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Intro 

:
« Les politiques sociales ont un sexe, elles favorisent les hommes. Elles ont été
construites pour protéger le salaire de l’homme « gagne-pain », elles continuent de
reposer sur la norme masculine de l’emploi et elles profitent largement du travail
invisible des femmes. » Par Jean-Pierre Tabin.

Définition de l’Etat providence :


L’Etat providence est une conception de l’Etat ou celui-ci étend son champ
d’intervention et de régulation dans les domaines économiques et sociaux (avant
uniquement les fonctions régaliennes). Donc mesures ayant pour but de redistribuer
les richesses et prendre en charge différents risques sociaux comme la maladie, la
vieillesse, l’emploi et la famille.  Etat Providence est fondé sur la solidarité entre
les différentes classes sociales et la recherche de la justice sociale.
Male breadwinner
Bread : pain winner : gagnant  gagne pain.
Système basé sur des normes patriarcales, où l’homme travaille en dehors du domicile
familiale et garantir les revenus de sa famille alors que la femme reste à la maison et est
en charge des enfants et des personnages agées.

En quoi l’appariation de l’Etat providence après la seconde guerre mondiale a-t-il permis
une évolution du concept de male breadwinner ?

I. Un Etat providence centré sur le modèle de l’homme gagne pain

A. Principes
. Les femmes et les enfants ont bénéficié d’une protection en tant que dépendants du
mari ou du père. Ce modèle du male-breadwinner, est basé sur certaines hypothèses
concernant les contributions respectives des hommes et des femmes au niveau du foyer,
le role de la femme étant de prodiguer les soins nécessaires aux enfants et aux
personnes dépendantes au sein de la famille.
La dépendance des femmes sur leur mari est donc inscrite dans le modèle, et soutenue
par des politiques comme le système d’imposition (impô t conjoint qui pénalise la valeur
relative du travail de la femme), le salaire maternel, ou le fait que dans bien des cas,
même les femmes qui travaillaient n’avaient accès aux prestations sociales que via leur
mari, en tant que dépendantes.

B. Conséquences

Conséquences économiques importantes mais également des conséquences sociales


puisque la femmes est relégué à la sphère privée, et reste avant tout dépendante.
les prestations d’assistance sociale sont basées sur certains présupposés concernant ce
qui constitue un besoin et quelles personnes ‘méritent’ l’accès à ces prestations. Cette
idée de mérite est généralement liée à celle de devoir : le bénéficiaire est censé se plier à
un certain comportement en contrepartie de l’aide accordée.
les bénéficiaires de l’aide sociale sont considérés comme dépendant de l’Etat, donc un
poids pour la société, alors que les travailleurs qui perçoivent des prestations
d’assurance sociale (pension de retraite, etc.) sont perçus comme recevant ce qui leur
est dû . La dimension idéologique, normative et coercitive de l’É tat-providence est ainsi
montrée du doigt
 Pose la question en terme de division genrée du travail, car implique une certaine
dépendance économique des femmes par rapport aux hommes.

II. L’évolution du male breadwinner

A. Vers une tentative d’intégration symétrique entre genre


Grande ligne de l’évolution de la place de la femme dans les politiques de l’Etat
providence :

1945 : La notion de « salaire féminin » est supprimée pour devenir « à travail égal,
salaire égal » dans la législation française.
Droit de vote s’exprime pour la 1ère fois en 1945  montre l’indépendance et la
conscience politique des femmes
1965 : une femme peut avoir un emploi sans avoir à obtenir l’autorisation de son
mari et dispose librement de ses biens propres : réformes des régimes matrimoniaux.
1970 : Femme prend des résponsabilités : car la loi dispose que désormais : « les
deux époux assurent ensemble la direction morale et matérielle de la famille »  c’est la
fin de la notion de hef de famille et de l’autorité paternelle remplacé par l’autorité
parentale.
1983 : Suppression de la notion de chef de famille en droit fiscal.

The male breadwinner / Femme modèle d’une carriere à la maison


Ce modèle repose sur la différenciation de la société dans les sphères publiques et
privées . Les femmes et les hommes sont censés agir en complémentarité dans l'un de
ces domaines ( les hommes sont considérés comme
soutiens de famille et les femmes comme responsable pour le travail domestique et la
garde d'enfants ) .

The male breadwinner /modele Femme à temps partiel


Il s'agit d'une version modernisée du modèle précédent . Les femmes et les hommes sont
censés avoir le même degré d'implication dans le travail mené tant qu'il n'y a pas
d'enfants à charge . Si c'est le cas , et en particulier lorsque les enfants sont encore
petits , la combinaison d'une partie
temps travail salarié et de soins est considéré comme la solution la plus appropriée pour
les mères .

The dual breadwinner / modèle double de l’Etat.


Ce modèle est basé sur l'idée d'une intégration à plein temps des hommes et des femmes
dans le
système d'emploi . Les deux sexes sont considérés comme des individus , qui sont
bothbreadwinners b pour leur propre subsistance et celle de leurs enfants
L'É tat fournit un soutien public ( enfants et aux aînés des installations )

The dual earner / Le developpement du model de la carrière féminine.


Ce modèle repose sur la notion de la pleine intégration des femmes et des hommes en
pleintemps travail salarié .
La famille est considérée comme responsable de l'organisation et payer pour la garde
parr les structures d'accueil commerciales ou en employant des assistantes maternelles
( femmes) dans le ménage .

Le dual breadwinner / Dualité des models de carrière


Ce modèle reflète l'idéal d'un contrat moderne de genre , ce qui signifie une intégration
symétrique des deux sexes dans la société . Par conséquent , l'éducation des enfants
repose sur une répartition égale entre hommes et femmes (responsabilité " double " )
pour les deux parents

B. Disparités entre Etats Providence relatives a la relation genrées

De plus il faut préciser que l’on observe d’importantes différences en fonction des
Etats-providence dans leurs manières de cerner cette dimension. Ainsi La mise en place
des États-providence, au milieu du XXe siècle, s’est faite sur la différenciation des
rôles masculins et féminins au sein de la famille et donc sur l’affectation
prioritaire des femmes aux activités maternelles et domestiques. La dépendance
des femmes vis-à -vis de l’homme gagne-pain se reflète dans les notions d’« ayant droit »,
de « droits dérivés » ou encore dans l’expression « à charge », qui font dépendre l’accès
aux droits sociaux des femmes (ou à une partie d’entre eux) des contributions de leur
conjoint. Les prestations sociales destinées à la famille étaient souvent vues comme un
complément au système du salaire familial, un soutien au revenu de la famille.

Certains systèmes ont cependant intégré l’aspiration des femmes à l’emploi et ont
soutenu les mères dans leur « choix » de travailler ou de s’occuper des enfants.
Alors qu’en France, des mesures de soutien ont permis aux mères de combiner un
emploi avec des activités familiales (sans toutefois remettre en question le caractère
« maternel » des activités familiales), au Royaume-Uni, les politiques ont plutôt eu
pour effet de renforcer le modèle de l’homme gagne-pain par une spécialisation
des activités au sein des ménages (Pedersen, 1993 ; Lewis, 1992). Ce même
renforcement a pu être observé en Allemagne et aux Pays-Bas, où l’idéologie
« maternaliste » est particulièrement bien ancrée. En revanche, les pays nordiques
se sont affranchis des instruments « maternalistes »/« familialistes » de leur
politique sociale, prô nant l’égalité des femmes et des hommes à travers la participation
au marché du travail, l’emploi étant considéré comme le moyen de l’indépendance
économique des femmes et le support de leur citoyenneté sociale.

L’idée de « Maternalisme » en Europe continentale

Selon Ruth Lister et al. (2007), le maternalisme identifie la maternité comme


une forme sexuée de la citoyenneté fondée sur la contribution des femmes à
l’éducation des générations suivantes de citoyens. Il revendique des droits pour les
mères en reconnaissance de leur rô le compassionnel d’aidantes, de soignantes et
d’éducatrices, complémentaire du rô le paternel de pourvoyeur de ressources
économiques.
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La logique de droits dérivés prévaut dans les pays ayant un régime de protection
sociale de type bismarckien – c’est-à -dire fondé sur le travail, mais essentiellement sur
celui du chef de famille – et dans lesquels la famille est considérée comme une cellule de
base de la société, intermédiaire entre l’É tat et les individus. Ce régime de citoyenneté
sociale est peu favorable à l’activité professionnelle des femmes dont le rôle est
d’abord d’élever les enfants et de tenir le foyer, activité pour laquelle elles peuvent
être rétribuées sous des formes variables : allocations, « salaire maternel »,
bonifications, avantages familiaux, pensions de réversion, etc. Les prestations de soutien
aux parents sont plutô t sous forme monétaire et de déductions fiscales qu’en nature. Ce
modèle familialiste commun aux pays de l’Europe continentale se réforme, parfois même
de façon radicale comme en Allemagne, afin d’intégrer les objectifs communautaires en
matière d’emploi et d’accueil des enfants. Toutefois, ces réformes restent des
adaptations de systèmes nationaux dont les bases familialistes / maternalistes ne
sont pas vraiment remises en question. L’Autriche, les Pays-Bas, la Belgique et la
France relèvent de ce régime de genre, en dépit de différences notables concernant les
représentations du travail des mères, de l’éducation des enfants et du rô le de l’É tat dans
le soutien à la parentalité.
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En France, les revendications maternalistes, c’est-à -dire relatives à la protection des
mères et à la reconnaissance de droits sociaux liés à la maternité, ont été plus
développées que dans les autres pays, sans doute en raison de la légitimité plus
grande de l’État à intervenir dans les affaires familiales. Les mères ont ainsi pu
bénéficier de mesures visant à compenser certains effets de la maternité et de la
parentalité sur leur sécurité économique, par exemple des « avantages » familiaux dans
les droits à retraite, ou bien des droits à congés rémunérés

CCL :
Aujourd’hui même si l’Etat providence a tenté de s’adapter à cette évolution, la femme
a pris une place croissante dans la sphère publique et notamment sur le marché du
travail, elle peut ainsi subvenir seule a ses besoins. Pourtant le modèle patriarcal du
male breadwinner reste dans l’inconscient collectif et notamment au niveau de
certaines politiques familiales et salariales.

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