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Male Breadwinner
Male Breadwinner
:
« Les politiques sociales ont un sexe, elles favorisent les hommes. Elles ont été
construites pour protéger le salaire de l’homme « gagne-pain », elles continuent de
reposer sur la norme masculine de l’emploi et elles profitent largement du travail
invisible des femmes. » Par Jean-Pierre Tabin.
En quoi l’appariation de l’Etat providence après la seconde guerre mondiale a-t-il permis
une évolution du concept de male breadwinner ?
A. Principes
. Les femmes et les enfants ont bénéficié d’une protection en tant que dépendants du
mari ou du père. Ce modèle du male-breadwinner, est basé sur certaines hypothèses
concernant les contributions respectives des hommes et des femmes au niveau du foyer,
le role de la femme étant de prodiguer les soins nécessaires aux enfants et aux
personnes dépendantes au sein de la famille.
La dépendance des femmes sur leur mari est donc inscrite dans le modèle, et soutenue
par des politiques comme le système d’imposition (impô t conjoint qui pénalise la valeur
relative du travail de la femme), le salaire maternel, ou le fait que dans bien des cas,
même les femmes qui travaillaient n’avaient accès aux prestations sociales que via leur
mari, en tant que dépendantes.
B. Conséquences
1945 : La notion de « salaire féminin » est supprimée pour devenir « à travail égal,
salaire égal » dans la législation française.
Droit de vote s’exprime pour la 1ère fois en 1945 montre l’indépendance et la
conscience politique des femmes
1965 : une femme peut avoir un emploi sans avoir à obtenir l’autorisation de son
mari et dispose librement de ses biens propres : réformes des régimes matrimoniaux.
1970 : Femme prend des résponsabilités : car la loi dispose que désormais : « les
deux époux assurent ensemble la direction morale et matérielle de la famille » c’est la
fin de la notion de hef de famille et de l’autorité paternelle remplacé par l’autorité
parentale.
1983 : Suppression de la notion de chef de famille en droit fiscal.
De plus il faut préciser que l’on observe d’importantes différences en fonction des
Etats-providence dans leurs manières de cerner cette dimension. Ainsi La mise en place
des États-providence, au milieu du XXe siècle, s’est faite sur la différenciation des
rôles masculins et féminins au sein de la famille et donc sur l’affectation
prioritaire des femmes aux activités maternelles et domestiques. La dépendance
des femmes vis-à -vis de l’homme gagne-pain se reflète dans les notions d’« ayant droit »,
de « droits dérivés » ou encore dans l’expression « à charge », qui font dépendre l’accès
aux droits sociaux des femmes (ou à une partie d’entre eux) des contributions de leur
conjoint. Les prestations sociales destinées à la famille étaient souvent vues comme un
complément au système du salaire familial, un soutien au revenu de la famille.
Certains systèmes ont cependant intégré l’aspiration des femmes à l’emploi et ont
soutenu les mères dans leur « choix » de travailler ou de s’occuper des enfants.
Alors qu’en France, des mesures de soutien ont permis aux mères de combiner un
emploi avec des activités familiales (sans toutefois remettre en question le caractère
« maternel » des activités familiales), au Royaume-Uni, les politiques ont plutôt eu
pour effet de renforcer le modèle de l’homme gagne-pain par une spécialisation
des activités au sein des ménages (Pedersen, 1993 ; Lewis, 1992). Ce même
renforcement a pu être observé en Allemagne et aux Pays-Bas, où l’idéologie
« maternaliste » est particulièrement bien ancrée. En revanche, les pays nordiques
se sont affranchis des instruments « maternalistes »/« familialistes » de leur
politique sociale, prô nant l’égalité des femmes et des hommes à travers la participation
au marché du travail, l’emploi étant considéré comme le moyen de l’indépendance
économique des femmes et le support de leur citoyenneté sociale.
CCL :
Aujourd’hui même si l’Etat providence a tenté de s’adapter à cette évolution, la femme
a pris une place croissante dans la sphère publique et notamment sur le marché du
travail, elle peut ainsi subvenir seule a ses besoins. Pourtant le modèle patriarcal du
male breadwinner reste dans l’inconscient collectif et notamment au niveau de
certaines politiques familiales et salariales.