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230314-LTARC1262 Béton
230314-LTARC1262 Béton
Eugène Freyssinet
La réutilisation de matériaux de construction n’est pas une pratique de l’ère post-industrielle, mais a
toujours été pratiquée sous des formes diverses. Dans les dernières années, il est devenu
particulièrement évident que l’imminente rareté des ressources ne pouvait qu’être compensée en
recyclant le béton provenant de démolitions. Actuellement, le nouveau matériau de construction
appelé béton recyclé (BR) est un produit compétitif, au moins si les distances de transport vers les
entreprises de recyclage sont réduites. Eventuellement, le béton recyclé deviendra un des matériaux
de construction en masse des décades à venir.
Le béton recyclé est un matériau de construction avec des agrégats pierreux durs, entourés à
l’intérieur d’une matrice qui l’est moins, le ciment durci. Les agrégats pierreux se distinguent en
fonction de leur diamètre en classes allant de 0,163 mm à 128 mm. Les différentes granulométries
sont mélangées en fonction des classifications standards afin de créer des compositions remplissant
l’espace le mieux possible. Dans le cas du béton recyclé, s’est uniquement l’origine des agrégats qui
est différente : au lieu de matières provenant d’une extraction naturelle, elle est obtenue par
démolition sur chantier. Les déchets de béton sont cassés par des machines et concassés par des
broyeurs afin d’obtenir des granulométries comparables à celles des agrégats naturels.
A cause du degré de porosité plus élevé du matériau, il faut plus d’eau et de ciment que pour un
béton conventionnel. Du fait que des agrégats anguleux ne se mettent pas aussi facilement en place
que des agrégats arrondis, des fluidifiants complémentaires sont requis. Aujourd’hui, les additifs
chimiques jouent un rôle décisif dans la technologie du béton. Le groupe d’additifs le plus important
est celui des plastifiants (qui facilitent la mise en œuvre du béton frais particulièrement dans le cas
du béton autocompactant), des accélérateurs et retardateurs de prise (pour influencer la vitesse de
cure) ainsi que les entraineurs d’air (pour augmenter la résistance au gel du béton curé). Sans
plastifiants qui agissent comme lubrifiant pour les fragments de béton recyclé, celui-ci ne pourrait
être mélangé correctement, mis en place proprement ni pompé. Finalement, les compositions les
plus actuelles de béton incluent des adjuvants, généralement sous la forme de fine poudre ou de
sable. Ces adjuvants se mélangent intensément avec le ciment solidifié, augmentent sa densité et sa
stabilité et réduisent la friction entre les agrégats.
Le béton contient habituellement des agrégats naturels (du gravier, du sable, pierres, rochers ou
calcaires, …), des matières non renouvelables et seulement disponibles en quantité limitée. Dans
les milieux professionnels il est maintes fois répété que le gravier naturel et le sable seront épuisés
dans quelques années. Des moyens d’accès alternatifs à ces matières politiquement et
économiquement justifiables ne sont pas présentes actuellement. Dans certaines régions d’Europe
de l’ouest la disponibilité de ces matières est déjà plus dramatique que celle du fuel fossile. Dans le
cas des agrégats, la découverte de nouveaux gisements (ce qui, dans le cas de pétrole, peut retarder
l’épuisement des ressources pour une ou deux générations) n’est pas une option. La réutilisation des
déchets est pour l’instant la seule option viable pour renouveler le stock de constructions et
bâtiments en béton dans les décades à venir en tenant compte d’une augmentation modeste de
leur nombre…
Par conséquent, la réutilisation de ces matériaux devient de plus en plus relevant…
La plus grande densité des villes, les exigences croissantes en matière écologique et la pression
permanente pour une efficience financière a mené à l’introduction de technologies et d’outillages
"softs" pour la démolition du béton. Ces outils sont plus précis et moins bruyants. Par conséquent,
la démolition d’immeubles dans un contexte urbain dense peut se faire avec une précision
chirurgicale. C’est à la fin des années 90 que s’est opérée une véritable révolution d’ouvrages en
béton avec la commercialisation de la technologie à jet d’eau. Dans le cas du béton armé, la
procédure a l’avantage de dégager uniquement le béton, laissant les armatures sur place. Ceci
permet de les détacher et de les collecter séparément sur le chantier. Sans main d’œuvre
complémentaire, ceci permet de transporter les fragments et déchets directement du chantier à
l’usine de recyclage, où ils peuvent être mélangés à d’autres déchets de béton et transformés en
agrégats. Un nouvel outil de démolition est le broyeur à béton hydraulique… Cet outil profite de la
faible plasticité du béton pour couper de petits fragments de béton et les barres d’armature au
moyen de pression concentrée d’une "paire de ciseaux" relativement peu tranchants.
Les fragments grossiers obtenus peuvent facilement être stockés sur le chantier et transportés
plus tard. Au-delà de l’efficacité accrue et de l’impact environnemental moindre, ces méthodes de
démolition ont créé des préconditions avantageuses pour le recyclage des déchets de béton. Il est
broyé plus finement sur chantier et grossièrement réparti en ensembles homogènes de matériaux.
Ceux-ci peuvent se transporter séparément et être traités par après. Si, dans le contexte urbain, il y a
peu d’espace disponible, l’espace nécessaire pour l’entreposage des différents composants sur site
peut s’avérer critique.
Avec plus de 4 milliards de tonnes, produit chaque année, le ciment, l’élément clé dans la production
du béton compte pour environ 8 pourcents des émissions globales de CO2. Aussi, y a-t-il un moyen
de réduire son impact ?
Pour fabriquer du ciment, de la pierre calcaire, de l’argile et du sable est chauffé à 1450°C. Ceci
forme le clinker qui se trouve mélangé avec du gypse et d’autres additifs comme de la pouzzolane et
d’autres. Le ciment constitue environ 10% du mélange d’un béton, à côté du gravier, du sable et de
l’eau. Dans la production du ciment, il y a deux processus qui génèrent des émissions de dioxyde de
carbone. Le premier est issu de la réaction chimique qui s’opère dans la production du clinker, quand
les carbonates se transforment en oxydes et en CO2, quand porté à température. La seconde source
d’émission est dû à l’usage de combustible fossile pour chauffer le mélange à une température de
plus de 1000°C. La réaction chimique génère environ 52% des émissions et l’énergie consommée
prend en charge le reste des émissions.
Il est possible de réduire l’impact. Si c’est lors de la production du clinker que la plus grande partie
des émissions s’opère, le remplacer par d’autres matériaux peut faire une différence significative. Les
matériaux venant en supplément du ciment sont généralement des produits secondaires provenant
d’autres industries comme les scories de la production de l’acier et du cuivre, les sables de fonderies,
les cendres volantes et le mâchefer, ainsi que le gypse synthétique de centrales électriques. En
remplaçant une partie du clinker par ces matériaux, le béton se dote de nouvelles caractéristiques
qui peuvent s’avérer souhaitables dans certains cas, mais qui montrent surtout une remarquable
capacité à réduire les émissions de CO2. Une autre possibilité consiste à utiliser de la cendre
volcanique, une alternative au ciment, connue depuis des millénaires, permettant par le passé aux
grecs et aux romains d’ériger des bâtiments qui sont toujours en place. En chauffant un mélange de
chaux et de cendres volcaniques, un matériau très solide et stable peut être obtenu.
Reste le problème de l’extraction de sable qui génère incontestablement des effets sur
l’environnement. Le volume d’extraction important a … de fortes répercussions sur les rivières, les
deltas et les écosystèmes côtiers et marins et entraînent la perte de terres à cause de l’érosion
fluviale ou côtière, l’abaissement de la surface de saturation et la baisse de la quantité accumulée de
sédiments.
Valeurs (engagements)
Oeuvrant en faveur des équilibres environnementaux, de l’égalité sociale et l’équité économique, la faculté LOCI promeut
dans son enseignement et dans son fonctionnement les exigences et les ambitions du Développement durable.
La faculté LOCI promeut la conception interdisciplinaire d’habitats – édifices, hameaux, villages, villes, territoires, etc. – dont
l’exécution et l’exploitation soutiennent les cycles et les services écosystémiques. Elle recommande l’emploi de matériaux
renouvelables et recyclables ainsi qu’une réalisation peu polluante et pérenne des ouvrages. Elle préconise la production
d’espaces adaptés à leur usage et réutilisables, ainsi qu’une occupation frugale et parcimonieuse des lieux et des territoires.
La faculté LOCI promeut la conception concertée d’habitats dont l’exécution et l’exploitation prennent soin de l’existence de
tous et de la dignité de chacun. Elle recommande la mise en oeuvre de techniques partagées qui garantissent la santé, la
sécurité et le bien-être au travail des constructeurs. Elle préconise l’aménagement d’espaces conviviaux dont la disposition
accorde une place égale et appropriée à tous leurs habitants, quels que soient leur espèce, leur origine, leur âge, leurs
capacités, leur sexe ou leur genre.
La faculté LOCI promeut la conception attentive d’habitats dont l’exécution et l’exploitation respectent une sobre allocation
des ressources et un juste partage des richesses. Elle recommande la mise en oeuvre de techniques simples et abordables
qui valorisent les compétences et les savoir-faire locaux. Elle préconise la production d’espaces généreux et accessibles qui,
préservant le patrimoine bâti et non bâti, assure le bien-être et le bien vivre de ses occupants.
Wittevrongel-Jacques, Kortrijk-Marke
https://www.youtube.com/watch?v=ChE_qB3rQdM
Attention à :
• ségrégation
• Épaisseur des couches