logiciels.
Toutefois, les vérifications précédentes se sont faites en considérant un béton sans résistance
caractéristique dans Robot. En remplaçant le béton par du BETON35 nous trouvons les résultats
suivants :
-charges G ou Q : 0.56cm
-combinaison ELS G+Q : 1.11cm
Tableau 8 : déformées élastiques Robot Autodesk pour les charges G et G+Q après modification de la résistance à 35Mpa
Pour la comparaison avec la feuille Excel, il convient de prendre en compte l’âge du béton auquel ont
été appliquées les charges G et Q.
Ces données peuvent être définies sur Scia Engineer :
43
Le fait de mettre PP=G=5MN et Q=0MN permet d’avoir des calculs comparables aux logiciels, à cause
de la date d’application de la charge Q qui est à part dans la feuille Excel et qui faussera donc les calculs.
De même la date de livraison (date d’étude) est supérieure de 1.5j pour coïncider avec la date de
coulage de 1.5j et donc avoir effectivement un âge de béton de 1825j.
La déformation est similaire à celle trouvée par les logiciels, cela confirme donc la feuille Excel pour ce
type de déformée.
Les différences peuvent être expliquées par la différence des modules d’Young :
Robot : 36000Mpa
Scia :34100Mpa
Excel : valeur variable selon l’âge du béton, ici de 35779Mpa
Par exemple en modifiant la valeur du module sur Robot, nous trouvons des résultats identiques à
ceux de Scia Engineer :
Tableau 10 : résultats déformées instantanées Robot Autodesk après modification de module à 34100 Mpa
44
De même nous pouvons vérifier en modifiant le module d’Young dans la feuille Excel, pour un cas de
charge simple :
ε( μm/m) ΔL (mm)
E=36000 Mpa 1543,209877 5,56
Nous remarquons que les valeurs sont similaires à celles des logiciels, ainsi la formule pour le calcul
des déformées élastiques instantanées est vérifiée.
φ(t;t0) 1,981
Et nous trouvons :
45
La feuille Excel donne :
φ(t;t0) 1,808
Le calcul du coefficient de fluage est cohérent avec celui de Scia pour la méthode de l’EN 1992-1-1.
Toutefois dans le cas de bâtiment possédant des porte-à-faux, il est possible de voir apparaitre de la
traction dans certaines zones des voiles, modifiant ainsi le comportement de ceux-ci, d’où la nécessité
de traiter particulièrement ce point.
L’outil de calcul pour ce type d’éléments porteurs est sensiblement similaire dans l’approche à celui
des poteaux : les calculs de déformées sont les mêmes et le fonctionnement de la feuille Excel est le
même.
La différence entre les deux approches et que le voile est considéré comme une suite de poteaux
juxtaposés de largeur b, dépendant du nombre de divisions que l’utilisateur choisit d’étudier,
impactant ainsi la précision.
Toutefois contrairement aux poteaux, qui sont considérés seulement sujet à la compression, un voile
peut être soumis à de la flexion faisant ainsi apparaitre des zones comprimées et des zones tendues.
La détermination des efforts axiaux dans chaque partie de voile, considérée comme un poteau donc,
se fait en utilisant l’effort normal total réduit dans le voile et le moment total réduit du voile fourni par
Robot.
Ni = NNi + NMi
Avec NNi la composante axiale dans le poteau due à un effort normal et NMi la composante axiale dans
le poteau due au moment dans le voile.
46
Figure 11 : cumul des efforts dus à la flexion et ceux dus à un effort normal dans le voile
La composante NNi se détermine simplement en divisant l’effort normal réduit dans le voile par le
nombre de divisions du voile : on considère que cet effort normal se répartit équitablement dans
chaque zone.
La répartition de l’effort dû au moment est considérée comme étant linéaire, l’effort résultant est
déterminé par intégration de la contrainte sur chaque portion de mur étudié.
Nous considérons une répartition linéaire le long du mur avec une contrainte maximale notée Smax ,
.
valant = .
Avec M le moment réduit dans le voile
v la distance au centre de gravité, valant ici 0.5L
∗
I l’inertie du voile, valant ici
NMi = .∫ ( − 1)
NMi = . .[ + − ]
Obtenant ainsi les deux composantes de la force axiale appliquée à chaque portion de voile, il est
possible d’obtenir l’effort normal dans ces zones et de les traiter comme des poteaux comme cela a
déjà été fait.
Toutefois il convient d’étudier plus précisément les zones qui travaillent en traction et non pas en
compression comme cela a été le cas dans l’étude des poteaux et de prendre la spécificité de ce type
de sollicitation sur les différentes déformées.
47
En effet, pour certains, le fluage en compression simple est plus important que le fluage observé en
traction simple, celui-ci ayant un effet compensé par le retrait qui agit de manière opposée [6], pour
d’autres, la déformée de fluage en traction est supérieure à celle en compression [7], [8].
Les études sont cependant plus cohérentes sur l’étude du fluage en flexion pour lequel il apparait une
cinétique et un comportement symétrique entre les fibres comprimées et les fibres tendues et dont
les valeurs de fluage sont comprises entre les valeurs de fluage pour les cas de traction ou compression
pures.
Figure 12 : Etude du fluage selon [7] Figure 13 : Etude du fluage selon [6]
Il apparait donc qu’il n’y a pas de réel lien entre fluage en compression et fluage en traction, celui-ci
semble en effet dépendre de multiples facteurs, tout d’abord l’âge du béton lors de l’étude, car ce type
de fluage possède une cinétique davantage changeante que celle d’un cas en compression, la cinétique
devenant non seulement plus lente mais aussi négative au fur et à mesure. De plus les conditions
extérieures ont également un impact plus important dans ce type de situation, notamment à cause du
retrait qui contrecarre le fluage et impacte sa cinétique.
Les différents résultats contradictoires cités ci-dessus sont donc selon les conditions pour lesquelles
l’étude a été menée : âge, humidité, type de contrainte. [9]
Il est donc impossible en l’état actuel des choses d’établir une relation simple entre le fluage en traction
et celui en compression. De même ; il n’existe pas de modélisation calculatoire dans les règlements
qui prennent ce type de situation en compte.
Dans notre cas nous supposons que la résistance du béton en traction n’est jamais atteinte, ainsi dans
le cas de la présence de forces de traction dans les parties de voiles étudiées, nous considérons que ce
sont bien les armatures qui travaillent et que par conséquent le fluage est nul dans cette situation.
ε=
.
48
Dans le cas de la traction simple, ce sont les armatures qui travaillent, la déformée instantanée est
donc déterminée par la loi de Hooke mais en utilisant dans ce cas le module d’Young de l’acier Es valant
210 Gpa.
ε= .
Nous considérons que la compression et les déformées qui en découlent (raccourcissements) sont
notées positivement, à l’inverse la traction et les déformées afférentes (allongement) sont notées
négativement.
De la même manière que les différents termes de déformées relatives ont été vérifiés via la note de
calcul d’Exécution de la tour Saint-Gobain, l’outil entier est appliqué à ce projet.
Il convient de prendre en compte le fait que la note de calcul est issue de la phase EXE, dont les données
sont plus détaillées que celles utilisées dans le cadre de cette étude qui a pour but de fournir un outil
de conception, il convient donc de déterminer les hypothèses à prendre pour se rapprocher le plus de
la configuration réelle du projet.
Dans notre cas nous étudions le cas du poteau d’angle P06 et sur les 11 premiers niveaux (du SS5 au
R+5) pour plus de clarté dans l’étude.
49
Les dimensions des porteurs sont les suivantes :
La note de calcul nous informe que le coulage commence le 12/04/2017 et que la date de livraison est
le 31/05/2019, ce qui donne environ 780jours.
Toutefois nous étudions les déformées au 29/09/2017, soit à 167jours
En considérant le GO, la façade, le Siporex, le jardin et les CET comme G’, nous pouvons considérer
comme simplification d’hypothèses qu’il y a environ un mois entre chaque application de charges, soit
t1=30jours et t2=30x2=60jours.
De même l’âge du béton est fourni à différentes phases des travaux, nous pouvons en déduire une
simplification : la date de coulage va de 3 en 3 :
50
Tableau 14 : âge du béton à différentes phases des travaux de la tour Saint-Gobain
Tableau 15 : descente de charge du béton à différentes phases des travaux de la tour Saint-Gobain
Dans l’outil, le PP est calculé directement à partir des dimensions des porteurs, et Q n’a pas besoin
d’être pris en compte car il n’est pas encore appliqué dans notre cas. Pour G, il est remarquable que
l’on ajoute approximativement 750kN à chaque coulage d’étage (le GO étant prépondérant),
cumulable jusqu’au SS5.
En intégrant ces données dans l’outil, nous trouvons les valeurs suivantes de déformées, pour le cas
de l’EC2-1, utilisé pour les calculs de la tour Saint-Gobain :
51
EC2-1
EC2-1
Fluage Retrait
ε( μm/m) ΔL/étage (mm) ΔL cumulé (mm) ε( μm/m) ΔL/étage (mm) ΔL cumulé (mm)
R5 14,5008 0,0557 2,225 170,423 0,654 7,853
R4 27,6324 0,1326 2,170 171,931 0,825 7,199
R3 38,2434 0,2325 2,037 173,416 1,054 6,373
R2 46,4706 0,1636 1,805 174,879 0,616 5,319
R1 53,8780 0,1897 1,641 176,322 0,621 4,703
R0 61,1401 0,3130 1,451 177,744 0,910 4,083
S1 67,1500 0,2686 1,138 179,146 0,717 3,173
S2 56,7835 0,1789 0,870 180,530 0,569 2,456
S3 76,1932 0,2499 0,691 181,895 0,597 1,887
S4 62,2886 0,2255 0,441 183,242 0,663 1,291
S5 63,3460 0,2154 0,215 184,572 0,628 0,628
Tableau 16 : résultats de l’outil pour les données de la tour Saint-Gobain
Fluage Retrait
Excel St-Gobain
Fluage 2,225 2
Retrait 7,853 7
Tableau 18 : comparaison des déformées de l’outil et de la note de calcul de la tour St-Gobain
Les résultats sont assez similaires pour considérer que l’outil et que la fonction de superposition est
valide. Les différences peuvent toutefois s’expliquer par la simplification opérer au niveau des
chargements et des différentes dates qui ne sont pas aussi précises que les données d’entrée
disponibles en EXE.
52
15.6 Impact de l’outil
L’outil prend donc en compte les différentes déformées affectant un bâtiment dès la phase conception
et assez précisément compte tenu des données disponibles. Il permet de gagner du temps en alliant
fluidité et simplicité d’Excel ainsi que précision des modèles structuraux 3D. Cela permet également
d’optimiser les modèles qui peuvent dorénavant servir au calcul de ces déformées et donc de gagner
du temps de calcul pour l’ingénieur structure, temps plus que précieux pour celui-ci.
Cela permet donc d’optimiser les études sur un projet donné et donc d’en laisser pour d’autres projets
impactant ainsi directement la rentabilité des études.
Cela permet également, dès la phase conception, d’étudier quel béton est le plus optimal et ce, pour
chaque niveau, abaissant ainsi les coûts sur chantier mais permettant également de jouer sur le type
de ciment pour permettre à long terme, d’avoir une conception à la fois économique mais aussi
respectueuse de l’environnement.
53
16 CONCLUSION
La nécessité de calculer les déformées impactant les ouvrages, et notamment le fluage, a poussé à
mettre en œuvre un outil de calcul de ces déformées le plus complet possible pour la phase
conception. L’absence d’intégration de ces calculs dans les logiciels de modélisation structurelle,
communément utilisés dans le cadre d’études de conception, favorise la recherche d’intégration de ce
calcul à ces logiciels et modèles pour ainsi pouvoir optimiser à la fois les études et leur durée.
Ainsi Excel, par sa facilité d’utilisation, semble l’outil idéal pour mener cette étude à bien. Cette étude
à nécessité de prendre connaissance des différents règlements et des modélisations afférentes à
chacune d’entre elles, ainsi que de leur pertinence pour pouvoir ensuite définir quelles
réglementations utiliser et dans quels cas pour avoir les résultats les plus justes et fins possibles.
Il apparait suite à cette étude que l’utilisation de l’Eurocode 2 – Partie 1 est privilégiée pour les bétons
courants, alors que l’Eurocode 2-Partie 2 est plus adapté aux Béton à Hautes Performances, donnant
une valeur de fluage plus précise que l’EC2-1 mais permettant de comparer également les cas avec et
sans fumée de silice dans le béton, bien que la nécessité d’utiliser la FS apparaisse pour ne pas obtenir
un fluage excessif.
Partir des résultats de la littérature et de la bibliographie pour intégrer ces données dans un outil Excel,
à la fois complet au niveau des données nécessaires mais aussi au niveau des différents résultats
obtenus, nécessite des adaptations continues et itératives, ainsi que la recherche de moyens nouveaux
pour obtenir un outil pratique d’utilisation. Des qualités importantes et indispensables pour tout
ingénieur Structure qui doit toujours s’adapter et trouver des solutions. Le développement de l’outil
s’est donc concentré sur l’adaptation des différentes théories étudiées, au sein du logiciel Excel, mais
aussi sur le couplage entre celles-ci et un logiciel de modélisation structurelle.
Ce travail, au-delà du résultat final, a permis de travailler et d’améliorer ces compétences notamment
l’adaptabilité et la capacité de chercher des solutions hors de ce qui était prévu à la base. Cela a
également permis la découverte de codes VBA complexes ainsi que du module Result Connect
permettant de relier Excel (et donc les VBA) à Autodesk Robot, le logiciel de modélisation le plus
répandu.
Cet outil a été appliqué dans le cadre de cette étude aux porteurs verticaux à savoir les poteaux et
voiles en béton armée, amenant ainsi à une adaptation de l’outil en fonction des cas qui diffère par
leur comportement en certains points, mais également par la disposition de l’outil, à savoir l’utilisation
des codes informatiques et modules qui ont dû être adaptés à chaque cas.
54
17 ENGLISH CONCLUSION
The need to calculate the deformations impacting the structures, and in particular creep, pushed to
implement a complete tool of calculation of these deformations as complete as possible for the design
phase. The absence of integration of these calculations in structural modeling softwares, commonly
used in design studies, favors the search for integration of this calculation in these softwares and
models in order to optimize both the studies and their duration.
Thus Excel, by its ease of use, seems the best tool to carry out this study. This study required to have
knowledge of the various regulations and models of creep related to each one of them, as well as to
be able to define which regulations to use and in which cases to have the most accurate and fine results
possible.
It appears from this study, that the use of Eurocode 2 - Part 1 is better for common concretes, whereas
Eurocode 2 - Part 2 is more adapted to High Performance Concrete, giving a more precise creep value
than EC2-1 but also allowing to compare the cases with and without silica fume in the concrete,
although the need to use the SF appears to avoid excessive creep.
Integrating these data into an Excel tool, with complete necessary data and complete obtained results,
requires continuous and iterative adaptations, as well as the search for new ways to obtain a practical
tool. These are important and indispensable qualities for any structural engineer who must always
adapt and find solutions. The development of the tool thus focused on the adaptation of the various
theories studied, within the Excel software but also on the coupling between these and a structural
modeling software.
This work, beyond the final result, allowed to work and improve these skills, especially the adaptability
and the ability to look for solutions outside of what was originally planned. It also allowed the discovery
of complex VBA codes as well as the Result Connect module allowing to link Excel (and thus VBA) to
Autodesk Robot, the most widespread modeling software.
This tool was applied in this study to the vertical carriers, i.e. the reinforced concrete columns and
walls, thus leading to an adaptation of the tool according to the cases which differ by their behavior in
certain points but also by the use of the data-processing codes and modules which had to be adapted
to each case.
The application of this work to the Saint-Gobain Tower project has allowed us to validate the results
of the tool and its relevance. The results are close enough to those of the calculation note of the tower
to consider that they are valid. However, the small disparities observed can be explained by the fact
that the calculation note was produced in EXE phase with more information and detailed data than in
the design phase. The tool being intended for this phase, and for the hypotheses available during this
phase, the results are more than satisfactory and usable in a precise way.
55
18 BIBLIOGRAPHIE
[2] POH K.W. (1998) General creep – time equation. Journal of Materials in Civil Engineering. 1998,
Vol.10, No.2,.
[3] NEVILLE A.M., DILGER W.H. and BROOKS J.J. (1983) Creep of plain and structural concrete. London
: Construction Press. 1983, 361p..
[5] Comportement mécanique du béton – Bilan de six années de recherche JEAN-MICHEL TORRENTI
[7] Comparison of Concrete Creep in Compression, Tension, and Bending under Drying Condition -
Seung-Gyu Kim, Yeong-Seong Park, and Yong-Hak Lee
[8] Tensile and Compressive Creep of Early Age Concrete: Testing and Modelling - Dawood S. Atrushi
56
19 ANNEXE
19.1 Classes de ciment
La désignation d’un ciment se fait selon la norme NF EN 197-1. Elle se présente sous la forme d’une
succession de caractères comme suit :
Les classes de ciment N, R et S cités dans cette étude sont explicités dans l’EC2-1 §3.1.2 (6) :
La classe R correspond aux ciments de résistance CEM 42,5 R, CEM 52,5 N et CEM 52,5 R
La classe N correspond aux ciments de résistance CEM 32,5 R, CEM 42,5 N
La classe S correspond aux ciments de résistance CEM 32,5 N
Ce rayon traduit la capacité de l’humidité au sein de la pièce à migrer vers l’extérieur. Plus ce rayon est
élevé plus l’humidité prend du temps pour s’évaporer. En effet, cette valeur correspond à deux fois la
moyenne des trajets que doit faire l´eau lors de son évaporation pendant le durcissement du béton.
57
Ci-dessous un exemple pour le cas d’une pièce circulaire complétement exposée :
∫ ( )
La moyenne des trajets est ici de ce qui donne un trajet moyen de r/2. Le rayon moyen
Cette approche reste toutefois simplifiée, notamment dans le cas de pièces circulaires pour
lesquelles il y a plus de matière proche des bords qu’au centre, devant ainsi faire réduire le rayon
moyen si le calcul était plus détaillé.
58
Tableau résumant les données par porteurs
Les tableaux suivants montrent différents résultats pour la date de livraison, l’outil fait de même pour
les dates Livraison + 2ans, Livraison + 10ans et Livraison + 50ans
Tableaux de résultats du retrait et du fluage pour le cas EC2-2 sans fumée de silice
Tableaux de résultats du retrait et du fluage pour le cas EC2-2 avec fumée de silice
Voile n° Section Coualge (j) Niv id Type H(m) ep (m) L(m) PP G Q t1 t2 t3 fck (Mpa) ts (j) Ciment RH(%) ρ
14 130 R8 100 C 3,6 0,3 5 0,0115 2,5004 2,5004 0,5 10 796 35 3 RS 55 0%
130 R8 99 C 3,6 0,3 5 0,0115 2,5004 2,5004 0,5 10 796 35 3 RS 55 0%
130 R8 98 C 3,6 0,3 5 0,0115 2,5004 2,5004 0,5 10 796 35 3 RS 55 0%
130 R8 97 C 3,6 0,3 5 0,0115 2,5004 2,5004 0,5 10 796 35 3 RS 55 0%
130 R8 96 C 3,6 0,3 5 0,0115 2,5004 2,5004 0,5 10 796 35 3 RS 55 0%
130 R8 95 C 3,6 0,3 5 0,0115 2,5004 2,5004 0,5 10 796 35 3 RS 55 0%
130 R8 94 C 3,6 0,3 5 0,0115 2,5004 2,5004 0,5 10 796 35 3 RS 55 0%
130 R8 93 C 3,6 0,3 5 0,0115 2,5004 2,5004 0,5 10 796 35 3 RS 55 0%
130 R8 92 C 3,6 0,3 5 0,0115 2,5004 2,5004 0,5 10 796 35 3 RS 55 0%
130 R8 91 C 3,6 0,3 5 0,0115 2,5004 2,5004 0,5 10 796 35 3 RS 55 0%
13 130 R8 90 C 3,6 0,3 5 0,0252 2,5349 2,5349 0,5 10 796 35 3 RS 55 0%
130 R8 89 C 3,6 0,3 5 0,0252 2,5349 2,5349 0,5 10 796 35 3 RS 55 0%
130 R8 88 C 3,6 0,3 5 0,0252 2,5349 2,5349 0,5 10 796 35 3 RS 55 0%
130 R8 87 C 3,6 0,3 5 0,0252 2,5349 2,5349 0,5 10 796 35 3 RS 55 0%
130 R8 86 C 3,6 0,3 5 0,0252 2,5349 2,5349 0,5 10 796 35 3 RS 55 0%
130 R8 85 C 3,6 0,3 5 0,0252 2,5349 2,5349 0,5 10 796 35 3 RS 55 0%
130 R8 84 C 3,6 0,3 5 0,0252 2,5349 2,5349 0,5 10 796 35 3 RS 55 0%
130 R8 83 C 3,6 0,3 5 0,0252 2,5349 2,5349 0,5 10 796 35 3 RS 55 0%
130 R8 82 C 3,6 0,3 5 0,0252 2,5349 2,5349 0,5 10 796 35 3 RS 55 0%
130 R8 81 C 3,6 0,3 5 0,0252 2,5349 2,5349 0,5 10 796 35 3 RS 55 0%
19.4 Code
19.4.1 Fonction de calcul du module Ecm
59
19.4.2 Fonction de calcul de la surface Ah
60
19.4.4 Fonction de calcul de la déformée de fluage selon l’EC2-1
19.4.4.1 Fonction de calcul de la déformée relative pour l’application d’une charge
61
19.4.5 Fonction de calcul de la déformée de fluage selon l’EC2-2 avec FS
19.4.5.1 Fonction de calcul de la déformée relative de fluage PRORPE et avec FS pour l’application
d’une charge
62
19.4.5.3 Fonction de calcul de la déformée relative de fluage DE DESSICATION et avec FS pour
l’application d’une charge
63
19.4.6 Fonction de calcul de la déformée de fluage selon l’EC2-2 sans FS
19.4.6.1 Fonction de calcul de la déformée relative de fluage PRORPE et sans FS pour l’application
d’une charge
64
19.4.6.3 Fonction de calcul de la déformée relative de fluage DE DESSICATION et sans FS pour
l’application d’une charge
65
19.4.7 Fonction de calcul de la déformée de retrait selon l’EC2-1
66
19.4.8 Fonction de calcul de la déformée de retrait selon l’EC2-2 avec FS
67
19.4.10 Code implémenté dans le bouton Excel
68