Vous êtes sur la page 1sur 2

Rythmes du récit- Application

Consigne : Dites pour chaque extrait s'il s'agit d'une pause, d'une scène, d'un sommaire ou
d'une ellipse. Justifiez votre réponse par des éléments précis. Un même extrait peut contenir
plusieurs rythmes.

1) Sans quitter mon ancien appartement (pour ne pas attirer l’attention) , je m’étais acheté en
peu de temps une grande villa, je possédais une précieuse collection de tableaux, je circulais
en automobile de luxe et, après avoir quitté mon emploi « pour raison de santé », je voyageais
et parcourais le monde en compagnie de femmes merveilleuses.

D. Buzzati, « Le veston ensorcelé », Laffont, 1966.

2) Il voyagea.

Il connut la mélancolie des paquebots, les froids réveils sous la tente, l'étourdissement des
paysages et des ruines, l'amertume des sympathies interrompues.

Il revint.

Il fréquenta le monde, et il eut d'autres amours, encore. Mais le souvenir continuel du premier
les lui rendait insipides ; et puis la véhémence du désir, la fleur même de la sensation était
perdue. Ses ambitions d'esprit avaient également diminué. Des années passèrent ; et il
supportait le désœuvrement de son intelligence et l'inertie de son cœur.

Vers la fin de mars 1867, à la nuit tombante, comme il était seul dans son cabinet, une femme
entra.

— « Madame Arnoux ! »

— « Frédéric ! »

Elle le saisit par les mains, l'attira doucement vers la fenêtre, et elle le considérait tout en
répétant :

— « C'est lui ! C'est donc lui ! »

Dans la pénombre du crépuscule, il n'apercevait que ses yeux sous la voilette de dentelle noire
qui masquait sa figure.

Gustave Flaubert, L'Éducation sentimentale, 1869.

3) Cette sortie fut accueillie par des rires formidables, et Pierre élevant son verre et saluant la
main : « Je bois, dit-il, à la prochaine visite de ton maître », puis on parla d’autre chose et
chacun rentra chez soi.
Le lendemain, comme je passais devant sa porte, j’entrai chez lui, il était environ deux heures,
je le trouvai lisant et fumant.

« Eh bien, comment vas-tu ? lui dis-je.

– Très bien », me répondit-il.

G. de Maupassant, « La main d’écorché », 1875.

4) C'était encore un enfant. Elle l'avait mis à Saint-Nicolas, dans cette grande maison
d'éducation religieuse où, pour trente francs par mois, une instruction rudimentaire et un
métier sont donnés aux enfants du peuple, à beaucoup d'enfants naturels.

Les Frères Goncourt, Germinie Lacerteux, 1865.

D’une manière plus simplifiée:

- La pause/le ralentissement: le récit s’arrête sur une action particulière pour la détailler
longuement ou laisse place à des descriptions, des réflexions générales.

- L’ellipse : c’est l’omission par la narration de toute une période de l’histoire.

- Le sommaire: condense une longue période en une phrase ou quelques lignes.

-La scène: c’est lorsque les deux temps se rejoignent; ce sont les monologues, les dialogues…

Vous aimerez peut-être aussi