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LES SIGNES FONCTIONNELS RESPIRATOIRES

I- La toux :
Définition : La toux est un acte réflexe déclenché par l’irritation de zones réflexogènes, tussigènes et se manifestent
par une expiration brusque et bruyante
Analyse sémiologique Étiologies
- Ancienneté : - Toux aigue :
. Toux aigue : durée de moins de trois semaines. . Corps étranger
. Toux chronique : durée supérieure à trois semaines. . Contexte infectieux
- Facteurs déclenchant : ✓ ORL : Rhinopharyngite, sinusite, otite.
. Corps étranger : syndrome de pénétration. ✓ Bronchopulmonaire : Bronchite aigue, pneumonie,
. Alimentation : Fausse route, fistule trachéo-bronchique. exacerbation de BPCO…)
. Changement de position : Pleurésie. . Contexte allergique : Exacerbation d’asthme.
. Décubitus : Insuffisance cardiaque gauche, reflux gastro œsophagien. . Contexte toxique : Inhalation d’aérocontaminants.
. Effort : insuffisance cardiaque gauche, asthme. . Contexte cardiaque : insuffisance cardiaque gauche.
. Facteurs environnementaux (froid, humidité, brouillard …) : asthme. - Toux chronique :
- Présence ou non d’une expectoration : . Bronchite chronique, Bronchectasies
. Toux sèche sans expectoration. . Tuberculose pulmonaire
. Toux grasse productive. . Asthme
- Horaire : . RGO
. Toux matinale (bronchite chronique, bronchectasies). . Pneumopathie interstitielle diffuse
. Toux nocturne (évoque un œdème aigue du poumon ou un asthme). . Cancer bronchique
. Toux peut survenir à n’importe quel moment . Toxicité médicamenteuse

II- L’expectoration :
A- Définition :
Expectoration : rejet par la bouche, dans un effort de toux de sécrétions ou de produits pathologiques provenant
des voies aériennes sous glottiques.

B- Analyse sémiologique : Les différents caractères de l’expectoration doivent être précisés par l’interrogatoire et
l’examen macroscopique des crachats.
1) Délai d’apparition :
• Expectorations chroniques datant de plusieurs mois ou plusieurs années.
• Expectorations récentes datant de quelques jours ou de quelques semaines.
2) Horaire de survenue :
• Expectoration matinale : bronchite chronique ou bronchectasies, DDB.
• Expectoration nocturne : œdème pulmonaire.
• Expectoration permanente.
3) Présence ou non de fièvre : Une expectoration accompagnée de fièvre oriente vers une infection
4) Odeur : Odeur fétide ou nauséabonde : infection à germes anaérobies
5) Abondance :
• Précisée par l’interrogatoire mais doit être mesurée en recueillant l’expectoration des 24 heures. Elle permet
d’apprécier l’importance des sécrétions et suivre l’évolution de la maladie causale.
• Expectorations chroniques abondantes et fractionnées dans la journée : Bronchorrhée
• Expectoration abondante et brutale : vomique qui est secondaire à l’effraction dans une bronche d’une collection
liquidienne.
6) Aspect macroscopique :
• Expectoration muqueuse : visqueuse, filante, translucide, correspond à une hypersécrétion muqueuse bronchique.
Elle peut se voir dans l’asthme et la bronchite chronique.
• Expectoration purulente : épaisse, jaunâtre ou verdâtre, indique une suppuration bronchique ou pulmonaire.
• Expectoration muco-purulente : expectoration muqueuse mêlée à des îlots de pus, indique une surinfection dans une
maladie entraînant habituellement une sécrétion muqueuse.
• Expectoration séreuse : fluide, transparente, mousseuse, parfois rosée. Se voit dans l’œdème pulmonaire.
• Expectoration de sang : c’est l’hémoptysie.
• Expectoration d’éléments hydatiques : liquide « eau de roche »(clair) ou membranes hydatiques. Ces éléments
indiquent la rupture d’un kyste hydatique dans les bronches.

NB : Lors de l’hémoptysie, il y’a présence de bulles d’air dûes à l’aération. C’est ce qui permet la distinction entre
l’hémoptysie et l’hématémèse

C- Étiologies :
On distingue essentiellement des causes bronchiques et pulmonaires mais aussi quelques causes pleurales et sous
diaphragmatiques.
Expectoration aiguë Expectoration chronique
- Infections respiratoires : Bronchite, pneumonie. L’expectoration y est - Dilatations des bronches : L’expectoration est souvent
muco-purulente, généralement peu abondante. abondante, matinale elle est soit muqueuse soit
- Asthme : L’expectoration y est muqueuse, visqueuse, difficile à rejeter. mucopurulente.
Elle contient parfois de petites masses opalines, les « crachats perlés » de - Bronchite chronique : Sa définition est basée sur
LAENNEC l’expectoration. C’est l’hypersécrétion chronique de la
- Œdème du poumon : l’expectoration est séreuse, mousseuse et souvent muqueuse bronchique, permanente ou récidivante, survenant la
rosée. plupart des jours, au moins trois mois par an pendant au moins
- Kyste hydatique rompu dans les bronches: expectoration d’un liquide deux années consécutives. L’expectoration dans la bronchite
eau de roche avec ou sans membranes hydatiques réalisant la classique chronique est muqueuse ou muco-purulente.
vomique hydatique. - Tuberculose pulmonaire.
- La vomique purulente survenant à la suite de la rupture dans les - Cancer broncho-pulmonaire nécrosé. L’expectoration y est
bronches d’une collection purulente. purulente, généralement peu abondante, parfois striée de sang.

III- Les hémoptysies :


A- Définition : L’hémoptysie est le rejet par la bouche au cours d’un effort de toux de sang provenant des voies
aériennes sous-glottiques.

B- Analyse sémiologique :
1) Description :
• L’existence de prodomes : chaleur rétro-sternale, chatouillement laryngé
• Le rejet du sang après un effort de toux
• L’aspect du sang qui est rouge et aéré
• Répétition des hémoptysies au cours de la journée
• Quelques jours après l’hémoptysie, les expectorations contiennent des petites particules ee sang noirâtre : « queue de
l’hémoptysie »
2) Diagnostic différentiel :
• Les hémorragies gingivales et les épistaxis.
• Les hématémèses. Habituellement, elles sont caractérisées par :
o des prodromes à type de nausées.
o le rejet du sang après un effort de vomissement, généralement sans répétition dans la journée.
o l’aspect noirâtre du sang non aéré, mélangé à des particules alimentaires.
o quelques jours après l’hématémèse, les selles contiennent du sang digéré noirâtre appelé méléna
3) Évaluation de la gravité :
• Hémoptysie Foudroyante : entraîne le décès en quelques secondes.
• Hémoptysie de grande abondance (Grave) : Elle correspond au rejet brutal d’une quantité de sang (soit en une seule
fois supérieure à 200ml, soit fractionnée supérieure à 500ml / 24 heures) entraînant un état de choc hémorragique qui
nécessite un traitement d’urgence.
• Hémoptysie de Moyenne abondance : C’est le rejet d’environ 100 à 200 ml de sang.
• Hémoptysie de faible abondance ou minime, inferieure à 100 ml, ou sous forme d’expectorations striées de sang.
Généralement, elle est sans retentissement général, mais sa répétition peut entraîner une anémie.
QUELQUE SOIT SON ABONDANCE, L’HEMOPTYSIE A LA MÊME VALEUR SÉMIOLOGIQUE
ET IMPOSE UN BILAN POUR RECHERCHER L’ÉTIOLOGIE.
C- Étiologies :
1) Causes broncho-pulmonaire :
• Tuberculose pulmonaire
• L’hémoptysie chez un ancien tuberculeux pulmonaire évoque : rechute, aspergillome (greffe aspergillaire),
surinfection de séquelles, bronchectasies, greffe néoplasique.
• Cancer bronchique. Il est à redouter chez les fumeurs.
• Bronchectasies. Les hémoptysies peuvent être isolées (forme hémoptoïque sèche) ou mêlées à du pus.
• Kyste hydatique.
• Traumatisme thoracique.
• Autres : infections, vascularites…
2) Causes cardiovasculaires : Les principales sont :
• Œdème pulmonaire cardiogenique.
• Valvulopathies en particulier le rétrécissement mitral.
• Embolie pulmonaire.
3) Causes iatrogènes :
Médicamenteuses (anticoagulant+++, …), gestes (ponction, fibroscopie…)
4) Troubles de l’hémostase :
5) Hémoptysie sans étiologies apparentes :
Certaines hémoptysies, de petite abondance surtout, restent inexpliquées. Elles nécessitent une surveillance
médicale continue.

IV- Les douleurs thoraciques :


A- Introduction :
L’origine de la douleur thoracique se trouve essentiellement dans la plèvre pariétale, la paroi thoracique (peau,
muscle, côtes, rachis) et le médiastin. Le parenchyme pulmonaire et la plèvre viscérale sont insensibles

B- Analyse sémiologique :
1) Mode de début :
• Aigue : la douleur peut s’installer brusquement et être d’emblée intense.
• Chronique : douleurs persistantes ou permanentes
2) Siège et Irradiation :
• Le siège et l’irradiation de la douleur peuvent orienter vers l’origine de la douleur.
• Retro sternale : reflux gastro œsophagien
• Antérieure irradiant vers le membre sup gauche et vers le menton : syndrome coronarien.
• Basale : affection pleurale…
3) Type et intensité :
1- Point de côté. C’est une douleur fixe, d’apparition rapide et généralement brève.
2- Douleurs en « coup de poignard » souvent intense.
3- Douleurs, fixes, persistantes.
4- Névralgies : C’est une douleur vive qui suit le trajet d’un nerf.
4) Facteurs déclenchant et aggravants :
Ce sont l'inspiration profonde, la toux, l’effort et certaines positions.

C- Étiologies :
1) Douleurs thoraciques aigues :
a. Atteintes pleurales :
• Pneumothorax : la douleur est habituellement brutale en coup de poignard puis s’atténue progressivement.
• Pleurésie donne une douleur habituellement en point de côté, de siège basal qui s’accentue avec les changements de
position et l’inspiration profonde.
b. Affections pariétales :
• Les fractures de côte provoquent une douleur qui bloque l’inspiration et la toux.
• Le zona donne une névralgie intercostale avec éruption vésiculeuse le long du trajet d’un nerf intercostal.
c. Affections cardio-vasculaires :
Angine de poitrine, infarctus du myocarde, péricardite, embolie pulmonaire, dissection aortique…
d. Autres : colique hépatique, cholécystite, pancréatite, perforation digestive, œsophagite.
2) Douleurs thoraciques chroniques :
• Cancer bronchique s’accompagnant d’un envahissement médiastinal, ou pariétal.
• Atteinte pleurale : tumeur pleurale, pachypleurite.
• Tumeur médiastinale.
• Atteintes osseuses ou articulaires : lyse osseuse, arthrose…

V- La dyspnée :
A- Définition : La dyspnée est une sensation subjective et consciente d’inconfort et de gêne respiratoire
B- Analyse sémiologique : Les caractères de la dyspnée sont précisés par l’interrogatoire et l’examen clinique.
1) Le mode d’apparition :
• La dyspnée aiguë : d’installation rapide pouvant être une urgence.
• La dyspnée chronique : permanente.

2) Les circonstances de survenue :


• Effort : elle apparaît après un certain effort qu’il faut chiffrer.
Échelle de dyspnée du Modified Médical Research Council (MMRC)
Grade 1 : patient avec dyspnée lors d’un exercice inten
Grade 2 : dyspnée lors d’une marche rapide sur terrain plat ou en montant une pente légère
Grade 3 : marche plus lentement que les personnes de son âge sur terrain plat, ou doit s’arrêter pour respirer
lorsqu’il marche à son propre rythme sur terrain plat
Grade 4 : doit s’arrêter pour respirer après une marche d’environ 90 mètres
Grade 5 : trop essoufflé(e) pour quitter la maison, ou dyspnée lors de l’habillement.
• Contexte allergique
• Nocturne : Œdème aigu du poumon, Syndrome d’apnée du sommeil.
• Traumatisme …
3) Selon le temps respiratoire :
• Dyspnée inspiratoire : obstacle des voies aériennes hautes, trachée ou larynx.
Le caractère plus ou moins bruyant de la respiration : cornage de la dyspnée laryngée.
• Dyspnée expiratoire : obstruction des bronches de moyen et le petit calibre. L’exemple type est la bradypnée
expiratoire de l’asthme.
• En deux temps
4) La dynamique Respiratoire : Le rythme respiratoire, la fréquence, la régularité de la respiration

C- Étiologies :
1) Causes respiratoires :
a. Dyspnées Aigues :
• Corps étranger, Tumeurs trachéales, Causes ORL, Œdème aigu du poumon.
• Compressions extrinsèques trachéo-bronchiques, par une tumeur médiastinale par exemple.
• Exacerbation des pathologies chroniques : asthme et broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO).
• Pneumonies étendues, Pleurésies abondantes et pneumothorax.
• Traumatismes thoraciques.
b. Dyspnées chroniques :
• BPCO, Fibroses pulmonaires, Bronchectasies.
• Séquelles étendues pleurales, parenchymateuses et pariétales.
• Affections pariétales : les déformations thoraciques, affections neuromusculaires.
2) Causes non respiratoires : hématologiques, cardiaques, neurologiques, métaboliques.
EXAMEN PHYSIQUE

I- L’inspection :
En pathologie thoracique, l’inspection doit apprécier la morphologie du thorax, l’état des téguments thoraciques, la
dynamique respiratoire, les éventuels syndromes paranéoplasiques, et le retentissement à distance des affections
respiratoires
A- Morphologie du thorax :
1) La morphologie Normale : comporte deux principales variantes :
• Sujets longilignes, maigres à thorax long et étroit.
• Sujets brévilignes, à thorax court et large.
2) Modifications de la Morphologie du Thorax :
a. Distension du thorax :
• C’est l’augmentation du volume thoracique. Elle peut être globale ou unilatérale.
• La distension thoracique globale est une augmentation de toutes les mensurations
du thorax avec élargissement des espaces intercostaux et horizontalisation des
côtes, donnant un thorax « en tonneau » qui se voit habituellement dans les
broncho-pneumopathies chroniques obstructives.
• La distension thoracique unilatérale intéresse un seul hémi thorax. Elle peut être
totale ou partielle. La distension de tout l’hémi thorax se voit dans les grandes
tumeurs thoraciques, les pleurésies abondantes, les volumineux kystes hydatiques
de l’enfant, et le pneumothorax.
• La distension partielle ou localisée dite aussi voussure thoracique est le plus
souvent en rapport avec une tuméfaction pariétale
b. Rétraction :
• Elle est habituellement unilatérale. C’est l’affaissement d’un hémi thorax par rapport à l’autre.
• La rétraction peut être totale ou partielle. Elle se voit dans l’atélectasie pulmonaire, dans les pachypleurites
(plèvre épaisse et rigide qui bloque l’expansion pulmonaire) et en cas de résections parenchymateuses.
c. Déformations squelettiques :
• Déformations de la colonne vertébrale : Cyphose, scoliose, lordose ou
gibbosité
• Déformations de la cage thoracique : Les principales sont :
o Le thorax « en entonnoir » ou « pectus excavatum » caractérisé
par une dépression plus ou moins profonde siégeant à la partie
inférieure du sternum.
o Le thorax « en carène » caractérisé par une saillie du sternum
en avant et un aplatissement latéral du thorax qui ressemble à
celui d’un oiseau.
Thorax en entonnoir Thorax en carène
B- Étude du revêtement cutané : Il faut rechercher :
• Des cicatrices traumatiques ou d’intervention chirurgicale.
• Des lésions cutanées (Une éruption cutanée, des nodules, …)
• Une gynécomastie : C’est une augmentation du volume du sein avec hypertrophie des glandes mammaires chez
l’homme. Elle est confirmée par la palpation. Elle évoque un syndrome paranéoplasique

C- Dynamique respiratoire :
1) Fréquence respiratoire :
La fréquence est de 14 à 16 mouvements par minute chez l’adulte et de 20 à 25 chez l’enfant.
2) Tirage :
C’est une dépression des parties molles thoraciques à l’inspiration secondaire à la mise en jeu des muscles
respiratoires accessoires traduisant une difficulté respiratoire. Il peut être sus-sternal, sus-claviculaire ou intercostal.
3) Respiration paradoxale :
Asynchronisme thoraco-abdominal
4) La cyanose :
C’est une coloration bleu violacé des téguments et des muqueuses secondaire à une hypoxémie. La
cyanose peut être généralisée ou localisée (lèvres, nez, pavillon de l’oreille, extrémités des doigts).

D- Retentissement des affectations respiratoires :


1) Hippocratisme digital :
C’est une hypertrophie de la pulpe de la dernière phalange des doigts et/ou des orteils
avec incurvation des ongles dans le sens longitudinal et transversal. L’ongle a un aspect
en « verre de montre ». L’ensemble du doigt a un aspect en baguette de tambour.
Étiologies : Il se voit dans le cancer bronchique dans le cadres des syndromes
paranéoplasiques, les suppurations bronchiques chroniques, les cardiopathies
cyanogènes et les fibroses pulmonaires.
2) Syndrome cave supérieur :
• Circulation collatérale veineuse thoracique due à une
dilatation des veines superficielles thoraciques
• Étiologies : Turgescence des veines jugulaires. Œdème « en
pèlerine » = C’est un œdème intéressant la face, le cou, lles
épaules et la partie supérieure du thorax avec comblement
des creux sus claviculaires.
Oedème en pèlerine Circulation veineuse collatérale
3) Syndrome de Claude Bernard-Horner :
• Rétrécissement de la fente palpébrale par ptose de la
paupière supérieure.
• Myosis (diminution du diamètre de la pupille).
• Enophtalmie (le globe oculaire rentré profondément dans
l’orbite).
Il se voit en cas de compression du nerf sympathique le
plus souvent par une tumeur de l’apex pulmonaire.
4) Signes d’insuffisance cardiaque droite :
• Turgescence spontanée des veines jugulaires.
• Œdème des membres inférieurs.

II- La palpation :
A- Dépister et préciser les anomalies pariétales :
Tuméfaction, gynécomastie, œdème, battement vasculaire, point douloureux.
B- Rechercher des adénopathies périphériques :
Dans les régions sus-claviculaires et axillaires. Cette recherche doit évidemment
intéresser aussi les aires ganglionnaires extra-thoraciques : cervicales,
épitrochléennes, inguinales.
C- Chiffrer la fréquence respiratoire : (image ci-contre)
Poser la main à plat contre la face antérieure du thorax en regardant la montre tout
en comptant le nombre des mouvements respiratoires (la main est soulevée à
chaque inspiration).
D- Étudier la transmission des vibrations vocales :
• Normalement, les vibrations vocales sont perçues par la main sous forme d’un
frémissement léger.
• Les vibrations vocales sont diminuées ou abolies en cas d’interposition d’un écran
aérien ou liquidien entre le poumon et la paroi thoracique. Cela peut se voir en cas
de pneumothorax, de grosse bulle aérique, d’emphysème diffus, de pleurésie, de
kyste hydatique de gros volume, d’épaississement de la plèvre (pachypleurite).
• Les vibrations vocales sont augmentées dans les condensations du parenchyme
pulmonaire comme au cours d’une pneumonie.

E- Rechercher des signes d’insuffisance cardiaque droite : (voir Sémio cardio)


III- La percussion :
A- État normal :
On perçoit une sonorité pulmonaire dont l’intensité est variable. Pour un même
sujet, l’intensité varie selon la région percutée. Elle est plus faible dans les régions
supérieures du thorax qu’aux bases où la musculature est moins importante. D’un
sujet à l’autre, l’intensité est fonction du développement de la musculature et de
l’adiposité.

B- Modifications pathologiques :
1) Hypersonorité (ou tympanisme) :
C’est une exagération de la sonorité du thorax. Elle traduit une interposition d’air entre la paroi et le parenchyme
(pneumothorax ou épanchement pleural gazeux, kyste aérien, grosse bulle pulmonaire, grande cavité intra
parenchymateuse) ou une distension du parenchyme pulmonaire (emphysème, asthme).
2) Matité :
C’est une abolition de la sonorité normale. Elle donne un son plein. Elle traduit la présence d’un volume liquide ou
solide sous-jacent. Elle se voit dans :
• L’épanchement liquidien pleural (pleurésie).
• Les collections liquidiennes. Kyste hydatique de gros volume par exemple.
• L’épaississement de la plèvre (pachypleurite).
• Les condensations du parenchyme pulmonaire, la pneumonie notamment.

IV- L’auscultation :
A- Auscultation à l’état normal :
1) Le souffle laryngo-trachéal ou bruit glottique :
On l’ausculte au niveau des faces latérales du cou à proximité des grosses voies
aériennes, perçu à l’inspiration et l’expiration.
2) Le murmure vésiculaire :
On l’ausculte au niveau de la paroi thoracique, à distance des grosses voies aériennes.
C’est un bruit doux, de faible intensité, perçu pendant l’inspiration et au début de
l’expiration.
B- Auscultation à l’état pathologique :
1) Abolition ou diminution du murmure vésiculaire : Elle se voit essentiellement en cas :
• d’interposition gazeuse (pneumothorax ou emphysème).
• d’interposition liquidien (pleurésie, kyste liquidien) ou solide (pachypleurite).
• d’obstacle des grosses voies aériennes (trachées et bronches proximales)
2) Principaux bruits surajoutés :
a. Les râles :
• Les râles crépitants : Ils seraient provoqués par l’ouverture brusque des alvéoles en fin d’inspiration. Ce sont des
bruits fins, secs ou humides, souvent perçus en fin d’inspiration. Les crépitants secs ressemblent au bruit provoqué par
le froissement d’une mèche de cheveux près de l’oreille. Ils sont perçus essentiellement en cas de pneumonie,
d’œdème pulmonaire ou de fibrose pulmonaire.
• Les râles sibilants : Ils sont provoqués par le passage de l’air dans des bronchioles rétrécies (par vibration de leur
paroi). Ce sont des bruits sifflants, aigus, intenses et à prédominance expiratoire (car le rétrécissement bronchiolaire
est maximal à l’expiration) et généralement diffus. Ils sont perçus essentiellement dans les exacerbations d’asthme et
de BPCO.
• Les râles ronflants (dits également bronchiques) : Ils seraient provoqués par la présence de sécrétions dans les
bronches. Ils réalisent un bruit comparable à un ronflement perçu aux deux temps de la respiration. Ils peuvent
diminuer ou disparaître transitoirement après la toux.
b. Les autres bruits surajoutés :
• Frottement pleural : C’est un bruit produit par le contact des deux feuillets pleuraux enflammés. C’est un bruit
ressemblant au bruit de froissement du cuir neuf, rythmé par la respiration et perçu aux deux temps respiratoires. Il se
voit en cas de pleurésie minime.
• Stridor, cornage : Ce sont des bruits très intenses provoqués par la sténose incomplète de la trachée ou du larynx et
souvent entendus à distance.
PRINCIPAUX SYNDROMES CLINIQUES
EN PATHOLOGIE RESPIRATOIRE

I- Syndrome de condensation pulmonaire :

• C’est un ensemble de signes indiquant une densification du parenchyme pulmonaire. Sa définition est clinique; c’est
l’association dans une zone de thorax des signes physiques suivants :
o Percussion : Matité ou submatité.
o Palpation : Exagération de la transmission des vibrations vocales.
o Auscultation : diminution des murmures vésiculaires et parfois des râles crépitants.
• Les principales étiologies sont :
o Pneumonie, tuberculose, infarctus pulmonaire.
o Obstruction bronchique.
o Destruction du parenchyme pulmonaire.
NB : Le syndrome de condensation pulmonaire se différencie du syndrome d’épanchement liquidien par la présence
de vibrations vocales exagérées à la palpation
II- Syndrome d’épanchement liquidien :
• C’est l’association dans une zone du thorax des signes physiques suivants :
o Percussion : Matité ou submatité
o Palpation : Abolition ou diminution de la transmission des vibrations vocales
o Auscultation : Abolition ou diminution du murmure vésiculaire
• Les étiologies sont :
o Épanchement liquidien pleural, Pachypleurite (épaississement de la plèvre)
o Volumineuse collection liquidienne intra parenchymateuse (ex: kyste hydatique volumineux). .

III- Syndrome d’épanchement aérique :


• C’est l’association dans une zone du thorax des signes physiques suivants :
o Hyper sonorité à la percussion.
o Abolition ou diminution de la transmission des vibrations vocales à la palpation.
o Abolition ou diminution du murmure vésiculaire à l’auscultation.
• Les principales étiologies : Pneumothorax, kyste aérien ou bulle d’emphysème.

IV- Syndrome d’épanchement hydro-aérique :

• Association d’un syndrome d’épanchement liquidien en bas, surmonté d’un syndrome d’épanchement aérique.
• Il peut correspondre à un hydro pneumothorax ou à une collection hydro-aérique intra parenchymateuse.

V- Syndrome médiastinale :
C’est un ensemble de signes liés à la compression ou à l’irritation d’un ou de plusieurs organes du médiastin par une
affection de voisinage (tumeur primitive du médiastin, adénopathies médiastinales, médiastinite).
Les manifestations cliniques peuvent être isolées ou associées :
• Manifestations respiratoires : Toux, dyspnée, dysphonie.
• Manifestations circulatoires : syndrome de compression de la veine cave supérieure (syndrome cave supérieur).
• Manifestations nerveuses : Douleurs, irritation phrénique se manifestant par un hoquet.
• L’atteinte du sympathique cervical donne le syndrome de Claude Bernard Horner.
• Manifestations digestives : dysphagie.

V- Insuffisance respiratoire aiguë : Associe des


• Signes respiratoires : polypnée, bradypnée, pauses, cyanose, tirage, respiration paradoxale.
• Signes cardiovasculaires : tachycardie, hypotension.
• Signes neuropsychiques : agitation, somnolence, confusion, coma.

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