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COURS D’ALGÈBRE MATH1101 LS1.

Faculté des Sciences et Techniques de Bamako.

SAGAÏIDOU MOHAMED LAMINE


Contents

1 INTRODUCTION AU RAISONNEMENT MATHÉMATIQUE. 4


1.1 Assertions, connecteurs logiques. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.2 Règles logiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.3 Quantificateurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
1.4 Méthodes usuelles de démonstration . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7

2 ENSEMBLES-APPLICATIONS-RELATIONS. 9
2.1 ENSEMBLES. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
2.1.1 Définitions-Notations. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
2.1.2 Parties-Complémentaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
2.1.3 Opérations sur les ensembles. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
2.1.4 Produit cartésien. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
2.2 APPLICATIONS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
2.2.1 Définitions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
2.2.2 Applications particulières. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
2.2.3 Composition des applications. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
2.2.4 Applications injectives, surjectives, bijectives. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
2.2.5 Image directe- Image réciproque. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
2.2.6 Familles. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
2.3 RELATIONS DANS UN ENSEMBLE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
2.3.1 Définitions-Exemples . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
2.3.2 Relations d’équivalence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
2.3.3 Relations d’ordre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
2.3.3.1 Éléments remarquables d’une partie A d’un ensemble ordonné (E, ≤). 15
2.3.3.2 Intervalles dans un ensemble totalement ordonné (E, ≤). . . . . . . . 16
2.3.3.3 Applications et ensembles ordonnés. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16

3 LOIS DE COMPOSITIONS INTERNES. 18


3.1 Généralités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
3.1.1 Définitions-Notations-Exemples. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
3.1.2 Parties stables-Parties induites. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
3.1.3 Composé de deux parties. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
3.2 Propriétés des lois de composition internes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
3.3 Loi quotient. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
3.4 Morphismes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
3.4.1 Définitions-Exemples. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19

4 Congruences. 21
4.1 Généralités. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
4.2 Calcul d’une puissance modulo un entier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
4.3 Résolution de l’équation ax ≡ b[n]. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22

2
4.4 Résolution du système d’équations x ≡ a[n] et x ≡ b[k]. . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
4.5 Un exemple d’application . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24

5 Nombres Complexes 25
5.1 Forme algèbrique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
5.1.1 Forme algébrique d’un nombre complexe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
5.1.2 Opérations sur les nombres complexes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
5.2 Module et argument . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
5.2.1 Conjugué . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
5.2.2 Module d’un nombre complexe. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
5.2.3 Interprétation géométrique. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
5.2.4 Argument . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
5.2.5 Exponentielle complexe. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
5.2.5.1 Nombres complexes de module 1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
5.2.5.2 Formule de Moivre. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
5.2.5.3 Formules d’Euler. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
5.2.6 Racines n-ièmes d’un nombre complexe. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
5.2.6.1 Racines n-ièmes de l’unité. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
5.2.6.2 Racines n-ièmes d’un nombre complexe non nul. . . . . . . . . . . . . 28
5.2.6.3 Cas particulier des racines carrées. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
5.2.7 Equations de degré 2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28

3
Chapter 1

INTRODUCTION AU
RAISONNEMENT MATHÉMATIQUE.

1.1 Assertions, connecteurs logiques.

Définition 1.1.1. Une assertion est une phrase, un énoncé mathématique auquel on peut attribuer
une et une seule valeur de vérité, à savoir vrai (V ) ou faux (F ). Dans une théorie mathématique,on
appelle axiome, toute assertion à laquelle on attribue, par convention, la valeur vrai.
Une assertion vraie est appelée Proposition, ou Propriété ou Théorème ou Corollaire ou Lemme selon
son importance dans la théorie mathématique.Un corollaire est une propriété qui résulte d’un Théorème
ou d’une Proposition précedente. Un Lemme est une propriété dont on a besoin pour la suite et qui
mérite d’être mise en évidence.

Exemples. 1) n est un entier et n est multiple de 2 est une assertion vraie pour les nombres pairs
mais fausse pour les nombres impairs.
2) Tout entier naturel est divisible par 2 est une asertion fausse.
3)Tout entier naturel pair est divisible par 2 est une asertion vraie.
4)Tout entier naturel impair est divisible par 2 est une asertion fausse.

Définition 1.1.2. Soient P et Q deux assertions d’une théorie mathématique, les connecteurs logiques
sont définis comme suit:
La négation de P, appelée non P, notée ¬P, est vraie si P est fausse et fausse si P est vraie.
La conjonction de P et Q, appelée P et Q, notée P ∧ Q, est vraie si P et Q sont vraies et fausse dans
les autres cas.
La disjonction de P et Q, appelée P ou Q, notée P ∨ Q, est fausse si P et Q sont fausses et vraie dans
les autres cas.
L’implication de Q par P, appelée P implique Q, notée P ⇒ Q, est fausse si P vraie et Q fausse, vraie
dans les autres cas.
L’équivalence de P et de Q, notée P ⇔ Q, est vraie si P et Q sont vraies ou si P et Q sont fausses,
fausse dans les autres cas.
P ¬P
Les tableaux (ou tables ) de vérité de ces différents connecteurs sont donc: V F
F V
P Q P∧Q P∨Q P =⇒ Q P ⇐⇒ Q
V V V V V V
V F F V F F
F V F V V F
F F F F V V

4
Remarques. Soient P et Q deux assertions.
Si P est fausse alors (P =⇒ Q) est vraie quelque soit Q. Donc dans la pratique pour démontrer que
(P =⇒ Q) est vraie il suffit de montrer que si P est vraie alors Q est vraie.
Les
 expressions suivantes ont la même signification mathématique.

 P implique Q



 P entraine Q
Si P alors Q



Pour que Q il suffit que P
Pour que P il faut que Q




Une condition suffisante pour Q est que P





Une condition nécessaire pour P est que Q


 P est équivalent à Q
P si et seulement si Q

De même:

 Pour que P il faut et il suffit que Q
Une condition nécessaire et suffisante pour que P est que Q

Exercice 1. Dans l’ensemble des entiers naturels N, considérons:


P : 4 est un entier naturel,
Q : Tout entier naturel est divisible par 2,
R : 3 est divisible par 2,
S : Tout entier naturel pair est divisible par 2,
T : Tout entier naturel impair est divisible par 2.
1) Dire si P , Q , R , S et T sont des assertions vraies ou fausses.
2) Les assertions Q =⇒ P, Q =⇒ S, , Q =⇒ T et T =⇒ R sont elles vraies?
3) Donner la négation de P , Q , R , S et T.
4) Démontrer que T ⇐⇒ R et S ∨ T sont vraies.

Exercice 2.  En utisant les connecteurs logiques ∨ et ∧ trouver tous les couples (x, y) de nombres
x(x2 + y 2 − 1) = 0
réels tels que
y(x + y + 1) = 0.

1.2 Règles logiques


Deux assertions sont équivalentes si elles ont la même valeur de vérité. Elles peuvent alors être rem-
placer l’une par l’autre. Elles ont le même sens mathématique.
Les résultats le plus souvent utilisés sont les suivants:

Théorème 1.2.1. P et Q étant deux assertions d’une théorie mathématique:


1) P ∧ ¬P est faux.
les assertions suivantes sont toujours vraies:
2) P ∨ ¬P ;
3) ¬(¬P ) ⇐⇒ P ;
4) ¬(P ∧ Q) ⇐⇒ ¬P ∨ ¬Q;
5) ¬(P ∨ Q) ⇐⇒ ¬P ∧ ¬Q;
6) (P =⇒ Q) ⇐⇒ (¬Q =⇒ ¬P ) (contraposition);
7) ¬(P =⇒ Q) ⇐⇒ (P ∧ ¬Q);
8) (P ⇐⇒ Q) ⇐⇒ ((P =⇒ Q) ∧ (Q =⇒ P )) (Q =⇒ P s’appelle réciproque de P =⇒ Q).

Démonstration. Toutes ces propríetés se démontrent à l’aide de leur table de vérité. Par exemple
démonstration de 1) et 2) :

5
P ¬P P∧¬P P∨¬P
V F F V
F V F V
P ∧ ¬P est toujours fausse est la loi de non contradiction. Une assertion mathématique ne peut
être á la fois vraie et fausse.
Démonstration de 8)
P Q P =⇒ Q ¬ ( P =⇒ Q) ¬ Q P ∧¬ Q ¬ (P =⇒ Q) ⇐⇒ P∧¬Q
V V V F F F V
V F F V V V V
F V V F F F V
F F V F V F V
Les  V  de la dernière colonne montrent que l’équivalence logique (7) est toujours vraie.
Beaucoup d’autres propriétés des connecteurs pourront être démontrées en T.D.

1.3 Quantificateurs
Définition 1.3.1. Un ensemble E est une collection d’objets, appélés, a, b, munie d’une relation
d’égalité et d’une relation d’appartenance.
L’égalité de deux éléments a et b est notée a = b; elle signifie que a et b représentent le même objet.
Sa négation ¬(a = b) est aussi notée a 6= b.
L’áppartenance d’un élément a à l’ensemble E est notée a ∈ E; elle signifie que a est un élément de
E. Soit P (x) une fonction assertionnelle contenant un objet x appelé variable assejetti à appartenir à
un ensemble E appelé référentiel.
On peut définir de même des fonctions assertionnelles de deux trois quatre · · · variables. On con-
vient d’écrire: (∀x ∈ E, P (x)) ou ∀x(x ∈ E =⇒ P (x)) pour exprimer que lorsque x appartient au
référentiel E, l’assertion P est toujours vraie. On lit pour tout x, P (x)  ou quel que soit x,
P (x)  . Sa négation est : Il existe au moins un élément x de E tel que P (x) soit fausse  est
notée: ∃x ∈ E, ¬P (x)  .
Le symbole  ∀  s’appelle le quantificateur universel.
Le symbole  ∃  s’appelle le quantificateur existentiel.
Enfin l’expression ∃!x, P (x) signifie  il existe un et un seul élément x tel que l’assertion P (x) soit
vraie  .

Exemples. 1) ∀x ∈ R, (x2 − 1)2 = x2 − 2x + 1.


2) ∃x ∈ R, x2 − 3x + 2 = 0.

Théorème 1.3.2. Pour toute fonction assertionelle P (x) définie sur un ensemble E on a:
1) ¬(∀x ∈ E, P (x)) ⇐⇒ (∃x ∈ E, ¬P (x))
2) ¬(∃x ∈ E, P (x)) ⇐⇒ (∀x ∈ E, ¬P (x)).
En particulier:
3) ¬(∀x ∈ E, P (x) =⇒ Q(x)) ⇐⇒ (∃x ∈ E, P (x) ∧ ¬Q(x)).

Remarque.  ∃x ∈ ∅, P (x)  est toujours fausse car on verra dans le chapitre 2 que l’ensemble
∅ représente l’ensemble n’ayant aucun élément. Sa négation  ∀x ∈ ∅, ¬P (x)  est toujours vraie
quelle que soit P (x).

Proposition 1.3.3.  ∀x ∈ ∅, ¬P (x)  est toujours vraie.

Remarque. Quand dans une assertion apparaissent deux quantificateurs leur ordre a une importance
essentielle sauf s’ils sont de même espèce.

Exemples. 1) Soit P : ∀x ∈ [0, 1], x ≤ x  une assertion.

6

Sa négation est: ¬P : ∃x ∈ [0, 1], x > x  .

¬P est vraie car pour x = 41 , x = 21 , et 12 > 41 . Donc P est fausse.
2) Pour x dans R et y dans R∗+ on définit: P (x, y) : xy > −1.
A l’aide des quantificateurs on peut construire 8 assertions et leurs négations.
P1 : ∀x ∈ R, ∀y ∈ R∗+ , xy > −1; ¬P1 : ∃x ∈ R, ∃y ∈ R∗+ , xy ≤ −1.
P2 : ∀y ∈ R, ∀x ∈ R∗+ , xy > −1; ¬P1 : ∃y ∈ R, ∃x ∈ R∗+ , xy ≤ −1.
P1 et P2 sont équivalentes ainsi que ¬P1 et ¬P2 .
Pour x = −2 et y = 1, xy = −2 < −1.
Donc ¬P1 et ¬P2 sont vraies et P1 et P2 sont fausses.
P3 : ∃x ∈ R, ∃y ∈ R∗+ , xy > −1; ¬P3 : ∀x ∈ R, ∀y ∈ R∗+ , xy ≤ −1.
P4 : ∃y ∈ R∗+ , ∃x ∈ R, xy > −1; ¬P4 : ∀y ∈ R∗+ , ∀x ∈ R, xy ≤ −1.
P3 et P4 sont équivalentes ainsi que ¬P3 et ¬P4 .
Si x = 0 et y = 1, xy = 0 > −1. Donc ¬P3 et ¬P4 sont vraies et P3 et P4 sont fausses.
P5 : ∀x ∈ R, ∃y ∈ R∗+ , xy > −1; ¬P5 : ∃x ∈ R, ∀y ∈ R∗+ , xy ≤ −1.
P6 : ∃y ∈ R∗+ , ∀x ∈ R, xy > −1; ¬P6 : ∀y ∈ R∗+ , ∃x ∈ R, xy ≤ −1.
Montrer en exercice que P5 et ¬P6 sont vraies donc P6 et ¬P5 sont fausses.
P7 : ∃x ∈ R, ∀y ∈ R∗+ , xy > −1; ¬P7 : ∀x ∈ R, ∃y ∈ R∗+ , xy ≤ −1.
P8 : ∀y ∈ R∗+ , ∃x ∈ R, xy > −1; ¬P8 : ∃y ∈ R∗+ , ∀x ∈ R, xy ≤ −1.
Montrer en exercice que P7 et P8 sont vraies donc ¬P7 et ¬P8 sont fausses.

1.4 Méthodes usuelles de démonstration


1) Principe de déduction mathématique: Ce principe se définit comme suit: Si P est une asser-
tion vraie et si  P =⇒ Q  est vraie alors l’assertion Q est vraie.
2) Le principe de démonstration par contraposition: Ce principe est que pour démontrer que
 P =⇒ Q  est vraie on peut démontrer que  ¬Q =⇒ ¬P  est vraie car ces deux assertions
sont équivalentes.
3) Le principe de démonstration par l’absurde: Ce principe est basé sur la propriété:
 [¬P =⇒ (Q ∧ ¬Q)] ⇐⇒ P  est toujours vraie. Démontrez-le.
Ainsi pour démontrer que P est vraie on démontre que si ¬P est vraie alors on a  Q ∧ ¬Q  vraie,
où Q est une assertion à construire. On arrive ainsi à une contradiction.


Exemple 1.4.1. Démontrons par l’absurde que 2 est irrationnel.
√ √ p
Supposons donc que 2 soit rationnel: ∃!(p, q) ∈ Z × N∗ , P GCD(p, q) = 1 ∧ 2 = .
q
D’où en eĺevant au carré: 2q 2 = p2 .
Ainsi: ∃t ∈ N, p = 2t d’où p2 = 4t2 et q 2 = 2s2 , s ∈ N.
Par un raisonnement analogue, 2 divise aussi q et donc P GCD(p, q) 6= 1. D’où une contradiction.

4) Le raisonnement par récurrence: Ce raisonnement peut être utilisé lorsqu’une assertion


P (n), dépendant de n dans N, est vraie pour tout n de N. Son principe est basé sur la propriété
essentielle de N suivante: Toute partie non vide de N admet un plus petit élément.

Proposition 1.4.2. (Principe de démonstration par récurrence)


Si P (0) est vraie et si pour tout n dans N, P (n) vraie implique P (n + 1) vraie, alors P (n) est vraie
pour tout n dans N

(1) P (0) est vraie
Démonstration. Par hypothèse:
(2) [∀n ∈ N, P (n) =⇒ P (n + 1)] vraie.
Démontrons par l’absurde.
Supposons qu’il existe un n de N tel que ¬P (n) soit vraie.
Soit alors n0 le plus petit entier de N, tel que ¬P (n0 ) soit vraie. n0 est non nul d’après (1) donc n0 − 1

7
est dans N et P (n0 − 1) est vraie d’après la définition du plus petit élément.
D’après (2) [P (n0 − 1) =⇒ P (n0 )] vraie. Ainsi on a P (n0 ) ∧ ¬P (n0 ) qui est une contradiction.

Proposition
 1.4.3. (Principe de démonstration par récurrence forte)
(1) P (0) est vraie
Si on a:
(2) [∀n ∈ N, (∀m ∈ N, 0 ≤ m ≤ n, P (m)) =⇒ P (n + 1)] vraie.
Alors pour tout n ∈ N, P (n) est vraie.

Remarque. Les deux principes s’adaptent facilement au cas où la récurrence débute avec P (1) ou
P (2) ou P (k) (k est un entier fixe ). Le résultat est alors que la propriété est vraie pour n ≥ 1 ou
n ≥ 2 ou n ≥ k.
n(n + 1)(2n + 1)
Exemple 1.4.4. Démontrer par récurrence que: ∀n ∈ N∗ , 12 + 22 + · · · + n2 = .
6
5) Le raisonnement cas par cas: Il s’applique lorsqu’on veut démontrer une implication de la
forme (P ou Q) =⇒ R où P , Q et R sont des assertions. On distingue deux: ou bien P est vraie et il
faut démontrer qu’alors R est vraie ou bien Q est vraie et il faut démontrer qu’alors R est vraie.

Exemple 1.4.5. Démontrons que si n et p sont des entiers relatifs, alors np est pair ou n2 − p2 est
multiple de 8.
Soient n et p des entiers relatifs.
Premier cas: L’un au moins des entiers n ou p est pair. Dans ce cas le produit np est pair.
Second cas: n et p sont tous les deux impairs. Alors il existe des entiers k et l tels que n = 2k + 1 et
p = 2l + 1. Alors n2 − p2 = 4k 2 + 4k + 1 − 4l2 − 4l − 1 = 4(k(k + 1) − l(l + 1)).
Puisque k et k + 1 sont des entiers relatifs consécutifs, le produit k(k + 1) est pair. Il en est de même
du produit. Donc k(k + 1) − l(l + 1) est pair, par suite l’entier l’entier relatif n2 − p2 est multiple de 8.

6) Raisonnement par contre-exemple:


Un raisonnement par contre-exemple sert à démontrer qu’une assertion quantifiée de la forme
 ∀x ∈ E, P (x)  est fausse. Pour cela, on démontre que sa negation est vraie. On a vu que:
¬(∀x ∈ E, P (x)) ⇐⇒ (∃x ∈ E, ¬P (x)). Ainsi, pour montrer que  ∀x ∈ E, P (x)  est fausse la
méthode consiste à exhiber un élément x de E ne vérifiant pas P (x).

Exemple 1.4.6.  Toute application de R dans R est soit paire ou impaire  est une assertion
fausse puisqu’on peut trouver une application de R dans R qui n’est ni paire ni impaire. C’est par
exemple le cas de l’application x 7→ ex .

8
Chapter 2

ENSEMBLES-APPLICATIONS-
RELATIONS.

2.1 ENSEMBLES.
2.1.1 Définitions-Notations.
Dans le chapitre 1 on a déjà donné une notion intuitive d’ensemble à laquelle sont rattachées la notion
d’égalité et la notion d’appartenance à l’ensemble. Nous désignerons en général les ensembles par des
lettres majuscules: E, F, A, B, etc. Les éléments d’un ensemble seront désignés en général par des
lettres minuscules : a, b, x, y, etc. Un ensemble peut être décrit de deux façons : ou bien en donnant
la liste de ses éléments, ou bien en donnant une propriété qui caractérise les éléments de cet ensemble.
L’ensemble qui n’a aucun élément s’appelle l’ensemble vide et se note ∅.

2.1.2 Parties-Complémentaire
Définition 2.1.1. Soient E et F des ensembles. Lorsque tout élément de E appartient F, on dit que
E est inclus dans F, ou que E est une partie de F. Cette proprété se note E ⊂ F. La négation de
E ⊂ F se note E * F et signifie qu’il existe un élément de E qui n’appartient à F.

Pour démontrer l’inclusion E ⊂ F, on doit démontrer que tout élément de E appartient à F. Pour
faire cette démonstration, on se donne un élément quelconque de E et l’on prouve qu’il appartient à
F.

Remarque. Des ensembles E et F sont égaux si et seulement si on a les deux inclusions E ⊂ F et


F ⊂ E. Dans la pratique, lorsqu’on doit démontrer l’égalité de deux ensembles, il faut prouver les deux
inclusions.

Exemple 2.1.2. L’ensemble E = {x ∈ R, x2 − 3x + 2 < 0} est égal à l’intervalle ]1 2[.

Notation: L’ensemble des parties de l’ensemble E se note P(E).

Remarque. A ∈ P(E) ⇐⇒ A ⊂ E.

Exemple 2.1.3. Soit l’ensemble E = {a, b, c}. On a donc

P(E) = {∅, {a}, {b}, {c}, {a, b}, {a, c}, {b, c}, E}

Définition 2.1.4. Soient E un ensemble et A une partie de E. On appelle complémentaire de A dans


E l’ensemble des éléments de E qui n’appartiennent pas à A. le complémentaire de A dans E se note
EA ou CEA ou CA s’il n’y a pas de confusion á craindre. On a donc CEA = {x ∈ E|x ∈/ A}.
CA
Les égalités suivantes sont évidentes: CE E = A; CEE = ∅ et CE∅ = E.

9
2.1.3 Opérations sur les ensembles.
Définition 2.1.5. Soient un E ensemble, A et B deux parties de E.
La reunion de A et de B, notée A ∪ B, est l’ensemble des éléments de E qui appartiennent à A ou B.
L’intersection de A et de B, notée A ∩ B, est l’ensemble des éléments de E qui appartiennent à A et
à B. Ainsi: A ∪ B = {x ∈ E|x ∈ A ∨ x ∈ B} et A ∩ B = {x ∈ E|x ∈ A ∧ x ∈ B}.
Si A ∩ B = ∅, on dit que A et B sont disjoints.

Il est évident que: A ∩ ∅ = ∅, A ∪ ∅ = A et A ∪ B = ∅ =⇒ (A = ∅ et B = ∅).

Proposition 2.1.6. Soient A, B et C des parties d’un ensemble E.


(1) A ⊂ B et B ⊂ C alors A ⊂ C;
(2) A ⊂ B ∧ B ⊂ A équivaut A = B;
(3) A ⊂ B équivaut CEB ⊂ CEA ;
(4) A ∩ CEA = ∅;
(5) A ∪ CEA = E;
(6) CEA∩B = CEA ∪ CEB ;
(7) CEA∪B = CEA ∩ CEB .

Démonstration. Par exemple démontrons l’égalité (6):


Soit x dans CEA∪B . Par définition du complémentaire on a : x ∈ E ∧ ¬(x ∈ A ∪ B).
Soit x ∈ E ∧ ¬(x ∈ A) ∧ ¬(x ∈ B) soit encore x ∈ E ∧ x ∈ CEA ∧ x ∈ CEB c’est-à-dire x ∈ CEA ∩ CEB .

De plus on peut résumer dans le tableau suivant les autres propriétés de la reunion et de l’intersection.
REUNION INTERSECTION
Commutative A∪B =B∪A A∩B =B∩A
(A∪B)∪C=A∪(B∪C) (A∩B)∩C=A∩(B∩C)
Associative =A∪B∪C =A∩B∩C
Idempotente A∪A=A A∩A=A
Elément neutre ∅ E
A∪∅=A A∩E=A
Elément absorbant E ∅
A∪E=E A∩∅=∅
(A∩B)∪C= (A∪B)∩C=
Distributive par rapport à l’autre (A∪C)∩(B∪C) (A∩C)∪(B∩C)

Toutes ces propıétés découlent de celles des connecteurs logiques.

2.1.4 Produit cartésien.


Définition 2.1.7. Soient E et F deux ensembles. On appelle produit cartésien de E et F , et on note
E × F l’ensemble des couples (x, y) tels que x ∈ E et y ∈ F avec par définition : si a et x sont dans
E et b et y dans F on a (a, b) = (x, y) si et seulement si a = x et b = y.
Ainsi: E × F = {(x, y) : x ∈ E et y ∈ F }.
Lorsque E = F, E × E se note E 2 et on appelle diagonale de E 2 l’ensemble des couples (x, x) avec
x ∈ E.
Plus généralement, le produit cartésien de n ensembles E1 , · · · , En , est l’ensemble E1 × · · · × En , ou
n
Q
encore noté Ej de toutes les suites ordonnées (x1 , · · · , xn ) telles que x1 ∈ E1 , · · · , xn ∈ En .
j=1
On dit que (x1 , · · · , xn ) est un n−uplet. Si E1 = · · · = En = E, on note E n au lieu de E × · · · × E.
Par exemple, R × R × R se note R3 .
Un jeu de 52 cartes peut être répresenté par l’ensemble produit:
{2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, valet, dame, roi ,as} × {pique, coeur, carreau, trèfle}

On vérifie facilement les propriétés suivantes:

Propriétés. a) Si A, B, E et F sont des ensembles tels que: A ⊂ E et B ⊂ F alors A × B ⊂ E × F.


b) Si A, B et C sont des ensembles quelconques, alors A × (B ∪ C) = (A × B) ∪ (A × ×C),

10
A × (B ∩ C) = (A × B) ∩ (A × C),
c) (E × F = ∅) ⇐⇒ (E = ∅ ou F = ∅) et (E × F 6= ∅) ⇐⇒ (E 6= ∅ et F 6= ∅).

2.2 APPLICATIONS
2.2.1 Définitions
Définition 2.2.1. On appelle relation de E vers F tout triplet R = (E, F, Γ) où Γ est une partie de
E × F appelé graphe de R.
E est l’ensemble de départ ou ensemble de définition de R.
F est l’ensemble d’arrivée de R.
Un élément x de E est en relation avec y de F si et seulement si (x, y) est dans Γ, ce que l’on note
R(x, y) ou xRy. Alors x est une antécédent de y et y est une image de x. Une application f de E
dans F est une relation de E vers F telle que tout élément x de E est en relation avec un et un seul
f
élément de F. On note cet élément f (x). En pratique on écrit: f : E −→ F , E −→ F ou x 7→ f (x).
L’ensemble des applications de E dans F se note F(E, F ) ou F E .
A f on associe l’ensemble image de f noté Imf qui est l’ensemble des f (x) de F pour x quelconque
dans E. Soit : Imf = {y ∈ F |∃x ∈ E, y = f (x)}. A f et à toute partie A de E on associe la restriction
de f à A notée f|A qui est l’application de A dans F qui à tout x de A fait correspondre f (x).
0 0
Deux applications f de E dans F et g d’un ensemble E dans un ensemble F sont égales si et seulement
0 0
si E = E et F = F et pour tout x de E, f (x) = g(x). On dit que f est un prolongement de g si l’on
0 0 0
a les relations E ⊂ E, F ⊂ F et f (x) = g(x) pour tout x ∈ E .

2.2.2 Applications particulières.


Définition 2.2.2. a) On dit qu’une application f : E −→ F est constante si l’on a:
f (x) = f (y) pour tous x, y ∈ E.
b) On appelle application identique d’un ensemble E, et on note IdE ou 1E , l’application qui à tout
x ∈ E fait correspondre x lui-même. On a donc par définition: IdE (x) = x pour tout x ∈ E.
La restriction de IdE à une partie A de E est l’injection canonique de A dans E.
c) Soient E et F deux ensembles. Les applications (x, y) 7→ x de E × F dans E et (x, y) 7→ y de
E × F dans F s’appellent respectivement la première projection et la deuxième projection. On les note
pr1 et pr2 respectivement.
d) Soit A une partie non vide d’un ensembleE. On appelle fonction caractéristique de A, l’application
1 si x ∈ A
χA de E dans {0, 1} définie par: χA (x) =
0 si x ∈/A

2.2.3 Composition des applications.


Définition 2.2.3. Soient E, F et G trois ensembles, f une application de E dans F et g un appli-
cation de F dans G. On définit l’application composée de g par f, notée g ◦ f, de E dans G, par: pour
f g
E−→F −→G
−→
tout x de E, (g ◦ f )(x) = g(f (x)). Ainsi : g◦f

Propriétés. 1) La loi ◦ est associative c’est-à dire que si E F, G et H sont quatre ensembles, f une
application de E dans F, g de F dans G et h de G dans H alors on a: h ◦ (g ◦ f ) = (h ◦ g) ◦ f = h ◦ g ◦ f.
2) Si f une application de E dans F, IdF ◦ f = f et f ◦ IdE = f.

Démonstration. Les vérifications sont faciles.

11
2.2.4 Applications injectives, surjectives, bijectives.
Définition 2.2.4. Soient E et F deux ensembles et f une application de E dans F.
a) On dit que f est injective (ou est une injection) si un élément quelonque de F a au plus un antécédent
dans E. C’est-à-dire si: ∀(x, y) ∈ E 2 , (f (x) = f (y) =⇒ x = y).
On obtient par contraposition la propriété équivalente: ∀(x, y) ∈ E 2 , (x 6= y =⇒ f (x) 6= f (y)).
b)On dit que f est surjective (ou est une surjection) si tout élément de F a au moins un antécédent
dans E. C’est-à-dire si: Imf = F ou encore :∀y ∈ F, ∃x ∈ E, y = f (x).
c)On dit que f est bijective (ou est une bijection) si tout élément de F a un et un seul antécédent dans
E c’est-à-dire si f est à la fois injective et surjective: Ce qui s’écrit: ∀y ∈ F, ∃!x ∈ E, y = f (x).
Dans ce dernier cas on peut définir l’application réciproque g de F dans E qui à tout y de F fait
correspondre l’unique x de E tel que y = f (x).
On a alors: ∀x ∈ E, x = g(f (x)) et ∀y ∈ F, y = f (g(y)).
L’application g est l’application réciproque de f, notée f −1 , et on a f ◦ f −1 = IdF et f −1 ◦ f = IdE .

Exemples. a) Soit A une partie d’un ensemble E. L’application j : A −→ E définie par j(x) = x
pour tout x ∈ A est injective; on l’appelle l’injection canonique de A dans E.
b) On appelle permutation d’un ensemble E, toute application bijective de E sur E. L’ensemble des
permutations de E se note S(E). Si E = {1, · · · , n}, on écrit Sn au lieu de S(E).
c) Soient a, b ∈ R. Si a 6= 0, l’application f : R −→ R définie f (x) = ax + b pour tout x ∈ R, est
bijective.

Théorème 2.2.5. f est bijective de E dans F si et seulement si il existe une application g de F dans
E telle que g ◦ f = IdE et f ◦ g = IdF . Alors g est bijective de F dans E et g = f −1 et f = g −1 .

Démonstration. on vient de voir que si f est bijective de E dans F on peut construire une application
g de F dans E telle que g◦f = IdE et f ◦g = IdF . Réciproquement supposons que f soit une application
de E dans F telle qu’il existe une application g de F dans E vérifiant g ◦ f = IdE et f ◦ g = IdF .
Alors pour tout y de F, y = f (g(y)) donc f est surjective de E dans F.
De plus si x et y sont dans E, on a: f (x) = f (y) =⇒ g(f (x)) = g(f (y)) =⇒ x = y. Donc f est injective
de E dans F. Par conséquent f est bijective de E dans F et g = f −1 . On en déduit que g −1 = f.

Théorème 2.2.6. Soient E, F et G trois ensembles. Si f est une application bijective de E dans F
et g une application bijective de F dans G alors g ◦ f est une application bijective de E dans G et
(g ◦ f )−1 = f −1 ◦ g −1 .

Démonstration. On a : (g◦f )◦(f −1 ◦g −1 ) = g◦(f ◦f −1 )◦g −1 = g◦g −1 = IdG et (f −1 ◦g −1 )◦(g◦f ) =


f −1 ◦ (g −1 ◦ g) ◦ f = f −1 ◦ f = IdE . D’après le théorème précédent g ◦ f est bijective de E dans G et
son applicaton réciproque est f −1 ◦ g −1 .

2.2.5 Image directe- Image réciproque.


Définition 2.2.7. Soient f : E −→ F une application, A une partie de E et B une partie de F.
a) On appelle image directe ou image de A par f la partie de F notée f (A) définie par:
f (A) = {y ∈ F |∃x ∈ A, y = f (x)} = {f (x), x ∈ A}. En particulier f (E) = Imf.
−1
b)L’image réciproque de B par f est la partie de E notée f (B) et définie par:
−1
f (B) = {x ∈ E, f (x) ∈ B}.
−1
Remarque. L’image réciproque f (B) d’une partie B de F existe toujours même si f n’est pas
−1 −1
bijective. Si f est bijective de E dans F, l’application réciproque f existe et on a: f (B) = f −1 (B).

Définition 2.2.8. Soient f : E −→ E une application et A une partie de E. On dit que A est stable

12
par f si l’on a f (A) ⊂ A. On dit que A est invariant par f si f (A) = A. L’application h : A −→ A
qui coincide avec f sur A s’appelle l’application induite par f sur A.

Théorème 2.2.9. Soit f : E −→ F une application.


1) Soient A et B deux parties de E.
a) f (∅) = ∅,
−1
b) A ⊂ f (f (A)),
c) A ⊂ B =⇒ f (A) ⊂ f (B),
d) f (A ∪ B) = f (A) ∪ f (B),
e) f (A ∩ B) ⊂ f (A) ∩ f (B) avec l’égalité si f est injective.
f ) f est surjective de E dans F si et seulement si f (E) = F.
2) Soient X et Y deux parties de F.
−1
a) f (∅) = ∅,
−1
b) f ( f (X)) ⊂ X,
−1 −1
c) X ⊂ Y =⇒ f (X) ⊂ f (Y ),
−1 −1 −1
d) f (X ∪ Y ) = f (X)∪ f (Y ),
−1 −1 −1
e) f (X ∩ Y ) = f (X)∩ f (Y ),
−1
f ) f (F ) = E,
−1
−1
f (X)
g) f (CFX ) = CE .

Démonstration. Par exemple démontrons e) de 1) et g) de 2).


Soient y un élément de F et x dans E.
Alors: y ∈ f (A ∩ B) ⇐⇒ ∃x ∈ A ∩ B, y = f (x) (définition de l’image directe)
⇐⇒ ∃x ∈ E, x ∈ A ∧ x ∈ B ∧ y = f (x) (définition de l’intersection)
=⇒ (∃x ∈ A, y = f (x)) ∧ (∃x ∈ B, y = f (x))
=⇒ y ∈ f (A ∩ B)(définition de l’intersection).
D’où f (A ∩ B) ⊂ f (A) ∩ f (B)(∗).
Supposons f injective. On a:
y ∈ f (A)∩f (B) ⇐⇒ [(∃a ∈ A, y = f (a))∧(∃b ∈ B, y = f (b)) ⇐⇒ (∃a ∈ A∧∃b ∈ B, y = f (a) = f (b))].
Puisque f est injective, a = b est un élément de A ∩ B et y est dans f (A ∩ B).
Donc f (A) ∩ f (B) ⊂ f (A ∩ B) (∗∗). De (∗) et (∗∗), on déduit f (A ∩ B) = f (A) ∩ f (B).
−1
Maintenant x ∈ f (CFX ) ⇐⇒ f (x) ∈ CFX (définition de l’image réciproque)
⇐⇒ f (x) ∈
/ X(définition du complémentaire)
−1
⇐⇒ x ∈
/ f (X)(définition de l’image réciproque)
−1
f (X)
⇐⇒ x ∈ CE (définition du complémentaire).
D’où l’égalité g) de 2).

2.2.6 Familles.
Définition 2.2.10. Soient E un ensemble et I un autre ensemble non vide appelé ensemble d’indices.
On appelle famille d’éléments de E indexés par I, toute application x de I dans E, i 7→ x(i) ou encore
i 7→ xi et l’on parle de la famille (xi )i∈I d’éléments de E. Si I est un ensemble fini, on dit que la
famille est finie. Si J est une partie non vide de I, on dit que la famille (xi )i∈J est une sous-famille
ou famille extraite de la famille (xi )i∈I . Si par exemple I = N, une famille d’éléments de E indexée
par N s’appelle suite d’éléments de E et se note (x1 , x2 , · · · ) ou (xn )n≥0 .
On appelle famille d’ensembles (E)i∈I ue famille telle que chaque Ei soit un ensemble.

13
Pour une famille d’ensembles, généralisons les notions d’intersection, de réunion et de produit de
la façon suivante: Soit (E)i∈I une famile d’ensembles.
T
1) On appelle intersection de cette famille, et on note Ei l’ensemble des éléments x tels que
T i∈I
x ∈ Ei , pour tout i ∈ I. Ainsi Ei = {x|∀i ∈ I, x ∈ Ei }.
i∈I S
2) On appelle réunion de cette famille, et on note Ei l’ensemble des éléments x qui appartiennent à
S i∈I
l’un au moins des Ei . Ainsi Ei = {x|∃i ∈ I, x ∈ Ei }.
S i∈I Q
3) Soit E = Ei la reunion de la famille (Ei )i∈I , on appelle produit de cette famille et on note Ei
i∈I Q i∈I
l’ensemble des familles (xi )i∈I d’éléments de E telles que xi ∈ Ei pour tout i ∈ I. Donc x ∈ Ei et
i∈I
seulement si x = (xi )i∈I avec xi ∈ Ei . On dit que xi est la composante ou la coordonnée
Q ou encore la
projection d’indice i de x. L’ensemble Ei est appelé facteur d’indice i du produit Ei .
Q i∈I
L’application (xi )i∈I 7→ xi de Ei dans Ei s’appelle la projection d’indice i et se note pri .
i∈I

Définition 2.2.11. On appelle partition d’un ensemble E une famille de parties (Ei )i∈I de E, non
vides, deux à deux disjoints, dont la réunion est E. C’est-à-dire:
a) ∀i ∈ I, Ei 6= ∅;
b) ∀(i, 2
S j) ∈ I , (i 6= j =⇒ Ei ∩ Ej = ∅);
c) Ei = E.
i∈i

Exemple 2.2.12. Si A ⊂ E (A 6= E et A 6= ∅), alors A et CEA forment une partition de E.

2.3 RELATIONS DANS UN ENSEMBLE


2.3.1 Définitions-Exemples
Définition 2.3.1. Soit E un ensemble. On appelle relation binaire sur E, tout couple R = (E, Γ), où
Γ est une partie de E × E que l’on appelle graphe de la relation R. Si (x, y) ∈ Γ, on dit que x est en
relation avec y; on note xRy, sinon on note ¬(xRy).

Exemples. a) L’égalié est une relation binaire sur E.


b) L’inclusion est une relation binaire dans P(E).

Définition 2.3.2. Soient E un ensemble et R une relation binaire sur E. On dit que:
a) R est reflexive si: ∀x ∈ E, xRx;
b) R est symétrique si: ∀x ∈ E, ∀y ∈ E, (xRy =⇒ yRx);
c) R est antisymétrique si: ∀x ∈ E, ∀y ∈ E, ((xRy et yRx) =⇒ x = y);
d) R est transitive si: ∀x ∈ E, ∀y ∈ E, ∀z ∈ E, ((xRy et yRz) =⇒ xRz).

2.3.2 Relations d’équivalence


Définition 2.3.3. On dit qu’une relation R dans un ensemble E est une relation d’équivalence si elle
est réflexive, symétrique et transitive.

Exemples. a) L’égalité est une relation d’équivalence.


b) Soit n un entier ≥ 1. Dans Z la relation x ≡ y(mod n) ⇐⇒ n divise x − y est une relation
d’équivalence.

Définition 2.3.4. Soit R une relation d’équivalence sur un ensemble E. On appelle classe d’équivalence
.
d’un élément x de E, et on note cl(x) ou x ou x, l’ensemble des y ∈ E qui sont équivalents à x mod R.

14
E
L’ensemble des classes d’équivalence s’appelle l’ensemble quotient de E par R et se note . Tout
R
E
élément d’une classe d’équivalence s’appelle un répresentant de cette classe. Par définition de ,
R
E .
l’application π : E −→ , x 7→x est surjective; on l’appelle l’application canonique ou la surjection
R
canonique.

Exemple 2.3.5. Dans Z la classe d’équivalence d’un entier est l’ensemble {· · · , n − 2p, n − p, n, n +
p, n + 2p, · · · } qu’on appelle la classe de congruence de n modulo p; une classe de congruence modulo
E Z
p est aussi appelé un entier modulo. L’ensemble quotient se note ici
R pZ
Théorème 2.3.6. Soit R une relation d’équivalence sur un ensemble E. L’ensemble des classes
d’équivalence mod R forme une partition de E. Réciproquement, toute partition de E définit une rela-
tion d’équivalence dont les classes sont les éléments de la partition donnée.

Démonstration. A voir en T D.

Théorème 2.3.7. (Décompsition canonique d’une application).


Soient E et F deux ensembles et f : E −→ F une application.
a) La relation binaire R définie sur E par: xRy si et seulement si f (x) = f (y) est une relation
d’équivalence dans E dite associée à f.
E
b) Soient π : E −→ la surjection canonique et j : f (E) −→ F l’injection canonique. Alors il existe
R
− E −
une application bijective unique f : −→ f (E) telle que f = j◦ f ◦π.
R

Définition 2.3.8. La décomposition f = j◦ f ◦π s’appelle la décomposition canonique ou la factorisa-

tion canonique de f. La bijection f s’appelle l’application induite par f ou encore l’application déduite
de f par passage au quotient.

2.3.3 Relations d’ordre


Définition 2.3.9. On dit qu’une relation binaire dans un ensemble E est une relation d’ordre si elle
est réflexive, antisymétrique et transitive. Elle est très souvent notée x ≤ y au lieu de xRy. On note
x < y pour x ≤ y ∧ x 6= y.
Un ensemble ordonné (E, ≤) est un ensemble muni d’une relation d’ordre ≤ . Une relation d’ordre sur
E est une relation d’ordre total si et seulement si deux éléments quelconques de E sont comparables
par ≤ . C’est-à-dire: ∀x, y ∈ E, (x ≤ y ∨ y ≤ x).
Dans le cas contraire, on a une relation d’ordre partiel.
Par exemple dans N, Z, R, la relation ≤ usuelle est un ordre total.

2.3.3.1 Éléments remarquables d’une partie A d’un ensemble ordonné (E, ≤).
Définition 2.3.10. Soient (E, ≤) un ensemble ordonné, A une partie de E.
M est un majorant de A dans E si M est un élément de E tel que pour tout a de A, a ≤ M.
C’est-à-dire: [M ∈ E ∧ (∀a ∈ A, a ≤ M )].
A est majorée dans E si elle admet au moins un majorant dans E.
C’est -à-dire: [∃M ∈ E ∧ (∀a ∈ A, a ≤ M )].
G est le plus grand élément de A si G est un majorant de A appartenant à A.
C’est -à-dire: [∃G ∈ A ∧ (∀a ∈ A, a ≤ G)].
m est un minorant de A dans E si m est un élément de E tel que pour tout a de A, m ≤ a.
C’est-à-dire: [m ∈ E ∧ (∀a ∈ A, m ≤ a)].
A est minorée dans E si elle admet au moins un minorant dans E.

15
C’est -à-dire: [∃M ∈ E ∧ (∀a ∈ A, m ≤ a)].
P est le plus petit élément de A si P est un minorant de A appartenant à A.
C’est -à-dire: [∃P ∈ A ∧ (∀a ∈ A, P ≤ a)].
S est la borne supérieure de A dans E, notée SupA, si S est le plus petit élément de l’ensemble des
majorants de A.
I est la borne inférieure de A dans E, notée Inf A, si I est le plus grand élément de l’ensemble des
minorants de A.
A est bornée dans E si elle est majorée et minorée dans E.

Remarque. Pour une partie A donnée dans un ensemble ordonné, tous ces éléments n’existent pas
nécessairement.

Proposition 2.3.11. Si A a un plus grand élément ( resp. un plus petit élément ),il est unique.
0
Démonstration. Supposons que G et G soient plus grands éléments de A.
0 0
On a par définition: (1) G ∈ A et (∀a ∈ A, a ≤ G) et (2) G ∈ A et (∀a ∈ A, a ≤ G ).
0 0 0
Donc G ≤ G et G ≤ G . Alors G = G .

Corollaire 2.3.12. Si A admet une borne supérieure ( resp. une borne inférieure ), elle est unique.

Proposition 2.3.13. Si A admet un plus petit élément ( resp. un plus grand élément ), c’est la borne
inférieure de A dans E (resp. la borne supérieure de A dans E ).

Démonstration. Soit P le plus petit élément de A. On a donc:


(1) P ∈ A et (2) ∀a ∈ A, P ≤ a.
Soit M l’ensemble des minorants de A dans E. Par définition P est dans M. Soit m dans M.
On a donc: ∀a ∈ A, m ≤ a. Puisque P est dans A, m ≤ P.
Ainsi P est le plus grand élément de M. P est donc la borne inférieure de A dans E.

2.3.3.2 Intervalles dans un ensemble totalement ordonné (E, ≤).


Définition 2.3.14. Si a et b sont deux éléments de E tels que a ≤ b on définit les intervalles:
[a, b] = {x ∈ E, a ≤ x ∧ x ≤ b} (intervalle fermé);
]a, b] = {x ∈ E, a < x ∧ x ≤ b} (intervalle semi-ouvert);
[a, b[= {x ∈ E, a ≤ x ∧ x < b} (intervalle semi-ouvert);
]a, b[= {x ∈ E, a < x ∧ x < b} (intervalle ouvert).
Par extension, on définit les demi-droites fermées.
[a, +∞[= {x ∈ E, x ≥ a} et ] − ∞, a] = {x ∈ E, x ≤ a};
et les demi-droites ouvertes
]a, +∞[= {x ∈ E, x > a} et ] − ∞, a[= {x ∈ E, x < a}.

2.3.3.3 Applications et ensembles ordonnés.


Définition 2.3.15. Soient (E, ≤) et (F, ≤) deux ensembles ordonnés et f : E −→ F une application.
On dit que:
f est croissante de E dans F si: ∀(x; y) ∈ E 2 , (x ≤ y =⇒ f (x) ≤ f (y));
f est décroissante de E dans F si: ∀(x; y) ∈ E 2 , (x ≤ y =⇒ f (x) ≥ f (y));
f est strictement croissante de E dans F si: ∀(x; y) ∈ E 2 , (x < y =⇒ f (x) < f (y));
f est strictement décroissante de E dans F si: ∀(x; y) ∈ E 2 , (x < y =⇒ f (x) > f (y)).
f est une application monotone (resp. strictement monotone) sur E si f est croissante (resp.strictement
croissante) de E dans F ou si f est décroissante (resp. strictement décroissante ) de E dans F.

Proposition 2.3.16. Soient (E, ≤) et (F, ≤) deux ensembles totalement ordonnés et f : E −→ F

16
une application. On a les équivalences suivantes:
(1) f est strictement croissante (resp.strictement décroissante) de E dans F.
(2) f est croissante (resp. décroissante) de E dans F et f est injective.

Démonstration. Démonstration de (1) =⇒ (2). On suppose par exemple que f est strictement
décroissante sur E. Donc f est décroissante sur E.
Soient x et y dans E avec x 6= y. Comme E est totalement ordonné on a x < y ou y < x.
Supposons par exemple x < y. Alors f (x) > f (y) car f est strictement décroissante sur E.
Donc f (x) 6= f (y) et f est injective.
Démonstration de (1) =⇒ (2).
Supposons que f est décroissante de E dans F et f est injective.
Soient x et y dans E avec x < y. Comme f est décroissante f (y) ≤ f (x) et comme f est injective
f (x) 6= f (y). Donc f (y) < f (x) et f est strictement décroissante.

Théorème 2.3.17. Soient (E, ≤) et (F, ≤) deux ensembles totalement ordonnés et f : E −→ F


une application strictement monotone surjective de E dans F . Alors f est bijective de E dans F et sa
bijection réciproque f −1 est strictement monotone de même sens que f.

Démonstration. Faisons la démonstration dans le cas où f est une application strictement décrois-
sante surjective de (E, ≤) dans (F, ≤). D’après la Proposition 2.3.16, f est injective et donc f est une
bijection de E dans F. De plus soient z et t deux éléments de F tels que z < t. Posons x = f −1 (z) et
y = f −1 (t), alors z = f (x) et t = f (y). Comme f est strictement décroissante de (E, ≤) dans (F, ≤),
on a: [x ≤ y =⇒ t = f (y) ≤ z = f (x).] Donc par contraposition: [z < t =⇒ y < x.]
Soit [z < t =⇒ f −1 (t) < f −1 (z).] Par suite f −1 est strictement décroissante de (F, ≤) dans (E, ≤).

17
Chapter 3

LOIS DE COMPOSITIONS INTERNES.

3.1 Généralités
3.1.1 Définitions-Notations-Exemples.
Définition 3.1.1. Soit E un ensemble. On appelle loi de composition interne sur E, toute application
∗ de E × E dans E, c’est á dire pour tout (x, y) ∈ E 2 , x ∗ y ∈ E. L’ensemble E muni d’une loi de
composition interne ∗, noté (E, ∗) s’appelle un magma. L’image x ∗ y du couple (x, y) ∈ E 2 pour la loi
de composition ∗ s’appelle le composé de x et de y pris dans cet ordre.

Exemples. 1) L’addition et la multiplication sont des lois de composition interne dans N, Z, Q, R et


C.
2) Soit E un ensemble. Dans P(E), (A, B) 7→ A ∪ B et (A, B) 7→ A ∩ B sont des lois de compositions
internes.
3) Soit F(E, F ) l’ensemble des applications d’un ensemble E dans un ensemble F. L’application ◦ :
F(E, F ) × F(E, F ) dans F(E, F ), (f, g) 7→ f ◦ g est une loi de composition interne.

3.1.2 Parties stables-Parties induites.


Définition 3.1.2. Soient (E, ∗) un magma et A une partie de E. On dit que A est stable pour la loi ∗
si les relations x ∈ A et y ∈ A entrainent x ∗ y ∈ A. L’application (x, y) 7→ x ∗ y de A × A dans A est
donc une loi de composition interne sur A. On l’appelle la loi induite sur A par la loi ∗ définie sur E.

3.1.3 Composé de deux parties.


Soient (E, ∗) un magma, A et B deux parties de E. On note A ∗ B l’ensemble des éléments de la forme
x ∗ y, où x ∈ A et y ∈ A. Si la loi ∗ est notée multiplicativement, on a: A.B = {xy; x ∈ A, y ∈ A}.
Si la loi ∗ est notée additivement, on a: A + B = {x + y; x ∈ A, y ∈ A}.

3.2 Propriétés des lois de composition internes.


Soit (E, ∗) un magma.
1) On dit que la loi ∗ est associative si l’on a (x ∗ y) ∗ z = x ∗ (y ∗ z) pour tous x, y, z ∈ E. On écrit
alors (x ∗ y) ∗ z = x ∗ (y ∗ z) = x ∗ y ∗ z et on dit que (E, ∗) un magma associatif.
2) On dit que la loi ∗ est commutative si l’on a (x ∗ y) = y ∗ x pour tous x, y ∈ E. Il arrive souvent
qu’une loi ∗ n’est pas commutative mais il existe des éléments x et y de E tels que x ∗ y = y ∗ x. On dit
alors que ces éléments commutent ou encore qu’ils sont permutables. On dit qu’un élément x de E est
central si tout élément de E est permutable avec x. On appelle centre de E l’ensemble des éléments
centraux.
3) On appelle élément neutre pour la loi ∗, tout élément e ∈ E tel que l’on ait x ∗ e = e ∗ x = x pour

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tout x ∈ E. On appelle magma unifère, un magma dont la loi de composition possède un élément
neutre.
4) On dit qu’un élément x de E est symétrisable ( ou admet un symétrique ) pour la loi ∗ s’il existe
y ∈ E tel que x ∗ y = e = y ∗ x.
5) On dit que la loi ∗ est distributive par rapport à la loi de composition interne > si et seulement si:
x ∗ (y>z) = (x ∗ y)>(x ∗ z) et (y>z) ∗ x = (y ∗ x)>(z ∗ x) pour tous x, y, z ∈ E.
0
Remarques. 1) Lorsqu’un élément neutre existe, il est unique. En effet, si e et e sont deux éléments
0 0 0
neutres pour la loi ∗, alors on a: e ∗ e = e car e est élément neutre; de même e étant neutre, on a
0 0
e ∗ e = e. Donc e = e .
2) Dans un magma associatif et unifère (E, ∗) lorsqu’un élément x admet un symètrique, celui-ci est
unique. En effet, si y et z sont deux symétriques de x, alors on a: y = y ∗ e = y ∗ x ∗ z = (y ∗ x) ∗ z =
e ∗ z = z.

Définition 3.2.1. On appelle monoïde tout magma associatif unifère.

Exemples. 1) L’addition dans N, Z, Q, R et C est associative, commutative, admet 0 comme élément


neutre; dans Z, Q, R et C tout élément x admet un symétrique appelé opposé, noté −x.
2) La multiplication dans N, Z, Q, R et C est associative, commutative, admet 1 comme élément
1
neutre; dans Q, R et C tout élément non nul x admet un symétrique appelé inverse, noté (ou x−1 ).
x

3.3 Loi quotient.


Définition 3.3.1. Soient (E, ∗) un magma et R une relation binaire sur E. On dit que R est compatible
avec ∗ si quels que soient x, y, z, t ∈ E, les relations xRy et zRt impliquent (x ∗ z)R(y ∗ t).

Exemple 3.3.2. Dans Z, considérons la relation binaire: xRy si et seulement si, il existe k ∈ Z tel
que x − y = 2k. Alors R est compatible avec l’addition de Z.

Théorème 3.3.3. Soient (E, ∗) un magma et R une ralation d’équivalence sur E. Si R est compatible
. E
avec ∗, il existe une loi de composition interne ∗ sur l’ensemble quotient telle que, pour tous x, y ∈ E,
. . .
R .
on ait x∗y = cl(x ∗ y), où cl(x ∗ y) désigne la classe d’équivalence de l’élément x ∗ y. On dit que ∗ est
la loi quotient de ∗ par R.

3.4 Morphismes.
3.4.1 Définitions-Exemples.
Définition 3.4.1. Soient E et F deux ensembles, T et ∗ deux lois de composition internes sur E et
F respectivement.
On dit qu’une application f : E −→ F est un morphisme ( ou un homomorphisme ) de (E, >) dans
(F, ∗) si l’on a : f (x>y) = f (x) ∗ f (y) pour tous x, y ∈ E.
Si (E, >) = (F, ∗), on dit que f est un endomorphisme.
Si f est un morphisme bijectif de (E, >) dans (F, ∗), on dit que f est un isomorphisme; on dit alors
que E et F sont isomorphismes.
Un isomorphisme de (E, >) sur lui-même s’appelle un automorphisme de (E, >).

Exemples. 1) Pour tout nombre réel a > 0, l’application f : (R, +) −→ (R∗+ , ×); x 7→ ax est un
homomorphisme. En effet, f (x + y) = ax+y = ax .ay = f (x)f (y) pour tous x, y ∈ R.
2) L’application ln : (R∗+ , .) −→ (R, +), x 7→ ln x ( ln désigne la fonction logarithme népérien ) est un
homomorphisme (R∗+ , .) dans (R, +). En effet, ln(x.y) = ln x + ln y pour tous x, y ∈ R∗+ .

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Théorème 3.4.2. Soient (E, >), (F, ∗) et (G, ⊥) trois magmas, f un morphisme de (E, >) dans (F, ∗)
et et g un morphisme de (F, ∗) dans (G, ⊥). Alors
1) g ◦ f est un morphisme de (E, >) dans (G, ⊥).
2) Si f est un morphisme bijectif de (E, >) dans (F, ∗), l’application f −1 est un morphisme bijectif de
(F, ∗) et (E, >).

Démonstration. A faire par les étudiants en TD.

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Chapter 4

Congruences.

Dans ce chapitre, n est un entier supérieur ou égal à 2.

4.1 Généralités.
Définition 4.1.1. Les entiers x et y sont congrus modulo n si n divise x − y. On note x ≡ y(mod n)
ou encore x ≡ y[n].

Exemples. 1. Pour tout entier a, on a : a ≡ a[n].


2. On a 27 ≡ 2[7].
3. Pour tout x ∈ Z, on a 7x2 + 123x ≡ 15x4 + x2 [3].

Proposition 4.1.2. La relation de congruence modulo un entier n ≥ 2 est une relation d’équivalence
dans Z.

Démonstration. C’est évident.

Pour tout relatif x, on note x la classe de x modulo n, c’est- à- dire que l’on a : x = {y ∈ Z, x ≡ y[n]}.

Lemme 4.1.3. Soient a, b, c, et d des entiers.


i) Si a ≡ b[n] alors b ≡ a[n].
ii) Si a ≡ b[n] alors et b ≡ c[n], alors a ≡ c[n].
iii)Si a ≡ b[n] et c ≡ d[n], alors a + c ≡ b + d[n] et ac ≡ bd[n].

Démonstration. i) et ii) sont évidents.


iii) Si n divise a − b et c − d, alors n divise (a − b) + (c − d) = (a + c) − (b + d) et n divise
d(a − b) + a(c − d) = ac − bd. Ce qu’il fallait démontré.

Application: Divisibilité par 2, 3, 5, 9 ou 11.


1. Puisque 10 ≡ 0[2], on en déduit qu’un entier positif est divisible par 2 si et seulement si son
chiffre des unités est multiple de 2, c’est -á-dire est égal à 0, 2, 4, 6 ou 8.
2. Puisque 10 ≡ 0[5],on en déduit qu’un entier positif est divisible par 5 si et seulement si son chiffre
des unités est égal à 0 ou 5.
3. Puisque 10 ≡ 1[9],on en déduit qu’un entier positif est divisible par 9 si et seulement si la somme
de ses chiffres est multiple de 9. On a le même résultat en remplaçant 9 par 3.
4. Puisque 10 ≡ −1[11],tout entier positif est congru modulo 11 à la somme alternée de ses chiffres
a0 − a1 + · · · + (−1)k ak , a0 étant le chiffre des unités de n. Il s’ensuit qu’un entier positif est
divisible par 11 si et seulement si la somme alternée de ses chiffres est multiple de 11.

21
Proposition 4.1.4. Si a est un entier, alors le reste de la division euclidienne de a par n est l’unique
entier x tel que a ≡ x[n] et 0 ≤ x < n.

Démonstration. Notons q le quotient et r le reste de la division euclidienne de a par n. On a


0 ≤ r < n. L’entier a − r est multiple de n, donc a ≡ r[n]. Supposons que x est un entier tel que
a ≡ x[n]. Puisque a ≡ r[n], on a x ≡ a[n] donc x − r est un multiple de n. Puisque −n < x − r < n
c’est-à-dire x = r.

Exemples. 1) Si a est un entier, alors ou bien a ≡ 0[2] et l’on dit que a est un entier pair, ou bien
a ≡ 1[2] et l’on dit que a est un entier impair.
2) Lorsqu’on divise un entier impair par 4, le reste est 1 ou 3, c’est -à-dire que a ≡ 1[4] ou a ≡ 3[4].

4.2 Calcul d’une puissance modulo un entier


Si a est un entier, calculer a modulo n signifie calculer le reste de la division euclidienne de a par n.
Par exemple, calculons 218 modulo 37. Ne calculer pas 218 pour faire la division euclidienne de cet
entier par n. Ce qu’il faut faire, c’est utiliser la compatibilité des congruences avec l’addition et la
multiplication. Pour cela, on a 25 ≡ 32[37] ou encore 25 ≡ −5[37]. Donc 210 ≡ 25[37] ou encore
210 ≡ −12[37] c’est-à-dire 37 divise 210 + 12 = 2(29 + 6). Puisque 37 est un nombre premier, 37
divise 29 + 6 d’après le Théorème de Gauss. Il s’ensuit 29 ≡ −6[37]. Donc 218 ≡ 36[37], ou encore
218 ≡ −1[37]. Alors 36 est le reste de la division euclidienne de 218 par 37.

Exercice. Soient x et y des entiers.On suppose que 3x + 7y est un multiple de 11. Montrer que 4x − 9y
est multiple de 11.

Lemme 4.2.1. Si a est un entier positif, alors il existe un entier u tel que au ≡ 1[n] si et seulement
si a et n sont premiers entre eux.

Démonstration. Soit u ∈ Z, on a au ≡ 1[n] si et seulement si n divise 1−au, c’est-à-dire si seulement


il existe v ∈ Z tel que nv = 1 − au, ou encore au + nv = 1. D’où le résutat d’après l’identité de Bézout.

4.3 Résolution de l’équation ax ≡ b[n].


Soient a un enier positif et b un entier.
Premier cas: Si a et n sont premiers entre eux. D’après le Lemme 4.2.1, il existe u ∈ Z tel que
au ≡ 1[n]. Si x est un entier tel que ax ≡ b[n], en multipliant par u on obtient aux ≡ bu[n]. Puisque
au ≡ 1[n], il vient aux ≡ x[n], donc x ≡ bu[n]. Réciproquement, x ≡ bu[n], alors en multipliant par a
il vient ax ≡ bau[n], donc ax ≡ b[n].
Deuxième cas: Si a et n ne sont pas premiers entre eux. Posons d = pgcd(a, b). S’il existe un entier x
tel que ax ≡ b[n], alors n divise b − ax, par suite d divise b − ax. Puisque d divise ax, il s’ensuiit que
d divise (b − ax) + ax = b. Si d ne divise pas b alors l’équation ax ≡ b[n] n’admet aucune solution.
Supposons que d divise b. Notons k, l et p les entiers tels que a = dk, b = dl, et n = dp. Si x est un
entier, alors on a ax ≡ b[n] si et seulement si kx ≡ l[p]. Puisque les entiers k et p sont premiers entre
eux il existe u ∈ Z tel que ku ≡ 1[p]. On alors kux ≡ x[p] et kux ≡ ul[p] d’où x ≡ ul[p].
Réciproquement, supposons que x est un entier tel que x ≡ ul[p]. En multipliant par k, il vient
kx ≡ kul[n], il vient kx ≡ l[n]. Les entiers x tels que ax ≡ b[n] sont les entiers x tels que x ≡ lu[p].

Exercice. Soit b ∈ Z. Existe-t-il x ∈ Z tel que 24x ≡ b[182]? Si oui, trouver tous les entiers x tels que
24x ≡ b[182].

Théorème des restes chinois 4.3.1. Soient n et k deux entiers supérieurs ou égaux à 2 et premiers

22
entre eux. Pour tous entiers a et b, il existe un entiers x tel que

x ≡ a[n]
x ≡ b[k].

Démonstration. Puisque les entiers n et k sont premiers entre eux, il existe u, v ∈ Z tels que
nu + kv = 1. On a kv − 1 = −nu donc n divise kv − 1. De même k divise nu − 1. puisque k di-
vise kv et n divise nu, on en déduit

 
kv ≡ 1[n] nu ≡ 0[n]
et
kv ≡ 0[k] nu ≡ 1[n].

Posons x = akv + bnu. Puisque kv ≡ 1[n] et nu ≡ 0[n], il vient akv + bnu ≡ a[n] c’est-à-dire x ≡ a[n].
De même kv ≡ 0[k] et nu ≡ 1[k], il vient akv + bnu ≡ b[k] c’est-à-dire x ≡ b[k].

4.4 Résolution du système d’équations x ≡ a[n] et x ≡ b[k].



x ≡ 3[7]
Exemple 4.4.1. Résoudre le système d’équations
x ≡ 5[19]
Recherche d’une solution particulière.
On a pgcd(7, 19) = 1 donc 7 et 19 sont
 premiers entre eux. On a la relation de Bézout 3×19−8×7 = 1,
57 ≡ 1[7] −56 ≡ 0[7]
par suite on a et
57 ≡ 0[19] −56 ≡ 1[19].
Posons x0 = 3 × 57 − 5 × 56. Il vient x0 ≡ 3[7] et x0 ≡ 5[19].
Recherche de toutes les solutions. Soit x ∈ Z. On a x ≡ 3[7] et x ≡ 5[19] si et seulement si on a
x ≡ x0 [7] et x ≡ x0 [19] , c’est -à-dire si et seulement si 7 et 19 divisent x − x0 . Puisque 7 et 19 sont
premiers entre eux si et seulement si, on en déduit que l’on a x ≡ 3[7] et x ≡ 5[19] si et seulement si
7 × 19
 divisent x − x0 . Mais on a 7 × 19 = 133 et x0 = 109 = 24 − 133. Il s’ensuit que les eniers x tels
x ≡ 3[7]
que sont les entiers x tels que x ≡ 24[133].
x ≡ 5[19]

x ≡ 2[18]
Exemple 4.4.2. Résoudre le système d’équations
x ≡ 11[45]
Recherche d’une solution particulière.
On a 18 = 2 × 32 , pgcd(18, 45) = 9 donc 7 et 19 ne sont pas premiers entre eux. On a la relation de
Bézout 5 − 2 × 2 = 1.
Posons x0 = 2 × 5 − 11 × 4 = −34. Il vient x0 ≡ 2[18] et x0 ≡ 11[45].
Recherche de toutes les solutions. Soit x ∈ Z. On a x ≡ 2[18] et x ≡ 11[45] si et seulement si on a
x ≡ x0 [18] et x ≡ x0 [45]. Puisque 18 et 48 ne sont pas premiers entre eux, on en déduit que les entiers
x ≡ 2[18] et x ≡ 11[45] sont tels que x ≡ −34[90] où 90 = ppcm(18, 45) ou encore x ≡ 56[90].

Pour terminer ce chapitre, on donne le résultat ci-desous qui simplifie les calculs d’une puissance
modulo un nombre premier.

Théorème(Petit théorème de Fermat) 4.4.3. Soit p un nombre premier. Si x est un entier, alors
on a xp ≡ x[p].

Démonstration. Pour tout x ∈ Z, on a x2 − x = x(x − 1), donc x2 − x est le produit de deux entiers
consécutifs et par suite est pair. Autrment dit, on a x2 ≡ x[2], pour tout x ∈ Z.
Supposons p impair et démontrons par récurrence que pour x ∈ N, on a xp ≡ x[p]. c’est vrai si
x = 0. Soit x ∈ N. Supposons que l’on a xp ≡ x[p]. D’après la formule du binôme de Newton, on

23
p
a (x + 1)p = Cnk xp−k . Puisque p est un nombre premier , on sait que pour tout entier k tel que
P
k=0
0 < k < p, p divise Cnk c’est -à-dire que l’on a Cnk ≡ 0[p]. On en déduit (x + 1)p ≡ xp + 1[p], il vient
(x + 1)p ≡ x + 1[p] car xp ≡ x[p] par hypothèse. Si x < 0, alors on (−x)p = −xp , d’après ce qui
prècède. En multipliant cette congruence par (−1)p = −1, il vient xp ≡ x[p].

Corollaire 4.4.4. Soit p un nombre premier. Si x n’est pas multiple de p, alors on a xp−1 ≡ 1[p].

Démonstration. Soit x un enier non multiple de p. D’après le petit théorème de Fermat, p divise
xp − x = x(xp−1 − 1). Or p ne divise pas x donc p divise xp−1 − 1. Il s’ensuit xp−1 ≡ 1[p].

Exemple 4.4.5. Calculer 72003 modulo 13.


7 ne divise pas 13, il vient 712 ≡ 1[13]. D’autre part 2003 = 12 × 166 + 11 et par suite 72003 =
(712 )166 × 711 ≡ 711 [13]. Enfin 72 ≡ −3[13], 74 ≡ 9[13] ou encore 74 ≡ −4[13]. En en déduit que
76 ≡ (−3)(−4)[13]. Il vient 711 ≡ 7(−1)(−4)[13].ou encore 711 ≡ 2[13]. Donc le reste de la division
euclidienne de 72003 par 13 est égal à 2.

Exercice. Soient x et n deux entiers positifs.


a) Montrer que que l’on a xn ≡ 1[1729] si et seulement si xn ≡ 1[7], xn ≡ 1[13] et xn ≡ 1[19].
b) Soit x un entier positif tel que pgcd(x, 1729) = 1. Démontrer que l’on a x1728 ≡ 1[1729].

4.5 Un exemple d’application


Définition 4.5.1. Soit n un entier positif. le nombre d’entiers compris entre 1 et n et premiers avec
n se note ϕ(n). La fonction ϕ ainsi définie s’appelle la fonction d’Euler.

Exemples. a) ϕ(10) = 4. Ces entiers sont 1, 3, 7 et 9.


b) ϕ(1) = 1.
c) Soit p un nombre premier. Un entier a est premier avec p si et seulement si a n’est pas multiple
de p. Donc tous les entiers positifs strictement inférieurs à p sont premiers avec p. Il s’ensuit alors
ϕ(p) = p − 1.
d) Soient p un nombre premier et n un entier positif. Tout diviseur positif de pn est une puissance de
p. Un entier a est donc premier avec pn si et seulement si a n’est pas multiple de p.

Proposition 4.5.2. Soit p un nombre premier. Pour tout entier n ≥ 2, on a ϕ(pn ) = pn−1 (p − 1).

Démonstration. A faire par les étudiants en TD.

Le résultat ci-dessus est la principale propriété de la fonction d’Euler.

Proposition 4.5.3. Soient a et b des entiers positifs.


Si a et b sont premiers entre eux, alors ϕ(ab) = ϕ(a)ϕ(b).

Exemples. a) ϕ(32 × 73 ) = 31 × (3 − 1) × 72 × (7 − 1) = 3 × 2 × 72 × 6 = 22 × 32 × 72 .
b) Déterminons le nombre d’entiers positifs inférieurs ou égaux à 2020 et premiers avec 2020. On a
2020 = 22 × 5 × 101. Puisque 22 , 5 et 101 sont premiers entre eux, il vient ϕ(2020) = ϕ(22 × 5 × 101) =
ϕ(22 ) × ϕ(5) × ϕ(101) = 21 × (2 − 1) × (5 − 1) × (101 − 1) = 2 × 4 × 100 = 800.
Il y a donc 800 entiers positifs inférieurs ou égaux à 2020 et premiers avec 2020.

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Chapter 5

Nombres Complexes

5.1 Forme algèbrique


5.1.1 Forme algébrique d’un nombre complexe
Définition 5.1.1. Un nombre complexe est un couple (a, b) de nombres réels. Nous noterons C
l’ensemble des nombres complexes, c’est-à-dire R2 . Le nombre complexe (0, 1) est noté i. Si (a, b) ∈ C
alors (a, b) = (a, 0)+(0, b) = (a, 0)+(0, 1)(b, 0) = a+ib. Habituellement un nombre complexe z = (a, b)
est écrit sous la forme a + ib. Le nombre réel a, noté Re(z), est appelé la partie réelle de z et le nombre
réel b, noté Im(z), est appelé partie imaginaire de z. Deux nombres complexes sont égaux si et seulement
s’ils ont même partie réelle et même partie imaginaire. Chaque nombre réel a ∈ R, est identifié au
nombre complexe a + i0, ce qui fait de R un sous-ensemble de C. Un ensemble complexe dont la partie
réelle est nulle s’apppelle un imaginaire pur; leur ensemble est noté iR.

5.1.2 Opérations sur les nombres complexes.


L’ensemble C est muni des deux opérations suivantes : l’addition des nombres complexes
+ : C × C −→ C définie par la formule: (a, b) + (c, d) = (a + c, b + d) et la multiplication des nombres
complexes:. : C × C −→ C définie par la formule: (a, b).(c, d) = (ac − bd, ad + bc).

Théorème 5.1.2. (C, +, .) est un corps.

Démonstration. La vérification est laissée en exercice aux étudiants.

5.2 Module et argument


5.2.1 Conjugué
Définition 5.2.1. On appelle conjugué d’un nombre complexe z le nombre complexe noté z qui a la
même partie réelle que z et une partie imaginaire opposée. Si z = a + b avec a, b ∈ R, z = a − ib.

L’application C −→ C, z 7→ z vérifie les propriétés suivantes qui sont immédiates:

Proposition 5.2.2. Soient z et z 0 deux nombres complexes. On a:


1) z = z;
2) z − z = 2iIm(z) et z + z = 2Re(z);
3) z = z ⇐⇒ z ∈ R et z = −z ⇐⇒ z ∈ iR;
4) z + z 0 = z + z 0 et −z = −z;
5) z.z 0 = z.z 0 et si z 6= 0, z −1 = (z)−1 .

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5.2.2 Module d’un nombre complexe.
Définition 5.2.3. Soit z = a + ib un nombre complexe quelconque, avec a, b ∈ R.
On a: zz = (a + ib)(a − ib) = a2 + b2 √≥ 0. On√appelle module de z, |z|, la racine carrée de ce réel :
Si z = a + b avec x, y ∈ R, alors |z| = zz = a2 + b2 ∈ R+ .

Exercice 3. Ecrire sous la forme algébrique les nombres complexes suivants:


1 2−i 2 + 3i
3
, et .
(1 + i) i 1−i

L’application |z| : C −→ R vérifie les propriétés suivantes :

Proposition 5.2.4. Soient z et z 0 deux nombres complexes. On a:


1) |z| = 0 ⇐⇒ z = 0;
2) |zz 0 | = |z||z 0 |;
3)|z + z 0 | ≤ |z| + |z 0 | (inégalié triangulaire);
4) |z| = |z|, |−z| = |z| et |z −1 | = |z|−1 pour z 6= 0;
5) |Re(z)| ≤ |z| avec égalité pour z ∈ R et |Im(z)| ≤ |z| avec égalité pour z ∈ iR.

Remarque. L’inégalité triangulaire peut aussi se formuler : ||z| − |z 0 || ≤ |z| − |z 0 |.

5.2.3 Interprétation géométrique.


De même que les nombres réels se représentent sur une droite, les nombres complexes se représentent
sur un plan, alors appélé plan complexe ou plan de Gauss.
L’affixe du point (a, b) du plan euclidien R × R est par définition le nombre complexe z = a + ib.
Soit M d’affixe z, alors
• Le point N d’affixe −z est le symétrique de M par rapport à l’origine.
• Le point P d’affixe z est le symétrique de M par rapport à l’axe des abscisses.
• Le point Q d’affixe −z est le symétrique de M par rapport à des ordonnées.
De plus, par définition même du module d’une part √ et de la distance dans le plan d’autre part, on a:
Pour tout point M d’affixe z, le réel positif |z| = a2 + b2 = OM est la distance entre le point M et
l’origine O. Il s’ensuit que, si A et B sont deux points d’affixes respectives zA et zB , alors
• |zA − zB | = AB = OC où C est le point d’affixe zA − zB .
−→ −−→ −−→
• |zA +zB | = OD où D est le point défini par la somme des vecteurs : OA+OB = OD (règle du parallègramme).

5.2.4 Argument
Par définition de module d’un nombre complexe, il est clair que:
∀z ∈ C, |Re(z)| ≤ |z| et |Im(z)| ≤ |z| et |z|2 = Re(z)2 + Im(z)2 .
Il existe alors des nombres réels θ tels que: Re(z) = |z| cos θ et Re(z) = |z| sin θ.
La périodicité des fonctions cos et sin implique qu’il existe une infinité de tels θ pour chaque nombre
complexe z. Un de ces nombres θ compris entre −π et π.

Définition 5.2.5. On appelle argument (principal) d’un nombre complexe z le seul nombre θ tel que
−π < θ ≤ π, Re(z) = |z| cos θ et Re(z) = |z| sin θ.
Tout nombre complexe z s’écrit d’une façon unique sous la forme z = r(cos θ + sin θ), appelée forme
trigonométrique de z où r = |z| et θ est l’argument de z.
−−→ −→ −−→
r = |z| est la longueur du vecteur OM tandis que l’argument θ est l’angle les directions OA et OM .
Tout nombre complexe non nul z s’écrit forme sous trigonométrique: z = r(cos θ + i sin θ) où r = |z|
a b
est le module de z et θ est un argument de z, défini modulo 2π, par: cos θ = et sin θ = .
r r

26
0
Proposition 5.2.6. Soient z et z deux nombres complexes non nuls, les égalités suivantes ont lieu à
2kπ près avec k ∈ Z :
0 0
a) arg(zz ) = arg(z) + arg(z );
b) arg(z n ) = narg(z) avec k ∈ Z;
1 z 0
c) arg( ) = −arg(z) et arg( 0 ) = arg(z) − arg(z ).
z z
Exercice 4. Calculer le module et l’argument des nombres complexes
√ suivants:
1+i 1 √ √ √ 1+i 3
√ , √ , 6i, −1 + i, 1, −1 − i 3, 3 + i, 1 + i 3, et √ .
2 1+i 3−i

5.2.5 Exponentielle complexe.


5.2.5.1 Nombres complexes de module 1
L’ensemble U des nombres complexes de module 1 est un groupe multiplicatif. Son image dans le plan
complexe est le cercle trigonométrique. Soit z ∈ U. Si θ est un argument de z, on a z = cos θ + i sin θ.
On convient de noter eiθ = cos θ + i sin θ.

5.2.5.2 Formule de Moivre.


∀θ ∈ R, ∀n ∈ Z, (cos θ + i sin θ)n = cos nθ + i sin nθ, ce qui s’écrit avec la notation précédente:
(eiθ )n = einθ .

5.2.5.3 Formules d’Euler.


Pour tout réel θ et tout entier n, on a:
eiθ + e−iθ eiθ − e−iθ einθ + e−inθ einθ − e−inθ
cos θ = ; sin θ = ; cos nθ = et sin nθ = .
2 2i 2 2i
Remarque. On peut utiliser ces formules pour linéariser les polynômes trigonométriques.

Exemple 5.2.7. Soit θ un nombre réel.En posant z = cos θ + i sin θ. Calculer cos4 θ et sin5 θ

5.2.6 Racines n-ièmes d’un nombre complexe.


5.2.6.1 Racines n-ièmes de l’unité.
Soit Un l’ensemble des racines n-ièmes de 1, c’est-à-dire l’ensemble des nombres complexes z tels que
z n = 1. On déduit le theorème suivant:

Théorème 5.2.8. a)L’ensemble des racines n-ièmes de l’unité est: Un = {u0 , u1 , · · · , un−1 } avec
i2kπ
2kπ 2kπ k
uk = cos + i sin = (u1 ) = e n pour tout k ∈ {0, · · · , n − 1}.
n n
n−1
P
b) On a: uk = 0.
k=0
c) Les n points du plan complexe qui ont pour affixe les racines n−ièmes de l’unité sont situés dans le
cercle U (cercle de centre O et de rayon 1) et sont les sommets du polygone régulier à n cotés
inscrit dans U centré en O et passant par le point de l’axe réel d’abscisse 1.
i2π
Exemples. Pour n = 2, on a: u0 = 1, u1 = e 2 = eiπ = −1. Les racines carrées de 1 sont 1 et −1;
elles vérifient 1 + (−1) = 0.

27
i2π √ i4π
2π 2π 1 3 2
Pour n = 3, on a: u0 = 1, u1 = e 3 = cos + i sin = − +i et u2 = (u1 ) = e 3 =
√ 3 √ 3 2 2 √
4π 4π 1 3 1 3 1 3
cos + i sin = − −i . On note j = − + i donc j 2 = j = − − i . Les racines cubiques
3 3 2 2 2 2 2 2
de 1 sont 1 et j et j 2 ; elles vérifient 1 + j + j 2 = 0.
i2π i4π
π π 2
Pour n = 4, on a: u0 = 1, u1 = e 4 = cos + i sin = i, u2 = (u1 ) = e 4 = cos π + i sin π = −1,
2 2
i6π
3π 3π
u3 = (u1 )3 = e 4 = cos + i sin = −i. Les racines quatrièmes de 1 sont 1, i, −1 et −i; elles
2 2
vérifient 1 + i + (−1) + (−i) = 0.

Exercice 5. a) Trouver les racines cinquièmes et sixièmes de 1.


π π
b) Calculer les racines quatrièmes de i. En déduire cos et sin .
4 4

5.2.6.2 Racines n-ièmes d’un nombre complexe non nul.


Tout nombre complexe non nul Z = r(cos θ + i sin θ) possède n racines n−ièmes:
√ θ + 2kπ θ + 2kπ
zk = n r(cos + i sin ) avec k ∈ {0, · · · , n − 1}.
n n
A partir de l’une d’entre elles, on peut les obtenir toutes en la multipliant par les les éléments de Un .

5.2.6.3 Cas particulier des racines carrées.


Pour déterminer les racines carrées de z = x + iy, il est plus commode de procéder par identification,
c’est-à-dire de chercher les réels a et b tels que (a + ib)2 = x + iy.
L’égalité des parties réelles et des parties imaginaires
p donne: a2 − b2 = x et 2ab = y.
2 2
L’égalité des modules conduit à : a + b = x + y . 2 2

On en déduit a2 et b2 , puis a et b en utilisant le fait que ab est du signe de y.

Ce calcul est utilsé dans la résolution d’une équation du second degré á coefficients complexes.
√ 1 √
Exercice 6. Trouver les racines carrées de: −2+i 2, i, 1−i et les racines cubiques de 1+i, ( 3+i).
2

5.2.7 Equations de degré 2


Considérons une équation de degré 2 à coefficients complexes:
(1) az 2 + bz + c = 0, avec a, b, c ∈ C, a 6= 0 et son discriminant: ∆ = b2 − 4ac ∈ C.
Dans ce cas tout complexe a deux racines carrées opposées notés δ et −δ telles que ∆ = δ 2 . L’équation
−b − δ −b + δ
à coefficients complexes (1) a deux solutions dans C, qui sont: z1 = et z2 = où ±δ
2a 2a
−b
sont les deux racines carrées complexes de ∆. Les solutions z1 et z2 sont confondues ou égales à
2a
lorsques ∆ = 0, et distinctes si ∆ 6= 0.

Exercice 7. 1) Linéaiser sin4 x.


2) Exprimer sin 5x comme somme de puissances de sin x et /ou cosx.
π
3) Déterminer la distance entre le point A d’affixe 2ei 3 et le point B d’affixe −2 + i.
4) On pose z = − ln 2 + i 5π z
6 . Déterminer e sous sa forme exponentielle, trigonomètrique et algèbrique.
5) Résoudre l’équation z 4 + 16 = 0.

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